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22.janvier.201422.1.2014 // Les Crises

[Reprise] Les élites françaises ont honte de la France, par Marie-Françoise Bechtel

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J’allais préparer des miscellanées quand je suis tombé sur ce lien dans un commentaire. Au vu de l’analyse remarquable de cette députée PS (qui tranche tellement avec les 80 % de députés qui relèvent clairement du tiers-monde intellectuel), il m’a semblé plus important de le partager avec vous… (NB. Comme elle appartient au MDC de Chevènement, elle fait quelques appels du pied dans l’interview)

L’ancienne directrice de l’ENA, députée de l’Aisne apparentée au groupe socialiste, livre ici un regard très critique sur le rapport des classes dirigeantes françaises à notre nation. De sa fréquentation des politiques à celle des élèves des grandes écoles, Marie-Françoise Bechtel a rapporté de nombreuses anecdotes édifiantes.

Marianne : Vous venez d’affirmer dans un entretien publié dans l’Expansion que «la spécificité française tient surtout à la détestation des élites envers la nation». Pouvez-vous préciser cette pensée et la justifier par quelques exemples ?

Marie-Françoise Bechtel : C’est une idée qui me poursuit depuis assez longtemps. Je me souviens l’avoir soutenue pour la première fois dans un entretien accordé à Joseph Macé-Scaron dans le Figaro fin 2000. Je lui avais dit que j’étais très frappée de voir à quel point les élites britanniques étaient fières de leur nation. Aujourd’hui, pour moi, c’est plus que jamais un constat absolu et évident. Les élites françaises ont honte de la France, ce qui n’empêche qu’elles peuvent avoir un comportement extrêmement arrogant, même si cela peut paraître paradoxal. Je cite souvent l’exemple de Jean-Marie Messier. Ce pur produit des élites françaises avait qualifié les Etats-Unis de «vraie patrie des hommes d’affaires», et ce, juste avant de s’y installer. Ici, le propos est chimiquement pur. Toutes les élites ne sont pas aussi claires, mais beaucoup n’en pensent pas moins.

Ça ne fait qu’un exemple !

M.-F.B. : Je peux vous en trouver des dizaines. Prenons celui des grands patrons dont les groupes investissent à l’étranger et qui se soustraient au versement de leurs impôts en France. Vous ne pouvez pas dire que ce sont des comportements patriotiques… Total ne paie quasiment pas d’impôts en France. Bien sûr, à l’étranger, nombreux sont les groupes qui ont les mêmes comportements, mais ils savent être présents quand leur pays a besoin d’eux. Regardez aussi la façon dont on traite les commémorations de la guerre de 1914-1918 : les élites, dont le PS, incriminent les nations. On oublie que les peuples ne voulaient pas la guerre, et que c’est le déni de la nation qui nous entraîne aujourd’hui dans une Europe qui ne cesse de faire monter l’extrême droite. Autre exemple qui m’a été raconté de première main et qui illustre ce mélange de déni et d’arrogance. Dans les négociations européennes de 1997 à 1999, en vue de la conclusion du traité de Nice, Pierre Moscovici, alors ministre délégué aux Affaires européennes, avait traité les petits pays avec une morgue incroyable, coupant la parole aux uns, leur demandant d’abréger leur discours, exigeant que le représentant de la Belgique se taise. C’est ce même Pierre Moscovici, toute son action le démontre, qui est persuadé que la nation française a disparu, que nous sommes devenus une région de la grande nébuleuse libérale et atlantisée.

Face à ça, dans cette période de crise, en France, le peuple se replie sur la nation, et comme on lui interdit d’être fier de son pays, qu’à longueur d’émission de télévision on lui explique que la France est une nation rance et sur le déclin, il prend le mauvais chemin, une mauvaise direction. Tous ces petits messieurs font le jeu du Front national.

Mais il est intéressant aussi de se demander quand ce mépris de la nation a commencé à se développer chez nos élites. Je pense qu’une réponse se trouve dans les écrits de Jean-Pierre Chevènement. Il a pour la première fois, me semble-t-il, abordé cette question dans la République contre les bien-pensants, dans les années 90, il l’a ensuite développée dans La France est-elle finie ? En substance, il démontre que cette haine de la France et du peuple date de l’immédiat après-guerre, et je partage cette idée. Je pense que les élites ont trahi le peuple, qu’elles se sont compromises avec le régime de Vichy et qu’elles portent sur leur dos la défaite de 1939, «l’étrange défaite». C’est à ce moment-là que tout se joue. J’ai recueilli à travers des entretiens qui vont d’ailleurs être prochainement publiés les souvenirs du dernier membre vivant du CNR, Robert Chambeiron. Il explique avec beaucoup de précision l’état des partis politiques en 1940. La situation était catastrophique ! Ils n’ont plus aucune légitimité. Robert Chambeiron raconte ce discrédit et la façon dont peu à peu les principaux partis se sont reconstitués en admettant la nécessité d’une union nationale. Il raconte le premier entretien dans une pissotière entre Daniel Mayer, qui représente la SFIO, et l’envoyé du PC. L’entrée en matière est violente. Le premier envoie à l’autre les accords Molotov-Ribbentrop, l’alliance entre Staline et Hitler. Le communiste s’offusque et lui répond : «Comment pouvez-vous nous faire la morale après Munich ?» Tout le monde s’était déballonné devant Hitler. La chance des partis, il faut bien le dire, ça a été les Etats-Unis. Les Américains se méfiaient de De Gaulle, ils voulaient s’assurer du soutien des partis et des syndicats. C’est Washington qui les a réellement remis en selle.

Après la guerre, la droite a eu une chance, c’est ce même de Gaulle. De Gaulle a racheté la droite. C’est pour cela que toute la droite s’est retrouvée gaulliste pendant de longues années. Mais cela n’a pas duré…

Si de Gaulle a racheté la droite, qui pourrait racheter la gauche ?

M.-F.B. : C’est une bonne question, celle de savoir si la gauche est rachetable. Je ne vois qu’une seule personne pour la racheter, c’est Jean-Pierre Chevènement. Pierre Mendès France y a participé à sa manière et je ne pense pas que François Mitterrand mérite tout le mal que de nombreuses personnes disent de lui. Mais je ne dirais pas qu’il a racheté la gauche parce qu’il a fait l’Europe telle qu’elle est aujourd’hui.

Aucune partie de nos élites ne trouve grâce à vos yeux ?

M.-F.B. : Je n’ai aucune admiration pour la grande majorité des élites économiques, mais je pense qu’il y a des exceptions. Ainsi, par exemple, Jean-Louis Beffa, l’ancien patron de Saint-Gobain, me semble avoir encore une conscience nationale. En revanche, ce n’est pas du côté des banques qu’il faut chercher. L’épargne française est énorme, 17 % du revenu… Qu’en font-elles ? Rien, ou plutôt rien d’utile à notre pays. Quant aux élites politiques, je les fréquente au quotidien, ils sont atteints d’un double syndrome : d’une part, ce que mon ami Sami Naïr appelle le «bonisme», c’est-à-dire la bien-pensance vertueuse. D’autre part, elles sont obsédées par l’idée que la gauche manque de légitimité. Celle-ci doit donc être convenable et le montrer. A chaque fois que des ministres se font agresser par la droite, ils se défendent en disant qu’ils respectent les codes du monde libéral. Aujourd’hui, je ne vois guère qu’Arnaud Montebourg qui sorte du lot, même s’il y a quand même des ministres qui travaillent utilement, Michel Sapin par exemple.

