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1.août.20241.8.2024 // Les Crises

Le soutien américain à Israël va-t-il aussi mettre le feu autour de la mer Rouge ?

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À la mi-juin, l’Associated Press a annoncé que la Marine américaine s’était engagée dans les combats navals les plus intenses depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, ce qui n’a pas manqué de surprendre la plupart des Américains. Cette fois-ci, les combats ne se déroulent pas dans l’Atlantique ou le Pacifique, mais en mer Rouge, et l’adversaire est la milice chiite para-militaire du Yémen (oui, du Yémen !), les Aides de Dieu (Ansar Allah), souvent connues, grâce à leur clan dirigeant, sous le nom de Houthis. Ils soutiennent les Palestiniens de Gaza contre la campagne israélienne de guerre totale contre cette petite enclave, tandis que, ces derniers mois, ils ont été confrontés à des frappes aériennes répétées de l’aviation américaine et ont répondu, entre autres, en attaquant un porte-avions américain et d’autres navires au large de leurs côtes. Leurs armes de prédilection sont les roquettes, les drones, les petites embarcations équipées d’explosifs et (une première !) des missiles balistiques antinavires avec lesquels ils ont pris pour cible des navires en mer Rouge. Les Houthis considèrent la Marine américaine comme faisant partie de l’effort de guerre israélien.

Source : TomDispatch, Juan Cole
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

La Porte des Lamentations

D’un certain point de vue, il n’y a rien de plus remarquable, historiquement parlant. Un nombre modeste de Yéménites ont réussi à lancer un défi à l’ordre mondial dominant, bien qu’ils soient pauvres, faibles et basanés, des attributs qui rendent généralement les gens invisibles aux yeux de l’establishment américain. Les Houthis disposent d’un atout bien trop moderne : l’émergence des micro-armes dans notre monde – de petits drones et des roquettes qui, pour l’instant, ne peuvent pas être facilement éliminés, même par l’armement sophistiqué de la Marine américaine.

Une autre est d’ordre géographique. Les Houthis commandent la plaine côtière de Tihamah, le littoral oriental de la mer Rouge. Elle s’étend du détroit de Bab el-Mandeb (point d’entrée dans cette mer depuis le golfe d’Aden et l’océan Indien) au canal de Suez, qui relie la navigation dans ces eaux à la Méditerranée, et donc à l’Europe. Le Bab el-Mandeb, connu pour sa navigation périlleuse, même dans les périodes les plus paisibles, signifierait « la Porte des Lamentations » et, ces jours-ci, il porte bien son nom. N’oublions pas que 10 % du commerce maritime mondial passe par le canal de Suez et, peut-être plus important encore, 12 % de l’approvisionnement mondial en énergie.

Ce que l’on pourrait appeler la bataille de Tihamah dure déjà depuis sept mois et, aussi surprenant que cela puisse paraître au vu des adversaires, son issue reste incertaine. L’Associated Press cite Brian Clark, chercheur principal à l’institut néoconservateur Hudson et ancien sous-marinier de l’US Navy, qui s’inquiète du fait que les Houthis sont sur le point de pénétrer les défenses navales américaines avec leurs missiles, ce qui soulève la possibilité qu’ils puissent infliger des dommages importants à un destroyer américain ou même à un porte-avions. Les frappes aériennes répétées des Américains et des Britanniques contre des sites d’armement présumés des Houthis à Sanaa, la capitale du Yémen, et dans ses environs, n’ont jusqu’à présent pas réussi à mettre un terme à la guerre maritime. Même les drones Reaper américains de haute technologie ne sont plus assurés de dominer l’espace aérien du Moyen-Orient depuis que les Houthis ont abattu jusqu’à présent quatre de ces aéronefs d’une valeur de 30 millions de dollars.

