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12.janvier.201812.1.2018 // Les Crises

Le prix de la résistance, par Chris Hedges

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Source : Truthdig, Chris Hedges, 05-11-201711

Une manifestation à Minneapolis le 20 janvier, jour de l’investiture de Donald Trump (Fibonacci Blue/flickr/CC BY 2.0)

La résistance implique de la souffrance. Elle demande de l’abnégation. Elle comporte le risque d’être détruit. Elle n’est pas rationnelle. Son but n’est pas la quête du bonheur, c’est la quête de la liberté. En résistance, on accepte que même si l’on échoue, il existe une liberté intérieure liée à la désobéissance, et peut-être bien qu’il s’agit de la seule liberté et du seul vrai bonheur que nous connaîtrons. Résister au mal est le plus grand accomplissement d’une vie humaine. C’est l’acte suprême d’amour. C’est porter la croix, comme nous le rappelle le théologien James Cone, et être profondément conscient que ce que nous portons est aussi ce pourquoi nous allons mourir.

La plupart de ceux qui résistent – Sitting Bull, Emma Goldman, Malcolm X et Martin Luther king Jr – ont été battus, du moins selon le froid calcul des puissants. La qualité ultime de la résistance, mais pas la moindre, comme l’écrit Cone, est qu’elle « renverse le système de valeurs du monde ». De la défaite s’élève l’espérance. Ceux qui résistent se tiennent auprès des crucifiés, peu importe le coût à payer. C’est leur grandeur et leur pouvoir.

L’incitation séduisante de la conformité – argent, célébrité, récompenses, dotations généreuses, énormes contrats d’édition, d’importants postes académiques et politiques, et une tribune publique – sont méprisés par ceux qui résistent. Le rebelle ne définit pas le succès comme le font les élites. Ceux qui résistent refusent de plier le genou devant les idoles de la culture de masse et les élites au pouvoir. Ils n’essayent pas de devenir riches. Il ne veulent pas faire partie du cercle intime des puissants. Ils acceptent d’être traités comme les opprimés aux côtés de qui ils se tiennent.

L’inversion du système de valeurs du monde rend la liberté possible. Ceux qui résistent sont libres, pas parce qu’ils ont gagné beaucoup de choses ou des positons élevées, mais parce qu’ils ont tellement peu de besoins. Ils brisent les chaînes qui servent à rendre esclaves la plupart des gens. Et c’est pourquoi les élites les craignent. Les élites peuvent les écraser physiquement, mais ils ne peuvent pas les acheter.

Les élites du pouvoir essayent de discréditer ceux qui résistent. Ils les obligent à batailler pour obtenir un revenu. Ils les poussent en marge de la société. Ils les effacent de l’histoire officielle. Ils leur refusent les symboles du statut. Ils utilisent la classe libérale docile pour les décrire comme déraisonnables et utopistes.

La résistance n’est pas, fondamentalement, politique. Elle est culturelle. Il s’agit de trouver un sens et une expression dans la transcendance et les incongruités de la vie. Musique, poésie, théâtre et art soutiennent la résistance en donnant un moyen d’expression à la noblesse de la rébellion contre les forces écrasantes, ce que les grecs anciens appelaient fortuna, qui en fin de compte, ne peut jamais être vaincue. L’art célèbre la liberté et la dignité de ceux qui défient le mal. La victoire n’est pas inévitable, ou du moins pas la victoire comme définie par les puissants. Pourtant , dans chaque acte de rébellion, nous sommes libres. C’était l’honnêteté brute du blues, des spirituals, des chants de travail qui ont aidé les Afro-Américains à supporter la souffrance..

Le pouvoir est un poison. Peu importe qui le manie. Le rebelle, pour cette raison, est un hérétique éternel. Il ou elle ne s’adaptera jamais à aucun système. Le rebelle se tient aux côtés des démunis. Il y aura toujours des gens démunis. Il y aura toujours des injustices. Le rebelle sera toujours un marginal.

La résistance exige une vigilance éternelle. Au moment où les puissants n’ont plus peur, au moment où le regard du peuple est détourné et où les mouvements baissent leur garde, au moment où les élites dirigeantes peuvent utiliser la propagande et la censure pour cacher leurs objectifs, les progrès des résistants reculent. Nous avons été progressivement dépouillés de tout ce qui organisait les travailleurs et travailleuses – qui s’étaient soulevés en défi et qui ont été éliminés, diabolisés et tués par les élites capitalistes – à l’époque du New Deal. Les victoires des Afro-américains, qui ont payé de leur corps et de leur sang pour rendre possible la Grande Société et mettre fin à la ségrégation légale, ont également été inversées.

L’État d’entreprise ne prétend pas s’attaquer aux inégalités sociales ou à la suprématie blanche. Il ne pratique que la politique de vengeance. Elle utilise la coercition, la peur, la violence, la terreur policière et l’incarcération de masse comme contrôle social. Nos cellules de résistance doivent être reconstruites à partir de zéro.

Mais l’État, cependant, est en difficulté. Il n’ a aucune crédibilité. Toutes les promesses du « marché libre », de la mondialisation et de l’économie de ruissellement se sont révélées être un mensonge, une idéologie vide utilisée pour rassasier la cupidité. Les élites n’ont pas de contre-argument à leurs critiques anticapitalistes et anti-impérialistes. La tentative de rendre la Russie responsable de la rébellion électorale aux États-Unis à système bipartite plutôt que les inégalités sociales massives – les pires du monde industrialisé – est un stratagème désespéré. Les courtisans de la presse officielle travaillent fiévreusement, jour et nuit, pour nous détourner de la réalité. Le moment où les élites sont forcées de reconnaître l’inégalité sociale comme la racine de notre mécontentement est le moment où elles sont forcées de reconnaître leur rôle dans l’orchestration de cette inégalité. Cela les terrifie.

Le gouvernement américain, soumis au pouvoir des entreprises, est devenu grotesque. Les derniers vestiges de l’État de droit s’évaporent. Les kleptocrates pillent et saccagent comme des hordes de barbares. Les programmes mis en place pour protéger le bien commun – éducation publique, protection sociale et réglementation environnementale – sont en voie d’être démantelés. L’armée gonflée, aspirant la moelle de la nation, est inattaquable. La pauvreté est un cauchemar pour la moitié de la population. Les pauvres gens de couleur sont abattus impunément dans les rues. Notre système carcéral, le plus grand du monde, est rempli de pauvres. Et qui préside au-dessus du chaos et du dysfonctionnement, c’est un Barnum politique, un président qui, pendant qu’on nous tondait, nous offre des distractions bizarres l’une après l’autre, un peu comme la sirène Feejee de Barnum, la tête et le torse d’un singe cousus à la moitié arrière d’un poisson.

Il ne manque pas d’artistes, d’intellectuels et d’écrivains, de Martin Buber et George Orwell à James Baldwin, qui nous avertissaient que cette ère dystopique approchait à grands pas. Mais dans notre monde à la Disney, avec des images enivrantes et interminables, de culte de soi et d’analphabétisme volontaire, nous n’avons pas écouté. Nous paierons pour notre négligence.

Søren Kierkegaard soutenait que c’était la séparation de l’intellect de l’émotion, de l’empathie, qui condamnait la civilisation occidentale. « L’âme » n’ a aucun rôle dans une société technocratique. La communauté a été déchirée. Le concept du bien commun a été effacé. La cupidité est célébrée. L’individu est un dieu. L’image de celluloïd est la réalité. Les forces artistiques et intellectuelles qui rendent possible la transcendance et la solidarité sont minimisées ou ignorées. Les convoitises les plus basses sont célébrées comme des formes d’identité et d’expression de soi. Le progrès se définit exclusivement par le progrès technologique et matériel. Cela crée un désespoir et une anxiété collectifs qui se nourrissent de paillettes, de bruits et de fausses promesses d’idoles de la culture de consommation. Le désespoir grandit sans cesse, mais nous ne reconnaissons jamais notre peur existentielle. Comme Kierkegaard l’a compris, « le caractère spécifique du désespoir est précisément ceci : il n’est pas conscient d’être désespéré ».

Ceux qui résistent sont obstinément autocritiques. Ils posent les questions difficiles au sujet de la culture de masse, qui promet une jeunesse éternelle irréalisable, la gloire et le succès financier et qui nous fait éviter de poser des questions. Que signifie la naissance ? Que signifie vivre ? Que signifie mourir ? Comment vivons-nous une vie pleine de sens ? Qu’est-ce que la justice ? Qu’est-ce que la vérité ? Qu’est-ce que la beauté ? Que dit notre passé sur notre présent ? Comment défions-nous le mal radical ?

Nous sommes aux prises avec ce que Kierkegaard appelait la « maladie jusqu’à la mort » – l’engourdissement de l’âme par le désespoir qui conduit à la dégradation morale et physique. Ceux qui sont gouvernés par des abstractions rationnelles et un intellectualisme distant, selon Kierkegaard, sont aussi dépravés que ceux qui succombent à l’hédonisme, à la soif de pouvoir, à la violence et à la sexualité prédatrice. Nous parvenons au salut lorsque nous acceptons les obstacles du corps et de l’âme, les limites de l’être humain, mais en dépit de ces limitations, cherchons à faire le bien. Cette honnêteté brûlante, qui veut dire que nous existons toujours au bord du désespoir, nous laisse, pour reprendre les mots de Kierkegaard, dans la « peur et le tremblement », nous luttons pour ne pas être des brutes tout en reconnaissant que nous ne pouvons jamais être des anges. Nous devons agir et demander pardon. Nous devons être capables de voir notre propre visage face à l’oppresseur.

Le théologien Paul Tillich n’a pas utilisé le mot « péché » pour signifier un acte d’immoralité. Lui, comme Kierkegaard, a défini le péché comme une séparation. Pour Tillich, c’était notre plus grand dilemme existentiel. Le péché était notre séparation des forces qui nous donnent un sens et un but ultime dans la vie. Cette séparation favorise l’aliénation, l’anxiété, l’insignifiance et le désespoir qui font de nous les proies de la culture de masse. Tant que nous nous replierons vers l’intérieur, embrasserons un hyper-individualisme perverti qui se définit par l’égoïsme et le narcissisme, nous ne vaincrons jamais cette aliénation. Nous serons séparés de nous-mêmes, des autres et du sacré.

La résistance n’est pas seulement lutter contre les forces obscures. C’est devenir un être humain complet et entier. C’est surmonter la séparation. C’est la capacité d’aimer. C’est honorer le sacré. C’est la dignité. C’est le sacrifice. C’est le courage. C’est être libre. La résistance est le pinacle de l’existence humaine.

Source : Truthdig, Chris Hedges, 05-11-2017

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Commentaire recommandé

Vladimir // 12.01.2018 à 08h49

Un fatras de lieux communs sectaires !
L  » âme  » , la  » transcendance  » le  » sens de la vie « et autres balivernes !
La vie est sa propre justification ,elle n’en a besoin d’aucune autre !
Mais l’humain prétentieux ne peux s’empêcher de se croire au centre de tout , en réalité il n’est même pas en périphérie ,il est perdu dans les confins !
En fait la vie est une plaisanterie cosmique , de l’humour noir !
Alors ou vous savez apprécier une bonne plaisanterie comme il se doit philosophant au coin du feu ,ou vous pondez ce genre de pamphlet indigeste et obscurantiste qui fera le délice de nos nombrilistes intellectuellement torturés !