Dans les médias aussi, c’est un peu la Berezina. Le mot «nation» hérisse. Libération reste le journal du courant «libéral-libertaire», même si on y trouve encore quelques pépites ici et là. Le Monde ne cesse de me décevoir, cela remonte déjà à assez loin et c’est encore plus vrai ces derniers temps, il ne reste plus grand-chose de ce grand journal. Le Figaro ? Il est devenu l’organe officiel de la mise en accusation de la gauche au pouvoir et à peu près rien de plus.

Et les hauts fonctionnaires ? En tant qu’ancienne directrice de l’ENA et en tant que conseillère d’Etat, vous en avez beaucoup côtoyé…

M.-F.B. : Généralement, ils partagent l’idéal européiste angélique et vertueux. Ils ont tous appris que «l’Europe est notre avenir». Sur ce sujet, leur esprit critique est assez peu développé. Ils pensent tous que la France est une affaire dépassée.

Mais il faut se méfier des amalgames. Dans cet univers, il y a d’abord et surtout Bercy. Le gros morceau, c’est le couple Trésor-Budget. C’est là où tout se joue, tout se décide. C’est impressionnant, le pouvoir qu’ils ont, et je pèse mes mots. Laisser faire Bercy, c’est une grave erreur. D’abord, ces messieurs se méfient des politiques. Ils font bloc. J’ai été membre de la mission d’enquête sur l’affaire Cahuzac, eh bien, nous n’avons rien obtenu des directeurs ou responsables de ces deux administrations. Rien. Aucune réponse ! Blanc ! C’était impressionnant. Mais il y a en même temps des différences entre les deux. Les gens du Trésor sont toute la journée dans l’avion, un jour à Singapour, le lendemain à New York, pour placer l’argent public. Ils pensent en anglais. Au bout d’un certain temps, ils ne connaissent plus la France, c’est juste leur employeur. L’autre administration de Bercy qui compte, c’est le Budget, et cette direction serait plutôt gangrenée par l’idéologie allemande, si j’ose dire. Elle est devenue obsédée par l’équilibre budgétaire.

En dehors de ces deux administrations, certaines se tiennent encore bien. Je pense d’abord à mon corps d’origine, le Conseil d’Etat. La plus haute juridiction administrative française a longtemps résisté aux dérives européennes.

Même si c’est fini aujourd’hui, et je le déplore, elle reste une instance irremplaçable de conseil. Je pense ensuite à la préfectorale. Le corps des préfets me semble être une institution qui résiste. Elle le fait d’abord parce qu’elle est un corps qui représente l’Etat et non les féodalités régionales. Ces hauts fonctionnaires sont en contact avec la diversité des problèmes, ils vivent en province, rencontrent quotidiennement les Français. Il y a aussi l’armée. Lorsque j’étais directrice de l’ENA, j’ai rencontré régulièrement les dirigeants de Polytechnique ou de Saint-Cyr. L’armée a fait un très gros effort pour s’ouvrir à la nation, après la malheureuse suspension du service national par Jacques Chirac.

Mais vous avez une responsabilité dans cette histoire puisque vous avez sélectionné les élites et vous les avez formées lorsque vous étiez à l’ENA !

M.-F.B. : Il y a deux choses que je dois d’abord préciser. En tant que directeur de l’ENA, vous ne formez personne, ce sont les grandes administrations qui désignent les enseignants dans l’école. En revanche, c’est moi qui proposais au ministre les membres du jury, et j’avais d’ailleurs à l’époque choisi un journaliste de Marianne. Notre regretté Philippe Cohen avait ainsi participé à la sélection des futurs hauts fonctionnaires. Le deuxième élément que le grand public ignore souvent, c’est que l’ENA fonctionne comme une école d’application de Sciences-Po. Car, ne nous trompons pas, c’est Sciences-Po, la grande école. C’est là que les étudiants sont formés, voire déformés. Or Sciences-Po est devenue «l’école du marché», selon les termes mêmes de Richard Descoings, qui a reformaté cette école. Cet homme, à la fois très intelligent et très dangereux, était persuadé que le marché était la loi et que la loi était le marché. Il n’avait d’ailleurs pas vu venir la crise. Mais il a légué à cette école un formatage sans précédent. La victoire du marché se mesure aussi parce qu’il y a de plus en plus d’élèves d’écoles de commerce, notamment de HEC, qui entrent à l’ENA, tout ce petit monde jurant, la main sur la poitrine, que depuis sa plus tendre enfance il rêve de servir l’Etat. La conséquence est dramatique, ils récitent des discours appris. Je me souviens que de nombreux membres du jury m’ont dit que ces étudiants étaient tellement formatés que c’était difficile, voire impossible de les choisir, et encore moins de les classer. Et quand ils sont choisis, je me suis aperçue que je ne pouvais plus grand-chose pour des gens aussi – comment dire ? – fermés sur des certitudes, aggravées par le manque de culture.

D’où peut venir l’espoir ?

M.-F.B. : Je suis d’un tempérament optimiste. Regardez les Allemands. Il y a un renouveau de la langue et, au-delà, de la fierté allemande. Il y a dix ans, douze ans, j’avais été invitée à un colloque sur un thème tout particulièrement intéressant aujourd’hui : l’Allemagne a-t-elle le droit d’avoir sa propre élite ? L’Allemagne était à ce moment-là dans un trou, elle n’allait pas très bien. Il y avait là un conseiller de Gerhard Schröder qui était un peu sa tête pensante, un homme très connu à l’époque, je lui ai fait remarquer ma surprise de voir des Allemands qui parlaient en anglais de l’avenir des élites allemandes. Cela me paraissait très paradoxal. Eh bien, ce jour-là, nos hôtes me faisaient part de leur envie : «Vous vous rendez compte, dès que vous avez une réunion publique, politique, vous avez la Révolution française derrière vous, cela vous porte, et nous n’avons pas d’équivalent. Pis, se référer au passé est difficile.»

Je pense aussi que nous avons des bases solides. Nous sommes un très grand pays. Nous sommes encore la sixième puissance mondiale. Nous sommes encore une grande puissance économique, une grande puissance exportatrice, malgré notre déficit commercial. Je pense que tout cela est très mal enseigné. On devrait apprendre à nos élites le respect de cette histoire, de cette nation, et on leur apprend l’arrogance et la morgue.

Troisième élément, et non des moindres : je ne sais pas si c’est la nation ou l’Etat qui résiste, mais quelque chose en nous résiste. Nos bases, jusqu’à un certain point, restent solides.

Pour conclure, avec de tels propos, ne craignez-vous pas de rejoindre les intellectuels et politiques qui ont été qualifiés de «néocons» par l’hebdomadaire le Point ? Méfiez-vous, vous vous retrouvez en compagnie de Marine Le Pen…

M.-F.B. : Oublions le ridicule inventaire du Point. Je pense que, si l’on avait davantage écouté Jean-Pierre Chevènement, mieux, si on l’avait élu en 2002, on verrait aujourd’hui ce qu’est la différence entre une conception ouverte, généreuse et patriotique de la nation et le repli frileux, pour ne pas dire infantile, sur des valeurs régressives. Le problème aujourd’hui est de faire comprendre aux Français que la nation bien comprise est source de modernité, non de repliement : mais comment le leur faire comprendre alors que, à gauche comme à droite, l’Europe telle qu’elle dérive est devenue «la grande illusion» ?

Propos recueillis par Bertrand Rothé pour Marianne

Bio express

Marie-Françoise Bechtel fut directrice de l’ENA de 2000 à 2002. Elle est aujourd’hui députée de la 4e circonscription de l’Aisne, membre du Mouvement républicain et citoyen, apparenté au groupe socialiste. Elle est vice-présidente de la commission des Lois de l’Assemblée nationale. Mais elle est aussi un exemple de l’efficacité du système scolaire républicain. Fille d’instituteurs, elle est agrégée de philosophie et conseillère d’Etat.

