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10.août.202410.8.2024 // Les Crises

Le Pentagone a mené une campagne secrète anti-vax pour affaiblir la Chine pendant la pandémie

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L’armée américaine a lancé un programme clandestin au cours de la crise du Covid afin de discréditer le vaccin chinois Sinovac, en représailles aux efforts déployés par Pékin pour rejeter la responsabilité de la pandémie sur Washington. L’une des cibles : le public philippin. Les experts en santé affirment que cette manœuvre est indéfendable et qu’elle met en danger des vies innocentes.

Source : Reuters, Chris Bing, Joel Schectman
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Un agent de santé vaccine Encarnacion Tan Suan, 86 ans, dans un centre de vaccination à San Juan City, dans l’agglomération de Manille, lors de l’épidémie de Covid-19 aux Philippines.
Photo : REUTERS/Peter Blaza. Illustration : John Emerson

Au plus fort de la pandémie de Covid-19, l’armée américaine a lancé une campagne secrète pour contrer ce qu’elle percevait comme l’influence croissante de la Chine aux Philippines, un pays particulièrement touché par le virus mortel.

Cette opération clandestine n’avait jamais été signalée auparavant. Elle visait à semer le doute sur la sécurité et l’efficacité des vaccins et autres aides vitales fournis par la Chine, selon une enquête de Reuters. Par l’intermédiaire de faux comptes internet destinés à se faire passer pour des Philippins, les efforts de propagande de l’armée se sont transformés en une campagne anti-vaccins. Les messages publiés sur les réseaux sociaux dénonçaient la qualité des masques de protection, des kits de test et du premier vaccin qui serait disponible aux Philippines, le vaccin chinois Sinovac.

Reuters a identifié au moins 300 comptes sur X, anciennement Twitter, qui correspondent aux descriptions données par d’anciens responsables militaires américains connaissant bien l’opération aux Philippines. Presque tous ont été créés au cours de l’été 2020 et sont centrés sur le slogan #Chinaangvirus – Tagalog pour China is the virus (la Chine est le virus).

Ce message, identifié par Reuters, correspond au message, au calendrier et à la conception de la campagne de propagande anti-vax de l’armée américaine aux Philippines, selon d’anciens et d’actuels responsables militaires. La plateforme de médias sociaux X a également identifié le compte comme étant faux et l’a supprimé.

TRADUCTION DU TAGALOG

#ChinaIsTheVirus

Vous voulez ça ? Le Covid vient de Chine et les vaccins viennent de Chine.

(Sous le message figure une photo du président des Philippines de l’époque, Rodrigo Duterte, disant : « Chine ! Donnez-nous la priorité, s’il vous plaît. Je vous donnerai plus d’îles, de POGO et de sable noir. » POGO fait référence aux Philippine Offshore Gaming Operators, des sociétés de jeux en ligne qui ont connu un essor pendant l’administration de Duterte. Le sable noir fait référence à un type d’exploitation minière).

« Le COVID provient de Chine et la VACCINE vient aussi de Chine, ne faites pas confiance à la Chine », pouvait-on lire en tagalog dans un tweet typique de juillet 2020. Les mots étaient placés à côté d’une photo d’une seringue, à côté d’un drapeau chinois et d’un tableau d’infections en hausse. Un autre message se lit comme suit : « En provenance de Chine–EPP, masque de protection, vaccin : FAKE. Mais le coronavirus est réel. »

Après que Reuters a interrogé X sur ces comptes, l’entreprise de médias sociaux a supprimé les profils, estimant qu’ils faisaient partie d’une campagne coordonnée de robots, sur la base de modèles d’activité et de données internes.

L’effort anti-vax de l’armée américaine a commencé au printemps 2020 et s’est étendu au-delà de l’Asie du Sud-Est avant de prendre fin à la mi-2021, a déterminé Reuters. Adaptant la campagne de propagande aux audiences locales en Asie centrale et au Moyen-Orient, le Pentagone a utilisé une combinaison de faux comptes de médias sociaux sur de multiples plateformes pour répandre la peur des vaccins chinois parmi les musulmans à un moment où le virus tuait des dizaines de milliers de personnes chaque jour. Un élément clé de la stratégie : amplifier l’affirmation contestée selon laquelle, les vaccins contenant parfois de la gélatine de porc, les vaccins chinois pourraient être considérés comme interdits par la loi islamique.

Le programme militaire a commencé sous l’ancien président Donald Trump et s’est poursuivi pendant des mois sous la présidence de Joe Biden, a constaté Reuters – même après que des responsables de médias sociaux alarmés aient averti la nouvelle administration que le Pentagone avait fait du trafic de fausses informations sur le Covid. Au printemps 2021, la Maison Blanche de Joe Biden a publié un décret interdisant l’effort anti-vax, qui dénigrait également les vaccins produits par d’autres rivaux, et le Pentagone a entamé un examen interne, selon Reuters.

« Je ne pense pas que ce soit défendable. Je suis extrêmement consterné, déçu et désillusionné d’entendre que le gouvernement américain ferait cela ». Daniel Lucey, spécialiste des maladies infectieuses à la Geisel School of Medicine de Dartmouth.

L’armée américaine n’a pas le droit de cibler les Américains avec de la propagande, et Reuters n’a trouvé aucune preuve que l’opération d’influence du Pentagone l’ait fait.

Les porte-parole de Trump et Biden n’ont pas répondu aux demandes de commentaires sur le programme clandestin.