132 réactions et commentaires

  • numaroumestan // 12.01.2018 à 06h28

    Il y a bien longtemps que ces réflexions ont été menées : lorsque la tyrannie monothéiste s’est installée dans l’Empire Romain.

    Le fanatisme monothéiste actuel, l’absolutisation d’abstractions creuses, les bourriques qui s’autoproclament race élue, les criminels en col blanc qui affirment faire le travail de dieu, etc., toute cette farce inhumaine a déjà montré ce à quoi elle aboutissait : la bestialité bigote.

    La reconstruction de mondes civilisés viendra un jour, comme cela s’est toujours produit. Il est simplement triste de vivre au moment où règne l’inhumanité.

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    • Bordron Georges // 12.01.2018 à 06h38

      Il faut vraiment être obsédé pour ne voir dans cet article qu’une réflexion contre le monothéisme. Il y vraiment des gens capables de transformer la pensée la plus élevée en une misérable serpillère.

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    • Fritz // 12.01.2018 à 07h09

      Chacun sait que les personnes citées par Chris Hedges : le pasteur King, le philosophe-théologien Søren Kierkegaard et le théologien Paul Tillich, ont été des adversaires du monothéisme. Et la référence à la croix est sans doute antichrétienne… Essayez de sortir de vos obsessions.

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      • Sandrine // 12.01.2018 à 11h44

        « la référence à la croix est sans doute antichrétienne », alors là, il va falloir que vous expliquiez…

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        • Duracuir // 12.01.2018 à 11h55

          Heuuuu, c’est du second degré madame. Pourtant évident de chez évident. :).

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    • Jujube // 12.01.2018 à 07h50

      Ha c’est sûr. Le polythéisme romain esclavagiste, colonialiste et amoureux des jeux du cirque était haaachement super. Tout comme L’Aztèque ou le Maya avec ses sacrifices humains, l’Hindou notoirement égalitaire ou autres amusettes pharaoniques. Pas bravo monsieur.

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      • Sandrine // 12.01.2018 à 11h45

        Le monothéisme romain a aussi été esclavagiste et colonialiste…

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        • Duracuir // 12.01.2018 à 12h00

          Oui, et alors? En quoi cela en fait il une exclusivité monothéiste? D’autant plus que ce sont les seuls monothéismes qui ont mis le frein à l’esclavage:
          C’est Moïse le premier qui limite l’esclavage à 7ans.
          Puis c’est Mahomet qui, pour la première fois dans l’Histoire, interdit de mettre un musulman en esclavage.
          Puis, au XIVe siècle, pour la première fois, c’est le roi de France Louis X le Hutin qui, au nom de l’idéal chrétien, interdit formellement l’esclavage dans le royaume de France et décrète que tout esclave y mettant le pied devient un homme libre.

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          • Sandrine // 12.01.2018 à 12h17

            Vous avez sans doute lu dans mon commentaire le mot AUSSI

            Par rapport aux monothéismes et à l’esclavage : ne pensez vous pas qu’on encadra pour mieux réaffirmer?
            Les papes ont recouru pendant tout le moyen-âge aux services d’esclaves capturés pour la plupart en « Esclavonie » (terme géographique de l’époque zone correspondant à la Yougoslavie), baptisant leur nouveaux esclaves en feignant d’ignorer qu’ils étaient pour la plupart tous déjà baptisés (selon le rite grec orthodoxe) – en effet le canon interdisait la réduction en esclavage… des chretiens

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            • Vincent P. // 13.01.2018 à 13h23

              Il faudrait m’expliquer :
              Quelle est la différence entre l’esclavagisme, où l’esclave, pour réduit à rien qu’il soit, est nourri, logé, blanchi;
              et le salariat, où l’esclave, pour libre qu’il pense être, doit subvenir lui même à tous ses besoins, auxquels s’ajoutent des dépenses obligatoires ?
              D’un strict point de vue économique, je me demande quel est le plus rentable pour l’esclavagiste -oups: le patron- ?

              Simple question d’interprétation de la profondeur de la farce qui nous est jouée… (je précise que les « droits de l’homme », pour moi, en sont une bien costaude, de farce)

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            • Sandrine // 15.01.2018 à 11h11

              Du temps de l’empire romain, on prescrivait pour nourrir les esclaves : du pain, des olives et du vin – à la période des figues, on donnait une quantité moindre de pain car on supposait que l’esclave pouvait compléter par lui-même…
              En cas de crime ou délit de l’esclave (supposé ou avéré), il devait etre systématiquement torturé (histoire, sans doute de faire passer de faire passer l’envie d’enfreindre les lois aux autres esclaves) – ce qui n’était pas le cas pour une personne de condition libre.

              Donc « nourri, blanchi, logé… » C’est vite dit

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      • Kiva // 13.01.2018 à 12h13

        Un ramassis d’approximations et d’anachronismes. Nous sommes dans ce que Andrea Giardina dénonçait comme « la rhétorique de la modernité ».
        Un société peut pratiquer l’esclavage, le polythéisme n’a que peu de chose à voir là dedans, d’autant plus qu’aucun dogme connu des religions romaines pratiquées ne s’appliquent à structurellement être esclavagistes.
        Le terme colonialiste est totalement anachronique surtout s’il renvoie à une comparaison à la colonisation de l’époque contemporaine. Pour les jeux du cirque on a du mal a comprendre ce que cela vient faire là. Peut être êtes vous encore dans ce mythe des jeux du cirque sanglant et autres fadaises, alors que c’était l’exception….

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    • Paul // 12.01.2018 à 12h17

      Le polytheisme était vraiment mille fois plus violent et injuste. Avec entre autres sacrifices humains et lynchages…

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      • Vincent P. // 13.01.2018 à 13h26

        A ceci près que tous les polythéismes ont pour principe:
        La nature, DONT l’homme;
        Alors que tous les monothéismes ont pour principe:
        La nature POUR l’homme.

        Perso, je mesure assez bien la différence. Alors pour la morale, on repassera.

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  • robert pierron // 12.01.2018 à 06h33

    Tout n est pas faux dans ce baratin mais globalement il est etranger aux interets des opprimés dont il dit se tenir à proximité. Et cela est faux à des lieues des intérêts populaires.

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    • Mr K. // 12.01.2018 à 06h57

      @robert pierron

      Vous dites en parlant de l’auteur de cet article : « globalement il est etranger aux interets des opprimés dont il dit se tenir à proximité ».

      Pourriez-vous développer s’il vous plait, je ne vois pas?

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      • Vladimir // 12.01.2018 à 08h36

        Oui ,je me suis arreté a cette phrase , de la pub pour une secte a mon réveil c’est plus que je ne peux supporter , je ne partage pas vos croyances !
        Les pamphlets chrétiens bien pensants américains c’est sans moi !
        La religion est TOUJOURS une oppression et la consolation du lâche !

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        • Mr K. // 12.01.2018 à 10h10

          @ Vladimir

          Votre commentaire est doublement déplacé, me semble-t-il.

          Je suis athée personnellement.

          Ne pensez vous pas que la marchandisation des êtres et du monde est contraire à l’humain? Est une négation de l’humain? Qu’il faut s’y opposer?

          La pensée par blocs amène à éviter la jonction entre « socialistes-chrétiens » et « progressistes athées » qui pourtant vont dans le même sens.

          Henri Guillemin beaucoup vu sur internet l’est peut-être parce qu’il matérialise cette synthèse très dangereuse pour les pouvoirs.

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          • Bordron Georges // 12.01.2018 à 10h50

            Mr K, vous écrivez ‘’la pensée par blocs amène à éviter la jonction entre socialistes chrétiens et progressistes athées qui pourtant vont dans le même sens’’.
            Effectivement! Mais pas seulement pour ces deux blocs.
            Et encore effectivement, la synthèse pourrait être très dangereuse pour les pouvoirs. Mais cette synthèse sera toujours annihilée par les positions sectaires des membres de ces blocs ce qui est «pain béni» (sans monothéisme), pour les pouvoirs.

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            • Mr K. // 12.01.2018 à 11h20

              @ Bordon Georges

              Les positions sectaires entretenues, bien d’accord.

              L’anti-cléricalisme développé à partir du XXème siècle en France, même si justifié, a été un moyen très efficace pour détourner les énergies des vrais responsables.

              On voit bien qu’il en reste des traces importantes aujourd’hui.

              Bouffer du curé plutôt que du banquier.

              Si je me souviens bien Henri Guillemin en parle très bien là (l’autre avant guerre 1870 – 1914) :

              https://www.youtube.com/watch?v=PweOowBNUHg

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  • olivier // 12.01.2018 à 07h11

    Théologie, Le peché, La croix, la liberté contre le bonheur, Tillich, Kierkegaard… wow.

    A priori, je ne partage pas sa conception du péché. Le mal n’a pas de positivité. Il n’est pas. Il ne fait rien, il defait. Ce n’est pas une séparation, nous nous séparons. Est immoral c’est ce qui empêche de déployer pleinement notre humanité : le paradis n’a pas de porte.

    A priori toujours ce mixe entre lutte des classes progressiste et théologie du mal articulées autour de la notion de resistance me parait être une dangeureuse impasse. La resistance dans ce contexte n’implique pas que la lutte ou le combat, mais aussi le martyre et la sainteté. Je ne vois pas ces notions dans le texte.

    Mais je peut me tromper. Ce texte a au moins le mérite de donner a lire quelque chose consistant. J’ai comme un doute sur la façon dont il va être reçut ici. J’espère qu’il sera quand même qu’il sera lu attentivement, il pose des bases tres interessantes et une profondeur qui manque trop souvent.

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    • Christian Gedeon // 13.01.2018 à 07h06

      Et de toute façon péché vient de peccata. Qui signifie erreur,faute et ce n’est pas la peine d’aller chercher midi à quatorze heures..alors Kirkegaard et toute cette bande de nazis sous couvert de retour au polytheisme peuvent aller se faire voir…chez les grecs tiens

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      • olivier // 13.01.2018 à 17h25

        J’aime bien aller voir les Grecs.

        L’éthymologie est une porte d’entrée pour penser le sens. Pas une porte de sortie pour clore toute réflexion. Qu’est ce qu’une faute ? Avant les latins : chez les Grec le péché – harmatia signifie littéralement «rater la cible ».

        Privé de culture et de vocabulaire surtout, on devient le jouet des pièges les plus basiques et on fini par penser par slogan dans la plus grande confusion. On fait le choix que l’on veut, mais il faut le faire en toute conscience. Sinon on est empêché de bien agir. La question de privation est LA question primordiale du mal, c’est pour cela qu’il défait. Faute > fallita > falsus. Qui dénature, qui défait.

        Apres, Kierkegaard, qu’on aime ou pas, on ne peut pas simplement l’ignorer. http://bit.ly/2CZgX5S Je ne sais pas si vous maitrisez toute les matriochkas contenues dans votre commentaire.

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  • Fritz // 12.01.2018 à 07h16

    « ce que les Grecs anciens appelaient fortuna » : non, ils l’appelaient tuchê (τύχη). Fortuna est un mot latin.
    Sinon, j’ai apprécié ce texte qui nous donne des raisons de résister, des raisons d’espérer.

