Un an après sa mort, le lanceur d’alerte Daniel Ellsberg est toujours parmi nous.
Source : TomDispatch, Norman Solomon
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
Par une chaude soirée, il y a presque dix ans, j’étais assis sous les étoiles avec Daniel Ellsberg, alors qu’il parlait de la guerre nucléaire avec une intensité alarmante. Il était presque arrivé au terme de la rédaction de son dernier et plus important livre, The Doomsday Machine: Confessions of a Nuclear War Planner [La machine de l’apocalypse : Confessions d’un planificateur de guerre nucléaire]. D’une manière ou d’une autre, il avait mis de côté le déni sur lequel tant de gens s’appuient pour faire face à un monde qui pourrait soudainement finir dans une horreur inimaginable. En l’écoutant, je me sentais de plus en plus effrayé. Dan savait de quoi il parlait.
Après avoir travaillé au sein de la machinerie apocalyptique de ce pays, et même rédigé des plans de guerre nucléaire pour le Pentagone sous l’administration du président John F. Kennedy, Dan Ellsberg avait acquis des perspectives complexes sur ce qui graissait les rouages bureaucratiques, les ambitions personnelles et les messages politiques de l’État de guerre. Les désinformations sur l’organisation de la violence ultime de l’omnicide thermonucléaire allaient de pair avec les mensonges habituels sur la conduite de la guerre des États-Unis. Il était assez facile de s’en tirer en mentant, m’a-t-il dit : « À quel point est-il difficile de tromper le public ? En tant qu’ancien initié, je dirais que l’on se rend compte qu’il n’est pas difficile de les tromper. Tout d’abord, vous leur dites souvent ce qu’ils aimeraient croire – que nous sommes meilleurs que les autres, que nous sommes supérieurs dans notre moralité et notre perception du monde. »
Dan était entré dans l’histoire en 1971 en révélant les documents top secrets du Pentagone [Pentagon Papers], exposant la litanie constante des mensonges officiels qui accompagnaient l’escalade de la guerre du Viêtnam par les États-Unis. En réponse, le gouvernement avait utilisé le tromblon de la Loi sur l’espionnage, datant de la Première Guerre mondiale, pour le poursuivre en justice. À l’âge de 41 ans, il risquait une peine d’emprisonnement de plus de 100 ans. Mais son procès s’est brusquement achevé par un non-lieu lorsque l’ingérence illégale de l’administration Nixon dans l’affaire a été révélée au milieu de l’année 1972. Cinq décennies plus tard, il notait : « Avec le recul, les chances que je me sorte de 12 chefs d’accusation par Richard Nixon étaient proches de zéro. C’était un miracle. »
Ce miracle a permis à Dan de continuer à parler, à écrire, à faire des recherches et à protester jusqu’à la fin de sa vie. (Au cours de ces cinq décennies, il a été arrêté en moyenne près de deux fois par an pour désobéissance civile). Il a travaillé sans relâche pour prévenir et s’opposer à une succession de nouvelles guerres américaines. Et il a toujours apporté un soutien public éloquent ainsi qu’une solidarité personnelle chaleureuse aux lanceurs d’alertes héroïques – Thomas Drake, Katharine Gun, Daniel Hale, Matthew Hoh, Chelsea Manning, Edward Snowden, Jeffrey Sterling, Mordechai Vanunu, Ann Wright et d’autres – qui ont beaucoup sacrifié pour remettre en cause les schémas mortels de la tromperie officielle.
Liberté d’expression non autorisée
Dan s’est souvent prononcé en faveur de la libération de Julian Assange, éditeur de WikiLeaks, dont le travail a révélé des documents secrets américains dévastateurs sur les guerres menées par les États-Unis en Afghanistan et en Irak. À la fin d’une visite en juin 2015, lorsqu’ils se sont dit au revoir à l’intérieur de l’ambassade de l’Équateur à Londres, j’ai vu que les deux hommes étaient au bord des larmes. À ce moment-là, Assange était en asile depuis trois ans dans cette ambassade, et rien ne laissait présager la fin de sa détention.
