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Le piège de Bolton : l’Iran présenté comme une menace nucléaire pour nous détourner de son projet occulte. Par Alastair Crooke

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Source : Strategic Culture, Alastair Crooke, 27-05-2019

Alastair Crooke

Le 27 mai 2019

© Photo: Flickr.com / usembassyta

Le président Poutine avait raison lorsqu’il prévoyait que les actions américaines qui ont forcé l’Iran à manquer à ses obligations envers le PAGC [Accord Global sur le Nucléaire Iranien,NdT] seraient rapidement oubliées – et c’est le cas – et que le « récit » américain dominant serait totalement tourné contre l’Iran (ce qui se confirme).

John Bolton a activé son « piège », ce qui conduira inévitablement à des tensions entre l’Iran et les États-Unis : il a inversé le paradigme du projet du « Grand Israël » (l’accord du siècle), qui exige l’émoussement de l’opposition iranienne, en celui de la « menace » d’une éventuelle capacité iranienne de « break out » [temps nécessaire à l’Iran pour parvenir à l’arme nucléaire, NdT], l’Iran étant effectivement forcé d’accumuler de l’uranium enrichi (même à 3.67%).

C’est précisément en retirant les « dérogations » américaines permettant à l’Iran de rester dans les limites strictes du PAGC sur la détention d’uranium et d’eau lourde (d’Arak) par l’Iran, en sanctionnant l’exportation de tout surplus iranien (une obligation du PAGC), que Pompeo et Bolton ont rendu intentionnellement inévitable un manquement aux obligations. Et dans la perspective d’un manquement iranien (et de la réponse de l’Iran qui menace d’aller vers des niveaux d’enrichissement plus élevés), l’équipe de Trump a réécrit « l’histoire » comme celle de l’Iran courant après l’armement nucléaire.

En quoi cela sert-il l’objectif de Pompeo et Bolton de pousser l’Iran dans ses retranchements ? Pour comprendre cela, il faut revenir à la doctrine fondamentale d’Albert Wohlstetter de la Rand Corporation (en 1958), selon laquelle il n’y a et ne peut y avoir aucune différence matérielle entre l’enrichissement de l’uranium à des fins pacifiques ou militaires. M. Wohlstetter a déclaré que les processus étaient identiques dans les deux cas et que, pour mettre fin à la prolifération, des États (peu fiables) comme l’Iran ne devaient pas être autorisés à enrichir, ce qui revient à interdire tout programme nucléaire.

Cette « doctrine » de Wohlstetter sous-tend tous les arguments enflammés qui ont conduit au PAGC. Obama s’est finalement rangé du côté de l’Iran pour lui permettre un faible enrichissement, avec une surveillance internationale – dans un accord qui garantissait que l’Iran serait à au moins un an de sa capacité de « break out » (c’est-à-dire qu’il lui faudrait plus d’un an pour passer à la fabrication de matériel enrichi suffisant à la fabrication d’une bombe).

Pompeo et Bolton ont effectivement décidé unilatéralement que l’Iran ne pourrait avoir qu’un enrichissement de 0%. Et la presse occidentale a repris le cri de la « menace » renouvelée du « break out » iranien. Soyons clairs – c’est exactement la situation dans laquelle Bolton veut que l’Iran se retrouve. Il a sapé le seul compromis qui avait stoppé cette marche en avant vers une « solution » militaire imposée par les États-Unis, sous la menace d’une action militaire imminente de la part d’Israël. Et la thèse de Wohlstetter, qui a encore beaucoup d’adeptes aux États-Unis, n’offre pas de « sortie » à la montée des tensions.

Soyons clairs: il n’y a eu aucune « menace » de prolifération de la part de l’Iran, qui s’est conformé au PAGC, comme l’AIEA [Agence internationale de l’énergie atomique, NdT] l’a vérifié à plusieurs reprises, jusqu’à ce que les États-Unis rendent littéralement impossible le respect des obligations en retirant les dérogations mêmes qui rendent possible ce respect. C’est ce qu’a dit le président Poutine. Les origines du problème seront maintenant noyées sous les clameurs à propos de la prolifération.

