Série « Morts au Venezuela »
Comme nous le disions dans l’article précédent sur le « rapport de l’ONU », les pouvoirs publics vénézueliens communiquent largement sur le bilan humain de la crise de 2017.
On peut par exemple lire des bilans :
- du ministère public
- du ministère de l’Information
- ou du Défenseur du Peuple (l’équivalent de notre Défenseur des Droits)
- (je ne parle pas de celui d’Amnesty, intéressant aussi)
Nous avons réalisé du mieux possible une synthèse à partir de celui du Défenseur du peuple. Qui n’hésite pas critiquer le gouvernement :
Mais, évidemment, nous vous incitons à prendre ces chiffres avec prudence, vu les sources et les enquêtes en cours. Disons qu’ils sont utiles pour avoir les ordres de grandeur.
Merci de signaler des infirmations en cas d’imprécision ou d’inexactitude dans ce bilan.
L’analyse du Défenseur du Peuple
Liste au 27 juillet : 98 morts
16 tués par la police (4 par la Garde Nationale Bolivarienne GNB ; 2 Police Nationale Bolivarienne ; 2 Polices d’État ; 1 Police de l’Air ; 4 Polices Municipales) (46 policiers inculpés, détenus ou recherchés) :
- dont 5 ne participant pas aux manifestations : Gruseny Antonio Canelón Scirpatempo (GNB 11/04 ; 32 ans) ; Manuel Felipe Castellanos Molina (GNB 17/05 ; 48 ans) ; Jairo Johan Ortiz Bustamante (PNB 06/04 ; 19 ans) ; Carlos José Moreno Barón (PM 19/04 ; 17 ans) ; Leonardo Augusto González Barreto (PM 27/07 ; 48 ans)
- dont 11 participant aux manifestations anti-gouvernement : Eyker Daniel Rojas Gil (GNB 26/04 ; 20 ans) ; Fabián Urbina (GNB 19/06 ; 17 ans) ; Luis José Alviárez Chacón (PNB 15/05 ; 18 ans) ; Daniel Alejandro Queliz Araca (PE 10/04 ; 20 ans) ; Christian Humberto Ochoa Soriano (PE 24/04 ; 22 ans) ; Diego Armando Hernández Barón (PE 15/05 ; 32 ans) ; Augusto Sergio Puga Velásquez (PE 24/05 ; 22 ans) ; César David Pereira Villegas (PE 27/05 ; 20 ans) ; David José Vallenilla Luis (PA 22/06 ; 22 ans) ; Ronney Eloy Tejera Sole (PM 20/07 ; 24 ans) ; Eury Rafael Hurtado (PM 20/07 ; 34 ans)
7 policiers tués :
Niumar José Sanclemente Barrios (19/04 ; 28 ans) ; Gerardo José Barrera Alonso (04/05 ; 38 ans) ; Jorge David Escandón Chiquito (19/05 ; 37 ans) ; Douglas Acevedo Sánchez Lamus (13/06 ; 41 ans) ;
Ronny Alberto Parra Araujo (27/06 ; 27 ans) ; Carlos Alberto Paredes Carrizo (24/07 ; 30 ans) ; Oneibis Johan Quiñones Ramírez (27/08)
7 tués par les manifestants anti-Maduro :
Oliver Villa Camargo (11/04 ; 29 ans) ; Efraín Armando Sierra Quintero (24/04 ; 34 ans) ; Nelson Moncada Gómez (31/05 ; 37 ans) ; Yoiner Javier Peña Hernández (03/06 ; 28 ans) ; Alexander Rafael Sanoja Sánchez (28/06 ; 36 ans) ; José Rodolfo Bouzamayor Bravo (29/06 ; 33 ans) ; Ramsés Enrique Martínez Cárcamo (01/07 ; 20 ans)
12 tués dans des accidents de la route liés aux barricades :
- 8 passants : Ana Victoria Colmenarez de Hernández (03/05 ; 43 ans) ; María de los Ángeles Guanipa (03/05 ; 38 ans) ; Ángel Enrique Moreira González (02/05 ; 28 ans) ; Carlos Enrique Hernández (12/05 ; 30 ans) ; José Amador Lorenzo González (14/06 ; 50 ans) ; .Luis Alberto Machado Valdez (14/06 ; 26 ans) ; Víctor Manuel Betancourt González (28/06 ; 18 ans) ; Manuel Ángel Villalobos Urdaneta (10/07 ; 22 ans) ;