 

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55 réactions et commentaires

  • Janek // 22.01.2014 à 03h07

    Merci d’avoir posté cet article sur votre blog. Il est édifiant.
    J’ai de suite fait le rapprochement avec l’entretien de De Gaulle à Peyrefitte:
    « Vos journalistes ont en commun avec la bourgeoisie française d’avoir perdu tout sentiment de fierté nationale. Pour pouvoir continuer à dîner en ville, la bourgeoisie accepterait n’importe quel abaissement de la nation. Déjà en 40, elle était derrière Pétain, car il lui permettait de continuer à dîner en ville malgré le désastre national. Quel émerveillement ! Pétain était un grand homme. Pas besoin d’austérité ni d’effort ! Pétain avait trouvé l’arrangement. Tout allait se combiner à merveille avec les Allemands. Les bonnes affaires allaient reprendre. »
    http://ripostelaique.com/Ce-que-disait-De-Gaulle-sur-les.html

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    • Julian // 22.01.2014 à 10h54

      Votre citation est utile et importante.

      Elle met le doigt sur une constante historique.

      Les possédants, les »bourgeois » (au sens médiéval), les membres du Parlement et de l’Université (l’équivalent de nos intellos-bobos) ont presque systématiquement, dans la longue histoire de la constitution du royaume de France, joué pour le parti de l’étranger contre le Roi, contre l’unité du royaume.

      Les « bourgeois » de notre temps, bobos ou pas, qu’ils soient universitaires, fonctionnaires de catégorie A, journalistes, banquiers, etc, se sont vautré dans l’européisme non tant par idéal européen que par mépris pour notre (pour LEUR) histoire collective.

      Mme Bechtel pointe la source du mal français : le profond divorce entre les catégories populaires (qui sont restées intelligemment patriotes) et la classe privilégiée (qui pratique et nourrit la haine de soi).

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  • Patrick Luder // 22.01.2014 à 03h49

    Aussi à relever (passer au stabilo avec l’autre partie déjà mise en gras) :
    « les hauts fonctionnaires ,,, partagent l’idéal européiste angélique et vertueux. Ils ont tous appris que «l’Europe est notre avenir». Sur ce sujet, leur esprit critique est assez peu développé. Ils pensent tous que la France est une affaire dépassée. »
    * * * * * * * * * * * *
    Un Etat ne devrait pas être géré par des « Elites »… Les Elites ne sont rien d’autre que des personnes qui se croient au dessus des autres, des personnes à qui on a dit *vous êtes la crème de la société », des personnes qui ne sont pas concernées par le (qui sont loin du) monde réel (les 95%), Il est plus qu’urgent d’ouvrir les portes du monde politique, de promouvoir un mouvement citoyen, recruter la politique au tout-un-chacun pour de courts mandats (maximum 2 x 4 ans), en commençant par les communes et les régions, et en montant progressivement les personnes compétentes au niveau de l’Etat, toujours pour de courts mandats (maximum 2 x 4 ans). Il est totalement faux de penser que seuls les « élites » peuvent gérer un Etat, la politique ne doit pas être une carrière, la politique doit être un moment de sa carrière consacré au fonctionnement de son pays !

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  • Incognitototo // 22.01.2014 à 04h08

    Je suis assez d’accord que nous payons encore et toujours, l’absence de courage politique qui aurait voulu que nous fassions une grande purge dans l’administration de Vichy…

    Pour le reste, même si je suis toujours d’accord avec cette dénonciation des élites déconnectées des réalités, je suis toujours dubitatif quand c’est une « repentie » – qui a eu les moyens de changer les choses et qui fait toujours partie du système – qui vient nous le dire…
    Mais il n’y a pas de hasard puisque c’est une chevènementiste, et qu’elle a appris de son mentor « comment fermer sa gueule », même quand on n’est pas d’accord ; exploit de longévité dans cette attitude que Chevènement a quand même réussi à tenir pendant 13 ans dans les différents gouvernements de gauche, cautionnant tout ce qu’il dénonce aujourd’hui, notamment sur la « construction » européenne…

    J’en parle avec d’autant plus de déception que j’avais beaucoup d’affinités avec le CERES au début des années 80 et je n’ai jamais compris comment ils avaient pu à ce point retourner leur veste (à de rares exceptions près, qui ont d’ailleurs été exclus du PS, comme Michel Charzat)… Gageons que Mme Marie-Françoise Bechtel réussira à poursuivre sa carrière sans jamais arriver à changer quoi que ce soit à ce qu’elle dénonce… 🙁

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    • fabrice // 22.01.2014 à 06h56

      il est clair que Jean-Pierre Chevènement n’a pas été un grand modèle de représentant de la grandeur de la France, lorsqu’il a démissionné du ministère de la défense lors de l’engagement de la France en Irak alors que les hommes qui étaient engagés sur le terrain eux n’avaient pas le choix de démissionner sans compter ses calculs politiques lors des élections qui laissent un goût étrange qui ne servent pas l’exemplarité qu’il dit servir.

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      • Christophe // 22.01.2014 à 10h03

        Tout au contraire. Moi qui avait trouvé à l’époque sa démarche condamnable, j’en comprends le sens depuis : refuser de cautionner une guerre inutile, dangereuse, et basée sur des mensonges.
        On voit d’ailleurs que l’Irak ne s’en est jamais relevé, au grand plaisir de l’Arabie Saoudite et des petits potentats du golfe…

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        • Fabrice // 22.01.2014 à 10h44

          Christophe quel mensonges ? autant pour la deuxième guerre du golfe il n’y a pas photo autant pour la première il y avait invasion du Koweit.

          De plus si on est pas capable d’assumer le poste de ministre de la défense qu’on soit d’accord ou pas sinon on ne prend pas ce poste, en respect des militaires qui eux n’auront pas le choix.

          Son action pour moi c’était de la désertion, imaginez ce qui arriverait si des militaires qui disent non on est pas d’accord avec l’action entreprise on s’en va…

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          • raloul // 22.01.2014 à 11h41

            Bonjour!

            ça c’était un mensonge, et pas des moindres, par exemple:
            https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_des_couveuses_au_Kowe%C3%AFt

            Un de plus dans la longue liste des opérations de propagande des U.S.A, me direz-vous… l’histoire est écrite par les « vainqueurs », c’est bien connu…

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          • cording // 23.01.2014 à 12h02

            De quelle 2è guerre du golfe parlez-vous? Peut-être de l’agression américaine envers l’Irak qui se trouve dans une situation pire que celle sous Saddam Hussein.

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  • Strategix // 22.01.2014 à 06h09

    Clair exposé des faits.

    Mais dans les urnes, Chevènement, Séguin, Dupont Aignan ça ne marche pas. Alors qu’elle action préconiser ?

    Une ouverture optimiste, en conclusion, aurait insufflé le nécessaire espoir.

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    • antoine // 22.01.2014 à 16h04

      bonne remarque !

      Le problème avec cette madame Bechtel c’est qu’elle ne va pas complètement au bout de l’analyse. Des postes à conserver ? Une visibilité médiatique à préserver ? A vous de juger …
      Elle se contente donc d’une demi-explication qui ne satisfait certains qu’à défaut de mieux. Et qui risque peu de susciter l’engouement puisqu’elle ne propose aucune solution.

      François Asselineau de l’Union populaire républicaine (UPR) possède trois avantages :
      1) il évoque clairement la sortie de l’Union européenne par l’article 50 du TUE,
      2 ) il détaille la construction européenne et son histoire au cours de longues conférences richement documentées.
      3) il refuse de cliver et prône un rassemblant provisoire de la droite et de la gauche. Il ne peut donc être assimilé ni à un bébé le pen, ni à un socialo-communiste.

