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Le complexe militaro-industriel est en train de tous nous tuer

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Nous devons nous libérer du monstre qui détruit notre planète et notre avenir.

Source : TomDispatch, David Vine, Theresa(Isa) Arriola
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Il nous faut parler des conséquences des bombes en temps de guerre. Les bombes déchiquettent les chairs. Les bombes rompent les os. Les bombes démembrent. Les bombes secouent le cerveau, les poumons et d’autres organes si violemment que ceux-ci se mettent à saigner, se disloquent et cessent de fonctionner. Les bombes blessent. Les bombes tuent. Les bombes détruisent.

Les bombes enrichissent également les gens.

Lorsqu’une bombe explose, quelqu’un en tire bénéfice. Et lorsque quelqu’un y trouve son profit, les bombes font davantage de victimes invisibles. Chaque dollar dépensé pour une bombe est un dollar qui n’est pas dépensé pour sauver une vie en cas de mort évitable, un dollar qui n’est pas dépensé pour guérir le cancer, un dollar qui n’est pas dépensé pour éduquer les enfants. C’est pourquoi, il y a bien longtemps, Dwight D. Eisenhower, général cinq étoiles à la retraite, et également président du pays a qualifié à juste titre de « braquage » les dépenses affectées aux bombes et à tout ce qui est militaire.

L’auteur de ce braquage est sans doute la force destructrice la plus sous-estimée au monde. Il est à l’affût, sans qu’on le remarque, inhérent à tellement de problèmes cruciaux aux États-Unis et dans le monde d’aujourd’hui. Eisenhower a mis en garde les Américains contre cette force lors de son discours d’adieu en 1961, en le nommant pour la première fois « le complexe militaro-industriel » (CMI).

Commençons par le fait que, grâce à la capacité du complexe militaro-industriel à détourner le budget fédéral, le montant total des dépenses militaires annuelles est bien plus important que ne le croient la plupart des gens : environ 1 500 000 000 000 $ (1500 milliards de dollars). Contrairement à ce que le CMI veut nous faire croire pour nous faire peur, ce chiffre d’un montant incroyable est monstrueusement disproportionné par rapport aux quelques rares menaces militaires qui pèsent sur les États-Unis. 1500 milliards de dollars, c’est à peu près le double de ce que le Congrès dépense chaque année à toutes fins non militaires confondues.

Il n’est pas exagéré de qualifier ce transfert massif de richesses de « braquage », puisqu’il est détourné de besoins urgents tels enrayer la faim et la crise du logement, offrir la gratuité de l’enseignement supérieur et de la maternelle, mettre en place des soins de santé universels et construire une infrastructure d’énergie verte pour nous protéger du changement climatique. Pratiquement tous les grands problèmes auxquels contribuent les ressources fédérales pourraient être atténués ou résolus grâce à une partie infime de l’argent réclamé par le MIC. L’argent est là.

L’essentiel de l’argent des contribuables est accaparé par un nombre relativement restreint d’entreprises qui tirent profit de la guerre, avec à leur tête les cinq plus grandes sociétés qui exploitent l’industrie de la guerre : Lockheed Martin, Northrop Grumman, Raytheon (RTX), Boeing et General Dynamics. À mesure que ces entreprises engrangent des bénéfices, le CMI répand une destruction incompréhensible à l’échelle mondiale, enfermant les États-Unis dans des guerres sans fin qui, depuis 2001, ont tué environ 4,5 millions de personnes, blessé des dizaines de millions d’autres et déplacé au moins 38 millions de gens, selon le projet « Costs of War » de l’université Brown.

La domination cachée du CMI sur nos vies doit cesser, ce qui signifie que nous devons le démanteler. Cela peut sembler totalement irréaliste, voire illusoire. Ce n’est pas le cas. Et d’ailleurs, nous parlons du démantèlement du CMI pas de l’armée elle-même. (La plupart des militaires font d’ailleurs partie des victimes du CMI).