- 4 manifestants anti-gouvernement : Paúl René Moreno Camacho (18/05 ; 24 ans) ; Luis Enrique Vera Sulbarán (15/06 ; 20 ans) ; Luiyin Alfonso Paz Borjas (28/06 ; 20 ans) ; Oswaldo Rafael Britt (11/07 ; 17 ans) ;
3 victimes de tirs en provenance d’immeubles :
- 1 passant : Paola Andreína Ramírez Gómez (19/04 ; 23 ans)
- 2 manifestants pro-gouvernement : Jesús Leonardo Sulbarán (24/04 ; 41 ans) ; Luis Alberto Márquez (24/04 ; 52 ans)
5 victimes de crimes haineux :
- 2 passants : Almelina Carrillo Virgüez (19/04 ; 47 ans) ; Héctor Alejandro Anuel Blanco (18/07 ; 35 ans)
- 3 accusés de chavisme : Pedro Josué Carrillo (16/05 ; 21 ans) Danny José Subero (27/05 ; 34 ans) ; Orlando José Figuera Esparragoza (20/05 ; 22 ans)
8 victimes d’armes non conventionnelles :
- 1 passant (probablement par anti-gouvernement) : Armando Cañizales Carrillo (03/05 ; 18 ans) ;
- 1 passant (probablement par police) : Yeison Nathanael Mora Castillo (16/05 ; 17 ans) ;
- 6 manifestants anti-gouvernement : Miguel Fernando Castillo Bracho (10/05 ; 27 ans) ; Diego Fernando Arellano De Figueredo (16/05 ; 31 ans) ; Adrián José Duque Bravo (24/05 ; 23 ans) ; Roberto Enrique Durán Ramírez (28/06 ; 24 ans) ; Andrés José Uzcátegui Ávila (20/07 ; 23 ans) ; Juan Pablo Pernalete Llovera (26/04 ; 20 ans) *
3 tués par leurs armes explosives :
Neomar Alejandro Lander Armas (07/06 ; 17 ans) ; Nelson Daniel Arévalo Avendaño (16/06 ; 22 ans) ; Engerberth Alexander Duque Chacó (04/07 ; 25 ans)
3 passants assassinés par des civils (coupables emprisonnés) :
Brayan David Principal Giménez (11/04 ; 14 ans) ; Renzo Jesús Rodríguez Roda (24/04 ; 54 ans) ; Xiomara Soledad Scott (16/07 ; 61 ans)
33 morts par arme à feu (coupables inconnus) :
- 4 passants, crimes crapuleux : Miguel Ángel Colmenares Milano (11/04 ; 36 ans) ; Orlando Johan Jhosep Medina Aguilar (25/04 ; 22 ans) ; Daniel Rodríguez Quevedo (18/05 ; 18 ans) ; José Gregorio Pérez Pérez (15/06 ; 20 ans)
- 13 passants : Mervins Fernando Guitian Díaz (20/04 ; 25 ans) ; Anderson Enrique Dugarte Dugarte (08/05 ; 31 ans) ; José Francisco Guerrero Contreras (17/05 ; 15 ans) ; María Estefanía Rodríguez (01/06 ; 45 ans) ; Luis Miguel Gutiérrez Molina (17/05 ; 20 ans) ; Edwar José Paredes (05/06 ; 25 ans) ; Jhonatan José Zavatti Serrano (27/06 ; 25 ans) ; Alfredo José Figuera Gutiérrez (29/06 ; 19 ans) ; Rubén Darío González Jiménez (10/07 ; 16 ans) ; Yanet Angulo Parra (11/07 ; 55 ans) ; Rafael Antonio Balza Vergara (26/07 ; 30 ans) ; Gilimber Terán (27/07 ; 16 ans) ; Enderson Enrique Calderas Ramírez (26/07 ; 23 ans)
