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28.décembre.202428.12.2024 // Les Crises

Les origines bipartisanes de la nouvelle Guerre froide

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Au début du siècle, il y avait un consensus sur le fait que les États-Unis devaient coopérer avec la Chine, plutôt que de lui faire concurrence. Mais à partir d’Obama, les présidents américains ont adopté l’idée d’arrêter la montée en puissance de la Chine, ouvrant ainsi la porte aux guerres commerciales et à l’intransigeance de Trump.

Source : Jacobin, Michael Brenes, Van Jackson
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le président Barack Obama et le président chinois Xi Jinxing lors d’une réunion précédant la conférence de l’ONU sur le changement climatique COP 21, le 30 novembre 2015, au Bourget, en France. (Jim Watson / AFP via Getty Images)

En septembre 2015, le président Barack Obama s’est vanté d’une « plus grande prospérité et d’une plus grande sécurité – c’est ce que la coopération entre les États-Unis et la Chine peut apporter. » Mais deux ans plus tard, lorsque l’administration Trump a publié sa première stratégie de sécurité nationale, c’est la concurrence entre grandes puissances et la Chine – et non la coopération – qui guidait la politique étrangère des États-Unis. La stratégie du président Joe Biden était différente de celle de Trump, mais elle isolait également la Chine en tant que principale menace pour la sécurité nationale des États-Unis. Avec le retour de Trump à la Maison Blanche, il est certain que la rivalité avec la Chine continuera d’être au cœur de la politique étrangère américaine. Elle restera la principale justification d’un budget de la défense plus important et d’un État de sécurité nationale expansif dans un avenir prévisible.

Le monde du début des années 2000, dans lequel les relations entre les États-Unis et la Chine étaient envisagées avec espoir, semble aujourd’hui difficile à imaginer. Que s’est-il passé ? Comment la Chine est-elle passée en moins de dix ans du statut de partenaire économique à celui de menace existentielle pour les États-Unis ?

La réponse n’est pas réductible à la politique partisane. Si la faction néoconservatrice du Parti républicain considère la Chine comme une menace potentielle depuis l’époque de Mao Zedong, elle n’a eu que peu d’influence pendant les années Obama, période au cours de laquelle la politique actuelle des États-Unis à l’égard de la Chine trouve ses origines. Bien que la présidence Trump ait supervisé un ralentissement décisif des relations sino-américaines, les dirigeants du Pentagone promouvaient l’idée d’une « concurrence entre grandes puissances » en 2015. Pour certains responsables sous Obama, la Chine était le principal défi militaire de l’avenir dès 2010, l’année précédant l’annonce par la secrétaire d’État Hillary Clinton d’un « pivot vers l’Asie. »

Pour certains, les États-Unis et la Chine sont simplement deux empires qui s’affrontent sur la scène mondiale, une version d’un conflit qui dure depuis des millénaires. Mais l’examen de la situation économique générale suggère qu’il se passe quelque chose de plus compliqué. La rivalité sino-américaine a coïncidé avec une crise de l’accumulation du capital. Alors que les dividendes de la mondialisation néolibérale ont diminué et que la croissance mondiale stagne depuis 2008, la Chine et les États-Unis se sont tournés vers le nationalisme économique et la surenchère militaire. Les deux grandes puissances exploitent les avantages que leur confère leur position favorable dans le système mondial pour revendiquer une plus grande part d’un gâteau économique qui se rétrécit.

Mais cette explication impérialiste ne rend pas compte de la manière dont la politique américaine à l’égard de la Chine s’inscrit dans l’histoire plus large de l’élaboration de la politique étrangère des États-Unis. Elle ne tient pas compte de la manière dont les élites nationales chargées de la sécurité ont réagi aux développements internes en Chine et dans le monde en se rabattant sur d’anciens shémas qui ont survécu à la Guerre froide.

En réalité, la stratégie américaine à l’égard de la Chine est motivée par la recherche intempestive de la primauté – une domination militaire et économique mondiale – dans des conditions matérielles qui ne le permettent pas.

La stratégie américaine à l’égard de la Chine est motivée par la poursuite intempestive de la primauté – la domination militaire et économique mondiale – dans des conditions matérielles qui ne le permettent pas. Une grande stratégie américaine fondée sur la primauté présente trois caractéristiques majeures : elle exige un déséquilibre extrême des forces dans le système mondial en faveur des États-Unis ; elle considère les autres grandes puissances comme la principale menace pour l’État ; et elle insiste sur l’utilisation de la force pour contenir ou réduire les défis, même hypothétiques, à la suprématie des États-Unis.

