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1.avril.20201.4.2020 // Les Crises

Les ravages du Covid-19 dans les Ehpad: colère et dénuement

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Source : François Bonnet, Caroline Coq-Chodorge et Mathilde Goanec, pour Mediapart, le 25/03/2020.

Plusieurs dizaines de décès sont déjà à déplorer dans les maisons de retraite, lieu de contamination privilégié pour le Covid-19 faute de protections adéquates. Les services de réanimation en tension ne vont pas pouvoir accepter tout le monde et les médecins craignent de devoir gérer des fins de vie difficiles.

La grand-mère de Ciruela, 94 ans, réside dans un Ehpad du XVIIIe arrondissement de Paris. Elle souffre de bronchite chronique et de troubles cognitifs. Mardi 24 mars au matin, elle s’est mise à tousser et sa fièvre est montée. « D’après la médecin de l’établissement, le Samu ne se déplacera pour aucun résident, rapporte Ciruela, inquiète comme de nombreux proches de personnes qui vivent en maison de retraite, à l’heure du Covid-19. Ils sont tous confinés dans leur chambre et il n’y aura pas de tests pour tout le monde. Ce qui est difficile, c’est d’imaginer que ma grand-mère puisse souffrir, ou même mourir seule. »

Les maisons de retraite se barricadent, mais les défenses sont fragiles. Elles accueillent des personnes âgées qui sont, on le sait, particulièrement vulnérables au virus. Mais la montée en flèche des cas de contamination pose désormais un autre problème. Face à la saturation des services de réanimation, dans les régions en plein pic épidémique comme dans l’est de la France, et en prévision de la flambée des hospitalisations partout dans l’Hexagone, tous les patients les plus âgés ne seront pas pris en charge.

Le 24 mars au soir, 1 100 personnes sont décédées du Covid en France, 85 % ont plus de 70 ans. Le directeur général de la santé Jérôme Salomon a reconnu, pour la première fois, que ce bilan ne « représente qu’une faible part de la mortalité » en France. Car ne sont en réalité décomptés que les patients admis dans les hôpitaux. De nombreuses personnes âgées meurent du Covid en Ehpad, ou à leur domicile, sans être testées, donc comptabilisées. Dans les Ehpad, pas plus de trois tests positifs sont pratiqués : les autorités considèrent alors que le virus circule dans l’établissement, que tous les syndromes grippaux sont des Covid

Les bilans s’alourdissent donc, comme à l’Ehpad de Cornimont, dans les Vosges. L’agence régionale de santé du Grand Est a reconnu vingt décès « en lien possible avec le Covid-19 », lundi 23 mars, parmi les 163 personnes vivant dans l’établissement. Seize morts également dans l’Ehpad du Chêne à Saint-Dizier en Haute-Marne, sept à Sillingy, en Haute-Savoie, deux à Mauguio, dans l’Hérault. Ou encore à Paris, dans la maison de retraite et de gériatrie de la fondation Rothschild, à Paris, dont la direction déplorait mardi, dans un courrier aux familles que Mediapart a pu consulter, 16 décès et 81 personnes positives au virus.

Ce n’est pas inhabituel de mourir dans un Ehpad : « Chaque année, un tiers des résidents y décède, les équipes savent faire, explique Thierry Vimard, médecin et directeur d’une unité mobile de soins palliatifs à Bordeaux. Mais avec cette épidémie, un tiers des résidents pourraient décéder en quelques semaines seulement. Et nous savons que les personnes âgées admises en soins intensifs ou en réanimation seront rares. »

Les prises en charge en réanimation sont très lourdes. Les patients Covid présentent des syndromes de détresse respiratoire aiguë : ils sont sédatés, intubés et placés sous respirateur artificiel pendant deux à trois semaines. L’organisme n’en sort pas indemne. Une étude de 2013 du réanimateur de l’hôpital Saint-Antoine, Bertrand Guidet, met en évidence « l’impact majeur sur le pronostic » de survie en réanimation « de l’autonomie avant l’admission » d’une personne âgée. Admettre une personne âgée très dépendante, souvent atteinte de plusieurs maladies, est donc toujours l’objet d’une discussion médicale, qui doit impliquer le patient ou sa famille.


Un service de réanimation en PACA, qui se prépare au Covid-19. © Frederic DIDES / Hans Lucas via AFP

Officiellement, pour les personnes âgées, « les règles d’admission en réanimation n’ont pas changé », assure Antoine Vieillard-Baron, professeur de médecine intensive et de réanimation, à l’hôpital Ambroise-Paré, à Paris. « Nous continuons d’évaluer l’état de santé du patient, quel que soit son âge, indépendamment du Covid-19, pour établir si une réanimation peut lui rendre service, ou au contraire, le faire souffrir pour un résultat futile. Les règles sont inchangées. Nous n’avons pas dégradé notre approche. »

Au Samu des Yvelines, l’urgentiste Wilfrid Sammut est chargé d’évaluer les urgences, et de les répartir entre les services. Et il est bien moins formel : « On avait déjà du mal à faire admettre les patients âgés, très dépendants, parce qu’ils bloquent les lits de l’hôpital. Mais on les évaluait aux urgences, on leur donnait une chance d’accéder à des soins intensifs. Aujourd’hui, à partir de 85-90 ans, et même plus jeune s’ils sont très dépendants ou malades, on ne les prend plus. Je trouve cela terrifiant. Je ne suis pas Dieu, ce n’est pas à moi de décider qui doit vivre et qui doit mourir. »

À l’intérieur de l’hôpital, dans les services de gériatrie, les patients sont aussi lourdement touchés. Christophe Trivalle, gériatre, chef de service à l’hôpital Paul-Brousse, à Villejuif, compte « 34 cas de Covid sur 400 lits de gériatrie. Trois sont décédés. Ils sont regroupés dans des unités Covid. Et dans une unité Alzheimer, il y a 12 malades sur 34, qui n’en font qu’à leur tête, vont et viennent, crachent. On s’est posé la question de leur contention, pour éviter qu’ils ne propagent le virus. C’est une décision éthique compliquée, elle dépend du patient. »

Ces patients ne sont pas encore dans un état grave. « On ne verra les formes sévères que dans dix jours, poursuit le gériatre. Alors il faudra se poser la question de leur admission en réanimation. Les patients les plus dépendants sont toujours refusés, comme les patients Alzheimer. Pour eux, il faudra mettre en place des soins de confort : de la morphine pour la douleur, du midazolam », un anesthésique puissant réservé au milieu hospitalier.

À Bordeaux, il n’y a encore que quelques cas de Covid, dans quelques Ehpad, ou à domicile. Mais Thierry Vimard prépare activement son unité de soins palliatifs. Les soignants doivent expliquer au patient les traitements possibles, et les préparer. Ils doivent être administrés dès qu’apparaît la détresse respiratoire, pour éviter au patient « une sensation d’étouffement ». « Ce sont des morphiniques, contre la douleur, et des benzodiazépines, contre l’anxiété », indique le médecin qui s’est attelé à des courriers aux pharmacies d’officine pour leur demander de stocker ces médicaments.

« Dans ce couloir, c’est pour les accompagner jusqu’au bout, faire du palliatif »

La précaution est utile, vue d’Alsace, ou « tout est en tension, à flux tendu, des médicaments au matériel, l’oxygène par exemple, tant la demande est forte », raconte Marie Klem, l’infirmière de coordination du réseau alsacien de soins palliatifs d’Alsace. Les départements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin sont les plus touchés en France, et son réseau est confronté à « un afflux de patients Covid en fin de vie ».

Elle fait le lien entre l’hôpital, les Ehpad et le domicile : « Nous essayons de répondre de la même manière, avec la même éthique, après une discussion collégiale, avec le patient et sa famille. On n’applique pas des protocoles tout faits, on s’adapte à chaque situation individuelle », assure-t-elle. Elle lâche le mot, comme pour conjurer une angoisse : « On ne fait pas d’euthanasie, on soulage la douleur, l’anxiété. »

Partout, la perspective de saturation et de priorisation affole. Dans le Vaucluse, par exemple, d’après un courriel que Mediapart a pu se procurer, le Conseil de l’Ordre des médecins faisait le 20 mars ce constat : « Malheureusement, au vu des dernières recommandations, les patients des maisons de retraite et Ehpad, présentant des comorbidités et en détresse respiratoire ne seront bientôt plus admissibles à l’hôpital. Il devra être envisagé pour eux des soins de confort. » Des « choix éthiques » douloureux à venir, concède le Conseil de l’Ordre, mais « inévitables ».

