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21.septembre.202421.9.2024 // Les Crises

Le fondateur de Telegram a été courtisé par les gouvernements avant de devenir leur cible

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Six ans avant que Pavel Durov ne se retrouve placé en garde à vue dans une cellule en France, le fondateur anti-establishment de l’application de messagerie Telegram jouissait d’un privilège bien différent en France : il déjeunait avec le président Emmanuel Macron.

Source : MSN, Joel Schectman, Matthew Dalton, Alan Cullison
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Lors d’un déjeuner qui a eu lieu en 2018, dont on n’a pas entendu parler jusque-là, Macron a invité le Russe Durov à déménager Telegram pour l’implanter à Paris, ont déclaré des personnes familières avec les discussions. Durov avait à l’époque refusé. Le dirigeant français a même envisagé de lui accorder la citoyenneté française, a déclaré l’une des personnes. Un haut responsable français a déclaré que Durov avait sollicité la citoyenneté française auprès de Macron.

Samedi, dans le cadre d’une enquête, les autorités françaises ont placé Durov en détention, ce qui constitue pour l’application créée en 2013, la menace la plus grave pesant sur son éthique antiautoritaire. Son arrestation a mis en lumière les relations tendues que Durov, 39 ans, a entretenues avec les gouvernements du monde entier, lesquels ont tenté tantôt de le courtiser, tantôt de le contrôler, en échouant souvent dans les deux cas.

Le fondateur de Telegram a été courtisé et ciblé par les gouvernementsStephane De Sakutin/AFP/Getty Images

En 2017, l’année précédant la rencontre avec Macron, les espions français ont ciblé Durov lors d’une opération conjointe avec les Émirats arabes unis ; lors de celle-ci, son iPhone a été piraté, selon des personnes au courant de l’affaire. Cette opération d’espionnage, qui n’a pas non plus été rapportée précédemment, avait pour nom de code « Purple Music », ont-elles ajouté. Les responsables français de la sécurité s’inquiétaient au plus haut point de l’utilisation de Telegram par l’État islamique qui s’en servait pour recruter des agents et planifier des attentats.

Si les gouvernements ont pris Durov pour cible, c’est en raison des groupes que son application séduisait, qu’il s’agisse de manifestants prodémocratie, de dissidents, de militants islamistes, de trafiquants de drogue ou de cybercriminels.

Pendant des années, l’entreprise a ignoré les citations à comparaître et les ordonnances judiciaires envoyées par les autorités chargées de l’application de la loi, selon une personne proche de Durov, elles arrivaient dans une boîte aux lettres électronique de l’entreprise rarement consultée,

Telegram affirme que sa plateforme se conforme désormais à la loi sur les services numériques de l’Union européenne, qui oblige les sociétés en ligne à coopérer avec les autorités pour lutter contre la diffusion de contenus illégaux sur leurs plateformes.

Cette semaine, le bureau du procureur de Paris a déclaré que Durov avait été arrêté dans le cadre d’une enquête visant à déterminer si les plateformes favorisaient la criminalité en ligne, notamment l’échange de matériel pédopornographique, le trafic de stupéfiants et la vente de logiciels de cryptage non autorisés. Les enquêteurs cherchent à savoir si les plateformes en ligne enfreignent la loi française en refusant de coopérer avec les autorités pour lutter contre les contenus illégaux.

Les procureurs ont déclaré qu’ils n’avaient désigné ni Durov ni personne d’autre comme cible de leur enquête.

Le fondateur de Telegram a été courtisé et ciblé par les gouvernementsBuda Mendes/Getty Images

Bien que rien n’indique que ces discussions antérieures avec Macron ou le piratage du téléphone de Durov aient joué un rôle dans son arrestation, ces détails jettent un nouvel éclairage sur les relations longues et compliquées de Durov avec la France et les Émirats arabes unis.

La France et les Émirats arabes unis lui ont accordé la citoyenneté en 2021, et le pays du Golfe a investi plus de 75 millions de dollars dans sa plateforme cette année-là.

Durov, de son propre aveu, s’est battu pour empêcher les gouvernements de contrôler Telegram tout en cultivant son image personnelle d’iconoclaste. Il est devenu un héros pour les libertariens sur Internet, tels qu’Elon Musk et Edward Snowden, qui se sont mobilisés pour le défendre lorsqu’il a été arrêté samedi. Durov a utilisé son propre profil sur l’application pour brosser un portrait pittoresque de sa vie.

