Maintenant que l’élection présidentielle est passée, chacun se demande à quoi vont bien pouvoir ressembler les cinq prochaines années. Si aucun de nous ne peut prédire l’avenir, on peut néanmoins aller voir ce que la Constitution prévoit. La Constitution prévoit les grands équilibres institutionnels dans 3 articles : l’article 5 sur le Président de la République, l’article 20 sur le Gouvernement et l’article 24 sur le Parlement.
Malgré une Constitution parlementaire, équilibrée et démocratique, on voit que la Vème République se pratique bien plus comme une monarchie républicaine. Pour justifier cela, on dit souvent que c’est parce que le Président est élu directement par le Peuple, mais d’autres pays d’Europe élisent leur président au scrutin universel direct : le Portugal, l’Irlande, l’Autriche, la Finlande, la Croatie, la Lituanie, la Roumanie ou encore la République tchèque et bien d’autres !
Et aucun de ces pays ne fonctionne comme la France : ils fonctionnent avec un Gouvernement légitimé et responsable devant un Parlement puissant et autonome.
Dans ces régimes où le Président de la République est élu directement, il est cantonné au rôle que la Constitution lui prévoit : être un arbitre en cas de crise grave et représenter le pays symboliquement.
Si on a vu dans le premier épisode comment Charles de Gaulle a réussi à imposer sa pratique et sa vision des institutions contre la démocratie et le texte voté par le Peuple, on a vu ensuite dans le deuxième épisode comment cette pratique et cette vision sont confortées et renforcées par le système politique français.
Dans ce troisième épisode, on va essayer de décrypter cette pratique du pouvoir « à la française », ce décalage entre une Constitution équilibrée, parlementaire et collégiale et une pratique démente, présidentialiste et autocratique.
Source : BLAST – 28-04-2022
9 réactions et commentaires
Philippe Fabry explique que le régime présidentiel amène toujours un déséquilibre des pouvoirs. Sous De Gaulle, la France avait 120 ans de régime parlementaire derrière elle et le parlement équilibrait encore les pouvoirs. Puis à mesure que le temps passe, (le quinquennat accélérant le processus) l’assemblé nationale est devenu une chambre d’enregistrement (ou de consultation maintenant pour notre monarque).
« Nous ne sommes pas en démocratie mais en monarchie présidentielle » – Philippe Fabry
https://www.youtube.com/watch?v=TGdN_rwBFiE
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AlerterBref, tout est de la faute du peuple, la constitution de la V est une bonne constitution. Pas celle du coup d’état permanent.
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AlerterDix secondes, et j’ai l’impression de regarder une bande annonce du dernier navet hollywoodien.
Je tiens a rappeler que si on va voir « Le jour d’après » au cinéma, quand on sort de la salle y’a encore des fleurs et des petits oiseaux dehors.
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AlerterQuand le résultat d’une élection est le produit du VIOL en bande organisée de l’ensemble de la population il faut IMPÉRATIVEMENT que la population spoliée prenne les mesures nécessaires pour neutraliser le dictateur (j’insiste sur ce terme) en imposant un parlement qui s’opposera à son « bon vouloir ».
Connaissant le loubard de quartier récemment élu, ça risque de faire quelques étincelles avec bien sûr l’ensemble des « grands intellectuels » qui monteront en permanence au créneau pour défendre celui qui a été choisi par leurs maîtres afin de défendre leurs intérêts.
N’oublions jamais que la précédente assemblée a été essentiellement composée de godillots serviles totalement inféodés à leur grand gourou et que toue tentative de remettre en doute la parole divine était sanctionnée de mesures de rétorsion de l’apostat, allant jusqu’à l’expulsion pure et simple de la secte.
Alors si vous voulez voter, je vous conseille vivement, DANS VOTRE PROPRE INTÉRÊT DE CLASSE de voter massivement pour des candidats membres de partis qui N’ONT SURTOUT PAS DE CHEF CHARISMATIQUE qui pourrait imposer sa volonté à l’ensemble de ses « grouillots ».