Pourquoi Pompeo et Bolton tiennent-ils tellement à ce projet pour acculer l’Iran ?

Eh bien, qui le pousse ? Qui est derrière tout ça ? L’électorat clé – pour Trump – est sa base évangélique (un Américain sur quatre se dit évangéliste). C’est elle qui a insisté pour que l’ambassade américaine s’installe à Jérusalem ; elle a soutenu l’affirmation de Trump de la souveraineté israélienne sur le Golan ; elle a soutenu le rattachement des colonies israéliennes ; et elle était derrière l’exigence que les États-Unis abandonnent le PAGC. Mais par-dessus tout – et elle se sent vraiment renforcée par ce qu’elle a pu accomplir – maintenant, elle se tourne vers Trump, enfin, pour la réalisation d’un Grand Israël (biblique).

Trump n’est pas évangélique (il est presbytérien par son éducation), mais il s’est rapproché au fil des ans de l’aile évangélique et a donné des signes qu’il croit que la réalisation d’un Grand Israël mettrait enfin un terme au conflit au Moyen-Orient et apporterait une paix durable dans la région. Ce serait son héritage.

S’il est vrai que Trump ne cesse de répéter (peut-être avec sincérité) qu’il ne veut pas la guerre, le fait de créer un Grand Israël, néanmoins, n’est pas un remaniement immobilier mineur qui transférerait les Palestiniens vers un « logement » alternatif, de sorte que son projet israélien puisse se développer et s’étendre dans un Grand Israël. Laurent Guyénot, spécialiste des études bibliques, écrit que ce projet possède une autre dimension, souvent négligée, mais très significative:

« Le sionisme ne peut pas être un mouvement nationaliste comme les autres, parce qu’il résonne avec le destin d’Israël tel qu’il est décrit dans la Bible… Il est peut-être vrai que Theodor Herzl et Max Nordau ont sincèrement voulu qu’Israël soit « une nation comme les autres »… [Mais l’affirmation] que le sionisme est biblique ne signifie pas qu’il est religieux ; pour les sionistes, la Bible est à la fois un « récit national » et un programme géopolitique, plutôt qu’un livre religieux (il n’existe en fait pas de mot pour « religion » en hébreu ancien). »

« Ben Gourion n’était pas religieux ; il n’allait jamais à la synagogue et mangeait du porc au petit déjeuner. Pourtant, il était intensément biblique. Dan Kurzman, [le biographe de Ben Gourion] qui le surnomme « la personnification du rêve sioniste », croyait [néanmoins] fermement en la théorie de la mission, disant explicitement : « Je crois en notre supériorité morale et intellectuelle, en notre capacité à servir de modèle pour la rédemption du genre humain. »

« Dix jours après avoir déclaré l’indépendance d’Israël, [Ben Gourion] écrit dans son journal : « Nous briserons la Transjordanie [Jordanie], bombarderons Amman et détruirons son armée, puis la Syrie tombera, et si l’Égypte continue à se battre, nous bombarderons Port Saïd, Alexandrie et Le Caire ». Puis il ajoute : « Ce sera une vengeance pour ce qu’ils (les égyptiens, les araméens et les assyriens) ont fait à nos ancêtres pendant les temps bibliques ». »

C’est à partir de ce point que Bolton et Pompeo détournent délibérément l’attention en lançant une fausse piste de « break out » nucléaire. Le projet de réaliser le Grand Israël – résonance d’un destin métaphysique et qui évoque un statut spécial, comme lorsque « toutes les nations » rendront hommage « à la montagne de Yahvé, à la maison du dieu de Jacob », lorsque « la Loi sortira de Sion et la parole de Yahvé de Jérusalem » – est une musique aux oreilles des sionistes chrétiens, car ils croient précisément que c’est ce qui accélérera le retour du Messie et rapprochera l’Enlèvement [lorsque selon la Bible, Jésus reviendra du ciel pour prendre ceux qui ont été ses fidèles disciples pour qu’ils restent éternellement avec lui, NdT].