      Le revers de la médaille c’est le black-out médiatique total, seul internet permet sa progression fulgurante ( 3933 adhérents à ce jour)

      Séguin et Chevènement auront été, en tout cas pour certains, de bons éveilleurs de conscience.
      Mais eu égard au décès du premier et à l’âge du second, on peut dire que leur mission est terminée ou presque.

      Voici un lien vers le site de l’UPR
      http://www.upr.fr/
      Bonne découverte !!

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    • cording // 23.01.2014 à 13h17

      Cela ne marche pas parce que les intéressés n’ont pas eu le sérieux, la constance et la rigueur! Quant à Dupont-Aignan il n’a pas le charisme, ni la crédibilité nécéssaire, hélas!
      En désespoir de cause nous en serions, peut-être, réduits à voter pour MLP si elle fait à son parti la mue nécessaire et indispensable. Elle en est encore loin!

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    • pat mail // 23.01.2014 à 18h33

      On ne peut attaquer « Le Rop » sans se faire matraquer médiatiquement. Ré-écoutez le discour de Seguin ( pas le report écrit censuré ) contre « Maassetriche »( ou « maasse trique ») avant qu’on ne l’efface ou traficotte . Il fait clairement mention des pressions qu’il subissait ( « vous ne serais jamais ministre si …).
      Rappellez vous du traquenard du soit disant débat pour/contre la « constitution de 2000 pages » .Chabot et ses sbires coupant la parole à Emanuelli, le ridiculisant…
      Tous le médias sont pour la construction européenne et la dissolution de la France.Ils sont pour la suprématie de l’anglais et l’abandon progressif du français (cf les classes Européennes de nos gamins)…Nous voila déjà dans une situation de diglossie !
      Je dis « diglossie » et non bilinguisme : avec la construction des états unis d’europe et l’entrée des US vous allez bientôt vous rendre compte de la nuance !
      Oui, pour « ces gens là », la France est morte en 1940 !
      Nous sommes colonisés dans nos têtes.Nous avons un complexe d’infériorité.Cela se verra comme les nez au milieu de la figure lors des prochains appels d’offres que les français perdrons massivement.
      Bientôt nous ne nous rappellerons même plus que AirBus , Ariane furent des initiatives à 90% françaises .
      Ceux qui disent que la France a décliné n’ont encore rien vu !

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  • luci2/29 // 22.01.2014 à 07h55

    Génétiquement,le « Français » ,basique,de la rue…c a d vous,moi..et tous les autres,
    sommes minés par cette scissure:
    monarchistes légitimistes ou « illégitimes » et
    républicains…!!
    Qu’on le veuille ou non,inconsciemment,après 18 siècles,au moins, c’est ainsi encore après deux siècles récents…
    D’où la relative facilité des « politiques » pour ,en cas de besoin–c. a. d en permanence– diviser et opposer;
    Ainsi Buonaparte…puis tous les autres…

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  • Totor // 22.01.2014 à 07h56

    Ah Ben voilà c’est du propre: on repère un bon article pour la RdP et paf! Voilà que Mr Berruyer le publie sournoisement deux jours avant!
    Bref effectivement passionnante cette interview 🙂

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  • yoananda // 22.01.2014 à 09h07

    Article fondamental.
    C’est précisément le sujet abordé par le livre « la fabrique de la défiance » : http://yoananda.wordpress.com/2013/12/20/revue-la-fabrique-de-la-defiance/

    Ce n’est pas qu’un problème d’élite, c’est tous les habitants de la France se méfient les uns des autres, ce qui paralyse tout réforme et l’économie.

    C’est LE sujet qu’on devrait traiter en toute priorité, et « tout le monde » devrait lire ce livre essentiel pour comprendre de quoi il retourne.

    Ce ne sont pas que les élites qui sont cassées, c’est notre fabrique à élite, et ça a des répercussions partout.
    On voit le mépris des élites envers leur peuple français tous les jour à la TV, notamment via l’antiracisme, comme s’il fallait éduquer ce peuple raciste par nature.
    Alors qu’en réalité, les français (quelque soit leur origine) sont tous hostiles les uns envers les autres (comparé aux autres pays). Nous sommes riches mais malheureux car le lien social est pourri dans notre pays.

    Quand vous relisez l’actualité sous cet angle tout s’éclaire : Les immigrés perçoivent cela comme du racisme puisque c’est une singularité française, mais la réalité, c’est que les « gaulois » se tirent autant dans les pattes qu’ils ne tapent sur les nouveaux arrivants.

    Ce climat de défiance gangrène le pays.

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  • Alex Hanin // 22.01.2014 à 09h11

    Il n’est pas étonnant que les « élites » – qui se considèrent par la force des choses méritantes et « self-made » – n’apprécient pas un pays vu comme de gauche.

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    • Kiwixar // 22.01.2014 à 09h37

      France pays de gauche, ce n’est pas sûr… il me semble avoir lu il y a quelque temps une étude inverse, où avec l’addition des intentions de vote des partis de « droite » (en incluant le Modem), on atteignait 60%. Exception faite de la présidentielle où vous avez généralement le choix entre la peste hongroise, le choléra néerlandais ou la chtouille espagnole.
      Une raison possible c’est la pyramide des âges : les vieux ont généralement du capital (et votent donc plus à droite) et ne savent pas quoi faire le dimanche, pendant que les jeunes sont plutôt désabusés, sauf quand il y a un Pirate Party ou un Internet Party (Kim Dotcom en NZ).

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      • Incognitototo // 22.01.2014 à 13h29

        Absolument ! Depuis 1958 et jusqu’à aujourd’hui, quand on consolide les voix du premier tour des présidentielles en fonction des partis représentés, la France a toujours été très majoritairement à droite (+ ou – 53 % des votants et jusqu’à 65 % à l’époque de Gaulle), et la gauche a toujours gagné par « défaut » ou division de la droite ; à la seule exception de 1981 où le nombre des voix de gauche était supérieur de 0,7 % aux voix de droite : http://solutions-politiques.over-blog.com/article-6513723.html

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      • sylla // 23.01.2014 à 14h37

        En même temps en france, on mettrait bien le PS à droite, ou au moins au centre. Tandis qu’aux états unis, le modem se verrait qualifier de socialiste, même par certains démocrates.

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    • cording // 23.01.2014 à 12h10

      Les capitalistes de tout poil apprécient beaucoup les gouvernements de gauche en France puisqu’ils font une politique plus libérale que ceux de droite, celle que la droite n’ose pas faire ou ne sait pas faire. C’est ainsi depuis 30 ans voire Jospin 1997-2002, le roi des privatisations, et Bérégovoy le père de la déréglementations financière en 1986. Et tos ces technocrates que nous exportons dans les institutions internationales, souvent de gauche comme Pascal Lamy, sont les plus libéraux possibles et servent le moins du monde leur pays.
      A vrai dire le clivage droite/gauche n’est plus vraiment pertinent seul compte celui entre les patriotes et les internationalistes par haine de la Nation.

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  • Gibbus // 22.01.2014 à 10h12

    Si ils sont un peu conséquents (Chevènement, Dupont-aignan, Asselineau) face au danger qu’ils dénoncent, qu’ils s’unissent!! Ce qui fût fait avec le CNR, devrait être reconstruit, sinon , tout cela n’est que de la gesticulation politicienne !!
    J’ai lu sur le blog de Chevènement (que je trouve souvent pertinent dans l’analyse) qu’il pensait a un gouvernement de salut public! Qui’ils commencent donc par mettre leurs ambitions personnelles après ce qu’ils pensent être l’intérêt de la « nation »…Pensez ce qu’aurai pu être une gouvernement d’union avec De Gaulle et Mendès même à Londre au lieu de Pétain à Vichy!!!

    Une union des souverainismes de gauche et de droite serait un symbole fort, cohérente avec leur analyse de la situation et en prime une bonne claque au FN!!!

