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29.novembre.201929.11.2019 // Les Crises

Lanceurs d’alerte à la BCE : d’anciens banquiers centraux s’élèvent contre la folie monétaire de Draghi

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Source : ZeroHedge, Tyler Durden, 06-10-2019

Les fonctionnaires écœurés de la CIA ne sont pas les seuls à considérer que la meilleure façon de réaliser un tour de force est de lancer des alertes – d’anciens banquiers centraux emploient une approche similaire quand il s’agit des causes profondes de tous les maux de la société : les échecs des politiques des banques centrales, et plus que toute autre, l’échec de celles de la Banque centrale européenne.

Vendredi, un groupe d’anciens hauts responsables de la Banque centrale européenne a publié un mémo attaquant la politique monétaire désordonnée de la Banque centrale européenne, qu’ils prétendent « fondée sur un mauvais diagnostic » et qui risque de mettre fin à son indépendance. Leur critique fait suite à un ensemble majeur de mesures d’assouplissement annoncées par la BCE le mois dernier, dont un « assouplissement quantitatif ouvert » qui a déclenché une opposition sans précédent aux échelons supérieurs de la banque centrale et créé une faction de « résistance » au sein même de la BCE dirigée par l’Allemagne, la France et les Pays-Bas, car il apparaît désormais que Mario Draghi a toujours été le banquier central de la périphérie insolvable de l’Europe, alors même que sa politique de taux d’intérêt négatifs détruisait le système bancaire européen existant.

Aux yeux du Financial Times, cette attaque publique rare contre la BCE a mis en avant le fait que Christine Lagarde, qui va succéder à Mario Draghi à la présidence de la banque à la fin du mois, pourrait se retrouver avec une bataille à gérer quand – et non si – elle décidera d’assouplir davantage encore la politique monétaire face au ralentissement économique croissant de la zone euro.

Commentant la mutinerie sans précédent contre l’ancien « brillant » Mario Draghi – celui-là même que les éléments socialistes en pleine confusion, en quête désespérée d’une quelconque caisse de résonance – ont qualifié de « légendaire » bien que ses politiques aient écrasé les classes populaires européennes, Eric Peters, PDG de One River, a déclaré qu’il s’agissait ni plus ni moins que d’une tentative de lanceurs d’alerte de trouver le Salut juste avant la fin, qu’ils décrivent ainsi : « tout comme les autres banques centrales, la BCE est menacée de perdre son contrôle sur la création monétaire ».

Ci-dessous la dernière note de Peters :

Il a fallu du courage. Du patriotisme. Opérant dans l’ombre, ils ont examiné les faits, recoupé diverses conversations, les échanges de textes, les comportements qu’ils avaient observés dans leurs fonctions officielles et officieuses, les tentatives de dissimuler, d’obscurcir. Ils ont cherché des précédents, réfléchissant sur l’histoire des institutions clés, sur leurs missions, les systèmes de contrôle et de contre-pouvoirs. Puis ils ont écrit leur lettre. Bien sûr, ils s’attendaient à de la résistance de la part de la population et à une contre-attaque institutionnelle. Tous les lanceurs d’alerte s’y attendent. Peu importe à quel point les preuves sont convaincantes, les gens voient ce qu’ils veulent voir, entendent ce qu’ils veulent entendre, croient ce qu’ils veulent croire.

Mais, depuis toujours, le lanceur d’alerte est avant tout un optimiste, prêt à défier le pouvoir, l’opinion publique et à en subir les conséquences, sachant que la transparence est une condition préalable au Salut.

« En tant qu’anciens banquiers centraux et citoyens européens, nous sommes de plus en plus préoccupés par la crise actuelle de la BCE », ont écrit les six anciens banquiers centraux européens dans une note publiée vendredi. « Notre préoccupation porte en particulier sur les aspects de la politique monétaire suivants » ont-ils poursuivi, expliquant ensuite que les actions bien intentionnées de la BCE ont sapé l’intérêt général et violé la confiance de la population.

« Au cours des dernières années, la BCE a modifié de facto la définition initiale de la stabilité des prix en considérant par exemple un taux d’inflation de 1,5 % comme inacceptable », ont écrit les lanceurs d’alerte, alarmés par le fait qu’en modifiant le mandat qui leur a été confié par les sociétés qu’ils sont censés servir et non diriger, ces banquiers centraux non élus menacent l’Europe.