Secrètement inculpé aux États-Unis, Assange est resté dans l’ambassade équatorienne pendant près de quatre années supplémentaires, jusqu’à ce que la police londonienne vienne l’extraire pour le jeter en prison. Quelques heures plus tard, lors d’un entretien à la radio, Dan a déclaré : « Julian Assange est le premier journaliste à être inculpé. S’il est extradé aux États-Unis et condamné, il ne sera pas le dernier. Le Premier amendement est un pilier de notre démocratie et il s’agit d’une attaque contre lui. Si la liberté d’expression est violée à ce point, notre république est en danger. Les divulgations non autorisées sont l’élément vital de la république ». (Julian Assange a récemment plaidé coupable en échange de sa libération, ndlr).
Les divulgations non autorisées sont l’essence même de ce que WikiLeaks a publié et de ce que Dan a fourni avec les Pentagon Papers. De même, d’innombrables révélations sur les crimes de guerre du gouvernement américain ont été rendues possibles grâce au courage de Chelsea Manning, et d’abondantes informations en première page sur les violations systématiques du Quatrième amendement par le gouvernement ont résulté de la bravoure d’Edward Snowden. Tout en publiant volontiers certaines de leurs révélations, les grands journaux américains ont largement refusé de défendre leurs droits.
Cette dynamique n’était que trop familière à Dan. Il m’a dit que l’attitude du New York Times à son égard, qui a remporté un prix Pulitzer pour son énorme scoop sur les Pentagon Papers, s’apparentait à la vision qu’a un procureur d’un « mouchard » – utile mais déplaisant.
Ces derniers temps, Dan détestait le paradigme médiatique suffisant de « Ellsberg bon, Snowden mauvais ». Il s’est donc opposé au thème tel qu’il a été présenté par Malcolm Gladwell, journaliste du New Yorker, qui a écrit un long article dans ce sens à la fin de l’année 2016. Dan a rapidement répondu par une lettre au rédacteur en chef, qui n’a jamais été publiée.
Le New Yorker aurait certainement pu trouver de la place pour imprimer la lettre de Dan, qui disait : « Je ne pourrais pas être plus en désaccord avec le récit global de Gladwell. » La lettre comptait un peu moins de 300 mots, alors que l’article de Gladwell en comptait plus de 5 000. Tout en promouvant le trope « Ellsberg bon, Snowden mauvais », le New Yorker n’a pas fait savoir aux lecteurs qu’Ellsberg lui-même l’avait complètement rejeté :
« Chacun d’entre nous, ayant obtenu un accès privilégié à des informations secrètes, a vu des politiques inconstitutionnelles et dangereusement erronées menées par notre gouvernement. (Dans le cas de Snowden, il a découvert des violations criminelles flagrantes de notre droit à la vie privée garanti par le Quatrième amendement, à une échelle qui menace notre démocratie). Nous avons découvert que nos supérieurs, jusqu’aux présidents, étaient profondément complices et ne voulaient manifestement pas dénoncer, réformer ou mettre fin aux actes répréhensibles. »
« Chacun d’entre nous a choisi de sacrifier sa carrière, voire la liberté de toute une vie, pour révéler au public, au Congrès et aux tribunaux ce qui se tramait depuis longtemps en secret. Nous espérions, chacun avec un certain succès, permettre à notre système démocratique d’apporter les changements dont nous avions désespérément besoin. »
« La vérité est qu’il n’y a aucun lanceur d’alerte, en fait personne sur terre, avec qui je m’identifie plus étroitement qu’avec Edward Snowden. »
« Il y a une différence entre nous qui est profondément réelle pour moi : Edward Snowden, à l’âge de 30 ans, a fait ce que j’aurais pu et dû faire – ce que j’aurais profondément souhaité faire – quand j’avais son âge, au lieu de le faire 10 ans plus tard. »
Tout en encourageant les lanceurs d’alerte, Dan a souvent regretté de ne pas s’être engagé plus tôt dans cette voie. Au cours de l’été 2014, un panneau d’affichage a été placé aux arrêts de bus à Washington, avec une citation de Dan – avec des lettres capitales en haut disant « NE FAITES PAS CE QUE J’AI FAIT. N’ATTENDEZ PAS », suivi de « jusqu’à ce qu’une nouvelle guerre ait commencé, n’attendez pas que des milliers d’autres soient morts, avant de dire la vérité avec des documents qui révèlent des mensonges ou des crimes ou des projections internes sur les coûts et les dangers. Vous pourriez sauver la vie de milliers de personnes pendant une guerre ». Deux lanceurs d’alerte qui ont été diplomates américains, Matthew Hoh et Ann Wright, ont dévoilé le panneau d’affichage à un arrêt de bus près du département d’État.