- 16 manifestants anti-gouvernement : Hecder Vladimir Lugo Pérez (04/05 ; 20 ans) ; Yorman Alí Bervecia Cabeza (22/05 ; 18 ans) ; Alfredo José Briceño Carrizales (22/05 ; 25 ans) ; Miguel Ángel Bravo Ramírez (22/05 ; 25 ans) ; Elvis Adonis Montilla Pérez (22/5 ; 20 ans) ; Juan Antonio Sánchez Suárez (23/05 ; 21 ans) ; Erick Antonio Molina Contreras (23/05 ; 35 ans) ; Freiber Darío Pérez Vielma (23/05 ; 21 ans) ; Manuel Alejandro Sosa Aponte (25/05 ; 33 ans) ; Edy Alejandro Terán Aguilar (20/05 ; 22 ans) ; Eduardo José Márquez Albarrán (13/06 ; 20 ans) ; Rubén Alexander Morillo Pereira (30/06 ; 33 ans) ; Jean Luis Camarillo De Luque (20/07 ; 15 ans) ; José Miguel Pestano Canelón (27/07 ; 23 ans) ;Rafael Canache (27/07 ; 29 ans) ; Jean Carlos Aponte (26/07 ; 16 ans)
1 passant brûlé dans un incendie (coupables inconnus) :
Víctor Manuel Márquez (34 ans)
Par ailleurs, il y a eu au moins 16 morts lors d’actes de vandalisme :
- 12 morts le 20 avril :
- 3 par arme à feu Kevin León (30 ans), Francisco González (34 ans) et Ramón Martínez (29)
- 8 électrocutés durant le pillage d’une boulangerie : Elio Pacheco (20 ans), Jairo Ramírez (45 ans), Robert Centeno (29 ans), William Marrero (33 ans), Jonathan Meneses (27 ans), Stivenson Zamora (29 ans), Kenyer Aranguren (20 ans) et Yorgeiber Barrena (15 ans)
- 1 mort par asphyxie : Albert Rodríguez (16 ans).
- 4 pillards : Yonathan Quintero (03/05 ; 21 ans) ; Isael Macadán (28/06 ; 18 ans) ; José Gregorio Mendoza et Yamiliet Margarita Vásquez (20/07 ; 51 ans).
On aboutit ainsi au bilan estimatif suivant sur les victimes :
Comme on l’a vu, il est impossible d’arriver à une analyse non trompeuse si on regarde cette fois les meurtriers, car dans une grande partie des cas, on ne les connaît pas – mais ils doivent majoritairement faire partie des forces de l’ordre.
Il est intéressant de voir que la moitié des morts étaient de simples passants, qui ont généralement été frappés par des balles perdues.
Le déséquilibre entre pro et anti-Maduro montre que la police fait probablement un usage excessif de la violence. Il semble que le chiffre de 73 morts attribués par le HCDH de l’ONU à la police ou à des pro-gouvernement soit peut-être un peu excessif au vu des enquêtes en cours, mais le bilan semble être d’au moins d’une cinquantaine de morts par la police et des collectifs pro-gouvernement sur 100 (dont on devrait d’ailleurs enlever une quinzaine de cas d’accidents de la route liés aux barricades). Mais bon, nous ne nous lancerons pas dans une macabre bataille de chiffonniers sur ce point. Bien entendu, je ne dis pas que le HCDH a tort pour les 73, je dis que cela semble mal correspondre au décompte détaillé et tête par tête des autorités vénézueliennes, et qu’il est difficile de confirmer l’étude de l’ONU puisqu’elle ne donne étrangement pas les noms des 73 victimes qu’elle recense, ce qui permettrait de vérifier.
Rappelons aussi que sur près de 2 000 blessés, il y a eu 507 policiers blessés, dont 424 blessés par des objets contondants, et 77 policiers blessés par des armes à feu :
ce qui montre le degré de violence de part et d’autre.
On notera cependant que pour 16 tués de façon certaine par la police, il y a 46 policiers inculpés, détenus ou recherchés – il ne semble pas y avoir d’impunité pour les forces de l’ordre.