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    • Le Rouméliote // 12.01.2018 à 12h20

      Tout à fait, la τύχη est toujours aujourd’hui, le destin en grec. La « fortouna » (φορτουνα) est la « fortune de mer », le naufrage…
      Un détail, cette prononciation érasmienne est lassante et fait rire tous les Grecs : la « tuchê » se prononce « tichi ».

        +2

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      • olivier // 13.01.2018 à 01h00

        Aujourd’hui je ne sais pas, mais hier, c’etais bien également la fortune, le sort : fortuna en latin. D’ailleurs Aristote jugais que la bonne fortune étais nécessaire pour bien agir. En gros il fallais aussi un peu de bol : eutukhia, qu’il différenciais du bonheur : Eudaimonia.

        Et chose amusante (mais qui ne vous est pas adressé) en Grec, le péché – harmatia
        signifie littéralement «rater la cible ».

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    • Tepavac // 12.01.2018 à 18h37

      Résister!
      Je me demande ce qu’en pensent ceux dont le prix a été la vie…
      Leurs dernières paroles

      https://youtu.be/mDw4HCKbMig

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  • Mr K. // 12.01.2018 à 07h32

    Immanquablement certains des lecteurs, ayant tendance à une « pensée par blocs », vont s’arrêter dès la fin du premier paragraphe où apparait nettement le chrétien Chris Hedges.

    « C’est porter la croix, comme nous le rappelle le théologien James Cone, … »

    S’arrêter à cela de mon point de vue est limiter son horizon de pensée. On peut faire remarquer qu’avec par exemple une lecture athée humaniste du désastre néolibéral on va dans la même direction que l’auteur.

    Chris Hedges parle de transcendance, dans un sens plutôt théologique.

    La transcendance, et cela n’est pas une plaisanterie, n’est-elle pas le propre de l’homme?

    N’est-elle pas évidente dans ses effets quand, par exemple, l’émotion nous saisit devant un paysage de montagne, plutôt qu’y voir un tas de cailloux?

    Il y a donc bien une capacité universelle à faire « étinceler le monde », à y voir plus que sa simple matérialité brute.

    Cet à dire l’exact contraire de la marche forcée de la marchandisation du monde imposée par le néolibéralisme et plus largement le capitalisme.

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    • Mr K. // 12.01.2018 à 08h00

      Pour les anglophones une conférence de 2011 où Chris Hedges parle de sa période (vingt années) de correspondant de guerre.

      On y apprend qu’il était comme beaucoup de ses collègues « accro à la guerre », aux variations émotionnelles gigantesques qu’elle induit, ainsi que la déshumanisation. Terrifiant.

      https://vimeo.com/21983227

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    • Gaby // 12.01.2018 à 08h52

      Pour ma part ce n’est pas la référence chrétienne qui m’a interrogé au début du texte, mais plutôt le sentiment que la résistance était présentée comme une sorte de martyr, presque une posture esthétique.
      La suite éclaire mieux le propos de l’auteur, mais je crois qu’il manque l’idée que la résistance et la désobéissance sont en réalité très puissante. La Boétie expliquait que plus nous obéissons, plus l’exigence d’obéissance du puissant qui nous gouverne est forte. Pour lui, l’obéissance nourrit le pouvoir des dominants. Ainsi, l’acte de désobéissance est une récupération du pouvoir.

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      • Mr K. // 12.01.2018 à 11h49

        Oui, vous avez raison, il y a chez Chris Hedges cette notion sacrificielle mais qui dépasse je crois la matrice religieuse.

        Il parle de l’obligation de la résistance pour la résistance. Même si elle est probablement sans espoir. Mais il conclut aussi en voyant cela comme une obligation morale vis à vis de ses (nos) enfants, qui dépasse le religieux : « mes enfants pourront se dire au moins il a essayé » dit-il en substance.

        Il appelle régulièrement à la désobéissance civile et la lutte non violente. Il a plusieurs fois été arrêté à ce titre.

        Chris Hedges par ailleurs dénonce violemment les institutions religieuses qu’il voit comme corrompues, inévitablement.

        C’est son « honnêteté lucide » qui rend son discours « laïcisable », je crois. A l’instar d’un Henri Guillemin.

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        • Jean // 12.01.2018 à 18h15

          => Il parle de l’obligation de la résistance pour la résistance. Même si elle est probablement sans espoir. Mais il conclut aussi en voyant cela comme une obligation morale vis à vis de ses (nos) enfants, qui dépasse le religieux : “mes enfants pourront se dire au moins il a essayé” dit-il en substance.

          Je crois que Chris Hedges veut dire que l’honnête homme doit s’opposer à l’injustice pour le rester et ceci sans se préoccuper de savoir si la cause qu’il défend peut être gagnée. Il n’a tout simplement pas le choix et c’est cette incorruptibilité qui le rend invincible, même dans la défaite.

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          • Mr K. // 12.01.2018 à 18h38

            @ Jean
            Je crois que vous avez trouvé la bonne formulation.

            Cette notion « d’honnête homme » fait de son côté religieux, croyant, quelque chose de secondaire en cela qu’il n’affecte pas (ou peu?) ses analyses.

            Analyses qui sont très fournies et étendues sur la société américaine. Et il va au charbon, sur le terrain. C’est un militant social, beaucoup beaucoup plus qu’un religieux.

            Même chose pour Henri Guillemin honnête homme, croyant certes, mais que l’on pourrait presque prendre pour un communiste quand il parle de la commune de Paris par exemple.

            S’arrêter à son côté croyant empêche de profiter de son apport difficilement discutable à l’histoire de la France, c’est un aveuglement.

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            • Mr K. // 12.01.2018 à 19h31

              Je complète : de même on peut passer à côté du travail formidable de l’historienne Annie Lacroix-Riz si on s’arrête à ses convictions de communiste militante comme repoussoir.

              C’est un aveuglement aussi : c’est penser par blocs (antagonistes). Chose que j’ai faite longtemps, je dois dire (et je n’ai pas dit confesser ;-)).

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            • CHLéO // 13.01.2018 à 13h28

              Le terme de « Justes » me semble bien convenir à Chris Hedges et à Henri Guillemin, par delà toute idéologie politique et/ou religieuse. Le monde a besoin de telles personnes, aujourd’hui plus que jamais.

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  • Jean // 12.01.2018 à 07h46

    => Søren Kierkegaard soutenait que c’était la séparation de l’intellect de l’émotion, de l’empathie, qui condamnait la civilisation occidentale.

    Avec la conséquence que l’on prend aujourd’hui pour de la sensibilité la sensiblerie.

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    • Gaby // 12.01.2018 à 08h54

      Ce n’est pas plutôt l’inverse : que l’on prend pour de la sensiblerie la sensibilité ?

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      • Alfred // 12.01.2018 à 09h46

        Je ne crois pas. Jean dis que l’on prend de la sensibilité fausse et exagérée (sensiblerie) pour de la vraie sensibilité. Il me semble.
        (vous vouliez dire que toute sensibilité est forcément perçue pour exagérée? je n’ai pas l’impression quand je vois les larmes de crocodiles qui inondent les médias; on s’autorise beaucoup dans le domaine quitte à ne plus percevoir l’authentique. je suis d’accord avec jean).

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        • Gaby // 12.01.2018 à 10h09

          Je comprends, en fait je pense que les deux sont vrais !

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        • Jean // 12.01.2018 à 15h01

          Oui, Alfred, c’est bien ce que je voulais dire. De là les indignations pour des motifs futiles alors que les vrais sujets d’indignations ne sont pas abordés parce qu’on se regarde trop le nombril.

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  • Jean // 12.01.2018 à 07h53

    => Que signifie la naissance ? Que signifie vivre ? Que signifie mourir ? Comment vivons-nous une vie pleine de sens ? Qu’est-ce que la justice ? Qu’est-ce que la vérité ? Qu’est-ce que la beauté ? Que dit notre passé sur notre présent ? Comment défions-nous le mal radical ?

    Toutes ces questions auquel l’art tentait de répondre avant de devenir contemporain, comme le mal qui nous ronge et l’absurdité qui nous dévore.

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    • Vladimir // 12.01.2018 à 09h00

      Mais pourquoi devrait-ce avoir une signification quelconque ?
      Réponse : uniquement pour satisfaire l’égo et la prétention humains !
      Certaines choses n’ont pas de significations ,elles se suffisent a elles meme et la vie en fait partie !
      C’est ca la beauté de la chose et le mal n’existe pas plus que le bien , ce sont des inventions humaines pour permettre de vivre en société !
      Ces questions que vous posez vous vous les etes inventées , comme les religions inventent les réponses !
      Il n’y a qu’une chose a faire VIVRE , c’est tout ce que la nature a prévu pour vous ,le reste n’est que ratiocination de ver prétentieux !

        +9

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      • Mr K. // 12.01.2018 à 10h32

        @ Vladimir

        Ce qui vous permet d’écrire votre commentaire a été inventé aussi.

        De la même manière on peut dire que votre commentaire vous permet la satisfaction de votre égo, en cela que vous avez une satisfaction a donner votre avis.

        Dostoïevski dans « Les frères Karamazov » fait en substance la réflexion qu’avec la disparition du sacré dorénavant « tout est permis ».

        Sans le savoir, n’en faites vous pas une lecture profane lorsque vous parlez de la « beauté de la vie ». N’est-ce pas renvoyer à de l’humain.

        La défense de l’humain n’est-elle pas une forme de « sacré » pour lequel nul n’est besoin de « croire »?

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        • Tepavac // 12.01.2018 à 20h25

          Bonsoir Mr K!
          Vladimir faisait référence à une maxime Chrétienne ;
          « le bien et le mal n’existent pas, c’est l’homme qui crée le bonheur et le malheur  »

          De la il en tire la conclusion, qui par ailleurs se présente aussi comme une hypothèse dont les prémisses sont evidentes;

          -L’humain peut soit créer le bien soit créer le mal.

          -Je suis un humain

          -donc je peux décider du bonheur et du malheur

          Le syllogisme est parfait, sans doute résumé, mais évident.

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          • Mr K. // 12.01.2018 à 21h18

            @Tepavac
            Ce que vous énoncez est correct et vous appartient sans aucun doute.

            Il n’en reste pas moins que cela résulte d’une interprétation de votre part de ce qu’a voulu précisément dire Vladimir.

            Pour ce qui concerne mon commentaire précédent de 10h32, je n’en suis pas du tout satisfait, j’ai écrit trop vite. Il est confus par cette évocation de Dostoïevski qui fait pompeux et un peu cheveu qui tombe sur la soupe.

            Dostoïevski, si on fait abstraction de l’aspect, pour le coup très religieux par moment et pénible en tout cas pour moi, pressent je crois dès 1880 la catastrophe capitalistique à venir. C’est bien la marche inexorable du pur rationalisme qu’il redoute.

            Le pur rationalisme aveugle mène à ce que nous vivons : la chosification grandissante de l’humain devenant un produit.

            Défendre l’humain est s’opposer à cela et donc le sacraliser, je crois qu’on peut le dire et que Vladimir certainement le fait à sa manière.

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            • Tepavac // 15.01.2018 à 11h48

              Tout est interpretable Mr K.
              Ici même je regarde des passes d’armes sémantique sur l’acception de simples mots, pas sur une phrase non, sur un mot.

