Le rapport appelle les banques à tenir leurs promesses en matière de climat et à cesser de financer les combustibles fossiles et la déforestation.
Source : Truthout, Olivia Rosane, Common Dreams
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
Depuis que la communauté internationale a promis de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels, les grandes banques mondiales ont canalisé vingt fois plus d’argent vers les industries polluantes du Sud que les gouvernements du Nord n’en ont donné à ces mêmes pays pour faire face à l’urgence climatique.
Ce n’est là qu’une des conclusions de l’étude How the Finance Flows : The Banks Fueling the Climta Crisis [Comment la finance se répand : quand les banques alimentent la crise climatique, NdT], un rapport d’ActionAid publié lundi.
« Ce rapport désigne les plus grands délinquants du monde bancaire et leur demande de prendre conscience qu’ils sont en train de détruire la planète, tout en nuisant au présent et à l’avenir de leurs enfants », écrit Vanessa Nakate, militante ougandaise pour le climat, dans l’avant-propos du rapport. « Il est temps de demander des comptes aux institutions financières et d’exiger qu’elles cessent de financer des activités destructrices. »
Le rapport se concentre sur le financement de deux grandes industries de réchauffement climatique dans les 134 pays du Sud : les combustibles fossiles et l’agriculture industrielle.
« Les gens savent généralement que les combustibles fossiles sont la première cause d’émissions de gaz à effet de serre. Mais ce que l’on comprend moins, c’est que l’agriculture industrielle est en fait la deuxième cause d’émissions de gaz à effet de serre », a déclaré Teresa Anderson, responsable mondiale de la justice climatique à ActionAid International, lors d’une conférence de presse précédant la publication du rapport.
Cela s’explique par le lien entre le secteur et la déforestation, ainsi que par les émissions nécessaires à la production d’engrais industriels, a-t-elle ajouté.
Au total, depuis l’accord de Paris de 2015, les banques ont financé les plus grandes entreprises de Big Ag [Agriculture industrielle, NdT] faisant des affaires dans le Sud globalisé à hauteur de 370 milliards de dollars et les secteurs du pétrole, du gaz et du charbon à hauteur de 3,2 milliards de dollars.
Les trois banques qui ont le plus investi dans ces secteurs sont la Banque industrielle et commerciale de Chine (154,3 milliards de dollars), la China CITIC Bank (134,7 milliards de dollars) et la Banque de Chine (125,9 milliards de dollars). Citigroup arrive en quatrième position avec 104,5 milliards de dollars, suivi de HSBC avec 80,8 milliards de dollars.
Bien que la Chine figure en bonne place dans le rapport en tant que première économie mondiale, Anderson a fait remarquer qu’une grande partie de ce qu’elle produit finit par être acheté par des consommateurs du Nord.
Les trois principales banques des Amériques qui financent l’agriculture et les combustibles fossiles sont Citigroup, JPMorgan Chase et Bank of America. Alors que Citigroup était le principal bailleur de fonds régional pour les combustibles fossiles, JP Morgan Chase a donné le plus à l’agriculture industrielle.
En Europe, les principaux bailleurs de fonds après HSBC étaient BNP Paribas, Société Générale et Barclays, tandis que Mitsubishi UFJ Financial complétait la liste des principaux bailleurs de fonds asiatiques.
Où va tout cet argent ? En ce qui concerne l’agriculture, le principal bénéficiaire est Bayer, qui a racheté Monsanto en 2018. Les banques lui ont accordé 20,6 milliards de dollars pour faire des affaires dans les pays du Sud depuis 2016.
Une grande partie de l’argent des combustibles fossiles est allée à la State Power Investment Corporation de Chine et à d’autres entreprises chinoises, au négociant en matières premières Trafigura et aux suspects habituels des combustibles fossiles tels qu’ExxonMobil, BP, Shell, Saudi Aramco et Petrobras.