De là, les lanceurs d’alerte ont détaillé les conséquences inattendues des actions de la BCE, qui ont finalement affaibli l’économie européenne, érodant le dynamisme des entreprises, la productivité, l’égalité et la société.

« Le tour que prennent les choses fait courir un grave risque à l’indépendance de la banque centrale – de jure comme de facto », ont conclu les auteurs du mémo, se préparant à une contre-attaque mais espérant sauver une institution qui s’est égarée.

A cela, nous n’avons rien d’autre à ajouter.

Le mémo complet, d’abord publié par Bloomberg, se trouve ci-dessous :

Ce qui suit est un mémorandum sur la politique monétaire de la Banque centrale européenne publié vendredi et signé par les personnes ci-dessous. Jacques de Larosière, ancien gouverneur de la Banque de France, a partagé leur appréciation. Le texte est reproduit dans le format original de leur déclaration.

  • Hervé Hannoun, ancien premier sous-gouverneur de la Banque de France
  • Otmar Issing, ancien membre du Directoire de la BCE
  • Klaus Liebscher, ancien gouverneur de la banque centrale autrichienne
  • Helmut Schlesinger, ancien président de la Bundesbank allemande
  • Juergen Stark, ancien membre du Directoire de la BCE
  • Nout Wellink, ancien gouverneur de la banque centrale néerlandaise

En tant qu’anciens banquiers centraux et citoyens européens, nous sommes de plus en plus préoccupés par la crise actuelle de la BCE. La BCE a mené une politique extrêmement accommodante pendant des années de croissance économique et de stabilité des prix. Le récent ralentissement de l’activité économique, bien que considéré comme temporaire par la BCE elle-même, ainsi que les risques liés au Brexit et à la guerre commerciale, ont incité la BCE à reprendre ses achats nets d’actifs et à réduire encore son taux directeur déjà négatif. En outre, la BCE s’est engagée depuis un certain temps déjà à poursuivre sur cette voie extrêmement accommodante.

Notre préoccupation porte en particulier sur les aspects suivants de la politique monétaire.

