Source : The New York Times, le 13/10/2015
Par Anne Barnard et Karam Shoumali
Beyrouth, Liban – Les chefs des insurgés affirment recevoir pour la première fois d’importantes livraisons de missiles antichars de fabrication américaine, depuis que la Russie a entamé ses frappes aériennes pour soutenir le gouvernement syrien.
Avec l’accroissement de la puissance de feu des rebelles, et avec une Russie intensifiant progressivement ses frappes aériennes contre les opposants au gouvernement, le conflit syrien est à deux doigts de se transformer en guerre par procuration entre les États-Unis et la Russie.
Ce niveau de soutien accru a rehaussé le moral des deux camps, élargissant les buts de guerre, radicalisant les positions politiques, et rendant un accord diplomatique de moins en moins envisageable.
Les missiles antichars américains TOW ont commencé à arriver dans la région en 2013, par le biais d’un programme clandestin des États-Unis, de l’Arabie Saoudite et d’autres alliés en vue de soutenir des groupes insurgés entraînés par les États-Unis pour combattre le gouvernement syrien.
Les armes sont acheminées sur le terrain par les alliés des Américains, mais ce sont les États-Unis qui valident leur destination. Ce qui suggère a minima que les renforts actuels bénéficient de l’approbation tacite des Américains, à présent que le président Bachar el-Assad bénéficie du soutien aérien russe.
« Nous avons obtenu ce que nous demandions en très peu de temps », a déclaré dans une interview l’un des commandants [rebelles], Ahmad al-Saud. Il a ajouté qu’en seulement deux jours, son groupe, Division 13, avait détruit sept chars et véhicules blindés avec sept TOWs : « sept sur sept ».
Vidéo d’un groupe rebelle syrien tirant un missile TOW sur un char dans la province de Hama, le 7 octobre. Vidéo de Division 13
Le moral est également en hausse du côté gouvernemental. L’armement comme le moral ont « monté en flèche », selon une source gouvernementale, du fait du renouveau de l’alliance entre la Russie, l’Iran et la milice libanaise chiite du Hezbollah qui se bat pour le compte de Damas.
Au lieu d’une pâle lumière au bout du tunnel, selon la même source gouvernementale, évoquant la situation militaire sous couvert de l’anonymat, l’alliance envisage ce qui ressemble davantage à une victoire. Le but consiste à regagner le terrain qui jusqu’alors avait été considéré comme définitivement perdu, écarter définitivement la possibilité de l’éviction de M. Assad, et obtenir une résolution politique de la situation bien plus avantageuse, une fois que « de nouveaux faits auront été obtenus sur le terrain ».
Mais si les frappes russes contre les insurgés syriens se sont intensifiées, il en a été de même des attaques de ces mêmes insurgés, observables sur des vidéos en ligne. Les missiles TOW remplissent les airs avec leur traînées brillantes, à la recherche des véhicules made in Russia utilisés par les forces gouvernementales, et les réduisant en cendres.
Au moins 34 vidéos de ce genre ont été publiées dans les cinq derniers jours depuis les champs de bataille dans les provinces de Hama et d’Idlib, où des TOW ont aidé à amortir la première attaque au sol des forces gouvernementales syriennes appuyées par la puissance aérienne russe.
Le groupe rebelle syrien Fursan al Haq a diffusé une vidéo de ses combattants lançant un TOW sur un tank gouvernemental dans le nord de la province de Hama le 7 octobre. Vidéo par ShaamNetwork S.N.N.
Un officiel d’un groupe rebelle combattant à Hama a qualifié l’approvisionnement de « carte blanche ».
« Nous pouvons en avoir autant que nous en avons besoin et dès que nous en avons besoin », a-t-il dit, demandant à ne pas être identifié pour éviter les représailles des groupes insurgés islamistes rivaux qu’il a critiqués. « Il suffit de demander. »
Il a dit croire que l’entrée de la Russie dans le conflit a fait la différence.
« En nous bombardant, la Russie bombarde les 13 pays ‘amis de la Syrie' », a-t-il dit, faisant référence au groupe formé par les États-Unis et leurs alliés qui ont appelé à l’éviction de M. Assad après sa répression contre les manifestations politiques en 2011.