« C’est absurde », a déclaré Anderson à propos de ces résultats. « Les banques mondiales déclarent souvent publiquement qu’elles s’attaquent au changement climatique, mais l’ampleur de leur soutien continu aux combustibles fossiles et à l’agriculture industrielle est tout simplement stupéfiante. »
ActionAid a qualifié le rapport de document « phare » de sa campagne « Fund Our Future » [Finançons notre futur, NdT] visant à réorienter l’argent mondial des causes de la crise climatique vers des solutions climatiques. Le rapport appelle les banques à tenir leurs promesses en matière de climat et à cesser de financer les combustibles fossiles et la déforestation, ainsi qu’à mettre en place des garanties supplémentaires pour protéger les droits des communautés locales, à rehausser l’ambition de leurs objectifs en vue d’atteindre des émissions « réellement nulles », et à améliorer la transparence et d’autres mesures pour s’assurer que les projets qu’elles financent se comportent d’une manière éthique.
« Il est possible de mettre un terme à cette situation », a déclaré Farah Kabir, directeur national d’ActionAid Bangladesh, lors de la conférence de presse. « Les banques ne peuvent pas continuer à financer les industries des combustibles fossiles et l’agriculture industrielle. »
En outre, le rapport propose des recommandations aux gouvernements des pays du Nord afin d’assurer une transition juste vers un avenir durable pour tous. Il s’agit notamment de mettre en place des réglementations plus strictes pour les secteurs bancaire, agricole et des combustibles fossiles, ainsi que de mettre fin aux subventions publiques accordées à ces secteurs et de canaliser l’argent vers des solutions positives telles que les énergies renouvelables et l’agroécologie.
Toutefois, la forme que prennent les fonds lorsqu’ils sont envoyés au Sud fait une grande différence, a déclaré Niranjali Amerasinghe, directeur exécutif d’ActionAid USA. Au lieu de prendre la forme de prêts privés, les fonds doivent être versés sous la forme d’argent public.
« Ce n’est pas en accordant davantage de prêts à des pays déjà fortement endettés que l’on favorisera leur transition vers un avenir compatible avec le climat », a-t-elle déclaré.
L’une des raisons pour lesquelles les prêts sont contre-productifs est que les nations qui les acceptent sont obligées de fournir un retour sur investissement, et actuellement les principales industries qui offrent ce retour sont en fait les combustibles fossiles et l’agriculture industrielle.
Outre les fonds publics, l’annulation ou la restructuration de la dette et de nouvelles taxes pourraient également aider ces pays dans leur transition écologique. Si des entreprises comme Exxon ou Bayer qui font des affaires dans les pays du Sud « étaient taxées de manière équitable, cela permettrait à ces gouvernements de générer des recettes publiques qui pourraient être utilisées pour soutenir l’action climatique », a déclaré Amerasinghe.
Le rapport souligne notamment que l’agroécologie est une solution climatique qui devrait être financée dans les pays du Sud.
Mary Sakala, une petite agricultrice zambienne en première ligne, a expliqué lors de la conférence de presse comment la crise climatique et la politique agricole actuelle pèsent sur sa communauté.
« Le changement climatique est une réalité en Zambie, a-t-elle déclaré, ajoutant qu’il avait entraîné des inondations, des sécheresses, des parasites et des maladies qui font que les familles, à l’heure où je vous parle, dorment l’estomac vide. »
Mme Sakala voit un espoir dans l’agroécologie, qui contribuerait à la sécurité alimentaire et à la résilience, et rendrait les agriculteurs moins dépendants du gouvernement et des grandes entreprises.
« Nous avons besoin de politiques qui nous permettent de conserver notre environnement d’une manière culturelle, pour nous aider à produire notre nourriture », a déclaré Sakala. « Nous voulons que chaque graine soit utilisée, conservée et partagée dans un esprit de solidarité. »
Selon elle, les entreprises et les gouvernements du Nord ont le devoir de les aider à atteindre cet objectif.
« Ceux qui continuent à polluer et à laisser le changement climatique s’accentuer doivent nous payer, car nous souffrons de ce que font les autres », a-t-elle déclaré.