  • En octobre 1998, le Conseil des gouverneurs a annoncé qu’il définissait la stabilité des prix comme une augmentation annuelle moyenne du niveau des prix dans la zone euro inférieure à 2 %. Le Conseil n’a pas du tout modifié cette définition lors de l’évaluation de sa stratégie de politique monétaire en 2003. Au cours des dernières années, la BCE a modifié de facto la définition initiale de la stabilité des prix en considérant, par exemple, qu’un taux d’inflation de 1,5 % était inacceptable [car trop bas NdT]. Depuis des années, la BCE n’atteint pas l’objectif qu’elle s’est fixé de porter le taux d’inflation de la zone euro à un niveau inférieur, mais proche de 2 %, ce qui, selon l’interprétation de la BCE, semble être un « objectif cible ». La BCE a essentiellement justifié en 2014 sa politique d’assouplissement très poussé par la menace d’une déflation. Cependant, il n’y a jamais eu de risque de spirale déflationniste et la BCE elle-même y voit de moins en moins de menaces depuis quelque temps. Viser un taux d’inflation plus élevé est donc une politique peu justifiée. La politique monétaire de la BCE repose ainsi sur un diagnostic erroné. L’argument fréquemment avancé selon lequel la BCE violerait son mandat si elle recherchait des taux d’inflation bas est tout simplement inexact. Le Traité de Maastricht consacre ce mandat, selon lequel l’objectif premier de la BCE est au contraire de maintenir la stabilité des prix.
  • Les considérations actuelles ayant abouti à définir le seuil de 2 % comme cible d’une inflation symétrique s’écartent clairement d’une politique axée sur la stabilité des prix. Cela est particulièrement vrai si l’on entend par « symétrie » le fait qu’après des années passées sous la barre des 2 %, une période de temps équivalente devrait être consacrée à permettre un dépassement du taux d’inflation de 2 %. Et d’ailleurs, comment la BCE entend-elle, après des années de « politique inflationniste » infructueuse [en cherchant à atteindre 2% de taux d’inflation sans y parvenir, NdT], convaincre les citoyens et les marchés qu’elle parviendra à arrêter l’inflation à un certain niveau en temps utile ?
  • Il existe un large consensus sur le fait qu’après des années d’assouplissement quantitatif, la poursuite des achats de titres par la BCE n’aura plus guère d’effets positifs sur la croissance. Il est donc difficile de comprendre la logique de la politique monétaire qui consiste à reprendre les achats nets d’actifs. En revanche, il semble de plus en plus vraisemblable que cette mesure vise à protéger les gouvernements lourdement endettés contre une hausse des taux d’intérêt. D’un point de vue économique, la BCE a déjà pénétré le domaine du financement monétaire des dépenses publiques, ce qui est strictement interdit par le Traité.
  • Cela fait un moment que les effets secondaires néfastes de taux d’intérêt très bas, voire négatifs, des banques centrales sont problématiques. Depuis le début de cette période, ce sont ces effets qui dominent, comme le souligne la théorie de l’inversion des taux d’intérêt, par laquelle l’effet escompté des taux très bas s’inverse pour devenir récessif. Les effets néfastes d’un contexte à très bas taux d’intérêt s’étendent depuis le système bancaire, en passant par les compagnies d’assurance et les fonds de pension, à l’ensemble du secteur financier. Les effets redistributifs en faveur des propriétaires d’actifs de l’économie réelle créent de graves tensions sociales. Les jeunes générations se considèrent comme privées de la possibilité d’assurer leurs vieux jours par des placements sûrs et rémunérateurs. La recherche de rendement fait monter artificiellement le prix des actifs à un niveau qui risque d’aboutir à une correction brutale des marchés, voire à une crise profonde.
  • Des masses de prêts à taux extrêmement bas maintiennent à flot des banques fragiles et – indirectement par le biais de leurs prêts – des entreprises fragiles. Cela se fait notamment par le biais d’opérations ciblées de refinancement à plus long terme (TLTROs), qui ont considérablement augmenté en 2018. Les effets négatifs importants de taux d’intérêt très bas ou négatifs se voient également dans une « zombification » de l’économie, qui, selon les études de l’OCDE et de la BRI, a déjà atteint un niveau considérable dans certains pays et contribue à une croissance plus faible de la productivité.
  • En élargissant et en réaffirmant ses engagements, la BCE s’engage résolument en faveur d’une politique monétaire ultra accommodante à l’avenir, ce qui compromet fortement les possibilités de sortir d’une telle politique.
  • Il y a dix ans, la politique monétaire de la BCE a largement contribué à surmonter la grave récession et par la suite, à consolider la croissance. Toutefois, plus la BCE reste longtemps sur sa trajectoire extrêmement accommodante, plus les effets négatifs prédomineront. Les taux d’intérêt ont perdu leur fonction de pilotage et les risques pour la stabilité financière ont augmenté. Plus la politique de taux d’intérêt ultra-bas ou négatifs et l’afflux de liquidité sur les marchés se prolongent, plus le risque d’un revers est grand. Si une crise majeure devait survenir, elle prendrait une ampleur très différente de celles que nous avons connues auparavant. Comme les autres banques centrales, la BCE est menacée de perdre le contrôle qu’elle exerce sur la création de monnaie. Cette trajectoire comporte un risque majeur pour l’indépendance de la banque centrale – de jure ou de facto.

Source : ZeroHedge, Tyler Durden, 06-10-2019

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

ababush // 29.11.2019 à 06h47

Ce que la déclaration ne dit pas, c’est que la quasi totalité de ce pognon part dans les circuits financiers et pas dans l’économie réelle. Il a pour effet d’inflater la valeur des produits financiers, et de l’immobilier. Les riches deviennent donc plus riches, continuent à mettre la main sur tous les biens qui rapportent, pendant qu’on presse le citron aux pauvres.
Et tout cela finira dans une belle explosion, dans laquelle les plus touchés seront comme d’habitude les plus fragiles, et qui laissera une ardoise délirante au niveau de la banque centrale.