Le programme de la CIA qui a fourni les TOW (acronyme pour « missile filoguidé à suivi optique lancé par tube ») est distinct – et significativement plus important – du programme raté du Pentagone à 500 millions de dollars qui a été annulé la semaine dernière après avoir seulement formé une poignée de combattants. Ce fut un échec en grande partie parce que peu de recrues acceptaient son but de combattre seulement l’organisation militante de l’État Islamique et non M. Assad.
Les commandants rebelles ont tiqué à la demande de rapports sur la fourniture de 500 TOW depuis l’Arabie saoudite, disant que c’était un nombre insignifiant comparé avec ce qui était déjà disponible. En 2013 l’Arabie saoudite en a commandé plus de 13 000 exemplaires. Étant donné l’obligation pour les contrats d’armement américains de révéler l' »utilisateur final », les insurgés déclarent qu’ils ont été fournis avec l’approbation de Washington.
De même, des vidéos crues montrant la nouvelle puissance de feu russe ont été diffusées par des combattants pro-gouvernementaux et des journalistes évoluant à leur côté.
Les hélicoptères de combat russes volent à basse altitude au-dessus des champs, apparemment assez près pour toucher le sol, puis prennent de l’altitude pour éviter les barrages de roquettes, fusées éclairantes et les tirs de mitrailleuse lourde. Des explosions touchent des villages éloignés, avec des colonnes de fumée s’élevant sur des blocs de maisons, déclarent des témoins qui narrent les progrès contre les « terroristes ».
Il semble que ce soit des techniques perfectionnées en Afghanistan, où l’armée d’occupation soviétique a combattu les insurgés fournis en missiles anti-aériens par les États-Unis. Ce sont certains de ces insurgés qui ont formé plus tard Al-Qaïda.
Ce spectre plane sur la politique américaine, et a empêché les insurgés syriens de recevoir ce qu’ils désirent le plus : des missiles antiaériens pour arrêter les frappes aériennes de l’État, l’une des plus grandes causes de morts civils de cette guerre.
Maintenant il veulent les utiliser aussi contre les chasseurs russes.
M. Saud, de la Division 13, a dit que lui et d’autres officiers ont renouvelé leur demande d’armes antiaériennes il y a dix jours auprès des officiers de liaison travaillant avec eux dans un centre opérationnel en Turquie.
« Ils nous ont dit qu’ils transmettraient nos demandes dans leur pays », ajoute-t-il. « Nous comprenons que ça n’est pas une décision facile lorsqu’il s’agit d’armes antiaériennes ou d’une no-fly zone, surtout maintenant que l’espace aérien syrien est rempli de chasseurs venant de différents pays. »
La Russie et les États-Unis ont tous deux déclaré qu’ils combattent l’État Islamique, aussi connu sous le nom de Daesh ou ISIS, mais les deux grandes puissances soutiennent les camps opposés de la bataille opposant M. Assad et les Syriens rebellés contre son autorité.
Avec le soutien aérien russe, le gouvernement de M. Assad essaie de reprendre le territoire gagné dans les provinces Idlib et Hama par les insurgés, dont le front Al-Nosra affilié à Al-Qaida et les groupes soutenus par les États-Unis, se désignant eux-mêmes comme l’Armée Syrienne Libre – mais pas Daesh dont les principales forces sont dans le nord et l’est de la Syrie jusqu’en Irak, mais n’a qu’une présence discrète dans l’ouest du pays.
Au lieu de cela, les progrès sur place, qui ont généré la menace la plus immédiate pour M. Assad, sont venus d’une coalition d’insurgés islamistes appelée l’Armée De Conquête, comprenant le Front Nosra, mais s’opposant à l’État Islamique.
Progressant aux côtés des groupes islamistes, en les aidant parfois, un certain nombre de groupes relativement laïques, comme l’Armée Syrienne Libre, ont acquis une nouvelle importance et un nouveau statut en raison de leur accès aux missiles TOW.
Même en plus faibles quantités, les missiles jouent un rôle majeur dans l’avancée des insurgés, ce qui a engendré une menace pour le pouvoir de M. Assad. Alors que cela peut ressembler à un développement intéressant pour les décideurs politiques états-uniens, en pratique cela pose un nouveau dilemme, étant donné que le Front Nosra a été parmi les groupes bénéficiant de cette puissance de feu renforcée.