Si le profit fait depuis longtemps partie de la guerre, le CMI est un phénomène relativement récent, postérieur à la Seconde Guerre mondiale, qui s’est développé grâce à toute une série de choix effectués au fil du temps. Comme d’autres processus, comme d’autres choix, on peut revenir en arrière et le CMI peut être démantelé.

La question est bien sûr de savoir comment.

L’émergence d’un monstre

Pour savoir ce qu’il faudrait faire pour démanteler le CMI, il faut d’abord comprendre comment il est né et à quoi il ressemble aujourd’hui. Compte tenu de sa taille et de sa complexité surprenantes, nous avons créé, avec une équipe de collègues, une série de graphiques pour aider à visualiser le CMI et les dommages qu’il inflige, et nous les partageons publiquement pour la première fois.

Le CMI est né après la Seconde Guerre mondiale, comme l’a expliqué Eisenhower, de la « combinaison d’un immense établissement militaire (le Pentagone, les forces armées, les agences de renseignement et autres) et d’une gigantesque industrie de l’armement ». Ces deux forces, l’armée et l’industrie, ont rejoint le Congrès pour former un « triangle de fer » malsain ou selon certains spécialistes, ce qu’Eisenhower a initialement qualifié du terme plus exact de complexe militaro-industriel-congressionnel. Jusqu’à aujourd’hui, ces trois-là constituent le cœur du CMI, enfermés dans un cycle auto-entretenu de corruption légalisée (qui présente également de trop nombreuses illégalités).

Le système de base fonctionne comme suit : Premièrement, le Congrès collecte chaque année des sommes exorbitantes auprès des contribuables pour les donner au Pentagone. Deuxièmement, le Pentagone, sur ordre du Congrès, transfère d’énormes quantités de cet argent aux fabricants d’armes et à d’autres entreprises par le biais de contrats bien trop lucratifs, leur permettant de réaliser des dizaines de milliards de dollars de bénéfices. Troisièmement, ces entreprises utilisent alors une partie des bénéfices pour des opérations de lobbying auprès du Congrès afin d’obtenir d’autres contrats du Pentagone, que le Congrès est généralement ravi d’accorder, perpétuant ainsi un cycle apparemment sans fin.

Mais le CMI est plus complexe et insidieux que cela. Dans ce qui est de fait un système de corruption légalisée, les dons de campagne contribuent régulièrement à augmenter les budgets du Pentagone et à garantir l’attribution de contrats encore plus lucratifs, souvent au profit d’un petit nombre de contractants dans une circonscription ou dans un État. Ceux-ci défendent leur cause avec l’aide d’une armée virtuelle de plus de 900 lobbyistes demeurant à Washington. Nombre d’entre eux sont d’anciens fonctionnaires du Pentagone, d’anciens membres du Congrès ou d’anciens membres du personnel du Congrès, embauchés par le biais du « pantouflage » qui tirent parti de leur capacité à faire du lobbying auprès d’anciens collègues. Ils font également des dons à des groupes de réflexion et à des centres universitaires désireux de promouvoir l’accroissement des dépenses du Pentagone, des programmes d’armement et une politique étrangère hyper-militarisée. La communication publicitaire constitue un autre moyen d’imposer des programmes d’armement aux élus.

Ces fabricants d’armes répartissent également leur production entre autant de circonscriptions que possible, ce qui permet aux sénateurs et aux représentants du Congrès de se prévaloir des emplois créés. Les emplois dans le complexe militaro industriel créent souvent à leur tour des cycles de dépendance au sein de populations à faibles revenus qui ont peu d’autres moteurs économiques, achetant ainsi leur soutien.

De leur côté, les contractants se livrent régulièrement à une escalade légale dans les prix, en surfacturant les contribuables pour toutes sortes d’armes et d’équipements. Parfois, la fraude à laquelle se livrent les contractants revient littéralement à voler l’argent des contribuables. Le Pentagone est la seule agence gouvernementale à n’avoir jamais fait l’objet d’un audit (ce qui signifie qu’il est littéralement impossible de suivre l’évolution de son argent et de ses actifs) et pourtant, le Congrès lui verse plus d’argent qu’à toutes les autres agences gouvernementales réunies.