La conduite de Washington à l’égard de la Chine s’inscrit dans ce cadre. Les élites américaines ont diversement décrit les relations entre les États-Unis et la Chine comme une lutte idéologique entre la démocratie et l’autocratie, un choc des civilisations et une lutte hégémonique pour le « leadership » de la planète. Chaque variante de cette histoire impose plusieurs exigences aux États-Unis : ils doivent dissuader la Chine d’envahir Taïwan (ce qui, selon les décideurs politiques, pourrait avoir lieu dès 2027) ; empêcher la Chine de faire des incursions dans le Sud global ; empêcher la Chine d’obtenir le contrôle maritime de la mer de Chine méridionale ; et faire en sorte qu’il soit impossible pour la Chine d’obtenir un avantage technologique sur les États-Unis. Le refus des États-Unis de s’attaquer à un monde en mutation a conduit à la confrontation, à la militarisation et à l’exacerbation de l’ethnonationalisme des deux côtés du Pacifique.

L’ascension improbable de la Chine

L’émergence de la Chine en tant que puissance mondiale semblait une possibilité lointaine avant la fin de la Guerre froide. Jusqu’aux années 1980, la Chine était un pays pauvre et agraire. Les famines forcées pendant le Grand Bond en avant et les années de violents troubles politiques pendant la Révolution culturelle ont laissé le pays dans une situation économique précaire. La croissance du PIB a stagné dans les années 1960 et n’a que peu augmenté jusqu’à la mort de Mao en 1976.

« L’ouverture » de la Chine en 1972 sous la présidence de Richard Nixon a permis à la Chine de développer des liens économiques avec les États-Unis. Nixon a repris les relations avec la République populaire (RPC) pour des raisons géostratégiques, sous l’impulsion de responsables politiques qui considéraient la montée en puissance de la Chine à travers le prisme de la Guerre froide. Des liens économiques étroits avec les États-Unis permettraient d’éloigner la Chine de l’orbite soviétique (intensifiant ainsi la division sino-soviétique qui avait commencé dans les années 1950) et d’abattre le communisme. En ouvrant les marchés chinois aux investissements occidentaux, les Soviétiques devraient redoubler d’efforts en matière d’autarcie.

Cette stratégie dépendait également d’un leadership chinois favorable aux marchés mondiaux. Le successeur de Mao, Deng Xiaoping, a mis en place une série de réformes capitalistes qui ont permis d’accroître les investissements chinois en Europe et aux États-Unis. Les efforts de la Chine pour éviter la « thérapie de choc » l’ont amenée à adopter un modèle de capitalisme planifié par l’État. La normalisation des relations entre les États-Unis et la Chine sous la présidence de Jimmy Carter, associée aux réformes de Deng, a renforcé l’accès de la Chine au commerce avec les États-Unis, l’Europe et le Japon, ce qui a permis à l’État communiste d’atteindre des taux de croissance annuels moyens de 9 % tout au long des années 1980.

Lorsque la Guerre froide a pris fin en 1991, les États-Unis sont devenus une superpuissance incontestée. Les décideurs américains pensaient que la Chine s’efforcerait de libéraliser son économie et sa politique, en s’intégrant confortablement dans l’imperium américain. George H. W. Bush, ambassadeur auprès de la RPC dans les années 1970, pensait que le commerce avec l’Occident donnerait naissance à une Chine plus démocratique. Le président Bill Clinton pensait lui aussi que la montée en puissance de la Chine était un bienfait inexorable pour le monde. Lors de la campagne de 1992, il a tenu des propos très durs à l’égard de la Chine et s’est montré particulièrement critique à l’égard de son bilan en matière de droits humains. Une fois en fonction, cependant, il a suivi la ligne de ses prédécesseurs et s’est efforcé d’établir des relations conciliantes avec la République populaire. Les États-Unis ont renouvelé le statut de nation la plus favorisée pour la Chine et ont cherché à renforcer les liens économiques entre les deux pays, ce qui a magnifiquement réussi : les échanges commerciaux entre les États-Unis et la Chine s’élevaient à 33,1 milliards de dollars lors de l’entrée en fonction de Clinton ; au cours de la dernière année de son mandat, ils avaient plus que triplé, atteignant 116,2 milliards de dollars.

George W. Bush s’est montré plus méfiant à l’égard de la Chine au cours des premiers mois de sa présidence, mais les attentats terroristes du 11 Septembre ont fait dérailler les efforts visant à adopter une approche plus sévère à l’égard de la Chine. Plutôt que de relancer la Guerre froide, Bush a qualifié la RPC et d’autres pays asiatiques de « partenaires importants dans la coalition mondiale contre le terrorisme. » Les États-Unis se sont même rendu complices de la surveillance, de la détention et de la répression du travail des Ouïghours musulmans du Xinjiang, qu’ils ont présenté comme une contribution à la « guerre contre le terrorisme. »

Le militarisme anti-chinois a été incubé dans les cercles de sécurité nationale pendant les années Obama, mais n’a pas gagné de terrain jusqu’à la présidence de Trump.

