Par Carla Costantini
Peu habitués que nous sommes à l’expérience des grandes crises qui secouent l’humanité, l’arrivée d’une pandémie mondiale, la crise du Coronavirus, a fait naître son lot de fantasmes et de passions. Tour à tour sont apparus les annonciateurs d’une proche fin du monde, et les mélancoliques romanesques narrant leur traversée du confinement avec l’intensité comique d’un matamore. Vinrent ensuite les révolutionnaires en papier mâché luttant contre la volonté destructrice d’un nouvel ordre mondial qui nous enfermerait dans une matrice orwellienne savamment huilée, ou encore, les néo-macroniste dont la vie a été momentanément figée pour mieux prendre conscience du besoin impérieux de « se réinventer », devenir « vraiment soi-même » et investir dans le bitcoin ou les NFTs.
Que ce soit dans un camp ou dans l’autre, ce qui frappe avant tout, c’est la violence, le ridicule, l’intensité et la cacophonie des réactions observables depuis plus d’un an, qui relèvent en soi d’un problème plus profond et préexistant à notre soudaine insécurité sanitaire.
Ce problème commence dans la seconde moitié du XXe siècle, avec l’apparition d’un néo-capitalisme promouvant l’hédonisme et l’abondance. Il s’articule autour d’un marché libre, et de rapports de production carnassiers, broyant tout sur leur passage : le collectif, les structures sociales essentielles et/ou traditionnelles, ou encore, l’environnement. Cette nouvelle formation a eu sa propre philosophie, s’il fallait n’en nommer qu’une, ce serait celle d’Ayn Rand, qui a conceptualisé les notions d’objectivisme et « d’égoïsme rationalisé ».
Pour la philosophe, la poursuite de l’égoïsme individuel est la seule morale acceptable. Son Best-seller « Atlas Shrugged » est considéré comme le livre le plus influent aux États-Unis, après La Bible. Or, si la globalisation a effectivement sacrifié notre économie, dépossédée de ses outils protectionnistes, elle a aussi eu pour conséquence une relative harmonisation culturelle, qui, loin d’être harmonieuse, a rendu la France tout aussi perméable à la philosophie Randienne… Il en ressort que l’infrastructure économique d’un pays engendre nécessairement un bouleversement immense dans le conditionnement des individus, ou, plus prosaïquement, sur leur psychologie. Les périodes de crises multiples se présentent alors comme autant de révélateurs à grande échelle de cette psychologie.
Parmi les nombreuses observations concernant ce conditionnement économique des individus, il y en a une, absolument triviale, sur laquelle à peu près tout le monde se retrouve : la société de consommation a bouleversé notre rapport aux objets, aux autres, à la vie, à la mort, et au temps. Tout le monde ne s’accorde pas sur les conséquences de ce bouleversement, mais certains éléments semblent sauter aux yeux. La famille, par exemple, tend à devenir un modèle dépassé et autoritaire.
Notre identité devient une assignation non consentie par une société désireuse d’imposer un cadre illégitime et oppressant. Le temps est une entité qu’il faut parvenir à maîtriser pour épouser un planning compétitif. Les objets, quant à eux, sont des outils mis à notre disposition pour fabriquer, dans une totale liberté orientée, une forme de singularité chimérique. Pour se construire une place dans la société et dans le monde. Ils sont un vecteur de réussite et d’épanouissement.
L’individu enfin libéré par le marché se retrouve livré à lui-même, il est désormais pleinement responsable de la conduite de son existence, rien ni personne ne peut plus l’entraver. Tout ce qui lui arrive n’est que le fait de ses mérites et de ses échecs, sous le regard inquisiteur de son public du quotidien. Le sociologue Alain Ehrenberg dans La Fatigue d’être soi, dépression et société propose une démonstration de la manière dont ce désenracinement de l’individu le conduit à s’enliser dans une culpabilité de vivre, souvent désigné sous le diagnostic de la dépression. Beaucoup plus tôt, dès les années 70, Christopher Lasch nous alertait sur la déliquescence déjà engagée de nos modèles de vie occidentaux : le culte de l’individu, la culture du narcissisme ne peuvent qu’aboutir à rendre impossible tout projet collectif, pourtant indispensable pour que subsiste le contrat social. Si le néolibéralisme est une maladie, l’autonomisation mortifère de l’individu dans un contexte d’extension des inégalités, en est l’un des principaux symptômes.
