Source : ACRIMED, Blaise Magnin, Henri Maler
Parmi les questions qui traversent les débats publics contemporains, celle du « pouvoir des médias » est particulièrement mal et confusément posée. Derrière cette notion de « pouvoir des médias », jamais précisément définie, deux théories fondamentalement contradictoires du rôle et du poids des médias dans le monde social cohabitent au gré des conjonctures, sans s’affronter nécessairement, et coexistent parfois par bribes dans les mêmes discours.
La notion de « 4e pouvoir », devenue une expression consacrée, sous-entend que les médias exercent effectivement un pouvoir quasi institutionnel de pivot du fonctionnement démocratique. Dans le même temps, les éditocrates, qu’ils soient pris en flagrant délit de parti-pris ou simplement intoxiqués par leur propre idéologie professionnelle, considèrent que les « informations » qu’ils produisent sont de fidèles miroirs, absolument neutres vis-à-vis des réalités qu’ils reflètent en toute objectivité, et qu’elles ne sauraient donc exercer aucun pouvoir.
Tout à l’inverse, une longue tradition théorique tend à considérer « les médias » comme le deus ex machina des sociétés modernes, capables de faire les élections et de défaire les régimes, de modeler « l’opinion » en s’immisçant dans les consciences qu’ils sont censés informer.
Autant d’interprétations qui charrient leur lot d’idées fausses et d’idées reçues, ainsi que de représentations implicites de la profession journalistique qu’il s’agit de déconstruire pour comprendre de quel type de pouvoir peuvent réellement se prévaloir médias et journalistes. Produit de l’observation et de la sociologie critique des médias [1], cette analyse des causes et de la portée des dérives de l’information est un préalable indispensable à la transformation nécessaire du monde médiatique.
1. Le mythe du 4e pouvoir
Un rôle allégué de ferment démocratique
Sorte de mythe positif de la profession journalistique, devenu un totem des sociétés démocratiques, la notion de « 4e pouvoir », met explicitement les médias sur le même plan que les institutions gouvernementales, parlementaires et judicaires. En tant qu’institution, les médias se voient conférer une double responsabilité au cœur du système démocratique puisqu’ils sont censés jouer à la fois un rôle :
– de « publicisation » [2], c’est-à-dire d’animation – pluraliste, indépendante et équitable, en principe du moins – du débat public et politique ;
– et surtout de contrôle des gouvernants – et de leurs abus.
Ce « pouvoir » serait par nature, de tous temps et en tous lieux, du moins dans les démocraties électorales, un « contre-pouvoir ». Dans ce schéma, les médiacrates s’arrogent à la fois le rôle de garants du bon fonctionnement des institutions et de rempart contre les dérives des gouvernants, mais aussi de protecteurs et de dépositaires principaux de deux des libertés les plus fondamentales que sont la liberté d’opinion et d’expression. Pour autant, comme nombre de mythes, celui-ci recèle quelques contradictions : les tenants du « 4e pouvoir » attribuent tantôt aux médias un miraculeux pouvoir qu’ils n’ont guère et tantôt refusent paradoxalement d’attribuer quelque pouvoir que ce soit aux informations qu’ils diffusent – en tant que représentations du monde –, pas plus qu’à eux-mêmes – en tant qu’acteurs du débat public et représentants de la classe dirigeante. Malheureusement, il s’en faut de beaucoup pour que la contribution médiatique à la vie publique corresponde un tant soit peu à cette construction séduisante.
Des médias loin d’être autonomes, des journalistes loin d’être indépendants
Certes les médias et les journalistes produisent et diffusent des informations (d’inégal intérêt) qui répondent, peu ou prou, au droit d’être informés. Qui oserait affirmer que le journalisme, du moins à ce titre, n’est pas utile ? Mais pour présumer que les médias constituent par eux-mêmes « un pouvoir », capable d’exercer une influence en propre et de réguler l’action des autres pouvoirs, encore faut-il qu’ils soient autonomes. Or c’est loin d’être le cas : la plupart des grands médias et des producteurs d’information (pris collectivement) se trouvent dans des situations d’interdépendance étroite à l’égard des pouvoirs politique et économique vis-à-vis desquels ils ne sont donc pas en position de jouer le moindre rôle de contre-pouvoir :
– À la fois associés et rivaux des responsables politiques pour la définition et le cadrage légitime du débat public, les éditocrates les plus en vue, adeptes d’un journalisme de commentaire et de prescription, apparaissent comme de véritables acteurs de la vie politique ; comme tels, ils ne sauraient prétendre à incarner le rôle d’arbitres impartiaux du débat public.
– Alors que l’élite des grandes rédactions fraye avec bonheur jusqu’à se confondre avec les élites politiques et économiques, et alors que la profession recrute presque exclusivement parmi les classes moyennes et supérieures [3], le choix et la mise en perspective des informations produites dans les médias dominants reflètent inévitablement des visions du monde et des préoccupations socialement très situées.
