Introduction : Gennadiy Moskal est une personnalité de premier plan en Ukraine. Député du parti Patrie (donc du même que celui du Président et du Premier Ministre). C’est un juriste qui a été actif au Parlement contre la criminalité organisée et la corruption. Il a été récompensé du titre « d’Avocat émérite de l’Ukraine » en 1997. Il préside la Commission d’enquête sur les morts de Maïdan.
La Commission provisoire d’enquête de la Rada Suprême dirigée par Guennadi Moskal a terminé la vérification des faits concernant meurtres et blessures sur les gendarmes et les policiers pendant les évènements du 30 novembre 2013 au 22 février 2014.
Pendant cette période, 1127 policiers et gendarmes ont subi des dommages corporels, – dit G.Moskal. – De ce total, 196 ont reçu des blessures par arme à feu, 7 gendarmes et 10 policiers ont été tués.Toutes les blessures par arme à feu et les meurtres des agents du Ministère de l’intérieur ont eu lieu à Kiev pendant la période du 18 au 21 février 2014. Au moment où les gendarmes et les policiers ont reçu ces blessures, ils ne portaient pas leurs armes de service.
Gendarmes et policiers – victimes de blessures – étaient évacués vers l’hôpital central du Ministère de Défense, l’hôpital central du Ministère de l’Intérieur et l’hôpital de la Direction générale du Ministère de l’intérieur à Kiev, où ils ont reçu des soins chirurgicaux. Pour les raisons indéterminées, la police n’avait pas été envoyée sur place pour enquêter, et les balles extraites des victimes sont restées dans les hôpitaux.
Source : site du député Moskal, 21/05/2014 (archive ici et là ; voir aussi ici, archive). La page a été déplacée depuis ici (archive ici et là)
P.S. Par ailleurs, n’oublions évidemment pas la centaine de pauvres victimes des snipers ; le même Moskal a indiqué que le gouvernement avait perdu « armes, douilles et documents » et qu’on ne connaitrait probablement jamais la vérité sur leur mort…
Ce billet fait partie d'une série sur la situation en Ukraine. Il vise à donner des regards différents de ceux diffusés en masse par les grands médias, afin d'élargir votre champ de réflexion. [Lire plus]Cela ne signifie pas que nous adhérions forcément à ces regards - mais simplement que nous les jugeons intéressants (dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici). Notre souhait est de sortir des présentations binaires "gentils / méchants", afin de coller de plus près à une réalité complexe. Nous rappelons enfin que par principe, nous ne "soutenons" aucun gouvernement nulle part sur la planète (et donc pas le gouvernement russe non plus). Nous sommes au contraire vigilants, tout gouvernement devant, pour nous, justifier en permanence qu'il ne franchit aucune ligne jaune. Mais nous sommes évidemment également attachés à lutter contre le deux poids 2 mesures, et à présenter tous les faits.
8 réactions et commentaires
L’hypocrisie otanesque est vraiment étonnante, et ne s’embarrasse plus de plausibilité dans la narrative (est-ce qu’ils s’y retrouvent au moins?) :
– le pouvoir Yanoukovitch élu démocratiquement lutte (avec retenue) contre des manifestants : pas bon
– la junte nazie venue au pouvoir par un putsch lutte contre des manifestants : bon
– le pouvoir Porochenko élu démocratiquement lutte contre des manifestants (artillerie et hélicos de combat) : bon
– les pouvoirs européens luttent contre des manifestants (bonnets rouges, Espagne, Grèce) : bon
– le pouvoir syrien (non-élu, abominable) lutte contre des mercenaires étrangers : pas bon
– le pouvoir Qatari/Bahreini/Saoudien (non-élu, abominable) lutte contre des manifestants : bon
– le pouvoir (judiciaire) russe élu démocratiquement met en prison des pisseuses qui ont saccagé un lieu de culte, ou des oligarques qui ont pillé le pays : pas bon
– des manifestants contre TAFTA se font défoncer la tête à Bruxelles : bon
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AlerterAdmettre est la suite de l’étonnement qui n’est dû qu’au décalage entre la réalité et la croyance. Cette croyance initiale doit laisser place à une lecture plus terre à terre de la réalité du pouvoir et du story telling qui va avec. Bon courage à vous.