Or, cette crise du Coronavirus, loin de pourfendre le grand Capital, nous enferme dans sa logique, une logique post-moderne qui ne cesse de nous diviser, de nous polariser, et de faire de nous des caricatures. C’est désormais clan contre clan, partisan A contre partisan B, le mal contre le bien, le mensonge contre sa vérité. Le doute n’existe plus, car pour sortir de son isolement, l’individu contemporain doit épouser pleinement une cause, qui se définit davantage par un ennemi à abattre que par un monde à penser. Il n’est plus question de confronter des « grands récits » 1 Pour Jean-François Lyotard, père de la notion de postmodernité en France, la condition postmoderne se caractérise par la fin des croyances dans les grands récits de l’humanité tels que l’on pouvait les retrouver dans le Marxisme, la philosophie des lumières, etc. La vérité est nécessairement fragmentée et subjective., pour sortir de la vacuité de son existence, il suffit individuellement de lutter contre le mal. C’est oublier que le mal n’est qu’une fiction, il est simplement le résultat de l’ignorance, et cela se sait depuis l’Antiquité 2Voir la tirade de Socrate, dans « Protagoras » de Platon [352 c] . Cette atomisation de la société en une infinité de tribus militantes explique en partie la cacophonie des réactions, parfois amusantes, souvent désespérantes, qui a rythmé l’année 2020.
Pendant ce temps, « en haut », il y a les décisionnaires aux commandes. Ceux-là n’ont jamais appris à composer avec la réalité matérielle. Ils résolvent les difficultés à coup de slogan et de symboles vides de sens. Emmanuel Macron est en guerre, par conséquent il est un chef de guerre. L’accroche ayant été trouvée, il ne reste plus qu’à déployer l’arsenal rhétorique pour construire un imaginaire épique, celui d’un président « Bonapartien » aux commandes, qui réussira par la force de sa détermination à sauver l’Eur… la France. Première victime du post-modernisme, notre président de la République croit pouvoir apaiser un pays malade du Covid – mais aussi et surtout, malade du mépris qu’on lui assène – par la simple expression de la magnificence supposée de son être. En bas, il y a ceux qui subissent, et parmi eux, il y a ceux qui souffrent plus que jamais de leurs conditions de vie, de la paupérisation passée et de celle, encore plus violente, à venir.
À cette France qui portait le Gilet Jaune il y a peu pour rappeler son droit à une vie décente et respecté, on ne proposera rien. Comme d’habitude, avec l’étroite collaboration des médias, Grands maîtres des questions à débattre, toute l’attention du pays sera dirigée vers la crise sanitaire, sans chercher à comprendre qu’elle n’est qu’une manifestation systémique, sans expliquer qu’il faut réinventer intégralement nos rapports de production, notre modèle économique aliénant. Sans dire que le Coronavirus n’est qu’une étape de plus, et qu’il cédera la place à des évènements toujours plus graves si nous ne nous décidons pas de nous intéresser enfin aux causes des maux qui nous accablent.
Les causes sont multifactorielles et complexes. Penser des alternatives crédibles et efficaces, mettre en place une praxis, tout cela ne peut se concevoir dans un contexte de guerre de « tous contre tous », où parfois Loup des Steppes, parfois Loup pour l’homme, les individus ne peuvent plus ou ne veulent plus dialoguer. En réalité, il suffit de faire quelques pas en arrière pour percevoir que le débat public n’est qu’un immense dialogue de sourds, dénué de tolérance, et de bienveillance. Les influenceurs politiques, les intellectuels, ne parlent qu’à eux même. Ils se vendent eux aussi à coup de slogan, et même en appartenant à « l’opposition », ils jouent le jeu avec les règles du pouvoir, les règles de l’époque.
Le monde d’après, comme les crédules se plaisent à le nommer, n’est que le monde d’hier dans lequel tout a été exacerbé : le complotisme grandit à mesure que les institutions ont donné gage de leur incompétence et parfois de leur malveillance. Les bourgeois se déconnectent de plus en plus radicalement de la réalité économique et sociale du pays. Le « petit milieu » politique entre en effervescence, pour ne pas dire en transe, pour la course au pouvoir rendue potentiellement plus juteuse en période de grande instabilité politico-sociale.