Dans un message publié le mois dernier, il a déclaré qu’il était un donneur de sperme multinational et qu’il avait engendré plus de 100 enfants pour des couples dans 12 pays. Il a récemment publié sur son compte Instagram une série de photos de lui torse nu, dont une lors d’une plongée dans un bain de glace.

« Faire preuve d’une curiosité dénuée de toute crainte conduit à l’innovation », a-t-il écrit dans un post, suivi de : « La meilleure façon de commencer une journée est de passer quelques minutes dans de l’eau à 0⁰C mêlée de glaçons. »

Durov s’est rapidement fait connaître en Russie comme un chef d’entreprise à la fibre libertarienne, dans le domaine de la tech. Son orientation politique et son intérêt pour les systèmes de messagerie cryptée lui ont valu l’irritation des services de sécurité russes et occidentaux.

En 2006, il a lancé VKontakte, un site médiatique semblable à Facebook, celui-ci s’est rapidement imposé comme un canal utile pour les membres de l’opposition politique russe. Le Kremlin a exigé des informations sur les utilisateurs de VKontakte, mais Durov s’y est opposé. En 2011, le site est devenu un outil permettant aux détracteurs de Vladimir Poutine d’organiser des manifestations de masse pour contester son pouvoir. Le Kremlin a commencé à faire pression sur Durov pour qu’il vende VKontakte à Igor Sechin, homme de confiance de Poutine. Durov a opposé une fin de non-recevoir.

Durov travaillait déjà sur une nouvelle application de messagerie qui devait devenir plus tard Telegram. Il la décrivait comme une plateforme dont les serveurs seraient répartis dans le monde entier et qui serait essentielle pour quiconque souhaiait échapper à la surveillance des gouvernements.


Le fondateur de Telegram a été courtisé et ciblé par les gouvernements Associated Press

Durov a fini par quitter la Russie en 2014, affirmant avoir subi des pressions de la part du Kremlin afin qu’il divulgue la teneur des communications de manifestants ukrainiens. « Fournir des données personnelles d’Ukrainiens aux autorités russes serait non seulement une violation de la loi, mais aussi une trahison de tous ces millions d’Ukrainiens qui nous ont fait confiance », a-t-il écrit en parlant de VKontakte.

Par la suite, l’un des principaux actionnaires de VKontakte a déclaré que Durov n’était nullement un dissident mais que par contre, c’était un voleur, affirmant qu’il avait détourné de l’argent de la société pour développer Telegram. Durov a réfuté ces accusations.

Il a alors bourlingué entre le Moyen-Orient, l’Europe et les Amériques, obtenant des passeports au passage. Outre celles de la France et des Émirats arabes unis, Durov a obtenu la nationalité de Saint-Kitts-et-Nevis, une île des Caraïbes qui l’offre à ceux qui en ont les moyens. Il a fini par domicilier Telegram aux Émirats arabes unis.

Son passeport français lui a permis de se déplacer librement en Europe, y compris lors d’une randonnée à vélo en Normandie l’année dernière, selon ses messages sur les réseaux sociaux. Il s’est rendu plusieurs fois aux États-Unis, a déclaré cette année le chef d’entreprise à Tucker Carlson, ancien animateur de Fox News, ajoutant que des agents du Federal Bureau of Investigation l’accueillaient toujours à l’aéroport et ailleurs, pour tenter d’obtenir sa coopération.

« J’ai cru comprendre qu’ils voulaient établir une relation pour, en quelque sorte, mieux contrôler Telegram », a déclaré Durov.

Le FBI n’a pas souhaité commenter.

Les autorités françaises l’ont placé en garde à vue samedi soir après l’atterrissage de son jet privé à l’aéroport du Bourget, au nord de Paris. En vertu de la législation française, les autorités disposent de 96 heures, soit jusqu’à mercredi soir, pour interroger Durov avant de le relâcher ou de l’inculper.

