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29.janvier.202529.1.2025 // Les Crises

Les décès de migrants au large des côtes espagnoles sont plus nombreux que jamais

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Au moins 10 457 migrants sont morts en tentant d’atteindre le territoire espagnol en 2024. La répression de l’Union européenne contre les traversées de la Méditerranée a détourné les migrants africains vers la route de l’Atlantique, encore plus périlleuse, transformant l’océan en un véritable charnier.

Source : Jacobin, Eoghan Gilmartin
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Un migrant malien assis dans un « cimetière de bateaux » sur l’île espagnole de Grande Canarie, le 18 novembre 2021. (Lluis Gene / AFP via Getty Images)

L’année 2024 est terminée, mais pas avant d’avoir atteint un record historique en ce qui concerne le nombre de personnes décédées aux frontières de l’Espagne. Selon les données de l’ONG Caminando Fronteras, au moins 10 457 personnes sont mortes ou ont disparu en tentant d’atteindre le territoire espagnol par des voies maritimes irrégulières au cours des douze derniers mois, soit une augmentation de 58 % par rapport à 2023. La grande majorité de ces victimes (9 757) tentaient d’atteindre les îles Canaries, au large de la côte ouest-africaine, alors que les mesures de répression prises par l’Union européenne (UE) en Méditerranée centrale et la guerre au Mali ont contraint des dizaines de milliers de personnes à risquer leur vie sur les routes dangereuses et lointaines de l’océan Atlantique.

Voyageant principalement sur des bateaux de pêche traditionnels en bois appelés cayucos, les migrants qui empruntent cette route peuvent passer entre quatre jours et deux semaines sur l’océan – et beaucoup de ces voyages sont compliqués par la fréquence des pannes de moteur sur ces bateaux. « Le bateau a commencé à dériver. Nous étions emportés par les vagues », raconte T. D., un survivant malien de l’une de ces tragédies. Alors que la nourriture et l’eau venaient à manquer à bord de son cayuco, T. D. raconte à Caminando Fronteras que « les vies s’éteignaient les unes après les autres ». Il poursuit : « Je pensais être le prochain, mais c’était mon frère. Je lui ai dit de ne pas boire d’eau de mer, de s’accrocher, mais il a continué à boire, puis à vomir, puis il s’est assis et a cessé de parler. Je n’ai pas pu me résoudre à jeter son corps par-dessus bord. D’autres l’ont fait à ma place. »

Avant d’être secourus, T. D. et les autres survivants ont dû assister à la mort d’une famille entière : « Le père a fini par se jeter à la mer après avoir mis à l’eau le dernier de ses enfants. Nous n’avions plus la force de l’arrêter. »

Parmi les milliers d’autres personnes qui ont également perdu la vie, on compte les quelque deux cents personnes qui ont pris la mer à bord d’un cayuco au départ de Mbour, au Sénégal, à la mi-août. Des pêcheurs sénégalais ont retrouvé le bateau plus d’un mois plus tard, dérivant à près de quatre-vingt kilomètres des côtes de Dakar. À bord se trouvaient trente corps en état de décomposition avancée, tandis que les autres passagers étaient portés disparus et présumés morts. Les victimes les plus récentes sont les six personnes non identifiées enterrées à El Hierro, la plus petite des îles Canaries, le 13 décembre dernier, mortes d’hypothermie lors de leur traversée de six cent cinquante kilomètres depuis la Mauritanie.

« Alors que le nombre de vies perdues ne cesse d’augmenter, l’État espagnol continue de mener des politiques axées sur le contrôle des migrations, avec le soutien de l’Europe, et de nier leur impact sur le droit à la vie », insiste le rapport de fin d’année de Caminando Fronteras. « Ces politiques [frontalières] sont fondées sur la déshumanisation et la criminalisation des migrants, ce qui les rend vulnérables aux violations des droits humains et fait de leur vie une chose jetable. »

À cet égard, le phénomène de la mort massive aux frontières de l’Espagne ne peut pas être simplement compris comme une série de tragédies isolées. Ceux qui ont perdu la vie sont des victimes du régime frontalier brutal de la forteresse Europe qui, au nom de la dissuasion des déplacements des migrants et des réfugiés du Sud, les oblige à s’exposer à des dangers mortels de plus en plus grands. Pourtant, l’augmentation historique de la migration vers les Canaries au cours des dix-huit derniers mois montre également l’efficacité limitée de ces politiques d’endiguement qui, tout en condamnant tant de personnes à la souffrance et à la mort, prétendent frauduleusement s’attaquer aux raisons profondes qui poussent les gens à prendre le risque d’un tel voyage.