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    • dany2 // 22.01.2014 à 11h53

      « Qu’ils commencent donc par mettre leurs ambitions personnelles après ce qu’ils pensent être l’intérêt de la “nation”…Alors ne mettez pas d’hommes politiques ( Il n’y a eu qu’un seul Mendès-France ) mais des chefs de blog qui font leurs preuves…Sur la liste , avec Olivier, je pense que les noms ne manquent pas…

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    • Le Kaiser // 22.01.2014 à 14h24

      Oui, moi aussi j’ai cru à l’homme providentiel, le De Gaulle de ce siècle etc… On peut attendre longtemps, et s’il part (comme le Général), derrière on se retrouve comme des couillons.
      Effectivement, j’aimerai que des gens qui ont une visibilité politique tels que Chevenement ou NDA ou Asselineau ou autre promeuvent une VI république basée sur la démocratie telle que prônée par Étienne Chouart (tirage au sort, mandat d’un an, pas d’enrichissement personnel). Ils sont élus et mettent le nouveau système en place puis rendent leur tablier, merci messieurs pour votre réel dévouement envers la nation.
      Bon, j’aurai dû commencer mon post par « I have a dream »…

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  • PYTHEAS // 22.01.2014 à 10h27

    Ce n’est pas Bercy qui est puissant, c’est l’ordre politique qui est faible:Les moralistes ne font-ils pas preuve d’un déni de la réalité? Ils risquent d’abord le conflit des valeurs: une situation parfois tragique où l’action à mener exige que l’on sacrifie une ou plusieurs valeurs.
    L’idéologie politique (mortifère au XXème siècle) a été un des facteurs de fuite des élites gouvernantes (affaiblissement) vers l’élite non gouvernante (sens Pareto indices d’excellence les plus élevés dans leur branche d’activité), et c’est seulement dans les sociétés parfaitement ouvertes, que les personnes ayant une mobilité sociale parfaite, peuvent occuper une position d’élite qui se justifie par la capacité supérieure ou valeur intrinsèque de l’individu.
    Une politique d’égalité des chances est essentielle à une circulation des élites, fondamentale à une république. Non à la rente économique et sociale.
    « Quand les imperfections dans la circulation des élites gouvernantes empêchent l’accomplissement de tels mélanges judicieux parmi les dirigeants, les régimes dégénèrent en bureaucraties bornées et ossifiées, incapables de renouveau, de renouvellement et d’adaptation, ou dégénèrent en régimes faibles de juristes de chimères et rhétoriques incapables d’action décisive et énergique. Quand ceci se produit, les gouvernés (les masses) réussissent à renverser les gouvernants et de nouvelles élites instituent un régime plus efficace. » Et si c’était le peuple qui perdait ses repères et ses valeurs? L’élargissement avant l’approfondissement de l’Europe a été un élément de divergence, son fonctionnement faiblement démocratique a renforcé cette contradiction entre le national et cet horizon politique indéfinissable. Les élites ont f

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  • mathieu // 22.01.2014 à 10h58

    Ce qui est intéressant et que l on peut lire entre les lignes est la dénonciation de la PROJECTION au sens psychiatrique du terme de la nullité et de la corruption de nos élites (politiques , économiques et médiatiques) sur le France nation et sur le peuple. Une sorte d inversion accusatoire qui emmène à faire croire au peuple qu il pense mal , qu il est raciste , que notre histoire n est qu honteuse et qui emprisonne les gens dans une pensée unique totalitaire représentative non pas du peuple mais de ces pouvoirs. http://fr.wikipedia.org/wiki/Projection_(psychanalyse)

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  • perceval78 // 22.01.2014 à 11h01

    sur les elites voir cette video recente d’emmanuel todd .
    Pour ceux qui n’ont pas le temps ( c’est dommage dans ce cas)
    suivre les questions reponses vers 59min

    http://www.youtube.com/watch?v=1am5nf9Ponc

    Front de Gauche (humour): il y a d’autres videos sur cette chaine de l’institut poincare

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    • etienne // 22.01.2014 à 19h33

      Merci pour le lien,

      Contrairement aux apparences, la question des statistiques et de la « mathématisation » du social n’est pas du tout hors sujet dans la formation des « élites ».
      Todd explique qu' »il n’oublie jamais les hommes derrière les statistiques », du fait de sa formation d’historien démographe. Mais c’est un chercheur, pas un décideur.

      Comment expliquer que nos « élites » véritables – ie celles qui décident – ont, elles « complètement oublié les hommes »?

      On peut le comprendre en constatant qu’il existe deux grands « corps » de formation de ces vraies « élites »:

      -les ingénieurs X-ENSAE de Bercy, qui ne voient que des indicateurs et des modèles, et n’ont strictement aucune culture historique, politique et sociale.

      -les Sciences-Po-ENA, de formation plus généraliste, qui sont pour le dire simplement nuls en maths: ils développent de fait un complexe d’infériorité qui, paradoxalement, les fait se soumettre d’autant plus aux préconisations des experts ingénieurs.

      C’est le cas de la plupart des élites politiques qui sont terrorisées en réalité par les ingénieurs, et, n’ayant plus de récit politique à offrir, n’ont plus qu’une chose à proposer, agir sur des indicateurs: la figure ultime de cette défaite de la pensée historico-politique au profit de l' »ingénierie sociale » est Hollande dont le seul programme se résume à « inverser une courbe » – en l’occurrence celle du chômage.

      Mon hypothèse est que cette partie des élites formées à Sciences-po/ENA n’a pas d’abord « honte de la France », mais avant tout honte d' »elle-même ». La plupart de ces ex-étudiants ne comprennent rien aux modèles « scientifiques » des sciences économiques, mais sont capables de lire une conclusion d’un rapport de l’OCDE ou du FMI – et finissent par adopter leur solutions: c’est exactement ce qui s’est produit chez les cadres du PS.

      Cette division du travail entre les « ingénieurs » qui délivrent les véritables préconisations de politique économique du côté de Bercy et les « Sciences-Po » complexés et formatés à un savoir généraliste sans véritable contenu est à la source de l’inanité des choix qui sont faits depuis 30 ans. Les premiers ne sont jamais vraiment exposés au suffrage et à la responsabilité politique: ce sont des experts drapés derrière la « science » – il n’existe donc aucun contre-pouvoir vis-à-vis de leurs prescriptions.
      Les seconds ont le rôle le plus ingrat: appliquer les recettes à la fois a-politiques et incompréhensibles des premiers – la nécessité de réduire les « déficits » par exemple – tout en faisant oeuvre de « pédagogie » auprès des électeurs, pour les convaincre du bien-fondé de mesures tout simplement insensées. Pas étonnant dès lors qu’ils se coupent des citoyens, qui n’y comprennent rien – malgré la propagande redoutable des media dominants.

      Paradoxalement, ce sont les cadres du PS qui souffrent aujourd’hui le plus de ce complexe, du fait du traumatisme exercé dans les années 1970 par les figures de Barre et de VGE, qui marquèrent l’avènement des la victoire des « ingénieurs » sur les « politiques ».

      Il est assez saisissant de se rendre compte ainsi que la « nullité » de nos « élites » politiques repose avant tout sur un facteur trivialement psychologique: le complexe d’infériorité.

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  • BA // 22.01.2014 à 11h20

    Les prêts des banques européennes au secteur privé sont en bleu :

    http://www.zerohedge.com/sites/default/files/images/user5/imageroot/2014/01/November%20Eurozone%20Loan%20Creation.jpg

    Ce graphique montre que le LTRO (1019 milliards d’euros) est un échec total : les banques européennes prêtent de moins en moins au secteur privé.

    En Europe, les prêts au secteur privé s’effondrent.