Même si il y a eu en 2018 une rencontre avec Macron, les autorités françaises se méfient depuis longtemps de Telegram. Un ancien responsable du renseignement français de la Direction générale de la sécurité intérieure a déclaré que des efforts de longue haleine avaient été déployés par les services d’espionnage du pays pour porter atteinte à Telegram, mais il n’a pas commenté l’opération de piratage dont a été victime Durov.

La nouvelle ligne dure adoptée par la France reflète les préoccupations croissantes, notamment en Europe, quant à la menace que les grandes entreprises numériques font peser sur la société. Les autorités craignent que Telegram, X, TikTok et d’autres plateformes diffusent des informations erronées, alimentent l’antisémitisme et le racisme et tolèrent le commerce illégal sur leurs plateformes. Une loi française promulguée cette année oblige les plateformes en ligne à coopérer avec les autorités pour éradiquer ce type de contenu.

Cette loi trouve son pendant dans la loi sur les services numériques de l’UE, qui soumet les « très grandes » plateformes en ligne à une surveillance renforcée et à des mesures coerecitives. Telegram a déclaré cette semaine que n’atteignant pas encore le seuil de 45 millions d’utilisateurs mensuels actifs dans l’Union européenne, elle ne pouvait pas être considérée comme très importante.

Le fondateur de Telegram a été courtisé et ciblé par les gouvernements AFP/Getty Images

Durov a passé des années à esquiver le Kremlin et les agences de renseignement occidentales. L’importance de Telegram n’a fait que croître pendant cette période, en particulier depuis que la Russie a envahi l’Ukraine en 2022. Russes et Ukrainiens comptent sur l’application pour obtenir des nouvelles du front, tandis que les autorités des deux camps utilisent ses canaux pour diffuser leurs narratifs concernant la guerre.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré mardi aux journalistes que l’affaire contre Durov pouvait être considérée comme une affaire politique et comme une tentative directe de restreindre la liberté de communication, si la France ne présente pas de preuves sérieuses de la culpabilité de Durov.

« À ce stade, le Kremlin s’est réconcilié avec Telegram », a déclaré Thomas Graham, membre éminent du Council on Foreign Relations, ajoutant qu’il était paradoxal que le Kremlin ait fait un virage à 180° pour exprimer son indignation pour l’arrestation de Durov après avoir essayé de fermer l’application il y a quelques années.

Dans son pays actuel de résidence, les Émirats arabes unis, où les libertés politiques sont fortement restreintes, l’attitude anti-establishment de Durov semble plutôt incongrue. Les appels vocaux de Telegram, comme ceux de la plupart des applications d’appel sur Internet, sont bloqués aux Émirats arabes unis, qui considèrent les appels cryptés comme un risque pour la sécurité. Il est souvent arrivé que Durov doivent présenter des excuses à ses correspondants lorsque les communications via Telegram n’aboutissaient pas, devant alors se tourner vers différentes autres applications concurrentes avant d’en trouver une qui pouvait fonctionner, selon un proche.

Les responsables des Émirats arabes unis n’ont pas immédiatement réagi aux demandes de commentaires. Dans une déclaration faite après l’arrestation de Durov, ils ont cependant indiqué qu’ils suivaient l’affaire de près et qu’ils avaient demandé à la France d’accorder à Durov des services consulaires.

Source : MSN, Joel Schectman, Matthew Dalton, Alan Cullison, 28-08-2024

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Commentaire recommandé

RGT // 21.09.2024 à 09h37

Décidément, la notion de « liberté d’expression » est vraiment très étrange dans les pays « libres et démocratiques »…

Alors que l’ignoble Poutine, ogre mangeur d’enfants réputé, a bien essayé de le contrôler mais n’a pas été jusqu’à l’embastiller ou lui offrir un « accident de la vie » comme il l’aurait fait pour « un nombre infini de ses opposants les plus importants » (adulés par l’occident et qui plafonnaient péniblement à moins de 2% des intentions de vote), la « France des Droits de l’Homme » l’a embastillé pour des motifs « sérieux » concernant la « pédocriminalité », l’organisation de « tournantes » dans les locaux à poubelles, le « trafic de substances illicites », « complicité d’actes de Terrorisme » et autres « Crimes contre l’Humanité »…

Toutes des accusations qui pourraient êtres aussi portées à l’encontre de la majorité des plateformes bien plus utilisées mais qui ont l’inconvénient d’avoir leurs dirigeants issus du « camp du Bien ».

