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17.septembre.202217.9.2022 // Les Crises

Les sanctions contre l’Iran et la Russie se retournent dangereusement contre nous

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L’Occident a peut-être contribué à faire naître un partenariat déstabilisant qui sera difficile à endiguer une fois qu’il sera effectif.

Source : Responsible Statecaft, Ariel Petrovics, Ryan White
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le président iranien Ebrahim Raisi et le président russe Vladimir Poutine assistent à une conférence de presse après le sommet du processus d’Astana à Téhéran, en Iran, le 19 juillet 2022. Majid Asgaripour/WANA (West Asia News Agency)/Handout via Reuters

Washington a eu de plus en plus recours aux sanctions économiques pour faire face à ses préoccupations en matière de sécurité vis à vis de la Russie et de l’Iran, mais ces initiatives séparées ont interagi de telle sorte qu’elles risquent de se retourner contre eux, plutôt que de renforcer la sécurité des États-Unis et de la région.

En Iran, les sanctions américaines ont permis de paralyser l’économie de Téhéran, mais elles ont aussi, sans le vouloir, engendré une résistance intérieure aux négociations en cours et entravé les efforts diplomatiques visant à limiter son programme nucléaire contesté.

De façon similaire, les sanctions prises à l’encontre de la Russie à la suite de l’invasion de l’Ukraine ont dans un premier temps réduit son PIB, mais ont depuis incité Moscou à trouver de nouveaux alliés et marchés, réduisant ainsi le pouvoir coercitif des sanctions et renforçant les liens du Kremlin avec des partenaires désireux de saper les efforts occidentaux visant à l’isoler.

Des efforts séparés en matière de sanctions ont donc incité, de façon non intentionnelle, deux des pays présentant les menaces les plus préoccupantes de Washington concernant la paix régionale à accroître leur coopération économique et sécuritaire.

Iran

L’administration Trump a reconduit les sanctions globales contre le programme nucléaire iranien en 2018 et les a étendues en 2019 et 2020, bloquant des milliards de dollars d’actifs étrangers de l’Iran, réduisant considérablement ses recettes générées par les exportations de pétrole dont son gouvernement dépend, et plongeant temporairement l’économie dans la récession.

Cependant, au lieu de mettre la République islamique à genoux, cette pression a paradoxalement renforcé le pouvoir politique intérieur des partisans de la ligne dure de Téhéran et accru le soutien de l’opinion publique aux activités nucléaires à risques interdites par l’accord nucléaire de 2015, ou PAGC (Accord de Vienne). Un sondage réalisé en 2021 par le Centre d’études internationales et de sécurité de l’Université du Maryland a révélé que les trois quarts de la population iranienne soutenaient l’augmentation des activités nucléaires de Téhéran, un soutien qui a lui permis de doubler plus facilement ses activités litigieuses d’enrichissement et de stockage de matières nucléaires, même dans un contexte de pression internationale.

Le résultat en est que, depuis la réinstauration des sanctions, l’Iran a augmenté son stock d’uranium hautement enrichi, étendu ses capacités d’enrichissement pour produire davantage de combustible et remplacé les dirigeants plus modérés de Téhéran par des partisans de la ligne dure moins disposés à faire des compromis avec Washington. Le climat politique de l’Iran et sa résistance croissante aux sanctions ont créé une brèche que la Russie peut exploiter par le biais d’une coopération bilatérale et énergétique accrue, d’un accord sur une nouvelle route commerciale directe et de transferts de technologie militaire qui contournent les sanctions et sapent les efforts des États-Unis sur les deux fronts.

Russie

Peu après le lancement à Vienne du tout dernier cycle de négociations entre le P5 + 1 (les États-Unis, le Royaume-Uni, la Grande-Bretagne, la France, la Chine et la Russie plus l’Allemagne) et l’Iran, la Russie a envahi l’Ukraine, déclenchant une crise apparemment sans rapport entre les principaux protagonistes du PAGC. Les États-Unis ont alors pris la tête d’un mouvement international soutenu par 40 États du monde entier pour imposer des sanctions étendues et rigoureuses contre Moscou.