Le canal de Suez au ralenti

Étant donné le peu de connaissances des Américains sur le Yémen, il convient de faire un peu d’histoire. Le mouvement houthi trouve ses racines dans le chiisme zaydite, qui s’est implanté dans le nord du Yémen dans les années 890. (Oui, les années 890, pas les années 1890 !). Les Zaydites d’aujourd’hui sont mécontents des atrocités commises par Israël à Gaza. En décembre dernier, de grandes foules se sont rassemblées dans le bastion zaydite de Saadeh et dans d’autres villes du nord du Yémen pour protester contre les bombardements intensifs d’Israël sur cette bande de terre de 40 km de long. Brandissant des drapeaux yéménites et palestiniens, ils se sont engagés les soutenir contre « les armées de la tyrannie », en criant : « Nous avons fermé Bab el-Mandeb, ô sionistes, n’approchez pas ! » et « La réponse yéménite est légitime, et la mer Rouge est interdite ! »

Les Houthis ont en effet frappé des porte-conteneurs commerciaux en mer Rouge, s’emparant même de l’un d’entre eux, le Galaxy Leader (qu’ils ont transformé, croyez-le ou non, en attraction touristique). Ils ont également coulé deux cargos, tuant trois membres d’équipage. Bien qu’ils affirment ne frapper que des navires appartenant à Israël, la plupart de leurs attaques ont en fait visé des navires de tiers sans lien avec eux, comme la Grèce. Leurs attaques ont toutefois provoqué une perturbation majeure du commerce mondial.

Les Houthis ont également tiré un grand nombre de missiles balistiques sur le port israélien d’Eilat, sur la mer Rouge, et l’ont mis au ralenti depuis novembre. Quelque 5 % des importations israéliennes transitaient autrefois par Eilat. Aujourd’hui, ces échanges ont été redirigés vers les ports méditerranéens à un coût nettement plus élevé, tandis que l’économie du sud d’Israël a été durement touchée. Gideon Golber, directeur général du port d’Eilat, a demandé aux États-Unis d’intervenir. Israël est loin d’être le seul pays à souffrir de telles attaques. Des ports comme Massawa, Port-Soudan et Berbera, dans la Corne de l’Afrique, sont également devenus des villes fantômes, tandis que le trafic par le canal de Suez est désormais si faible que l’Égypte, qui perçoit des péages de transit, subit un préjudice économique important.

En outre, les frappes des Houthis, aussi locales qu’elles puissent paraître, ont eu un impact sur les chaînes d’approvisionnement mondiales. Les coûts d’assurance ont augmenté radicalement, avec des primes de risque de guerre écrasantes. Les tarifs des porte-conteneurs océaniques ont grimpé en flèche ce printemps, car les entreprises impliquées dans le commerce entre l’Asie et l’Europe ont été contraintes d’éviter le canal de Suez et d’emprunter à la place un itinéraire beaucoup plus long qui contourne le cap de Bonne-Espérance et remonte la côte atlantique de l’Afrique. Les tarifs entre Shanghai et Rotterdam sont passés de 1 452 dollars pour un conteneur de 40 pieds en juillet de l’année dernière à 5 270 dollars à la fin du mois de mai 2024.

L’islam chiite révolutionnaire

L’actuel commandant de la milice au Yémen, Abdul-Malik al-Houthi, se considère comme faisant partie d’une tradition révolutionnaire chiite qui remonte à très longtemps. Ainsi, pour bien saisir les dangers du moment pour la Marine américaine en mer Rouge, il convient, croyez-le ou non, de faire un voyage dans les profondeurs de l’histoire.

L’année dernière, al-Houthi a célébré la mort au combat du fondateur de sa tradition, Zayd Ibn Ali, en l’an 740. Son « mouvement, sa renaissance, son jihad et son martyre », a-t-il déclaré, « ont grandement contribué à la continuité de l’islam authentique de Mahomet […] Il a affronté la tyrannie et a eu un impact sur l’instauration du changement ».

Une génération d’Américains impliqués dans le Moyen-Orient a compris qu’il existe deux grandes branches de l’islam, les chiites et les sunnites. Aucune des deux n’est monolithique, chaque branche ayant plusieurs dénominations. La division entre les deux remonte aux questions relatives à la succession du prophète Mahomet (mort en 632). Une faction des premiers croyants a confié le leadership à des disciples confirmés du prophète issus de son clan des Quraysh. Au fil des siècles, ces disciples sont devenus les sunnites.