– La structure capitalistique de la plupart des médias les place dans une situation de dépendance économique et donc éditoriale vis-à-vis de leurs propriétaires qui se trouvent être le plus souvent des représentants de grands intérêts privés ; les grandes entreprises médiatiques finissent par constituer un secteur parmi d’autres du grand Monopoly capitaliste.
Enfin, force est d’admettre que le journalisme d’investigation et particulièrement le journalisme d’enquête sociale qui pourraient donner quelque consistance à l’idée de contre-pouvoir, sont loin de constituer l’ordinaire de la production journalistique. Les prendre pour modèles c’est oublier qu’ils s’épanouissent essentiellement aux marges de la profession.
Médias et propagande démocratique
La propagande n’existe pas que dans les dictatures. Dans les démocraties, elle ne prend pas le même caractère systématique et orchestré – et ne se renforce pas en s’appuyant sur la répression, voire la violence politique –, mais elle est non moins omniprésente. Le contrôle des contenus médiatiques est devenu un enjeu de luttes au sein des pouvoirs économiques et politiques. Une lutte si intense et un enjeu si stratégique que l’industrie des relations publiques, qui fournit armes et munitions, est devenue un secteur économique majeur. Et c’est ainsi que des armées de communicants et de « spin doctors », d’attachés de presse et de publicitaires, ainsi que les récits qu’ils bâtissent, sont devenus les filtres qui s’interposent désormais entre les journalistes et la réalité. La porosité de ces professions avec le journalisme est à cet égard particulièrement significative et inquiétante.
Analysant la « fabrication du consentement » [4] dans les démocraties, Noam Chomsky montre quels « filtres » (et non quelles conspirations) conditionnent la production de l’information et comment la réduction du pluralisme aboutit à une représentation consensuelle, aseptisée et épurée de l’information, quand elle n’est pas strictement propagandiste. Le poids et la force des sources institutionnelles (privées et publiques, capitalistes et étatiques) tendent à co-construire l’information dans les contextes routiniers. En cas de crise sociale ou de conflit militaire, notamment, le recours à des techniques de propagande et de désinformation contribue à transformer les médias en simples relais des pouvoirs constitués, sans qu’il soit nécessaire pour le comprendre de recourir à l’explication par des manipulations intentionnelles et concertées, dont il serait naïf de nier l’existence.
Mais si les médias ne constituent pas, par eux-mêmes, un « 4e pouvoir » ou un contre-pouvoir, quels sont les pouvoirs qu’ils exercent ?
2. Le fantasme récurrent de médias omnipotents
Les médias ne sont pas tout-puissants. Ils sont moins puissants qu’on ne le croit souvent. Et surtout ils n’exercent pas leur puissance comme on le croit communément.
La crainte du « viol des foules » [5]
Depuis le XIXe siècle, on assiste à la résurgence régulière, sous des formes plus ou moins nuancées, d’un même schème : inoculant leurs messages tels des « seringues hypodermiques » [6], les médias accèderaient clandestinement aux inconscients des lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs pour mieux les manipuler. Les médias seraient ainsi dotés d’un pouvoir de persuasion, de mobilisation et d’enrégimentement des masses qui les fait apparaître comme un moteur de l’histoire. Des interprétations qui naissent et retrouvent du crédit dans des configurations « politico-médiatiques » singulières :
– à la fin du XIXe siècle, avec le développement du roman populaire et de la presse à grand tirage concomitamment aux luttes pour le suffrage universel et les droits démocratiques ;
– dans l’entre-deux guerres, avec les usages propagandistes de la radio et du cinéma par les régimes totalitaires ;
– à partir des années 1950-1970, la démocratisation progressive de la télévision crée son lot d’interrogations quant au « pouvoir des images » (violentes, pornographiques, favorisant le consumérisme, etc.) ;
– depuis les années 2000, ce sont Internet et les réseaux sociaux qui focalisent l’attention en tant que catalyseurs de crises (« révolutions de couleur » dans les pays d’ex-Union soviétique, révolutions arabes, Brexit, élection de Donald Trump, montée de l’extrême droite en Europe, etc.), ou plus simplement de subversion politique (campagne contre le TCE, Wikileaks, #BalanceTonPorc, etc.).
Cette propension à attribuer un pouvoir propre aux médias repose hier comme aujourd’hui sur un mélange de déterminisme technique et de panique morale face à des pratiques sociales nouvelles échappant en partie au contrôle des institutions, et surtout sur une représentation du public (et du « peuple ») comme masse d’individus indolents et crédules susceptibles de se transformer en foule hystérique.
Des récepteurs loin d’être passifs
Or, contrairement à ce qu’affirment ces théories qui voudraient que les messages médiatiques infusent sans filtre et influencent directement les consciences du public, la sociologie de la réception a depuis longtemps montré que les croyances et les opinions se façonnent essentiellement dans les groupes primaires (cercles familiaux, amicaux ou professionnels). Si les informations véhiculées par les médias exercent quelque influence, elles ne sont perçues et reçues qu’à travers les grilles d’interprétation partagées et négociées avec les environnements sociaux qui constituent le cadre d’existence des individus [7].