Isabelle Gueroult, vice-présidente du Conseil de l’Ordre du Vaucluse, jointe par Mediapart, tempère ce message alarmiste. « Nous avons, dans notre malheur, la chance d’avoir quinze jours de retard sur le Nord de la France quant à la propagation du virus, ce qui nous permet d’organiser au mieux les soins, pour éviter d’en arriver à ces choix terribles, que l’on a vus aussi à l’œuvre en Italie, où les seniors passent après les autres. »

Elle liste les mesures déjà prises pour organiser au mieux le réseau local : mise sur pied d’une équipe de médecins volontaires réservistes pour pallier les absences dans les Ehpad, état des lieux des établissements les plus en difficultés, maintien des consultations, même en télémédecine, approvisionnement en masques, et enfin confinement strict des résidents. « L’idée, c’est d’éviter au maximum la saturation du 15, pour que tout le monde puisse être pris en charge. »

Mais c’est bien cette angoisse qui tenaille, jour et nuit, Stéphanie Lévêque, médecin coordonnateur dans trois Ehpad de Haute-Garonne. Le service de gériatrie de Toulouse dont elle dépend est à l’écoute mais l’a prévenue : seuls les deux premiers cas de Covid-19 dans ces Ehpad seront hospitalisés. « Je vais donc regarder des patients mourir et c’est insupportable. On ne pourra pas sauver tous ceux qui sont atteints et on ne pourra pas non plus correctement les soulager. »

La gériatre se garde pourtant de tout catastrophisme. « Tout le monde ne va pas mourir, cela ne sert à rien d’affoler les familles. Certains résidents vont guérir. Mais ils ne seront plus hospitalisés et nous, médecins, ne sommes pas armés pour faire face. On ne peut pas nous dire de garder les malades âgés en Ehpad sans nous donner les moyens de leur permettre de s’éteindre dignement. »

Stéphanie Lévêque, qui a exercé longtemps en soins palliatifs à l’hôpital, regrette de ne pas avoir, dans cette période de crise aiguë, accès aux médicaments pour accompagner la fin de vie le plus en douceur possible, et notamment le midazolam. Cette injection est utilisée dans le cadre de la loi Leonetti-Claeys et permet une sédation profonde pour deux indications particulières, les hémorragies dites « cataclysmiques » et la détresse respiratoire aiguë. « On va arriver vers ces symptômes, prévient la médecin, et donc vers des personnes en train de s’étouffer sans moyen pour les soulager. Nous allons utiliser d’autres molécules mais qui seront moins rapides et moins efficaces. Or, avec le Covid, cela peut aller très vite. »

Le midazolam a fait les gros titres fin 2019, suite à la mise en examen d’un médecin généraliste qui administrait, en se procurant le médicament auprès de sa compagne exerçant à l’hôpital, ce sédatif à ses patients en fin de vie. Depuis, la Haute Autorité de santé a actualisé sa recommandation pour cadrer son administration en ville et à domicile (à lire ici et ici), recommandation que le ministère de la santé a d’ailleurs approuvée sans réserve. Celui-ci a également promis la mise en œuvre de cette recommandation dès le mois de mai 2020. Le calendrier s’est cependant accéléré. Interrogé, le ministère de la santé ne nous a pas répondu sur la diffusion et l’organisation éventuellement anticipée de cette recommandation sur le terrain, pour cause de coronavirus.

À Bordeaux, Bernard Devalois, responsable du service de soins palliatifs au sein de l’hôpital Bagatelle, regrette le manque d’information sur ce sujet qui risque de plonger malades, familles, et professionnels dans un désarroi immense. « En dehors de la crise que nous traversons, je dote déjà les Ehpad de mon secteur de ce médicament. Mais il y a une procédure : il faut s’adresser aux pharmacies hospitalières qui peuvent délivrer ce produit sur ordonnance. Malheureusement, la plupart des médecins en Ehpad ne le savent pas. »

Ce médecin partage donc les craintes de sa consoeur. « Aujourd’hui, dans notre région, ce n’est pas le cas, mais dès qu’il va falloir statuer, oui, on va trier les gens. Entre celui qui peut aller en réanimation et celui qui n’ira pas. Et plus il va y avoir un afflux massif, plus ce chiffre va être élevé, surtout que de moins en moins de soignants seront présents, car ils seront peut-être eux-mêmes malades. Il faut donc se préoccuper de celui qui risque de mourir mais aussi de celui qui va mourir du Covid. »

Le 11 mars, via une tribune dans La Croix, ce spécialiste de la fin de vie mettait déjà en garde : « L’éthique du prendre soin impose d’accompagner au mieux même jusqu’au décès inéluctable. Mais une vision utilitariste conduirait inexorablement à se poser la question : pourquoi “gaspiller” du temps de soignants et les exposer à la contamination, pour une “cause perdue”. »

Dix jours plus tard, il insiste pour que le ministère communique sur cette question et offre aux médecins en Ehpad la possibilité d’avoir à dispositions plusieurs « kits pour la fin de vie », « quitte à ne pas s’en servir ». « En 2006, déjà, dans un ouvrage sur les pandémies, nous proposions de faire des stocks de midazolam et de morphine, conclut avec amertume Bernard Devalois. Mais nous prêchons un peu dans le désert depuis quinze ans. Or mourir dignement n’est pas moins important que de savoir combien de places en réanimation nous disposons. »

Carine (prénom d’emprunt), infirmière, s’est portée volontaire pour intervenir dans la petite unité montée à la hâte afin d’accueillir les patients Covid de son Ehpad des Hauts-de-Seine. Dix lits, du travail en douze heures pour ne pas multiplier les soignants et les allers-retours, surblouse et masques pour éviter la contamination. Là encore, Carine témoigne des consignes, transmises à l’issue d’une discussion collégiale récente menée entre sa direction et le réseau médical du secteur : pas de transferts possibles des résidents Covid vers les services hospitaliers. Enfin, aucune visite des familles, même si le décès approche.

« Dans mon établissement, les résidents ont souvent plus de 90 ans, précise l’infirmière. Donc, ceux que nous allons accueillir dans ce couloir, c’est pour les accompagner jusqu’au bout, jusqu’à la fin. » Son établissement dispose actuellement de matériel pour trois semaines et pas plus de dix patients à la fois : des antibiotiques, des outils d’aspiration, des masques à haute concentration d’oxygène, afin d’aider les patients à respirer, faute d’intubation. « Nous avons aussi de quoi les endormir profondément, on en discute entre collègues, je pense qu’on va en arriver là. Quand il y a une détresse respiratoire sévère, c’est une grande souffrance, qu’on ne peut laisser se prolonger. »

Carine a une expérience du soin palliatif, et compte sur ses anciens réflexes. « La mort va être derrière chaque porte, nous nous y préparons. Et on sait qu’on va devoir garder dans cette unité les corps jusqu’à ce qu’ils sortent, en, raison des risques. La situation s’accélère, d’autres Ehpad autour de nous sont déjà dans ce cas-là. » Son établissement, public, accueille 400 résidents.

Plus à l’ouest, au Havre, réparti sur six sites, le plus gros Ehpad public de France, soit 664 lits. Une des structures a enchaîné six décès ces derniers jours, un chiffre anormalement haut. « On pense que c’est du Covid-19 mais nous n’avons le droit à aucun test, se désole Tatiana Dubuc, aide-soignante et secrétaire générale du syndicat CGT des Ehpad publics du Havre. Les soignants, idem : on les renvoie sans les tester à la maison avec toux et fièvre. »

La procédure pour gérer les résidents atteints semble plus floue, malgré les nombreuses alertes du personnel (lire ici notre dernier papier à ce sujet). « Pour ces décès récents, les patients maintenus en Ehpad sont placés en soin de confort, sans intubation, avec des injections de morphine, explique Tatiana Dubuc. Je ne suis pas sûre que l’on en aura assez… Tout comme nous n’avons pas assez de thermomètres, de masques, de gel hydroalcoolique. » Lundi, la syndicaliste a même lancé un appel aux dons sur Facebook pour parer au plus pressé.

« Il faut penser à l’après, au suivi des familles dans cette situation de crise »

Le sous-investissement chronique dans les Ehpad prend un tour dramatique en temps de crise, selon la syndicaliste. « Nous n’avons pas d’infirmières de nuit, et c’est toujours le cas. S’il y a des détresses respiratoires, ce sont les aides-soignantes qui vont gérer, comme d’habitude. Les équipes sont dans un état psychologique grave. Elles savent qu’en plus elles rentrent chez elles avec le virus, alors c’est panique à bord… »

Au Havre comme ailleurs, le confinement s’est durci, et les résidents ne sortent plus dans leur chambre. Mais la consigne paraît irréelle dans les services protégés, où vivent les personnes atteintes de troubles cognitifs comme la maladie d’Alzheimer, qui déambulent, tentent de s’échapper, sont désorientées. « Il faudrait les attacher sur leur lit, soupire Tatiana Dubuc. Mais les soignants refuseront de faire ça. »

La CGT a demandé la mise en place d’une cellule de suivi psychologique pour le personnel. « Nous sommes depuis longtemps soumis aux risques psychosociaux. Là, ça va flamber. On ne comprend pas l’absence de réaction ou d’anticipation du gouvernement sur les Ehpad », souligne la soignante.

Dans le sud du département de l’Aude, en région Occitanie, plusieurs Ehpad publics sont rattachés au centre hospitalier de Limoux. Et depuis des semaines, les équipes se préparent également sans moyens à la possible catastrophe. Lundi 23 mars, un responsable d’un de ces Ehpad (qui demande l’anonymat pour pouvoir parler) ne cachait pas sa colère. « Nous avons eu 11 morts en six jours. C’est le même nombre que pour toute l’année 2019 dans notre établissement. » Sur ces onze décès, quatre sont dus à des causes autres que le coronavirus. Les sept autres lui sont attribués. « L’un d’eux l’est avec certitude puisque nous avons pu le tester ; les six autres sont également dus au virus selon les signes cliniques observés par les médecins ».