Il s’agit d’une alliance tactique que les commandants de l’Armée Syrienne Libre décrivent comme un mariage de raison inconfortable, car ils ne peuvent pas opérer sans le consentement de l’inévitable front Al-Nosra. Assad et ses alliés prennent cet arrangement pour preuve qu’il n’y a que peu de différences entre les groupes d’insurgés, les appelant tous terroristes, et les désignant donc pour cibles légitimes.
De toute façon, l’Armée Syrienne Libre nouvellement renforcée, restée longtemps un acteur marginal alors que les groupes islamistes montaient en influence, joue maintenant un rôle plus important.
« Les groupes islamiques nous ont toujours étiquetés agents, infidèles et apostats à cause de nos accords avec l’Ouest, » déclare Mr Saud. « Mais maintenant il se rendent compte combien nous sommes efficaces grâce à nos accords avec l’Ouest. »
Plusieurs unités soutenues par les Américains ont été sous le feu direct des Russes. Mais ils affirment avoir conservé leur territoire, avec l’aide de missiles TOW, mieux que leurs homologues islamistes.
Dans un des derniers envois d’aide américaine aux groupes armés évoluant en Syrie, des avions-cargos américains ont largué dimanche pour la première fois des munitions d’armes légères aux combattants arabes syriens en lutte contre l’État Islamique, a déclaré lundi un porte-parole militaire, le colonel Steve Warren.
Il a refusé d’identifier les groupes ou leurs emplacements, mettant en avant la sécurité opérationnelle, mais a indiqué que des responsables américains les avaient contrôlés. Les destinataires probables étaient une coalition de groupes kurdes et arabes qui étaient aux prises avec des combattants de l’État Islamique dans le nord la Syrie aux côtés des milices kurdes, qui se fait appeler désormais la Coalition Arabe Syrienne.
Les troupes gouvernementales syriennes ont progressé lundi vers une autoroute d’importance stratégique tenue par les insurgés, en prenant plusieurs villages dans la province de Hama avec l’aide de frappes aériennes russes, selon les médias officiels syriens et russes, des activistes anti-gouvernementaux et des combattants.
Mais les lignes de front sont restées fortement disputées, selon les militants, chaque partie faisant large usage de ses nouvelles armes.
Anne Barnard témoignait depuis Beyrouth, et Karam Shoumali d’Istanbul. Maher Samaan a contribué à la rédaction depuis Beyrouth, et Eric Schmitt depuis Washington.
Source : The New York Times, le 13/10/2015
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
Commentaire recommandé
Il ne faut pas sous estimer la technologie russe qui arrive sur les champs de bataille.
1) Si les combattants de l’armée syrienne disposaient toujours de blindés vieillots et mal entretenus ils vont recevoir au fil du temps des outils plus performants, et notamment équipés du Shtora (Штора) :
https://en.wikipedia.org/wiki/Shtora
Ce système va débusquer les Tow fournis aux djihados-terroristes par les kleptocraties américaines et du Golfe persique. Il est possiblement déjà utilisé sur les terrains (avec les MI-24 ?) puisque depuis plusieurs semaines les loyalistes annoncent régulièrement avec photo à l’appui l’élimination de tireurs spécialistes des Tow.
2) les russes ont déployé des systèmes de contre-mesure (et bientôt des S300) et de brouillage électro-magnétique. Secteur où ils sont les leaders mondiaux incontestés. Ce qui aveuglent les systèmes israéliens, américain et bien entendu les seconds couteaux comme la France, Jordaniens etc. Ce qui explique sans aucun doute la soudaine panique chez les « coalisés » de la première génération dès leur mise en service début octobre et la « collaboration » si spontanée et si aimable des aviateurs américains et israéliens.
Ceci-dit on est bien d’accord que l’armée d’Assad manque dramatiquement de bras. Ce qui explique le recours au hezbollah libanais et aux bataillons de Quds iraniens, face aux innombrables factions « rebelles ». Rebelles qui sont objectivement pour une bonne partie des mercenaires entretenus et soldés par les dictateurs théocrates Saoud, qataris…sous la protection bienveillante des opérateurs de la CIA et autres services spéciaux étatsuniens.