Par ailleurs, les pratiques concrètes de « consommation » des médias interdisent d’y voir un pouvoir capable de modeler les opinions : les individus ne choisissent pas par hasard les médias qu’ils suivent préférentiellement, et ils font en sorte d’être surtout confrontés à des messages ne heurtant pas leurs opinions préconstituées. Cette exposition sélective aux flux de messages médiatiques se conjugue souvent à une « attention oblique » [8], à la fois nonchalante et défiante, portée par les publics populaires sur les contenus diffusés dans les médias dominants.
À cet égard, le résultat du référendum sur le Traité constitutionnel européen en 2005 ou la grève de novembre-décembre 1995 contre la réforme de la Sécurité sociale voulue par le gouvernement font figure d’expérience grandeur nature attestant de la perméabilité très relative du public aux messages et, le cas échéant, aux injonctions médiatiques. Dans un cas comme dans l’autre, les électeurs, les forces mobilisées – comme « l’opinion » sondée, d’ailleurs – ont résisté aux partis-pris unanimes des médias dominants et sont parvenus, malgré l’hostilité manifeste de ces derniers, à diffuser leurs arguments et à convaincre.
3. Non pas un pouvoir, mais des pouvoirs
Loin d’être dotés du pouvoir d’assujettir les consciences que certains voudraient leur prêter, les médias ne sont pas plus – même s’ils le devraient – des organes dévoués au bon fonctionnement démocratique. Il n’en demeure pas moins que leurs formes d’organisation et le recrutement social des journalistes, les modalités de production de l’information, les formats qu’ils imposent à l’expression des acteurs sociaux, ou encore les relations asymétriques qu’ils entretiennent avec les différents secteurs du monde social – et tout ce que cela génère de distorsions de l’information –, concourent à structurer l’espace public, à sélectionner ceux qui y participent et à définir les limites de ce qui y est pensable et discutable, ainsi que les formes requises pour y intervenir.
En ce sens, même s’ils apparaissent comme des « effets émergents » de leur fonctionnement et de leurs structures (économique, juridique, sociale, politique) et non comme des prérogatives détenues par des instances organisées, et même s’ils n’en sont pas les seuls titulaires, les médias exercent bien certains pouvoirs. Des pouvoirs éclatés et partagés qui ne s’exercent pas de façon uniforme et continue, qui varient selon les conjonctures et les rapports de force dont elles sont porteuses, mais des pouvoirs bien réels. Des pouvoirs qu’ils s’arrogent de façon indue ou dont ils font un usage qui outrepasse régulièrement le rôle qui leur est a priori dévolu. Loin d’être tout puissants, les médias n’en sont pas moins trop puissants.
Un pouvoir de co-construction des problèmes publics (et de leurs solutions)
– Un pouvoir d’agenda : en déterminant quelles informations sont dignes d’être traitées, les médias définissent les événements qui font « l’actualité », suggérant au public non pas ce qu’il doit penser, mais ce à quoi il faut penser (les faits divers plutôt que l’actualité internationale ; la dette publique et les cours de la Bourse plutôt que le partage de la valeur ajoutée et le taux de l’impôt sur les sociétés ; « l’insécurité » des banlieues plutôt que les accidents du travail, etc.) ;
– Un pouvoir de problématisation et de cadrage : les médias ont également le pouvoir de suggérer sous quel angle doivent être abordées les questions dont ils traitent et comment il faut y penser (la microéconomie – les comportements des producteurs et des consommateurs – prime ainsi sur la macroéconomie – la régulation politique des activités de production – ; les « blocages » générés par les mobilisations sociales l’emportent sur les revendications des salariés ; l’immigration est systématiquement présentée comme « un problème », la dégradation de l’environnement comme une tragédie sans responsables, etc.).
Un pouvoir de légitimation (et de délégitimation)
– Un pouvoir de consécration et de stigmatisation : en choisissant les discours légitimes et ceux qui ne le sont pas, selon des critères qui font prévaloir la télégénie des « bons clients », les médias portent atteinte à l’autonomie de divers secteurs sociaux en contournant les jugements et les principes de légitimité qui y ont cours ; la notoriété médiatique se substituant dès lors à la compétence et à la reconnaissance par les pairs (les champs intellectuel et culturel sont ainsi colonisés par des logiques de jugement n’ayant rien à voir avec la qualité des œuvres ; le champ de la représentation politique et syndicale connaît le même phénomène lorsque les porte-parole désignés par les militants ou les formes de mobilisation choisies ne satisfont pas aux exigences médiatiques, etc.).