Après le coup d’état récent survenu en France et le scandale honteux du traitement fait tant par l’état que par la médiasphère « anti-complotiste apportant des preuves irréfutables » du comportement des suppôts de « l’extrême droite fascisante » gilets jaunes on se pose des questions sérieuses quant à savoir si nous ne serions pas plus libres en vivant en Corée du nord.

Bienvenue chez Kim Jong Manu.

Pardonnez-moi mais je vais régurgiter mon café matinal en réaction à ces nouvelles rassurantes de nos dirigeants « bienveillants ».

7 réactions et commentaires

  • RGT // 21.09.2024 à 09h37

    Décidément, la notion de « liberté d’expression » est vraiment très étrange dans les pays « libres et démocratiques »…

    Alors que l’ignoble Poutine, ogre mangeur d’enfants réputé, a bien essayé de le contrôler mais n’a pas été jusqu’à l’embastiller ou lui offrir un « accident de la vie » comme il l’aurait fait pour « un nombre infini de ses opposants les plus importants » (adulés par l’occident et qui plafonnaient péniblement à moins de 2% des intentions de vote), la « France des Droits de l’Homme » l’a embastillé pour des motifs « sérieux » concernant la « pédocriminalité », l’organisation de « tournantes » dans les locaux à poubelles, le « trafic de substances illicites », « complicité d’actes de Terrorisme » et autres « Crimes contre l’Humanité »…

    Toutes des accusations qui pourraient êtres aussi portées à l’encontre de la majorité des plateformes bien plus utilisées mais qui ont l’inconvénient d’avoir leurs dirigeants issus du « camp du Bien ».

    Après le coup d’état récent survenu en France et le scandale honteux du traitement fait tant par l’état que par la médiasphère « anti-complotiste apportant des preuves irréfutables » du comportement des suppôts de « l’extrême droite fascisante » gilets jaunes on se pose des questions sérieuses quant à savoir si nous ne serions pas plus libres en vivant en Corée du nord.

    Bienvenue chez Kim Jong Manu.

    Pardonnez-moi mais je vais régurgiter mon café matinal en réaction à ces nouvelles rassurantes de nos dirigeants « bienveillants ».

  • Bouddha Vert // 21.09.2024 à 09h39

    Comme d’habitude, toute technologie est équivoque… la messagerie cryptée n’échappe pas à la règle.
    Communiquer sans être entendu, le rêve des révolutionnaires, des états, des proies et des prédateurs.

    Ce Durov semble être de ceux qui regardent le monde comme une grosse pomme savoureuse à portée de main, nous sommes en plein hubris et nos politiques se les arrachent ou les renient, en fait ça dépend du vent.

    Libertariens, anarchistes de droite, qui et à quoi sert l’état?
    Tout un programme pour l’avenir.

  • Dominique65 // 21.09.2024 à 09h51

    « Durov travaillait déjà sur une nouvelle application de messagerie qui devait devenir plus tard Telegram »
    Pavel Durov a fait des études philosophiques. Son frère Nikolaï est un mathématicien et informaticien de très haut niveau. Il est dit dans l’article que Pavel est un voleur. Les journalistes sont complices du vol des mérites de son frère. 😉

  • Lt Briggs // 21.09.2024 à 10h11

    « Dans son pays actuel de résidence, les Émirats arabes unis, où les libertés politiques sont fortement restreintes, l’attitude anti-establishment de Durov semble plutôt incongrue.  »

    Ce sont les attitudes de tous les acteurs qui sont incongrues, pas seulement celle de Durov. Les dirigeants politiques sont fascinés par la puissance des géants du numérique, au travers desquels passent toujours plus de flux, d’où des possibilités de contrôle et de manipulation des populations comme l’Histoire n’en avait jamais connues. Mais, à l’instar de Macron, ils ne supportent pas que ces mêmes géants du numérique leurs résistent, d’où des louvoiements incessants. Il ne s’agit absolument pas de briser l’emprise des GAFAM et autres sur la vie des gens, mais de les obliger à mettre leur puissance au service des États.
    D’où la volte-face de Macron qui invite Durov à déjeuner puis le laisse embastiller quelques années après, ou celle de Poutine, qui le contraint à s’exiler puis qui traite aujourd’hui la France de pays liberticide pour l’avoir arrêté.
    C’est du billard à trois bandes.