Cet article a été reproduit par Truthout avec autorisation ou licence. Il ne peut être reproduit sous quelque forme que ce soit sans l’autorisation ou la licence de la source.
Olivia Rosane
Olivia Rosane est une écrivaine et une militante qui vit à New York. En plus d’avoir couvert Occupy Wall Street pour YES ! l’automne dernier, elle a écrit pour le blog de Dissent et The State. Suivez-la sur Twitter @orosane.
Source : Truthout, Olivia Rosane, Common Dreams, 04-09-2023
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
Commentaire recommandé
Bel article pour une partie des solutions à mettre en oeuvre mais l’éléphant dans le couloir n’apparait pas dans l’analyse!
En effet, les mondes de la finance et des hydrocarbures sont immensément puissants, parce que tout le monde fait appel à leurs services… Tant que nous désirerons, à population constante, augmenter nos consommations carnées, une alimentation en provenance des 4 coins du monde, le confort de l’habitat, le développement dément des TIC, les voyages, même ceux des derniers coins de paradis préservés, nous aurons besoins de transformer les ressources, exploiter terres, forêts, mines et leur cortège de conséquences.
Pour que ces activités se développent afin de nous rendre satisfaits, les hydrocarbures sont le meilleur moyen d’assurer puissance et pilotage de ces activités, c’est un fait.
Activités financées par les banques dont les résultats en croissance permettent de proposer assurances vies qui parachèvent le bonheur d’une partie de l’humanité, l’autre désirant la même chose.
Donc, la pédagogie voudrait que l’on éduque d’abord le citoyen et rapidement le reste suivra avec la plus grande efficacité.
Ne mettons pas la charrue avant les boeufs… ça ne marche pas.
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« Les banques mondiales déclarent souvent publiquement qu’elles s’attaquent au changement climatique, mais l’ampleur de leur soutien continu aux combustibles fossiles et à l’agriculture industrielle est tout simplement LOGIQUE. »
ActionAid a qualifié le rapport de document « phare » de sa campagne « Fund Our SUICIDE » [Finançons notre SUICIDE, NdT]
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AlerterBel article pour une partie des solutions à mettre en oeuvre mais l’éléphant dans le couloir n’apparait pas dans l’analyse!
En effet, les mondes de la finance et des hydrocarbures sont immensément puissants, parce que tout le monde fait appel à leurs services… Tant que nous désirerons, à population constante, augmenter nos consommations carnées, une alimentation en provenance des 4 coins du monde, le confort de l’habitat, le développement dément des TIC, les voyages, même ceux des derniers coins de paradis préservés, nous aurons besoins de transformer les ressources, exploiter terres, forêts, mines et leur cortège de conséquences.
Pour que ces activités se développent afin de nous rendre satisfaits, les hydrocarbures sont le meilleur moyen d’assurer puissance et pilotage de ces activités, c’est un fait.
Activités financées par les banques dont les résultats en croissance permettent de proposer assurances vies qui parachèvent le bonheur d’une partie de l’humanité, l’autre désirant la même chose.
Donc, la pédagogie voudrait que l’on éduque d’abord le citoyen et rapidement le reste suivra avec la plus grande efficacité.
Ne mettons pas la charrue avant les boeufs… ça ne marche pas.
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AlerterJe veux parler ici de l’Oil&Gas bashing et de son problème de financement.
Une idée communément admise et totalement fausse est que sans intrants chimiques, la production bio est « légèrement » inférieure à la production industrielle avec intrants. Or :
– Rendement de la production de blé « industrielle » en France : entre 75 et 120 quintaux à l’hectare.
– Rendement de la production de blé « bio » : entre 15 et 20 quintaux à l’hectare. Pas tous les ans et dans un environnement inondé de pesticides par les autres modes de production.
– Rendement de la production de blé au moyen-age : entre 4 et 8 quintaux.
– Le Boutan qui est entré en agriculture bio a perdu son autosuffisance énergétique.