Externalisation de la répression

C’est ce que Juan Carlos Lorenzo, coordinateur pour les Canaries de la Commission espagnole d’aide aux réfugiés, a tenu à souligner lorsque je me suis entretenu avec lui en octobre. « La migration humaine, en particulier lorsqu’elle implique des déplacements forcés, ne peut être arrêtée », a-t-il insisté. « La politique de l’UE consistant à confier la sécurité des frontières à des États tiers [non membres de l’UE] comme le Maroc ou la Tunisie pourrait temporairement contenir les flux de migrants le long de certains itinéraires, grâce à leur engagement dans des mesures répressives. Mais ces réductions temporaires ne sont obtenues qu’en poussant les gens vers d’autres points le long de la frontière sud de l’UE et en les forçant à emprunter des itinéraires encore plus risqués, comme ceux de la Mauritanie et du Sénégal vers les Canaries. »

Ceux qui ont perdu la vie sont des victimes du régime frontalier brutal de la forteresse Europe.

En effet, plus de 46 000 migrants sont arrivés aux îles Canaries au cours des douze derniers mois, soit 20 % de plus que le total prévu pour 2023, qui est lui-même le chiffre le plus élevé de ces trente dernières années. Dans une récente interview accordée à El País, le haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés dans la région du Sahel, Xavier Creach, a expliqué cette augmentation par deux facteurs. Tout d’abord, l’aggravation du conflit armé au Mali a entraîné le déplacement d’au moins 200 000 réfugiés vers la Mauritanie voisine. En conséquence, pour la première fois, les Maliens sont devenus le groupe national le plus important parmi ceux qui atteindront les Canaries en 2024, devant les Sénégalais et les Marocains.

Toutefois, Creach considère que ce changement démographique parmi les personnes arrivant en Espagne est étroitement lié à un deuxième point : le renforcement des contrôles aux frontières le long de la Méditerranée centrale fait qu’il est de plus en plus difficile pour les réfugiés et les migrants d’atteindre l’Italie, qui a connu une baisse de 60 % de la migration irrégulière cette année. L’Italie était une destination européenne majeure pour les personnes fuyant le Mali. Mais à la suite de l’accord de partenariat stratégique d’un milliard d’euros conclu entre la Tunisie et l’UE l’été dernier, l’État nord-africain a lancé une répression brutale contre les migrants, compliquant ainsi la route vers le nord de la Méditerranée et redirigeant les flux migratoires du Sahel vers les Canaries.

En réponse, l’Espagne et l’UE ont promis une enveloppe combinée de 500 millions d’euros pour renforcer la capacité de la Mauritanie à freiner l’immigration, alors que ses forces de sécurité se livraient aux mêmes pratiques abusives à l’encontre des migrants que celles utilisées dans d’autres États désormais « partenaires » de l’UE, telles que la détention arbitraire, la violence physique et le déplacement forcé vers l’intérieur du pays. Des images choquantes ont été diffusées en novembre, montrant des centaines de migrants enfermés dans un entrepôt bondé en Mauritanie, dans des images qui rappellent les centres de détention en Libye. Pourtant, cet État peu peuplé dont la côte s’étend sur huit cens kilomètres n’est pas encore parvenu à reproduire une stratégie d’endiguement durable et globale. Un nombre croissant de migrants venant d’aussi loin que le Pakistan, le Bangladesh et l’Égypte arrivent désormais en Mauritanie comme point d’entrée alternatif vers la Méditerranée centrale.