32 réactions et commentaires

  • ababush // 29.11.2019 à 06h47

    Ce que la déclaration ne dit pas, c’est que la quasi totalité de ce pognon part dans les circuits financiers et pas dans l’économie réelle. Il a pour effet d’inflater la valeur des produits financiers, et de l’immobilier. Les riches deviennent donc plus riches, continuent à mettre la main sur tous les biens qui rapportent, pendant qu’on presse le citron aux pauvres.
    Et tout cela finira dans une belle explosion, dans laquelle les plus touchés seront comme d’habitude les plus fragiles, et qui laissera une ardoise délirante au niveau de la banque centrale.

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    • Daniel // 29.11.2019 à 10h25

      Pour gérer cette belle explosion en protégeant les gens, voici la démarche présentée dans plusieurs villages citoyens cette année.
      Que le RIC croque le krach !
      1 – Enquête judiciaire sur les financiers : les banksters en prison
      2 – Séparation bancaire immédiate :
      banque de dépôt // banque d’investissement
      banque des gens // casino financier non relié au réel
      => évite la contagion du krach financier vers la société des gens : pas de renflouement
      3 – Nettoyage des dettes : élimination des dettes non reliées au physique
      4 – Crédit public productif : la monnaie (créée par la Banque Nationale) va à l’investissement et aux gens, projet de développement social et environnemental
      5 – Nouveau Bretton Woods : nouveau système financier mondial (centré sur la Chine, la Russie, l’Inde et les USA) décolonisation de tous les pays et multilatéralisme
      Méthode utilisée par F.D.Roosevelt après le krach de 1929 et en partie par l’Islande après le krach de 2008

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      • Bhhell // 29.11.2019 à 20h58

        La différence est que le pétrole est désormais plus restreint que jamais. Une relance économique entraînera une pression à la hausse sur le pétrole. Comme en 2008 où la forte demande a causé un envolée des cours et déclenché la crise économique. Nous sommes pris en tenaille. En période de récession, les producteurs d’énergie deviennent insolvables. En période de croissance, la pression des tarifs de l’énergie sur l’ensemble de l’économie tue rapidement la croissance. Nous somme face à un problème énergétique insoluble. Non pas en termes de réserves prouvées, mais de rentabilité économique

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        • Dominique Gagnot // 29.11.2019 à 21h36

          La relance économique reste possible sur un modèle pour ainsi dire inverse de l’actuel. Sa finalité serait de remettre en état la planète saccagée par des siècles de capitalisme.
          Les ressources naturelles planétaires jusqu’ici sacrifiées au nom du « profit », y seraient propriété des collectivités toutes générations confondues, c’est à dire de l’humanité.

          Les collectivités auraient pour mission de les restaurer dans le cadre d’un système «pseudo capitaliste». Pseudo car les propriétaires privés ne seraient plus que propriétaire d’usage de leurs biens dont ils pourraient néanmoins tirer un profit monétaire…
          La propriété lucrative des ressources premières, (les ressources essentielles) serait source d’une considérable rente collective destinée à financer ce système.

          Pour aller plus loin voir la 2èm partie de http://bit.ly/capitalisme

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          • Larousse // 30.11.2019 à 14h53

            Une relance écologique pour le bien de tous ??? D. Gagnot . Peut-être avez-vous raison mais je n’y crois pas une seconde. La ploutocratie ne lâche rien et ne lâchera rien. Elle préférera plonger les peuples dans l’abîme. La chute du communisme était son « alleluia », comment peut-elle se résoudre à sa défaite ! Jamais , jamais !!!
            Imaginez-vous vraiment que la ploutocratie française redonne à son peuple : les autoroutes, la gestion de l’eau et des énergies… Vous rêvez ! Même dans ces entreprises ASF, Energie Suez ou Veolia, vous rencontrez des cadres moyennement payés qui ont une peur bleue à l’idée que « l’ogre communiste », la populace mette la main sur « leurs » entreprises…
            Ainsi la décadence se poursuivra, la misère… ou alors un chaos violent, une révolution ??? et si ses acteurs sont conscients : hélas ils seront aussi obligés de passer par la coercition ou la violence pour abattre la ploutocratie…
            La chute du communisme … peut-être que dans 100 ans des historiens écriront : ce fut au final la pire des choses parce qu’elle a empêché une évolution pacifique… LOL

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            • Dominique Gagnot // 30.11.2019 à 16h06

              Mon message suppose évidement que le peuple renverse l’ oligarchie. D’autant que des adhérents du MEDEF pourraient bien rejoindre les gilets jaunes. Car les « moyens patrons » seront eux aussi engloutis.