Les sanctions conjuguées des États-Unis et des Nations Unies contre la Russie ont d’abord fait chuter le PIB de la Russie d’environ 11 % et entraîné une importante dévaluation du rouble. Ces efforts ont d’abord été applaudis pour la promptitude avec laquelle les alliés occidentaux des pays industrialisés ont collectivement manifesté leur opposition à l’invasion et ont très vraisemblablement fait obstacle à l’effort de guerre de la Russie.

Toutefois, après la première piqûre des sanctions en février, la Russie a depuis réussi à stabiliser considérablement son économie — le rouble a actuellement retrouvé sa valeur d’avant l’invasion — tout comme ses recettes pétrolières (l’exportation la plus précieuse de l’État), en partie en contournant les restrictions des sanctions.

Moscou a tenté de tirer parti de sa position dans les négociations avec l’Iran et de son influence économique régionale pour atténuer l’effet des nouvelles sanctions auxquelles elle était confrontée en raison de la crise ukrainienne. La Russie a exigé des « garanties écrites » de la part des États-Unis qui stipuleraient que la coopération de Moscou avec l’Iran ne serait pas affectée par les sanctions auxquelles la Russie a été soumise pour ses opérations en Ukraine, ce qui a obligé le Kremlin à chercher d’autres moyens d’alléger les sanctions.

Un partenariat avec l’Iran n’est pas seulement une contribution favorable aux tentatives russes de lutte contre les sanctions, il sert également les intérêts de Moscou en matière de sécurité. L’offensive militaire de la Russie contre l’Ukraine s’est avérée à la fois plus coûteuse et moins concluante que ne l’avait prévu Poutine, et a entraîné des pertes croissantes et une OTAN plus unifiée, plutôt que moins. La liste de ses partenaires potentiels se réduisant, la Russie est de plus en plus encline à renforcer ses relations avec d’autres États qui défendent des intérêts communs.

Un partenariat dangereux

Alors que la coopération, même nucléaire, entre Téhéran et Moscou n’est pas nouvelle, elle a perdu de son importance ces dernières années. En effet, l’aide russe concernant les sanctions du P5 +1 contre l’Iran en 2012 aurait semble-t-il joué un rôle clé dans la conclusion du PAGC. Mais il existe également un solide précédent historique qui laisse penser que la Russie n’est pas entièrement favorable à un accord nucléaire international avec l’Iran et que des pressions géopolitiques fluctuantes peuvent l’amener à préférer un Iran en pleine prolifération, en conflit avec Washington à un Iran coopératif ami de l’Occident.

Ainsi, les services de renseignement américains ont estimé que la Russie avait fourni à l’Iran une technologie nucléaire à double usage (ou utilisable pour la fabrication d’armes) sous couvert d’énergie civile dans les années 1990 et au début des années 2000 — y compris la construction du réacteur nucléaire de Bushehr, dont Washington craignait qu’il puisse accélérer un programme d’armement. La Russie était également pour le moins ambivalente à propos du PAGC lorsqu’il a été signé en 2015.

« La Russie ne voulait pas que l’accord aboutisse », a déclaré l’ancien ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif dans un enregistrement audio ayant fait l’objet d’une fuite, « en effet il n’était pas dans l’intérêt de Moscou que l’Iran normalise ses relations avec l’Occident ». Et en mars de cette année, la Russie a de nouveau démontré que son engagement en faveur d’un Iran non nucléaire ne tient que tant qu’il est politiquement opportun, notamment lorsqu’il est lié à l’allègement des sanctions internationales auxquelles Moscou est confronté en raison de la guerre en Ukraine.

Maintenant que les récents développements ont placé la Russie et l’Iran dans le collimateur des sanctions américaines, les deux pays ont cherché de nouvelles voies de coopération qui contournent la surveillance américaine et internationale, sapent l’influence de Washington sur les deux fronts et donnent à la Russie un moyen de saborder le PAGC si le balancier de ses préférences nucléaires repart dans cette direction.