La contamination initiale a pu être identifiée. Comme dans bien d’autres situations, elle a été le fait d’un médecin contaminé appelé dans l’établissement. « Il n’a pu être testé que plus tard, entre-temps il avait rencontré plus de deux cents personnes », dit ce responsable. Outre ce médecin, au moins quatre autres personnels soignants sont porteurs du Coronavirus.

Médecins et administrateurs se battaient depuis des semaines pour recevoir des masques en nombre suffisant. Ils découvrent depuis deux semaines la quasi-impossibilité de faire des tests, d’abord pour les personnels soignants, ensuite pour les personnes âgées susceptibles d’avoir été contaminées. Au total, sur 450 membres du personnel soignant, dix seulement ont pu être testés (dont le médecin à l’origine de la contamination d’un Ehpad).

« On nous dit ”Testez, testez !”. Et il faudrait évidemment tester tout le monde, les gens qui travaillent dans ces structures et les personnes accueillies. J’ai en tout, ce jour, 5 kits-tests pour 320 lits, et c’est un autre établissement qui me les a donnés », s’indigne un autre responsable d’Ehpad. Outre le manque de tests, les intervenants soulignent les difficultés des laboratoires à analyser les prélèvements, faute du réactif nécessaire ou parce qu’ils n’ont pas les agréments.

Manque de masques, manque ou absence de tests… Sans ces deux leviers, la gestion des Ehpad devient comme impossible. « Nous tentons de segmenter les établissements mais sans tests en nombre suffisant, nous ne savons pas réellement ce qui se passe », dit un responsable. « Segmenter », c’est-à-dire organiser une zone protégée du virus et créer dans des parties isolées des bâtiments des « zones Covid ». Le tout ne peut se faire qu’au doigt mouillé à défaut d’un état des lieux épidémiologique sérieux.

Les équipes de ces Ehpad, et pas seulement les soignants, se retrouvent à gérer des décès complexes, souvent douloureux, sans pouvoir même transférer leurs malades vers l’hôpital de Carcassonne et ses lits de réanimation. Chacun évoque de fait la barrière d’âge. Au-dessus de 80 ans, parfois de 75 ans, les services de réanimation déjà sous tension ou débordés n’acceptent pas ces malades. « On m’a refusé l’admission d’une femme de 77 ans », souligne un administrateur qui veut insister « sur la gravité de la situation par rapport aux grandes déclarations générales et les silences répétés de l’Agence régionale de santé (ARS) ».

« Moralement, c’est très très dur. Depuis février, nous nous inquiétons, nous demandons des consignes, du matériel. L’État est aux abonnés absents », dit un autre responsable d’Ehpad.

À Paris, le fils d’un résident d’une maison de retraite touchée par de nombreux décès, inquiet devant la courbe ascendante des infections, fait ce diagnostic : « Jusqu’au 8 mars environ, ni le personnel ni les visiteurs n’avaient de masques. Le personnel est d’ailleurs très changeant, dominent les intérimaires et les contrats courts ». L’interdiction stricte de visites n’a été prise que le 10 mars. Les proches peinent depuis à avoir des nouvelles de leurs proches, et s’inquiètent.

En Alsace, l’infirmière dans le service de soins palliatifs Marie Klem reconnaît que le contexte épidémique est « dramatique, car il n’est pas compatible avec un accompagnement normal de la personne en fin de vie. Les familles ne peuvent pas dire au revoir à leur proche. Au moment de l’agonie, une seule personne a une autorisation de visite. Même à domicile, les malades sont confinés. Les corps sont évacués très rapidement, enfermés dans une double housse, qui ne sera plus ouverte. Il faut penser à l’après, au suivi des familles dans cette situation de crise. Elles vont avoir besoin d’un soutien psychologique. »

Quelle prise en charge également pour les dizaines de milliers de personnes âgées qui vivent encore chez elles, et qui reçoivent une aide à domicile. « La règle est claire, soit le médecin qui la suit considère qu’il n’y a pas de nécessité d’hospitaliser, et donc on les maintient à la maison, rappelle Pascal Champvert, de l’AD-PA, association de directeurs d’Ehpad ou de structures d’aides à domicile. Soit on hospitalise. Il y a des régions comme le Haut-Rhin où c‘est très dur, le système est totalement sous tension. »

La réalité sanitaire ne l’empêche pas de mettre en garde : « Quand j’entends des médecins qui déplorent de devoir choisir en réanimation entre deux personnes de trente ans, cela sous-entend que celle de 80 ans est sacrifiée, qu’elle soit à domicile ou en établissement. C’est inacceptable. Que la question se pose de savoir comment le patient se relèvera du traitement, c’est évident, surtout en médecine d’urgence. Mais chaque cas doit être examiné individuellement et pas en raison d’un âge ou de l’appartenance à un groupe, sinon c’est de la pure discrimination. »

Son association a demandé officiellement lors d’un échange hier au ministère de la santé un avis rapide du Conseil consultatif national d’éthique sur la fin de vie. « L’éthique, c’est aussi ce qui fonde une démocratie. Jusqu’où accepte-t-on des piétinements de ce principe, même en temps de crise ? »

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Commentaire recommandé

zozefine // 01.04.2020 à 08h56

santerre, je te dis une chose : les gens à penser ainsi sont rares, cf l’autre article, sur le gouverneur du texas. moi j’ai une proposition à faire : mourir d’insuffisance respiratoire, c’est vraiment vraiment pas du tout une partie de plaisir, c’est pas juste s’endormir dans son sommeil et arrêter de respirer, hein, c’est ATROCE ! donc, ça veut dire qu’on laisse ou laissera des milliers de vieux, ces vieux qui nous ont élevés, qui ont travaillé la plupart du temps comme des bêtes, qui ont défendu leurs idées et leur monde, mourir dans d’atroces souffrances, et on le fera consciemment, la main sur le coeur, en disant on peut pas faire autrement, mais votre sacrifice est noble, les jeunes vous remercient ??????????????
alors j’ai une EXCELLENTE proposition : ok, on fait rien pour les vieux, mais on les euthanasie toutes et tous dans leur EHPAD, comme ça, la main sur le coeur, on dit « on n’avait pas le choix, mais au moins ils n’ont pas souffert » – comme on fait pour les vieux chevaux : on les achève…
et puis, comme ça risque de pas suffire, on pourra piocher aussi parmi les handicapés, les fous, tout ça ça coûte cher, et si vraiment il le faut, on trouvera bien quelques autres classes de population à sacrifier pour le bien des autres ? des autres quoi d’ailleurs ?

74 réactions et commentaires

  • Bernardo // 01.04.2020 à 08h34

    Je suis un vieux bonhomme. Je sais qu’il ne me reste plus que quelques années à vivre, même si je ne suis pas malade. Et je refuserai de prendre la place d’un plus jeune dans un centre de réanimation.

      +9

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    • Renard // 01.04.2020 à 09h40

      @Bernardo,
      Ce choix vous honore.
      Mais honte à ceux qui vous l’ont imposé et qui continueront, vous parti, à exploiter celui qui, grâce à vous, aura survécu.

        +30

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      • Anne // 04.04.2020 à 17h18

        Helas
        Ca ne date pas d aujourd hui
        Quand je travaillais en maison de retraite ai arrete en 2005
        C etait deja la cas
        Le Samu demandait l age avant de se deplacer
        Nos residents pour lequels les interventions chirurgicales se passaient bien mourraient car personne ne pouvait les faire manger
        Les plateaux repas sont ramenes intacts
        Une vieille personne sans famille aidante et tres presente chaque jour si possible
        Cette vieille personne en cas de probleme si elle est isolee est condamnee

          +1

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    • ilicitano // 01.04.2020 à 10h06

      Bonjour OB
      Bonjour à tous

      J’ai fait le calcul suivant de taux de létalité au 31/03 par département
      (cas hospitalisés dont réanimation+ retour à domicile +décès)/décès
      Ces calculs sont issus de données du site GEODES du Ministères de la Santé depuis le 01/03
      https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-et-infections-respiratoires/infection-a-coronavirus/articles/infection-au-nouveau-coronavirus-sars-cov-2-covid-19-france-et-monde.

      Merci de vérifier ces calculs

      Bouches du Rhone : 3,4%
      Rhône : 8,6%
      Seine Saint Denis : 11,2%
      Paris : 10,3%
      Vosges : 20,1%
      Haut Rhin : 19,5%
      Bas Rhin : 12,3%
      Moselle : 13,8%
      Les hôpitaux des Bouches du Rhône utilisent elles le traitement Raoult

        +10

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      • Charles Michael // 01.04.2020 à 10h24

        Je pense surtout qu’avec 800 personnes testées par jour le UHT de Marseille à lui tout seul exécute 20 % du total des tests préventifs réalisés dans toute la France
        et c’est justement le nombre de tests qui a permis à la Corée, Singapour, Taïwan de limiter la contagion. La Chine y rajoutant le confinement massif.

          +5

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        • ilicitano // 01.04.2020 à 11h01

          Concernant les tests préventifs , bien évidemment que Marseille a été précurseur.
          Par contre ce taux de létalité correspond à des patients qui ont été hospitalisés.
          Dans le 13 ils sont passés en majorité dans les hôpitaux de Marseille.
          Ces hôpitaux ont-ils pratiqués le traitement Raoult dès leur hospitalisation sans attendre leur entrée en réanimation où il est déjà trop tard. ?
          Cela expliquerait-il le faible nombre de décès ?