              Je voulais juste montrer qu’un système économique vertueux, bien que motivé par le profit, était possible sans tomber dans un communisme pur et dur.
              Impossible de prévoir l’avenir, il y a trop de paramètres… Le climat, la chute de l’Empire, la Chine/Russie, le MEDEF ( !), …

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      • lole // 30.11.2019 à 16h43

        Ouais, on devait déjà faire des choses dans ce genre il me semble après 2008, comme d’habitude après plus jamais ça ce sera encore ça… Mais en mieux, en fin pour qui ?!…
        Ils ont fait quoi depuis 2008 pour envoyer l’argent imprimé dans le monde réel ?
        Et les lanceurs d’alerte la, ils s’en foutait pas plein les fouilles ??? Je voudrais juste avoir une idée des salaires…
        Çà sent le roussi alors on se dédouane ?

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    • cagnotte // 02.12.2019 à 18h42

      En effet, rien n’est fait pour changer les circuits de l’argent créé et prêté
      Les très grandes banques privées ont accès à toutes ces liquidités sans aucune obligation contractuelle les empêchant de l’investir dans le casino haute fréquence et produits dérivés.

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  • relc // 29.11.2019 à 08h09

    « l’ancien « brillant » Mario Draghi  »

    Le texte dit : « the former Goldmanite Mario Draghi »

    -ite, suffixe marquant l’appartenance à un groupe, ou le soutien à un groupe, ou désignant un partisan ou un disciple etc…

    Disons « l’ancien goldmanien enthousiaste »

    Façon plaisante de rappeler que Draghi a été le vice-président de la branche européenne de Goldman-Sachs, entreprise connue pour sa philantropie, son humanité, et son souci du bien commun.

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    • obermeyer // 29.11.2019 à 08h31

      Mario Draghi , connu aussi pour avoir audité et validé les comptes de la Grêce pour la faire entrer dans l’UE , audit payé 600 millions de dollars à Goldman Sachs . Par la suite , les grands financiers US ont parié que ça ne marcherait pas , et ont gagné beaucoup d’argent sur le dos des Grecs . Merci Mario !

        +46

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  • François Lacoste // 29.11.2019 à 08h47

    En l’état, hormis ces banquiers il n’existe pas de citoyen européen.
    Si le diagnostique et ses conséquences sont recevable, les causes sont soigneusement ignorées. Les dévoiler révélerait une réalité que nos ex. banquiers centraux ne veulent pas admettre. Une même politique monétaire appliquée à un ensemble de pays économiquement inhomogène est impossible.

    Dans le cas contraire et sauf à admettre qu’une entité politique contraignante impose un même régime à tous contre la volonté du plus grand nombre, nous avons affaire à une dictature.

    La volonté de Macron de faire des économies partout et touts le temps (sauf au dépens de ces commanditaires) répond parfaitement à l’analyse de ce monstrueux sextuplé pour qui le peuple est une variable très secondaire.

      +44

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  • Frédéric Boyer // 29.11.2019 à 09h22

    Ces banquiers centraux sont aussi brillants que ceux qui ont transformée le Krach de 1929 en crise économique mortifère.

    Ce sont des fétichistes, de ceux qui ont mené le monde occidental à l’effondrement depuis plus de 30 ans, de ceux pour qui autosuffisance alimentaire et industrielle n’est rien en regard du signe monétaire.

    La terre pourrait trembler sous leur pieds, un déluge submerger leur pays, un volcan entrer en éruption à proximité qu’ils y seraient indifférents, leurs yeux rivés à leur livre de comptes.