Espérons que l’enquête permettra d’y voir plus clair sur les circonstances de la cinquantaine de morts : ce n’est pas la même chose que d’être tué en « manifestant », en lançant des cocktails Molotov, en tabassant un policier ou en tirant sur les forces de l’ordre…
On peut enfin compléter avec 3 graphiques venant du ministère de la Communication, et montrant, sur un bilan actualisé plus large de 171 morts, que les deux tiers des morts n’étaient pas des manifestants :
et que les deux tiers sont morts dans des municipalités tenues par l’opposition :
En conclusion, on ne pourra que déplorer et condamner un bilan humain si catastrophique.
Espérons pour terminer que les manifestants « casseurs » se calmeront, afin que les Vénézueliens puissent décider librement de leur avenir démocratique lors de la Présidentielle en 2018.
Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie nullement que nous "soutenons" le Président Maduro. Par principe, nous ne "soutenons" aucun gouvernement nulle part sur la planète. [Lire plus]Nous sommes au contraire vigilants, tout gouvernement devant, pour nous, justifier en permanence qu'il ne franchit aucune ligne jaune. Mais nous sommes évidemment également attachés à lutter contre le deux poids 2 mesures, et à présenter tous les faits. Au final, notre vision est que le peuple vénézuelien puisse choisir librement et démocratiquement son avenir, sans ingérences extérieures, et nous condamnons toutes les atteintes aux Droits de l'Homme des deux camps...
Commentaire recommandé
On peut constater que le gouvernement du « dictateur » Maduro n’hésite pas à sévir contre les policiers qui ont fait un usage excessif de la force.
Les policiers de la république française tuent et mutilent (R Fraisse, article sur mediapart pour celui qui a eu son pied esquinté,etc…) sans sanctions. Le ministre de l’intérieur n’a même pas démissionné.
Pour mémoire.
Suite à l’affaire Malik Oussekine le ministre Devaquet avait démissionné, les unités de voltigeurs ont été dissoutes et les policiers jugés.
26 réactions et commentaires
Nous sommes loin, fort loin des chiffres des chaînes télévisées nationales telles BFM, LCI, TF1, France 2, et les autres. A qui se fier ?
+2
Alerterpas du tout, il parlent bien de 100/120 morts…
+7
AlerterOui mais ils en attribuent l’essentiel aux forces gouvernementales (voir article de l’immonde http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/09/05/venezuela-l-etrange-comptabilite-de-jean-luc-melenchon_5181263_4355770.html)
+15
AlerterMacabre, mais utile, décompte.
Juste une question: les policiers sont ils tous pro-Maduro?
+4
AlerterJe pense qu’ils sont surtout pro état, et qu’ils font leur devoir. Mais je pense que s’ils ne sont pas forcément d’accord avec Maduro ils sont contre les révolution violentes et le chaos.
+3
AlerterPour la majorité, oui, ils font leur devoir. Mais il y a un autre très vieux problème au Vénézuela qui est passé sous silence par lémédias FR, mais très bien décrit par Le Monde Diplomatique dans des articles de 2010 : beaucoup de policiers sont en fait des gangsters. L’article interrogeait un vice-président de l’Institut d’Études Avancées : «Souvent quand on désarticule une bande, on découvre un ou plusieurs membres des forces de sécurité en leur sein. »
Source : http://www.monde-diplomatique.fr/2010/08/LEMOINE/19524
Chavez a essayé à partir de 2009 de traiter ce problème, notamment par des peines lourdes, la formation des policiers aux droits de l’homme et la refonte des polices ; ça a fonctionné en partie, le taux d’implication de policiers dans les crimes a baissé mais il reste que nombre de policiers sont encore et toujours des gangsters, ultra-violents et prêts à tuer. Maduro doit aussi gérer le fait qu’il ne peut pas faire confiance à une partie de la police.
+7
AlerterNon, pas nécessairement.
Il semble que les forces de l’ordre soient multiples.
Et celles sous le contrôle de « l’opposition » ne sont certainement pas pro-régime!