            +4

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        • Goubliboulga // 01.04.2020 à 13h07

          Les tests préventifs sont essentiels, mais ne permettent de limiter la contagion que s’ils s’accompagnent d’une mise en isolement des personnes positives. Sans cette dernière, il est certain que beaucoup des personnes concernées se montrent plus vigilantes pour éviter de contaminer leurs proches, mais ces changements de comportement individuels ont un effet plus limité.

            +2

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      • Goubliboulga // 01.04.2020 à 10h40

        Ces statistiques montrent bien l’effet dramatique de la saturation du système de santé dans les départements les plus atteints à l’est et en région parisienne.

          +3

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        • ilicitano // 01.04.2020 à 11h26

          Ces statistiques montrent bien en effet la saturation du système de santé mais surtout la saturation des capacités de réanimation.
          Un traitement efficace dès l’entrée à l’hôpital avec un retour à domicile évite de surcharger la réanimation.Cela semble être le cas du 13 où les retours à domicile sont importants et la réanimation n’est pas surchargée.
          D’où ma question , ont -ils utilisé le traitement Raoult ?

            +9

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        • ilicitano // 01.04.2020 à 14h56

          Voici ma réponse à Rots dont le commentaire a été supprimé

          Bonjour Rots
          Votre référence au Lot et Garonne n’a aucune valeur statistique : échantillon trop faible
          Fermeture des lieux publics :15/03 : 91 décès
          Confinement : 17/03: 148 décès

          Aujourd’hui :
          Les chiffres du Ministère de la Santé montre aujourd’hui la létalité suivante:
          Bouches du Rhône : 3,4% avec 1394 cas hospitalisés et décédés
          Rhône : 8,6% avec 1531 cas hospitalisés et décédés
          Seine Saint Denis : 11,2% avec 1435 cas hospitalisés et décédés
          Bas Rhin : 12,3% avec 1468 cas hospitalisés ou décédés
          Moselle : 13,8% avec 1399 cas hospitalisés et décédés
          Aujourd’hui en France:
          22672 hospitalisations ( dont 5496 en Réa) +9443 retour à domicile +3523 décès
          soit un taux de létalité de 9,9% après passage à l’hôpital.
          Je le redis à OB et à son équipe: faites des statistiques sur la base des infos des hôpitaux publics que l’on trouve au ministère de la santé annoncés tous les soirs par J Salomon et
          posez-vous la question du traitement dans les hôpitaux du 13.

            +4

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      • Narm // 01.04.2020 à 13h45

        l’épidémie a été développée dans le grand est, paris et le Rhone, marseille n’a pas été trop atteint AVANT le confinement.
        si vous comparez marseille à l’italie, vous aurez encore un meilleur score pour marseille.

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        • TZYACK // 02.04.2020 à 16h10

          Le taux de létalité des hospitalisés ne dépend pratiquement que des protocoles de traitement mis en œuvre à leur admission et de la gravité de leur état de santé.

            +0

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      • wilouby // 01.04.2020 à 16h17

        Peut-être faut-il aussi tenir compte de la densité d’habitant par région et des personnes décédés hors circuit de recensement notamment chez eux et en Ehpad?

          +1

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      • Bertrand // 01.04.2020 à 19h12

        Bonjour ilicitano,

        Cela me semble difficile de comparer en utilisant le taux de létalité, qui repose sur les tests dont on sait qu’ils sont utilisées selon des parts très variables d’une région à l’autre. Aussi je préfère baser mes calculs uniquement en prenant les chiffres de décès, à priori plus sûrs (et encore, vu qu’on n’a toujours pas les chiffres dans les Ehpad). J’ai pris comme indicateur le nombre de décès des +65 ans par million d’habitant de +65 ans (ces derniers représentant 93% des victimes).

        En traitant les données pour tenir compte du démarrage différent de l’épidémie dans chaque pays (avec un seuil de 30 morts par million), on voit les courbes se superposer selon deux tendances. L’Espagne et la Belgique ont une progression nettement plus grande (si quelqu’un peut me l’expliquer, je suis preneur).
        https://drive.google.com/open?id=1KAUYzpWuQ-0BnM0h36c7y4IM9kpdDI4J
        (scroller pour voir les courbes)

        Si mon modèle est juste, on devrait malheureusement atteindre :
        – 15 000 morts en Espagne le 9 avril
        – 20 000 morts en Italie le 10 avril
        – 10 000 morts en France et 40 000 morts aux US le 12 avril
        (soit plus de 100 000 morts en 15 jours)

        A votre disposition pour échanger sur ce sujet

          +1

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    • Otâneries // 01.04.2020 à 10h54

      Je suis un jeune homme. Je me fiche du nombre d’années devant moi, même si je suis en bonne santé. Et je refuserai de laisser nos anciens mourir par lâcheté d’affronter moi même la mort.

      Pour moi, vivre en voyant mes aïeux mourir par ma faute est pire que la mort. Cet esprit ambiant à l’héroïsme pianoforte me dégoûte et a des relents de justification infecte.
      Les personnes âgées ne sont pas un objet facultatif dont on se déleste en cas de difficultés.

      Mais peut-être est-ce l’état d’esprit de certains (j’ai bien dit « certains », pas tous) qui mettent leurs aînés dans ces lieux sordides par paresse et hédonisme…

        +24

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      • Gaby // 02.04.2020 à 08h39

        Je suis une jeune femme et j’ai un enfant de 16 mois qui a tant besoin de moi donc pour lui, pour mon mari, pour mes parents, pour ma grand mère dont je m’occupe, j’aimerais ne pas mourir mais n’y voyez pas de lâcheté s’il vous plaît. Je ne comprends pas votre message. La mort d’une jeune personne est absolument terrible pour les proches, pensons aussi à eux.
        De plus mon grand père est en Ephad car il est dépendant (maladie neurodegenerative) et que ma grand mère de 80 ans n’est plus en mesure de lui administrer tous les soins quotidiens ainsi que de le surveiller h24. Moi non plus, à vrai dire avec un mari qui bosse à l’usine, un boulot et un bébé je n’ai jamais une minute pour moi, alors votre accusation d’hédonisme d’un côté et votre héroïsme déclaratif de l’autre me semble bien facile mais très peu en phase avec la réalité.

          +2

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        • Otâneries // 02.04.2020 à 18h40

          Je suis sincèrement désolé si mon message vous a choqué, votre situation est très difficile, je vous souhaite le meilleur et ne vous accuse nullement de lâcheté ni d’hédonisme (d’où le « certains » clairement indiqué dans mon commentaire).
          Chaque mort est terrible, je faisais surtout référence (mais je n’étais pas très clair) à des exemples comme le politique texan se préparant à mourir pour l’économie…
          Je n’essayais pas d’être héroïque ou quoique ce soit de similaire, j’exprimais simplement mon déchirement tout à fait irrationnel et sentimental devant la mort de tant de gens âgés avec l’impression que cela aurait pu être évité.

          Je m’excuse de mon commentaire (qui n’est en phase qu’avec ma réalité toute subjective et limitée), vous avez raison sur toute la ligne et je retire tout ce que j’ai dit.
          J’espère de tout mon coeur que tout ira bien pour vous et vous demande encore pardon.

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          • joebardoc // 02.04.2020 à 18h54

            Bravo, c’est très noble de ta part de présenter des excuses de cette façon. Merci de cette façon de pouvoir échanger entre gens civilisés. Ça donne de l’espoir.

              +1

            Alerter
  • zozefine // 01.04.2020 à 08h56

    santerre, je te dis une chose : les gens à penser ainsi sont rares, cf l’autre article, sur le gouverneur du texas. moi j’ai une proposition à faire : mourir d’insuffisance respiratoire, c’est vraiment vraiment pas du tout une partie de plaisir, c’est pas juste s’endormir dans son sommeil et arrêter de respirer, hein, c’est ATROCE ! donc, ça veut dire qu’on laisse ou laissera des milliers de vieux, ces vieux qui nous ont élevés, qui ont travaillé la plupart du temps comme des bêtes, qui ont défendu leurs idées et leur monde, mourir dans d’atroces souffrances, et on le fera consciemment, la main sur le coeur, en disant on peut pas faire autrement, mais votre sacrifice est noble, les jeunes vous remercient ??????????????
    alors j’ai une EXCELLENTE proposition : ok, on fait rien pour les vieux, mais on les euthanasie toutes et tous dans leur EHPAD, comme ça, la main sur le coeur, on dit « on n’avait pas le choix, mais au moins ils n’ont pas souffert » – comme on fait pour les vieux chevaux : on les achève…
    et puis, comme ça risque de pas suffire, on pourra piocher aussi parmi les handicapés, les fous, tout ça ça coûte cher, et si vraiment il le faut, on trouvera bien quelques autres classes de population à sacrifier pour le bien des autres ? des autres quoi d’ailleurs ?