Une responsabilité espagnole

Mais il est clair que les politiques du gouvernement de coalition espagnol de gauche ont un impact direct sur le nombre croissant de morts dans l’Atlantique, alors même que de nombreux commentateurs libéraux du monde anglophone louent la rhétorique du Premier ministre Pedro Sánchez sur les avantages de l’immigration. D’un point de vue discursif, Sánchez s’est clairement démarqué des autres dirigeants de l’UE au cours des derniers mois, notamment en rejetant catégoriquement le plan de la Première ministre italienne Giorgia Meloni visant à envoyer les demandeurs d’asile dans des centres d’internement en Albanie. Cela a conduit le Partido Popular conservateur à l’accuser de créer un « effet d’attraction » et de faire de l’Espagne une destination attrayante pour les migrants clandestins – son dirigeant Alberto Núñez Feijóo adoptant de plus en plus le type de tactiques alarmistes anti-immigrés qui étaient auparavant le domaine du parti d’extrême droite Vox.

En outre, le gouvernement de Sánchez s’apprête à régulariser le statut de 900 000 sans-papiers au cours des trois prochaines années, après que le parlement espagnol a adopté un projet de loi à ce sujet en novembre. Cependant, la majorité des migrants qui bénéficieront de cette mesure sont originaires d’Amérique latine et sont arrivés en Espagne par avion, sans risquer leur vie sur l’océan.

En revanche, en ce qui concerne les migrations le long des frontières méridionales de l’Espagne, l’administration Sánchez a mis en place des politiques qui mettent encore plus de vies en danger. Tout d’abord, elle a intensifié les opérations de surveillance aérienne et maritime des côtes sénégalaises, en collaboration avec l’agence européenne des frontières, Frontex, et la marine sénégalaise. Les drones espagnols surveillent désormais la zone, et un nombre croissant de bateaux sont interceptés et renvoyés au Sénégal. Les cayucos ont été contraints de s’éloigner de plus en plus de la mer pour éviter d’être détectés, prenant ainsi des risques encore plus grands.

« La première chose que je cherche à savoir lorsque j’apprends qu’un bateau a été repéré à proximité de l’île, c’est sa trajectoire exacte, au cas où il manquerait complètement El Hierro », explique Juan Miguel Padrón, maire de la ville portuaire d’El Pinar, où des milliers de personnes sont arrivées cette année. Les cayucos ne pouvant plus s’approcher des côtes africaines, El Hierro, la plus occidentale des îles Canaries, est devenue au cours des dix-huit derniers mois le principal point d’arrivée des bateaux en provenance du Sénégal. Or, les courants océaniques étant plus forts sur cette route, les bateaux risquent d’être tout simplement emportés dans l’Atlantique. « Il y a eu des cas de bateaux avec quinze à dix-huit personnes mortes à bord qui se sont échoués jusqu’au Costa Rica et sur la côte de l’Amérique latine », m’explique Padrón. « Au-delà d’El Hierro, il n’y a que l’océan. »

Les politiques du gouvernement de coalition de gauche en Espagne ont un impact direct sur le nombre croissant de morts dans l’Atlantique.

Le rapport de Caminando Fronteras souligne également un autre aspect critique du régime de sécurité frontalière externalisé de l’Espagne, en constatant que « l’inaction directe des services de recherche et de sauvetage a été décisive » dans au moins 150 cas de pertes de vie. L’ONG, qui gère une ligne téléphonique d’urgence pour les migrants, donne l’exemple d’un cayuco transportant 150 personnes, qui a pris la mer depuis le nord du Sénégal en octobre. Caminando Fronteras a reçu un appel de détresse de leur bateau en bois cinq jours après le début du voyage. Les garde-côtes espagnols l’ont localisé dans une zone située à la limite des zones de recherche et de sauvetage de l’Espagne, du Maroc et de la Mauritanie. Selon l’ONG, les trois pays ont ensuite passé plusieurs jours à se renvoyer la responsabilité du sauvetage, jusqu’à ce que le bateau s’échoue finalement en Mauritanie après dix jours de mer. Vingt-huit personnes étaient alors décédées.