Une autre faction, qui s’est progressivement transformée en chiites, privilégiait le gendre et cousin germain de Mahomet, Ali ibn Abi Talib. En quête d’une succession dynastique, ils confiaient le leadership aux descendants d’Ali par l’intermédiaire de la fille du prophète, Fatimah. La plupart des chiites reconnaissent historiquement 12 imams ou chefs de dynastie. Les Zaydites, en revanche, n’acceptent que cinq imams primitifs.

Contrairement aux chiites d’Iran et d’Irak, les Zaydites du Yémen n’ont jamais eu d’ayatollahs. Ils n’ont pas non plus maudit les sunnites, avec lesquels ils ont souvent entretenu de bonnes relations. La branche zaydite du chiisme au Yémen était dirigée par des juges ou qadis, généralement issus d’une caste de descendants présumés du prophète Mahomet, les Sayyids ou Sadah, qui jouaient le rôle de médiateurs dans les querelles tribales. Les détracteurs du gouvernement actuel des Aides de Dieu au Yémen du Nord affirment que, malgré sa rhétorique populiste, il est dominé par une poignée de clans qui se considèrent comme des descendants du Prophète, y compris les Houthis eux-mêmes.

L’hégémonie saoudienne et la montée des Houthis

Les formes de nationalisme arabe et la rhétorique anti-impérialiste sont loin d’être nouvelles au Yémen. Après la Seconde Guerre mondiale, alors que les empires européens étaient affaiblis, un désir d’indépendance s’est emparé des pays du Sud. Le colonel égyptien Gamal Abdel Nasser s’est imposé comme le leader nationaliste qui a finalement chassé les Britanniques de son pays, inspirant ainsi de nombreux autres dans la région. Dans la capitale du Yémen, Sanaa, de jeunes officiers soutenus par l’Égypte ont organisé un coup d’État en 1962 contre un dirigeant théocratique inflexible qui avait longtemps maintenu le pays dans un état d’isolement. Ce faisant, ils ont entraîné le pays dans une guerre civile entre nationalistes républicains et royalistes. La Grande-Bretagne, l’Arabie saoudite et Israël ont soutenu les royalistes, mais quelque 100 000 soldats égyptiens ont remporté la victoire pour les jeunes dirigeants avant de se retirer en 1970.

En 1978, le colonel Ali Abdallah Saleh, un homme politique du Yémen du Nord, a lancé un coup d’État interne au sein du corps des fonctionnaires et s’est autoproclamé président à vie. Son gouvernement corrompu, prétendument nationaliste arabe laïque, recevra des milliards de dollars des royalistes fondamentalistes d’Arabie saoudite.

La milice du parti des Aides de Dieu, ou Houthis, est née parmi les chiites zaydites du nord du Yémen dans les années 1990, en réaction à la percée de la riche Arabie saoudite wahhabite, voisine du Yémen. Le wahhabisme de ce pays est né d’une réforme puritaine du sunnisme au XVIIIe siècle. Saleh a autorisé ses missionnaires à faire du prosélytisme auprès des Zaydis chiites, provoquant la colère de ces derniers.

Sous l’influence de la famille anti-saoudienne des Houthis, les miliciens zaydites basés à Saadeh, dans le nord inhospitalier du Yémen, se sont radicalisés, entrant fréquemment en conflit avec l’armée yéménite. Lorsque la révolte des jeunes du Printemps arabe a renversé Saleh en 2012, l’aile politique des Houthis a cherché à influencer le nouveau gouvernement. Mais en septembre 2014, impatients de voir aboutir un interminable processus de réforme visant à rédiger une nouvelle constitution et à élire un nouveau parlement, les Houthis sont entrés dans la capitale, Sanaa, et s’en sont emparés. En coulisses, ils se sont alliés au président déchu, Saleh, avant sa mort, et à la faction de l’armée qui lui reste fidèle, ce qui leur a permis d’avoir accès à des milliards de dollars d’armement fourni par les États-Unis. Début 2015, les Houthis ont expulsé de la capitale le successeur de Saleh, Abdrabbuh Mansur Hadi, et ont tenté en vain de s’emparer de l’ensemble du Yémen, de Saadeh, au nord, à Aden, au sud.