– L’état indien du Sikkim, qui est à présent une province agriculture bio, importe massivement sa nourriture des autres états indiens.
– Le Sri Lanka qui a tenté une expérience bio a vu sa production agricole s’effondrer sur fond d’émeutes de la faim.
Donc question : comment nourrit-on les 8 milliards de Terriens sans Oil&Gas, c’est à dire en divisant la production agricole de céréales par 5 ou 10 ?
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AlerterIl y a d’autres paramètres a aussi prendre en compte pour avoir un meilleur aperçu :
– Vous : « Rendement de la production de blé « industrielle » en France : entre 75 et 120 quintaux à l’hectare. »
Il me semble que la France exporte aussi son blé et que donc cela n’est pas totalement mangé par les habitantos du pays. N’y a t-il pas aussi une part pour le bétail ? De plus, y a t-il une part de « gaspillage » ?
– Vous : « Rendement de la production de blé « bio » : entre 15 et 20 quintaux à l’hectare. Pas tous les ans et dans un environnement inondé de pesticides par les autres modes de production. »
Est-ce que le blé poussant dans une terre sans engrais a plus de vitamines, minéraux ? Dans ce cas, les habitantos ont-iels besoin de manger la même quantité ? Puis manger le blé complet ou manger le blé raffiné ? Quel genre de blé est planté ? Celui pour avoir plus de rendement (celui de la culture conventionnelle) ou un autre avec plus de nutriment dans le blé ?
– Vous : « Le Boutan qui est entré en agriculture bio a perdu son autosuffisance énergétique. »
Ce pays fait-il aussi de l’exportation ? Est-ce qu’il y a beaucoup de terrains qu’iels cultivent pour l’exportation ?
– Vous : « Le Sri Lanka qui a tenté une expérience bio a vu sa production agricole s’effondrer sur fond d’émeutes de la faim. »
Ce pays aussi ne s’est pas préparé progressivement au bio ou attendu que la majorité soit en culture bio et l’a fait du jour au lendemain sans formation. Des paysans ayant l’habitude d’utiliser des engrais chimiques devaient s’en passer. De plus, il exporte du thé Ceylan, donc une (grande?) partie des terres cultivées n’est pas pour de la nourriture. « Nous avions prédit que la production de thé chuterait de l’ordre de 40 à 50%, et que les récoltes d’un des aliments de base des Sri-Lankais, le riz, serait réduit de moitié, poursuit Buddhi Marambe. Nous courrons malheureusement à la catastrophe. Il faut savoir que nos réserves en devises étrangères dépendent beaucoup du thé. Et lorsque les cultures et la qualité des récoltes sont touchées, la demande et les prix du thé de Ceylan s’en trouvent affectés. »
https://www.rfi.fr/fr/podcasts/fr%C3%A9quence-asie/20211218-sri-lanka-retour-sur-l-%C3%A9chec-annonc%C3%A9-de-la-r%C3%A9volution-biologique (de 2021)
https://reporterre.net/Pourquoi-le-passage-au-bio-a-echoue-au-Sri-Lanka (de 2022) (1/2)
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Alerter« Donc question : comment nourrit-on les 8 milliards de Terriens sans Oil&Gas, c’est à dire en divisant la production agricole de céréales par 5 ou 10 ? »
D’abord j’aimerais bien connaître vos sources concernant ces ordres de grandeur. Les rendements de l’agriculture bio ne sont pas catastrophiques comme vous le dites : https://www.lafranceagricole.fr/agriculture-biologique/article/840882/des-rendements-plus-faibles-en-agriculture-biologique
Ensuite, plusieurs pistes pour répondre à votre brûlante question :
– Déjà, lutter contre le gaspillage alimentaire (perdre ou jeter de la nourriture destinée à la consommation humaine). Ce gaspillage est estimé par la FAO à près d’un tiers de la production totale, ce qui représente environ 1.3 milliard de tonnes de nourriture perdue ou jetée chaque année. Par exemple aux États-Unis, 40 % de l’alimentation disponible est jetée (source : https://www.lemonde.fr/planete/article/2009/12/11/nourriture-jetee-recoltes-perdues-enquete-sur-le-grand-gachis-alimentaire_1279206_3244.html)
– Ensuite une baisse (je n’ai pas dit suppression) de la consommation de viande libèrerait des terres pour des cultures. Il faut savoir qu’en France, 70 % de la production de céréales est destinée à l’alimentation animale, tandis que des surfaces importantes de prairie ont subi la déprise agricole de la fin du XXe siècle. À l’échelle mondiale, 30 % de la biomasse alimentaire produite n’atteint pas l’estomac du consommateur. (source : https://www.mnhn.fr/fr/pourrait-on-nourrir-toute-l-humanite-par-l-agriculture-biologique).
