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19.avril.202519.4.2025 // Les Crises

Le génocide commis par Israël a tué plus de journalistes que les deux Guerres mondiales réunies

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Au moins 232 journalistes ont été tués dans le cadre du génocide, selon un nouveau rapport de Costs of War.

Source : Sharon Zhang, Truthout
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Des journalistes palestiniens brandissent des pancartes lors d’une manifestation suite à l’assassinat de leurs confrères Hussam Shabat et Muhammad Mansour lors de frappes israéliennes le jour précédent, à l’hôpital arabe al-Ahli, également connu sous le nom d’hôpital baptiste, dans la ville de Gaza, le 25 mars 2025. Omar Al-Qattaa / AFP via Getty Images

Selon un nouveau rapport, le génocide israélien à Gaza a fait plus de victimes parmi les journalistes que les sept dernières grandes guerres menées par les États-Unis réunies, ce qui en fait le « pire conflit de l’histoire » pour les reporters.

À la fin du mois de mars, au moins 232 journalistes avaient été tués dans le génocide de Gaza, la grande majorité d’entre eux étant des Palestiniens, selon un nouveau rapport du projet Costs of War [Les coûts de la guerre, NdT] du Watson Institute for International and Public Affairs de l’université Brown. Près de 380 journalistes ont été blessés dans les violences depuis janvier, selon le Syndicat des journalistes palestiniens

Il s’agit du plus grand nombre de journalistes tués dans une guerre américaine depuis la guerre de Sécession, selon le Comité de protection des journalistes. En fait, ce chiffre dépasse le nombre total de journalistes tués lors de la guerre de Sécession, la Première Guerre mondiale, la Seconde Guerre mondiale, la guerre de Corée, la guerre du Vietnam (y compris les attaques américaines contre le Cambodge et le Laos), les guerres de Yougoslavie, la guerre d’Afghanistan et la guerre d’Ukraine qui se déroule actuellement.

Au cours du seul premier mois du génocide israélien, au moins 37 journalistes ont été tués, selon le Comité pour la protection des journalistes, ce qui en fait le mois le plus meurtrier jamais enregistré pour les journalistes dans le monde.

Le rapport, rédigé par le journaliste Nick Turse, dresse le bilan des décès de journalistes sur la base des comptes d’Al Jazeera et du Comité pour la protection des journalistes. Le bilan calculé par Nick Turse est bien plus élevé que celui, souvent cité, du Comité pour la protection des journalistes.

Comme l’indique le rapport, le Syndicat des journalistes palestiniens a déclaré que le nombre de journalistes tués il y a un an représentait environ 10 % de la communauté journalistique de Gaza, ce qui équivaudrait à la mort de 8 500 journalistes aux États-Unis. Ce résultat serait encore plus élevé si la profession de journaliste aux États-Unis n’avait pas été vidée de sa substance au cours des dernières décennies.

On ne sait pas exactement combien de ces assassinats visaient délibérément des journalistes, mais il est clair qu’Israël a « déclenché une guerre implacable contre la presse », selon l’analyse. Reporters sans Frontières a recensé au moins 35 cas où il existe des preuves suffisantes de ciblage direct – bien que les groupes de défense de la liberté de la presse et les experts aient répété à maintes reprises qu’il est clair qu’Israël mène un effort concerté pour massacrer ceux qui documentent le génocide.

Parmi les personnes directement visées par les forces israéliennes figure le journaliste Hossam Shabat, âgé de 23 ans, qu’Israël a tué lors d’une frappe aérienne la semaine dernière. Le jeune journaliste s’était fait connaître tout au long du génocide pour sa couverture implacable du nord de Gaza face à l’assaut et au siège intense d’Israël sur la région. Israël a reconnu son assassinat, affirmant, sans preuve, que Shabat était un terroriste.

Mardi, le jour même de la publication du rapport, le Comité de protection des journalistes palestiniens a annoncé qu’Israël avait pris pour cible et tué un autre journaliste, Mohammed Saleh Al-Bardawil, reporter à la radio Al-Aqsa, tuant également sa femme et ses trois enfants.

En plus de cibler et d’assassiner des journalistes, « Israël a déployé tous les efforts possibles pour saper la libre circulation de l’information » indique le rapport, en détruisant le système de communication à Gaza, en intimidant la presse et en la réprimant de manière généralisée.

Le ciblage des journalistes par Israël est une escalade de l’érosion du journalisme à travers le monde.

« Dans le monde entier, l’économie du secteur, la violence de la guerre et les campagnes de censure coordonnées menacent de transformer un nombre croissant de zones de conflit en cimetières de l’information, Gaza en étant l’exemple le plus extrême » indique le rapport.

*

Sharon Zhang est rédactrice à Truthout et ses sujets de prédilection sont la politique, le climat et l’emploi. Avant de rejoindre Truthout, Sharon a écrit des articles pour Pacific Standard, The New Republic, etc. Elle est titulaire d’un master en études environnementales. On peut la suivre sur Twitter : @zhang_sharon et Bluesky

Source : Sharon Zhang, Truthout, 01-04-2025

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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