Bien sûr, tout projet de ce type – implicite ou explicite – pourrait se heurter à l’opposition d’un État-civilisation comme l’Iran, avec sa propre métaphysique très puissante, mais divergente. Pour que le Grand Israël se réalise, l’opposition iranienne au projet israélien d’« élection divine » doit être freinée.

Bolton n’est pas un évangélique, mais il est étroitement lié à la droite israélienne. Ben Caspit, l’un des principaux commentateurs israéliens, développe :

« Les États-Unis n’ont pas l’intention d’envahir l’Iran », a précisé [ma] source israélienne, « mais les Iraniens essaient de signaler aux Américains que [toute escalade]… pourrait causer de graves dommages aux intérêts américains et à un coût plus élevé que ce que le régime de Saddam Hussein a pu générer… »

« La prise de distance de Netanyahou par rapport à l’escalade de la tension s’explique par [sa comparution] devant une commission du Congrès dans les jours précédant l’invasion de l’Irak pour avoir prétendu que Hussein tentait de fabriquer des armes nucléaires et que le renversement du régime en Irak allait maîtriser l’Iran et créer davantage de stabilité dans tout le Moyen-Orient. L’histoire a prouvé que toutes les prédictions de Netanyahou étaient fausses… Maintenant, Netanyahou tente de mettre une sourdine, de sorte qu’on ne le considère pas comme la personne qui fait pression sur les Américains pour lancer une attaque militaire contre l’Iran. Il n’est pas du tout certain qu’il réussira.

« Israël tente maintenant de minimiser son soutien à la position du conseiller américain pour la sécurité nationale, John Bolton, qui préconise un conflit direct avec les iraniens et est donc considéré comme le plus belliciste de l’administration. Selon une source qui a travaillé avec Netanyahou sur des questions militaires pendant des années et qui a parlé sous couvert d’anonymat, « Il va de soi qu’à huis clos, Netanyahou prie pour que Bolton réussisse à convaincre le président de lancer une attaque militaire contre l’Iran, mais cela ne doit pas trop se voir. Il ne peut pas être associé à cette approche, surtout qu’il a déjà été sous le feu des critiques pour avoir été la personne qui a fait pression sur les États-Unis pour envahir l’Irak ». Jérusalem observe le conflit entre le ton conciliant actuel du président Donald Trump, qui l’amène à éviter l’aventurisme militaire américain inutile, et l’approche plus belliqueuse de Bolton. On craint que Trump montre les premiers signes de faiblesse dans cette guerre des nerfs avec les iraniens et finisse par se désintéresser et baisser la pression. »

En octobre 2003, s’est tenu un « Sommet de Jérusalem », auquel ont participé trois ministres israéliens par intérim, dont Benjamin Netanyahou, ainsi que Richard Perle – un ancien collègue de John Bolton – en tant qu’invité d’honneur. Une déclaration a été signée qui reconnaît « l’autorité spéciale de Jérusalem pour devenir un cœur de l’unité mondiale » et professe : « Nous croyons que l’un des objectifs de la renaissance d’Israël, inspirée par Dieu, est d’en faire le centre de la nouvelle unité des nations, qui conduira à une ère de paix et de prospérité, comme l’ont annoncé les prophètes. »

Il ne s’agit donc pas seulement d’une lutte abstraite sur la doctrine nucléaire. L’escalade contre l’Iran sert plutôt de camouflage pour un conflit civilisationnel et métaphysique beaucoup plus profond. L’Iran, bien sûr, le sait. Et Poutine, bien sûr, avait raison de craindre que l’absence de l’Iran lors de la signature du PAGC devienne une arme contre l’Iran, mais il savait aussi que l’Iran n’avait guère le choix. Rester assis passivement – pendant que Trump compressait « jusqu’à ce que les pépins sortent » – n’était tout simplement pas une option. [Pépins sortent : expression britannique reprise par Bolton pendant une conférence de presse au sujet de l’Iran, NdT]

Source : Strategic Culture, Alastair Crooke, 27-05-2019

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

M.Smith // 02.09.2019 à 06h56

Le Grand Israël ! Quelle dangereuse plaisanterie.
En quoi un récit mythologique (mais aussi historique) pourrait justifier un accaparement de terre ? A ce titre nous pouvons tous poser nos revendications, l’Italie redevient la Grande Grèce, … et surtout les états-uniens émigrent pour redonner le territoire aux tribus amérindiennes.