    • landstrykere // 21.09.2024 à 14h07

      > ou celle de Poutine, qui le contraint à s’exiler puis qui traite aujourd’hui la France de pays liberticide pour l’avoir arrêté.

      plus précisément la Russie voulait que Dourov ouvre Telegram aux service de sécurité russe. Refus de Dourov, qui exile la société Telegram en la délocalisant sur plusieurs zones nationale juridiquement ni en Russie ni en zone OTAN: lui-même et siège de direction dans les Emirats, mais d’autres fonctions ailleurs (Caraibes, Hong-Kong …).

      Pavel Dourov lui-même va et vient en Russie, il n’a jamais été inquiété ni arrêté en Russie.
      La France l’a fait.
      La tête des activités logicielles et une partie des programmeurs sont toujours en Russie, dont le frère, Nikolaï, lequel est l’objet d’un mandat d’arrêt …. françaiss (donc UE).

      • Lt Briggs // 21.09.2024 à 15h53

        Il paraît en effet qu’il aurait effectué une cinquantaine de visites en Russie depuis son départ « officiel » en 2014.
        Mais ses déboires en Russie n’ont pas été inventés. En 2011, en pleine période de contestation des résultats des législatives, le FSB avait exigé de Durov qu’il bloque des communautés de VKontakte (le Facebook russe) hostiles à Poutine. Durov avait refusé net. Une perquisition musclée sera menée à son domicile en 2013, pour une curieuse enquête sur un policier victime d’un accident de voiture… Son frère Nikolaï Durov avait vu cette perquisition comme un signe de pression du gouvernement. Puis après de massifs rachats d’actions du groupe VKontakte par un proche de Poutine, Durov est finalement éjecté en avril 2014 de la direction de VKontakte de curieuse façon et s’exile dans la foulée.
        Source : https://www.businessinsider.com/pavel-durov-in-big-trouble-2013-5

        Pavel Durov va et vient en Russie, notamment dans le cadre des suites judiciaires de l’affaire Telegram, mais ne peut y travailler. Les déclarations pompeuses de dirigeants prétendant défendre des valeurs porteuses de sens comme la liberté d’expression ou la lutte contre la criminalité ne doivent pas être surinterprétées. Il s’agit d’abord d’instrumentaliser tout ce qui peut l’être pour revaloriser l’image de son pays ou nuire à celle de ses adversaires.

  • landstrykere // 21.09.2024 à 14h26

    Merci!
    Enfin quelque chose sur ce kidnapping. Et même pas de la presse française.

    en 2013 la France avait déjà contribué à une tentative d’arrestation de Snowden, qui était cru être à bord du vol présidentiel de Evo Morales. Ce faisant la France violait la norme de 1948 de l’immunité des chefs d’états. De même que l’Espagne dont l’ambassadeur à Vienne où se posait Morales, exigeait de monter à bord de l’avion, pour vérifier de visu si Snowden y était, et sans quoi l’Autriche bloquait l’avion au sol.
    Plus de 10 ans, et à l’époque quasiment rien dans la presse.

    aujourd’hui la France est un régime où après une législative voulue par la présidence, la prise en compte des résultats est purement et simplement bafouée. Les résultats sont ignorées ENTIÈREMENT.
    Le président choisit un premier ministre dans l’un des partis minoritaire en score, et celui-ci sur consignes présidentielles forme un gouvernement sans AUCUN ministre du parti arrivé en tête. Un ban de ce parti est même explicite de la part du président.
    Et rien !!!
    Ni dans la presse le doigt sur la couture du pantalon, ni dans la population.

    Dans mon expérience il n’y a pas de différence entre le régime biélorussse et le régime français depuis Macron.
    La Biélorusssie est même plus démocratique en quelque sorte dans la mesure où le gouvernement bénéficie d’une approbation majoritaire dans la population, le pays étant assez bien géré et les biélorussess étant effarés par la gabegie chronique du voisin du sud, et sa casse sociale depuis les 90’s.

    Là sur Dourov, assentiment tacite de la presse de grand chemin française.

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