Enfin, les citoyens, noyés dans un vide de sens absolu, incités à participer à l’ignorance collective, sont à la poursuite d’un espoir, malgré la colère et la désillusion. Ils se déchirent, ils cherchent quelque chose ou quelqu’un en qui croire. Parfois ils tombent sur un gourou, mais finalement, les gourous ne sont-ils pas partout ? Sur les plateaux TV, dans les librairies, sur les réseaux sociaux ? Chercher l’homme providentiel n’est-il pas une évidence dans un système qui nous biberonne aux mythes des grands hommes, à la réalisation personnelle, à l’instantanéité et aux vérités simplistes ?
Ces gourous, individus narcissiques par excellence, animés par leur « égoïsme rationalisé », exacerbent nos émotions, ils en usent et abusent. Ils contribuent eux aussi à rendre le dialogue confus, à décrédibiliser les postures nuancées. Ils raillent la complexité du réel, pour y imposer une indignation sourde et inconditionnelle. Ce faisant, ils se frottent les mains, récoltant tous les profits de notre incapacité à nous unir et nous comprendre.
Quand la nuance est une offense, quand l’immanence prime sur la transcendance, quand l’émotion guide nos réactions, croire en l’avenir est le plus difficile des paris.
Carla Costantini
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Notes
⇧1 | Pour Jean-François Lyotard, père de la notion de postmodernité en France, la condition postmoderne se caractérise par la fin des croyances dans les grands récits de l’humanité tels que l’on pouvait les retrouver dans le Marxisme, la philosophie des lumières, etc. La vérité est nécessairement fragmentée et subjective. |
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⇧2 | Voir la tirade de Socrate, dans « Protagoras » de Platon [352 c] |
27 réactions et commentaires
« Quand la nuance est une offense, quand l’immanence prime sur la transcendance, quand l’émotion guide nos réactions, croire en l’avenir est le plus difficile des paris. »
Cette phrase de conclusion gâche tout. La transcendance est revendiquée par Macron. La classe bourgeoise n’a aucune émotion quand des citoyens se font éborgner ou mutiler, au contraire elle se réjouit. Et elle fait bloc contrairement à tous les autres qui ne visent qu’à être calife à la place du calife, pour tout changer pour que rien ne change. L’individualisme, la guerre de tous contre tous, c’est pour ceux qui ne sont « rien » et pour qu’ils le restent. La solidarité de classe s’étale dans tous les médias principaux. Et pourtant ils ne sont qu’une minorité…
L’immanence est un concept qui est bien plus complexe que ce qu’en fait l’auteur de l’article, qui semble confiner son extension à la sensiblerie et la Schwärmerei, au tout émotif ; d’une part c’est dénier à l’affect la préséance sur toute expérience (de) pensée et d’autre part c’est conférer à la transcendance un droit exorbitant, comme si la transcendance ne déjouait pas déjà ce qui fait une vie.. Le réel est immanence radicale, la transcendance ne produit que des réalités morcelées en fonction d’elle.
*** Cette phrase de conclusion gâche tout. ***
Oui cela gâche mais presque tout.
Dans l’ensemble il ressort bien que la propagande nous conditionne entièrement et la référence à Ayn Rand a toute sa place concernant les États-Unis et la classe dominante en Europe.
La ‘terrorisation’ construite par les dominants est effective et permet de simplifier le monde en gentils et méchants, en bien et mal. Cet opportunisme des salauds qui nous trompent révèle bien leur unique volonté : se maintenir au pouvoir par l’asservissement, quoiqu’il en coûte : la profitation.
Disons-le clairement car les faits en attestent : nos gouvernants sont hors-la-loi en favorisant le profit au dépend des populations représentées.
Ce papier illustre à la fois la dictature, ses méthodes, sa réussite évidente mais aussi les risques de cette manipulation, de l’ingénierie sociale. Notre incapacité à nous projeter, c’est à dire à penser.
Le désespoir social fabrique la dictature. Nous y sommes.
C’est exactement ce que dénonce les extrémistes de gauche depuis des siècles.
Ne méritons-nous pas ce que nous avons choisi ou acceptés ?