Il y a un fanatisme israélien, ou juif, comme il y a un fanatisme musulman, …
Cela concerne une minorité de la population, comme tout extrêmisme, mais une minorité proche des pouvoirs.

25 réactions et commentaires

  • M.Smith // 02.09.2019 à 06h56

    Le Grand Israël ! Quelle dangereuse plaisanterie.
    En quoi un récit mythologique (mais aussi historique) pourrait justifier un accaparement de terre ? A ce titre nous pouvons tous poser nos revendications, l’Italie redevient la Grande Grèce, … et surtout les états-uniens émigrent pour redonner le territoire aux tribus amérindiennes.

    Il y a un fanatisme israélien, ou juif, comme il y a un fanatisme musulman, …
    Cela concerne une minorité de la population, comme tout extrêmisme, mais une minorité proche des pouvoirs.

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    • Jean-Do // 02.09.2019 à 08h54

      Le fanatisme de nombre de sionistes n’est hélas pas une minorité mais bien la majorité, au pouvoir de surplus. Les juifs dans le monde sont notablement moins touchés par cette folie mais « sur site », c’est bien différent.

      L’auteur de l’article parle des fantasmes de destructions de Ben Gourion. Cette idéologie touche tout Israël, de la gauche à la droite, extrême-droite en tête: tout ceux qui affirment et croient en un Eretz Israël, un Israël de la Méditerranée au Jourdain comme le prétend une certaine lecture de la Bible, tout ceux qui ont voté l’annexion du Golan, de la Cisjordanie, tout ceux qui s’opposent à l’existence de la Palestine en tant qu’état, tout ceux là sont fanatiques et nous mènent droit au désastre.

        +50

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    • Chris // 02.09.2019 à 10h19

      Je reposte mon commentaire en maquillant le dit mot honni.
      En effet, le projet s.oni.te mené par Israël n’est que la réponse au Califat musulman et s’inscrit dans la volonté de puissance de la civilisation occidentale.
      Dire que cette lutte de soumission dure depuis des siècles (destruction et partage de l’empire ottoman au 19 et 20e siècle) et à laquelle nous, la France, avons pris part dès les croisades qui sonnèrent la charge, à peine relevée et constituée des décombres de l’empire romain !
      On ne mesure pas assez la nature et origine historique des conflits actuels : vertigineux.
      Merci à Alastair Crook de nous le rappeler.
      « En quoi un récit mythologique (mais aussi historique) pourrait justifier un accaparement de terre ? » Parlons plutôt d’un projet « géopolitique civilisationnel » lequel dure depuis la nuit des temps, comme l’explique l’auteur.
      Note : Je comprends à présent pourquoi cette bizarrerie (qui n’en est plus une!) à qualifier la religion catholique romaine et ses branches protestantes de « judéo-chrétienne » : un concept qui n’apparait qu’au milieu du 20e siècle, mais déjà ébauché à son début (Balfour). Parce que Rome (et ses succursales) s’est aligné sur le projet « Grand Israël », soutenu et financé par les puissants sponsors AIPAIC et autres Européens, qui eux, ont confortablement survécu aux persécutions de la Shoa et en ont même tiré bénéfice en jouant le registre de la victimisation.
      Intéressant. Je n’avais pas envisagé cet aspect alors que ça crève les yeux !

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    • Arkhenes // 02.09.2019 à 11h08

      Et j’ajouterai que, si des Irlandais venait détruire ma maison à coups de bulldozers au motif que la Picardie était Celte il y a deux mille ans, il serait pas illégitime que je sorte ma fronde.