    L’économie réelle n’a pas du tout profité des 1019 milliards d’euros du LTRO.

    En réalité, que font les banques européennes des 1019 milliards d’euros que leur a prêtés la BCE en décembre 2011 et en février 2012 ?

    Réponse : plutôt que de prêter au secteur privé, chaque banque préfère prêter à son Etat.

    Conséquence : pour plusieurs Etats européens, la dette publique a commencé à baisser.

    Mais en revanche, pour d’autres Etats, la dette publique continue à augmenter.

    Mercredi 22 janvier 2014 : Eurostat publie les chiffres de la dette publique du troisième trimestre 2013.

    1- Médaille d’or : Grèce. Dette publique de 317,310 milliards d’euros, soit 171,8 % du PIB. Ces deux chiffres sont en hausse.

    2- Médaille d’argent : Italie. Dette publique de 2068,722 milliards d’euros, soit 132,9 % du PIB. Ces deux chiffres sont en baisse.

    3- Médaille de bronze : Portugal. Dette publique de 210,965 milliards d’euros, soit 128,7 % du PIB. Ces deux chiffres sont en baisse.

    4- Irlande : dette publique de 204,696 milliards d’euros (en hausse), soit 124,8 % du PIB (en baisse).

    5- Chypre : dette publique de 18,403 milliards d’euros, soit 109,6 % du PIB. Ces deux chiffres sont en hausse.

    6- Belgique : dette publique de 393,603 milliards d’euros, soit 103,7 % du PIB. Ces deux chiffres sont en baisse.

    7- Espagne : dette publique de 954,863 milliards d’euros, soit 93,4 % du PIB. Ces deux chiffres sont en hausse.

    8- France : dette publique de 1900,848 milliards d’euros, soit 92,7 % du PIB. Ces deux chiffres sont en baisse.

    9- Royaume-Uni : dette publique de 1431,399 milliards de livres sterling (en hausse), soit 89,1 % du PIB (en baisse).

    http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/2-22012014-AP/FR/2-22012014-AP-FR.PDF

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    • Le Kaiser // 22.01.2014 à 14h33

      J’ai lu votre lien car étonné que la dette française « baisse ». Eurostat parle de baisse du T3 2013 par rapport au T2 2013.
      Entre le T3 2013 et le T 2 2012, il y a une hausse de 80 milliards d’euros de la dette française.
      De la façon de présenter les chiffres 😉
      Cordialement

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      • BA // 22.01.2014 à 15h40

        A propos de la France :

        2007 : dette publique de 1211,6 milliards d’euros, soit 64,2 % du PIB.
        2008 : dette publique de 68,2 % du PIB.
        2009 : dette publique de 79,2 % du PIB.
        2010 : dette publique de 82,4 % du PIB.
        2011 : dette publique de 85,8 % du PIB.
        2012 : dette publique de 90,2 % du PIB.
        Fin septembre 2013 : dette publique de 1900,848 milliards d’euros, soit 92,7 % du PIB.

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  • Casquette // 22.01.2014 à 11h23

    Je sais pas si elle dit ça pour se défausser ou épargner l’ENA mais quelle est la proportion d’élèves venus de Science-Po et HEC ,comparée aux autres grandes écoles ?
    Pour la parenthèse je saisis mieux les attaques répetées du regretté Philippe Cohen contre Richard Descoings dans Marianne…
    Le journaliste aurait pu lui demander d’approfondir sa réflexion quand elle dit que c’est pas l’ENA qui forme notre futur classe dirigeante mais Science-Po , pour les personnes non initiées le fonctionnement institutionnel des grandes écoles est extrêment opaque et demade plus d’éclaicissement…C’est comme Emmanuel Todd qui fracasse régulièrement les ex Inspecteurs des Finances en les accusant de ne plus servir l’interêt général…
    Nous on écoute ,on regarde mais on nous explique pas comment nous en sommes arrivés là ?!
    Comment est-on arrivé à cette situation ubuesque ou des gens formés pour assurer le bien commun finissent par se retourner contre l’Etat et leurs compatriotes…parfois avec une férocité telle qu’elle ferait palir un anarchiste ou un hayekien.
    Autre point qui me tracasse , si l’origine de la honte qui ronge l’esprit français se trouve dans les défaites de 1870 ou 1940 , que vient faire Science-Po la dedans…, quel rôle joue t-elle dans la culture de cette honte ?
    Tout ça me parait tiré par les cheveux ,même si je pense pas beaucoup de bien de cette école…enfin le coté positif qui se dégage de ce genre de discussions , c’est que ça montre que les français ont compris que quelque chose clochait ,l’auto thérapie avant la rémission ?

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    • André // 22.01.2014 à 12h05

      Bjr, étant historien et ayant beaucoup travaillé sur 1940 et d’autres conflits, je confirme que 1940 est à l’origine de que j’appelle le « syndrome de Vichy » c’est à dire satisfaire l’Allemagne et même prévenir leurs demandes. C’est prégnant dans l’Eurocratie et les classes dominantes. Un exemple qui remonte à 1980, il existait un petit secteur des machines-outils en France (qui était ce qu’il était, bien sûr), il a été démantelé à la demande de l’Allemagne. Je ne dis pas qu’il aurait pu survivre longtemps, mais il y avait déjà dans les mentalités, ce complexe d’infériorité.

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      • Kiwixar // 22.01.2014 à 20h49

        La trahison de 1940 par les élites françaises n’est-elle pas la conséquence de 1936-38 (Front Populaire)? Droit syndical, hausses de salaire, premiers congés payés, semaine de travail réduite à 40 heures… pour les riches, il valait mieux collaborer avec les Allemands que laisser faire cette hérésie sociale.
        Il me semble qu’il s’est passé la même chose en 1870 (trahison des élites pour contrer la Commune).
        Collaborer avec l’étranger (e.g. l’Organisation de Bruxelles) est donc une manière habituelle de laminer la population et broyer ses aspirations à une vie meilleure.

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  • Phil24 // 22.01.2014 à 11h54

    Les élites françaises ont honte de la France ? Tiens-donc !
    Comme il est aussi évident que la France, je veux dire le peuple français, a honte de ses élites, le divorce est total.

    S’il on peut considérer que les élites ne peuvent pas faire disparaître un peuple (quoique, la dissolution dans un ensemble supra-national…), un peuple doit pouvoir se défaire de ses élites – politiques, économiques, financières … – s’il les considère comme néfastes.

    Par quelle méthode ?

    Une révolution a pour but en principe – et pour effet, quand elle « réussit » – le renouvellement des élites.
    Mais ça fait beaucoup de dégâts collatéraux et les risques de contre-révolution désastreuse sont bien réels.
    De plus, je ne vois guère autour de moi de gens prêts à partir la fleur au fusil. Tant qu’on a encore quelque chose à perdre, on hésite…
    Donc, de révolution il n’y aura pas !

    Alors quoi ?

    Comment le peuple peut-il reprendre les commandes de son destin d’entre les mains des élites défaillantes ?

    Quand le « jeu » démocratique est totalement faussé, quand les choix donnés sont du pur foutage de gueule (un système qui donne a choisir entre Sarkozy et Hollande est-il autre chose qu’une sombre mascarade ?), comment fait-on ?

    Je n’ai pas la réponse mais je crains énormément le syndrome de « l’homme providentiel », celui qui finira inévitablement par nous faire tous marcher au pas. Je crains que nous ne finissions par payer très cher les manquements de nos élites. Je crains que nous ne finissions par payer très cher notre incapacité à contrôler – démocratiquement – nos élites.

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    • ril // 22.01.2014 à 13h16

      Si il y avait plus de 50% de votes blancs aux élections diverses, je pense que ça secouerait du monde. Les gens se déplacent et votent blanc, c’est pas interdit il me semble. Actuellement, les français ont surtout honte de leurs élites pas exemplaires pour un rond, c’est un vrai problème.