– Un pouvoir de révélation et d’occultation : certaines questions n’accèdent jamais au débat public, quand d’autres font l’objet d’un traitement quasi obsessionnel, sans qu’aucune logique proprement journalistique puisse justifier ces asymétries dans leur couverture médiatique (les préoccupations des classes dominantes en matière éducative, de loisir ou de consommation sont l’objet de toutes les attentions lorsque les modes d’existence des classes populaires sont quasiment absents des grands médias ; inversement, les illégalismes des classes populaires connaissent une couverture particulièrement intense dans les rubriques « délinquance et insécurité » quand ceux des classes dominantes font l’objet d’un traitement nettement plus pudique et discret) ; dans le même temps, et même s’ils paraissent dépendants en la matière des sources qui les informent, les médias ont le pouvoir d’attirer l’attention sur des questions qui resteraient méconnues en dehors de cercles restreints (ainsi de la fraude fiscale, de nombreux problèmes de santé publique et d’atteinte à l’environnement, des coulisses des relations internationales, etc.).
Le problème n’est pas tant que les médias détiennent de facto le pouvoir de co-organiser et donc de peser sur l’espace public démocratique, mais la manière dont ils l’exercent. Quand des médias exercent ces pouvoirs continument dans le même sens, ils exercent du même coup une domination effective : c’est en cela que les médias dominants sont dominants !
Un pouvoir de domination symbolique
Les pouvoirs qu’exercent les médias sont difficiles à saisir et à évaluer. « L’opinion, ça se travaille »… mais l’opinion est souvent rétive. L’impact des différents pouvoirs des médias varie notablement selon les sujets et selon les contextes. Des informations fausses ou biaisées peuvent commettre des ravages ou ne laisser aucune trace, n’avoir qu’un impact instantané ou limité. Mais il en va autrement si elles sont réitérées sur des périodes plus ou moins longues.
Les médias ne fabriquent pas, à proprement parler, le consentement des peuples, mais ils sont parvenus, en quelques décennies, à réduire considérablement le périmètre du politiquement pensable, à reléguer en les disqualifiant les voix contestant l’ordre social et à imposer la centralité et la crédibilité des thèses et des solutions néolibérales. Ce faisant, ils ont construit jour après jour, par un unanimisme savamment organisé, un consensus qui tient pour évidentes et naturelles une doctrine sociale, une organisation économique et des options politiques qui protègent et favorisent les intérêts des dominants.
Trop souvent, les pratiques journalistiques ordinaires déforment et distordent l’information en introduisant à tout instant biais factuels et parti-pris interprétatifs. Mais surtout, loin de garantir une information et des débats pluralistes, indépendants et équilibrés, les chefferies éditoriales exhibent leurs petites différences mais renient toute autonomie pour participer avec délice au grand jeu du pouvoir dans le sillage des classes dirigeantes qui les ont plus ou moins cooptées. Quant aux grandes entreprises médiatiques, elles sont devenues des vecteurs d’influence que s’arrachent les oligarques du grand capitalisme. La plupart des journalistes n’exercent pas le même métier que les professionnels du commentaire. Mais ce sont ces derniers qui orchestrent les pouvoirs des médias dominants.
L’usage dévoyé des pouvoirs qui leur échoient confère aux médias et à ceux qui les dirigent une fonction d’intégration idéologique de la classe dominante et de chambre d’écho de ses préoccupations, ainsi qu’un rôle de relais et d’auxiliaires des pouvoirs politiques et des puissances économiques – un rôle de « chien de garde » en somme. C’est ce pouvoir de domination symbolique, jamais acquis et sans cesse recommencé, qui demande à être dénoncé et combattu pied à pied. C’est à cette tâche qu’Acrimed s’emploie depuis plus de 20 ans.
Blaise Magnin et Henri Maler
Notes :
[1] Sur ce thème, les références sont innombrables, on se contentera donc de renvoyer à un article de synthèse de Patrick Lehingue intitulé « “Le pouvoir des médias” : vieux terrain, nouveaux objets », à l’ouvrage récent de Patrick Champagne paru en mars 2016 aux éditions Raisons d’Agir, intitulé La double dépendance. Sur le journalisme, et recensé ici-même, ainsi qu’à l’ouvrage collectif dirigé par Pascal Durand et publié en 2004 par les éditions de l’ULG, Médias et censure : figures de l’orthodoxie.
[2] Selon le concept développé par le philosophe allemand Jürgen Habermas. Selon lui, le régime démocratique repose sur un espace public dans lequel les questions d’intérêt général sont posées et débattues publiquement, puis tranchées à partir de l’échange et de la confrontation d’arguments rationnels. Les médias jouant un rôle primordial dans ce processus.
[3] Voir notamment Pour une socioanalyse du journalisme, publié par Alain Accardo aux éditions Agone en 2017, et dont on trouvera une recension ici-même.
[4] D’après l’ouvrage de Noam Chomsky et Edward Herman, Manufacturing consent, paru en 1988, et dont on trouvera un extrait ici-même.
[5] Selon le titre de l’ouvrage Le Viol des foules par la propagande politique, publié en 1939 par le philosophe allemand Serge Tchakhotine.
[6] Concept proposé par le chercheur états-unien Harold D. Lasswell dans l’ouvrage Propaganda Technique in World War I paru en 1927.