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  • calal // 02.09.2019 à 08h28

    et bien sur tout ca passera par l’ONU et le respect du droit international.
    Et on veut creer de nouvelles institutions internationales pour le climat alors que les anciennes ne sont pas respectees.tout ca ce n’est pas la meme regle pour tous mais bien un systeme de deux poids deux mesures,un pour le fort ,l’autre pour le faible.
    Elections legislatives en septembre en israel,action de trump, des russes,des differents proxys: on va voir ce qui va se passer.

      +9

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  • max // 02.09.2019 à 09h07

    Il est simplement en train de dire que l’Iran doit respecter l’accord sur le nucléaire alors que les USA ne le respectent pas.
    C’est avec un argumentaire comme celui-ci que des pays ayant justement renoncé a l’arme atomique ont été détruit souvent par ceux-là même qui les avaient encouragés.
    Certes pas toujours besoin de l’arme atomique, des missiles de la bonne portée et de la bonne précision peuvent suffire quand il s’agit de frapper des cibles fixes.
    Si Kadafi et Saddam Hussein avaient eu des sous-marins lance-missiles même sans têtes atomiques capables de frapper les centrales nucléaires Françaises et Britanniques, ils seraient sans doute encore de ce monde.
    Mais la solution ultime, les israéliens l’ont montré, ce sont des sous-marins lance-missiles toujours en patrouilles et avec des têtes atomiques.
    Les iraniens se sont désengagés de leur obligation mais après les USA, les engagements étant réciproques, le non-respect de l’un entraine celui de l’autre.
    Comme le dit le dicton, avec des conseillers comme Alastair Crooke, pas besoin d’ennemi.

      +27

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    • Haricophile // 02.09.2019 à 16h39

      Tout a fait, entre autres, Hitler a son époque avait déjà produit quelques accusations comme ça.

      Agresser une victime tout en essayant de convaincre l’entourage que la victime est coupable, dans le civil on appelle ça la perversion narcissique. C’est fou à quel point tous les plus grands salopards de la planète mette comme énergie pour se « blanchir » et paraître respectables.

      Accuser les autres de ne pas respecter le pacte qu’on a soi même déchiré et piétiné, ce n’est qu’une agression ouverte sous couvert de procédés dégueulasse, ou une déclaration unilatérale de guerre d’agression dont on refuse de porter la responsabilité. Un procédé d’ignoble lâche au mieux.

      Bref, ça discrédite totalement l’auteur de l’article, je n’ai même pas lu la suite, c’est une perte de temps.

        +9

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  • Arcousan09 // 02.09.2019 à 10h15

    Au départ il fallait que les USA (état voyou parmi les voyous) prouvent que l’Iran fabriquait la bombe et au fil du temps renversement il fallait que l’Iran prouve qu’il ne fabriquait pas la bombe …
    Un accord sur le nucléaire est signé y compris par USA et Iran sur le nucléaire.
    Unilatéralement les USA dénoncent leur signature et le responsable désigné de ce coup de Jarnac c’est l’Iran.

    Avec le nombre de peroxydés qui accèdent au pouvoir sur la planète la vitrification est en bonne marche ….

      +26

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  • Daniel Menuet // 02.09.2019 à 10h17

    Je ne comprends pas comment il est possible de garder dans un gouvernement de tels va-t’en guerre qui se basent sur des fariboles pour justifier leurs guerres !!!
    Le plus connu est bel est bien Tony Blair et la guerre en Irak !
    On dirait que depuis, ces néo-conservateurs veulent tous écrire la même histoire : une guerre entre les peuples qui ne nuit pas aux intérêts financiers (bien au contraire).
    https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/tony-blair-et-les-mensonges-de-la-guerre-d-irak_1809282.html

      +15

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  • Chris // 02.09.2019 à 10h44