              De la a y voir un mépris pour des échanges constructifs et une propension pour les « m’as-tu vu » il n’y a que la censure pour l’accepter.
              C’est sur que cela donne de la clarté au blog. Les personnes qui s’interrogent en ressortent éclairées.

              Regardez plus haut, J’ai posté un lien vers les dernières paroles de « vrais » résistant, qui ont donné leur vie pour la liberté, pas des beaux parleurs qui ne font que du vent.
              Résultat, nul ne regarde…..
              C’est plus facile de juste montrer son erudition.

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          • Bordron Georges // 13.01.2018 à 11h03

            Tepavac, à propos de votre syllogisme. Un syllogisme n’est que la démonstration par l’absurde que la première proposition est fausse.
            Mais de plus le votre est biaisé, parce que la troisième proposition n’emploie pas les mêmes termes que la première: le bonheur à la place du bien et le malheur à la place du Mal.
            Cordialement et avec le sourire!

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            • Tepavac // 15.01.2018 à 12h00

              D’abord au lieu de vous enflammer,
              Je parle d’hypothèse, c’est sa liberté.

              Pour le syllogisme, vous en donné la une interprétation qui vous est personnelle et pas du tout académique.

              Quand à la conclusion, libre à vous de l’écrire avec une redite de la prémisse.

              En définitive votre « passe d’armes sémantique » n’apporte rien de constructif sur un sujet dont le sang à davantage coule que d’encre…

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      • Jean // 12.01.2018 à 15h30

        Votre réponse est bien dans l’air du temps où plus rien n’a d’importance parce que tout se vaut et que chacun de nous est la divinité absurde de son petit univers nihiliste. Ne voyez-vous pas où tout cela nous mène ?
        La prétention c’est de ne vivre que pour soi, avec pour seuls lois les siennes, sans chercher de signification à sa propre existence comme tant d’autres l’on fait avant nous.

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        • Tepavac // 12.01.2018 à 20h57

          Je penses que ses propos énoncent un fait évident.

          Tôt ou tard, la personne que nous sommes devra rendre des comptes à la personne que nous aurions dû être.

          Le commun des mortels acceptent pour évident le fait que le but a atteindre est le bien, et que toutefois, nous sommes parfois en désaccord pour la voie à emprunter.

          Les propos ne sont pas malveillants, ils expriment davantage une émotion vive…

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        • Tepavac // 12.01.2018 à 22h09

          …une émotion vive face à une situation particulière.

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      • Fritz // 12.01.2018 à 17h10

        « le mal n’existe pas plus que le bien  » (@Vladimir)
        Allez le dire aux malades, aux accidentés, aux torturés.
        Quant à la loi de la Nature que vous évoquez… Elle peut mener à des horreurs.
        « La Nature est cruelle, nous avons donc le droit de l’être aussi » (A. H.)

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  • Brigitte // 12.01.2018 à 08h12

    Texte plein d’espérance mais aussi de désespérance quand il dit que le rebelle est un marginal dont le combat ne peut jamais vraiment changer le monde. Trouver un équilibre vital entre les deux, tel est le dilemme, sans jamais se résigner car le rebelle doit agir, être courageux, donner l’exemple, dénoncer, ne jamais se soumettre.
    Il faut avoir la foi pour être rebelle, non pas en dieu, mais en l’humain. Beaucoup plus difficile.
    Mission impossible ?

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    • Gaby // 12.01.2018 à 09h05

      Parce que nous avons une image déformée de l’homme à force de voir et d’entendre partout que l’homme est un loup pour l’homme qui ne cherche qu’à défendre ses propres intérêts.
      En réalité, l’homme est une espèce extrêmement solidaire et coopérative.
      De plus, comme je le dis plus haut, il ne faut pas sous-estimer comme le fait peut-être un peu ce texte, le pouvoir de la désobéissance et de la résistance qui déstabilise profondément les puissants. Si ils y réagissent implacablement en ostracisant les résistants, notamment sur la scène médiatique, il ne faut pas y voir une situation d’impuissance pour les résistants mais au contraire, il faut y voir la crainte que le « non » qu’ils leur ait opposé provoque chez eux.

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  • LBSSO // 12.01.2018 à 08h14

    Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l’oppression.

    Art. 2. – Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789

    …et la résistance à l’oppression.
    Le sens de ce texte signifie que le citoyen au final à le devoir de résister face à un pouvoir arbitraire.Reste les modalités.

    L’article de J Sapir hier était à ce titre significatif.Il était la énième reprise d’articles déjà rédigés par lui, sous une forme différente.Est-ce à dire que JS ne fait que se répéter ?
    Non.Cela signifie que ses analyses pertinentes ne trouvent toujours pas de traduction politique significative (au sens de parti ).S’est constitué aux dernières élections , un pole européen et libéral. En face, la constitution d’une alternative souveraine, républicaine risque de prendre du temps.En témoignent ,également, les commentaires échangés ici ces derniers jours .Parfois durs, ironiques.
    Les personnes qui ont façonnés la Résistance lors de la deuxième guerre mondiale ne partageaient pas toutes les mêmes idées.Certaines ont fait passé leur anticommunisme avant l’indépendance de la France : elles ont collaborés.Les autres ont privilégié la souveraineté de leur pays à leurs préférences idéologiques.Elles ont résisté .Ensemble.Ce fût certes compliqué .

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    • Sandrine // 12.01.2018 à 11h33

      « Les autres ont privilégié la souveraineté de leur pays à leurs préférences idéologiques ». privilégier la souveraineté de son pays, c’est en soi une préférence idéologique.

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      • LBSSO // 12.01.2018 à 13h08

        Vous avez très bien fait de souligner ce point.Des convictions (souverainisme) que l’on se forge ,finissent par constituer une idéologie à son insu .Or , si je réduis  » idéologie » au sens « d’idée qui finit tôt ou tard par ne plus se confronter au réel », mieux vaut qu’une personne vous en fasse opportunément la remarque.Merci.

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      • Tepavac // 15.01.2018 à 12h12

        Sandrine
        LSSBO ne parle pas de résistance virtuelle, mais de vrais guerres, avec de vrais morts et de vrais tortures.

        Donner sa vie pour que la communauté puisse vivre libre n’est pas une idéologie mais un choix difficile pour lequel nous ne sommes pas toujours d’accord, mais c’est un choix volontaire, personnel et dont le seul but est de permettre à ses pairs de continuer à vivre libre, ou vivre tout court.

        Un peu de respect ne serait pas de trop pour les vrais résistants.. ..

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        • Sandrine // 16.01.2018 à 09h40

          Oui mais cela n’enlève rien au fait qu’ils avaient des préférences idéologiques…
          Je ne vois rien d’insultant dans ce fait!

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          • tepavac // 16.01.2018 à 10h49

            Peut-être involontairement, vous avez changé l’un des termes de son propos, « liberté » contre « souveraineté », Nous savons tous içi que ce dernier terme a acquit une connotation politique restrictive, l’entendre devient un biais qui se répercute dans les pensées, c’est navrant.

            Vous ne dites rien d’insultant, je dis simplement que le titre du billet est « le prix de la résistance », LSSBO souligne un fait indéniable, quelques soit l’idéologie d’une personne, elle peut soit être résistante, soit être collabo et cela indépendamment de ses attirances idéologiques publiques.

            Ne le prenez pas comme une offense, mais comme beaucoup vous apparentez l’idéologie à la conviction.
            L’idéologie est un idéal informel, un cap à suivre et qui s’adapte à la situation.
            La conviction repose sur une croyance formelle, avec ses repères et ses codes.

            Mais il y plus, certains, les plus nombreux, croient que l’essence de la vie est de donner la vie, de la protéger et de l’épanouir. Faire un enfant, fonder une famille amène à se poser la question de l’environnement dans lequel vie cette famille et des moyens pour y subvenir.

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            • Sandrine // 16.01.2018 à 11h33

              « quelques soit l’idéologie d’une personne, elle peut soit être résistante, soit être collabo et cela indépendamment de ses attirances idéologiques publiques »
              Dans le cas particulier de la France pendant la seconde guerre mondiale, on s’aperçoit effectivement que le « fait résistant » a couvert un large spectre socio-politique. Toutes les familles politiques ou presque étaient représentées. En même temps, au sein d’une même famille politique certains ont collaboré, d’autres ont résisté. Cela tendrait à dire que l’idéologie politique n’a pas eu d’incidence dans le passage à l’acte résistant. Ce passage à l’acte est-il donc le fait de conviction personnelles, de la façon dont les individus fixent leurs priorités ?
              Mais encore une fois, cela n’implique pas que les Résistants français n’avaient pas de convictions idéologiques et ne se rattachaient à aucune famille politique. L’un n’empêche pas l’autre.

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          • tepavac // 16.01.2018 à 10h59

            Très vite apparait le « moyen » de subvenir, et soyons plus simple, remplaçons « subvenir » par recherche de l’argent.
            Trop souvent alors, la recherche de cet argent fini par masquer le pourquoi de cette recherche, la personne qui cherche a subvenir aux besoins de sa famille fini par oublier sa famille.

            C’est paradoxale, et ceci devrait toujours nous animer d’une certaine prudence dans la recherche du bien.

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  • Chokk // 12.01.2018 à 08h40

    Hedges est quelque peu tiraillé entre l’accusation faite aux puissants et celle faite à la nature humaine elle-même, l’une émanant de sa sensibilité de gauche et l’autre sans doute de sa chrétienté. S’il ne faut pas laisser de répis à la 1ère, j’aurais tendance à vouloir pointer du doigt la seconde.

    Rabelais, connu pour son « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » fait parti des 1ers auteurs à interroger les limites de l’homme et à identifier ses forces dans ses faiblesses. Il mérite d’être relu, et ce texte m’y a encouragé 🙂

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  • Vladimir // 12.01.2018 à 08h49

    Un fatras de lieux communs sectaires !
    L  » âme  » , la  » transcendance  » le  » sens de la vie « et autres balivernes !
    La vie est sa propre justification ,elle n’en a besoin d’aucune autre !
    Mais l’humain prétentieux ne peux s’empêcher de se croire au centre de tout , en réalité il n’est même pas en périphérie ,il est perdu dans les confins !
    En fait la vie est une plaisanterie cosmique , de l’humour noir !
    Alors ou vous savez apprécier une bonne plaisanterie comme il se doit philosophant au coin du feu ,ou vous pondez ce genre de pamphlet indigeste et obscurantiste qui fera le délice de nos nombrilistes intellectuellement torturés !

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    • Crapaud Rouge // 12.01.2018 à 11h09

      Vous ne faites qu’exprimer le point de vue libertin qui n’a de sens que pour celles et ceux qui sont confortablement installé.e.s dans le système, et n’ont donc pas lieu d’en souffrir. Allez travailler comme ces gens, http://l-instant.parismatch.com/Jour-apres-jour/Nord-Kivu-les-minerais-de-sang-par-Marcus-Bleasdale-546045, puis revenez nous dire si « la vie est [encore] une plaisanterie cosmique »…

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    • Sandrine // 12.01.2018 à 11h50

      @ Vladimir
      Vos commentaires sur ce texte : un fatras de lieux commun nihilistes et sectaires qui mènent tout droit à la réification de l’humain post-humaniste…

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      • Duracuir // 12.01.2018 à 12h04

        Que vient faire le mot « réification » dans votre phrase??? Savez vous au moins ce que cela signifie?