En tant que système, le CMI veille à ce que les dépenses du Pentagone et sa politique militaire soient dictées par la recherche de profits toujours plus élevés pour les entrepreneurs et par les aspirations à la réélection des membres du Congrès, plutôt que par une quelconque réflexion sur la meilleure façon de défendre le pays. Le résultat militaire est sans surprise médiocre, surtout si l’on tient compte de l’argent dépensé. Les Américains devraient prier pour ne jamais avoir à défendre les États-Unis.

Aucune autre industrie (pas même les grandes sociétés pharmaceutiques ou pétrolières) ne peut rivaliser avec le pouvoir du CMI pour ce qui est de façonner les politiques nationales et dominer les dépenses. En fait, les dépenses militaires sont aujourd’hui plus importantes (en tenant compte de l’inflation) qu’au plus fort des guerres du Viêt Nam, d’Afghanistan ou d’Irak ou, en fait, qu’à n’importe quel moment depuis la Seconde Guerre mondiale, et ce, en l’absence de menace justifiant de près ou de loin de telles dépenses. Nombreux sont ceux qui réalisent aujourd’hui que le principal bénéficiaire de plus de 22 ans de guerres américaines sans fin au cours de ce siècle a été la branche industrielle du CMI, qui a engrangé des centaines de milliards de dollars depuis 2001. « Qui a gagné en Afghanistan ? Les entrepreneurs privés », titrait le Wall Street Journal en 2021.

Guerres sans fin, mort sans fin, destruction sans fin

Dans ce titre, « Afghanistan » aurait pu être remplacé par Corée, Vietnam ou Irak, pour ne citer que quelques autres guerres américaines qui nous semblent interminables depuis la Seconde Guerre mondiale. Le fait que le CMI ait profité de ces guerres ne relève pas du hasard. En effet celui-ci a permis au pays de s’engager dans des conflits dans des pays comme la Corée, le Viêt Nam, le Cambodge et le Laos, le Salvador, le Guatemala, le Panama et la Grenade, l’Afghanistan, la Libye, la Somalie et bien d’autres encore.

Ces guerres ont fait des dizaines de millions de morts et de blessés. Le nombre de morts estimés des guerres post 11 septembre en Afghanistan, en Irak, au Pakistan, en Syrie et au Yémen est étrangement similaire à celui des guerres au Viêt Nam, au Laos et au Cambodge : 4,5 millions.

Les chiffres sont si importants qu’ils pourraient avoir un effet anesthésiant. Le poète irlandais Pádraig Ó Tuama nous aide à garder à l’esprit qu’il faut se concentrer sur l’essentiel :

une vie
une vie
une vie
une vie
une vie

parce qu’à chaque fois
c’est la première fois
que cette vie
a été ôtée.

L’impact sur l’environnement

Le préjudice causé par le CMI englobe des dommages environnementaux souvent irréparables, à savoir l’empoisonnement des écosystèmes, la perte dévastatrice de biodiversité et le bilan carbone de l’armée américaine, qui est plus important que celui de n’importe quelle autre organisation sur terre. En temps de guerre ou lors des entraînements réguliers, le CMI a contribué au réchauffement de la planète et au changement climatique en brûlant des carburants pour faire fonctionner les bases, circuler les véhicules et produire des armes.

Les coûts humains et environnementaux engendrés par le CMI sont tout particulièrement invisibles en dehors des États-Unis. Dans les territoires et autres « zones grises » politiques que couvrent les États-Unis, les investissements dans les infrastructures et les technologies militaires reposent en partie sur la citoyenneté de second rang que sont les communautés autochtones, qui dépendent souvent de l’armée pour leur subsistance.