[7] Les enquêtes pionnières en la matière, dirigées par le chercheur états-unien Paul Lazarsfeld dans le cadre de « l’école de Columbia » remontent aux années 1940 et 1950 avec The People’s Choice (1944), Voting(1954), et Personal Influence (1955).
[8] D’après le concept élaboré par le sociologue britannique Richard Hoggart dans La culture du pauvre paru en 1970.
Source : ACRIMED, Blaise Magnin, Henri Maler, 19-03-2018
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Commentaire recommandé
« La propagande n’existe pas que dans les dictatures. Dans les démocraties, elle ne prend pas le même caractère systématique et orchestré – et ne se renforce pas en s’appuyant sur la répression, voire la violence politique –, mais elle est non moins omniprésente. »
Ce n’est pas peu de le dire. Mais même dans ce court extrait, la propagande se fait insidieuse. Il y a nous les bons, et il y a eux les méchants, il y a nous les pays où règne la « démocratie », et il y eux les pays sous « régime » (comme les bananes) « dictatorial » ou « autoritaire » dans le meilleur des cas.
Maintenant réfléchissons. Quel est le pays où le peuple (toujours souverain n’est-ce pas?) est le mieux représenté?
Celui où le président recueille au premier tour moins du quart des suffrages exprimés ou celui où le président recueille près des trois quarts de ces suffrages? Autrement dit, quel est le pays le plus démocratique? Le pays où le peuple est le mieux représenté par le pouvoir?
Sauf que systématiquement et même insidieusement comme dans la citation si dessus, les « bons » veulent nous faire croire le contraire.
Quant à parler de répression et de violence politiques, en France, nous savons à quoi nous en tenir depuis le 17 novembre. Et la violence, n’est pas que physique, elle est aussi symbolique, constamment. Il suffit d’ouvrir n’importe quel média important. Qui façonne les mentalités: nous les bons, eux les méchants.
26 réactions et commentaires
Quand un « journal » appartient aux marchands de canons, vous pouvez être sûrs que l »information » qu’il diffuse est juste là pour…Vendre des canons.
+14
AlerterEn l’occurrence, en France, ce sont des financiers qui les possèdent !
Le message qu’ils font passer est : « sauver les banques, pas les gens » (surtout au vu de la prochaine crise financière).
Les sujets qu’on ne voient jamais sont donc logiquement : la séparation bancaire (Glass Steagall), le crédit productif (l’Etat crée la monnaie à destination de projet de développement). En bref, tous les sujets qui vont à l’encontre de l’orthodoxie budgétaire et de la concurrence libre et non faussée.
il y a de beaux visuels l’illustrant
https://www.monde-diplomatique.fr/cartes/PPA
http://deconsommation.org/index.php/Qui_poss%C3%A8dent_les_m%C3%A9dias_%3F
etc…
+12
Alerter« La propagande n’existe pas que dans les dictatures. Dans les démocraties, elle ne prend pas le même caractère systématique et orchestré – et ne se renforce pas en s’appuyant sur la répression, voire la violence politique –, mais elle est non moins omniprésente. »
Ce n’est pas peu de le dire. Mais même dans ce court extrait, la propagande se fait insidieuse. Il y a nous les bons, et il y a eux les méchants, il y a nous les pays où règne la « démocratie », et il y eux les pays sous « régime » (comme les bananes) « dictatorial » ou « autoritaire » dans le meilleur des cas.
Maintenant réfléchissons. Quel est le pays où le peuple (toujours souverain n’est-ce pas?) est le mieux représenté?
Celui où le président recueille au premier tour moins du quart des suffrages exprimés ou celui où le président recueille près des trois quarts de ces suffrages? Autrement dit, quel est le pays le plus démocratique? Le pays où le peuple est le mieux représenté par le pouvoir?
Sauf que systématiquement et même insidieusement comme dans la citation si dessus, les « bons » veulent nous faire croire le contraire.
Quant à parler de répression et de violence politiques, en France, nous savons à quoi nous en tenir depuis le 17 novembre. Et la violence, n’est pas que physique, elle est aussi symbolique, constamment. Il suffit d’ouvrir n’importe quel média important. Qui façonne les mentalités: nous les bons, eux les méchants.
+50
AlerterSans parler du pays qui a « élu » son dernier président avec une minorité des suffrages exprimés.
+17
AlerterDans les dictatures, il y a le culte du chef, avec des statues et des portraits de 20m de haut partout et les slogans qui vont avec, rabâchés a toutes occasions.
En occident on a trouvé une système de propagande infiniment plus pernicieux et extrêmement efficace. Il s’infiltre partout, nous l’avons sous les yeux et dans les oreilles du levé au couché. Cette propagande se nomme la publicité. Elle est le pilier centrale de l’idéologie capitaliste et du néolibéralisme.
+11
AlerterC’est une erreur de sous-estimer le pouvoir des médias !