(digression pénalo-prospective – Ne soyons pas dupes et apprêtons nous à une grande partie de rigolade jaune : on sait bien que quand le vent tournera ces mercenaires se retrouveront miraculeusement en Europe dans nos camps de « réfugiés », dans nos maisons de retraites déclassés en refuge de migrants, dans nos HLM prétendument vides…Des soudards livrés à eux mêmes pendant 3 ans ne vont pas devenir des enfants de chœurs parce qu’ils sont accueillis sous les applaudissements de profs à la retraite et de naïfs plein de sérotonine. Je pronostique la création dans les 10 ans d’une mafia syrienne européenne, ie d’une criminalité organisée et sans foi ni loi. Nos racailles de banlieue auront bientôt affaire a des types encore pire qu’eux, pour qui le meurtre de sang froid ne pose aucune difficulté … – fin de la digression)
16 réactions et commentaires
Pour comprendre ou l’on va (et ou on est) il faut savoir d’ou on vient.
Dossier complet sur la guerre en Yougoslavie. Tout y est…. C’est le point de départ (compilation des meilleurs doc notamment).
http://puissantsetmiserables.fr/2015/11/02/dossier-comprendre-la-guerre-de-yougoslavie-et-donc-les-guerres-actuelles/
+7
Alerter« ce qui a engendré une menace pour le pouvoir de M. Assad », et un peu aussi, non?pour le peuple Syrien qui considère Bachar el Assad comme son président légitime.
Ce peuple qu’on ne voit pas et qu’on n’entend pas.
+24
AlerterMais qui meurt, fuit ou s’exile !
Aout 2015 – A propos des 240’381victimes de la guerre en Syrie :
Selon le décompte OSDH***, le nombre de morts dans les rangs des civils se montent à “71 781, dont 11 964 enfants”. Ce bilan dénombre aussi 42 384 morts parmi les combattants de nationalité syrienne – rebelles, déserteurs, jihadistes et Kurdes –. Chez les jihadistes étrangers venus combattre en Syrie, il y a 34 375 morts.
Mais le bilan le plus lourd se trouve du côté des forces du régime avec 88 616 morts, soit un tiers des personnes décédées durant cette guerre. Parmi eux, l’ONG dénombre 50 570 soldats morts, 33 839 miliciens des Forces de défense nationale, 903 membres du Hezbollah chiite libanais et 3 304 miliciens chiites venus d’autres pays. »
Les puissances atlantistes appellent « rebelles » ou « jihadistes modérés » les combattants qui portent le drapeau de la colonisation française vert, blanc, noir à trois étoiles rouges, par opposition aux « jihadistes extrémistes » d’Al-Qaïda et de l’Émirat islamique.
*** Interrogé en 2012, Alain Chouet, ancien responsable de la DGSE, l’OSDH qui fonctionne sur fonds séoudiens et qataris « est en fait une émanation de l’Association des Frères Musulmans et il est dirigé par des militants islamistes dont certains ont autrefois été condamnés pour activisme violent » :
http://www.marianne.net/Syrie-les-dangers-de-l-apres-Bashar-El-Assad_a220851.html
http://reseauinternational.net/les-etats-unis-et-la-russie-ont-identifie-plusieurs-interets-communs-au-moyen-orient/
nov. 2015 – Pour faire face aux récentes offensives de l’armée syrienne, les chefs du front Al Nusra de la province de Hama ont décidé de coordonner l’action de résistance, au niveau local, avec des combattants de l’Etat Islamique.
En outre, le Front Al-Nusra a remplacé ses emblèmes et drapeaux par ceux du Mouvement de la Ahrar al-Sham, considéré comme «modéré». Le Mouvement Ahrar al-Sham fait partie des Frères musulmans, établi en Turquie selon la doctrine et les principes Wahabites de l’EI.
Cinq autres groupes terroristes ont rejoint récemment le Mouvement Ahrar al-Sham, dans l’espoir qu’ils seraient considérés comme des «modérés», afin de se voir livrer des armes anti-char de production américaine BGM-71 TOW. Il s’agit de la brigade Tawhid Al Asimah (active à Damas), le bataillon Abu Amarah (à Alep), la brigade Wa Atasimu (Damas), la brigade martyre colonel Ahmad Al-Omar, le Mouvement Binaa Umma (à Daraa et Quneitra).
Au vu de ces informations, on peut comprendre aisément pourquoi les Russes ont choisi de taper dans le tas !!!
+19
AlerterDonc, si je comprends bien, puisque on ne peut en aucune façon faire confiance à l’OSDH, à ce jour nous ignorons totalement le nombre de morts et de blessés de cette guerre qui dure depuis 4 ans, sauf si les institutions syriennes en ont fait le décompte.
+2
AlerterGrand Merci à tous les traducteurs et relecteurs de cette excellente traduction.