Un haut fonctionnaire du ministère de la Défense a reconnu que l’armée américaine s’était engagée dans une propagande secrète pour dénigrer les vaccins de la Chine dans les pays en voie de développement, mais il a refusé de fournir des détails.

Une porte-parole du Pentagone a déclaré que l’armée américaine « utilise une variété de plateformes, y compris les médias sociaux, pour contrer ces attaques d’influence malveillantes visant les États-Unis, leurs alliés et leurs partenaires ». Elle a également indiqué que la Chine avait lancé une « campagne de désinformation visant à accuser à tort les États-Unis de la propagation de Covid-19. »

Dans un courriel, le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré qu’il soutenait depuis longtemps que le gouvernement américain manipulait les médias sociaux et diffusait des informations erronées.

L’ambassade de Manille à Washington n’a pas répondu aux questions de Reuters, qui souhaitait notamment savoir si elle était au courant de l’opération du Pentagone. Un porte-parole du ministère philippin de la Santé a toutefois déclaré : « Les conclusions de Reuters méritent d’être examinées et entendues par les autorités compétentes des pays concernés. » Certains travailleurs humanitaires aux Philippines, informés par Reuters de l’effort de propagande de l’armée américaine, ont exprimé leur indignation.

Informés par Reuters de la campagne secrète anti-vax du Pentagone, certains experts américains en santé publique ont également condamné le programme, estimant qu’il mettait des civils en danger pour un gain géopolitique potentiel. Une opération destinée à gagner les cœurs et les esprits mettait des vies en danger, selon eux.

« Je ne pense pas que ce soit défendable », a déclaré Daniel Lucey, spécialiste des maladies infectieuses à la Geisel School of Medicine de Dartmouth. « Je suis extrêmement consterné, déçu et désillusionné d’entendre que le gouvernement américain ferait cela », a déclaré Lucey, un ancien médecin militaire qui a participé à la réponse aux attaques à l’anthrax de 2001.

Selon Lucey et d’autres, les efforts déployés pour susciter la crainte des inoculations chinoises risquent de saper la confiance générale du public dans les initiatives gouvernementales en matière de santé, y compris dans les vaccins fabriqués aux États-Unis qui ont été mis à disposition plus tard. Bien que les vaccins chinois se soient révélés moins efficaces que les vaccins américains de Pfizer et Moderna, ils ont tous été approuvés par l’Organisation mondiale de la santé. Sinovac n’a pas répondu à une demande de commentaire de Reuters.

Les agents de santé et le gouvernement ont eu du mal à vacciner les Philippins contre le Covid-19, malgré l’existence de sites mobiles comme celui-ci, en mai 2021 à Taguig, dans la région métropolitaine de Manille, aux Philippines. À l’époque, les Philippines affichaient l’un des taux de vaccination les plus faibles d’Asie du Sud-Est. Le principal vaccin disponible à l’époque était le Sinovac.
REUTERS/Lisa Marie David

Des recherches universitaires publiées récemment ont montré que, lorsque des personnes développent un scepticisme à l’égard d’un seul vaccin, ces doutes conduisent souvent à des incertitudes concernant d’autres inoculations. Lucey et d’autres experts de la santé affirment avoir vu un tel scénario se dérouler au Pakistan, où la Central Intelligence Agency a utilisé un faux programme de vaccination contre l’hépatite à Abbottabad comme couverture pour traquer Oussama ben Laden, le cerveau terroriste à l’origine des attentats du 11 septembre 2001. La découverte de cette ruse a entraîné une réaction brutale contre une campagne de vaccination contre la polio qui n’avait rien à voir avec cette dernière, y compris des attaques contre le personnel soignant, ce qui a contribué à la réapparition de la maladie mortelle dans le pays.

« Il aurait dû être dans notre intérêt de mettre autant de vaccins que possible à disposition des gens », a déclaré Greg Treverton, ancien président du Conseil national du renseignement des États-Unis, qui coordonne l’analyse et la stratégie des nombreuses agences d’espionnage de Washington. Ce qu’a fait le Pentagone, a déclaré Treverton, « dépasse les bornes. »

« Nous étions désespérés »

Ensemble, les faux comptes utilisés par l’armée avaient des dizaines de milliers d’adeptes pendant la durée du programme. Reuters n’a pas été en mesure de déterminer dans quelle mesure les documents anti-vax et les autres informations diffusées par le Pentagone ont été consultés, ni dans quelle mesure les messages ont pu causer des décès dans le cadre du programme Covid en dissuadant les gens de se faire vacciner.

Toutefois, à la suite des efforts de propagande des États-Unis, le président des Philippines de l’époque, Rodrigo Duterte, avait été tellement consterné par le peu de Philippins disposés à se faire vacciner qu’il avait menacé d’arrêter les personnes qui refusaient les vaccinations.

« Vous choisissez : le vaccin ou je vous fais emprisonner », a déclaré un Duterte masqué lors d’une allocution télévisée en juin 2021. « Il y a une crise dans ce pays. […] Je suis simplement exaspéré par le fait que les Philippins n’écoutent pas le gouvernement. »

Lorsqu’il a abordé la question de la vaccination, les Philippines affichaient l’un des taux de vaccination les plus faibles d’Asie du Sud-Est. Sur 114 millions d’habitants, seuls 2,1 millions étaient complètement vaccinés, ce qui est loin de l’objectif de 70 millions fixé par le gouvernement. Au moment où Duterte a pris la parole, le nombre de cas de Covid dépassait 1,3 million et près de 24 000 Philippins étaient morts du virus. La difficulté à vacciner la population a contribué au taux de mortalité le plus élevé de la région.