Néanmoins, tout en critiquant la manipulation du yuan par la Chine et en observant avec circonspection les avancées militaires et technologiques de la Chine, l’équipe de Bush envisageait un monde dans lequel la coopération diplomatique avec la RPC maintiendrait la primauté des États-Unis. Préoccupée par l’Irak, l’Afghanistan et une guerre plus large contre le terrorisme, l’administration Bush ne s’est pas trop préoccupée de la Chine. Lorsque l’administration Bush a quitté la Maison Blanche en 2009, le Conseil national de sécurité a averti que « l’interdépendance inextricable entre la croissance de la Chine et celle de l’économie mondiale exige une politique d’engagement. »

Mais la stratégie de primauté de l’Amérique dépendait du maintien d’un déséquilibre favorable du pouvoir qui évoluait inexorablement avec la montée en puissance de la Chine. Un rééquilibrage de la répartition du pouvoir mondial n’aurait pas eu d’importance si de nombreux décideurs politiques (des prophètes de malheur au Pentagone et dans les groupes de réflexion) n’avaient pas supposé que la Chine ne serait pas satisfaite d’accumuler du pouvoir économique sans une domination militaire proportionnelle. Ainsi, alors que l’État de sécurité nationale restait accaparé par la lutte contre le terrorisme et la contre-insurrection, des intellectuels spécialisés dans la géopolitique, comme Robert Kaplan, prophétisaient dès 2005 que « le conflit militaire entre les États-Unis et la Chine […] définira le XXIe siècle. »

Ces évaluations étaient fondées sur des attentes sans preuves empiriques. Elles supposaient que la croissance économique inciterait la Chine à contester la primauté militaire américaine en Asie de l’Est, où l’Armée populaire de libération (APL) de la Chine dispose d’un avantage géographique considérable sur les forces américaines. La primauté demeurant l’approche américaine, la réponse naturelle à la croissance de la puissance chinoise était de faire plus de la même chose : augmenter les bases avancées dans la région, construire plus de navires, moderniser l’arsenal nucléaire américain et investir dans des missiles à guidage de précision, des drones et des programmes avancés comme le F-22.

Renouveler le New Deal, renouveler la Guerre froide

Pourtant, la plupart des décideurs politiques en Chine et aux États-Unis se considéraient comme faisant partie d’un nouvel ordre capitaliste : les marchés mondiaux et la financiarisation de l’économie mondiale seraient un bienfait net pour les deux pays. Puis vint la crise financière de 2008.

Alors que l’Amérique se concentrait sur la coordination des lignes de swap d’urgence avec les banques centrales, la Chine a autorisé une relance de 586 milliards de dollars, dont une grande partie a été affectée à la construction d’infrastructures, aux marchés immobiliers et au financement du développement dans toute l’Asie de l’Est. Alors que les États-Unis subissaient une récession prolongée, la Chine a consolidé sa position de principal moteur de croissance de l’Asie de l’Est, bien que son économie soit fortement déséquilibrée, minée par la corruption, trop de créances douteuses et une consommation insuffisante par rapport à la production.

La Chine a également commencé à se replier sur elle-même, en prenant des mesures pour protéger son économie à la fois des futures bulles du marché et des tentatives de l’Occident de limiter son développement technologique. Dans ce contexte, le scepticisme à l’égard des motivations plus larges de la Chine a commencé à croître. Le militarisme anti-chinois a incubé dans les cercles de sécurité nationale pendant les années Obama, mais n’a pas pris de l’ampleur jusqu’à la présidence de Trump. Obama avait besoin de la Chine pour maintenir la stabilité de la mondialisation néolibérale, et même si le Pentagone poursuivait sa suprématie militaire en Asie (et dans le monde entier), son approche globale était ancrée dans la détente entre les États-Unis et la Chine datant des années 1970.

Obama a minimisé les mises en garde des faucons anti-chinois au lieu de réagir. En février 2016, la Maison Blanche a vainement demandé au Pentagone de cesser de parler de « concurrence », craignant que que le fait de présenter comme naturel un conflit entre une puissance montante et un hégémon en déclin ne devienne une prophétie autoréalisatrice.

Puis les Américains ont élu Trump en 2016. La présidence Trump a enhardi les faucons anti-Pékin et remplacé l’impératif d’Obama de préserver la coopération sino-américaine par une guerre économique nationaliste contre la Chine. Les groupes de réflexion sur la sécurité nationale tels que l’Institut Hudson, qui a amorcé le virage vers la préparation d’une guerre avec la Chine, ont trouvé dans l’administration Trump un consommateur consentant de ses notes politiques brillantes et de ses jeux de guerre.