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        • Sandrine // 12.01.2018 à 12h08

          considérer comme un objet, une chose

          On se référera à ce sujet au discours de Peter Sloterdijk sur le post humanisme « regle sur le cheptel humain »

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          • Duracuir // 12.01.2018 à 13h05

            Vous vous trompez madame. Ce mot ne peut aucunement être utilisé dans le sens où vous l’employer ou alors merci de m’indiquer un lien vers l’auteur qui l’utiliserait en ce sens. Et svp, quelque chose de plus consistant et moins indigeste que Sloterdijk. 🙂
            Réification d’une relation, certes. Mais d’un être humain….

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            • LBSSO // 12.01.2018 à 13h31

              On trouve ce terme utilisé en psychologie, au sens de « déshumanisation ».Par abus ? Je n’ai pas les compétences pour aller plus loin.Si vous faîtes une recherche internet dans cette discipline vous devriez trouver des références.
              (Désolé, je me suis permis de m’immiscer dans votre échange)

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            • Sandrine // 12.01.2018 à 14h06

              En psychologie, la réification peut désigner le fait de considérer autrui comme un objet, d’annuler autrui pour parvenir à ses fins.
              En philosophie, la réification désigne processus par lequel on transforme quelque chose de mouvant, de dynamique en être fixe, statique
              Ce mot est tout à fait approprié à mon commentaire, donc.

              Au dela de la querelle sémantique, j’ai du mal à percevoir la substance de votre critique. Pourriez-vous etre un peu plus direct ?

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      • Crapaud Rouge // 12.01.2018 à 18h34

        « fatras de lieux commun nihilistes et sectaires qui mènent tout droit à la réification de l’humain post-humaniste » : damned, je n’aurais jamais cru que quelques lignes de textes jetées en passant puissent avoir d’aussi graves conséquences ! Vladimir, vous nous ferez 3 ans de camp de rééducation pour apprendre à savoir où vous mettez les pieds quand vous tenez la plume ! 🙂

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        • Sandrine // 13.01.2018 à 12h59

          J’apprécieux votre humour crapaud rouge, mais ma formulation ne fait que plagier celle de Vladimir.

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    • Mr K. // 12.01.2018 à 16h42

      @ Vladimir

      Je comprends pourquoi vous « éructez ».

      Lorsque Chris Hedges qui croit sûrement à la résurrection dit dans certaines de ses conférences « qu’il faut vivre comme si on était éternel », cela me fait bondir.

      Comme vous je pense que « l’humain prétentieux ne peux s’empêcher de se croire au centre de tout ».

      Il n’en reste pas moins que si on ne s’arrête pas au côté « repoussoir » des termes qu’il emploie on peut tout à fait faire une lecture athée de la très grande partie de son article. C’est en cela que je le trouve très intéressant.

      Bon pour l’âme d’accord difficile de ne pas y voir du religieux.

      Mais pour la transcendance que vous le vouliez on non c’est bien elle qui vous fait parler de la « beauté de la vie » plus haut.

      Pour le sens de la vie, et bien vous en avez un : à « apprécier au coin du feu », comme vous dites.

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      • Bordron Georges // 13.01.2018 à 10h35

        Bon! Au lieu d’âme employons esprit, au sens de spiritualité. Toutes les philosophies se pensent athées mais elles finiront toujours par se heurter à un cet état: « la spiritualité est ce qui définit l’humain ».
        Ça n’est ni l’intelligence, ni l’empathie ni la sociabilité ni tout le reste, que l’on trouve également chez l’animal. On peut être et vivre parfaitement sans se référer à sa spiritualité, s’en tenir à son unique intelligence mais tôt ou tard au cours sa réflexion on se heurte à la spiritualité.
        Quant à l’au-delà, l’idée est plus difficile. Pourtant, quand des paléontologues trouvent des sépultures, des artéfacts symboles de vénération, il en déduisent presque malgré eux, la certitude qu’ils sont pleinement humains.

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    • Fritz // 12.01.2018 à 16h44

      Le « sens de la vie », une baliverne ?
      Si la vie n’est qu’une « baliverne », une « plaisanterie cosmique », on peut vous la prendre.
      Rien que pour rire…

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    • Bili // 13.01.2018 à 00h37

      L humain prétentieux n est pas plutôt celui qui pretent ce suffire de lui même, sans Dieux ? Et croit pouvoirs expliquer tout l univers grace à sa science et son cerveau rationel ?
      L homme n est pas un animal parmis d autre espèces qui vie sans fois ni loi ,mange, tue, dors , jouis…
      L homme à de particulier qu il domine ces instincts possede une conscience , une âme et plus il l élève plus il est en paix.
      « La vie est une plaisanterie cosmique… »
      Cache toi derrière la plaisanterie cosmique, c est tellement plus facile et plus simple…
      Pourquoi changer , pourquoi résister, pourquoi ce prendre au serieux tout ca n est qu une vaste plaisanterie cosmique, en attendant 1/4 de l humanité ne mange pas à sa faim pendant qu une minorité se goinfre , mais on s en fou c est qu une plaisanterie je te souhaite de bien plaisanter sous les bombe le ventre vide toi et ta famille…
      Ps : triste et désolé de voir le commentaire de Vladimir parmis les plus appréciés de la file sur un blog comme celui ci , c est à en désespérer.

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      • Fritz // 13.01.2018 à 07h13

        L’athéisme et l’anticléricalisme à deux balles font recette dans les pays jadis dominés par le catholicisme. C’est énervant, désolant, mais c’est un fait…

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      • Jean // 13.01.2018 à 09h05

        Pour vous permettre de relativiser les likes et autres plébiscites sur les réseaux sociaux et les sites web :

        https://www.youtube.com/watch?v=a3Sggy3NWLU

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    • Tchernine // 13.01.2018 à 08h03

      Dans ce cas je serai obligé de le lire, teska:)

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  • Toff de Aix // 12.01.2018 à 09h14

    Ce qui me gêne ici c’est non pas le concept de transcendence, auquel j’adhère (et que je m’efforce d’expérimenter dans ma vie d’humain au quotidien) entièrement, mais plutôt cette volonté de dualiser les choses.

    « Résister au mal est le plus grand accomplissement d’une vie humaine. »

    Je vais être taxé de relativisme mais je n’y crois pas une seule seconde. Le « mal » en tant que tel n’existe pas : il est simplement jugement, et catégorisation. Toutes ces choses ont toujours mené aux pires atrocités (cf. Les croisades, par exemple, avec le fameux « tuez-les tous dieu reconnaîtra les siens »).

    Le mal et le bien n’existent pas : je me place résolument du côté d’un Eckhart Tolle, pour qui « seule la Conscience de ce qui est, c’est à dire notre lien intime avec la Présence, existe. » La séparation est une illusion, mais avec elle vient l’idée du bien et du mal, et les croisades commencent..

    Lorsque nous serons sortis du mental et de sa manie d’etiquetter, de classifier, de categoriser tout, choses, êtres vivants, pour finalement les nier et ainsi justifier une séparation (« eux et nous » ), nous pourrons alors avancer en évitant ces écueils : il y a bien sûr, dans le cadre de cet article intéressant, une réalité sur les maux qui frappent notre société, mais la seule vraie raison ça n’est pas que « certains font le mal et d’autres le bien », mais plutôt qu’une grande partie de l’humanité est perdue dans son ego et son mental.

    Sans aucun doute, les « élites » qui gouvernent ce monde et ont imposé son modèle font partie de de ceux qui sont totalement dans « le rêve et l’illusion » pour paraphraser certains mystiques (les indhous appellent cela « Maya »).

    Je n’ai pas la prétention d’en être sorti, mais résister efficacement, y compris à cette perte de conscience généralisée impose de faire un constat lucide sur la situation, en commençant par la sienne propre. Tous les jours il faut travailler sur soi, en essayant d’amener cette lumière de la Conscience sur nos actes du quotidien, même les plus insignifiants, c’est la méthode que j’ai choisie, c’est ma façon de « résister »..

    (je conseille à tous ceux qui sont dans ce type de recherche le livre de Tolle, « le pouvoir du moment present »)

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    • Gaby // 12.01.2018 à 09h26

      Nous les êtres humains nous utilisons les mots pour décrire les phénomènes que nous observons. Le mal n’est qu’un mot parmi d’autre pour décrire un phénomène précis. Une de ses définitions donne : « Ce qui est susceptible de nuire, de faire souffrir ». Ma définition personnelle du mal inclurait par exemple la volonté de faire souffrir ou encore l’indifférence à la souffrance provoquée par ses actes, entre autre. Dire que « la volonté de faire souffrir » n’existe pas me paraît un peu fort de café, et je ne vois pas l’intérêt de remplacer dans chaque phrase le mot « mal » par une paraphrase comme celles précitées. Pour conclure, le mal est un concept utile dans la langue pour définir et rassembler plusieurs réalités.

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    • Maxhno // 12.01.2018 à 10h23

      Étant un relativiste convaincu, j’entends parfaitement le concept de séparation, mais en pratique cette séparation est loin d’être une illusion.
      Le mal est tangible quand il s’agit de souffrance et ne prête à aucune discussion, il devrait faire référence dans notre mode pensée, mais nous préférons vénérer une notion bien plus discutable  » le bien » et c’est cette illusion justement qui a permit d’utiliser la guillotine jusqu’en 1977 et qui entraîne inéluctablement les civilisations jusqu’au chaos.
      Car à l’instar de la résistance qui n’est ni politique ni culturelle mais organique, le sabordage est une réaction salutaire de notre transcendance pour que la violence deviene un mal nescessaire.

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    • hédouin // 12.01.2018 à 10h34

      .Je souscrit tout à fait à cette approche qui énonce les impasses du mental qui nous ont amené là où nous en sommes nous forçant à comprendre au lieu d’être.Ce blog en est l’illustration par les délires mentaux qu’il peut inclure parfois.Mais l’utopie que recèle Tolle n’est -elle pas encore plus grave ? Re-vivre le stoîcisme , le scepticisme grecs est sans doute plus sage.

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    • hédouin // 12.01.2018 à 10h37

      .Profondément en acccord avec à cette approche qui énonce les impasses du mental qui nous ont amené là où nous en sommes nous forçant à comprendre au lieu d’être.Ce blog en est l’illustration par les délires mentaux qu’il peut inclure parfois.Mais l’utopie que recèle Tolle n’est -elle pas encore plus grave ? Re-vivre le stoîcisme , le scepticisme grecs est sans doute plus sage.

        +2

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      • Toff de Aix // 12.01.2018 à 11h14

        Comme dans toute approche, il ne faut pas, selon moi, tout gober en bloc, ce qui ne reviendrait qu’à remplacer un « mal » pour le coup, par un autre.

        D’ailleurs il le dit très bien lui-même : « ne prenez pas pour argent comptant, il ne suffit pas d’intellectualiser une vérité pour la vivre. Il faut l’expérimenter. »
        Je crois que c’est la bonne approche.

        Les mots sont utiles certes, mais ils ne sont que des mots : des outils permettant d’évoluer dans ce monde, utiles dans notre monde physique… Mais l’expérience est la seule chose qui peut permettre de les transcender, justement.