Entre-temps, leur domination du Yémen du Nord s’est avérée inacceptable pour les Saoudiens et les Émirats arabes unis (EAU), dont le potentat séculier, Mohammed Bin Zayed, méprisait depuis longtemps ces mouvements politiques islamiques. En conséquence, ces deux pays ont lancé une guerre aérienne contre les auxiliaires de Dieu au printemps 2015. La ruineuse guerre de Sept Ans qui s’ensuivit allait déplacer des millions de personnes et en mettre d’autres encore en danger à cause de l’insécurité alimentaire et des maladies. Elle n’a cependant pas réussi à déloger les auxiliaires de Dieu et, en 2022, une trêve a finalement été conclue. C’est peut-être grâce à cette expérience douloureuse que les Saoudiens ont refusé de se joindre aux Américains cette année dans la bataille de Tihamah. D’une certaine manière, l’expérience des Houthis des tactiques de bombardement aérien intensif de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis il y a quelques années leur a sans doute donné une sympathie particulière pour les Palestiniens qui subissent les incessants assauts aériens israéliens dans la bande de Gaza.

Une alliance de résistance

Les Saoudiens et les Émiratis considéraient que les Houthis tiraient les marrons du feu pour l’Iran. Bien que les Iraniens leur aient effectivement offert un certain soutien, il s’agit là d’une interprétation erronée de la relation entre Sanaa et Téhéran. À tout le moins, l’aide iranienne était dérisoire par rapport aux milliards de dollars d’armement que Washington a fournis à Riyad et à Abou Dhabi au cours de ces années.

En réalité, les Houthis sont des nationalistes yéménites de souche, qui ont même attiré certaines tribus sunnites dans leur coalition. Néanmoins, leur chef actuel, Abdul-Malik al-Houthi, a clairement été influencé par certains aspects du radicalisme politique iranien et scande « mort à l’Amérique » et « mort à Israël » tout comme le fait le chef religieux iranien Ali Khamenei. Comme le régime iranien, le gouvernement houthi n’a aucun respect pour les droits humains ou la dissidence au niveau national. Bien qu’il n’y ait pas de ligne de commandement entre Téhéran et Sanaa, les Houthis font vaguement partie de « l’alliance de résistance » de l’Iran contre Israël et les États-Unis. Toutefois, il n’est pas certain que l’Iran, qui est étroitement allié à la Russie et à la Chine et qui exporte secrètement son pétrole sanctionné par les États-Unis vers la Chine, ait jamais souhaité que les coûts du transport maritime international doublent en raison des attaques des Houthis en mer Rouge, ce qui est préjudiciable à ces trois pays.

Bien que les Houthis fassent appel à l’identité religieuse, il s’agit principalement d’un mouvement de nationalistes arabes, ce qui explique leur profonde sympathie pour les Palestiniens sunnites, qu’ils considèrent comme leurs compatriotes arabes. Dans un entretien accordé au début du mois de juin, le chef des Houthis, Abdul-Malik al-Houthi, a condamné Israël pour son génocide contre le peuple palestinien à Gaza et pour avoir pris pour cible la Cisjordanie et Jérusalem-Est palestinienne. Il a également dénoncé Washington comme étant un partenaire impérial d’Israël et un complice de ses crimes, ainsi qu’un hypocrite qui prône théoriquement le respect de l’État de droit, tout en rejetant ou même en menaçant les tribunaux internationaux et en soutenant la répression dans les collèges et les universités américains lorsque leurs étudiants protestent contre les politiques israéliennes. Il a également fait l’éloge de la résistance des forces vaguement alliées du Hezbollah libanais et des milices chiites irakiennes. Ce faisant, il a juré que, quelle que soit l’intensité des attaques aériennes américaines (et britanniques) contre le Yémen, lui et son mouvement ne reviendraient jamais sur leur soutien au peuple palestinien.

Pour l’instant, la situation en mer Rouge reste militairement discrète, mais elle pourrait devenir l’une des plus dangereuses au monde, rivalisant avec celles de l’Ukraine et de Taïwan. En attendant, elle continue de peser sur l’économie mondiale, tout en contribuant à l’inflation persistante et aux problèmes de la chaîne d’approvisionnement.

