Parce que la guerre, c’est ceux qui l’ont faite qui en parlent le mieux…
Gordon Duff est un Marine vétéran de la guerre du Vietnam. Il travaille sur des questions relatives aux vétérans et aux prisonniers de guerre depuis des décennies, et a conseillé des gouvernements sur des questions de sécurité intérieure. Il est co-rédacteur en chef et président du conseil d’administration de Veterans Today, en particulier pour le magazine en ligne « New Eastern Outlook ».
Source : Gordon Duff, veteranstoday.com, 4 aout 2014
Pour la première fois depuis la guerre du Vietnam, les américains sont divisés, jusqu’à s’e prendre à la gorge. Nous en avons eu les prémices avec l’Ukraine. Collègues et familles prennent parti, générant amertume et colère. Cependant, ce n’est rien par rapport à ce qui est en train d’arriver face à ce qui est clairement un génocide à Gaza.
Le grand changement a eu lieu dans les média grand public. Ils ne défendent plus Israel, ce qui en déconcerte beaucoup. Avec un Président Obama pris à son propre piège en appuyant ouvertement le droit d’Israël à l’autodéfense, tout en gardant le silence sur le meurtre de 250 enfants, le ciblage des écoles, des bâtiments de l’ONU et maintenant la demande d’un tribunal de guerre.
Les américains sont dorénavant prêts à se retourner contre d’autres américains, et contre leur président , ils sont réveillés et en colère, des décennies et même des siècles de vieilles rancœurs ont refait surface, comme c’est aussi le cas dans le monde entier.
Arrière-plan
Comme ça a souvent été le cas par le passé, les présidents s’entourent de conseillers qui ne voient rien hors de ce qu’on leur dit dans les diners privés et les sorties au golf avec les lobbyistes des groupes d’intérêt. Et quand le monde prend un virage à 180 degrés, et que même les médias télévisés et les journaux que la plupart en Amérique considèrent comme étant sous contrôle strict, à gauche comme à droite, prennent des positions radicales nouvelles, Obama est désemparé.
Aujourd’hui, le président le plus haï par le lobby d’Israël est en train de « mourir » politiquement, catalogué comme criminel de guerre pour avoir fait des déclarations absolutistes tout comme d’autres présidents américains, juste au mauvais moment. Il n’y a jamais eu de plus « mauvais moment » dans l’histoire.
Pour ceux d’entre nous qui se rappellent la guerre du Vietnam, qui ont servi au combat au Vietnam et qui sont revenus prendre la tête des manifestations qui ont arrêté la guerre, un conflit ici, chez nous, ça a quelque chose de rafraîchissant, après des décennies à défendre nos intérêts personnels sans état d’âme.
Quand les médias reflétaient seulement les intérêts d’Israël, le soutien sans conditions au meurtre de palestiniens était considéré bizarre mais inoffensif. Ce qui est effrayant en Amérique c’est que les gens ont l’air d’avoir besoin de permission pour penser ou ressentir. Assassiner des enfants est tout à fait normal jusqu’à ce qu’un journal possédé par une entreprise étrangère ou un fournisseur de l’armée décide de faire remarquer que faire de la boucherie systématique d’enfants, c’est mal.
Malaise du leadership
L’Amérique est en manque d’autorité morale. Des millions d’américains regardent le président Vladimir Poutine en souhaitant qu’il soit notre président. La droite aime ses déclarations musclées, sa force physique et son amour des armes.
La gauche aime ce qu’il voient comme sa capacité à déjouer ses ennemis, son refus de céder à la menace. Les politiciens américains se courbent à la moindre brise.
Ce « culte de Poutine » n’est pas sain. Les américains ne savent pas grand chose de la politique russe ni de la marche du monde. Les américains n’y connaissent vraiment pas grand chose, et la plupart d’entre eux ont arrêté de s’en préoccuper deuis longtemps, en tous cas depuis le 11 septembre, quand il devint évident pour la plupart qu’il venait de se produire une catastrophe qui ne devait rien à des terroristes armés de cutters.
Il n’y a aucun membre du gouvernement américain que le public puisse admirer. Personne à Washington n’est vu comme un homme d’Etat. John Kennedy n’a pas été remplacé. Il n’y a que du second choix, et les américains ne voient rien d’autre. Dans le genre, John Mc Cain est typique : instable, changeant, lié depuis toujours à des organisations criminelles, poursuivi par des rumeurs de trahison lors de sa captivité au VietNam.
Les médias américains avaient Walter Cronkite, Edward R. Murrow et tant d’autres hommes, respectés, vénérés, prêts à prendre position, soutenus par des organes de presse qui n’avaient pas de comptes à rendre à des groupes d’intérêt.