        C’est quelque chose qu’il est impossible de pleinement ressentir en le décrivant, il faut le vivre, tout simplement.

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        • jonn // 12.01.2018 à 23h34

          Je voudrais comprendre. Vous êtes dans la rue, une femme se fait agressée, qu’est-ce que vous faites ? Vous vivez l’expérience ?

          « Je ressens l’angoisse de la victime qui me serre la poitrine, ses cris choquent mes tympans, et en même temps l’excitation de l’agresseur m’amène au bord de la jouissance. Au delà du bien et du mal, tout n’est que pure énergie. Love and Peace mes frères ».

          Cela me rappelle un livre de Louis Pauwels, Saint Quelqu’un. Un homme ordinaire vit une expérience mystique (dans un état de complète dissociation) et contemple la beauté de sa maison en flamme où périssent sa femme et ses enfants.

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    • Sandrine // 12.01.2018 à 11h59

      @Tof de Aix et ceux qui complètent son commentaire :
      Haro sur le mental dites-vous?
      Je suppose que vous vous rattachez aux traditions spirituelles extrême orientales de type hindouiste. Soit
      Pour ma part, je n’aime pas trop ces philosophies de l’abandon du moi. Je trouve qu’elles poussent à la passivité et que précisément, elles désarment touts forme de résistance.
      Pas étonnant qu’elles soient tellement à la mode actuellement dans nos sociétés post-modernes

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      • LBSSO // 12.01.2018 à 12h39

        Plouff !
        Je m’indigne, ce monde n’est pas idéal. Il est injustice, souffrance, et mille autres choses insupportables. Empli de déceptions et en colère, je le refuse et me contente de m’émerveiller face à sa beauté, à son mystère. Si j’en reste là, l’indignation et l’émerveillement, aussi louables que puissent être ces attitudes, ne sont alors que de vaines posture voire des impostures.
        En revanche, si elles constituent un appel pour ce qui m’a indigné ne soit plus, pour que d’autres, après moi, puissent admirer cette « montagne » (@Mr K.), alors oui je plonge dans la vie, en accepte le tragique et c’est dans cet agissement possible que je vais trouver le plus beau des émerveillements.
        Le réel est dur. La chance d’exister nous permet de vivre l’émerveillement de l’engagement. Mais, plonger dans la mêlée, c’est aussi accepter de risquer d’en prendre plein la g… .
        Dans le bénitier,le Gange, ou le grand bain : se jeter à l’eau.

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      • Louis Robert // 12.01.2018 à 13h35

        @Sandrine

        «… ces philosophies de l’abandon du moi. Je trouve qu’elles poussent à la passivité et que précisément, elles désarment toute forme de résistance. »

        ***

        Abandon du moi… Bizarre tout de même…

        1. Le zen est la voie par excellence de la classe des guerriers.

        (D.T. Suzuki, « Zen and Japanese Culture », un grand classique)

        2. En Inde, les non-violents derrière Gandhi furent les plus indomptables résistants contre l’Angleterre.

        Et si c’était plutôt l’individualisme, l’égoïsme et le narcissisme qui « poussaient à la passivité et que précisément, ils désarmaient toute forme de résistance »?… comme on voit tout autour de nous, partout dans l’Empire. Non?

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        • Sandrine // 12.01.2018 à 14h12

          -Etre un bon guerrier nécessite souvent l’abandon du moi – un soldat doit savoir obeir sans se poser de questions jusqu’au sacrifice de lui-même au service de la collectivité…
          -Gandhi, hindouiste de culture certes, a été profondément influencé par Lev Tolstoï (anarchisme chrétien, où la notion de personne a une importance fondamentale)

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          • hédouin // 12.01.2018 à 16h33

            D’abord ne pas confondre le mental et la Raison.Donc ces approches dites “orientales”,sont aussi celles de Spinoza,Nietzsche,Pascal,Bergson,très exigeants sur l’usage de la Raison.Ensuite le problème est que le mental sans la Raison , sert surtout à contrôler les corps et les émotions et la Nature.et on voit où nous amènent ces contrôles,y compris vers les utopies qui sont ici parfois proclamées ,désirées!!! ( relire 1984,tout y est)!

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            • Sandrine // 12.01.2018 à 16h43

              La Raison est un concept developpé en occident. Je ne suis pas sur qu’il ait vraiment d’équivalent conceptuel dans les philosophies hindouistes/bouddhistes. Le mental est plutôt à rattacher à la notion d’ego, d’individualité, il me semble.

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    • jonn // 12.01.2018 à 12h06

      “seule la Conscience de ce qui est, c’est à dire notre lien intime avec la Présence, existe.”

      Si seule la Conscience de ce qui est existe alors « ce qui est » n’existe pas ? Admettons que la Conscience, ce qui est et la Conscience de ce qui est ne sont pas à totaliser. Mais si seule cette trinité existe, ne laissant place ni au bien ni au mal pourquoi le mental et l’égo auraient droit de citation ?

      J’ai un problème avec ce mysticisme hors sol qui manque à la fois de rigueur philosophique – tous ces concepts sont rejetés (bien, mal) ou acceptés (mental, égo) sans avoir été définis – et de sens des réalités. Ce discours est potentiellement dangereux. Pour preuve les satanistes qui eux aussi rejette les concepts de bien et de mal, pour légitimer les pires atrocités. Qui veut faire l’ange fais la bête.

      Foncer dans une foule avec un camion c’est mal. Oui c’est un jugement et alors ?
      Nous avons un mental, une faculté de juger, le problème n’est pas de s’en servir mais de mal le faire. Les concepts comme les mots sont des outils, les rejeter est aussi stupide que les chosifier.
      On peut tout à fait avoir le sens de l’absolu et celui du relatif sans les confondre ou n’en choisir qu’un. C’est même indispensable.

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      • hédouin // 12.01.2018 à 14h44

        D’abord ne pas confondre le mental et la Raison.Donc ces approches dites « orientales »,sont aussi celles de Spinoza,Nietzsche,Pascal,Bergson,très exigeants sur l’usage de la Raison.Ensuite le problème est que le mental sans la Raison , sert surtout à contrôler les corps et les émotions et la Nature.et on voit où nous amènent ces contrôles,y compris vers les utopies qui sont ici parfois proclamées ,désirées!!! ( relire 1984,tout y est)!

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        • jonn // 12.01.2018 à 22h55

          Ou voyez vous que je confonds mental et raison ou que je critique les approches orientales (et encore faudrait-il les mentionner et les distinguer) ?
          Mais pour l’essentiel nous sommes d’accord.

          Eckart Tolle ne relève pas du védantisme mais du néo-vedantisme, dans lequel il manque notamment cette dimension éthique fondé sur la raison, bien présente dans les traditions religieuses de l’Inde.

          Ce refus du bien et du mal est une sorte de Novlangue de la néo-spiritualité moderne, se voulant hors sol.

          Les préceptes moraux ne sont mortifères que si l’on n’y exerce pas sa raison. Compris et assimilés ils deviennent des valeurs éthiques qui vont nous éviter de prendre des vessies pour des lanternes sous l’emprise de la moindre de nos passions. Permettant alors de vivre de manière non dissociée des états mystiques.

          C’est pourquoi nombre de gourous néo-X ou néo-Y (prétendant chacun se placer au delà du bien et du mal), finissent par abuser d’une manière ou d’une autre (souvent sexuellement) de leurs disciples.

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    • Kilsan Aïtous // 12.01.2018 à 12h44

      Et donc quand vous entendez un voisin taper sur ses enfants et sur sa femme, ou si on vous agresse, vous vous dites : « A quoi bon intervenir, il n’y a ni bien ni mal, seule la Conscience de ce qui est, c’est à dire notre lien intime avec la Présence, existe. » ?

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    • Vincent P. // 12.01.2018 à 16h24

      @ Toff :
      J’apprécie beaucoup votre réflexion, et puisque, dans l’Absolu, il n’y a certes aucune séparation, je ne sépare pas le spirituel du politique : dans les deux cas, il n’est question que de responsabilité individuelle…
      Néanmoins, nous sommes ici sur une Terre bien matérielle, où la dualité règne en maîtresse du Réel.
      Les puissants choisissent ainsi de servir des égrégores qui servent ensuite leur propre pouvoir, ou sentiment de puissance. Face à cela, le sentiment d’impuissance du résistant est également très puissant !
      Ce qui nous manque, c’est certainement de savoir nous fédérer, refaire l’Union Sacrée. A la place, on a des Besancenot qui disent que non, Mélenchon c’est pas possible, trop loin de ses idées… J’appelle ça stupidité, ou trahison !
      Bref. Puisque vous appréciez Tolle, je vous recommande de découvrir Franck Lopvet : vous trouverez là des pistes de réflexion qui je pense vous intéresseront.
      Pour le reste, nous sommes d’accord : « soyez le changement que vous voulez voir dans le monde ». Le changer commence donc par soi même.

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    • Viviane Marescot // 12.01.2018 à 19h59

      Il est difficile de parler du « bien et du mal » …ce ne sont que des notions et non pas des certitudes.
      Peut-etre que nous ne pouvons plus parler de certitudes non plus si nous ne resistons pas ?

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  • Crapaud Rouge // 12.01.2018 à 11h33

    C’est un beau texte, et je trouve très intéressante cette conception du péché comme séparation : il est effectivement à l’œuvre partout dans le système. Un exemple entre mille, choisi pour le fait d’être récent et bien connu : Uber. Cette plate-forme de réservation a manifestement été conçue pour la rentabilité et pour satisfaire, à terme, les intérêts des créanciers, mais au détriment des chauffeurs. On retrouve surtout ce « principe de séparation » dans la méthode analytique qui permet de trouver une « solution » à tous problèmes, mais séparés, dès leur formulation, de leurs causes et contextes. C’est ainsi que la nature et la multitude des espèces vivantes qui l’habitent ne sont jamais prises en compte par le système.

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    • hédouin // 13.01.2018 à 12h42

      Bien sûr que la méthode analytique est purement instrumentale ,cloisonnante,et limitée. A Un problème elle recherche LA solution ….la moins insatisfaisante( donc perfectible !).Mais la recherche (même linéaire )des causes est aléatoire et sans fin(s) au deux sens du terme; et à puissance « x »quand cette recherche est arborescente.

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  • Gilles // 12.01.2018 à 12h01

    « Les élites du pouvoir essayent de discréditer ceux qui résistent. » Quelle meilleure preuve que nos ONG qui « traitent » les « migrants » ne sont ni des rebelles ni des résistants ….

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  • Emmanuel // 12.01.2018 à 18h23

    Très bon texte, et personnellement je ne me risquerais pas à vouloir en extraire une analyse « philosophique » dans un sens ou un autre (je ne pense pas que ce soit le but de l’auteur), mais plutôt à une sorte de cri du cœur et de combat politique au sens large – et j’espère, peut-être révélateur d’une sorte d’examen de conscience, d’interrogation profonde et de doute d’une portion de la population américaine, par rapport à ce que le pays vit (et au-delà). Pour moi, inspirant…

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  • olivier // 12.01.2018 à 21h44

    Je m’interroge : à tous ceux qui pensent sincèrement que le bien et le mal n’existent pas car ce ne serait que des catégorisations, j’ai deux questions simples :

    1) Pourquoi s’indigner, se syndiquer, lutter pour imposer une vision du bien ?
    2) Comment définir ce bien ?