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Alerter– Vous : « L’état indien du Sikkim, qui est à présent une province agriculture bio, importe massivement sa nourriture des autres états indiens. »
Le bio est plus cher que le conventionel là-bas (qui reçoit des subventions de l’Etat fédéral), ce qui pourrait faire qu’une partie est importé car la population ne peut l’acheter. Ce n’est pas forcément dû au rendement.
https://www.rts.ch/audio-podcast/2020/audio/sikkim-l-etat-indien-passe-au-100-agriculture-bio-il-y-a-deja-5-ans-25097647.html (de 2020)
Avec une agriculture bio, le sol s’en trouve changé et permet apparemment de pouvoir stocker du CO2. https://theconversation.com/stocker-le-carbone-dans-les-sols-pour-limiter-les-impacts-du-changement-climatique-191384
Pratiquement tous les pays font de l’exportation et donc ce sont des terres qui ne sont pas cultivées pour nourrir la population locale. Pour chaque pays, il y a donc une gestion de cultures à penser et d’autres à abandonner ou à cultiver sur moins de terrain (par exemple feuilles pour tabac, vignobles, cacao, sucre ?). Puis est-ce qu’il faut être à 100% autosuffisant ? Depuis de nombreux siècles, nous avons échangé, marchandé nos produits. Ce qui a changé, c’est de mettre une grande partie du territoire pour de l’exportation (spécialisation du pays) accrue aussi par la vitesse d’échange. Donc en ayant ces paramètres, peut-être que c’est possible de nourrir les « 8 milliards de terriens ». (2/2)
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Alerter« Je veux parler ici de l’Oil&Gas bashing et de son problème de financement »
Problème de financement?
L’usage massif des hydrocarbures qui a révolutionné les conditions de vie de l’humanité d’avant la révolution est une catastrophe pour les conditions d’habitabilité de l’homme sur cette planète, c’est simple, il suffit de lire les résumés des rapports du GIEC, très instructif même si on aurait préféré les bisounours.
.
Personne n’a jamais dit que sans intrants et phytos les productions bio seront en volumes équivalents, en revanche le bio est le début d’une démarche systémique à engager et améliorer encore pour que nous soyons capables de planter, semer, demain et de toute manière sans hydrocarbures avec de la nourriture au bout.
Comment nourrir 8 milliards de terriens?
En produisant local, avec plus de paysans et en payant sa bouffe plus cher, moins de viande, moins de confort dans l’habitat, moins de voyages et moins de TIC.
Bienvenu dans un monde en pénurie de tout…
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AlerterLes émissions de CO2 en 1970 étaient en moyenne de 4,9 tonnes par humain, aujourd’hui elle ne sont plus que de 4,7 tonnes. On va donc dans la bonne direction à titre individuel. Le problème c’est que depuis 1970 la population du monde a plus que doublée. Pour l’industrie minière très polluante, c’est le même problème, les pollutions augmentent exponentiellement avec l’augmentation des besoins. Pareil pour l’agriculture, il faut déforester toujours plus et utiliser toujours plus d’engrais a cause de l’augmentation de la population. Et que les bonnes âmes ne viennent pas me dire qu’un millionaire ingurgite dix ou cent fois plus de calories qu’un pauvre. L’augmentation de la population est le VRAI problème qu’il est urgent de résoudre.