Décrivant ces décès comme « une tragédie totalement évitable », Caminando Fronteras considère ce cas comme exemplaire de la façon dont l’État espagnol a même transformé les services de recherche et de sauvetage en « un autre instrument de contrôle de l’immigration, ce qui a conduit directement à une augmentation du nombre de décès sur les routes migratoires. L’essentiel est de les empêcher d’atteindre l’Espagne, rien d’autre ne compte », explique un politicien guinéen à l’ONG. « L’Espagne dit [aux garde-côtes marocains] d’y aller, le Maroc peut y aller ou non, ce qui est important c’est qu’il a dit qu’il le ferait et donc l’Espagne n’est plus responsable. […] Cela n’a pas d’importance si nos jeunes ne survivent pas. »

Disparitions collectives

La grande majorité des personnes qui meurent en essayant d’atteindre les îles Canaries disparaissent tout simplement dans l’Atlantique. On estime que seuls 4 % des corps sont retrouvés. Sur le petit pourcentage de corps récupérés par les autorités espagnoles, moins de la moitié sont identifiés. Un rapport cinglant sur l’Espagne publié en 2022 par l’Organisation internationale pour les migrations a montré qu’il est « pratiquement impossible pour les proches des migrants disparus ou décédés de mener à bien les processus de recherche, d’identification ou de rapatriement, ou d’y participer. » Cette situation a donné naissance au phénomène des centaines de tombes de migrants sans nom dans les cimetières côtiers espagnols (dont beaucoup se trouvent à quelques mètres seulement des fosses communes de la guerre civile espagnole), les familles restant dans l’incertitude quant au sort de leurs proches.

« Nous parlons de disparitions collectives », insiste Helena Maleno, directrice de Caminando Fronteras, dans une interview de 2023. « Les autorités espagnoles et européennes laissent mourir certaines populations de manière sélective (en abandonnant délibérément les bateaux en mer) ou même, dans certains cas, les tuent directement lors de massacres, comme nous l’avons vu à Tarajal et à Melilla. »

Comme l’ont affirmé de nombreux experts et ONG, toute alternative à cette nécropolitique vicieuse doit impliquer l’ouverture de voies de migration sûres, ordonnées et régulières pour les personnes du Sud, en particulier celles qui demandent l’asile. Le nouveau pacte migratoire 2026 de l’Union européenne est susceptible de renforcer les aspects les plus répressifs et punitifs de son régime frontalier. Il vise notamment à augmenter les déportations de migrants irréguliers et à accélérer le processus d’expulsion, tout en créant une nouvelle ambiguïté juridique autour du droit des personnes secourues en mer par les services européens de recherche et de sauvetage d’entrer sur le territoire de l’UE – avec son nouveau mécanisme de « filtrage. »

Parallèlement, le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, membre du Partido Socialista (PSOE) de centre-gauche de Sánchez, fait actuellement pression pour que Frontex étende son mandat en Afrique de l’Ouest afin de permettre à l’agence de se déployer directement et de mener des patrouilles au large des côtes de la Mauritanie, du Sénégal et de la Gambie. Si 2024 confirme une fois de plus que la route de l’Atlantique vers les Canaries est la traversée maritime la plus meurtrière au monde pour les migrants, les conditions pourraient encore s’aggraver à mesure que la militarisation de la frontière s’intensifie.

*

Eoghan Gilmartin est un écrivain, traducteur et collaborateur de Jacobin basé à Madrid.