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      • Mathieu // 22.01.2014 à 18h51

        Je ne pense pas que ça changerait quoi que ce soit.
        Tant que les institutions donnerons « tout pouvoir » aux vainqueurs des élections, la prise en compte du vote blanc restera de façade.
        On a bien vu ce qui c’est passé en 2002… les élites se sont écriées « plus jamais ça », « on a compris le message », « il faut refonder la politique »… mais in petto UMP et PS se disent « après tout, un 2ème tour contre Marine en 2017… ce ne serait pas une mauvaise affaire ».

        Pour moi le vote blanc aurait le même effet. On ferait mine de s’inquiéter à la télé… mais ensuite les calculs politiques commenceraient et on s’habituerait petit à petit à une abstention forte, un vote blanc élevé…

        Et si les institutions venaient à être bloquée? Ma foi, l’occasion serait trop belle de mettre en place un gouvernement de technocrate. Il doit bien rester quelques anciens de GS dans les parages… au pire on aura un ancien BNP.

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        • ril // 22.01.2014 à 21h51

          C’est le risque probable, mais pas certain. Un moment donné les choses peuvent vite basculer, comme le mur de Berlin.

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  • Macarel // 22.01.2014 à 12h52

    100% d’accord !

    Nos élites sont dans leur tête « américaines », ou dans une moindre mesure « allemandes ».

    Mais être simplement français est devenu honteux.

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    • Inox // 22.01.2014 à 17h06

      Allons… Honteux, honteux… Il faut être juste pragmatique. La France à un model qui empêche l’optimisation des gains. Donc c’est un pays pas intéressant, c’est tout. La seule valeur de nos sociétés est l’argent, le profit, s’en mettre toujours plus dans les poches.

      Pour être aller plusieurs fois en Amérique, j’ai été frappé par l’énorme importance de l’argent. Lors d’un repas classique avec des gens tout à fait normaux, lors des présentations, c’est limite si on ne te dit pas « Salut, enchanté, combien gagnes tu ? ».

      Honteux, c’est un bien grand mot. Je dirais plutôt que « l’élite » est profondément désintéressée. Dire qu’on a honte n’est qu’un moyen de détourner le regard la tête haute, une manière de se convaincre que l’asservissement à cette seule valeur est juste et moderne.

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      • step // 22.01.2014 à 17h50

        C’est toute la question de la « valeur humaine » qui actuellement n’est mesurée qu’à l’aune de sa valeur économique. C’est un choix complètement subjectif et la valeur humaine peut très bien être chamboulée par le choix d’un mètre différent et pas moins « valable ».

        J’écoutais hier une chronique sur France Info qui parlais des cloc.. des sans abris. Visiblement l’interviewer voulais bien qu’on parle de l’alcoolisme chez cette population, éventuellement sous l’angle compationnel, mais visiblement le journaliste qui avait mené cette enquête n’était pas venu pour cela.

        A retrouver je n’ai pas réussi, mais de mémoire morceaux choisis :

        « On parle de valeur humaine comme si évidemment l’étalon de la réussite était forcément économique. Prenez l’empreinte écologique comme étalon… On obtient pas le même résultat, il me semble ? »
         » Oui il (un clochard) se fait une revue de presse hebdomadaire de 5/6 titres qu’il lit en entier, il pourrait faire un très bon chroniqueur sur cette antenne ».

        Autant dire que l’hypothèse de se voir « simplifié » par un clodo un peu curieux intellectuellement a jeté un blanc dans le discours un peu trop plein de morgue de l’interviewer…

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      • cording // 23.01.2014 à 19h32

        La France a un model qui n’est pas un top-model mais non un modèle ou plutôt une singularité comme bien d’autres pays en ont d’autres eu égard à leurs histoires politiques, économiques et sociales, et des mentalités qui ne ressemblent pas à celles de l’Allemagne qui est le modèle de nos élites qui ont souvent une préférence étrangère. Après cela ils feignent, ces hypocrites de s’étonner des succès du Front national, ils en sont responsables par leur aveuglement.

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  • bigglop // 22.01.2014 à 16h43

    Merci Olivier pour cet article que j’avais lu par ailleurs. Finalement, nos  »élites » se reproduisent entre-elles et se distribuent le pouvoir.
    Le baromètre de confiance politique du CEVIPOF publié ce mois ci est la preuve du fossé qui s’agrandit entre la classe politique et les citoyens :
    -préoccupation des politiques pour les attentes des citoyens : peu ou pas du tout 87%
    -fonctionnement de la démocratie en France : pas très bien, pas bien du tout 69%
    Mais Moyen d’expression le plus efficace : voter aux élections 63%
    http://www.cevipof.com/fr/le-barometre-de-la-confiance-politique-du-cevipof/les-resultats-vague-5-janvier-2014/

    Dernière info, Karel de Gutch, négociateur de l’accord transatlantique envisagerait une consultation européenne sur une partie de cet accord : la protection des investissements (juridictions arbitrales)
    http://www.points-de-vue-alternatifs.com/2014/01/une-consultation-publique-sur-le-partenariat-transatlantique-limit%C3%A9e-%C3%A0-la-protection-des-investissements.html
    http://www.pauljorion.com/blog/?p=61528

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  • wuwei // 22.01.2014 à 17h51

    Elle est bien mignonne la tartufette mais qu’est-ce qu’elle fiche encore au Parti Solférinien qui a toujours voté l’extension des pouvoirs de la commission européenne ?
    Elle ne sait peut être pas non plus que son parti est pour l’accord commercial transatlantique ! Or voici ce qui s’est produit avec l’ALENA :

    http://ellynn.fr/dessousdebruxelles/spip.php?article213

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    • Casquette // 22.01.2014 à 20h09

      @Wuwei

      Elle est au MRC , le système de la 5ième étant ce qu’il est la gauche non libérale est contrainte de s' »apparenter » avec le PS…
      Mais maintenant que le virage post socialiste a été officialisé par Hollande himself le MRC va avoir du mal à tenir sa position républicaine de gauche puisque le PS ne l’est plus.

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    • cording // 23.01.2014 à 19h35

      « Solférinien » pour ne pas appeler ce parti « socialiste » comme il devrait l’être. En fait l’Europe est le parfait alibi pour une europe libérale qu’ils mettent en oeuvre.

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  • despouys fanny // 22.01.2014 à 19h35

    Ils rêvent d une France allemande , entre ça et ceux qui veulent nous coller une bonne dictature parceque vous comprenez ces français quand mm ils ne sont pas raisonnables ils n acceptent pas de se sacrifier sur l autel de l euro , ça donne envie de fuir en courant !

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  • Mais a // 22.01.2014 à 20h55

    A l’attention de Kaiser qui souhaite unCNR regroupant Mrs Chevenement,NDA et Asselineau,je me permets juste de rappeler que des trois,a ma connaissance,il n y a que Francois Asselineau qui est CLAIR dans sa position viv a vis de l Euro et de l EUrope.EN SORTIR.c est même ,la « molécule princeps » de la charte de l UPR.
    Mr Asselineau est,je pense,ouvert a des rapprochements a la condition exclusive du respect de cette charte fondatrice de l UPR.
    Cela pourrait être intéressant d organiser un débat public entre eux trois.Cela clarifierai les choses et pourrait être le départ de ce CNR que vous appelez de vos vœux( c est d’ailleurs sur cette base que l UPR a ETE crée,puisqu il s agit de rassembler les Français au de la des clivages Droite Gauche)
    Il me semble que Mr Asselineau les souhaite,ces débats publics.Mais,rien ne vient…..
    Avis aux organisateurs de débats!
    Bonsoir.