La bêtise individuelle ou collective est sanctionnée par la disparition, dans la nature.
Dans une civilisation aussi. Quand l’humain se laisse aller à son animalité, il en subit les effets.
Une société d’humains qui bafouent les fondements sociaux disparaît.
Eh non, too bad, l’individu va bel et bien gagner la bataille contre le Sars-Cov-2.
Ce sont les différences génétiques individuelles, les comportements individuels, les états de santé individuels qui sauvent l’espèce humaine depuis toujours : il y a toujours des individus qui résistent mieux, en raison de la diversité de l’espèce, et cette diversité individuelle même fait que l’espèce est sauvée – car si cette espèce était homogène, non individuée avec ses multiples particularités, c’est précisément alors qu’un virus, une bactérie, un parasite, un tremblement de terre, n’importe quoi pourrait tuer tout le monde. C’est précisément cet individualisme forcené qui en sauve quelques-uns, lesquels peuvent perpétuer la communauté de l’espèce et son avenir.
Bof, ni bataille ni victoire. Il arrivera à ce virus ce qui est arrivé à tous les autres du même acabit, une disparition totale, avec ou sans intervention humaine. Comme le Sars-Cov 1, le Mers, H1N1, H5N1…C’est ça la science, et l’expérience: les virus disparaissent, surtout les respiratoires, et souvent beaucoup plus vite que l’on ne s’y attend.
On peut même, pour ne pas vexer nos amis les animaux qui ont désormais plein de droits, inclure dans cette loi la Vache Folle dont les prions devaient attaquer des « dizaines de milliers » de cerveaux humains, et européens en l’espèce…
Le fait qu’on abattait des troupeaux entiers au premier cas détecté y est peut être pour quelque chose…
H1N1 et H5N1 n’ont pas disparus du tout. H1N1 est habituel, on le détecte dans des épidémies locale pratiquement tous les ans.
H5N1 est un virus aviaire, et continue à avoir une belle carrière en tant que tel. Une mutation pouvant infecter les humain a été détectée et circule probablement toujours chez ceux ci, même si le transfert a l’homme est très rare (mais avec une létalité de 50% tout de même).
La vache folle était simple a contrer: il suffisait de ne plus nourrir les vaches avec de la viande de mouton.
Disparaitre, c’était pour dire disparaitre au sens létal et menaçant. La peste existe toujours, mais pas de façon menaçante.
Quant à la vache folle, non seulement elle a disparu, mais elle n’est pas apparu au sens d’une épidémie humaine; malgré les cris d’orfraie à l’époque des « épidémiologistes » dont Ferguson, mais pas seulement. J’ai dans ma famille de tels « experts » qui ont cessé du jour au lendemain de manger de la viande, alors qu’ils en étaient très friands (ce qui ne manquait pas de m’amuser) en étant terrorisé et en prédisant 20000 morts en France sur les années à venir, à cause du maléfique prion! 20000 morts certains, même si on tuait toutes les vaches, puisque selon eux ils étaient déjà contaminés
@ Charly.
A mon avis, la variabilité génétique n’a rien à voir avec l’individualisme forcené. Vous confondez les lois du hasard et de l’adaptation pour la survie de l’espèce (et non de l’individu) avec la volonté de se démarquer du groupe pour ne pas subir ses contraintes. Attention à ne pas tomber dans le darwinisme social. J’espère que vous ne comparez pas la course en tête du spermatozoïde victorieux avec une star de l’athlétisme américain….
Combien de morts en farce et en Europe en général comparé à la Corée au Japon à l’Australie et nouvelle Zélande ?
Génétique ou politique ?