Décès dus au Covid-19 aux Philippines

Les Philippines ont été particulièrement touchées par la pandémie. En novembre 2021, le Covid y avait fait 48 361 victimes.

Un porte-parole de Duterte n’a pas accepté d’interroger l’ancien président. Certains professionnels de la santé et anciens fonctionnaires philippins contactés par Reuters ont été choqués par la campagne anti-vax des États-Unis, qui, selon eux, a exploité une population déjà vulnérable. Les inquiétudes du public concernant un vaccin contre la dengue, mis en place aux Philippines en 2016, ont conduit à un scepticisme général à l’égard des vaccinations, a déclaré Lulu Bravo, directrice exécutive de la Fondation philippine pour la vaccination. La campagne du Pentagone a exploité ces craintes.

« Pourquoi l’avez-vous fait alors que des gens mouraient ? Nous étions désespérés », a déclaré le Dr Nina Castillo-Carandang, ancienne conseillère de l’Organisation mondiale de la santé et du gouvernement philippin pendant la pandémie. « Nous ne disposons pas de notre propre capacité de production de vaccins », a-t-elle fait remarquer, et l’effort de propagande des États-Unis a « contribué à aggraver la situation. »

La campagne a également renforcé ce qu’un ancien secrétaire d’État à la santé a appelé une méfiance de longue date à l’égard de la Chine, plus récemment en raison du comportement agressif de Pékin dans les zones contestées de la mer de Chine méridionale. Les Philippins n’étaient pas disposés à faire confiance au Sinovac de la Chine, qui a été mis sur le marché pour la première fois en mars 2021, a déclaré Esperanza Cabral, qui a été secrétaire d’État à la santé sous la présidence de Gloria Macapagal Arroyo. Mme Cabral a déclaré qu’elle n’était pas au courant de l’opération secrète de l’armée américaine.

« Je suis sûre qu’il y a beaucoup de gens qui sont morts du Covid et qui ne devaient pas mourir du Covid », a-t-elle déclaré.

mettre en œuvre la campagne anti-vax, le ministère de la Défense a passé outre les fortes objections des principaux diplomates américains en Asie du Sud-Est à l’époque, a constaté Reuters. Des sources impliquées dans la planification et l’exécution de la campagne affirment que le Pentagone, qui a géré le programme par l’intermédiaire du centre d’opérations psychologiques de l’armée à Tampa, en Floride, n’a pas tenu compte de l’impact collatéral qu’une telle propagande pouvait avoir sur d’innocents Philippins.

« Nous n’envisagions pas la question sous l’angle de la santé publique », a déclaré un officier supérieur de l’armée impliqué dans le programme. « Nous cherchions à savoir comment nous pourrions traîner la Chine dans la boue. »

Alors que la pandémie de Covid balayait les Philippines, un homme allume une bougie sur une tombe dans un cimetière inondé en octobre 2021. De nombreux citoyens hésitaient à se faire vacciner.REUTERS/Lisa Marie David/caption]

Une nouvelle guerre de désinformation

Pour découvrir l’opération secrète de l’armée américaine, Reuters a interrogé plus de deux douzaines de fonctionnaires américains, anciens et actuels, d’entrepreneurs militaires, d’analystes des médias sociaux et de chercheurs universitaires. Les journalistes ont également examiné des posts Facebook, X et Instagram, des données techniques et des documents concernant un ensemble de faux comptes de médias sociaux utilisés par l’armée américaine. Certains ont été actifs pendant plus de cinq ans.

Les opérations psychologiques clandestines font partie des programmes les plus sensibles du gouvernement. Leur existence n’est connue que d’un petit groupe de personnes au sein des services de renseignement et des agences militaires américains. Ces programmes sont traités avec une prudence particulière, car leur divulgation pourrait nuire à des alliances étrangères ou aggraver un conflit avec des rivaux.

Au cours de la dernière décennie, certains responsables de la sécurité nationale des États-Unis ont fait pression pour que l’on revienne au type d’opérations clandestines de propagande agressive contre les rivaux que les États-Unis menaient pendant la Guerre froide. À la suite de l’élection présidentielle américaine de 2016, au cours de laquelle la Russie a utilisé une combinaison de piratages et de fuites pour influencer les électeurs, les appels à la riposte se sont multipliés à Washington.

9, Trump a autorisé la Central Intelligence Agency(CIA) à lancer une campagne clandestine sur les médias sociaux chinois visant à retourner l’opinion publique chinoise contre son gouvernement, a rapporté Reuters en mars. Dans le cadre de cet effort, un petit groupe d’agents a utilisé de fausses identités en ligne pour diffuser des récits désobligeants sur le gouvernement de Xi Jinping.

Le Covid-19 a galvanisé la volonté de mener des opérations psychologiques contre la Chine. Un ancien haut responsable du Pentagone a décrit la pandémie comme un « éclair d’énergie » qui a finalement déclenché la contre-offensive longtemps retardée contre la guerre d’influence de la Chine.

La propagande anti-vax du Pentagone est venue en réponse aux efforts déployés par la Chine elle-même pour diffuser de fausses informations sur les origines du Covid. Le virus est apparu pour la première fois en Chine à la fin de l’année 2019. Mais en mars 2020, des représentants du gouvernement chinois ont affirmé sans preuve que le virus pourrait avoir été apporté pour la première fois en Chine par un membre du service américain qui avait participé à une compétition sportive militaire internationale à Wuhan l’année précédente. Les autorités chinoises ont également suggéré que le virus pouvait provenir d’un centre de recherche de l’armée américaine situé à Fort Detrick, dans le Maryland. Il n’existe aucune preuve de cette affirmation.