Notre société est basée sur ce pouvoir. Leur vrai pouvoir n’est pas de convaincre avec un débat d’idée ou ce genre de truc, leur vrai pouvoir est un pouvoir d’imprégnation, et « l’élection » de Macron en est une illustration lumineuse : Pour exister il faut être présent partout. On l’a vendu comme un baril de lessive, il l’a avoué lui-même, dans une campagne de com’ monumentale qui a propulsé un inconnu des élection au rang d’acteur incontournable tout en faisant oublier qu’il n’était pas un inconnu mais un ministre qui a fait passer les saloperies dont (presque) personne ne veut.
La primo-exposition, « dites du mal il en restera toujours quelque chose », l’imprégnation du vocabulaire (le RÉGIME Maduro pour un pays reconnu pour la transparence de ses élection par un ancien président US) … Notre société n’existerait pas telle qu’est est sans la propagande, la com’, qu’elle soit publicitaire, économique ou politique.
Les humains ne sont pas des animaux logiques et rationnels, et ils sont très influençables en tant que groupes indépendamment des cas individuels par des procédés très élémentaires quand on y pense. Ne se préoccuper que de la dialectique sans penser a ces dynamiques de groupe c’est se planter totalement.
+18
AlerterDepuis que les sciences cognitives ont pris un nouvel essor, on ne peut pas nier qu’il est possible de faire penser, dire agir les gens malgré eux.
Cela est utilisé partout : dans les supermarchés par leur disposition interne, dans le batiment pour gérer les éventuels mouvements de panique, dans la publicité (le subliminal y est interdit, mais pas les autres manipulations : congruence, dissonnance, atteinte à l’ego, conditionnement passif, etc..). Il n’y a absolument aucune raison, bien au contraire, que ce ne soit pas utilisé en politique et par les pouvoirs en place ; ne serait-ce que pour dissimuler le mensonge.
Souvenez-vous du discours de Macron avec ses mains collés au bureau….. Un pur produit de la manipulation des masses par le biais de techniques cognitives : analyse comportementale approfondie, montage au millimètre, formatage intense des mots prononcés, gestion absolue du non-verbal (plus de 60% de la communication humaine), contrôle pointu de l’image donnée.
+1
AlerterExemplaire et admirable analyse sous les regards de Bourdieu et Chomsky. Que faire de mieux. Outre l études des structures d information et de leur fonctionnement je crois qu un point devrait être développé c est » l enseignement » d une profession qui ne s apprend pas, le journalisme. Donc bienvenue à tous ces nouveaux venus qui arrivent sur Internet sans contamination du CFJ ou autres. Étudiez l origine sociale des étudiants de presse…elle est sup sup sup. On ne forme pas des journalistes mes des techniciens de la reproduction du modèle social et du discours dominant. Enseigner autrement (rêvons) serait mettre le vers dans le fruit.
+21
Alerterles médias Français sont des outils de propagande et d’adhésion à la pensée unique. Regardez comme depuis des années les sujets abordés sont totalement orientés, regardez à quel point les sujets mis en avant divisent la population. Regardez a quel point les médias arrivent à faire passer des minorités pour des majorités. Je ne rentre pas dans le détail car je vais être censuré (déjà là c’est un problème). Alors oui dans ce pays qui se dit Charlie, qui se dit démocratique, qui se dit ouvert, NON nous ne pouvons pas parler de tous les sujets et avoir un avis divergeant. Cela devient de plus en plus interdit, plus les années passent plus la dictature de la pensée distillée par l’organe politique et les médias est omniprésente. Regardez comme se comporte Schiappa par exemple, et comment les médias lui donnent une caisse de raisonnance, quand bien même elle est totalement ridicule, 80% des endormis qui lisent le monde ou le point, adhérent à ses propos, et ses propos sont mis en avant comme des vérités, comme des sujets à traiter en priorité en interdisant d’être contre. Ce jeu est visible quasiment sur tous les sujets. Alors définitivement, désormais, en débat. terminé la langue de bois, terminé le politiquement correct, je pose mes parties intimes sur la table et je dis ce que je penses. Peut importe le sujet. Ce comportement n’est plus possible en ligne (même sur les crises, on ne peut pas dire tout ce que l’on pense), sur un plateau tv ou même dans la rue, sinon c’est le lynchage automatique, ou la censure, ou la décrédibilisation. Dictature oui, biensur, et ce à cause de l’axe « politique-médias ».
+15
AlerterC’est Catalina qui a raison 🙂
Le pouvoir des Média est celui de la publicité.
Il n’y a pas d’idées politiques dans le sens noble du terme « Organiser la Cité », sous entendu son corolaire « Pour le bien être des Citoyens », dans un Média.
S’il y a |politique| et il y a politique par défaut, c’est d’une manière triviale de la communication pour augmenter la richesse des Oligarques.
C’est pas nouveau, déjà en Grèce antique…
Les Média, au mains des Marchants, servent à vendre tout ce qui est vendable et qui enrichissent ceux qui vendent.
On ne devient pas riche en possédant un « moyen de communication » on devient riche en l’utilisant comme outil de vente.