La collaboration naissante entre Téhéran et Moscou est devenue de plus en plus explicite ces derniers mois. Les deux pays ont signé fin mai un accord qui élargit la coopération énergétique. Le commerce bilatéral a augmenté de plus de 10 % au cours du seul premier trimestre de 2022. Les deux parties ont également discuté de l’accroissement de leur coopération en matière d’énergie nucléaire, selon le même modèle que celui de la construction de la centrale de Bushehr par la Russie. Lors de sa visite à Téhéran le mois dernier, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a souligné que les deux nations étaient sous le coup de sanctions américaines de grande ampleur et qu’une coopération accrue pourrait contrer « le poids négatif de la position égoïste adoptée par les États-Unis et leurs satellites ».

Les dimensions militaires de ces liens sont désormais encore plus évidentes. En juillet, l’Iran aurait semble-t-il accepté de fournir à la Russie plusieurs centaines de drones tant de surveillance que porteurs d’armes, ce qui pourrait bien indiquer que la collaboration évoquée par Lavrov ne se limitera pas aux seuls domaines civils pacifiques.

Un partenariat entre Moscou et Téhéran qui reposerait sur une détermination commune de s’opposer à l’influence occidentale pourrait faire peser de graves menaces sur les intérêts des États-Unis et de l’Occident en matière de sécurité, notamment au Moyen-Orient, y compris en termes de prolifération nucléaire. Le risque est que les sanctions auxquelles Washington a de plus en plus souvent recours pour contrer ces menaces pour la sécurité pourraient de fait créer de nouvelles pistes qui, par inadvertance, sapent ses objectifs à long terme.

En rapprochant dans une alliance un pays présentant un risque de prolifération nucléaire et une superpuissance nucléaire agressive, les sanctions ont contribué à créer un partenariat déstabilisant qui sera difficile à défaire.

Source : Responsible Statecaft, Ariel Petrovics, Ryan White, 01-08-2022

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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yannos // 17.09.2022 à 08h39

Les USA au titre qu’ils sont les plus puissants s’autorisent à « bloquer des actifs », autrement dit à voler.
Je n’ai jamais aimé quand des gros balaises viennent voler des gens sous prétexte qu’ils sont les plus forts.
c’est du vol, de l’extorsion, de l’escroquerie, bref ce sont des méthodes mafieuses.
La France paye régulièrement des « amandes » aux USA car elle utilise le dollar dans des transactions que ne conviennent pas aux USA.
J’a entendu il y a quelque temps que certains pays (dont l’Allemagne) ne parviennent pas a récupérer l’or qu’ils avaient stocké aux USA.
Les USA sont « l’état voyou » par excellence et si nous étions dirigés et informés par des gens honnêtes, nous sortirions de cette soit disant « alliance » avec cet état mafia

20 réactions et commentaires

  • yann // 17.09.2022 à 07h34

    « Les sanctions contre l’Iran et la Russie se retournent dangereusement contre nous »

    C’est qui, « nous »?

      +26

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  • yannos // 17.09.2022 à 08h39

    Les USA au titre qu’ils sont les plus puissants s’autorisent à « bloquer des actifs », autrement dit à voler.
    Je n’ai jamais aimé quand des gros balaises viennent voler des gens sous prétexte qu’ils sont les plus forts.
    c’est du vol, de l’extorsion, de l’escroquerie, bref ce sont des méthodes mafieuses.
    La France paye régulièrement des « amandes » aux USA car elle utilise le dollar dans des transactions que ne conviennent pas aux USA.
    J’a entendu il y a quelque temps que certains pays (dont l’Allemagne) ne parviennent pas a récupérer l’or qu’ils avaient stocké aux USA.
    Les USA sont « l’état voyou » par excellence et si nous étions dirigés et informés par des gens honnêtes, nous sortirions de cette soit disant « alliance » avec cet état mafia

      +64

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  • Avunimes // 17.09.2022 à 09h00

    La Russie, l’Iran et la France ont tout pour s’entendre. Le seul problème de la France est sa direction, son élite passée du germanisme à l’atlantisme.