Reflétant les déclarations publiques de Pékin, les agents des services de renseignement chinois ont mis en place des réseaux de faux comptes de médias sociaux pour promouvoir la conspiration de Fort Detrick, selon une plainte déposée par le ministère américain de la Justice.

Le message de la Chine a attiré l’attention de Washington. Trump a ensuite inventé le terme « virus chinois » en réponse à l’accusation de Pékin selon laquelle l’armée américaine avait exporté le Covid à Wuhan.

« C’était faux. Et plutôt que d’en discuter, j’ai dit : Je dois l’appeler d’où il vient », a déclaré Trump lors d’une conférence de presse en mars 2020. « C’est bien la Chine qui l’a exporté. »

Le président Donald Trump explique son utilisation répétée des termes « virus chinois » et « virus de la Chine » lors d’un briefing Covid à la Maison Blanche en mars 2020.
REUTERS/Jonathan Ernst

Le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré dans un courriel qu’il s’opposait aux « actions visant à politiser la question des origines et à stigmatiser la Chine ». Le ministère n’a fait aucun commentaire sur la plainte du ministère de la Justice.

Pékin n’a pas limité ses efforts d’influence mondiale à la propagande. Il a annoncé un ambitieux programme d’assistance Covid, qui prévoyait l’envoi de masques, de ventilateurs et de ses propres vaccins – encore à l’essai à l’époque – aux pays en difficulté. En mai 2020, Xi a annoncé que le vaccin que la Chine était en train de mettre au point serait mis à disposition en tant que « bien public mondial » et garantirait « l’accessibilité et l’abordabilité des vaccins dans les pays en développement ». Le Sinovac a été le principal vaccin disponible aux Philippines pendant environ un an, jusqu’à ce que les vaccins fabriqués aux États-Unis soient plus largement disponibles dans ce pays au début de 2022.

Le plan de Washington, baptisé « Operation Warp Speed », était différent. Il privilégiait la vaccination des Américains en premier lieu et n’imposait aucune restriction sur les prix que les sociétés pharmaceutiques pouvaient demander aux pays en développement pour les vaccins restants qui n’étaient pas utilisés par les États-Unis. Selon Lawrence Gostin, professeur de médecine à l’université de Georgetown qui a travaillé avec l’Organisation mondiale de la santé, cet accord a permis aux entreprises de « jouer les durs » avec les pays en développement, en les forçant à accepter des prix élevés.

L’accord a « aspiré la majeure partie de l’offre sur le marché mondial », a déclaré Gostin. Les États-Unis ont adopté une approche « America First » très déterminée.

À la grande inquiétude de Washington, les offres d’assistance de la Chine ont fait basculer les règles du jeu géopolitiques dans les pays en développement, y compris aux Philippines, où le gouvernement a dû faire face à plus de 100 000 infections au cours des premiers mois de la pandémie.

Les relations entre les États-Unis et Manille s’étaient tendues après l’élection en 2016 du grandiloquent Duterte. Critique virulent des États-Unis, il avait menacé d’annuler un pacte clé qui permet à l’armée américaine de maintenir la juridiction légale sur les troupes américaines stationnées dans le pays.

Duterte a déclaré dans un discours prononcé en juillet 2020 qu’il avait demandé à Xi que les Philippines soient en première ligne lorsque la Chine mettrait en place des vaccins. Dans le même discours, il a promis que les Philippines ne s’opposeraient plus à l’expansion agressive de Pékin en mer de Chine méridionale, remettant en cause un accord de sécurité essentiel que Manille a longtemps entretenu avec Washington.

« La Chine la revendique. Nous la revendiquons. La Chine a les armes, nous ne les avons pas ». a déclaré Duterte. « C’est aussi simple que cela. »

Quelques jours plus tard, le ministre chinois des Affaires étrangères a annoncé que Pékin accéderait à la demande de Duterte concernant l’accès prioritaire au vaccin, dans le cadre d’un « nouvel élan dans les relations bilatérales. »

L’influence croissante de la Chine a alimenté les efforts des dirigeants militaires américains pour lancer l’opération secrète de propagande révélée par Reuters.

« Nous n’avons pas bien partagé les vaccins avec nos partenaire » », a déclaré à Reuters un officier supérieur de l’armée américaine directement impliqué dans la campagne en Asie du Sud-Est. « Il ne nous restait donc plus qu’à jeter de l’ombre sur ceux de la Chine. »

Dans le cadre de sa campagne secrète de propagande anti-vaccins, l’armée américaine a utilisé des comptes fictifs censés ressembler à des personnes réelles.

TRADUCTION DU TAGALOG

Un vaccin en provenance de Chine pourrait être un tueur de rats. #ChinaIsTheVirus

Les militaires l’emportent sur les diplomates

Les chefs militaires américains craignaient que la diplomatie et la propagande Covid de la Chine ne rapprochent d’autres pays d’Asie du Sud-Est, tels que le Cambodge et la Malaisie, de Pékin et ne favorisent ses ambitions régionales.

Selon trois anciens responsables du Pentagone, le général Jonathan Braga, haut commandant militaire américain responsable de l’Asie du Sud-Est et du Commandement des opérations spéciales dans le Pacifique, a insisté auprès de ses supérieurs à Washington pour qu’ils ripostent dans ce qu’on appelle l’espace de l’information.