Des dommages importants causés par les Houthis à un navire de guerre américain pourraient à tout moment plonger Washington dans des actes de guerre qui risqueraient d’entraîner un conflit direct avec l’Iran. Le président Joe Biden pourrait, bien sûr, faire baisser la température en agissant beaucoup plus fermement pour mettre fin à la guerre totale d’Israël contre Gaza, un affront intolérable aux normes du droit humanitaire international qui ne fait que renforcer l’esprit d’autodéfense des Houthis et de leurs semblables. S’il convient de mettre fin à l’assaut israélien en cours pour éviter de nouveaux décès et une famine de masse imminente à Gaza, il convient également d’y mettre fin pour éviter une nouvelle guerre américaine ruineuse au Moyen-Orient.

*

Juan Cole, contributeur régulier TomDispatch, est titulaire de la chaire d’histoire Richard P. Mitchell à l’université du Michigan. Il est l’auteur de The Rubaiyat of Omar Khayyam : A New Translation From the Persian et de Muhammad : Prophet of Peace Amid the Clash of Empires. Son dernier ouvrage s’intitule Peace Movements in Islam [Mouvements pour la paix en terres d’Islam]. Son blog qui a été récompensé est Informed Comment. Il est également membre non résident du Center for Conflict and Humanitarian Studies à Doha et de Democracy for the Arab World Now (DAWN).

Source : TomDispatch, Juan Cole, 02-07-2024

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Auguste Vannier // 01.08.2024 à 09h07

Quand on lit ça sous la plume d’un étatsunien, on reste perplexe: « Comme le régime iranien, le gouvernement houthi n’a aucun respect pour les droits humains ou la dissidence au niveau national. »
Surtout qu’après avoir bien rappelé le soutien des USA à Israël l’auteur écrit quelques lignes plus loin: »la guerre totale d’Israël contre Gaza, un affront intolérable aux normes du droit humanitaire international ».
Et que l’on en finit pas de recenser et d’observer les atteintes considérables aux « droits de l’homme » perpétrés par les USA.
Ça devient lassant…

7 réactions et commentaires

  • Auguste Vannier // 01.08.2024 à 09h07

    Quand on lit ça sous la plume d’un étatsunien, on reste perplexe: « Comme le régime iranien, le gouvernement houthi n’a aucun respect pour les droits humains ou la dissidence au niveau national. »
    Surtout qu’après avoir bien rappelé le soutien des USA à Israël l’auteur écrit quelques lignes plus loin: »la guerre totale d’Israël contre Gaza, un affront intolérable aux normes du droit humanitaire international ».
    Et que l’on en finit pas de recenser et d’observer les atteintes considérables aux « droits de l’homme » perpétrés par les USA.
    Ça devient lassant…

  • Daniel // 01.08.2024 à 09h48

    J’ai une question de droit international que je ne comprends pas dans cette : Bombarder un autre pays est il bien considérer comme un acte de guerre ou pas ?
    Israël a bombardé la Palestine, la Syrie, le Liban, le Yémen et j’en passe.
    Les Etats Unis (et leurs alliés) aussi avec une liste encore plus longue de pays concernés depuis la chute du mur de Berlin
    : Merci l’OTAN !
    Est ce que de dire « je fais une opération spéciale » / ou « je me venge des terroristes » permet de se dédouaner juridiquement parlant ?

    • Hiro Masamune // 01.08.2024 à 11h45

      Pour répondre à vos deux question : oui et non. Tout dépend des buts affichés. L’ingérance humanitaire, même par la force armée, dans un conflit éxistant est parfaitememnt reconnue en droit international. Ça veut pas dire que c’est moral pour autant.

      • La Mola // 01.08.2024 à 13h42

        « Tout dépend des buts affichés. »

        les « buts affichés » sont rarement les véritables buts – ce me semble, à plus forte raison lorsqu’ils sont le fait de puissances impériales occidentales racistes (anti Arabes, anti Slaves…) surarmées – suivez mon regard…

        il me semble que les seules ingérences dites « humanitaires » devraient relever de l’Assemblée Générale des Nations Unies et non dudit « Conseil de Sécurité » qui fonctionne selon le principe de la force économico-militaire et non du droit – et n’a aucune légitimité pour « s’ingérer » « sanctionner » « envahir »…