Rien de cela n’existe plus en Amérique. Les médias américains ont des acteurs et des semeurs de haine. Maintenant quelqu’un leur dit qu’il est permis de haïr Israël. Certains parmi nous se demandent pourquoi, que se passe-t-il en coulisse ? Pourquoi des hommes mauvais feraient-ils quelque chose simplement parce que c’est juste ?
Le 11 septembre
Le 11 septembre à brisé l’esprit de l’Amérique, et infecté le pays de peur et de désespoir. Il faut être fou pour penser que Bush et Cheney, alors qu’ils venaient de prendre leurs fonctions après une élection clairement truquée, aient rassuré quiconque en parlant de défense de l’Amérique.
Alors que les informations rapportaient une popularité de Bush de 98%, tout ceux que je connaissais lui reprochaient de l’avoir fait, de l’avoir laissé faire volontairement ou d’être un incompétent flagrant, dans cet ordre. Il s’agit d’un président qui a quitté ses fonctions avec un taux de satisfaction de 12% et qui était entré en fonction avec seulement 48% du vote officiel et une estimation réelle de seulement 35%. L’élection de 2000 était truquée et tout le monde le sait mais rien n’a été fait. En 2004 c’était truqué aussi. Des dizaines de membres du congrès l’ont dit ouvertement mais ça n’a pas été rapporté.
Près de la moitié des Américains ne votent pas et la majorité de ceux-ci sont considérés comme « libéraux. » Les partisans de Bush, même dans les jours qui ont suivi le 11 septembre, n’ont peut-être jamais atteint les 25%, encore moins 98%. Comment ce genre d’histoires peuvent-elles se perpétuer alors que Bush a peur de montrer sa tête en public et encourt une arrestation dans des dizaines de pays à travers le monde ?
Pourquoi les gens à travers le monde ont-ils cru si volontiers que les américains s’étaient soudainement ralliés à une figure de discorde, inepte, un incompétent, la risée du monde ? L’Amérique est-elle parvenue à mentir au monde aussi efficacement ?
L’Amérique Divisée
C’étaient des VRAIS hommes avec de vraies couilles. On espère qu’il y en a encore.
D’un point de vue personnel, les familles américaines commencent à « faire le point. » Gaza les rend furieux, des années de mensonges, le malaise et l’humiliation d’être restés muets trop longtemps. Les américains regardent ceux qu’ils connaissent, les juifs et les évangélistes chrétiens, et les voient sous un nouveau jour. Ils se posent des questions « Comment quelqu’un que je connais depuis si longtemps peut-il encourager ces horreurs. »
Les Américains comparent Israël avec l’Allemagne nazie, des millions le font, certains publiquement, beaucoup en privé. Ils espèrent que leurs amis juifs et extrémistes « évangéliques » vont se réveiller.
C’est la première fois que l’on voit ça depuis très longtemps : les américains veulent mettre un terme à des amitiés, cataloguent des gens comme « psychopathes », reconnaissent la démence tout à fait réelle autour d’eux, et reconnaissent qu’ils ont laissé le mal se rapprocher d’eux, de leurs familles.
Les américains ne savent pas combien il reste de juifs qui montrent des valeurs sociales traditionnelles ni le nombre de moutons qui suivent ce qui est maintenant clairement de la barbarie criminelle. Cela fait maintenant des dizaines d’années que beaucoup ont commencé à élever la voix en Amérique, mais personne ne sait plus comment faire. Faut-il mettre en doute ceux qui sont autour de nous, faut-il aller plus loin ? Penser et ressentir est très nouveau en Amérique, c’est quelque chose que les Américains font mal.
Les Américains connaissent la haine. Ils seront prompts à haïr les juifs, tous les juifs, et à détourner sur eux leur peur manipulée des musulmans, ainsi que la détestation et le ressentiment qu’ils vouent aux hispaniques et aux noirs.
L’évangélisme chrétien est fondé sur la haine des juifs
Les chrétiens en Amérique sont majoritairement des » nés à nouveau ( born again ) « , des chrétiens évangélistes. Beaucoup sont également étiquetés » chrétiens sionistes » : ce groupe soutient aveuglément Israël, a soutenu des guerres pour donner à Israël plus de terres, plus de puissance, plus d’armes nucléaires, et se risque à maintenir un monde basé sur les tensions politiques générées par l’expansionnisme d’Israël.