🙂
+14
AlerterSi les « modérés » constituaient effectivement une opposition démocratique et représentative du peuple Syrien, (c’est-à-dire susceptible de gagner des élections), ils devraient miser sur des négociations et se retourner contre les extrémistes pour mettre fin à la guerre le plus vite possible. Comme ils font tout le contraire, ce sont des extrémistes comme les autres, et leur prétendu « mariage de raison » n’a d’autre effet que rendre Assad sympathique, ou presque.
+27
AlerterLes élections, c’est pas pour demain. Si les Russes ont engagé de tels moyens, ce n’est pas pour voir quelqu’un qui leur est hostile occuper la place d’el Assad, qui ne garantirait pas leur implantation en Syrie et leur base de Tartous. Quant aux iraniens qui ont perdu pas mal de soldats en combattant avec l’armée syrienne et qui aide la Syrie militairement et financièrement depuis longtemps, je ne pense pas qu’ils puissent accepter un sunnite à la tête du pays.
+1
AlerterLanguedoc,
Ce n’est pas à nous d’envisager un autre gouvernant, c’est au peuple Syrien de choisir.
+4
Alerteroutre le fait qu’une seule arme (le TOW en l’occurrence,) n’a jamais remporte une guerre sauf parfois un avantage sur un champ de bataille,
l’article est intimement lie a la mouvance anti-assad au liban,
Mouvance qui appuie les rebelles dit « modérés » dont les composantes notamment la division 13 ne comporte pas plus de 1000 hommes sur le terrain,
Il est intéressant de noter que dans l’article lui-même , il est indique que ils ( la brigade 13) ne peuvent opérer sans le consentement d’al nostra ( al qaida syrie).
Ainsi, faire croire que le missile TOW va changer le cours de la guerre en syrie est un pas un peu vite franchi.
Par contre, la livraison de ces armes, même aux plus modérés des rebelles, montre que celles-ci se retrouvent dans les mains des islamistes… Pour le plus grand plaisir de l’administration US.
La totale maîtrise du ciel syrien, non seulement aérien, mais de surveillance, empêche désormais la livraison en masse de telles armes… Livraison aérienne, vite repéré et traitée…
De plus l’emploi éventuel comme se fut le cas en Afghanistan de missiles portables sol air.. risquerait de détruire non pas un avion russe, mais un avion « ami « américain » …Ce serait ballot, pour les USA.
même si les progrès sur le terrain, sont peu visibles ( axe Homs Alep sécurisée quand même) , ce sont bien les russes et les iraniens, les maîtres du jeu syrien désormais….
Et c’est bien ce que souhaitait Poutine…
+11
AlerterCes TOW ont été abondamment délivré (13’000) aux Saoudi en 2013 par les US qui se sont empressés d’en gratifier les insurgés pseudos modérés dont maintenant tout le monde sait qu’ils n’existe que dans l’imaginaire occidental, dont ont profité leurs partenaires de circonstances, Al Qaïda et EI, comme vous le décrivez.
Ces livraisons coïncident avec la montée en puissance des terroristes « modérés » et islamistes et les défaites successives et massives de l’armée loyaliste syrienne les conduisant à se replier autour du bastion alaouite.
Donc dire que l’emploi de TOW est bénin, je me m’y risquerais pas…
+8
AlerterIl ne faut pas sous estimer la technologie russe qui arrive sur les champs de bataille.
1) Si les combattants de l’armée syrienne disposaient toujours de blindés vieillots et mal entretenus ils vont recevoir au fil du temps des outils plus performants, et notamment équipés du Shtora (Штора) :
https://en.wikipedia.org/wiki/Shtora
Ce système va débusquer les Tow fournis aux djihados-terroristes par les kleptocraties américaines et du Golfe persique. Il est possiblement déjà utilisé sur les terrains (avec les MI-24 ?) puisque depuis plusieurs semaines les loyalistes annoncent régulièrement avec photo à l’appui l’élimination de tireurs spécialistes des Tow.
2) les russes ont déployé des systèmes de contre-mesure (et bientôt des S300) et de brouillage électro-magnétique. Secteur où ils sont les leaders mondiaux incontestés. Ce qui aveuglent les systèmes israéliens, américain et bien entendu les seconds couteaux comme la France, Jordaniens etc. Ce qui explique sans aucun doute la soudaine panique chez les « coalisés » de la première génération dès leur mise en service début octobre et la « collaboration » si spontanée et si aimable des aviateurs américains et israéliens.