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AlerterBonsoir, en 1970 la croissance économique était de 6 à 7% par an, soit un doublement des richesses, donc des prélèvement et transformations en 10 à 11 ans!
Même à 1% de croissance, ce qui transformera notre monde, tous les 70 ans vous doublez les consommations.
En 1970, nous étions 3,7 milliards, soit 2,2 fois moins. Même si nous avions maintenu la population à 3,7 milliards aujourd’hui et en poursuivant ce chemin nous ne ferions que différer de quelques décennies ou peut être 1 siècle le moment où mines, forêts, rivières, productions animales ne suivent plus.
C’est un slogan, mais notre modèle productiviste et croissantiste est toxique pour nos sociétés.
Vous semblez plutôt sobre, mais les consommations humaines peuvent s’exprimer sans fins ni limites comme nos désirs lorsque l’on lâche la bride.
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AlerterMa conviction est que l’agriculture sera le facteur limitant pour l’humanité dans les années a venir. Même en utilisant toujours plus d’énergie fossiles pour les engrais et l’industrialisation de l’agriculture, on va se heurter a l’assèchement des sols (qui augmente avec la température) et aux pertes agricoles croissantes dues au dérèglement climatique (des pluies qui arrivent trop tard ou trop tôt peuvent faire perdre une part importante de la récolte)
La baisse de la consommation de viande pourra un peu compenser l’inéquation de la production agricole et du besoin alimentaire humain, mais pas suffisamment pour permettre de nourrir les 2 milliards d’humains supplémentaires qui arrivent d’ici a 2050.
Ces problèmes agricoles vont se matérialiser par une inflation mondiale des prix alimentaires, que l’on voit déjà un petit peu aujourd’hui. Cela augmentera le nombre de personnes soufrant de la faim dans le monde et de plus en plus d’instabilité avec des guerres et émeutes destructrices.
Les guerres et les dégâts climatiques vont entrainer des émissions de CO2 pour se battre et réparer de plus en plus importantes et cela sans créer de richesse. On va donc avoir des populations de plus en plus pauvres malgré une consommation croissante des énergies fossiles.
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AlerterA Pierre,
Vous : « Les émissions de CO2 en 1970 étaient en moyenne de 4,9 tonnes par humain, aujourd’hui elle ne sont plus que de 4,7 tonnes. »
Cela peut aussi vouloir dire qu’il y a une population, pauvre en émission, en plus sur Terre qui fait descendre la moyenne par rapport a celui de 1970 et non que la population initiale a émis moins de CO2. Quel était la médiane en 1970 et celle d’aujourd’hui ? « La médiane est un indicateur de tendance centrale. Par comparaison avec la moyenne, elle est INSENSIBLE aux VALEURS EXTRÊMES mais son calcul est un petit peu plus complexe. » https://fr.wikipedia.org/wiki/Médiane_(statistiques) S’il y a une grande différence avec la moyenne, il y a donc des valeurs extrêmes. Par exemple, la population du Nigeria, pauvre en émission de CO2, peut compenser par une grande hausse des émissions de certainos états-uniennos ou de certainos chinoisos. Dans ce cas, cette moyenne est-elle « la bonne direction à titre individuel » ?