    Je resume : pourquoi résister ?

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    • K // 12.01.2018 à 22h34

      Les gens ne luttent pas pour le bien, ils luttent pour survivre ou vivre dans des conditions décentes et satisfaire leurs besoins naturels et sociaux.

      Ce sont des luttes de groupe.

      Tout le reste n’est que rationalisation…

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      • Kilsan Aïtous // 13.01.2018 à 09h15

        Non, il y a des gens qui luttent par simple empathie, humanité, gratuitement, sans attendre un quelconque bénéfice pour elles-mêmes. Ça fait dépasser aujourd’hui dans ce monde ultralibéral où on nous fait croire que les égoïsmes se compensent ? Ça fait Don Quichotte ? On est certes bien loin de la civilisation de la chevalerie.

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        • K // 13.01.2018 à 13h11

          Lutter sans chercher un prix, sans bénéfice ? J’imagine dans une attitude bienveillante et inclusive…

          Tout ceci n’est que rationalisation…

          Ce ne sont que des paramètres pour motiver l’imaginaire afin de préparer au combat ou à la fuite. Liberté, égalité et fraternité sont bel et bien des symboles imaginaires partagées au groupe « peuple français », mais qui ne possèdent une réalité qu’au sein de ce groupe ou proche de celui-ci pour maintenir sa cohésion. Vouloir les partager à un nouveau groupe, c’est leur imposer et soumettre notre imaginaire et leurs symboles. (imposer la démocratie, la liberté d’expression, la culture…).

          Résister n’est que refuser cette soumission de l’imaginaire pour la survie de son propre groupe.

          Mais le but ultime n’est que la survie du groupe. Tout le reste, c’est très beau sur le papier, mais à l’échelle de l’histoire humaine, sans importance.

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          • olivier // 13.01.2018 à 17h17

            Qui rationnalise la ? j’ai du mal a suivre.

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            • K // 14.01.2018 à 02h07

              J’avais remarqué 😉

              Bien entendu que je rationalise, mais l’instinct de survie, de lutte de groupe et les comportements qui en decoulent n’ont rien de rationnel.

              On peut penser que nos actes humanistes sont rationnels, sont justes et tournés vers la bonne cause, le « bien », mais l’expérience montre qu’à l’échelle humaine qu’ils ne sont en rien rationnels.

              Autre exemple à travers nos questions et lno messages, dans ces commentaires, nous débattons, mais nous voulons juste prendre le dessus sur l’autre. Vous et moi. Qui va dominer ? Qui va se soumettre ? Pourtant le débat se veut rationnel. Alors pourquoi autant d’agressivité ? Le but étant de dominer l’autre à travers un imaginaire virtuel. C’est bien ? C’est mal ?

              Vous allez trouver des arguments pour me contredire. Très Bien. Vous avez la raison, je me soumets.

              En attendant je résiste… Tout autant que vous 😉

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            • hédouin // 14.01.2018 à 11h51

              Lire, relire et re-relire Locke,Hume ,et Hobbes vous sera plus utile et plus joyeux .Surplus d’Intelligence assurée!

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            • olivier // 14.01.2018 à 13h25

              @K

              Qu’est ce que vous permet précisément d’affirmer cela ? Votre probleme est que nous soyons d’accord au final.

              Quelques questions :

              Pourriez vous définir les termes ‘rationaliser’, que vous opposez à ‘instinct’ et ‘comportement’ et répondre aux questions de mon posts plus bas (13-01-18 11h59), pour que je puisse mieux vous comprendre. Cela pose clairement la question de la langue et de l’échange. Sa richesse ne serait que le fruit d’un instinct de domination ? idem musique ? poésie ? littérature ? Merci 🙂

              @hédouin
              Avec esprit critique quand même ! leur société du contrat et de l’individualisme est aujourd’hui bien en place avec le bonheur que l’on sais. Quand a dire que Hobbes est joyeux, c’est une curieuse vision des choses lui qui fonde la societe sur la peur de la mort.

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            • hédouin // 14.01.2018 à 14h40

              Hé ,oui Locke et Hume fondent le libéralisme politique ,ce qui pour moi est très bien.Quant à Hobbes ,il critique par avance ce blog ,où beaucoup pense que leur connaissance livresque leur donne accès à la connaissance de la réalité:ce qui est faux .L’ordre de la réalité est d’une autre nature (passions, ,intérêts,aveuglement …)

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            • olivier // 14.01.2018 à 17h47

              @ Hedouin

              Ah Hobbes, ce nominaliste matérialiste… Et la nature selon Hobbes : tout un roman. Encore une belle idée qui a mal fini, si on juge l’arbre à ces fruits. Utilitarisme, scientisme, rationalisme, relativisme, transhumanisme, individualisme… Nous resterons opposé la dessus. Mais si le libéralisme de Locke vous intéresse, je vous invite a regarder du côté de Francisco Suarez, de l’école de Salamanque lui même disciple de … Saint Thomas. Vous y retrouverez la question du droit naturel mais en plus sain. Bonus, l’anthropologie y est bien plus fructueuse.

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            • K. // 14.01.2018 à 18h47

              @hedouin : votre message valide complètement ce que je viens de dire : je dois me laisser accepter/dominer par ce que vous considérez être juste et vrai, ce qui vous affecte et vous a construit pour que je devienne plus intelligent selon vos critères, en fait que je fasse ainsi partie de votre groupe. Olivier en appelle à l’esprit critique : Résistance. Merci pour la démonstration.

              @olivier : OK. Je me soumets à vos questions. De toute façon, je suis un soumis :/
              http://www.cnrtl.fr/definition/comportement
              http://www.cnrtl.fr/definition/rationnel
              http://www.cnrtl.fr/definition/instinct

              Je n’oppose pas comportement à rationnel.

              Pour la langue, musique, littérature et poésie sont des moyens nécessaires au groupe pour exister et se différencier, voire s’opposer. Ils permettent aussi à certains de trouver un statut social, ou d’être exclu. Ils permettent de construire l’imaginaire du groupe et sont des lieux de véritable conflits afin de le rendre plus puissant et de l’imposer aux autres.

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      • olivier // 13.01.2018 à 11h59

        Mais oui.

        Vouloir survivre c’est mal ou bien ? Ce qui est naturel est bien ou mal ? Qu’est ce qu’un besoin social ? c’est naturel, il convient de le satisfaire ? Si ça convient, c’est bien ? L’usage de la raison et du verbe sont aussi des besoins ? c’est social ? le groupe est un besoin, naturel ? Et d’ailleurs, que vous évoque le mot « Culture » ?

        Vous y êtes presque.

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        • K. // 14.01.2018 à 19h06

          Je continue dans ma soumission à vos questions et à vos injonctions.

          « Survivre c’est bien ou mal ? » Je suis désolé, je ne réfléchis pas ainsi. Cette question n’a pas de sens pour moi. C’est comme se demander si se suicider, c’est bien ou mal. Ce sont des décisions qui appartiennent à chacun, mais qui sont issues d’un jugement, c’est vrai.

          Naturel n’a pas lieu au jugement. Ce n’est pas une action ou une décision, mais un état, une nature.

          Les besoins sociaux sont liés au groupe : appartenance, reconnaissance…
          Ne pas satisfaire un besoin entraîne de la souffrance. Par exemple : ne pas satisfaire son besoin de manger. Satisfaire ses besoins permettent de survivre.

          La raison est innée, le verbe culturel. Selon le contexte, l’usage peut être nécessaire et demandé de l’éducation.

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        • K. // 14.01.2018 à 19h12

          Appartenir à un groupe est un besoin. Appartenir à se groupe, c’est accepter son autorité. Refuser, c’est la fameuse résistance. Donc on rentre en lutte : soit on gagne et on devient dominant, soit on est exclu.

          La culture est l’activité la plus élaborée et la plus sophistiques d’une espèce animale qui lui assure sa survie et sa domination. Exemple l’espèce humaine.

          Plus la culture est riche, plus les chances de domination sont grandes.

          Voilà. J’ai fait preuve à la soumission. J’ai bien reconnu votre existence dans mon groupe.

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          • olivier // 15.01.2018 à 00h10

            1/2
            Vous êtes libre de ne pas répondre. Vous vous soumettez à votre hiérarchie symbolique que vous projetez de manière rationnelle. Ne pas répondre ne serait qu’une résistance a vous même. Il n’y a ni contraintes ni conséquences ni souffrances.

            « “Survivre c’est bien ou mal ?” Je suis désolé, je ne réfléchis pas ainsi. Cette question n’a pas de sens pour moi. C’est comme se demander si se suicider, c’est bien ou mal. Ce sont des décisions qui appartiennent à chacun, mais qui sont issues d’un jugement, c’est vrai. »

            http://www.cnrtl.fr/definition/bien Est bien ce qui convient. A la nature humaine. Une nature humaine qui change en fonction de ce que vous lui définissez de « naturel ».

            On ne décide pas de survivre, comme vous ne pouvez pas vous empêcher de respirer ou votre coeur de battre. On vous donne la vie, vous vivez, puis vous pouvez décider le suicide.

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          • olivier // 15.01.2018 à 00h11

            2/2
            La question du suicide est intéressante. Si nous ne sommes que des êtres uniquement biologique – a vous suivre – alors nous terminer volontairement n’est pas ce qui convient a notre nature. C’est donc un mal, dans le sens d’une privation. De plus, si la survie du groupe est nécessaire selon vous, le nombre dans la lutte, alors la généralisation du suicide n’est pas une bonne chose pour le groupe. Le principe de la lutte implique déjà le bon et le mauvais.

            Les besoins sociaux sont-il des besoins naturels ?
            La rationalisation est-elle un besoin selon vous ?

            Le verbe est-il purement culturel ? Vieille question que vous tranchez mal. Le langage est naturel, les langues non. N’apprenons nous pas a parler comme nous apprenons a marcher ? ne sommes nous pas fait pour marcher ? Existe il des groupes humain sans verbe ou rampant ? A quoi servent la langue et les cordes vocale ?

            Et le chant des oiseaux ?

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            • K // 15.01.2018 à 00h42

              « alors nous terminer volontairement n’est pas ce qui convient a notre nature. ».

              Je n’ai jamais dit que le suicide était rationnel. Au contraire il est irrationnel. Il est plus dur à l’Homme de donner du sens aux comportements irrationnels. C’est contre-intuitif. Voilà que je tombe dans mes propres paradoxes…

              J’ai répondu à des questions que vous me reposez encore. Je ne cherche pas à répondre au culturel vs naturel, mais les groupes ont des contraintes inconscientes. Les hommes essaient de rationaliser leurs comportements, mais ils n’agissent que sous ces contraintes inconscientes qui permettent la survie du groupe.

              Todd explique, par exemple, que le mouvement « je suis Charlie » du 10 janvier 2015 n’était pas un mouvement de liberté, mais une imposition des valeurs des catholiques zombies. Pourtant toutes les personnes au sein de cette manifestation nieront et rationaliserons à travers des symboles de liberté, égalité, fraternité.

              Ce sont juste des luttes de groupe.