En 2020, le général Jonathan Braga, haut commandant militaire américain responsable de l’Asie du Sud-Est, qui occupait alors le poste de commandement des opérations spéciales dans le Pacifique, a encouragé le Pentagone à mener une campagne de propagande secrète. (Photo de l’armée américaine par Brooke Nevins.) Handout via Reuters

Au départ, le commandant voulait répliquer à Pékin en Asie du Sud-Est. L’objectif était de s’assurer que la région comprenait l’origine du Covid tout en encourageant le scepticisme à l’égard de vaccins encore non testés proposés par un pays qui, selon eux, n’avait cessé de mentir depuis le début de la pandémie.

Un porte-parole du commandement des opérations spéciales s’est refusé à tout commentaire.

Au moins six hauts fonctionnaires du département d’État responsables de la région se sont opposés à cette approche. Une crise sanitaire n’est pas le bon moment pour susciter la peur ou la colère par le biais d’une opération psychologique, ou psyop, ont-ils fait valoir lors d’appels Zoom avec le Pentagone.

« Nous nous abaissons au niveau des Chinois et nous ne devrions pas le faire », a déclaré un ancien haut fonctionnaire du département d’État pour la région, qui s’est opposé à l’opération militaire.

Alors que le Pentagone voyait dans la diminution rapide de l’influence de Washington aux Philippines un appel à l’action, l’affaiblissement du partenariat a conduit les diplomates américains à plaider pour la prudence.

La campagne militaire secrète des États-Unis s’est étendue au-delà des Philippines et a cherché à renforcer les craintes concernant les vaccins fabriqués par la Russie et la Chine.

TRADUCTION DE L’ARABE

Voici ce que les #États-Unis proposent pour aider les pays, y compris les pays arabes, à obtenir des vaccins contre le #Coronavirus (#Covid_19) et à atténuer les effets secondaires de la pandémie. Comparez cela avec la #Russie et la #Chine qui utilisent l’excuse de la pandémie pour étendre leur influence et leurs profits, même si le vaccin russe est inefficace et que le vaccin chinois contient de la gélatine de porc.

« La relation ne tient qu’à un fil », a déclaré un autre ancien diplomate américain de haut rang. « Est-ce le moment de faire une opération psychologique aux Philippines ? Le jeu en vaut-il la chandelle ? »

Dans le passé, une telle opposition du département d’État aurait pu s’avérer fatale pour le programme. Auparavant, en temps de paix, le Pentagone devait obtenir l’approbation des responsables des ambassades avant de mener des opérations psychologiques dans un pays, ce qui paralysait souvent les commandants cherchant à répondre rapidement aux messages de Pékin, ont déclaré trois anciens responsables du Pentagone à Reuters.

Mais en 2019, avant que le Covid n’apparaisse dans toute sa force, Mark Esper, alors secrétaire à la Défense, a signé un ordre secret qui a ensuite ouvert la voie au lancement de la campagne de propagande de l’armée américaine. Cet ordre a élevé la compétition du Pentagone avec la Chine et la Russie au rang de priorité de combat actif, permettant aux commandants de contourner le département d’État lorsqu’ils mènent des opérations psychologiques contre ces adversaires. Le projet de loi sur les dépenses du Pentagone adopté par le Congrès cette année-là autorisait explicitement l’armée à mener des opérations d’influence clandestines contre d’autres pays, même « en dehors des zones d’hostilités actives. »

Le secrétaire américain à la Défense Mark Esper serre la main de son homologue philippin Delfin Lorenzana lors d’une conférence de presse aux Philippines en novembre 2019.
La même année, Esper a signé un ordre secret qui a ensuite ouvert la voie au lancement de la campagne clandestine de propagande anti-vax de l’armée américaine.
REUTERS/Eloisa Lopez

Par l’intermédiaire d’un porte-parole, Mme Esper s’est refusée à tout commentaire. Un porte-parole du département d’État a renvoyé les questions au Pentagone.

La machine de propagande américaine

Au printemps 2020, le commandant des opérations spéciales Braga s’est tourné vers un cadre de soldats et d’entrepreneurs spécialisés dans la guerre psychologique à Tampa pour contrer les efforts du Covid de Pékin. Ses collègues affirment que Braga est un partisan de longue date d’un recours accru aux opérations de propagande dans le cadre de la concurrence mondiale. Dans les remorques et les bâtiments squattés de la base aérienne MacDill de Tampa, Floride, le personnel militaire américain et les sous-traitants utilisaient des comptes anonymes sur X, Facebook et d’autres médias sociaux pour diffuser ce qui est devenu un message anti-vax. Cette installation reste l’usine clandestine de propagande du Pentagone.

La guerre psychologique joue un rôle dans les opérations militaires américaines depuis plus de cent ans, bien qu’elle ait changé de style et de substance au fil du temps. Les « psyopers » étaient surtout connus après la Seconde Guerre mondiale pour leur rôle de soutien dans les missions de combat au Viêtnam, en Corée et au Koweït, où ils larguaient souvent des tracts pour semer la confusion chez l’ennemi ou l’encourager à se rendre.

Après les attaques d’Al-Qaïda en 2001, les États-Unis se sont retrouvés face à un ennemi obscur et sans frontières, et le Pentagone a commencé à mener un type de combat psychologique plus ambitieux, auparavant associé uniquement à la CIA. D’anciens responsables de la sécurité nationale ont déclaré à Reuters que le Pentagone avait mis en place des organes d’information de façade, payé des personnalités locales et parfois financé des feuilletons télévisés afin de retourner les populations locales contre les groupes militants ou les milices soutenues par l’Iran.