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    • bigglop // 30.11.2019 à 01h14

      Tout en ayant bénéficié du système, subitement ils deviennent des « lanceurs d’alerte patriotes » (alors qu’ils ont soutenu ces politiques).
      Enfumage, le problème est le système capitaliste qu’il faut tuer.
      En ce moment, ça grenouille ferme
      https://décodages.com/

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  • tchoo // 29.11.2019 à 09h30

    La disparition de l’indépendance de la BCE ne serait-elle pas un mal pour un bien?
    ces lanceurs d’alerte me font l’impression d’être les résistants de 1944. Voyant leur machin échouer, ils tentent par là de ne pas en être et pouvoir dire plus tard, vous voyez on vous avait prévenu, c’est pas nous les responsables, nous avions alerté.
    La BCE et eux tous portent une lourde responsabilité dans ce qu’est devenue l’UE aujourd’hui
    Il faudra s’en rappeler, malgré leur tentative d’aujourd’hui

      +37

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    • Ubu // 29.11.2019 à 13h54

      Je vous suis, ainsi que Kokoba (un peu plus bas) concernant les « lanceurs d’Arlette… »
      Draghi devient le trop facile bouc-émissaire (même si on sait d’où il vient) , on a là un « c’est pas nous c’est lui ! ». Les rats quittent le navire, point barre, et c’est ce qui est dit me semble-t’il, en introduction de l’article quand il écrit :
      « Les fonctionnaires écœurés de la CIA ne sont pas les seuls à considérer que la meilleure façon de réaliser un tour de force est de lancer des alertes ».

        +10

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  • Jean-Do // 29.11.2019 à 09h39

    Cet article vaut surtout par les commentaires de qualité qu’il a suscité chez les lecteurs des Crises.

      +31

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  • Kokoba // 29.11.2019 à 10h05

    Aucun rapport avec des lanceurs d’alerte ici.
    Il s’agit juste de personnes qui ne sont pas d’accord avec la politique actuelle de la BCE.

    Quand à l’histoire « la BCE est menacée de perdre son indépendance », quelle blague.
    D’ailleurs, qu’est-ce que çà veut dire « banque centrale indépendante » ?
    Indépendante de qui ?
    La réponse est évidente : indépendante des pouvoirs publics.
    Ce qui veut dire indépendante des pouvoirs démocratiques.

    Par contre, la BCE va rester controlée par des technocrates non élus, qui n’ont de compte à rendre à personne.
    Une petite bande l’oligarques qui décident entre eux comment répartir les milliards d’euros qu’ils impriment chaque jour.

    Cette notion d’indépendance des banques centrales est une saloperie sans nom.

      +53

    Alerter
  • Dominique Gagnot // 29.11.2019 à 11h55

    Capitalisme en phase terminale : http://bit.ly/phaseterminale

    Extrait de : http://bit.ly/capitalisme (p.102)

      +4

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  • Casimir Ioulianov // 29.11.2019 à 14h39

    Quand on fait de la plomberie , on apprend qu’on peut pas avoir plus de flotte en sortie qu’il y en a en entrée. Moins c’est possible, ça s’appelle des pertes en ligne , plus ça s’appelle un miracle : il faut en venir à la métaphysique parce que la physique classique peut pas gérer.
    Quand on fait de la banque , qu’on émet une créance, on s’attend à un remboursement de la créance pour la détruire … plus des intérêts. La banque tient du miracle.
    Il fut un temps où les gens qui faisaient du prêt à intérêt finissaient en gibier de potence , en victime de pogrom ou au bûcher (voir les trois ensemble). On se demande pourquoi on en était arrivé là. En fait , ça me revient maintenant : un nombre incalculables d’empires avait chu…

      +15

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    • Urko // 29.11.2019 à 23h10

      Le miracle est simple : la croissance. Tant que le taux de croissance est supérieur à celui des intérêts, le miracle se résout. C’est beau. Le problème est que le taux moyen de l’endettement décroît beaucoup moins vite que le PIB ne le fait, finalement assez souvent. C’est d’ailleurs pour cela qu’il n’y a pas de sort landing en général, mais des krachs, car la seule façon de résoudre la dichotomie (trop persistante) entre taux d’intérêts moyens et ralentissement voire récession, c’est de corriger les prix à la baisse violemment, ce qui combiné à l’effet richesse (sic) se diffuse à la consommation, renforçant encore la dépression économique. Bref, le miracle auquel vous ne croyez pas existe bel et bien mais au prix de la possibilité de déclenchement de catastrophes. Pour que le système de la création monétaire par le crédit tienne, il faut soit une croissance perpétuelle, soit des « reset » à intervalles réguliers. Et c’est là qu’on se dit que relire saint Thomas d’Aquin…

        +8

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  • Bayard // 29.11.2019 à 15h23

    Permettez-moi de donner un avis qui réfute les commentaires des anciens banquiers centraux.