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            • olivier // 15.01.2018 à 23h31

              2/2
              L’homme fait ces choix en fonction de ce qu’il estime être le plus convenable avec sa nature. Ce qui est bon pour lui. (chez vous : maximiser la lutte des groupes ou se soumettre). Il n’y a de choix, de délibération que si on vise un bien.

              Est-il possible que vous confondiez Lutte et compétition ? Vous n’avez pas répondu, le social est-il naturel comme besoin ? il l’est, donc ce n’est pas la lutte qui prime, mais la réception de l’autre dans le lien communautaire, l’union. Cela s’oppose a la lutte. La connexion a l’autre est alors un besoin premier, une bonne chose. Non pas s’opposer. Nous cherchons naturellement la nutrition, la croissance et la reproduction, mais le désir du bien dépasse largement la simple survie cellulaire ou culturelle.

              Vous avez de bonnes bases : une vision communautaire – et non sociale, Vous voyez l’autre comme un besoin. Pour l’instant vous n’exercez pas encore votre liberté. Vous avez celle de la pierre qui chute, mais vous cherchez. Ne désespérez pas, vous finirez par comprendre 🙂

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            • olivier // 15.01.2018 à 23h46

              Les luttes qui nous séparent et qui nous isolent sont peut-être ce à quoi nous devons résister le plus, parce que cela nous prive de notre liberté naturelle de nous unir. Cela nous empêche de déployer pleinement notre nature. Cela nous réduit et nous rabaisse. On peut le désirer, on peut le choisir.

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            • olivier // 16.01.2018 à 07h19

              1/2
              Todd ? Gustave Le Bon est déjà passé par la. On ne peut pas mélanger les ordres de grandeur.

              Le suicide peut-être rationnel justement. Il est le fruit d’un désir, mais il est aussi celui d’une délibération. C’est un choix. Ce qui manque dans votre discours c’est le libre arbitre mais avant tout la passion, le désir. Nous avons une liberté, et étonnement la liberté est de faire ce qu’il nous plait. La question est : qu’est ce qui nous plait ? Ce qui convient, ce qui est bon. Ce qui fait parfois (mal) choisir le suicide. Il n’y que l’homme pour cela. Comme il n’y a que l’homme pour rendre un culte aux morts comme il le fait. L’homme est mortel et il le sais, il peut donc désirer le sacrifice.

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            • K. // 16.01.2018 à 09h56

              Je vois qu’à plusieurs reprises vous jugez mes connaissances et ma compréhension : vous vous placez en dominant, en personne qui est capable de voir mes erreurs, parce que mon esprit n’est pas assez fait selon vos critères : « vous confondiez » ; « vous avez de bonnes bases » ; « vous cherchez » puis vous enchaînez sur les encouragements. Vous essayez de me soumettre et ainsi chercher à m’imposer vos idées. Vous vous placez en maître.

              Mais non, j’ai une vision différente de la votre. Nous sommes différents et je ne partage pas vos idées. Vous allez sûrement parler de dogme et l’intérêt du débat, mais alors pourquoi mettre ma personne dans le débat ? Ces idées ne m’appartiennent pas. Ceci rejoint ce que je dis plus haut.

              Je sais d’où vient le problème entre nos deux conceptions :
              je ne crois pas au libre arbitre.

              Ceci est un autre débat qui n’a pas sa place dans ce billet. Je termine cette discussion ici.

              http://www.cnrtl.fr/definition/lutte
              http://www.cnrtl.fr/definition/compétition

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            • Olivier // 16.01.2018 à 13h15

              Je juge. C’ est ma liberté.

              Vous avez des idées différentes, et vous me jugez également. C’est la votre, et c’est bien.

              Je constate et je juge que votre logique ne tien pas compte de ce que je soulève. Ni ne pousse assez loin les déductions qui s’imposent. J’ai également constaté que les sujets que vous abordez ne sont pas tous maîtrisé (cf le langage). Sans vous imposer de nom, vous auriez intérêt à mieux structurer votre pensée à la lecture de ce qui a déjà été écris sur votre courant plutôt que d’accuser l’autre de vouloir constamment s’opposer à vous ou tenter de vous dominer. La guerre de tous contre tous, ou l’autre comme médium : une vision communautaire avec ce qui semble être une anthropologie individualiste utilitariste et biologiste : antinomique.

              Autre erreur : il n’y a pas de résistance au mal sans libre arbitre. Cela a donc toute sa place ici.

              Je vous accorde le point sur votre personne. Mais vous l’avez introduit en vous posant comme démonstration de votre propos (soumission, victimisation).

              Vous êtes peut être en opposition rivalité lutte compétions concurence (…) permanente, mais cela reste des interactions sociales qui nous unissent. Votre être est sociale.

              Vous arrêtez la discutions. C est votre libre arbitre. 😉 mais merci pour cet echange et votre temps.

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  • madake // 12.01.2018 à 23h53

    Désolé pour ma perception,
    mais ce que vous décrivez: ce repli autour de ses propres incertitudes dans ce chaos de prédation, vous isole dans ce qui relève plus d’un confort résigné et autocentré, que de la Résistance.

    Je dirais que c’est l’ouverture aux autres qui nourrit notre âme et l’élève…

    … et bien sûr, que c’est facile à écrire.. mais terrifiant à vivre.

    Car au bout du chemin, quelle regard porte-t-on sur ses propres choix?

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    • madake // 13.01.2018 à 00h02


      Le doute d’avoir eu raison dans son coin?
      Nourrir son âme, ce n’est pas la polir dans son coin, ça ne lui donnera jamais la moindre patine, c’est même l’inverse.

      Alors que la conviction qu’aller se confronter à l’adversité c’est laisser un monde où l’on a agi et vécu?

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  • Opp’s // 13.01.2018 à 01h50

    C’est effectivement une chose assez extraordinaire que cette élan qui se reproduit de générations en générations. Cette volonté de vouloir changer le monde et ‘résister’.
    Un peu comme si ce message comportemental était inscrit dans nos gènes , de la même façon que les fourmis ont également inscrites un code comportemental qui les mènent à leur organisation si particulière.
    Et c’est de la même façon qu’elles , à savoir au prix de leur vie ‘terrestre’, que la nécessité de cet accomplissement se réalise, comme si ce qui était important, cette vraie vie au delà de la vie matérielle, à réaliser, était la vérité de notre essence, la raison ultime de notre présence.

    Mais , bon, l’intensité de la mission ne mène pas la grande majorité au point crucial.
    Comme disait Georges,  » mourir pour des idées, oui, mais de mort lente » ; et à défaut même , en faisant mourir les autres.

    La seconde nuance à apporter est que chacun se sent ‘résistant’ d’un monde subjectivement perçue. On est souvent un résistant face à la société et à l’ordre des choses, mais on ne perçoit pas la même réalité.
    La résistance de l’un est vécu par l’autre comme l’expression d’une domination ou d’une évolution contre laquelle il s’insurge. De Villier est autant résistant que Mélanchon. Marine Le Pen que Besancenot.
    A la limite même Soral serait presque plus ‘résistant’ que De Haas , en tout cas tout deux sont plus ‘résistants’ que les résistants d’opérette qui peuplent les médias.

    Joli texte, un peu farfelu quand même, qui n’envisage pas le cas de l’erreur de jugement . Dans le doute , vu qu’il est déjà assez difficile de vivre ses idées en opposition avec le ‘courant dominant’ , j’ai opté pour la « mort lente » . Évidemment c’est peu flambloyant

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  • Opp’s // 13.01.2018 à 13h07

    C’est effectivement une chose assez extraordinaire que cette élan qui se reproduit de générations en générations. Cette volonté de vouloir changer le monde et ‘résister’.
    Un peu comme si ce message comportemental était inscrit dans nos gènes , de la même façon que les fourmis ont également inscrites en elles un code comportemental qui les mènent à leur organisation sociales si particulière.
    Et c’est de la même façon pour nous , à savoir au prix de la vie ‘terrestre’, que cet accomplissement nécessaire se réalise, comme si cet essentiel , au delà de la vie matérielle, à réaliser, était la vérité de notre essence, la raison ultime de notre présence.

    Mais , bon, l’intensité de la mission ne mène pas la grande majorité au point crucial du sacrifice.
    Comme disait Georges,  » mourir pour des idées, oui, mais de mort lente » (ou même à l’extrême -version cynique- en faisant mourir les autres).

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  • Krystyna Hawrot // 16.01.2018 à 17h12

    Pour moi résister a toujours été ne pas accepter la bêtise, le mensonge de propagande et les politiques destructrices d’individus, de nations et de sociétés. C’est pour cela que j’ai refusé l’imposition du capitalisme en Pologne en 1991 parce que selon la morale (catho, socialiste et traditionnel paysan) un régime basé sur les destructions humaines ne peut que finir en guerre et barbarie. On avait les SDF, les chômeurs; les oligarques criminels et la guerre en Yougoslavie et partout dans l’ex URSS sous les yeux. Et la haine et la bêtise des nouvelles « élites » en prime. Je n’étais pas consciente du prix que j’allais payer ni même consciente de résister. Je voulais juste bien vivre avec d’autres gens heureux. Lorsque j’ai préparé mon troisième voyage à Odessa récemment pour soutenir les familles des victimes du massacre du 2 mai, bien des amis m’ont demandé pourquoi je voulais y aller alors qu’après mes actions cela ne pouvait qu’être dangereux. Ce n’est pas par gout du risque. Il y a une obligation morale à soutenir nos amis qui sont dans un danger plus grand encore. Mais rassurez vous, le 6 janvier dernier j’ai été refoulée à la frontière ukrainienne et interdite de séjour… suite aux informations donnés par les services français!

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  • Jac // 20.01.2018 à 20h27

    Cet article de Hedges, intéressant dans le sens qu’il nous ramène à des questionnements existentiels qui constituent la base de nos civilisations, honorable parce qu’il a osé l’exprimer en se soumettant à la critique, louanges ou lynchages verbaux, a ceci, selon moi, d’extraordinaire qu’il déchaîne une nuée de réactions plus ou moins érudites. Je dis bien « réactions », c’est à dire ce qui vient spontanément sans réflexion préalable. Ouf ! On dirait un match de ping-pong qui n’en finit pas, à en avoir mal à la tête.
    Oui, il est intéressant, du moins s’il nous permet de dépasser la réaction tant sollicitée par les réseaux sociaux.
    Lorsque pendant plusieurs années – de résistance âpre et solitaire à la situation insupportable que je subissais – je prenais le temps de lire, écrire, penser (je pouvais, j’avais de la chance ! ce que ne peuvent pas faire les milliers d’êtres humains dans la survie la plus acerbe) j’ai gribouillé rapidement un texte pour tenter d’illustrer mon interrogation sur l’humain, l’humanité, le sens de la vie … etc Lequel inclus dans un recueil pied de nez à la bien-pensance intitulé « morales de Jaja » ou : « comment se faire plein d’ennemis » (pour m’insurger contre tous ceux, tant et tant, prompts à nous faire la morale, bien que la faisant aussi)
    Ci-joint

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    • Jac // 20.01.2018 à 20h46

      Peut-être pourrait-on dire aussi qu’il faut rester primate pour devenir humain, et non pas de l’humain redevenir primate…
      Toute la question de l’humanité – de la civilisation, de l’obéissance ou de la résistance, de l’acceptation ou du refus- pourrait y trouver une réponse.
      Peut-être…

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