Contrairement aux missions psychologiques antérieures, qui visaient à obtenir un avantage tactique spécifique sur le champ de bataille, les opérations menées après le 11 septembre visaient à provoquer un changement plus large de l’opinion publique dans des régions entières.

Dans ce message, créé par l’armée américaine, un drapeau chinois dissimule des cochons à un groupe de musulmans sur le point d’être vaccinés. La propagande visait à convaincre les musulmans des pays russophones que les vaccins chinois Covid étaient « haram », c’est-à-dire interdits

TRADUCTION DU RUSSE

Peut-on faire confiance à la Chine si elle tente de cacher que son vaccin contient de la gélatine de porc et qu’elle le distribue en Asie centrale et dans d’autres pays musulmans, où de nombreuses personnes considèrent qu’un tel médicament est « haram » ?

En 2010, l’armée a commencé à utiliser des outils de médias sociaux, en s’appuyant sur de faux comptes pour diffuser des messages de sympathisants locaux, eux-mêmes souvent payés secrètement par le gouvernement des États-Unis. Au fil du temps, un réseau de plus en plus étendu de sous-traitants de l’armée et des services de renseignement a créé des sites d’information en ligne pour diffuser dans les pays étrangers des récits approuvés par les États-Unis. Aujourd’hui, l’armée emploie un écosystème tentaculaire d’influenceurs sur les médias sociaux, de groupes de façade et de publicités numériques placées secrètement pour influencer les audiences à l’étranger, selon d’anciens et d’actuels responsables militaires.

Les efforts de la Chine pour tirer un avantage géopolitique de la pandémie ont justifié le lancement par Braga de la campagne de propagande révélée par Reuters, selon certaines sources.

Des ouvriers déchargent des caisses contenant du matériel médical et de protection en 2020 envoyé par la Chine pour aider à lutter contre le Covid-19 au Kazakhstan, l’un des pays ciblés par une opération secrète de propagande militaire américaine destinée à discréditer la Chine.
REUTERS/Pavel Mikheyev

Du porc dans le vaccin ?

À l’été 2020, la campagne de propagande de l’armée s’est étendue à de nouveaux territoires et à des messages plus sombres, ce qui a fini par attirer l’attention des responsables des médias sociaux. Dans des régions au-delà de l’Asie du Sud-Est, des officiers supérieurs du Commandement central américain, qui supervisent les opérations militaires au Moyen-Orient et en Asie centrale, ont lancé leur propre version de la campagne psychologique Covid, ont déclaré trois anciens responsables militaires à Reuters.

Au-delà de l’Asie du Sud-Est, des officiers supérieurs du Commandement central américain, qui supervise les opérations militaires au Moyen-Orient et en Asie centrale, ont lancé leur propre version de l’opération Covid, ont déclaré trois anciens responsables militaires à l’agence Reuters.

Bien que les vaccins chinois soient encore à quelques mois de leur mise sur le marché, une controverse a agité le monde musulman sur la question de savoir si les vaccins contenaient de la gélatine de porc et pouvaient être considérés comme « haram », c’est-à-dire interdits par la loi islamique. Sinovac a déclaré que le vaccin avait été « fabriqué sans matières porcines ». De nombreuses autorités religieuses islamiques ont affirmé que même si les vaccins contenaient de la gélatine de porc, ils étaient autorisés puisque les traitements étaient utilisés pour sauver des vies humaines.

La campagne du Pentagone a cherché à intensifier les craintes liées à l’injection d’un dérivé de porc. Dans le cadre d’une enquête interne menée par X, la société de médias sociaux a utilisé des adresses IP et des données de navigation pour identifier plus de 150 faux comptes gérés depuis Tampa par le Commandement central des États-Unis et ses sous-traitants, selon un document interne de X examiné par Reuters.

La campagne de propagande secrète de l’armée américaine a intensifié les craintes des musulmans selon lesquelles le vaccin fabriqué en Chine était « haram », c’est-à-dire interdit. Les experts en santé publique affirment que ces messages ont mis des vies en danger pour des raisons géopolitiques.

TRADUCTION DU RUSSE

Des scientifiques musulmans de l’Académie Raza de Mumbai ont signalé que le vaccin chinois contre le coronavirus contenait de la gélatine de porc et ont recommandé de ne pas se faire vacciner avec ce vaccin haram. La Chine cache la composition exacte de ce médicament, ce qui suscite la méfiance des musulmans.

« Pouvez-vous faire confiance à la Chine, qui tente de cacher que son vaccin contient de la gélatine de porc et le distribue en Asie centrale et dans d’autres pays musulmans où de nombreuses personnes considèrent qu’un tel médicament est haram ? » affiche un tweet diffusé par un compte identifié par X et contrôlé par les militaires.

Le Pentagone a également diffusé clandestinement ses messages sur Facebook et Instagram, alarmant les cadres de la société mère Meta qui suivaient depuis longtemps les comptes militaires, selon d’anciens responsables militaires.

Un mème créé par l’armée et ciblant l’Asie centrale montrait un cochon fabriqué à partir de seringues, selon deux personnes qui ont vu l’image. Reuters a trouvé des messages similaires qui remontent au Commandement central des États-Unis. L’un d’eux montre un drapeau chinois en guise de rideau séparant des femmes musulmanes en hijab et des porcs munis de seringues de vaccin. Au centre se trouve un homme avec des seringues. Dans son dos figure le mot « Chine ». Le message visait l’Asie centrale, notamment le Kazakhstan, le Kirghizstan et l’Ouzbékistan, pays qui a distribué des dizaines de millions de doses de vaccins chinois et participé à des essais sur l’homme. Traduit en anglais, le message sur X se lit comme suit : « La Chine distribue un vaccin à base de gélatine de porc. »

La propagande secrète de l’armée américaine a cherché à semer le doute sur les efforts de la Chine dans la lutte contre le COVID aux Philippines, l’un des pays les plus durement touchés en Asie du Sud-Est.