    Il s’agit d’abord de distinguer la monnaie bancaire et la monnaie centrale, ce que ne semble pas prendre en considération les auteurs de l’article. La BCE ne risque pas de perdre son contrôle sur la création monétaire BANCAIRE, puisqu’elle ne l’a jamais eu. En revanche, elle possède celui de la création de la monnaie de banque CENTRALE, c’est-à-dire celle à usage exclusif des banques. Les adeptes du multiplicateur monétaire en sont pour leurs frais depuis que la BOE (bulletin du 14 mars 2014) en a dénoncé les erreurs.

    Enfin, en ce qui concerne l’inflation, rappelons que Mario Draghi a défendu le cours actuel de la politique monétaire destiné à combattre une inflation trop faible sur la durée (Les Echos du 21 novembre 2014). A l’époque, j’ai fait l’observation suivante : « puisqu’il n’y a plus d’inflation, il faut lutter pour qu’elle revienne, mais il n’a pas dit comment ».
    Voir mon article sur l’inflation : http://www.bayard-macroeconomie.com/essainflation.html

      +2

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    • Dominique Gagnot // 30.11.2019 à 15h35

      « lutter pour que revienne l’inflation » permet de justifier des injections de monnaie qui, parce qu’elle sont envoyées dans les poches de ceux qui en ont déjà trop, alimentent la spéculation boursière et immobilière, et non la consommation.
      D’où l’augmentation des prix de l’immobilier, qui étrangement ( !) ne sont pas pris en compte dans « l’inflation »…

      Si cette enflure voulait réellement relancer l’inflation il lui suffirait d’injecter ces milliards dans l’économie réelle via les services publics et diverses allocations, ou la monnaie fait tant défaut.

      Mais non. Son objectif est clairement d’anéantir l’économie réelle (pour anéantir les peuples) quand, dans le même temps, les joueurs de la finance accaparent l’entièreté des ressources encore existantes qui, par le jeu de la spéculation, se concentreront dans la poche du « vainqueur », assis sur un tas de ruines.

        +6

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      • Dominique Gagnot // 30.11.2019 à 16h11

        En fait c’est ce que dit aussi le premier message de ababush…

          +2

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        • Bayard // 30.11.2019 à 17h36

          Bien sûr. Mais Maastricht/Lisbonne empêche la BCE de financer directement les Etats. Moralité : On est eus.

            +3

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  • SanKuKai // 29.11.2019 à 18h20
  • Bruno Kord // 29.11.2019 à 18h59

    Cette information a été totalement occultée dans les principaux médias « d’information » français. Mais pas dans les médias allemands. Et pour cause, les Allemands sont beaucoup plus sensibles aux questions monétaires que les Français. Outre le poids de l’histoire, leur système de retraite est basé sur la rente et, comme l’écrivent ces ex-banquiers centraux, la politique de quantitative easing de la BCE aboutit à des taux d’intérêts nuls, voir négatifs. Donc, des pension à 0.
    Cette question n’est pas anodine en Allemagne, de plus en plus de voix « sérieuses » s’interrogeant ouvertement sur le retour au Mark (et l’abandon de l’Euro).
    Débat quasi interdit en France, sauf dans les « petits » médias et sur des blogs comme celui d’OB. Quand aux partis politiques français, c’est le vide absolu, à l’exception de l’UPR qui s’est fait une spécialité de tout ce qui concerne l’UE.

      +15

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  • Pie vert // 29.11.2019 à 21h00

    Pour information les banques Allemandes vont accepter des Bit coins,les premières en Europe et ce n’est pas un hasard.
    Les Allemands (à juste titre) se méfient de l’Euro, je me demande si finalement ce n’est pas l’épargnant Allemand qui va avoir la peau de cette monnaie bancale. De fait, ils sont perdant à rester dans l’Euro, à la différence des retraités Français ou Italiens.

