Après avoir analysée la production annuelle, nous allons analyser la production cumulée depuis le début de la production, à la préhistoire :
L’accélération de la croissance est très inquiétante – nous avons extrait dans les 15 dernières années 25 % de toute la production extraite depuis la préhistoire …
Seulement 150 000 tonnes d’Or ont été extraites depuis l’origine de la production, et nous en extrayons actuellement 2 500 tonnes par an. Il reste environ 100 000 tonnes extractibles.
Que sont devenues ces 150 000 tonnes ? – puisqu’à la différence du pétrole par exemple, l’Or ne disparait pas :
- Environ 10 % a été perdu (détruit lors de son utilisation, enterré ou englouti) ;
- pour le reste, 45 % est présent sous forme de bijoux (l’Inde est le premier consommateur et détenteur d’or au monde, car une part importante des patrimoines privés est sous forme de bijoux) ;
- 15 % est présent sous forme d’investissement pour les particuliers (pièces et lingots) ;
- 10 % est sous forme industrielle (usages dentaires ou industriels) ;
- 20 % est stocké dans les réserves des banques centrales.
Pour ce dernier point, observons l’évolution des réserves :
Historiquement, l’Or était présent sous forme de pièces, il n’y avait évidemment pas de réserves de banques centrales (ni de banques centrales, d’ailleurs… 🙂 ). Ces réserves sont en fait la garantie d’une monnaie papier qui s’est développée au XIXe siècle. On note la forte augmentation des stocks français et américains dans l’entre-deux-guerres, mais le quadruplement des réserves entre 1900 et 1940 est flagrant.
Les réserves globales ont continué à augmenter de 1940 à 1960, avant de se stabiliser puis de baisser entre 1985 et 2006. Depuis la crise, la tendance est repartie à la hausse, liée aux achats de la Chine, de la Russie et de l’Inde, seuls grands acheteurs actuels.
La chute des réserves américaine est patente, au bénéfice du FMI et des grands pays européens :
Au sortir de la guerre, les États-Unis possédaient 70 % des réserves mondiales des banques centrales. Ce stock a commencé à chuter fortement à partir de 1960, et ce jusqu’en 1971 quand Richard Nixon a supprimé la convertibilité du dollar en Or, afin de préserver son stock.
On observe d’ailleurs que depuis 1965, la production minière n’alimente plus les réserves des banques centrales :
Revenons pour conclure aux 150 000 tonnes d’Or, qui sont donc « tout l’or du monde ». Cette quantité est en fait relativement faible, d’autant que l’Or a une des masses volumiques les plus élevées : 19,3 g/cm3, soit 19,3 t/m3. Le stock total d’Or extrait depuis la préhistoire représente donc 7 800 m3, soit un cube d’or de 19,7 mètres de côté. Le côté de ce cube augmente de 10 cm par an. Il atteindra au final un côté d’environ 24 mètres quand tout l’Or aura été extrait… Voici ce que cela représente, à l’échelle :
3 réactions et commentaires
…..etonnant non? »
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Alerteroui très intéressant …
un autre chiffre pour mieux visualiser la rareté de cet élément :
si l’on rapportait le stock mondial (prévision ultime de 250 000 tonnes) à toute la population mondiale (7 10^9 en 2011), la masse correspondante ne serait que de 36g par être humain (ou encore l’équivalent d’un « dé » cubique de 12 mm d’arête …)
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AlerterBonjour,
Merci pour cet article fort intéressant. Maintenant que nous connaissons la quantité totale d’or en circulation dans le monde, pouvons-nous comparer cette dernière à la détention virtuelle totale. Par virtuelle, j’entends les contrats telles futures ou tout simplement les instruments sur l’or proposés aux clients et qui détiennent donc de l’or sur leurs comptes mais ce dernier n’est pas physique car pas délivré. Un de mes anciens professeurs à l’université articulait un ration de *20 donc Q d’or virtuelle 20* supérieur à celle effectivement disponible.
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