Grâce au financement des entreprises de défense et de la Fondation Hewlett, les responsables politiques ont commencé à imaginer un projet de renouveau américain par le biais de la rivalité entre grandes puissances.

Convaincue que les Démocrates peuvent gérer les rivalités entre grandes puissances de manière « intelligente », l’administration Biden a élargi la politique chinoise de Trump au lieu de la rejeter.

La stratégie de sécurité nationale de Trump affirme que la Chine cherche à « façonner un monde contraire aux valeurs et aux intérêts des États-Unis, et que la Chine cherche à supplanter les États-Unis dans la région indo-pacifique. » L’équipe de sécurité nationale du président de l’époque a fait de la « concurrence entre grandes puissances » avec la Chine l’axe principal de la grande stratégie américaine, car elle semblait représenter la menace la plus grave pour la primauté des États-Unis.

Convaincue que les Démocrates peuvent gérer les rivalités entre grandes puissances de manière « intelligente », l’administration Biden a élargi la politique chinoise de Trump au lieu de la rejeter. Biden a maintenu de nombreux droits de douane imposés par Trump tout en en imposant de nouveaux, a renforcé les contrôles des exportations de technologies américaines vers la Chine, a réaffirmé la puissance américaine en mer de Chine méridionale et a réaffirmé la nécessité de la primauté militaire. Mais contrairement à l’administration Trump, des collaborateurs comme Jake Sullivan (le conseiller à la sécurité nationale de Biden) pensaient que la rivalité avec la Chine pouvait soutenir un New Deal du XXIe siècle : un New Deal fondé sur les dépenses d’infrastructure, l’investissement dans les semi-conducteurs et les technologies climatiques pour surpasser la Chine dans ses efforts d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre. L’administration Biden était imprégnée de la nostalgie de la Guerre froide, son personnel croyant sincèrement que la puissance militaire américaine avait assuré la prospérité à l’intérieur et à l’extérieur du pays pendant la Guerre froide et qu’elle pourrait le faire à nouveau.

Les effets de la posture anti-chinoise de Biden ont été à l’opposé des objectifs visés. Chez nous, la menace chinoise n’a pas apporté de cohésion nationale : elle nous divise, car les politiciens gonflent la menace chinoise pour marquer des points politiques. C’est également la principale excuse utilisée par les politiciens pour convertir les projets sociaux de lutte contre le changement climatique et de création d’emplois en un cadeau aux entreprises qui ne parvient pas à discipliner le capital tout en faisant de « l’écoblanchiment » un nationalisme économique.

À l’étranger, l’obsession anti-chinoise de Washington a justifié le soutien des États-Unis à des régimes autoritaires. Washington ignore poliment les lacunes du parti d’extrême droite indien, le Bharatiya Janata Party, tout en vendant des milliards d’armes à ce pays et en fêtant Narendra Modi lors de dîners d’État, alors même qu’il ordonne l’assassinat de ses rivaux politiques à côté de chez lui, au Canada. Plus inquiétant encore, la rivalité est à l’origine d’une course aux armements et d’une posture chauvine sur le sort de Taïwan. La Chine a toujours empêché Taïwan d’être une nation « normale » dans la société internationale, mais pendant la majeure partie du XXIe siècle, la menace d’une guerre à propos de Taïwan était faible. Jusqu’à l’avènement de la concurrence entre grandes puissances. Aujourd’hui, la Chine et les États-Unis sont réellement engagés dans une confrontation militaire qui a été définie en termes de somme nulle.

Il n’est pas nécessaire qu’il en soit ainsi. Le XXIe siècle ne sera pas gouverné par une seule grande puissance. La primauté est irréaliste, inutile et évitable. La coopération entre grandes puissances en matière de financement du développement, d’allègement de la dette souveraine et de transition écologique équitable dans les pays du Sud devrait devenir la base non seulement d’une nouvelle détente sino-américaine, mais aussi d’un nouvel ordre économique mondial.

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Michael Brenes enseigne l’histoire à l’université de Yale. Son nouveau livre, The Rivalry Peril : How Great-Power Competition Threatens Peace and Weakens Democracy (co-écrit avec Van Jackson), sera publié en janvier.

Van Jackson rédige la lettre d’information Un-Diplomatic. Son nouveau livre, The Rivalry Peril : How Great-Power Competition Threatens Peace and Weakens Democracy (co-écrit avec Michael Brenes) sera publié en janvier.

Source : Jacobin, Michael Brenes, Van Jackson, 25-11-2024

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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