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AlerterC’est dommage de ne pas en savoir plus sur les meurtriers. C’est frappant quand même de constater que dans une population donnée, une part non négligeable est capable de l’impensable.
Y a-t-il une part de psychopathes en dormance chez les humains, prêts à s’activer dès que les conditions le permettent ? (et qu’ils y sont encouragés par une oligarchie sans scrupule ?)
Les meurtriers sont ils plutôt jeunes ? de quelles catégories sociales ? Sont ils sous l’emprise de drogues ou autres ?
Y a-t-il chez nous aussi, autour de nous, cette fraction de gens capable des pires atrocités s’ils en avaient la possibilité ?
+1
Alerter« C’est frappant quand même de constater que dans une population donnée, une part non négligeable est capable de l’impensable. »
En fait ils sont humains, comme les autres. Je vous invite à faire des recherches sur la pulsion de mort.
+1
AlerterLa pulsion de mort est l’apport le plus controversé de Freud. Mais admettons, elle résiderait en chacun de nous. Pourtant, nous ne brûlons pas les gens vivants, ni ne tuons personne. Elle ne saurait en aucun cas expliquer ces comportements, du moins à elle seule. Et la question ne me semble pas sans intérêt, ni pouvoir trouver de réponse du genre « la violence est inhérente à la nature humaine ». Il faudrait pouvoir comprendre cette violence, son origine (psychologique ou pas) et tenter d’anticiper le problème.
Ce que je constate, c’est qu’à chaque fois qu’une « opposition démocratique » en a besoin, il est des gens capables des pires comportements, et ce sous toutes les latitudes, du Maidan à Caracas.
+3
AlerterJe perçois un nombre élevé de DCD dans es 17 à 24 ans.
Je ne suis pas sur qu’ils aient des opinions politiques les entrainant à de tels actes.
Par contre,comme au Chili,il est possible que leurs gains soit supérieurs en manifestant durement ,bien en vue,que dans leur vie de classe défavorisé ou au chomage.
Quand l’ultra libéralisme n’a pas le pouvoir,elle met les moyens financiers pour l’acheter!
+2
AlerterC’est encore parler des victimes, pas des meurtriers. Que certains soient payés pour le faire, c’est probable. Qu’il y ait des paramilitaires de Colombie ou d’ailleurs, pourquoi pas.
Mais comment des gens « normaux », en tout cas intégrés peuvent en arriver du jour au lendemain à brûler des gens, puis rentrer chez eux tranquillement ?
Et il ne s’agit pas de lutter contre l’oppresseur. En toutes ces occurrences, il s’agit bien au contraire de l’aider en propageant un climat de terreur, et en ne visant que les vulnérables : les jeunes, les femmes, les vieux, d’éventuelles minorités, …
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Alerterhttps://youtu.be/_2apUh0FlHk
Robert Hare… reste le plus grand spécialiste mondial de la question…
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AlerterIntéressant. Peu de réponses finalement, sinon quelques pistes, comme l’armée où l’exigence d’un comportement aberrant est institutionnalisé, avec ses uniformes, sa hiérarchie. Le lien avec le narcissisme, l’étude des enfants, les variations autour du thème de Milgram, …
Les professions préférées des psychopathes : avocats, grands patrons, médias. Le pouvoir en somme. Avec une envie des gens de pouvoir et un profond mépris, une haine plutôt, contre les opprimés et ceux qui subissent, pas assez fort (ou trop émotifs, pour eux qui semblent ne pas avoir d’émotions).
Le reportage parle de 1% de psychopathe dans la population. J’avais déjà lu d’autres chiffres plus élevés.
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AlerterMerci à Etienne et Sigmund pour nous rappeler cette vérité essentielle pour comprendre la politique et le monde comme il va (mal) : l’homme est avant tout son pire ennemi, et que si il peut se procurer quelque richesse, il préférera en amasser davantage pour en priver les autres et en crever lui-même – et ça n’a rien à voir avec la morale. Il n’y a pas de bonheur, de solidarité ou de raison qui tienne, devant la tentation du pire. La politique, c’est l’art de faire rentrer un carré dans un rond en l’y soudant avec un marteau (ça marche parfois un peu, mais rarement très longtemps)
+0
AlerterOn peut constater que le gouvernement du « dictateur » Maduro n’hésite pas à sévir contre les policiers qui ont fait un usage excessif de la force.