      +45

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  • Téji // 01.04.2020 à 09h02

    Santerre, votre exemple n’est pas comparable, surtout après les mots tout d’humanité de Bernardo !
    Les enfants ont la vie devant eux, les « vieux bonhommes » ont bien sûr droit à la vie, mais l’ont déjà bien vécue.
    On peut toujours crier au scandale sanitaire, mais les faits sont là et il faut accepter cette réalité actuelle.
    Avez-vous imaginé vous mettre à la place des soignants ? Ils sont placés dans des dilemmes inacceptables, qui poussent les plus fragiles au suicide ! Là est plutôt le scandale, de les envoyer au front en manque de matériel et sans accompagnement psychologique !
    Avez-vous un parent âgé en EHPAD ? Moi 2, et je ne me pose pas la question d’exiger 2 places en réanimation, mais plutôt celle des conditions de fin de vie, à l’heure où nos dirigeants demandent que les EHPAD restent fermés aux familles ! Que nos anciens ne souffrent pas et puissent être accompagnés de leur famille, c’est le minimum !

      +10

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    • Santerre // 01.04.2020 à 09h23

      C’est faux et honteux. Même dans les régions peu touchées et aux services de santé pas saturés, on laisse délibérément mourir les vieux hors structure hospitalière. A Mauguio dans le 34, pas saturé, 14 morts dans le même ehpad, en Ardèche, pas saturé, en Haute Savoie, pas saturé à l’époque et combien qu’on ne sait pas. Depuis 1945, en Europe de l’ouest, aux pays des « valeurs humaines » et des droits de l’homme on avait pas sacrifié délibérément des gens en fonction d’un critère. C’est pas la race ou la religion, c’est l’âge.
      La force d’une société se constate à sa façon de traiter ses plus faibles. Disait je ne sais plus qui.
      Honte à ce que nous sommes devenus. Car il s’agit d’un crime collectif, délibéré comme le soulignent bien vos propos.
      Nos ehpad deviennent des abattoirs, mais c’est pour la bonne cause.

        +38

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      • VVR // 01.04.2020 à 10h15

        Chaque année, 30% des gens en EHPAD vont mourir. Ca s’appelle la vie: un jour ça s’arrette. Et parfois ça s’arrette en EHPAD, mon souhait personnel étant de garder assez de tête pour prendre une dose massive de chloroquine avant d’en arriver là, j’ai vu trop de gens y disparaître bien avant de mourir.

        Le critère de selection n’est pas l’age, c’est l’état de santé, et si l’on est en EHPAD, pour une bonne part c’est catastrophique. On ne va pas mettre dans un coma artificiel et intuber des mourants, ça les tueraient dans le meilleur des cas: Supporter ce genre de traitement et les suites quand on a vingt ans et toute la vie devant soi est une chose, le faire pour quelques mois de plus c’est de la torture.

        Vous me faite penser a ces médecin catho qui ont refuser d’augmenter la dose de morphine de ma grand-mêre parce que « ça pourrait la tuer ». Pour eux, la vie est un don précieux, et du coup tous les sacrifices sont justifiées. Effectivement, ça aurait été dommage de la priver que 2 mois de souffrance, immobile dans son lit.

          +13

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        • Santerre // 01.04.2020 à 10h34

          Ça se voit que ce n’est pas vous qui y étiez dans ce lit. D’un part. Par ailleurs, voux admettez que 70% sont en pleine forme. Et le covid les frappe autant. Vous verrez, un jour vous vous rendrez compte de la totale abjection de votre propo. C’était exactement les mêmes que les nazis défendaient pour Nachte une Neebe. Exactement les mêmes. Si trois religions majeures ont pour commandement commun  » tu honorera père et mère  » c’est qu’il s’agit de la condition sine quand non de la survie d’une société honorable. C’est un gravissimes précédent. On décide de sacrifier une catégorie de population pour le « bien commun? Liberté, égalité des soins sauf pour? Les plus de 85, 80 75? Qui décide qui a le droit de vivre et qui doit mourir? C’est ainsi qu’on traite ceux qui n »ont pas voix au chapitre?

            +16

          Alerter
          • VVR // 01.04.2020 à 11h26

            Concernant les 70% qui restent, ils ne sont pas en pleine forme: ils vont juste mourir l’année suivante, ou celle d’aprés. Si on est en EHPAD, qui a typiquement un ratio soignant / patient comparable a un CHU, c’est parcequ’on est en mauvaise santé. L’espérance de vie en EHPAD est de 2 ans pour les hommes, 3 pour les femmes, mais ceux qui sont là uniquement pour de cause neurologiques font monter les stats.

            Le critère de selection pendant l’épidémie n’est pas l’age, mais l’état de sante: une personne qui est en bronchite chronique depuis des mois, ou en phase terminale de cancer, si vous la mettez en coma artificiel, elle ne se réveillera pas.

              +6

            Alerter
          • Santerre // 01.04.2020 à 11h45

            @Vvr
            Si c’est ça, du cas par cas, je comprends mais ce qui me choque, me révolte c’est qu’il ne s’agisse pas d’un choix médical au cas par cas mais d’un principe de ne pas traiter les ehpad. Qu’un médecin évalue, je comprends. Mais l’idée qu’une consigne ai pu être donnée de ne pas hospitaliser les patients des ehpad( et pas qu’eux) , vous devez admettre que ce serait monstrueux non? Le problème est qu’on n’a que des rumeurs des chiffres partiels et des silences pudiques. Je n’ai eu nulle part la réponse à ces questions.
            Pourquoi n’étaient-ils pas à l’hôpital?
            Qui a décidé qu’il n’iraient pas?
            Si on me certifie que c’est un médecin qui, au cas pas cas, après examen physique. C’est dur mais compréhensible.
            Mais je crains que ce ne soit pas le cas.

              +11

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          • Narm // 01.04.2020 à 14h00

            ça n’est pas le cas

            « Le critère de selection pendant l’épidémie n’est pas l’age, mais l’état de sante: une personne qui est en bronchite chronique depuis des mois, ou en phase terminale de cancer, si vous la mettez en coma artificiel, elle ne se réveillera pas. »

            et pis quoi encore ?
            en ehpad dans le grand est, AUCUN n’est emmener aux urgences
            et personnes ne se déplace.
            au lit avec du dolipran et priez…

            les ehpad sont purement et simplement sacrifiés.
            C’est comme le caca dans la boite. 54 à 74 ans.
            vous avez des 90 ans qui bêchent leur jardin et ont une vie.
            Si le medecin a à choisir entre un jeune et un vieux, OK
            Mais là, il n’y a pas de « choix »
            l’insuffisant matérielle et personnel IMPOSE.

            Le p’tit vieux que vous laissez à l’ehpad, pour insufisance respiratoire grave, sans sa famille, sans trop de soins mourra « étranglé » pour ainsi dire, assassiné par ce système économique
            quand bien même il n’aurait que 3 mois de perspective, justifier ce « modèle » est inqualifiable.
            Les personnels des ehpad et urgence auront vraiment besoin de soutien psychologique

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            Alerter
          • Chris // 01.04.2020 à 16h10

            Le problème des EPAHD ? Ce sont des mouroirs . Mon père y a été admis il y a deux ans . Il y est resté 6 mois et est décédé . Malgré son diabète et des problèmes cardiaques , quasi pas de suivi médical . Il mangeait de moins en moins , ne s’hydratait presque plus ben pas grave on ramenait le plateau en cuisine et on lui disais « il faut boire hein monsieur W » . Si on me propose l’Epahd et que j’ai encore ma tète , je me l’a fait sauter avant . Et qu’on ne parle pas de personnel « soignant » , ce ne sont rien moins que des cantinières et des « torches cul » .

              +7

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      • Téji // 01.04.2020 à 13h08

        Vos propos Santerre sont quelque peu courroucés et je le comprends, mais comme ceux d’Otâneries, ils sont le reflet de votre manière de voir le monde et de la conscience que vous en avez.
        Je vous renvoie donc gentiment votre « faux et honteux »… et incite Otâneries à gérer 2 parents totalement dépendants H24 sans les mettre en structure adaptée.
        Je ne prétends pas, au contraire, défendre nos gouvernants sur la façon dont ils ont géré et gèrent cette crise – pour autant qu’on puisse utiliser cette forme et non plutôt « sont gérés » !
        Je ne prétends pas non plus vouloir laisser mes parents sans soin, et je crois être moi-même droit dans mes bottes face à la mort : chacun sa spiritualité quand on en a. Nous vivons de plus en plus vieux… mais dans quel état ?
        Quelques soient les origines de ces manques gravissimes – et il y en a, et les responsabilités devront être jugées – j’évoque malheureusement le REEL auquel sont confrontés les soignants et résidents des EHPAD.
        L’approche thérapeutique est une belle initiative, mais je préfère, et ne doute pas que ce soit le cas pour mes parents, qu’ils décèdent dans leur dernier lieu de vie tout en étant accompagnés par leurs proches, et non perdus dans une usine à soigner.
        Je fais par contre totalement confiance à l’équipe soignante et au médecin traitant, que je connais personnellement, pour juger, de visu, de la meilleure stratégie à adopter face à la souffrance physique et psychique. Et je crois que c’est le cas de toutes celles et ceux qui sont en 1ère ligne !