Guerres sans fin à l’intérieur du pays

De même que le CMI a alimenté les guerres à l’étranger, il a également nourri la militarisation au niveau national. Pourquoi, par exemple, les forces de police nationales se sont-elles autant militarisées ? Voici au moins une partie de la réponse : depuis 1990, le Congrès autorise le Pentagone à céder ses armes et équipements « excédentaires » (y compris chars et drones) aux forces de l’ordre locales. Ces transferts permettent au Pentagone et à ses sous-traitants de demander au Congrès d’acheter de nouveaux équipements, ce qui alimente plus encore le complexe militaro-industriel.

Désireux de réaliser davantage de bénéfices grâce à de nouveaux marchés, les entrepreneurs commercialisent de plus en plus leurs produits militaires directement auprès des unités d’intervention appartenant aux forces de police (SWAT) et autres forces, aux patrouilles frontalières et aux systèmes pénitentiaires. Les responsables politiques et les entreprises ont investi des milliards de dollars dans la militarisation des frontières et l’incarcération de masse, alimentant ainsi la montée en puissance respectivement des lucratifs « complexe industriel frontalier » et « complexe industriel carcéral ». La militarisation au niveau national a affecté de manière disproportionnée les communautés noires, latinos et indigènes.

Une menace existentielle

Si certains défendent le complexe militaro-industriel en insistant sur le fait que nous avons besoin de ses emplois ; d’autres affirment qu’il maintient les Ukrainiens en vie et protège le reste de l’Europe de la Russie de Vladimir Poutine ; d’autres encore mettent en garde contre la Chine. Tous ces raisonnements illustrent à quel point le pouvoir du complexe militaro-industriel dépend de la capacité à fabriquer systématiquement des peurs, des menaces et des crises qui favorisent l’enrichissement des marchands d’armes et autres membres du complexe militaro-industriel en encourageant toujours plus de dépenses militaires et de guerres (et ce malgré un bilan presque inégalé d’échecs catastrophiques dans presque tous les conflits américains depuis la Seconde Guerre mondiale).

On devrait pouvoir rire de l’argument selon lequel les niveaux actuels de dépenses militaires doivent être maintenus pour « les emplois ». L’armée ne devrait pas être un programme d’emploi. Certes, le pays a besoin de programmes pour l’emploi mais les dépenses militaires se sont révélées peu créatrices d’emplois et peu favorables à la croissance économique. Les recherches montrent qu’elles créent beaucoup moins d’emplois que des investissements comparables dans les soins de santé, l’éducation ou les infrastructures.

L’armement américain a participé à l’autodéfense de l’Ukraine, toutefois les fabricants d’armes sont loin d’être des altruistes. S’ils se souciaient vraiment des Ukrainiens, ils auraient renoncé à tout profit, ce qui aurait permis de consacrer plus d’argent à l’aide humanitaire dans ce pays. Au lieu de cela, ils se sont servi de cette guerre, tout comme de la guerre génocidaire d’Israël contre Gaza et des tensions croissantes dans le Pacifique, pour gonfler cyniquement leurs profits et enregistrer des cours boursiers spectaculaires.

Si l’on écarte les discours alarmistes, on devrait pouvoir affirmer que l’armée russe a démontré sa faiblesse, son incapacité à conquérir de manière décisive des territoires près de ses propres frontières, sans parler de sa capacité à marcher sur l’Europe. En fait, les armées russe et chinoise ne représentent aucune menace militaire conventionnelle pour les États-Unis. Le budget annuel de l’armée russe est inférieur ou égal au dixième de celui de l’armée américaine. Le budget militaire de la Chine est égal à un tiers ou la moitié de celui des États-Unis. Les disparités sont bien plus importantes si l’on combine le budget militaire des États-Unis avec ceux de leurs alliés de l’OTAN et d’Asie.

Malgré cela, les membres du CMI encouragent de plus en plus les confrontations directes avec la Russie et la Chine, avec l’aide de la guerre de Poutine et les propres provocations de la Chine. Dans l’« Indo-Pacifique » (comme l’appellent les militaires), le CMI continue de gagner de l’argent alors que pour encercler la Chine, le Pentagone construit des bases et rassemble des forces en Australie, à Guam, dans les États fédérés de Micronésie, au Japon, dans les Îles Marshall, dans les Îles Mariannes du Nord, à Palau, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et aux Philippines.