Les policiers de la république française tuent et mutilent (R Fraisse, article sur mediapart pour celui qui a eu son pied esquinté,etc…) sans sanctions. Le ministre de l’intérieur n’a même pas démissionné.
Pour mémoire.
Suite à l’affaire Malik Oussekine le ministre Devaquet avait démissionné, les unités de voltigeurs ont été dissoutes et les policiers jugés.
+17
AlerterOuhh là ! Attention ! Vous allez vous attirer les foudres de certains, qui sévissent depuis quelques temps ici même, et qui trouvent tout à fait normal que notre gouvernement utilise la violence tant qu’elle est dirigée contre les gauchistes et autres progressistes… Qui vont même jusqu’à justifier la mort de Rémi Fraisse (« un pauvre éméché qui passait par là a deux heures du matin », je n’invente rien !) ou l’usage d’un molotov contre des policiers (qui ne constituerait qu’un « usage acceptable de la violence dans le jeu démocratique », c’est pas moi qui le dit mais je l’ai lu ici même !).
Non, plus sérieusement, rien à voir avec le dictateur Maduro, qui envoie sa police volontairement sur le trajet des balles et des cocktails molotovs des valeureux « combattants de la liberté ».
+2
AlerterSincèrement merci, c’était à ne plus rien y comprendre.
En tout cas les chiffres qu’avancent Mélenchon, Corbières et FI ne se retrouvent nulle part…
Pour les décodeurs voir l’autre billet.
+1
AlerterSi la droite réussi son putsch, je doute que nous aurons une comptabilité aussi précise des victimes qu’elle fera et que l’on nous détaillera les difficultés rencontrées par les pauvres et gens modestes !
Curieusement en général la comptabilité des victimes du socialisme est infiniment plus accessible que celle du capitalisme, nous avons eu au livre noir des victimes du communisme avec ses tristement célèbres 100 millions de morts mais attendons toujours le livre noir du capitalisme.
Mais je reconnais que la tâche est plus ardue car une victime en régime socialiste est toujours une victime du régime, alors qu’en régime capitaliste elle est victime de la » conjoncture », des aléas climatiques, de manque de soins, de pauvreté, d’incidents divers, mais jamais du système, bref on ne meurt jamais semble-t-il du système capitaliste.
+15
AlerterCes manifs sont provoquées à Caracas essentiellement. Si comme en Libye ou en Syrie, elles sont de plus en plus armées par le Renseignement US – OTAN, alors le pays pourrait vite sombrer dans une campagne de déstabilisation maquillée en guerre civile. Le fait que les forces gouvernementales sachent très bien qu’elles ont affaire à des milices armées infiltrées au sein d’une population que ces milices montent contre leur gouvernement rend le face à face extrêmement tendu et propre aux dérapages FORCEMENT dans le sens d’une répression du peuple, car à ce moment-là ce sont les médias qui prennent le relais. Abdeljalil du CNT libyen (adoubé par Sarkozy à l’Elysée) n’a-il pas avoué que OUI, AL JAZEERA avait reconstitué EN STUDIO une porte de Tripoli pour faire croire à sa prise par les rebelles et conduire la population à s’allier avec eux ? « Simple ruse de guerre » avait-il commenté en souriant. Ce qui me fait dire que malgré une immense majorité de vénézueliens pauvres soutenant Maduro, la campagne va continuer et s’intensifier. Les USA veulent mettre en pièce ce pays-là aussi. A cause de son pétrole, je ne vois pas quoi d’autre :
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/neymar-venezuela-deux-histoires-196458
+9
AlerterFélicitations !
Un travail de fourmi qui honorerait ceux qui se disent vrais journalistes.
A diffuser le plus largement possible.
+2
AlerterMoi je condamne pas. Je condamne plus. Ca fait rien du tout si je condamne ou pas, sauf dire « hé regardez, je suis un gentil ».