        • Hiro Masamune // 01.08.2024 à 17h11

          J’ai cette facheuse tendance à économiser les mots, souvent à dessein d’ailleurs. Pardon 🙂 .Je ne suis pas en désacord sur les faits réels bien au contraire.
          Cependant l’ONU n’est, en l’état, pas une solution. Déjà le droit de Véto des membres du conseil de sécurité est de fait une règle d’unanimité et l’UE est la parfaite démonstration que ce genre de recherche du consensus à tout prix est une machine à enfanter des filets d’eau tièdes autant que des monstres légilatifs. C’est plus un problème qu’une solution.
          Ensuite c’est une espèce d’ordre Westfallien qui donne théoriquement à chaque membre, hors conseil de sécurité, les mêmes droits et devoirs .. tout est dans le théoriquement, en pratique ça marche pas comme ça.Entre les poids géopoliques réspectifs de l’Inde et de Naru, il y a comme une certaine disparité, sans vouloir vexer personne.
          Enfin la fameuse charte est contradictoire sur tellement de points qu’elle est de facto inaplicable.
          C’était une riche idée que de se doter d’instances mondiale de règlement des différents étatiques , force nous est de constater que l’implémentation a fortement laissé à désirer. D’ailleurs certains pays ont récement revendiqué autant qu’agit pour abonder au même constat … les institutions issues de le deuxième guerre mondiale on fait leur temps : https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/07/23/les-pays-du-sud-appellent-a-une-reforme-du-fmi-et-de-la-banque-mondiale-quatre-vingts-ans-apres-leur-creation_6256011_3234.html

    • RGT // 01.08.2024 à 20h45

      Le droit international est simplement résumé par la morale d’une fable célèbre de Jean De La fontaine : « La raison du plus fort est toujours la meilleure »…

      Qui selon vous est le loup et qui sont les agneaux ?

      Il n’est pas nécessaire de se faire des nœuds au cerveau pour comprendre que le « droit international » est à géométrie variable et que le « gendarme du monde » légifère seul en fonction de ses propres intérêts (ou plutôt de la caste qui dirige cet état d’une main de fer).

      Le seul espoir que donne les Houtis au reste des peuples opprimés de la planète, c’est que la plus grande puissance militaire est pour l’instant mise en échec par quelques na-nus-pieds armés de lances-pierre et que Goliath n’ose pas mettre un seul pied sur le sol de ce pays afin d’éviter une défaite qui serait largement pire que celle du Vietnam.

      Une seule chose est certaine, c’est qu’un peuple de « simples gueux » indépendants et motivés, lorsque un mastodonte tente de les soumettre, peut lui infliger de tels revers qu’il abandonne ensuite pour ne pas s’effondrer.

      L’Afghanistan est encore frais dans la mémoire des USA, et s’ils voulaient en 1979 que l’URSS se prenne une déculottée semblable à celle que les USA avaient pris au Vietnam, il ont été pris à leur propre jeu (encore une fois) en se faisant jeter comme des malpropres (comme ? En fait ils le sont, sauf les bidasses qui dégustent pour la mégalomanie des dirigeants) et désormais avec la montée des BRICS et la dédollarisation sont en train de ne plus faire peur à personne (si ce n’est au dirigeants de leurs vassaux).

      Ça sent le sapin pour l’hégémonie US. Et c’est très dangereux pour l’ensemble de la planète car un fauve blessé et humilié est bien plus dangereux et peut tout à fait tout détruire pour qu’il n’y ait plus personne qui reconnaisse qu’il n’était qu’un « tigre de papier ».

  • utopiste pragmatique // 01.08.2024 à 18h18

    Les but affichés ne sont JAMAIS les véritables buts, parce que les classes dirigeantes du monde entier doivent tromper les foules pour ne pas être renversées et se tromper elles-mêmes pour conserver le mince vernis de civilisation qui leur permet de rester « humain ». Et le racisme, anti qui que ce soit, n’est le plus souvent qu’une réaction animale incontrôlée (souvent impensée) pour les uns et une explication facile pour les autres.
    La plus part des conflits ont lieux pour le pouvoir et les ressources.
    Être Humain (homo sapiens), c’est trouver un équilibre, pas trop malveillant, entre émotions et logique. Tout le monde n’a pas pour but de se conduire en être humain. L’homo oeconomicus et autres traités de Lisbonne en témoignent.

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