Vous : « Pareil pour l’agriculture, il faut déforester toujours plus et utiliser toujours plus d’engrais a cause de l’augmentation de la population. »
Ce n’est pas forcément le cas. Voyez ma réponse et celle de Lt Briggs à Bruno situé plus haut. Ainsi que cette vidéo du média Blast de l’interview de George Mondiot : « Dans son livre, il démontre qu’il est possible de produire plus de nourriture avec moins d’agriculture et part à la rencontre de ceux qui révolutionnent notre façon d’élever, de cultiver. Il découvre des expérimentations, de nouvelles plantes, des innovations étonnantes qui peuvent complètement bouleverser l’ordre agricole établi. Alors comment faire en sorte que tout le monde mange à sa faim si l’agriculture devient à la fois moins intensive et moins extensive ? » https://www.youtube.com/watch?v=-cGDiwblLI4
Vous : « Et que les bonnes âmes ne viennent pas me dire qu’un millionaire ingurgite dix ou cent fois plus de calories qu’un pauvre. »
Certainement pas en calories mais en impact en mangeant des produits ayant besoin de plus d’énergie, d’environnement pour la produire (viande de boeuf). Ce qui affecte plus sur l’environnement que le pauvre. Bouddha Vert l’a bien remarqué dans son commentaire : » Tant que nous désirerons, à population constante, augmenter nos consommations carnées, une alimentation en provenance des 4 coins du monde, le confort de l’habitat, le développement dément des TIC [TIC qui veut dire ?], les voyages, même ceux des derniers coins de paradis préservés, nous aurons besoins de transformer les ressources, exploiter terres, forêts, mines et leur cortège de conséquences. »
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Alertervous : Par exemple, la population du Nigeria, pauvre en émission de CO2
Pas si pauvre que ça puisqu’elle a rattrapé la France…
les previsions annoncent que les émissions de CO2 du Nigéria vont plus que doubler quand celles de la France vont être divisées par 2(Ca reste a vérifier!) vers 2040.
https://www.climatescorecard.org/2020/12/nigeria-has-experienced-a-271-increase-in-greenhouse-gas-emissions-since-1990/
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AlerterMerci pour le lien. Par contre, il est en anglais.
C’était un exemple sur l’indicateur « moyenne », donc par humain. Je constate, maintenant, que l’expression « pauvre en émission de CO2 » n’était pas adéquate, plutôt écrire : « La population du Nigéria, peu émetteur de CO2. »
Ainsi, oui par nigériennos, l’émission de CO2 est plus bas en moyenne que de certainos états-uniennos ou chinoisos et donc aussi d’uno certainos françaisos. La population du Nigéria est de 231 millions d’habitantos et celui de la France est de 68 millions. A même quantité d’émissions par an, selon vous « puisqu’elle a rattrapé la France », un françaisos EN MOYENNE en émet plus de 3,4 fois. Quel information avez-vous pour écrire qu’il « a rattrapé la France » ? Sur le site de Countryeconomy (est aussi en français), pour 2019 (avant Covid), le Nigéria émettait 120Mt de CO2 et la France, 323Mt de CO2. Elle n’a donc pas rattrapé la France. Toutefois la notion de « moyenne » d’émission de CO2 d’un françaisos n’est pas pertinent : généralement cette émission est (très) différent selon son revenu. Puis, je constate qu’en 2020, la France a baissé ses émissions de 40Mt de CO2 dû au Covid et confinements. Ensuite en 2021, cela a augmenté de 22Mt CO2. Alors que durant ces deux ans, le Nigéria a très peu augmenté ses émissions (7.73Mt) et il n’y a pas eu, il me semble de confinements pour ses 231 millons d’habitantos. https://fr.countryeconomy.com/energie-et-environnement/emissions-co2/nigeria
https://fr.countryeconomy.com/energie-et-environnement/emissions-co2/france
Puis ne prendre en compte que les émissions de CO2 du terrioire n’est pas assez pertinent, surtout pour des pays qui importent beaucoup. ce site semble ne pas prendre en compte les émissions émis hors du territoire. Pourtant, il y a des émissions venant des importations de biens et de nourritures. Il serait alors intéressant de voir la grande différence pour les deux pays en les prenant en compte (au minimum du quart?). La France comme beaucoup de pays occidentaux a laissé partir ses industries et donc les pollutions vers d’autres pays et abandonné une partie de sa production alimentaire. Ce qui a augmenté ses importations (dont une part importante de manufactures).