    La bataille n’est pas gagnée… ni même la guerre, malgré toute la puissance militaire américaine essaimée dans des centaines de bases à travers le monde et ses coups tordus.
    Même des petits (et grands) pays comprenant les enjeux actuels (multipolarité sous l’impulsion sino-russe qualifiée de « révisionniste », c’est-à-dire qui conteste la suprématie civilisationnelle anglo-saxonne), trainent des pieds et refusent l’installation de nouvelles bases.
    Et ce ne sont pas les subites cajoleries de Macron envers la Russie qui changeront quoi que ce soit. Poutine a très bien compris le jeu et fut très clair en 2007 puis à nouveau en 2018 en présentant ses super armes.
    Et coup de maitre : avec le S-400, la Turquie devient l’unique pays membre de l’OTAN disposant du dispositif anti-aérien le plus performant du monde et de l’avion furtif le plus avancé, actuellement disponible à l’exportation, le F-35 américain. Et si le F35 n’est plus disponible… le Soukhoï Su-35 le remplacera avantageusement, tant en prix que performances.

      +8

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    • martin // 02.09.2019 à 17h35

      Erdogan est allé déguster une glace avec Poutine suite aux deux ou trois petites tapes que lui ont infligés les russes dans la poche d’Idlib. Depuis, les discussions entre la Turquie et la Russie ne portent plus sur la livraison-construction de Sukhoi 35, mais de Sukhoi 57 (35+22, suivez mon regard). Moscou sanctionne tout en offrant des opportunités. C’est son style de jeu, et c’est magistral. Les Russes cherchent à amener la Turquie, toujours très agitée comme on peut le comprendre au vu sa position géopolitique, à préférer le calme et la coopération.

        +8

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      • Jaaz // 03.09.2019 à 14h14

        Parce que vous croyez que la TR avait pour projet insensé de se maintenir à Idlib, dans les circonstances que l’on sait? Entre ce qu’il se passe sur le terrain, ce qu’il se passe en coulisse, et ce qui est rapporté par on-ne-sait-qui…

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    • Catalina // 02.09.2019 à 19h16

      Désolée mais le F35 n’est pas du tout au point, et comme les USA ne respectent rien, ils vont le produire en série alors qu’il n’est pas terminé et ne le sera sans doute jamais. Ce « machin »est un gouffre financier qui enrichit des voyous américains.

      https://www.pogo.org/investigation/2019/03/f-35-far-from-ready-to-face-current-or-future-threats/

      Les derniers tests le confirment : Le F-35 reste loin d’être apte au combat

        +7

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  • Sandrine // 02.09.2019 à 10h48

    Je me demande dans quelle mesure cet enrobage mythologique ( destin biblique, blabla) ne cache pas des impératifs beaucoup plus prosaïques. L’Iran et Israel ne sont peut-etre pas si irréconciliables que ça et l’Iran est peut-être moins une menace pour Israel que pour l’Arabie Saoudite.
    Je ne crois d’autre part qu’à moitié à cet histoire de fanatisme religieux des évangélistes. Comme bien souvent, la religion n’est qu’un prétexte qui permet de « souder les troupes ». La naissance d’Israël, au-delà du nationalisme juif, a été avant tout un projet porté par les britanniques à une époque où l’obsession de l’empire était chez eux à son comble. L’intérêt actuel des élites aux pouvoir aux USA est peut-être moins d’accélérer la venue du Messie que d’empêcher un rapprochement entre l’Iran et Israël.

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  • antiwars // 02.09.2019 à 11h58

    Ce n’est pas mieux chez nous:

    Le gouvernement profond impose-t-il à Macron un atlantisme intégriste?

    http://www.lecourrierdesstrateges.fr/2019/09/01/le-gouvernement-profond-impose-t-il-a-macron-un-atlantisme-integriste/

      +4

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    • M.Smith // 02.09.2019 à 14h08

      Comme dit le proverbe gaulois :
      « Parole de Macron vaut parole de larron. »
      Je ne crois pas en Macron ni en sa parole, pas plus dans son désir de rapprochement avec la Russie que dans sa critique d’un état profond (Ça me rappelle celle qu’il faisait des médias français).