J’ adhère à 100% à cette analyse. Cette crise a mis l’ accent sur tous nos maux. Nous avons tout eu, une impréparation totale avec un orgueilleux qu’ un virus n’ allait pas faire trembler, des querelles d’ egos, des gourous starisés, des complotistes hurlant à la privation de nos libertés et ce même chez certains de nos grands intellectuels, des soupçons inappropriés envers la science et les vaccins destinés soit à nous asservir soit à nous liquider. Bref nous avons connu une apothéose. Qu’ allons-nous en tirer ? Rien , tant nous pressés de retourner à nos illusions ,
Extrait de Carla Costantini
« »Notre identité devient une assignation non consentie par une société désireuse d’imposer un cadre illégitime et oppressant. Le temps est une entité qu’il faut parvenir à maîtriser pour épouser un planning compétitif. Les objets, quant à eux, sont des outils mis à notre disposition pour fabriquer, dans une totale liberté orientée, une forme de singularité chimérique. Pour se construire une place dans la société et dans le monde. Ils sont un vecteur de réussite et d’épanouissement. » »
Je trouve cet article plutôt perspicace. Évidemment, il ne peut entrer dans les détails, mais il fait une recension lucide de nos attitudes en ces temps « révélateurs ».
À mon sens, les recherches de Henri Laborit (1914-1994) médecin et chirurgien dans la marine, devenu un très grand pharmacologue (ou pharmacologiste) et neurologue au 20ème siècle. Il a marqué la recherche médicale et sociale.
Voici une vidéo avec lui de 12 minutes, extrait d’un entretien des années 1970 à la Radio-TV suisse après la sortie de son livre -La Nouvelle grille-. Le contenu tiré de cet excellent extrait d’entretien avec Henri Laborit est un concentré lumineux de son principal message, plus actuel que jamais. Individuellement et collectivement, nous ne nous connaissons pas beaucoup. À travers la grille de H. Laborit, on peut qualifier ‘but de la vie’ qui, à la base nous anime, comme ceci : je veux consommer, jouir et dominer.
Voici ce que dit Henri Laborit hyper lucide :
https://www.youtube.com/watch?v=Z_O01hd8hkk
je me dis qu’elle court au devant d’une grande déception quand je lis la fin. Si on prend deux minutes pour évaluer les perspectives, il reste deux possibilités politique, la dictature écologique dans une tentative salvatrice, ou la tyrannie du jmenfoutiste néolibéral. La dictature écologique semble un gros mot, c’est pourtant le moins pire des maux. Car à la tyrannie des jmenfoutiste suivra le despotisme de la conséquence de la physique sur nos corps.
Le temps n’est plus à la nuance, macron nous a démontré par l’exemple que c’était une arme des jmenfoutiste résolu à s’en foutre.
A écouter les scientifiques, mais j’ai un peu l’impression de passer pour les derniers des couillons à émettre cette idée, il nous reste une décennie de budget carbone avant de dépasser le seuil des 1.5° que ces mêmes scientifique ont d’ailleurs déjà démonté en prouvant qu’il était déjà dépassé, BREEFF, l’urgence est de décider et d’acter, pas de s’enliser dans des considérations stériles face à des individus qui ont décidé de senfoutre.
Les 1,5°C sont déjà actés vu nos émissions passées. La physique de l’atmosphère et des océans font que l’inertie est d’une dizaine à vingtaine d’années.
Donc vu que pour le moment, la majorité des climatologues et des données nous donnent une augmentation des températures moyennes de 1,1°C par rapport aux années pré industrielles, le 1,5°C est déjà acquis.
La question c’est le seuil de 2° et après, car chaque demi degré est bon à prendre pour éviter les catastrophes. Mais pour éviter 2° c’est agir fort maintenant, à une échelle suffisamment large. Or les résultats c’est 30 à 40 ans plus tard.
Et les élections c’est maintenant, agir c’est maintenant… Diminuer les profits des copains qui payent les campagnes et les trains de vie….
Quand on enferme 150 citoyens et qu’on leur fournis des professeurs et des données ils deviennent suffisamment écologistes pour trouver un moyen de faire -40% de GES en 2030 par rapport à 1990.
Quand on demande à la LREM c’est 0%….
Cherchez l’erreur
En tout cas, mes collègues ne rêvent que de voyages a l’autre bout du Monde. Les DRH envisagent des maintenant le retour prochain au travail sur site. Les éoliennes sont présentées comme la solution pour consommer toujours plus d’énergie, alors que c’est impossible de leur faire produire une part notable de notre mix énergétique. La 5 G va augmenter notre besoin d’énergie sans qu’on comprenne qu’est ce qu’on va y gagner. Même les plus écolo n’envisagent pas de taxer le carburant. Bref, je ne vois pas de véritable volonté de diminuer nos émissions de CO2. Et encore, on n’est pas les pires.
vous avez déjà donné une partie de la réponse.