Source : Jacobin, Eoghan Gilmartin, 05-01-2025

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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P-R-V // 29.01.2025 à 12h17

Bonjour Urko,
« en culpabiliser les Européens semble très vicieux: » Ah bon! L’Afrique dispose d’énormément de ressources naturelle. Mais voilà, elles sont exploitées non par les Africains, mais par historiquement les Européen et ultérieurement aidés des nord Américains. Cela me sembles est connu du monde entier, et tu serais l’exception qui confirme la règle. Mais le présent n’est guère plus favorable à l’Afrique. Le néocolonialisme a pris la relève après la mal nommée fin de l’esclavage. Oui aujourd’hui les Europeens aident les Africains, en y installant au pouvoir des marionnettes corrompues à la solde de corrupteurs bien installés en Europe.
Il sont facilement repérables, ce sont les mêmes qui sèment la misère en Europe et en Amérique du nord.
Ce sont eux qui nous assènent, je cite Félix Lobo  » Ceux qui gagnent 100 000€par mois persuadent ceux qui en gagnent 1800€ que tout va mal à cause de ceux qui vivent avec 535€, et ça marche ».
Je ne connais pas ton patrimoine, mais très probablement tu aides la classe privilégiée et leurs serviteurs tel Manu que je cite  » dans les gares, vous croisez des gens qui réussissent et d’autres qui ne sont rien ». En faisant comme l’immense majorité d’entre nous Europeens, Africains, Américains, Asiatiques, … partie de la classe laborieuse.
C’est triste.

6 réactions et commentaires

  • Urko // 29.01.2025 à 09h24

    Il s’agit d’une bonne chose que de diffuser ces informations sur ces drames ; en revanche, en culpabiliser les Européens semble très vicieux. Quel but derrière cela ? Pour rappel, ce sont ces jeunes Africains qui décident de prendre le risque d’embarquer sur ces bateaux, pas les Européens, qui ne leur ont rien demandé et préfèreraient que ces flux sans précédent cessent. Les Europeens ont déjà accueilli des dizaines de millions d’Africains, avec des conséquences sur les salaires des personnels peu qualifiés, sur la saturation des infrastructures de soin, de transports, d’enseignement, sur la pression foncière et les prix de l’immobilier, sur le développement de mafias et de gangs d’une violence incroyable. Accuser les Européens, qui pour l’essentiel n’ont aucun rapport avec l’Afrique où ni eux mêmes ni leurs aïeux n’ont jamais posé un orteil, de ne pas davantage faciliter les migrations de masse vers leur sol relève d’une démarche politique bien précise et populophobe. Comme toujours, les pires intentions se cachent sous le manteau de la générosité et de la morale. Pourquoi les Africains fuient l’Afrique ? En 1900, il s’y trouvait cent millions d’habitants (dont quelques centaines de milliers d’Européens à peine, surtout en Algérie et en Afrique du Sud). En 1965, 250 millions. En 1990, 650 millions. Aujourd’hui, 1,3 milliard.Wwf En 2050, 2,5 milliards (ONU). Si l’Europe accueille une proportion constante des jeunes africains, tout en ne faisant elle même plus d’enfants, ses habitants finiront comme les Amérindiens. Mathématique.

    • utopiste pragmatique // 29.01.2025 à 11h15

      Il est vrai que certains feraient mieux de parler de l’Amérique centrale et du sud et des raisons, politiques et économiques, qui y produisent les migrations vers les USA.
      Mais cela fait déjà « quelques » années que les « multinationales », européennes et autres, exploitent les ressources africaines. Mais il a fallu attendre l’arrivée des chinois pour que quelqu’un commence à y construire les premières infrastructures digne de ce nom. Et il semble qu’il faille attendre encore quelques années, après le départ des « européens », avant que des « infrastructures » politiques durables s’y mettent en place. Et je ne vais pas parler des bouleversements climatiques en cours.
      Alors je n’apprécie pas particulièrement l’immigration de masse, mais je la comprends. Peut-être que si des sociétés européennes allaient réellement développer l’Afrique et y créer emplois et opportunités les choses se passeraient différemment. Mais l’avidité, la défiance et le mépris semblent pour le moment des obstacles insurmontables.
      Quand à l’avenir des européens, vous connaissez le dicton sur les conséquences et leurs causes. « démocratie aidant, nous avons, bon gré mal gré, accepté les choix de nos trop chers dirigeants.