NOUS NE DEVRIONS PAS FAIRE CONFIANCE AUX MÉDICAMENTS FOURNIS PAR LA CHINE. Tout est faux ! Masques de protection, EPI et kits de test. Il est possible que leur vaccin soit faux… Le Covid provient de Chine. Et si leurs vaccins étaient dangereux ?

Il est normal que les Philippins ne fassent pas confiance à la Chine, étant donné le nombre de problèmes qu’elle nous a causés ?

Selon trois anciens fonctionnaires américains et une autre personne au courant de l’affaire, les dirigeants de Facebook ont approché le Pentagone pour la première fois au cours de l’été 2020, avertissant l’armée que les employés de Facebook avaient facilement identifié les faux comptes de l’armée. Selon Facebook, le gouvernement violait les règles de Facebook en gérant les faux comptes et en diffusant des informations erronées sur le Covid.

L’armée a fait valoir que nombre de ses faux comptes étaient utilisés dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et a demandé à Facebook de ne pas supprimer le contenu, selon deux personnes au fait de l’échange. Le Pentagone s’est engagé à cesser de diffuser la propagande liée au Covid et certains comptes sont restés actifs sur Facebook.

Néanmoins, la campagne anti-vax s’est poursuivie en 2021 avec l’entrée en fonction de Joe Biden.

Les pays d’Asie centrale tels que le Turkménistant représentent un terrain d’influence entre les Etats-Unis et la Chine, qui est arrivée plus tôt que l’Amérique avec des vaccins pour ce pays en proie à une pandémie.

TRADUCTION DU RUSSE

Des résidents au Turménistant rapportent que les vaccins chinois entraînent des effets secondaires. Ceux vaccinés avec le vaccin chinois subissent de sévères nausées, vomissent et ont des diarrhées. Certains ont fait appel à des ambulances et ont fini en soins intensifs.

En colère après que les militaires ont ignoré leur avertissement, les officiels de Facebook ont organisé une visio-conférence sur Zomm avec le nouveau Conseil de sécurité nationale sous Biden, peu après l’inauguration, a appris Reuters. Les échanges se sont rapidement tendus.

« C’est terrible » a déclaré un haut fonctionnaire de l’administration en décrivant la réaction après avoir pris connaissance des messages de la campagne relatifs aux porcs. « J’ai été choqué. L’administration était favorable aux vaccins et nous craignions que cela n’influe sur la décision à se faire vacciner, en particulier dans les pays en développement. »

Au printemps 2021, le Conseil national de sécurité (NSC) a ordonné à l’armée de cesser toute diffusion de message anti-vaccins. « On nous a dit que nous devions être pro-vaccins, pro-tous les vaccins » a déclaré un ancien officier supérieur de l’armée qui a aidé à superviser le programme. Malgré cela, Reutes a trouvé des messages anti-vacins qui se sont poursuivis jusqu’en avril et d’autres messages trompeurs liés à la campagne Covid qui se sont prolongés pendant l’été. Reuters n’a pas pu déterminer pourquoi la campagne n’a pas pris fin immédiatement après l’ordre du NSC. En réponse aux questions de Reuters, le NSC s’est refusé à tout commentaire.

Le haut fonctionnaire du ministère de la Défense a déclaré que ces plaintes ont donné lieu à un examen interne à la fin de l’année 2021, qui a permis de découvrir l’opération anti-vaccins. L’enquête a également mis au jour d’autres messages sociaux et politiques qui étaient « très, très éloignés » de tout objectif militaire acceptable. Ce responsable n’a pas voulu en dire plus.

L’examen s’est intensifié l’année suivante, a déclaré le responsable, après qu’un groupe de chercheurs universitaires de l’Université de Stanford ait signalé dans un rapport public certains des mêmes comptes comme étant des robots pro-occidentaux. L’examen de haut niveau du Pentagone a été rapporté pour la première fois par le Washington Post qui a également rapporté que l’armée avait utilisé de faux comptes de réseaux sociaux pour contrer le message de la Chine selon lequel le Covid provenait des États-Unis. Mais le rapport du Post n’a pas révélé que le programme avait évolué vers la campagne de propagande anti-vax découverte par Reuters.

Le haut responsable de la défense a déclaré que le Pentagone avait annulé certaines parties de l’ordonnance d’Esper de 2019 qui permettait aux commandants militaires de contourner l’approbation des ambassadeurs américains lorsqu’ils menaient des opérations psychologiques. Les règles exigent désormais que les commandants militaires travaillent en étroite collaboration avec les diplomates américains dans le pays où ils cherchent à avoir un impact. La politique restreint également les opérations psychologiques visant à « envoyer des messages à une large population », comme celles utilisées pour promouvoir l’hésitation à la vaccination pendant la pandémie du Covid.

L’audit du Pentagone a conclu que le principal sous-traitant de l’armée chargé de la campagne, General Dynamics IT, avait utilisé des méthodes bâclées et pris des mesures inadéquates pour cacher l’origine des faux comptes, a déclaré une personne ayant une connaissance directe de l’étude. L’examen a également révélé que les chefs militaires ne maintenaient pas suffisamment de contrôle sur les sous-traitants des opérations psychologiques, a déclaré la personne.