Une situation grotesque de danger existentiel
Par-dessus tout, Daniel Ellsberg était préoccupé par l’opposition aux politiques susceptibles de conduire à une guerre nucléaire. « Aucune politique dans l’histoire de l’humanité n’a autant mérité d’être reconnue comme immorale. Ou insensée », écrit-il dans The Doomsday Machine. « L’histoire de la genèse de cette situation calamiteuse et de sa persistance depuis plus d’un demi-siècle est une chronique de la folie humaine. »
Il est tout à fait approprié que les événements prévus dans le cadre de la semaine Daniel Ellsberg (qui se terminera le 16 juin, date du premier anniversaire de la mort de Dan) comprennent au moins une manifestation dans une usine de Northrop Grumman. Cette société a signé un contrat de 13,3 milliards de dollars pour développer une nouvelle version d’un missile balistique intercontinental (ICBM) qui, comme Dan l’a souvent souligné, est la plus dangereuse de toutes les armes nucléaires. Il était impatient de sensibiliser le Congrès aux données scientifiques relatives à « l’hiver nucléaire » et à la nécessité d’arrêter la production des ICBM pour réduire les risques de guerre nucléaire.
Il y a cinq ans, plusieurs membres de l’Institute for Public Accuracy ont remis des exemplaires de The Doomsday Machine – accompagnés d’une lettre personnalisée de Dan à chaque membre de la Chambre des représentants et du Sénat – aux 535 bureaux du Congrès sur la colline du Capitole. « Je suis préoccupé par le fait que le public, la plupart des membres du Congrès et peut-être même des membres importants du pouvoir exécutif sont restés dans l’ignorance, ou dans un état de déni, concernant les implications d’études rigoureuses menées par des scientifiques de l’environnement au cours des douze dernières années », a écrit Dan en tête de sa lettre de deux pages. Ces études « confirment que l’utilisation d’une fraction, même importante, des armes nucléaires américaines ou russes en état d’alerte provoquerait un hiver nucléaire, entraînant une famine mondiale et la quasi-extinction de l’humanité. »
La lettre de Dan soulignait l’urgence d’une « mesure immédiate » en particulier : « Eliminer entièrement notre force redondante, vulnérable et déstabilisante de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) implantés à terre ». Contrairement aux armes nucléaires lancées par voie aérienne ou maritime, qui ne sont pas vulnérables aux attaques, les ICBM sont vulnérables aux frappes préventives et sont donc « prêts à être lancés » sur la base de « signaux d’alerte de dix minutes qui peuvent être – et ont été, des deux côtés – de fausses alertes, qui poussent les dirigeants à les utiliser ou à les perdre. »
Comme l’a souligné Dan, « le Congrès a le pouvoir de découpler la gâchette de notre système en défaisant et en démantelant les missiles Minuteman terrestres actuels et en rejetant le financement de leurs remplacements proposés. Il en va de même pour les armes à faible rendement destinées à être utilisées en premier lieu contre la Russie, sur des sous-marins ou en Europe, qui sont des détonateurs pour l’escalade vers l’hiver nucléaire. »
En substance, Dan disait aux membres du Congrès de faire leur travail, alors que le sort de la Terre et de ses habitants est en jeu :