        +19

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    • martin // 02.09.2019 à 17h54

      Pour ne rien dire de la Grande Foi Européenne qui est venue, comme le montre Emmanuel Todd, combler opportunément le vide anxiogène que l’effondrement final du christianisme, au tournant des années soixante, a créé dans les subjectivités. Le démocrate-chrétien que fût Jacques Delors est sur ce point l’Idéal-Type.

        +4

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    • Jérôme // 03.09.2019 à 10h05

      @antiwars : l’article dont vous nous indiquez le lien est très intéressant mais comporte plusieurs erreurs.

      Primo je ne crois pas une seconde que Macron soit contrarié par son État profond atlantiste. Macron est un des membres de l’Etat profond atlantiste.
      Le problème des atlantiste européens, c’est qu’ils sont contrariés depuis que leur hégémon états-unien est présidé par Trump et sa clique de nationalistes impérialistes rooseveltiens (Teddy, pas Franklin), parce que nos atlantiste d’européens sont des globalistes comme le parti démocrate et comme l’aile non trumpiste du parti républicain aux USA. Ils voulaient Clinton comme impératrice.

      Secundo ce n’est pas depuis quelques décennies seulement que l’Etat profond français est dominé par des élites atlantistes. Cela remonte à 1918 et cela a commencé avec rien moins que Foch qui a sacrifié les intérêts vitaux de la France sur l’autel de l’alliance américaine. Les élites de Vichy étaient déjà atlantistes tout comme Monnet. Roosevelt et l’essentiel de l’Etat profond US étaient anti gaullistes parce que De Gaulle c’était l’indépendance de la France. La seule tentative de rétropédalage, ça a été 1958-1969 et ils ont eu sa peau politiquement avec l’ambassade US qui finançait et soutenait les oppositions non communistes exactement comme en appui des révolutions de couleur à Kiev ou à Hong-Kong.

      Tertio, quand des hauts fonctionnaires sont au mieux insubordonnés (pour ne pas dire au service d’intérêts étrangers), on ne les mets pas dans un placard doré. On les licencie pour faute lourde, et le cas échéant on engage au surplus contre eux des poursuites pénales.

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  • martin // 02.09.2019 à 17h16

    Pour moi, le but des faucons est toujours le même. Il faut déstabiliser l’Iran pour contrôler l’Asie centrale et se donner ainsi des moyens d’action sur la Russie et la Chine. Obama avait développé un plan de type Nixon en ramenant l’Iran vers l’Ouest à travers l’accord sur le nucléaire, mais Bolton et ses alliés ont enterré ce plan. Les stratégies particulières des puissances locales doivent être jugées à l’aune de ce Grand Jeu, attendu qu’aucune ne peut parvenir à ses fins sans l’aide de la puissance US. C’est la partie globale, tout le reste est local. Cependant, les dispositifs russe et chinois semblent aujourd’hui trop solides pour que ce plan puisse espérer connaître le succès.

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  • frederick // 03.09.2019 à 00h09

    pour rappel,l accord 5+1 n etait pas engageant pour les états-unis. s en retirer ne brise pas leur parole, au sens strict, c est juste immoral et trompeur mais conforme à la latitude autorisée par le texte.

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    • Serge WASTERLAIN // 03.09.2019 à 07h09

      Vous devriez relire l’accord 5+1 et vous verrez qu’il est bel et bien contraignant pour les parties signataires. Vous y lirez également que l’article 16 et surtout l’article 26, moins engoncé, libèrent l’Iran de ses engagements si l’une des parties ne respecte pas tout ou en partie les siens.
      Il est donc faut de dire que l’Iran ne respecte plus l’accord 5+1, il ne fait que de l’appliquer !

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  • Jérôme // 03.09.2019 à 08h30

    Cet article évoque un peu rapidement le cœur du problème : le super État-voyou que sont les USA.