Nous n’avons pas de vraie solution pour faire évoluer notre production d’énergie en restant au même niveau d’énergie disponible.
Les 150 citoyens bien formatés, bien cornaqués n’ont pas donné de solution , juste un catalogue de trucs mais pas de solution globale.
Comment faire fonctionner notre société , ou plutôt quelle société pouvons nous faire fonctionner , réellement pas en rêve, si nous ne disposons que de 5 à 10% de l’énergie actuelle ?
Nos politiciens nous parlent tous de « transition » mais sans préciser vers quoi nous ‘transitionnons’.
En écrivant ce papier j ‘ai l’impression que malgré une bonne analyse l’auteur a oublié que notre peuple a un ADN politique radical,que deviendra cette radicalité?:renaissance moderne à la russe,délitement à l’ukrainienne,disparition dans une UE
L’allusion finale aux gourous n’est pas claire. On sent bien que cela sous-entend certaines personnes nommables, mais étant non-nommées, cela restera une démonstration pour l’auteur seul, sans pertinence pour le lecteur.
Le « culte de l’individu » c’est quand même, si ce n’est une tarte à la crème, au moins une facilité lassante et lassée. Pour qu’il y ait culte, il faut qu’il y ait rituel, temple, théologie, prêtres et…assemblée etc. Qu’est-ce qu’on veut dire par là? Le temple serait le centre commercial, le rituel serait la sortie achats du samedi, les prêtres seraient les grands capitalistes et la théologie l’idéologie libérale et commerciale? Ce n’est pas ce que je vois…Je vois plutôt dans les centres commerciaux de pauvres gens fatigués, cherchant comment ne pas acheter pour attendre les soldes, remplissant leurs caddies du samedi pour ne pas y revenir de sitôt etc.
En revanche, oui il y a des cultes nouveaux: les cohortes de cyclistes tous vêtus des mêmes oripeaux (casqués, masqués, cintrés), se rassemblant le dimanche matin pour relier les routes urbaines aux puissances -immanentes ou transcendantes, c’est assumé comme tout un- de la « nature ». Cette communion permettant « le corps sain » et le lavement des péchés noirs comme du Carbone. Cette pratique cultuelle est entretenue pendant la semaine par la lecture et l’audition des textes sacrés de l’eschatologie climatique, et soutenue par la prière quotidienne aux poubelles sacrées, qui reçoivent les confessions bien ordonnées.
Les changements spirituels ne sont pas ceux q’on croit
Aujourd’hui, le temple de la consommation, c’est internet, avec le grand prêtre Google et pour les biens matériels, Amazon. Le supermarché, c’était il y a 50 ans. En ce temps là, il y avait une communion, les gens aimaient se retrouver au temple, échanger des regards, se montrer. La consommation de masse était la manifestation de l’instinct grégaire. Aujourd’hui, les gens ne communient plus et aller au supermarché est devenu un acte banal et ennuyeux.
C’est bien ça l’individualisme, cet effacement du lien au collectif.
La covid a révélé ce recul du collectif en Occident, contrairement à la Chine par exemple.
Le port du masque, la vaccination de masse, ne vont plus de soi. Les gens ont tendance à se méfier, à le voir comme une privation de liberté.
Je trouve que ce texte sonne juste.
Pour en revenir à votre commentaire, les cohortes de cyclistes sont une nouvelle manifestation du collectif. Chasser le naturel, il revient au galop, ou à vélo….