« Cette situation grotesque de danger existentiel a évolué en secret, en l’absence presque totale de contrôle, d’enquêtes ou d’auditions de la part du Congrès. Il est temps que le Congrès remédie à cette situation en préparant des audiences inédites sur la doctrine et les « options » nucléaires actuelles, et en exigeant des études scientifiques objectives et faisant autorité sur l’ensemble de leurs conséquences, notamment le feu, la fumée, l’hiver nucléaire et la famine. Des études classifiées sur l’hiver nucléaire utilisant les détails réels des plans d’attaque existants, qui n’ont encore jamais été réalisées par le Pentagone mais qui impliquent nécessairement sa coopération directe, pourraient être effectuées par l’Académie nationale des sciences, à la demande et avec le soutien financier du Congrès. »
Mais la lettre de Dan n’était pas du tout en phase avec le Congrès. Peu de personnes en poste à l’époque – ou aujourd’hui – ont reconnu publiquement qu’une telle « situation grotesque de danger existentiel » existait réellement. Et ils sont encore moins nombreux à vouloir rompre avec l’état d’esprit de la Guerre froide qui continue d’alimenter la course à l’anéantissement mondial. En matière de politique étrangère et d’armes nucléaires, le Congressional Record est principalement un recueil d’arrogance et d’illusions, ce qui contraste fortement avec le trésor de connaissances profondes de Dan conservé sur Ellsberg.net
Humanisme et réalisme à retenir
Bien qu’il ait été clair sur le fléau du militarisme embrassé par les dirigeants des deux grands partis, Dan a insisté sur le fait qu’il ne fallait pas mettre les deux partis sur un pied d’égalité au moment des élections. Il comprenait que les efforts tels que les campagnes présidentielles du Green Party [Verts] sont, au mieux, malavisés. Mais, comme il l’a dit sèchement, il était favorable aux tiers partis – à droite (« Plus il y en a, mieux c’est »). Il savait ce que certains progressistes autoproclamés n’ont pas réussi à reconnaître comme la réalité habituelle du système électoral américain : les tiers partis de droite aident la gauche, et les tiers partis de gauche aident la droite.
Plusieurs semaines avant l’élection de 2020, Dan s’est adressé aux électeurs de l’État pivot du Michigan dans un article qu’il a écrit pour le Detroit Metro Times. Sous un titre tout aussi pertinent aujourd’hui – « Trump est un ennemi de la Constitution et doit être vaincu » – l’article disait qu’il « est maintenant d’une importance transcendante de l’empêcher d’obtenir un second mandat ». Dan a averti que « nous sommes confrontés à une menace autoritaire contre notre système démocratique d’un type que nous n’avons jamais vu auparavant», ce qui rend crucial le vote pour Joe Biden dans les États clés.
Le mélange d’humanisme profond et de réalisme de Dan est en harmonie avec son aversion pour la contorsion de la logique en fonction d’une idéologie rigide. Aussi mauvaises que soient les réalités actuelles, il n’est manifestement pas vrai que les choses ne peuvent pas empirer. Il n’avait pas l’intention d’ignorer les dangers très réels de la guerre nucléaire ou du fascisme.
Au cours des derniers mois de sa vie, après avoir révélé un diagnostic de cancer du pancréas inopérable, Dan a touché des millions de personnes grâce à un programme intensif d’entretiens. Les journalistes étaient surtout désireux de lui poser des questions sur les événements liés aux Pentagon Papers. Bien qu’il ait dit beaucoup de choses importantes en réponse à ces questions, Dan voulait surtout parler de la course effrénée aux armements nucléaires et de l’inquiétante frénésie d’antagonisme des États-Unis à l’égard de la Russie et de la Chine, dépourvue de tout sens de la diplomatie authentique.