+6
AlerterOui, je suis bien d’accord sur le fond.
Les médias servent la politique, celle avec un petit « p », celle qui sert à avoir le pouvoir, à diriger, et à en profiter. C’est tout.
+0
AlerterLa fin de l’article fait rapidement allusion à la main-mise des grands oligarques sur les grands médias, mais je trouve que cela nécessiterait un autre développement. Par exemple pourquoi M. Niel, co-propriétaire entre autre du Monde, de Médiapart (eh oui) et d’Atlantico, cherche t-il à présent à faire main basse sur le journal régional Nice-Matin? Il n’y gagnera pas d’argent avant longtemps… Alors? L’amour du risque? un goût de collectionneur? Ou une volonté d’exercer un contrôle plus étroit sur l’opinion publique? J’aimerais bien pouvoir lui poser la question, entre deux yeux, autour d’un verre…
+9
AlerterPour bâtir ce que l’on nomme de la synergie, un concept capitaliste de base [modéré]…économies d’échelle, de rédactions, de bureaux, de frais externes, négociation à la hausse des frais publicitaires, réduction des frais de production, d’imprimeries, extensions régionales pour les annonces obligatoires et légales dans les journaux, couverture Internet, etc..
[modéré] Nice Matin c’est déjà très à droite, comme Var Matin ou Monaco Matin…
Partager un verre ? il ne fréquente pas les mêmes lieux que vous…
+4
AlerterCe n’est pas en obtenant un entretien entre quatre yeux (deux chacun…) avec ce genre de personnage(s) que vous obtiendrez ni la stricte vérité ni l’authentique réponse ! Ils passent déjà leur temps à avoir des entretiens, à tisser un réseau dans les réseaux, tout en ne faisant que jouer au chat et à la souris en permanence !
Même leurs proches les plus fidèles ne sont pas toujours au fait des vraies finalités. Il fut un temps où j’ai fréquenté cette mare aux canards, boueuse et pestilentielle ; pas tout à fait à si haut niveau, mais pas loin. J’ai vite compris qu’il est complètement inutile de chercher à savoir où ils veulent en venir. Et on n’imagine que difficilement à quel point ce monde dans lequel ils évoluent est une jungle très dangereuse.
+0
Alerteroui mais, corrompus ou corrupteurs ? et quelle que soit la réponse, est il possible de continuer de vivre dans un système avec des défauts si évident et dévastateurs ?
Je veux dire que si la politique est un métier, et que ceci (nos lois) est le rendu, y’a un souci structurel à corriger.
+5
AlerterLa politique n’est surtout pas un métier. C’est un acte citoyen. Ce devrait au contraire être un sacerdoce.
+0
AlerterSi les médias n’avaient pas fait la promotion éhontée d’E. Macron en 2017, il n’aurait jamais été élu.
Combien de « unes » à l’époque? Combien d’articles sur le « jeune prodige »? D’autres candidats n’ont pas eu autant d’honneur; l’accès aux médias leur a été fermé.
Les médias agissent comme la publicité avec les mêmes techniques: par la force de la répétition, quoi qu’en disent les auteurs de l’article, ils atteignent notre subconscient. Ils participent de la « fabrique du consentement ».
Faites un test. Dites à quelqu’un : « il faut sortir de l’UE ». Vous aurez droit à tous les poncifs (les sophismes comme les appelaient les anciens grecs) que les médias délivrent quotidiennement : « l’Europe, c’est la paix »; « l’Europe nous protège », « l’union fait la force » etc. etc. etc.
En fait, personne ne prend le temps de creuser, d’étudier les sujets sérieux. On vit dans l’instantanéité sans prise de recuI. Il est facile de constater que ce sont les lieux communs, le « psittacisme » qui dominent dans les conversations. Allez, un autre test : posez la question : « c’est quoi les soldes TARGET2 »?
Il y a aussi les « mensonges par omission ». A-t-on jamais vu dans les grands médias, des débats sur l’euro, sur le fonctionnement des institutions européennes, sur les traités de libre-échange, sur les guerres menées par la France (Syrie, Yémen : guerre par procuration)?
Les médias devraient être indépendants de toute forme de pouvoir, qu’elle soit politique (médias publics) ou financière.
On peut rêver.
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AlerterIl faut ajouter que depuis 2 décennies, on est totalement empêtrés dans un « politiquement correct » qui nous censure et même nous auto-censure. Cette imprégnation malsaine nous vient pourtant de gens qui ont et ont eu des comportements politiques tout à fait critiquables !
L’exemple de l’Europe est parlant : si par exemple, tu es « anti Europe », on te suppose très vite contre la paix et la fraternités des nations, xénophobe, extrémiste de droite, nationaliste à tendance faciste, etc.. il est dit que être contre l’Europe, c’est mal ; fin de la discussion. Il en va ainsi pour de très nombreux sujets.
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AlerterJ’applaudis des 2 mains ce texte pour la rigueur et la justesse d’analyse: brillant.