Or, par exemple, si la Chine n’exportaient pas autant vers les pays occidentaux (donc aussi vers la France), ses émissions seraient moindre. C’est elle qui a choisi de quel genre d’énergie utiliser. Pour autant, les pays qui achètent devrait se sentir plus responsables par leurs quantités et genre d’achats et non seulement à essayer de contraindre ce pays. Car peut-être pour vendre sans pertes ou avec un minimum de bénéfice, elle ne peut que choisir le charbon et/ou le gaz.
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AlerterQuand je disais rattrapé, c’était effectivement le cas en CO2e (qui inclus les autres gaz a effet de serre et qui est un indicateur beaucoup plus représentatif que le seul CO2):
https://www.citepa.org/fr/2021_06_a10/
en 2016 France 450 millions de tonnes de CO2e et en 2016 Nigeria 480 millions de tonnes CO2e.
Pour ce qui est des émissions importés, le Nigeria gros exportateur de pétrole (Le montant des exportations du Nigéria en 2022 est de 63,3 Md USD), n’est certes pas au niveau de la France, mais il est un gros importateur de produits Chinois.
Les engagements climatiques des pays ne sont pas « par habitant » mais par rapport aux émissions à un instant t (1990 pour la France)
Un pays qui a une forte augmentation de sa population est forcement plus nocif à long terme pour le climat qu’un pays dont la population est stable.
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AlerterVous : « Les engagements climatiques des pays ne sont pas « par habitant » »
En effet, les engagements ne concernent pas les individus. Mes commentaires précédents sur « par habitantos » était pour démontrer la non pertinence ou non suffisante de la notion de « moyenne » par humain que vous avez écrit sur votre premier commentaire (21/10/23) : « Les émissions de CO2 en 1970 étaient en moyenne de 4,9 tonnes par humain »
Vous : « Un pays qui a une forte augmentation de sa population est forcement plus nocif à long terme pour le climat qu’un pays dont la population est stable. »
Pas forcément pour une augmentation de population sauf si cette population veut vivre comme celle d’uno occidentalo « moyenno ». De plus, le Nigéria prends aussi la même direction que des pays dans cette globalisation de même système : à s’industrialiser, à trop exporter de produits agricoles et ne pas cultiver ces terres d’abord si possible pour sa population etc https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomie_du_Nigeria#Secteurs_%C3%A9conomiques
Si une grande partie de la France continue à vivre avec leur impact d’aujourd’hui, elle ne laissera peu (rien?) pour les autres humains (du présent et futures générations) et les autres êtres vivants (comme les criquets pélerins), dérèglant alors le climat et l’environnement. (1/2)
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AlerterCar même si en 2040, elle baisserait ses émissions de CO2e ; en attendant, cette partie continue de toujours autant (sinon plus) impacter que 230 millions d’habitantos (dont 40% sont en-dessous du seuil de pauvreté). L’impact est différente et est plus étendue, combien :
– partent en vacances ;
– achètent des ordiphones (smartphone) très souvent ;
– achètent des véhicules électriques (leur impact de fabrication ainsi que les routes : sable, gravillons, dérivé de pétrole) ;
– mangent plus de viande à tous les repas ;
– regardent des séries/films sur les plateformes (impact des serveurs et certains tournages de films/séries) ;
– vont voir les JO, les matchs de foot au 4 coins du monde (pour la mondiale 2030 sera sur 3 continents https://www.rtl.fr/sport/football/mondial-2030-3-continents-6-pays-le-centenaire-xxl-de-la-coupe-du-monde-se-profile-7900305333) etc.
Est-ce qu’il n’y a que les émissions de gaz à effet de serres qui impactent notre environnement ainsi que les autres êtres vivants ? Déjà essayer de réduire pour la partie des humains impactant beaucoup (leur volonté ou habitude d’avoir de plus en plus et/ou de toujours de nouveauté etc), pourrait aussi contribuer à réduire ces émissions et contribuer à, peut-être, que des objets durent longtemps ; comme cette ampoule d’éclairage toujours en fonctionnement depuis 1901 : https://www.chosesasavoir.com/une-ampoule-electrique-est-allumee-depuis-presque-120-ans/ (2/2)
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