Donc nous sommes d’accord; c’est là où il y a collectif qu’il y a temple, ou église, l’origine étymologique étant le grec ekklisia signifiant « assemblée » ou selon le dictionnaire, « communauté de fidèles; de tous les fidèles, lieu de réunion des fidèles ». C’est la nouvelle manifestation du collectif qui est temple, foi, culte. Le vélo le dimanche (matin, soyons précis), les manifs pro Greta, voilà le culte. En revanche la poursuite des achats dans les magasins n’a jamais, vous avez raison, fait collectif, ou lien. Amazon ou Google remplacent le non-lien des butors l’air absent devant les rayons de conserves? Tant mieux! Je ne crois pas que les gens soient de toute leur âme épris d’achats de biens et de toujours plus, adorateurs de l’objet; ils achètent, sauf pour 5% d’entre eux, ce qu’ils sont contraints d’acheter. Ainsi, ils vont acheter des véhicules électriques parce qu’ils vont être interdits d’utiliser leur vieille bagnole, point. Excusez- moi mais cet « individualisme de la consommation » ça reste ce que j’en disais, une tarte à la crème de l’analyse philosophique. Ca n’explique rien, ça sonne creux. Pendant ce temps là, les vraies diversions spirituelles (et rituelles) s’étendent en toute liberté, à savoir la politique (= + ou – la guerre à terme) et l’adoration de la nature ou la communion (à 8h sur les balcons) au « sauvons des vies et soyons tous médecins »
Avant Ayn Rand, cette vieille peau, j’aurais songé à « L’Unique et sa Propriété », même si j’ignore quelles ont été sa réception, comme sa portée. Il me semble que nous vivons plus dans le monde souhaité par ce livre que dans celui de l’« Atlas ».
En effet Atlas Shrugged dénonce particulièrement les monopoles qui empêche l’innovation, les rentiers qui n’investissent pas, la paresse et l’entre soit d’élites autoproclamé.
Cela à été présenté à l’époque (et encore de nos jours) comme une dénonciation du communisme, mais c’est pourtant une description plus proche de notre société occidentale moderne que de l’URSS d’autrefois.
On peut le voir comme ca, mais c’est clairement contre l’intention de l’auteur, dont on connait parfaitement le fond de la pensée.
Ca serait alors un trait de génie involontaire, un peu comme les films nanars tellement mauvais qu’ils en deviennent bons.
Le problème d’Atlas Shrugged, c’est que même les riches savent que c’est une mauvaise parodie, du grand n’importe quoi.
Quand le peuple se remue et menace de faire vraiment grève, les riches et leurs chiens de garde font tout pour l’empêcher, et si ca ne marche pas ils paniquent. On l’a vu avec les gilets jaunes.
S’ils se voyaient vraiment comme le pillier de la société, l’Atlas qui porte le monde sur les épaules, si vraiment sans eux nous ne sommes rien, alors une grève des inutiles, de ceux qui ne sont rien ne devrait leur faire ni chaud ni froid.
je pense qu’il serait intéressant que ce site relaye les infos qui viennent du conseil scientifique indépendant
Covid pas covid mettant de côté d’abord les virus. La question est de savoir si l’individualisme va maintenir l’individu s’il dissout la société et la nation ou si cet individualisme va créer par le post modernisme sa glissade idéologique aux micro-groupes incapables de communiquer de s’entendre. La question passant par une gauche qui de marxiste ou social démocrate sera passé au post moderne version américaine à la prétention de « cancel culture ». C’est un des sujets de l’article au ton diplomatique qui exprimerait la faiblesse des individus isolés qui finiraient par recréer société en donnant le pouvoir à des sectes et à des gourous ce qui n’est plus la république ni non plus la gauche sociale.
Quant à la pandémie elle donne le pouvoir à l’État sanitaire qui détermine les conditions de survie d’une population plutôt qu’inscrire l’État à la vocation démocratique du peuple de son droit au bonheur c’est un peu sec le sanitaire. Le néolibéralisme européiste de Macron n’avait déjà pas le programme avant l’épidémie de maintenir le cadre démocratique populaire. Au sujet de la transcendance elle est du ressort de la civilisation chrétienne développée en Europe dans l’histoire c’est un sujet en soi. L’Union Européiste n’en garderait dans son type autoritaire que « le marché libre et non faussé » tirez en votre conclusion néo-orwellienne.
Ce gourou soi disant désiré ne serait t’il pas justement recherché par une population dont l’individualisme ,proposé par ce système économique, ne sied guère. Un homme au pouvoir rassembleur. Car il y a longtemps que l’individualiste informé est descendu du train qu’une population zombie amène dans le mur, et craint ce qu’un dictateur est capable de bouleverser dans sa capacité d’adaptation au réel . L’industrie est dans une période critique dans une semi automatisation où l’homme n’est pas encore déchargé de ses tâches répétitives. Tout comme l’individualisme occidental est en phase critique vers un douloureux accouchement d’ individuation salvatrice .
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