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  • Franck // 22.01.2014 à 21h55

    La Nation ? Le patriotisme? En 2014 entendre ces poncifs sans remise en question me fatigue.
    La Nation, quelle nation. La France? Dans quelles limites? La Corse en fait-elle partie? Et le Pays Basque? Et la Catalogne Nord?
    Et l’Occitanie, quelle est sa place ? Et l’Alsace, victime d’une épuration ethnique en 1919 et 1945?
    Bref la notion de Nation française Une et Indivisible est une création des élites impérialistes parisiennes qui a servi à asservir leur propre peuple et les peuples périphériques. Et c’est relativement récent à l’échelle de l’Histoire, deux siècles au maximum.
    Ces élites ont trouvé plus fort(e)s qu’elles, les élites londoniennes et américaines. C’est leur problème, pas le notre.
    La montée du FN ne vient pas de l’abandon de la Nation par les «zélites», mais de causes plus complexes, comme le vieillissement, le changement générationnel et le retour des fondamentaux de long cours).

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  • jducac // 23.01.2014 à 07h41

    Les élites françaises ont honte de la France, ce qui n’empêche qu’elles peuvent avoir un comportement extrêmement arrogant, même si cela peut paraître paradoxal.

    Cette dame, vu les positions qu’elle a occupées et les propos qu’elle tient, affiche son inconscience et son inconséquence. Elle ne voit même pas que ce qu’elle critique chez les autres s’applique à elle-même. Si elle avait été logique elle aurait dû dire :

    « la France a honte de ses élites et il y a de bonnes raisons à cela »

    Car enfin, elle appartient elle-même à l’élite française. Elle a même dirigé l’ENA, l’école qui forme les élites administratives et politiques du pays, celles qui sont sensées l’organiser et le diriger. Et elle ne sent responsable de rien ?

    Que le citoyen lambda français ait honte de voir son pays tomber aussi bas se conçoit. Mais qu’une représentante de l’élite dont elle a dirigé les formateurs, constate l’ampleur du désastre sans montrer le moindre signe de regret et de culpabilité, est sidérant.

    Elle n’a même pas la possibilité de se défausser sur les hommes et femmes politiques ayant été amenés à gouverner et qui pourraient s’être rendu coupables d’avoir enfreint les règles de bonnes gestion enseignées à l’ENA. En effet, elle a elle-même embrassé une carrière politique et a été aux manettes au plus haut niveau dans divers cabinets ministériels.

    Non, cette dame d’expérience, tirant le bilan de son action, et constatant l’état dans lequel se trouve le pays, devrait reconnaître l’échec des écoles de formation de nos dirigeants à Sciences Po et à l’ENA. Elle devrait en avoir honte et recommander de faire appel à d’autres filières. Des ingénieurs par exemple.

    Pour mettre les choses en perspective, rappelons que plus de 75% des hauts dirigeants chinois ont une formation d’ingénieur, et que la chancelière Angela Merkel est docteur en physique… L’ingénieur français a d’ailleurs bonne presse, et on se l’arrache souvent à l’international en raison de sa familiarité quasiment consanguine avec l’entreprise et de sa culture scientifique et technique peu commune.

    http://www.larevueparlementaire.fr/pages/RP944/rp944-enjeux-ingenieurs-pour-quoi-faire.html

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  • Ded // 23.01.2014 à 10h38

    Je constate plus prosaïquement qu’une valeur qui me parait essentielle : le bon sens, n’est pas prise en considération, n’as plus court, alors que rien ne me semble plus important pour prendre des décisions.
    Une tête bien remplie, si elle n’a pas le moindre bon sens, est dangereuse.
    Il devient nécessaire de reconsidérer l’échelle des valeurs qui permet d’entrer dans les grandes écoles ou d’accéder à des postes de direction.

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  • Lionel // 23.01.2014 à 11h50

    « il est clair que Jean-Pierre Chevènement n’a pas été un grand modèle de représentant de la grandeur de la France »

    La réalité est tout autre : JPC s’est opposé à l’expédition coloniale qu’a été la 1ère guerre du Golfe, il s’est ensuite opposé au vote sur le traité de Maastricht, moi j’appelle ça un sans-faute!

    Et LUI contrairement à tous ses collègues du PS il n’a pas touché d’argent sale lié à la vente des frégates de Taïwan : lorsque vous voyez un hiérarque socialo à la télé pensez à ce qu’il s’est mis dans la poche…

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    • Incognitototo // 23.01.2014 à 14h44

      Heu… vous êtes sûr que vous placez votre admiration sur la bonne personne ?
      Il était où J-P C, quand en 1982 le PS s’est assis sur le programme commun, et notamment sur la première mouture des lois Auroux (ce qui marqua pour moi ma prise de distance avec le CERES qui a mangé son chapeau à cette occasion, avec le PCF) ? Ou encore, en 1986 quand le Traité du Luxembourg puis les accords du GATT ont été signés ?…
      Quant à la cohérence du personnage (assujetti à l’impôt sur la fortune), faut-il rappeler que depuis 1983, il est toujours locataire d’un appartement de 5 pièces de la Régie immobilière de la ville de Paris, qu’il serait peut-être plus utile d’affecter à quelqu’un qui en a vraiment besoin.
      Bref, je veux bien discuter de ses idées, mais le personnage n’est pas celui que vous pensez qu’il est… et en tout état de cause, certainement pas un « chevalier blanc ».

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  • Milsabor // 23.01.2014 à 15h00

    La logique entrepreneuriale ultralibérale a complètement colonisé le monde politique. Les politiques gouvernent leur fief comme des chefs d’entreprise. Ils s’adressent à des électeurs-consommateurs qu’ils doivent convaincre d’acheter leur produit, c’est-à dire de voter ou revoter pour eux. Ils sont en campagne électorale permanente, utilisant toutes les ficelles médiatico-culturo-mondaines pour leur autopromotion. Toutes les ruses démagogiques sont légitimes si elles réussissent. Ils décident de tout sans consulter leur majorité élue réduite au rôle de chambre d’enregistrement. Les partis politiques maintiennent la fiction d’un jeu démocratique par une activité de débat politique qui n’a aucune traduction dans l’action politique, sauf coïncidence. L’entreprise électorale vise une productivité à court terme. Elle raisonne en fonction des mêmes critères que les entreprises capitalistes et selon la même logique. Au bout du compte il n’y a plus aucun écart entre la politique menée par les politiques-entrepreneurs et celle souhaitée par les entrepreneurs-industriels. La pensée unique ultralibérale capitaliste s’impose comme une évidence, une obligation, un devoir sacré. Cela se vérifie à tous les niveaux territoriaux : municipalités, conseils généraux, conseils régionaux, gouvernement. Il n’y plus que des despotes omnipotents qui gouvernent en solitaires et en alliance avec les forces susceptibles de les soutenir : lobbies, médias culturo-mondains, partis serviles, collègues des niveaux supérieurs.

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  • bellini // 24.01.2014 à 23h08

    « un traité de commerce plaçant la France sous la dépendance économique de l’Allemagne, qui en fasse une zone d’exportation de nos produits… . Ce traité devra nous assurer toute liberté d’action financière et industrielle en France et empêcher toute différence de traitement entre entreprises françaises et allemandes…
    Il faut créer une union économique de la Mitteleuropa par des accords douaniers communs avec la France, la Belgique, la Hollande, le Danemark, l’Autriche-Hongrie, la Pologne et, éventuellement, l’Italie, la Suède et la Norvège. Ce groupement, probablement sans couronnement institutionnel commun, avec égalité extérieure de droits pour ses membres mais effectivement sous direction allemande, doit stabiliser la prépondérance économique allemande » sept 1914 buts de guerre
    Et guillaume II qui croyait avoir perdu la guerre!

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