          +4

        Alerter
  • Renard // 01.04.2020 à 09h38

    On nous a déguisé depuis plusieurs années l’euthanasie en « droit de mourir dans la dignité ».
    C’était super chouette, beau comme de l’antique.
    Et la voici qui revient sans fard ni costume.
    On sacrifie les vieux, les malades, les inutiles au redémarrage de l’économie, etc.
    Avec comme seul choix de crever comme un chien sur le bord de la route ou comme un chien qu’on pique.

      +17

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    • Daniel // 01.04.2020 à 12h35

      Ici on est dans du triage des vivants et des morts pour cause administrative !
      Cela rappelle des mauvais souvenirs…
      L’origine de cela est avant tout un choix économique de la rentabilité financière à court terme…
      Aujourd’hui, le personnel médical DOIT faire ce choix alors que c’est une conséquences des politiques « il n’y a pas d’alternatives » (le fameux TINA de Tchatcher) : ce sont eux et la clique d’oligarques financiers qui devront rendre des comptes sur tous ces morts choisis….

        +11

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      • Goubliboulga // 01.04.2020 à 13h15

        Tout ceci est conforme aux prédictions d’un Jacques Attali : « dès qu’on dépasse 60/65 ans, l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte alors cher à la société. D’où je crois que dans la logique même de la société industrielle, l’objectif ne va plus être d’allonger l’espérance de vie, mais de faire en sorte qu’à l’intérieur même d’une durée de vie déterminée, l’homme vive le mieux possible mais de telle sorte que les dépenses de santé seront les plus réduites possible en termes de coûts pour la collectivité ».

          +5

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        • fanfan // 02.04.2020 à 09h03

          Quand nous savons que le taux de mortalité pénalise le plus les personnes âgées au bénéfice d’une pension de retraite, nous ne pouvons que conclure que les plus grands bénéficiaires de la pandémie sont les décideurs gestionnaires des actifs des caisses de pension !

            +0

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    • Renard // 01.04.2020 à 18h20

      11h18, Le Figaro :
      « Les vétérinaires prêts à seconder les médecins »
      Voilà, nous y sommes.

        +1

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  • lit75 // 01.04.2020 à 09h52

    L »écho de Bergame » publie ce matin un article indiquant qu’à Bergame, le nombre de décès réel sur le mois de mars (~4500, estimé à partir des données de la commune) est plus du double du nombre de décès « officiel », basé sur les données des hôpitaux (2660).

    https://www.ecodibergamo.it/stories/premium/Cronaca/coronavirus-il-numero-reale-dei-decessiin-bergamasca-4500-in-un-mese_1347415_11/

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  • Julien // 01.04.2020 à 10h06

    Fermer les commentaires directement sur votre dernier article à charge contre Raoult, prouve bien ce que beaucoup pensent de votre traitement de cette crise. Je trouve cela grave et hallucinant de procéder ainsi ! Libérez d’expression mon cul !! vous agissez exactement comme ceux sur lesquels vous vous lâchez depuis la création de ce site !! bref….. honte à vous. Aucune justification n’est possible face cette de façon de faire.

      +25

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    • Santerre // 01.04.2020 à 10h21

      En même temps c’est lui le taulier…
      Et vu le travail énorme et salutaire qu’il fait, avec opiniâtreté depuis des années, uniquement motivé par le soucis du bien public, pas un rond à gagner, que des coups à prendre, ça mérite quand même un minimum d’indulgence si on n’est pas d’accord avec lui.
      Par exemple, là, je trouve saugrenue sur le fond comme la forme l’entretien de cette polémique stérile sur Raoult. Bon…. Je vais pas cracher sur toute l’oeuvre pour ça.
      On peut avoir des sujets de désaccord sans vouer l’autre aux gémonies. Surtout quand l’autre est quelqu’un comme Olivier.

        +14

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    • Téji // 01.04.2020 à 13h30

      Je n’apprécie pas non plus cet « acharnement », mais surtout aimerais voir ici l’autre versant de l’affaire, disons Buzyn-Lévy pour faire bref, mais plus largement voir mis au jour les faits relevant :
      – les manques criants et leur mise en perspective au fil des responsables successifs (Président de la République, directeurs d’administration, grands responsables, l’élite, quoi)
      – les déclarations d’intention et autres prises de positions, et les actions – ou non-action – qui ont suivi
      – les conflits d’intérêt notoires ou cachés, y compris dans les médias et leurs « experts »
      – les sommes allouées ou pas, y compris comparativement aux autres domaines d’intervention de l’état
      – etc
      Je suis « les-crises » depuis le début, et ce que je juge comme un faux-pas ne m’empêche pas d’espérer une investigation « à la Ukraine » si je puis dire ! Pour ça, il faut des petites mains… il semble qu’on ne soit qu’une quinzaine de volontaires pour aller au taf… pourtant, il y en a, des commentateurs qui passent du temps ici !

        +9

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  • SanKuKai // 01.04.2020 à 10h17

    Et tout cela se passe dans la 6eme puissance mondiale (aux pieds d’argile). Pour comparaison, l’Allemage est un pays avec 25% de la population qui a plus de 60ans et avec une trs faible létalité. Alors peut etre qu’ils en sont a une phase différente de l’épidémie mais au vue du nombre incroyable de tests qu’ils pratiquent on se dit que les dirigeants ont au moins les éléments factuels pour prendre les bonnes décisions. Au final tout ce qui se passe en France est un choix politique et la conséquence de choix politiques.

      +20

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    • Santerre // 01.04.2020 à 10h26

      Ca veut absolument rien dire faible taux de mortalité. On ne peut comparer que ce qui est comparable. En France ou en Italie, on ne teste que les malades quasiment. En Allemagne, ils sont, je crois à 500000 tests par semaine. En Corée c’était encore plus massif. C’est insupportable de voir des journaux prétendument sérieux comme le Financial Times comparer doctement les progressions des cas par pays alors qu’aucun n’a la même politique de dépistage. Aucun n’a la même non plus de compter les morts qu’on peut allègrement doubler, au moins, partout.

        +8

      Alerter
      • Goubliboulga // 01.04.2020 à 10h46

        Vous inversez les choses, car les tests à grande échelle sont la condition première du contrôle de la contagion, donc de la limitation du nombre de malades et au final de l’absence de saturation du système de santé aux conséquences délétères (voir les chiffres en France par départements).

          +6

        Alerter
        • red2 // 01.04.2020 à 14h18

          Oui le tests sont nécessaires. Mais pour moi ça veut surtout dire que l’Allemagne à 5-6 jours de retard sur nous et comme l’Allemagne tarde à mettre en place un confinement, ils risquent de nous rattraper… On verra la semaine prochaine si ils suivent la courbe de la Corée ou de l’Italie. Mais vu les mesures prises je m’inquiéterai un peu si j’étais eux, les tests seuls ne suffisent pas.

            +0

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  • OLIVIER CHAILLEY // 01.04.2020 à 10h31

    Propos d’un (vieux) gériatre, moi : Avez-vous pensé que nous allons tous mourir un jour, y compris les malades des EHPAD ? Laissez les médecins soigner leurs patients au cas par cas, même dans les EHPAD où ils sont très bien pris en charge. Et s’ils sont atteints par la maladie (ce sera très rare), laissez leur médecin décider avec la famille de ce qu’il faut faire !
    Une phrase peu scientifique relevée : A Cornimont (Vosges)( que je connais très bien), les morts POURRAIENT être dues au coronavirus. Vous vous moquez du monde ? Et la grippe saisonnière, et les 50.000 autres maladies du Garnier-Delamare (le dictionnaire de médecine) n’auraient pas été en cause ? Tant qu’il n’y a pas de preuve FORMELLE, vous alimentez la panique (stupide) mondiale, inutilement et de façon sournoise et perverse.
    Où trouver un bouton « Je n’aime pas » dans cette page ?

      +13

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    • Santerre // 01.04.2020 à 10h41

      Le problème est l’égalité des soins. Si vous voulez vous sacrifier pour un plus jeune bravo, c’est honorable. Mais si chacun a le droit au sacrifice, personne n’a le droit, encore, de sacrifier les autres. Votre raisonnement serait recevable si effectivement les médecins pouvait envoyer leurs patients des ehpad à l’ hôpital mais il semble que ce n’est pas le cas. 10, 15, 20 patients d’un même ehpad meurent avec des symptômes du covid et aucun n’est allé en hôpital? Ca ne vous choque pas?

        +9

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      • Chris // 01.04.2020 à 16h14

        Et le nombre de morts du à la solitude ? La belle mère de mon frère y est décédée il y a deux mois . 15j sans voir sa famille et la bougie s’est éteinte . Quand il ne vous reste que la télé , les jeux de ballons , les autres résidents et votre famille , enlevez les trois derniers éléments et la chute sera brutale .

          +1

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    • red2 // 01.04.2020 à 14h26

      @OLIVIER CHAILLEY

      Manque-t-on de matériel de protection dans les Ehpad ? Le Coronavirus est il plus dangereux chez les personnes plus âgés et dans ce cadre les protections prises dans les Ehpad sont-elles suffisantes? Non les EHPAD ne sont pas bien pris en charge! Vous devriez avoir honte d’un tel message car vous savez très que si il n’y a pas très rapidement des mesures fortes de prises, au moins sur le matériel, ça va être un carnage, certes de personnes qui allaient mourir dans leur immense majorité dans les 5 ans mais un carnage quand même…

        +1

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  • kelkun // 01.04.2020 à 10h40

    On aimerait que des charges contre des noms, des responsables, des vrais responsables coupables de tout cela, soient menées par ce site avec autant voire plus de zèle étant donné le poids des morts en tous genres et les arrogances et mensongeries de ces responsables,
    avec autant voire plus de zèle que celui qui anime la « rédaction » quand il s’agit de charger Raoult !!!
    Clair?!