    Les USA ont été fondés par les talibans des dérives sectaires du christianisme. Et chez eux, pas de réforme moderniste des fondements philosophico-religieux du pays. La véritable constitution du pays, ce n’est pas le texte de 1787 mais la Bible. Ils sont là cité sur la colline, et tout le baratin.

    Il n’y a donc pas de partenaire égal, pas de compromis possible sinon temporairement pour des raisons tactiques avant de repartir de plus belle à l’attaque.

    Pourquoi ? Parce que c’est dans leur nature comme dans celle du scorpion de la fable.

    Comprendre cela est le préalable indispensable à toute politique étrangère. Confère les propos de Mitterrand à Benhamou dans son ouvrage : le dernier Mitterrand.

    « La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort. »

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  • Manant // 03.09.2019 à 12h52

    C’est la première fois, il me semble, qu’une voix autorisée, ex-agent du MI6, il faut le rappeler, énonce le projet messianique animant la stratégie occidentale depuis la fin de la 1ère GM qui mit un terme à l’axe Allemagne-Turquie-Bagdad (chemin de fer); c’est-à-dire l’utilisation du « judéo-christianisme » comme arme de contrôle du P.O , zone charnière entre les continents et les blocs (le pétrole sera découvert que peu après). La question qui se pose, dès lors, est la suivante : est-ce le début de la révision de cette stratégie ? Etant donné : 1- la montée en puissance de l’Iran; 2- la progression de l’influence de la Russie et de la Chine; 3- la défection de la Turquie qui s’esquisse et du Pakistan qui est déjà effective ? Faut-il tout perdre pour le « Grand Israel », et pour les rêves de domination occidentale qui vont avec ?

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  • rolland // 03.09.2019 à 20h02

    Et bien j’aurai pour ma part tendance à me fier à cette période qui voit de plus en plus de vérités et de révélations arriver aux yeux et aux oreilles de tous (..la réelle magie d’internet ), qui veut que le nombre représentant la force doit maintenant et dans les années à venir reprendre la politique et la gestion de « la communauté » en main pour entrevoir un autre avenir que celui qui se présente.
    A l’humanité, occidentale en premier lieu, de faire enfin preuve de bon sens en réussissant à voir les choses telles quelles sont puis de cesser d’offrir toute latitude aux (ir)responsables qui nous dirigent afin que nos priorités s’orientent, il serait temps, vers les questions essentielles, existentielles.
    Bien sûr la patiente reste de rigueur mais la meilleure façon de sortir de tout ça par le haut est d’y croire plus que tout et d’oeuvrer à son niveau pour que chacun ne puisse plus ignorer les enjeux qui sont et seront les notres aujourd’hui et demain car le nombre concerne même les plus inconscients…..il serait donc sérieux de croire réellement enfin à tous ceux qui nous entourent pour être capables de défendre leurs intérêt et ceux de tous.

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  • Julien // 04.09.2019 à 10h52

    Le grand Israel ce projet réel dénoncé depuis des années par les « complotistes ». parceque oui, il y a encore quelques années on a décidé que c’était complotiste alors qu’en fait non, ce projet existe et est mis en oeuvre en ce moment même avec l’aide des USA en détruisant méthodiquement les pays proches et frontaliers d’israel, sous couvert de lutte contre le terrorisme (qu’ils ont eux même créer) et d’instauration de la démocratie (qu’ils n’ont eux même jamais pratiqué). La seul entité qui profite allégrement de ceci c’est Israel et personne d’autre. La question c’est : Est ce que l’idéologie s.oni.te (on a pas le droit de le dire) est vraiment « bonne » ou totalement mortifère ? la réponse à cette question résume totalement la mentalité des dirigeants Israéliens et d’une partie de leur peuple : C’est nous les plus forts, c’est nous les meilleurs, toi tu n’es rien, on a le droit de tout y compris de vie ou de mort sans que PERSONNE ne puisse nous condamner, tout en distillant cette mentalité en occident en continuant à se victimiser comme ils le font depuis 80 ans maintenant.

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