      +0

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  • Urko // 29.11.2019 à 22h57

    Ces banquiers centraux rebelles énoncent des éléments souvent justes, que leurs partisans comme leurs adversaires pourront admettre, mais ils semblent rester à dessein dans l’incohérence : ils feignent effrontément d’oublier que sans ces politiques monétaires accomodantes qu’ils fustigent, l’Euro qu’ils vénèrent se verrait affaibli voire anéanti. Ils s’acharnent sur les défenseurs de leur idole. Que certains se déclarent en faveur de l’Euro, ok, mais alors ils ne peuvent dénoncer les tentatives de la BCE de le sauver via des politiques laxistes. Que d’autres se déclarent contre l’Euro, ok, mais alors ils ne peuvent approuver une politique accommodante qui n’a de sens que pour maintenir l’Euro. En revanche, se dire pour l’Euro mais contre l’action de draghi relève de la malhonnêteté ou de la rigidité. C’est là que Sapir, Lordon, Krugman, Stiglitz, Sen, Rosa etc ont raison de parfois dénoncer le caractère quasi-pathologique ou religieux des partisans de l’Euro tel que figé dans les traités. Car à brève échéance, même si l’investissement, dans une logique Schumpeterienne, repartait avec la hausse des taux, l’effort de réductions budgétaires induit combinées aux dettes publiques, aboutirait à des drames sociaux d’ampleur. Personne de sensé ne saurait le negliger. La hausse des taux ? Pourquoi pas… si la BCE rachète des dettes publiques massivement et renvoie les critères de Maastricht aux oubliettes. Sinon, des catastrophes adviendraient pour les franges les plus fragiles de la population.

      +7

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  • TB // 30.11.2019 à 10h26

    …..et quel est le seul parti politique français à en avoir parlé de cette problématique? L’upr, via ses vidéos (voir sur leur site). Mais sur BFMTV on préfère dénoncer les gilets jaunes et le port du voile, sans parler de qui pourrait être les finalistes de la prochaine présidentielle……
    Que chacun comprenne ce qui veut, mais on sait aujourd’hui que l’euro n’est plus tenable. Ceux qui en sortiront les premiers seront les plus chanceux quoi qu’en dise les seigneurs de la pensée unique.

      +4

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  • ZoumZoum // 30.11.2019 à 12h22

    Baisse des taux, et même cas extrême, taux négatifs égal fin des retraites par capitalisation.
    Les retraites des Allemands, des Néerlandais sont par capitalisation en très grande part, et hop les Allemands se rebiffent.
    Finalement c’est peut-être eux qui sonneront la fin de la GROSSE BLAGUE appelée Euro et BCE.

      +3

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  • JT // 30.11.2019 à 17h04

    Bonjour,

    Un article intéressant sur l’état du système bancaire :

    https://renversements.fr/cette-crise-financiere-que-personne-ne-voit/

      +1

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  • Jérôme // 30.11.2019 à 23h14

    Un peu de décryptage : qui sont ces prétendus lanceurs d’alerte ?

    Des anciens banquiers centraux néerlandais et allemands qui pour masquer un tout petit peu qu’ils ne représentent que les intérêts supposés de l’Allemagne et des Pays-Bas, ont réussi à faire signer un français dans le rôle de l’idiot utile. Ils ont l’habitude : depuis près d’un siècle, on trouve toujours des technocrates français pour expliquer que ce serait tellement mieux si la France prenait modèle sur l’Allemagne.

    Ceci dit, oui l’euro court à la catastrophe, comme le dollar, et le yuan. Parce que la croissance a des limites dans un monde fini et que la concurrence accrue des émergents réduit les marges avec lesquelles nous étions habitués à vivre.

    Oui l’euro a des raisons spécifiques de courir à la catastrophe : il n’y a pas cette union de transferts budgétaires sans laquelle aucune union monétaire ne peut tenir … parce que les allemands et les néerlandais en veulent moins que quiconque.

    En l’état l’euro leur profite énormément : c’est un mécanisme de subvention de leurs industries exportatrices payé par les autres pays membres et au détriment des industries de ces derniers.

    Alors de 3 choses :
    – soit les allemands-néerlandais sortent de l’euro,
    – soit ils paient pour une union de transfert,
    – soit ils se la ferment jusqu’à ce que le cours des choses décide pour eux.

      +4

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