      +19

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  • Santerre // 01.04.2020 à 10h47

    Le Covid tuait.
    Ils ont laissé mourir les vieux, je m’en fous j’étais pas vieux.
    Ils ont laissé mourir les pauvres, m’en fout j’étais pas pauvre
    Puis ils m’ont laissé mourir

      +23

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  • joebardoc // 01.04.2020 à 10h56

    Ce qui serait pertinent dans ces temps troublés serait de tester à grande échelle le traitement Chloroquine / Azithromycine chez les résidents des ehpad, vu qu’en cas d’aggravation de toutes façons, ils n’auraient pas de possibilité de se voir offrir un lit en réanimation que l’on réserve pour les plus jeunes. Donc en cas d’aggravation, la mortalité serait proche de 100%. On pourrait pour le mois à venir traiter systématiquement la moitié des résidents symptomatiques (pourquoi pas tirés au sort) et donner des placebos aux autres. Dans un mois, on aura des résultats exploitables et des conclusions. Et ion saura si Raoult avait raison…cqfd

      +4

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    • Le Minotaure // 02.04.2020 à 05h54

      Les Chinois déconseillent l’usage de la chloroquine pour les plus de 65 ans. Ce sont sur les personnes fragiles que cette substance a le plus de risques de produire des effets secondaires, notamment cardiaques. Bref dans ce cas c’est plutôt un moyen de les achever que de les soigner.

        +2

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  • Michel Le Rouméliote // 01.04.2020 à 12h17

    Et personne ne parle des décès de personnes handicapées dans les Maison d’Accueil Spécialisé et dans les Foyers d’Accueil Médicalisé. Mais c’est vrai que les handicapés mentaux et les polyhandicapés ça n’intéresse personne. Et le confinement avec un enfant autiste ? Rien dans les médias !

      +9

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    • Santerre // 01.04.2020 à 12h55

      Rien non plus sur les simples maisons de retraite, sur ceux qui meurent chez eux.

        +3

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  • alexis milant // 01.04.2020 à 13h04

    Pff, 4 fois que j’essaie de laisser un commentaire.

    Votre site Monsieur Berruyer a choper un mauvais virus et dans ce cas, effectivement, il est fort probable que l’hydroxychloroquine associée à l’azithromycine ne soient d’aucune utilité.

    En attendant et en espérant votre guérison rapide, je me vois dans l’obligation de ne plus passer par ici, afin d’éviter toutes contaminations.

    Adieu.

    Alexis Milant un lecteur assidu des crises depuis plus de sept ans.

      +16

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    • Loxosceles // 01.04.2020 à 15h28

      Bravo les crises pour le travail que vous abattez.

      https://francais.rt.com/international/73445-coronavirus-algerie-tous-malades-seront-traites-chloroquine

      « Plusieurs pays ont déjà intégré la chloroquine comme traitement contre le coronavirus. Parmi eux, les Etats-Unis, le Venezuela, l’Iran, la Belgique, les Pays-Bas, le Maroc, l’Inde, la Corée du Sud, l’Italie et bien sûr la Chine dont les chercheurs ont produit des études sur cette molécule. »

      Merci les-crises et OB, grâce à vous et au travail colossal que vous accomplissez, nous pouvons désormais mettre tous ces pays dans la liste des pays dirigés par des fous qui n’ont aucune considération pour leur population, à la différence de la France, où personne ne mourra de ce médicament mortel, grâce à la sagesse de nos dirigeants lucides et loin de tous conflits d’intérêt. Encore bravo à vous, continuez, ne changez rien.

      Un conseil : essayez le politiquement correct, un merci à chaque fin de phrase, un bravo à chaque début de paragraphe un « vous abattez tellement de boulot, c’est surhumain » à chaque paragraphe. En tout cas, ça vaut le coup d’essayer… On verra si la modération est capable d’auto-dérision et d’un minimum d’humour. Je me permets d’en douter.

        +7

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  • Bats0 // 01.04.2020 à 14h08

    D’après les derniers renseignements à travers les soignants dans les centres hospitaliers de mon département (46), 2 cas hospitalisés viennent du fait qu’ils ont été en contact avec des cadres qui ont dû faire (pour leur travail) un séjour sur l’Île-de-France pour formation complémentaire. Donc sur les 5 cas hospitalisés, 2 proviennent de contact avec l’extérieur du département (par contre je ne sais pas si ces 2 cas sont ceux qui sont en réanimation).

      +0

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  • ilicitano // 01.04.2020 à 14h35

    Bonjour Rots

    Votre référence au Lot et Garonne n’a aucune valeur statistique : échantillon trop faible
    Fermeture des lieux publics :15/03 : 91 décès
    Confinement : 17/03: 148 décès
    Aujourd’hui :
    Les chiffres du Ministère de la Santé montre aujourd’hui la létalité suivante:
    Bouches du Rhône : 3,4% avec 1394 cas hospitalisés et décédés
    Rhône : 8,6% avec 1531 cas hospitalisés et décédés
    Seine Saint Denis : 11,2% avec 1435 cas hospitalisés et décédés
    Bas Rhin : 12,3% avec 1468 cas hospitalisés ou décédés
    Moselle : 13,8% avec 1399 cas hospitalisés et décédés

    Aujourd’hui en France:
    22672 hospitalisations ( dont 5496 en Réa) +9443 retour à domicile +3523 décès
    soit un taux de létalité de 9,9% après passage à l’hôpital.
    Je le redis à OB et à son équipe: faites des statistiques sur la base des infos des hôpitaux publics que l’on trouve au ministère de la santé annoncés tous les soirs par J Salomon et
    posez-vous la question du traitement dans les hôpitaux du 13.

      +3

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  • Denis // 01.04.2020 à 14h55

    Dans quelle société vivons nous?
    Chez les trappistes? Les bénédictins?

    On vit dans un système capitaliste financiarisé: le fric d’abord, le fric d’accord.

    Qui a financé la venue du nazisme dans les années trente?
    Qui sont les cost killer? Qui en paie le prix?

    Les mêmes causes ont les mêmes effets!
    Maintenant on appelle cela: TINA. C’est plus sympa!

    Là on laisse crever les vieux, ailleurs on laisse crever les enfants
    d’Irak ou du Congo ou de Syrie…

    Heureusement, le prix du gazole baisse à la pompe!

    C’est notre système : chacun à son niveau est d’accord avec cela.
    Mon confort d’abord! Le soir cinq minutes de compassion à la fenêtre,
    c’est bon pour le moral.

      +4

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  • Rots // 01.04.2020 à 15h06

    Il y a toujours un décalage entre l’entrée en réa et le décès, le décès survenant en général 1 à 3 semaines après l’entrée en réa.

    La mortalité dans le Nord est directement liée à la durée de séjour en réa: pour le Nord, nous avons les chiffres des cas admis en réa il y a déjà 3 semaines (début épidémie)

    Dans le Sud, les patients sont rentrés plus tard en réa (le début de l’épidémie étant décalée de 2 semaines, voire plus).

    Il faut donc attendre, pour le Sud et pour pouvoir comparer, les chiffres de la mortalité qui tomberont dans deux semaines.

      +0

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    • ilicitano // 01.04.2020 à 16h04

      Rots:

      Je pense que vous faites erreur.
      Aller sur le site du Ministère de la Santé et regardez
      – les retours à domicile
      – les personnes en réa
      et vous verrez ,à nombre de patients équivalents ayant été hospitalisés des départements cités , que le 13 s’en sort beaucoup mieux.
      La pandémie à Marseille, Lyon, Ile de France a démarré au même moment.
      C’est l’Est (Bas Rhin , Haut Rhin) qui a commencé plus tôt avec la réunion paroissiale des évangélistes à Mulhouse

        +4

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    • ilicitano // 01.04.2020 à 16h29

      Rots

      Hormis le Haut Rhin (Mulhouse) où l’épidémie a commencé ,les Bouches du Rhône ont le plus important nombre de retour à domicile.

        +2

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  • joebardoc // 01.04.2020 à 15h09

    J’avoue… j’ai un abonnement à Mediapart, un autre au monde diplomatique et je lis régulièrement « les crises » depuis des années. La ligne éditoriale choisie sur le sujet du covid ne me parait pas très pertinente, ainsi que très mal argumentée…comme sur Mediapart d’ailleurs, (quoiqu’ils aient fait une investigation partielle sur les liens entre l’industrie pharmaceutique et les membres du groupe d’experts qui conseille notre gouvernement. Cet article est toutefois très succinct et mériterait d’être complété par des enquêtes rigoureuses, et c’est pour ça que je paye un abonnement). Cela me laisse pantois et me fait m’interroger sur des changements en haut lieu ou bien des pressions…? L’article sur le professeur Raoult, dont les commentaires ont été désactivés est un concentré de contre-vérités et c’est choquant pour un vieil urgentiste tel que moi. J’espère que tu va redresser la barre Olivier, sinon, tu risque de perdre des matelots…!