Ceci-dit on est bien d’accord que l’armée d’Assad manque dramatiquement de bras. Ce qui explique le recours au hezbollah libanais et aux bataillons de Quds iraniens, face aux innombrables factions « rebelles ». Rebelles qui sont objectivement pour une bonne partie des mercenaires entretenus et soldés par les dictateurs théocrates Saoud, qataris…sous la protection bienveillante des opérateurs de la CIA et autres services spéciaux étatsuniens.
(digression pénalo-prospective – Ne soyons pas dupes et apprêtons nous à une grande partie de rigolade jaune : on sait bien que quand le vent tournera ces mercenaires se retrouveront miraculeusement en Europe dans nos camps de « réfugiés », dans nos maisons de retraites déclassés en refuge de migrants, dans nos HLM prétendument vides…Des soudards livrés à eux mêmes pendant 3 ans ne vont pas devenir des enfants de chœurs parce qu’ils sont accueillis sous les applaudissements de profs à la retraite et de naïfs plein de sérotonine. Je pronostique la création dans les 10 ans d’une mafia syrienne européenne, ie d’une criminalité organisée et sans foi ni loi. Nos racailles de banlieue auront bientôt affaire a des types encore pire qu’eux, pour qui le meurtre de sang froid ne pose aucune difficulté … – fin de la digression)
+40
Alerterhttp://www.reuters.com/article/idUSBRE9B50SF20131207
Fin 2013, le Pentagone a approuvé la vente à l’Arabie Saoudite, pour plus de 1Mds$, de 15000 missiles TOW.
Cela semble difficilement compatible avec les besoins de l’armée ou garde nationale saoudienne. De plus les USA sont censés approuver le client final en cas de reexport.
Il est clair que tout cela a fini en Syrie (ex. un grand nombre de TOW utilisés lors de la prise d’Idlib), avec l’approbation du gouvernement US. Raytheon et ses actionnaires ont fait de jolis bénéfices.
+11
AlerterBonsoir,
Ça semble un fake la première vidéo du tow. La roquette explose bien avant le char et il n’y a pas de carcasse. D’ailleurs, le char a disparu. Mdr
« Cinéma, cinémaaaaaa… » c’est une chanson je crois ou une réplique de film.
+1
AlerterIl n’y a pas que ça qui ne va pas !
A 30 sec, sous fumée blanche dans les broussailles, vous remarquerez des formes qui semblent se déplacer. Comme des hommes en mouvement. Un bug lors du montage ?
Si maintenant l’EI se met à parodier ghost busters, ou va t’on ?
+1
Alerterla propagande bat son plein. le NYT tente d’etre subtil mais quelques phrases laissent ressortir des problèmes : en dehors du fait que les US soutiennent des groupes qui affrontent les russes,
« Plusieurs unités soutenues par les Américains ont été sous le feu direct des Russes. Mais ils affirment avoir conservé leur territoire, avec l’aide de missiles TOW, mieux que leurs homologues islamistes. »
J’aimeraois comprendre comment ils « conservent ‘mieux’ le territoire » alors qu’ils perdent aussi du terrain ? « mieux « conserver » n’est pas le terme adequat quand on perd du terrain …
+1
AlerterIl est 08:39, et un doute me saisit, ou plutôt quelque chose comme le doute hyperbolique de notre Descartes national, j’ai l’impression d’être au PMU, voilà depuis quelques années que tout le monde, enfin ceux qui s’y adonnent, devient de fins stratèges géopolitiques, chacun choisissant ses sources d’informations et y allant de son pronostique et le pauvre particulier comme moi regarde cela avec scepticisme, quand je pense que les gens qui sont sur place ne doit pas trop savoir ce qui se passe, nos stratèges dans leur bureau non plus, alors ces commentaires me laissent pantois… je me dis que l’homme doit sacrément s’emmerder pour passer du temps à cela, au moins les mecs du PMU ont l’espoir de gagner quelque chose, tout en sachant que le hasard a sa place. De quoi le géopoliticien est-il le nom? que veut-il? qu’est-ce que tout cela révèle de notre nature humaine? ah le matin je suis philosophe, jusqu’à ce que ma fille se réveille et là je redeviens papa. Là voilà qui se réveille.
+2
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