Un porte-parole de General Dynamics IT a refusé tout commentaire.

Néanmoins, les efforts de propagande clandestine du Pentagone devraient se poursuivre. Dans un document stratégique non classifié l’année dernière, de hauts généraux du Pentagone ont écrit que l’armée américaine pourrait miner des adversaires tels que la Chine et la Russie en utilisant « la désinformation diffusée sur les réseaux sociaux, de faux récits déguisés en informations et des activités subversives similaires [pour] affaiblir la confiance sociétale en sapant les fondements de gouvernements. »

Et en février, le sous-traitant ayant travaillé sur la campagne anti-vax – General Dynamics IT – a remporté un contrat de 493 millions de dollars. Sa mission : continuer à fournir des services d’influence clandestine pour les militaires.

Source : Reuters, Chris Bing, Joel Schectman – 14-06-2024

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Commentaire recommandé

Ke20 // 10.08.2024 à 08h39

Bon bon bon …. Reuters concernant le Covid et le vaccin n’est évidemment pas objectif. Reuters a un président d’honneur ou un truc comme ça qui est ….. premier actionnaire privé de pfizer…. ( quoi ? Complot ? Rhoooooo)

Par contre plus proche de nous , sont sortis les rki files en Allemagne . Aura-t-on droit un jour à un article sur ces révélations qque peu éclairantes ???

5 réactions et commentaires

  • Ke20 // 10.08.2024 à 08h39

    Bon bon bon …. Reuters concernant le Covid et le vaccin n’est évidemment pas objectif. Reuters a un président d’honneur ou un truc comme ça qui est ….. premier actionnaire privé de pfizer…. ( quoi ? Complot ? Rhoooooo)

    Par contre plus proche de nous , sont sortis les rki files en Allemagne . Aura-t-on droit un jour à un article sur ces révélations qque peu éclairantes ???

  • vercingétorix // 10.08.2024 à 09h05

    Article de désinformation pour faire croire que le soit disant vaccin avait une quelconque utilité ou une efficacité, alors qu’il était toxique et même qu’il favorisait la contamination en diminuant les défenses immunitaires . Décidément, les labos et leurs propriétaires ont de la suite dans les idées . ils veulent programmer d’autres campagnes de vaccination tout aussi inutiles et toxiques et il faut donc justifier la dernière anti-covid pour regagner la confiance du peuple des incultes en matière médicale.
    Le monde est aux mains de puissants milliardaires et les journaux et les médias aussi. Le mensonge et la manipulation sont partout pour abêtir les humains et créer de la confusion et de la résignation pour qu’ils se soumettent aux exigences d’un état corrompu .Où va le monde quand il n’y a plus le respect de l’autre? C’est la confiance entre les hommes qui permet la coopération et aussi le respect de principes comme celui de la recherche de la vérité qui a créé les civilisations . Actuellement on fait tout le contraire.

    • un citoyen // 10.08.2024 à 11h46

      « Article de désinformation pour faire croire que le soit disant vaccin avait une quelconque utilité ou une efficacité, alors qu’il était toxique et même qu’il favorisait la contamination en diminuant les défenses immunitaires . »
      Pourriez-vous approfondir ce point, en l’occurrence d’où vous vient cette affirmation?
      Mon avis est qu’Il y a en effet d’énormes mensonges et beaucoup de manipulations en géopolitique, mais qu’il n’y a pas que des mensonges et des manipulations. La grande difficulté est de trier les informations de façon à essayer de voir juste ou au mieux.

  • Lt Briggs // 10.08.2024 à 09h57

    « de hauts généraux du Pentagone ont écrit que l’armée américaine pourrait miner des adversaires tels que la Chine et la Russie en utilisant « la désinformation diffusée sur les réseaux sociaux, de faux récits déguisés en informations et des activités subversives similaires [pour] affaiblir la confiance sociétale en sapant les fondements de gouvernements. » »

    On peut compter sur l’appareil de sécurité américain pour miner et désagréger convenablement les sociétés des pays tiers dans la mesure où il réussit ça parfaitement dans son propre pays. L’opération de dénigrement du vaccin chinois n’est que le pendant contemporain de la campagne de diffamation orchestrée dans les années 1960 par le FBI à l’encontre de Martin Luther King et d’autres leaders de minorités trop remuantes. Ces opérations très sensibles ne peuvent être menées sans l’aval des plus hautes autorités politiques. Les évoquer, sans même parler d’enquêter, c’est forcément faire le jeu de l’ennemi. En toute logique, on parle plus volontiers dans les médias atlantistes des fermes à trolls russes que du Centre d’opérations psychologiques de l’armée américaine basé à Tampa, le second ne semblant pourtant pas moins actif ni moins bien doté que les premières.

  • Koui // 10.08.2024 à 14h05

    Les américains et les Israéliens sont les rois de la propagande sur les réseaux sociaux et les médias. Ils n’ont aucun scrupules que ce soit à propos des vaccinations ou de quoi que ce soit d’autre. Les russes et les chinois ne sont que des amateurs qui tentent d’égaler les pros. Mais c’est seulement de leurs médiocres tentatives dont on nous parle dans les médias. Nous vivons dans un monde informationnel basé sur le mensonge. La percée de tiktok et le rachat de tweeter par Musk ont alarmé les maîtres de la maison blanche car ils craignaient de perdre le contrôle de la narrative. L’opposition au massacre de Gaza a beaucoup profité de la liberté de diffusion sur tiktok qui a permis aux jeunes d’accéder aux images des massacres en temps réel.

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