      +18

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  • Vincent P. // 01.04.2020 à 15h52

    Pour moi, l’EHPAD en soi est un pur scandale ! tout à coup on s’émeut parce que des vieux y meurent nombreux?
    Mais on a juste allumé la lumière sur la face obscure de la vieillesse à la mode occidentale-moderniste !
    En Chine le schéma traditionnel c’est les grands-parents habitent avec les parents et les petits enfants : ils sont pleinement actifs dans la vie de la famille : ça produit moins de légumes de se savoir utile et aimé. Les grands parents participent pleinement de l’éducation des petits-enfants, alors on a la certitude d’avoir une transmission des valeurs, et les parents trentenaires peuvent être très actifs en dehors du foyer.
    Chez nous on produit une belle stat. sur la durée de vie, mais à quel prix ? Quel est l’intérêt d’avoir 98 ans et de n’être plus qu’un corps duquel la conscience s’est -souvent- éteinte ? Au nom de quelles valeurs ces gens sont-ils maintenus en vie à tout prix? Un peu de profit à en extraire jusqu’à la moelle, dissimulé derrière de la pseudo-compassion ? Mais c’est juste affligeant, tant de lâcheté à regarder la mort en face !
    La fin de vie est une bonne représentation de ce que l’Asie et l’Occident ont cette différence culturelle fondamentale d’intégrer le Collectif pour l’une et de pousser l’Individualisme jusqu’au cynisme absolu pour l’autre; les uns intègrent la mort dans leur logiciel traditionnel, les autres la fuient car ils ont confondu religion et spiritualité et ont rejeté les deux en bloc au nom du scientisme et de la modernité.

      +11

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    • Benben // 01.04.2020 à 17h37

      Le tableau que vous brossez d’une vieillesse intégrée à la vie familiale, harmonieuse et heureuse, me semble un peu trop idyllique. Les occidentaux ne sont pas forcément de vilains méchants qui détestent leurs vieux, tandis que les orientaux auraient compris que la vieillesse est sagesse et qu’elle mérite le respect!

      L’amour existe aussi dans nos contrées…tout comme le déchirement de la maladie, de la dépendance, du handicap, tout comme l’épuisement de ceux qu’on nomme les « aidants naturels ». Avez-vous déjà dû changer la couche de votre maman incontinente et désorientée ?

      Les EHPAD existent parce que la fin de vie n’est pas toujours un chemin bordé de fleurs…les maladies neurodégénératives, les maladies chroniques nécessitant beaucoup de soins, la mobilité réduite rendent difficile voire impossible pour beaucoup de garder auprès d’eux des êtres chers. Ceux qui se séparent de leurs aînés avec ce choix de l’ehpad ne le font sans doute pas de gaité de coeur et ne devraient pas être jugés.

        +6

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  • Recits d’Yves // 01.04.2020 à 16h01

    J’ai un proche en SSR ( Soins de Suite et de Réadaptation ) assimilable à un Ephad. J’ai reçu un message de leur part où 2 étages étaient alloués à des patients covid-19 en post-réa.
    Je trouve ça limite.

      +1

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  • serge // 01.04.2020 à 17h04

    Ma foi, la crise des EPHAD est bien plus ancienne et multiforme. Quand vous banquez pas loin de 3000 euros (même au fond de la campagne) pour voir vos parents levés à 7h, couchés à 19h, occupés largement par fauteuil devant un écran plat par paquet de 5 (les activités d’éveil étant portion congrue), toutes pathologies confondues, vous tiquez légèrement. Quand le médecin attitré, qui ne consulte que une ou deux demi-journées par semaine, empile ses propres ordonnances par dessus celles du médecin traitant sans se poser la moindre question de l’adéquation des médocs entre eux, vous tiquez fortement. Et quand, en plus, les personnels mal payés, en rotation rapide et en nombre insuffisant activent tout pour boucler dans les temps, impactant un fort stress journalier pour les pensionnaires, vous avez juste envie de péter un câble. Et ceci pour des pathologies que malheureusement vous ne pouvez plus, par épuisement, assumer chez vous (ou chez vos aïeux), type alzheimer, parkinson, paralysie forte…
    Il n’y a bien entendu aucune prévision d’une quelconque pandémie puisque déjà le minimum nécessaire pour bosser en EHPAD est insuffisant, personnel, médocs, bouffe… Alors un COVID, altérant les solutions d’urgences hospitalières à fond, ne peut que massacrer un peu plus une population qui est déjà en dépression et en stress. Juste une couche de plus…

      +14

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    • Macarel // 01.04.2020 à 23h06

      Les EHPAD sont un bon placement pour les investisseurs, ils peuvent « se faire » du 6% de rendement.

      C’est le business de « l’or gris ».

      Ce sont des machines à aspirer le patrimoine des familles.

      Ceci explique cela…

        +8

      Alerter
  • Minos // 02.04.2020 à 00h49

    J’ajouterai juste que nos vieux, si ce sont les nôtres (parents et vulnérables) on s’en occupe vraiment, on les nourrit sainement, on leur suggère d’habiter la campagne, ni trop près ni trop loin de chez nous pour le côté pratique et je me répète : on s’en occupe. Il est peut-être l’heure de se dire : « bon les gars, fini de jouer maintenant. On reprend un comportement moralement juste. » Le travail du colibri est le premier à réaliser : on s’occupe personnellement du 1er cercle relationnel.

      +3

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  • Deva // 02.04.2020 à 11h39

    Pourquoi ne pas faire le bilan des mensonges de ceux qui ont contestés et contestent aujourd’hui encore Didier Raoult ?
    Il est pourtant très révélateur d’étudier les intérêts de chacun de ces spécialistes et autres scientifiques au regard de leurs affirmations et conseils.
    Lecteur depuis des années de ce site, j’ai été atterré par la mise en accusation de Didier Raoult, accusation qui a été effectuée sans véritable objectivité, avec un grand parti pris. Il serait correct pour le moins qu’un article sur ses détracteurs soit effectué en procédant de même, voire avec objectivité.
    Quant à la fermeture des commentaires à la suite de cet article infamant, il m’a choqué.
    Je constate depuis quelque temps que ce site a été envahi par des personnes visant à détourner les informations au profit de l’ordre établi, lequel n’a aucun respect pour les citoyens, leur seule volonté est de protéger leurs intérêts en étalant dans tous les médias leurs mensonges quotidien. Jusqu’à ce jour, le Site « Les crises » était un lieu privilégié où l’information pouvait circuler. Je crains qu’il soit infesté par ces petites mains des gouvernants.

      +7

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  • joueurdecafe // 02.04.2020 à 22h11

    D’habitude nous faisons semblant de ne pas voir les gens dans les couloirs d’hôpitaux , les urgences qui craquent de partout( ils n’étaient pas dans la rue pour rien dernièrement et bien sur qu’il faudra repenser ce que nous faisons de nos impôts, personnellement je préfère des hôpitaux aux bombes nucléaires et macron nous disait qu’il n’y avait pas de moyens pour les hôpitaux) et surtout personnes ne parlent des milliers de mort de la grippe , des complications pulmonaires qui vont avec et des milliers de cancers de la clope et j’en passe tous les ans.
    Des années que des dizaines de milliers de personnes meurent dans l’indifférence générale. Pourquoi diable cette année , allons-nous accepter n’importe quoi comme privation de libertés ?
    Les médias n’y sont pas pour rien sans doute.
    Comme tout le monde, dans un premier temps, j’étais sous le choc, puis dans la parano du virus et petit à petit j’en viens à prendre conscience de la catastrophe du confinement , qui malheureusement va se traduire par des lois liberticides, nous rincer financièrement et amener également son cortège de malheurs. Je doute de plus en plus de la finalité et de la réalité des faits qui nous sont présentés et je ne suis pas le seul:

    http://www.wikistrike.com/2020/04/sceptiques-du-coronavirus-10-experts-medicaux-de-premier-plan-s-opposent-au-discours-officiel-des-gouvernements-et-des-medias.html

      +1

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  • Heink // 03.04.2020 à 10h38

    L’euthanasie légalisée dans les Ehpad, par décret du 28 mars 2020… Le gouvernement a décidé de décimer les vieux, inutiles et coûteux.

    https://youtu.be/BUUULTS3JXY

      +5

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  • Narm // 04.04.2020 à 00h37

    ehpad « A ce jour, près de 18.000 cas « confirmés ou possibles » de coronavirus y sont recensés, et 1.416 décès. »

    les masques n’y serviront plus à rien,

    on peut dire que demain, c’est l »explosion du système de santé qui devient officiellement un système de phase terminale
    Avec l’annonce du decret pour le rivotril, c’est la fin programmé pour les résidents de ces établissement, en tous cas ceux qui sont touchés
    On aurait espéré que le chiffre de 10000 serait à peine dépassé mais ce soir on peut envisager 3x plus
    la majeur parti de tout cela pour des masque inexistant
    Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.
    Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne.
    Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
    Toute personne a droit à la liberté de réunion et d’association pacifiques.
    Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ;

    La france, les gouvernement successifs ont failli

      +2

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  • Sasa // 04.04.2020 à 00h55

    Macron assassin .
    Comment est-il possible de ne pas avoir prévu tous ces besoins médicaux ????

      +1

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