Je sais bien que je suis un gentil. J’ai rien à prouver. Et j’aurais perdu un proche là dedans, que des hurluberlus à l’autre bout du monde prenne des petites voix pour dire qu’ils « condamnent » la mort de ce proche, sans le connaitre, ni presque rien du contexte, je crois que ça m’agacerait. Laissez les commentaires sur ces choses à des gens dans la vie desquels ces choses là font sens, non ?
Enfin, mes deux cents.
+0
AlerterLe bilan humain est terrible, c’est incontestable.
Mais qui est responsable ?
Certains accusent facilement le gouvernement en place : quand c’est la police qui tire, il est sûr que c’est de la responsabilité du gouvernement. Pour la cinquantaine de morts qui semblent attribués à la police (je mets au conditionnel car nous n’en savons hélas pas plus à l’heure actuelle) on ne peut qu’être attristé et révolté.
Mais la vraie question est : victimes de la répression antidémocratique ou victimes collatérales ?
Encore une fois je le redis ici (j’adopte le même principe de précaution que vous désormais Olivier, vu que je suis aussi dans le collimateur) la violence d’où qu’elle vienne est condamnable, MAIS on ne me fera pas taire, la réflexion appelle à creuser le sujet. On ne peut pas se satisfaire de cette simple analyse.
Les journalistes dans notre beau pays, appellent à « condamner la violence » ce qui leur permet de détourner l’attention et la réflexion sur les causes de cette violence. Il n’y a qu’à voir comme ils annonnent sur le sujet quand ils interviewent un membre de la FI !
Nous ne tomberons pas dans ce panneau : les causes de cette violence, ça n’est pas « Maduro est un dictateur » mais plutôt l’action concertée des Usa dans leur pré carré sud américain, en vue de mettre la main sur les immenses reserves d’hydrocarbures du Venezuela. La dégringolade économique a été organisée, par les acteurs soi disant « opposants modérés » que sont les partis d’extrême droite et les entreprises privées ayant intérêt à ce qu’un gouvernement ultra libéral revienne au pouvoir.
Les « combattants de la liberté », masqués et armés, qui attaquent des policiers et des civils à coup de bombes, de cocktails molotovs et en tendant des pièges sont organisés et soutenus par l’opposition… Leur but ? Attiser l’instabilité, de façon à provoquer un » regime change « , comme cela à été tenté en maintes fois ailleurs. Ils provoquent la police car leur but est de faire le plus de victimes possible, de façon à modeler l’opinion publique occidentale sur la nécessité d’une nouvelle » guerre humanitaire « . C’est intolérable.
» Dieu se moque de ceux qui se plaignent des effets dont ils chérissent les causes ».
+3
AlerterOù sont les victimes des collectivos dans tout cela
Pourquoi inclure des crimes crapuleux dans le total des morts
Je dois avouer que cette classification du defenseur me laisse assez perplexe
Ce qui est clair c’ est que des elements de la MUD font tout pour creer dds situations de ce type pour renverser lrs chavistes, en 2014 puis 2017 et a chaque fois avec un bilan destreux
+0
Alerterle récit de Telesurtv sur les citoyens Vénézuéliens tués au cours des manifestations.
https://www.telesurtv.net/english/news/Heres-Your-Guide-to-Understanding-Protest-Deaths-in-Venezuela-20170422-0016.html?
+2
AlerterComparer la police française à la police vénézuélienne ou à n’importe quelle police latino-américaine, c’est une plaisanterie. Les corps de police sont extrêmement violents dans ces régions, en particulier quand elles souffrent du trafic de stupéfiant à vaste echelle. Pour 50 policiers appréhendés, vous en avez 5000 qui sont impliqués dans toute une série de crimes. Enfin, le but de ces analyses et des commentaires n’est pas vraiment de comprendre la situation au Venezuela mais de de positionner dans le débat politique en France: défendre Maduro c’est appartenir au camp de la vraie gauche, du moins aux adversaires de l’impérialisme américain et de ses politiques néolibérales. Le critiquer, c’est être victime de la propagande imperialiste.
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