Ce type de démarches et un renforcement similaire en Europe ne font qu’encourager la Chine et la Russie à renforcer leurs propres armées. (Imaginez la réaction des politiciens américains si la Chine ou la Russie construisaient ne serait-ce qu’une seule base militaire à proximité de nos frontières). Alors que tout cela est de plus en plus rentable pour le CMI, le risque d’un affrontement militaire qui pourrait dégénérer en une guerre nucléaire terminale entre les États-Unis et la Chine, la Russie ou les deux et pouvant mettre fin aux espèces s’en trouve accru.

L’urgence du démantèlement

L’urgence du démantèlement du complexe militaro-industriel n’est plus à démontrer. L’avenir des espèces et de la planète en dépend.

La façon la plus évidente d’affaiblir le CMI serait de le priver de ses ressources vitales, l’argent de nos impôts. Ils sont peu nombreux ceux qui ont noté qu’après avoir quitté ses fonctions, l’ancien chef du Pentagone du temps de Trump, Christopher Miller, a appelé à réduire de moitié le budget du Pentagone. Oui, de moitié.

Même une réduction de 30 % (comme cela s’est produit trop brièvement après la fin de la guerre froide en 1991) permettrait de dégager des centaines de milliards de dollars par an. On ne peut qu’imaginer que de telles sommes permettraient d’améliorer la sécurité et la santé des citoyens de ce pays, tout en assurant une transition économique équitable pour les militaires et les sous-traitants qui perdraient leur emploi. Et surtout, ce budget militaire resterait nettement supérieur à celui de la Chine, de la Russie, de l’Iran et de la Corée du Nord réunis.

Bien entendu, il est difficile de songer à réduire le budget du Pentagone, car le CMI a accaparé les deux partis politiques, ce qui garantit quasiment l’augmentation constante des dépenses militaires. Voilà qui nous ramène à la question de savoir comment démanteler le CMI en tant que système.

En bref, nous sommes en train de travailler à la réponse. Avec le groupe diversifié d’experts qui a participé à la réalisation des graphiques de cet article, nous étudions de nombreuses idées : campagnes de désinvestissement et actions en justice, interdiction de tirer profit de la guerre, régulation ou nationalisation des fabricants d’armes et conversion d’une partie de l’armée en une force non armée chargée de l’aide en cas de catastrophe, des services de santé publique et de la construction d’infrastructures.

Trop nombreux sont ceux qui continueront de croire que le démantèlement des multinationales du complexe militaro industriel est irréaliste, mais compte tenu des menaces qui nous guettent, il est temps de réfléchir avec la plus grande audace possible à la manière de réduire son pouvoir, de résister à l’idée reçue que la guerre est inévitable, et de construire le monde que nous voulons voir advenir. Tout comme les mouvements du passé ont mis à mal la puissance de Big Tobacco et des barons du rail, tout comme certains s’attaquent aujourd’hui à Big Pharma, Big Tech et au complexe carcéro-industriel, nous devons nous attaquer au CMI pour construire un monde tourné vers la richesse des vies humaines (dans tous les sens du terme) plutôt que vers les bombes et autres armements qui enrichissent à une poignée de privilégiés qui se repaissent de la mort.

*

David Vine, contributeur habituel de TomDispatch et professeur d’anthropologie à l’American University, est l’auteur de The United States of War : A Global History of America’s Endless Conflicts, from Columbus to the Islamic State (Les États-Unis de la guerre : une histoire mondiale des conflits sans fin de l’Amérique, de Christophe Colomb à l’État islamique). Il est également l’auteur de Base Nation : How U.S. Military Bases Abroad Harm America and the World, qui fait partie de l’American Empire Project.