    • P-R-V // 29.01.2025 à 12h17

      Bonjour Urko,
      « en culpabiliser les Européens semble très vicieux: » Ah bon! L’Afrique dispose d’énormément de ressources naturelle. Mais voilà, elles sont exploitées non par les Africains, mais par historiquement les Européen et ultérieurement aidés des nord Américains. Cela me sembles est connu du monde entier, et tu serais l’exception qui confirme la règle. Mais le présent n’est guère plus favorable à l’Afrique. Le néocolonialisme a pris la relève après la mal nommée fin de l’esclavage. Oui aujourd’hui les Europeens aident les Africains, en y installant au pouvoir des marionnettes corrompues à la solde de corrupteurs bien installés en Europe.
      Il sont facilement repérables, ce sont les mêmes qui sèment la misère en Europe et en Amérique du nord.
      Ce sont eux qui nous assènent, je cite Félix Lobo  » Ceux qui gagnent 100 000€par mois persuadent ceux qui en gagnent 1800€ que tout va mal à cause de ceux qui vivent avec 535€, et ça marche ».
      Je ne connais pas ton patrimoine, mais très probablement tu aides la classe privilégiée et leurs serviteurs tel Manu que je cite  » dans les gares, vous croisez des gens qui réussissent et d’autres qui ne sont rien ». En faisant comme l’immense majorité d’entre nous Europeens, Africains, Américains, Asiatiques, … partie de la classe laborieuse.
      C’est triste.

      • Urko // 29.01.2025 à 23h27

        Si les problématiques de l’Afrique ne provenaient que de ses exportations de ressources vers l’Europe, l’Asie ou l’Amérique, combien il serait simple de les résoudre. Votre vision me paraît bien simpliste, car elle élude la masse de facteurs, souvent endogènes, qui freinent le développement équilibré de l’Afrique. J’ai mentionné la démographie aux conséquences parfois dramatiques – songez au Nigeria,.au Niger, à l’Égypte – mais nous pourrions y ajouter le rapport disons assez particulier des ethnies dominantes au partage du fruit de la vente desdites ressources. Le clanisme y prive de perspectives la jeunesse. Je maintiens : cette culpabilisation outrancière, et orchestrée, des peuples européens a pour objectif d’interdire à ces derniers de se rebeller contre un phénomène migratoire qui leur nuit tandis qu’il enrichit leurs élites, avides de maintenir la pression sur les salaires, de booster le foncier ou la vente de biens de consommation par l’arrivée de centaines de milliers de nouveaux venus qu’il faut bien loger et équiper. Vous croyiez vraiment que dans un pays au solde naturel inférieur à 20 000 individus, il faudrait construire 250 000 logements par an ? Allons allons… Bref, l’immigration de masse nuit aux Européens que leurs élites culpabilisent pour qu’ils ne puissent pas réclamer une inflexion des flux, car si beaucoup en pâtissent, quelques uns en profitent fort largement. L’économie a besoin d’immigration, pas d’immigration de masse. Ou alors elle en a besoin comme les camés ont besoin de leur dose.

  • La Mola // 29.01.2025 à 16h17

    après les Grecs, les Espagnols…. bref tout le « Club Med » selon les « vertueux » anglo/germaniques/scandinaves/baltes qui n’ont jamais – oh grand jamais – abondé dans le même sens tordu – hein !

    maintenant, après la Méditerranée et l’Atlantique, on a aussi la Mer du Nord au large de Calais en position de substitution comme cimetière

    mais c’est pas grave, puisque Frontex est dirigé par un facho, et que les « migrants » sont en surnombre – laissons les crever dans notre bonne conscience

  • Bouddha Vert // 29.01.2025 à 21h27

    Que de voeux pieux…
    Dans un pays idéal, un parfait article pour sensibiliser sa population à un monde qui ne l’est pas!

    « …toute alternative à cette nécropolitique vicieuse doit impliquer l’ouverture de voies de migration sûres, ordonnées et régulières pour les personnes du Sud, en particulier celles qui demandent l’asile. »

    Comme projet vague, mais propre, on ne fait pas mieux.
    J’envie l’auteur, loin des turbulences du monde, qui revendique son sort pour tout le monde, mais on va quand même attendre ses propositions compatibles avec les limites du monde avant de voter pour lui.

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