Ils n’aiment pas les Juifs et n’aiment pas vraiment Israël. La plupart vivent dans des régions où dans le passé les juifs étaient interdits de résidence et où peu de juifs vivent aujourd’hui, si jamais ils y vivent.
Le problème est le suivant : selon d’obscures croyances religieuses, ce n’est qu’après l’établissement d’un « Grand Israël « , « du Nil jusqu’à l’Euphrate » que commencera « la fin des temps ». Soit les Juifs se convertiront au christianisme soit ils mourront, « l’enlèvement de l’Eglise surviendra et les élus s’élèveront jusqu’à prendre place aux côtés de Jésus, alors que les « laissés en arrière » souffriront et mourront dans un enfer post-apocalyptique. De sorte que ceux qui soutiennent Israël se fondent sur leur désir de voir Israël et les juifs s’auto-détruire, et avec eux, la fin de la plus grand partie de l’humanité. Ces gens sont fous. Nous en avons des tonnes de cette espèce. Bienvenue en « Amérique ».
L’Amérique
Il y a des choses que peu de gens, hors des USA, savent sur l’Amérique. La plupart des Américains sont athées. Dans les petites communautés, beaucoup fréquentent les offices religieux à cause de pressions sociales, mais peu « croient ». L’Amérique a rompu avec la religion au XIXème siècle et la religion est généralement considérée comme stupide. Peu de juifs américains sont religieux. La plupart s’en tiennent aux devoirs traditionnels des jours de fête, et s’excusent en privé auprès de leurs amis s’ils ont des activités religieuses, par peur de paraître rétrogrades.
En France, seuls 11% vont à l’église. L’Eglise catholique s’est trop souvent rangée du côté des ennemis du peuple français. La même chose s’est produite en Espagne et en Allemagne. La moitié de l’Italie est communiste. Presque aucun Américain ne sait ça, parce que la plupart ne sortent jamais du pays et quand ils le font, c’est en général pour rester dans leur hôtel, leur navire de croisière ou leur bus touristique.
On nous dit que 44% des Américains sont profondément religieux. En réalité, il y a un puissant courant religieux sous-jacent en Amérique. Dans le Sud et l’Ouest, ainsi qu’ailleurs en Amérique, parmi les moins éduqués, des églises évangéliques qui tournent comme des entreprises, pour la plupart dotées d’un clergé plus qualifié dans la vente de voitures d’occasion ou d’assurances que dans la théologie, vendent un étrange mélange de science-fiction, d’histoires d’ovnis et de « prophéties bibliques » toujours fortement imprégnées de haine sous une forme ou une autre.
Les Américains éduqués considèrent ces gens comme des chiens enragés ou des phénomènes de foire. On ne peut pas parler avec eux. Leurs seules réponses consistent en versets de la Bible et en homélies bizarres imprégnées de psychologie de comptoir.
La majorité des Américains religieux sont des alcooliques ou des narco-dépendants convertis, des gens sévèrement déprimés ou atteints de troubles de la personnalité borderline.
Y en a-t-il des millions en Amérique ? D’après vous, regardez simplement la dernière décennie où l’Amérique a régné sur le monde. Est-ce que vous avez vu des signes quelconques de santé mentale ?
Retour à Gaza
Le bombardement génocidaire de Gaza s’inscrit dans la droite ligne d’une politique vieille de soixante ans. Au début, la plupart d’entre nous ne l’avons considéré que comme une mise en scène de plus, quelque chose que nous n’avons que trop souvent vu. Nous avions tort.
C’est ici que se tient la vraie question. Est-ce que les gens, outre les seuls Américains et les Russes, vont réaliser qu’il y a une théâtralité dans toutes les guerres d’aujourd’hui ?
D’abord, nous avons « disparu » un vol commercial, MH370, comme par l’effet d’un tour de prestidigitation.
Considérons le Nigéria, les filles enlevées, les convois militaires et les communications par satellite. Quelque chose ne cadre pas.
Rien en Ukraine, et certainement rien de Kiev, n’est ce qu’il semble être.
Qu’en est-il d’ISIL en Irak ? Les montres Rolex, les mutilations génitales féminines, les conversions forcées et les militants masqués noyautés par la CIA, le Mossad et armés de M16 [NDT, fusil de l’armée américaine], et infiltrés par divers militants, des djihadistes et des mercenaires occidentaux.
Même Zbignew Brzezinski a été capable de réaliser que les enlèvements israéliens étaient des mises en scène.
Serons-nous capables de voir ce qu’une minorité a préparé depuis longtemps, que tout est scénarisé, que tous les participants sont des acteurs sur une scène ? Seuls les morts sont réels.
Gordon Duff
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