Theresa (Isa) Arriola est professeure adjointe au département de sociologie et d’anthropologie de l’université Concordia. Elle préside Our Common Wealth 670 (OCW 670) à Saipan, un groupe de défense des intérêts communautaires qui se consacre à la recherche, à l’éducation et à tout ce qui concerne la planification militaire aux îles Mariannes. Elle est née et a grandi à Saipan et appartient à la communauté indigène chamorro. Ses recherches on trait au militarisme, au caractère indigène, à la souveraineté et à l’Océanie.

Source : TomDispatch, David Vine, Theresa(Isa) Arriola, 02-06-2024

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Commentaire recommandé

Thierry // 02.07.2024 à 14h18

Qu’attendre de gens qui parlent de « la guerre de Poutine et [d]es propres provocations de la Chine » ?

Thierry

7 réactions et commentaires

  • Maulzuweitergraben // 02.07.2024 à 09h30

    Texte d’utilité publique ; généralisable à l’Europe, qui, en bonne province de l’empire, suit le même chemin.

  • DVA // 02.07.2024 à 12h58

    Bah oui…qui dirige les Etats-Unis malgré que Biden n’est plus en état mental de le faire ? Pourquoi l’Europe vient-elle de nommer 3 personnes ( Van der Leyen, Antonio Costa, ex premier ministre portugais et l’estonienne Kaja Kallas ) avec des casseroles de corruption collées à leurs basques…ça devrait les rendre ‘plus malléables’ sur certains sujets sensibles je crois !

  • Thierry // 02.07.2024 à 14h18

    Qu’attendre de gens qui parlent de « la guerre de Poutine et [d]es propres provocations de la Chine » ?

    Thierry

  • Savonarole // 02.07.2024 à 14h45

    Les USA oscillent entre les concept d’état profond au service de son armée et de celui d’armée au service de l’état profond… Biden est un pantin , coupez les fils et il n’amusera plus grand monde, même avec sa démarche et ses « réalité alternatives » plus dignes de Pinoccio que d’un dirrigeant.

    • La Mola // 02.07.2024 à 18h12

      dans mon souvenir (ancien, je dois le reconnaître ;)) Pinocchio ne faisait pas tant de victimes que ça !

  • Grd-mère Michelle // 02.07.2024 à 19h30

    Le « problème » de l’immense pouvoir du Complexe Militaro Industriel n’est pas que « américain », me semble-t-il…
    En Belgique comme en France, par exemple, l’industrie de l’armement et du matériel militaire en général fait ses choux gras de la position de nos politiques favorables et « généreuses » à l’égard de l’Ukraine, malheureusement mal-placée géographiquement à proximité de la Russie, aux frontières de « l’Alliance Atlantique »(OTAN), désormais désignée dans les médias comme un conglomérat de pays non seulement alliés pour leur « défense » mais aussi politiquement unis pour leur « avenir économique ».

  • Nadji Khaoua // 03.07.2024 à 09h43

    Le capitalisme non régulé par les institutions publiques, le néolibéralisme, est le moteur qui conduit à la prise en otage des pays prétendument démocratiques comme le sont les USA et les autres membres du G.7.
    En sortir, muter vers des Etats et des pouvoirs publics réellement démocratiques serait presque une course vers plus d’utopie dans les conditions politiques réelles aux USA et ailleurs.
    Pourtant il me semble qu’il y a une brèche par laquelle les forces libres et réellement démocratiques du monde, des USA, peuvent envisager de lutter avec un horizon de succès.
    L’idée est simple : puisque l’ensemble des pays du G7 se revendiquent de la démocratie politique, tentez de lutter contre la LÉGALITÉ accordée aux lobbys des firmes globales, dont celles des industries militaires sont les plus importantes en influence et distorsion des délibérations des parlements nationaux et des institutions régionales comme l’Union Européenne.
    Faisons tout pour interdire le lobbying et les lobbys autour des représentations nationales et supranationales. Ce sera une étape d’acquise pour des succès anti firmes globales.

    Nadji Khaoua
    Economic Philosophy & prospectiviste.
    researcher & consultant.
    pr.nadjikh@gmail.com

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