Je réagis toutefois à une phrase: « Ce faisant, ils ont construit jour après jour, par un unanimisme savamment organisé, un consensus qui tient pour évidentes et naturelles une doctrine sociale, une organisation économique et des options politiques qui protègent et favorisent les intérêts des dominants. »
Ce qui est avancé ici n’est guère réfutable. Mais il me semble que la protection et le favoritisme des dominants n’est pas le but ultime des médias: les dominants ne le restent pas éternellement et sont de temps à autres remplacés par d’autres qui deviennent à leur tour dominants. Bref, qu’importe qui domine, les médias dominants se sont donné pour rôle de légitimer le système tel qu’il est. Pas forcément pour des raisons vénales, mais surtout parce qu’il y a une unanimité dans ce milieu sur le fait que ce système, malgré ses défauts évidents, est intrinsèquement le meilleur et qu’envisager d’en changer conduirait la France/eux/vous/nous dans l’abîme. Ce système doit donc être maintenu envers et contre tout/tous.
Cette conviction, qu’ils tiennent pour une évidence, vient du fait (repris dans ledit texte) que la population qui constitue l’intégralité de ce milieu médiatique est issue d’un milieu social élevé. Puisque le système leur bénéficie, il leur est quasiment impossible de comprendre qu’il ne bénéficie pas à tout le monde.
Je reste persuadé que les convictions jouent ici un rôle plus important que les intérêts personnels ou de classe.
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AlerterLes dominants, ce n’est pas attaché à la personne physique. Ces dernières viennent, passent et changent. Macron (exemple au hasard, hein…) n’est qu’un pion. Puissant certes, mais là parce que d’autres l’ont voulu et l’on permis. Le petit milieu dominant franco-français sait fort bien qu’il ne doit sa position qu’à des forces qui sont affranchies des frontières nationales.
Les dominants, c’est donc une notion qu’Il faut l’entendre comme on parle de « l’armée » et non du « soldat »…
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AlerterLe rôle des médias : « Engranger l’insignifiant dans la mémoire des résignés. »
Raoul Vaneigem
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AlerterLes médias en France n’ont aujourd’hui aucun pouvoir, ils ne sont plus que les instruments de l’oligarchie qui désormais exerce pleinement son pouvoir à travers eux. L’élection de Macron en est la plus éclatante illustration.
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AlerterSi l’oligarchie exerce son pouvoir au travers des médias, ce derniers ont donc du pouvoir ( à moins de supposer que ladite oligarchie exerce son pouvoir au tmoyen d’un instrument inefficient). Pure logique.
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AlerterLa question est purement idéologique, dans le sens où un média ou un journaliste, un expert, un scientifique ou n’importe qui véhicule forcément une idéologie qu’il en ait conscience ou non, celle du capitalisme ou celle qui lui est opposée, tout le reste est du baratin, généralement pour se donner bonne conscience ou par ignorance pour ne pas avouer qu’en réalité on a adopté l’idéologie de la classe dominante, celle du capitalisme.
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AlerterD’où la nécessité d’employer le mot « journaliste » qu’avec les plus grandes précautions, parcimonie et bon escient. Parce que ce titre n’est mérité, à mes yeux, que quand on fait un travail d’investigation au moins « de base » et qu’on y apporte le plus grand recul et la plus grande neutralité possibles. Les meneurs d’émissions qui ne font qu’effleurer les sujets ne mérite pas ce titre, il leur en faut un autre.
Je ne vois pas beaucoup de ce type de personnes derrière nos écrans… Elise Lucet, Daniel Mermet, Laurent Mauduit, sont des journalistes. Les animateurs de JT, non.
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AlerterJe ne suis pas d’accord avec le fond de l’article. L’idée selon laquelle les médias n’auraient pas tant de pouvoir que ça, et que les « percepteurs » ne seraient pas aussi passifs, je ne les partage absolument pas. Cette article s’appuie sur des éléments qui datent. J’en veux pour preuve l’idée que les influences seraient largement plus liées au contexte familial, amical et professionnel ; il suffit d’observer nos concitoyens pour constater que c’est de plus en plus inexact.
Par exemple, on a très bien constaté combien l’information au sujet des Gilets Jaunes a fait l’objet de « torsions » et de manipulations, et que cela a bel et bien eu des effets (négatifs) sur une bonne part de la population, qu’on aurait pu penser plus solidaire.
D’autre part, les médias sont aussi, en plus de diffuseurs d’information, des canaux porteurs de divertissement, de polémique, de documentaire et de publicité, directe ou indirecte. On emploie très largement le mot de « journaliste » alors que la plupart du temps on a affaire à un « commentateur », un meneur de débats, un polémiste orienté, un simple « animateur » visiblement pas documenté, voire un employé destiné à faire l’audience maximum.
Il est bon de répéter que 80% des médias français sont la propriété d’intérêts économiques et financiers n’ayant aucune parenté avec la probité journalistique et surtout rien de philanthrope.
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