S’il ne peut plus parler au monde des derniers développements, Dan Ellsberg continuera à s’adresser directement aux cœurs et aux esprits au sujet des maux extrêmes de notre époque – et de la possibilité de les surmonter par l’amour en action.
Un documentaire gratuit, « A Common Insanity :A Conversation with Daniel Ellsberg About Nuclear Weapons » [Une folie commune : une conversation avec Daniel Ellsberg sur les armes nucléaires], se termine par ces mots de Dan, qui nous regarde droit dans les yeux : « L’humanité peut-elle survivre à l’ère nucléaire ? Nous n’en savons rien. Je choisis d’agir comme si nous avions une chance. »
Copyright 2024 Norman Solomon
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Norman Solomon est cofondateur de RootsAction.org et directeur exécutif de l’Institute for Public Accuracy. Il est l’auteur de War Made Easy, Made Love, Got War et, plus récemment, de War Made Invisible : How America Hides the Human Toll of Its Military Machine (The New Press). Il vit dans la région de San Francisco.
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Commentaire recommandé
J’ai une lettre que j’ai envoyé à un responsable de la gendarmerie qui parle de la guerre nucléaire et sur les effets qu’elle occasionnerait en France . C’est une sorte de résumé qui tire les conséquences d’un livre écrit par M.Gérard CHEVRIER.
« LA prochaine guerre sera nucléaire » sur comment se protéger des retombées nucléaires .
Je crois qu’elle pourrait faire l’objet d’un article sur votre site ??? Il serait très instructif de la lire pour éviter beaucoup de morts en cas de conflit.
Pouvez vous m’envoyer une adresse mail où je pourrai vous l’envoyer .
merci
Dr.Billaud ,YUKAÏ
4 réactions et commentaires
J’ai une lettre que j’ai envoyé à un responsable de la gendarmerie qui parle de la guerre nucléaire et sur les effets qu’elle occasionnerait en France . C’est une sorte de résumé qui tire les conséquences d’un livre écrit par M.Gérard CHEVRIER.
« LA prochaine guerre sera nucléaire » sur comment se protéger des retombées nucléaires .
Je crois qu’elle pourrait faire l’objet d’un article sur votre site ??? Il serait très instructif de la lire pour éviter beaucoup de morts en cas de conflit.
Pouvez vous m’envoyer une adresse mail où je pourrai vous l’envoyer .
merci
Dr.Billaud ,YUKAÏ
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AlerterQuel que soit son président, l’Amérique est et restera soumise au complexe militaro-industriel et au Profit. Quant au Peuple, ce n’est pas pour rien que les théories propagandistes d’Edward Bernay sont encore encensées aujourd’hui et plus qu’appliquées, à grande échelle.
+3
AlerterCe que me fait vraiment peur avec les armes atomiques c’est quand elles sont dans un pays en guerre civile. La seule chance qu’on a eut jusqu’à présent c’est que Eltsine était toujours trop bourré pour se souvenir des codes … pas sur que ce qui va rester des USA soit capable de signer un mémorandum de Budapest et d’éviter de se les balancer à la tronche.
Ce jours là, on se souviendra des gens comme Dan Ellsberg ou Scott Ritter dans un grand flash blanc.
+2
AlerterLe nucléaire militaire est sans doute la menace ultime et radicale pour nous tous. Le problème c’est que c’est aussi un facteur d’équilibre. Comment éviter qu’une des super puissances (USA ou Chine a priori voire Russie ou Inde), n’impose un jour son point de vue si l’équilibre est rompu ? dit autrement, peut-on rêver d’un monde stable sans la dissuasion ?
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