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AlerterPartez du principe qu’il y a des intérêts à défendre et que ceux-ci sont parfaitement connus. Des intérêts qui nécessitent une adaptation immédiate aux circonstances ; ou, à tout le moins, à ce que certains envisagent par circonstances. C’est uniquement à partir de cela qu’une grille de lecture devient possible. Le reste — bon, pas bon, franc, hypocrite, plausible, délirant, démocratique, totalitaire, droits de l’homme à géométrie variable, etc. —, ça vaut peau de balle et ballet de crin. En deux mots : la boulimie de puissance de la secte (ou de l’oligarchie) atlantiste ne peut ni ne doit être limitée par quelque contrainte que ce soit. « Dieu l’a voulu. » Point.
Je sais, ça nous la fout mal — et c’est un euphémisme ; mais bon, voilà, c’est comme ça.
Maintenant, vis-à-vis d’une telle monstruosité, je l’ai déjà dit, nous avons tous les droits. TOUS. C’est une question de vie ou de mort.
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Alerter« … n’oublions évidemment pas la centaine de pauvres victimes des snipers ; le même Moskal a indiqué que le gouvernement avait perdu “armes, douilles et documents” et qu’on ne connaîtrait probablement jamais la vérité sur leur mort… »
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Si mes souvenirs sont bons, du côté du régime putschiste au tiers nazi de Kiev, on a dit la même chose à propos du Crime d’Odessa: « on ne connaîtra probablement jamais la vérité ». Cela est d’autant plus vraisemblable que:
1. longtemps la scène du Crime n’a pas été sécurisée pour fin d’enquête,
2. de nombreuses pièces à conviction ont disparu,
3. même les corps de nombreuses victimes auraient été transportés hors du lieu du crime dans des conditions mystérieuses et dieu seul sait vers où…
4. l’on semblerait ignorer, à ce jour, même le nombre exact des victimes et l’identité de chacun(e)…
5. … sans oublier que plusieurs responsables de haut rang reliés au Crime d’Odessa auraient disparu depuis.
C’est dire que manifestement, et cela se comprend assez, le régime de Kiev n’est pas intéressé à ce que la vérité soit connue, ni sur Maïdan, ni sur le Crime d’Odessa, encore moins sur tous les massacres au Sud-Est.
Mais enfin, qui osera prétendre que les Occidentaux eux-mêmes, à commencer par les Européens, sont le moindrement intéressés à la connaître, eux qui demeurent toujours immobiles et muets, tandis que leurs médias non seulement ne leur communiquent pas mais encore ne tentent même pas de savoir ce qui se passe en Ukraine, notamment au Sud-Est, alors que des centaines de personnes fuient la terreur qu’y fait régner le pouvoir illégitime de Kiev? Là dessus, le silence généralisé qui règne ici est assourdissant.
Lorsque l’ampleur des crimes commis à l’encontre des populations civiles (femmes, enfants, personnes âgées) sera enfin connue en Occident, nous pourrons juger ici combien lâche, inhumain, criminel et révoltant ce silence complice aura été. Il faudra bien alors finir par avouer que cela était indigne de peuples dits « civilisés », au surplus héritiers des Lumières…
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AlerterCher Louis Robert
Les Lumières, la Démocratie, la Liberté des peuples à disposer d’eux mêmes que de mots vides de sens dans la bouche de nos élites dirigeantes et journalistiques tellement ils s’en servent uniquement à dessein quant cela leur convient.
Je crois qu’il faut encore plus insister sur le fait que la tuerie de Maidan en février n’est pas à mettre à la charge des Berkuts: tout a été fait par les autorités actuelles pour faire disparaitre les preuves des tirs provenant de l’immeuble occupés par des mercenaires payés et utilisés par eux: des géorgiens seraient notamment impliqués(sources: ancien membre des forces spéciales géorgiennes proche de Saakachvili, déchu et emprisonné sous celui-ci,il témoigne à visage découvert).
Pour le reste, c’est parfaitement résumé.
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AlerterLouis Il a raison openmind mais je reconnait le style T.C. Mes amitiés. Ici c’est trop intélo
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Alerterçà serait très drôle si c’était pas aussi tragique. J’ai ri quand même mais je suis pas non plus un exemple de vertu.
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AlerterCause principale : Le capitalisme à bout de force a besoin d’une nouvelle guerre « froide » pour survivre.
Conclusion principale : sortir l’UE de l’OTAN et de la dépendance des Etats-Unis le plus vite possible, « and fuck the US ».
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