Votez pour les candidats de la France Insoumise certes, mais sans donner une majorité à Mélenchon qui ne vaut pas mieux que les autres candidats de partis sous la coupe de leur « mentor ».
N’oubliez JAMAIS que ce cher « Méluche » est AUSSI un ancien apparatchik du PS qui a été missionné pour contrecarrer le NPA qui grimpait allègrement dans les sondages grâce au charisme d’Olivier Besancenot.
Votez AUSSI pour le NPA, LO, le PCF (du moins les ruines qu’il en reste. Dire que j’invite à voter PCF, il faut que le pays soit tombé vraiment très bas) afin d’avoir une majorité d’opposition qui ne soit PAS contrôlée par UN SEUL HOMME.
Ce serait sans doute le « bordel » mais au moins vous aurez la garantie de ne pas sombrer dans une dictature contrôlée par un seul homme.
Par contre évitez les candidats des partis « classiques » (PS, LR, RN, EE, etc.) qui de toutes façons se sont discrédités eux-mêmes par leurs magouilles abjectes pour favoriser leurs intérêts et leurs carrières.
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Alerterje suis entièrement d’accord. La Société a du mal à accepter le « chef » qui sait, qui décide. C’est une constante dans le monde politique, associatif, du travail. Sauf que tout est fait pour nous faire croire que c’est le seul mode. Pourquoi LFI se résume-t-il à Mélenchon? Derrière, il y a des idées. Derrière, il y a des seconds couteaux que personnellement je trouve assez bons. Le problème, c’est que notre système exalte le chef. Le citoyen aime voir une seule personne : c’est facile, je ne recherche pas les idées, je ne vais pas discuter avec mon voisin de palier représentant de tel parti, …
Et surtout aucun contre-pouvoir pour contrecarrer le chef.
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AlerterLe NPA n’a jamais voulu le pouvoir.
C’est un parti trotskiste, sectaire et pseudo révolutionnaire qui est incapable d’assumer sa ligne réformiste.
Melenchon est réformiste, et n’a jamais caché l’être, il n’a jamais été autre chose que ce qu’il a dit être.
Un socialiste républicain, partisan de la transformation par la réforme, un réformiste.
Pour lui la République, c’est comme pour Jaures, quand on va jusqu’au bout, on a le socialisme.
Ce qu’a fait Melenchon avec LFI c’est ce que le PS aurait du faire, et n’a pas fait en devenant libéral avant même d’avoir pu assumer ne plus être socialiste.
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AlerterJaurès faisait des discours aux portes des miness des usines JLM fait les siens au vieux port a Marseille à République Le socialisme c’est l’étape avant le communisme Si ont en fait le bout l’extrémité on est oui d’extrême gauche
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Alerter« Par contre évitez les candidats des partis « classiques » (PS, LR, RN, EE, etc.) qui de toutes façons se sont discrédités eux-mêmes par leurs magouilles abjectes pour favoriser leurs intérêts et leurs carrières. »
Pas d’accord avec cet amalgame. Olivier Faure est parfait dans son rôle. A EELV, Sandrine Rousseau est épatante. Pour ne citer que ces deux-là.
Ceux qui magouillaient et prenaient leur parti en otage pour satisfaire égos et intérêts personnels étaient contre l’alliance. Ils se sont sabotés eux-mêmes en prenant une parole ridiculement dépitée. Et c’est tant mieux.
Par contre, vous avez raison : préservons les différences, c’est important.
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AlerterBravo ! Très pédagogique et ne manque pas de faire sourire régulièrement. Bon travail, Blast. Il faudrait le mettre (de force) devant toutes les paires d’yeux françaises avec oreilles ouvertes. 🙂
Ca m’a fait grand bien en cette période fébrile d’attente des législatives.
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