      +35

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    • Rémi // 21.09.2022 à 12h40

      Oh, vilain, le QG européen de l’Atlantisme, c’est l’Allemagne.
      Pangermanisme et Atlantisme sont parfaitement compatible si vous êtes une personne de bon goût (Médiatiquement s’entends.)

        +1

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    • Jean-Pierre // 23.09.2022 à 08h57

      Je dois reconnaître que tout les matins je me pose cette question : pourquoi on s’entend pas avec la Russie et l’Iran ? Pourquoi rester dans l’union européenne alors que nous avons tant à gagner à construire un partenariat avec ces deux grands pays, symboles des droits de l’homme et dignes de confiance que sont la Russie et l’Iran ? Entre Vladimir Poutine, Ebrahim Raïssi et Emmanuel Macron, je ne saurais dire qui est le plus brillant tyran mais je sais lequel s’est le moins enrichi sur le dos de son peuple. Je vous invite à aller visiter la Russie et l’Iran. Vous comprendrez.

        +0

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  • vert-de-taire // 17.09.2022 à 09h02

    L’hypnotisation des gens par les discours a presque toujours très bien fonctionné.
    Pas toujours mais presque : le NON de 2005 – détruit car violé en 2007 – État de non-Droit.
    La corruption des élites date d’avant.

    Nous n’avons aucun moyen de comptage ou d’évaluation de cette croyance ;
    Nous n’avons aucun moyen d’évaluation de la démocratie.
    Tous les moyens d’évaluation sociale sont préemptés ou corrompus – les rares honnêtes sont noyés parmi les mafieux.
    Les instituts d’opinion savent tourner les questions en donnant les réponses (on ne répond pas, on coche – génial), les médias font croire à des assentiments qui n’existent pas, les « réseaux sociaux » sont des nids de propagandes avérés.
    Les rares lieux restant pour exprimer des doutes SONT CENSURÉS, attaqués, harcelés, retournés.
    Bref : nous ne savons pas ce que la population pense ou croit ou souhaite ou veut.
    Sauf, croit-on, lors des élections. Là encore, des anomalies, des électronisations se mettent en place pour cacher les fonctionnements.
    Et si des gens manifestent (et c’est sans déni possible – sauf sur les intentions cachées invérifiables : des racistes, des extrémistes) alors pour éviter tout embrasement possible (des? instituts d’opinion semblent dire une « sympathie »), les forces de l’ordre capitaliste, de l’ordre oligarchique, terrorisent ces gueux.
    Et la « sympathie » disparaît…
    Ceci a un nom : le fascisme. On pourrait le qualifier de mou, de soft, de tout ce que l’on veut, cela reste du fascisme car c’est une tromperie sur un fonctionnement DIT démocratique.

      +18

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    • Lt Briggs // 17.09.2022 à 12h25

       » Les rares lieux restant pour exprimer des doutes SONT CENSURÉS, attaqués, harcelés, retournés. »

      Sur ce blog et d’autres, on peut s’exprimer comme on veut (sauf bien sûr en cas de non respect d’un minimum de règles). Après, ce qui compte pour changer les choses, c’est de dégager un minimum de consensus. Vous remarquerez que les commentaires qui listent les problèmes sont souvent très populaires, tandis que ceux qui font des propositions sont moins nombreux et moins « likés ». Vous parlez de « fascisme » : l’élite dirigeante de ce pays n’a absolument pas besoin d’instaurer un régime dictatorial puisque les oppositions sont très divisées et offrent des programmes inconciliables. En tous cas pour l’instant.

        +7

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  • ManuUK // 17.09.2022 à 09h05

    Très bien. Il ne fallait pas faire de sanctions internationales.
    Tout le monde (OB compris) a condamné l’agression militaire de la Russie.

    Donc la question est : on fait quoi maintenant ? On les laisse regarder ? Je ne parle pas du passé, que les Etats Unis ont mis la pression militaire sur la Russie avec l’Otan, je parle maintenant on fait quoi ?

    Parce qu’entre temps Macron a été élu par les Français.

    Pendant ce temps là les crimes de guerre se poursuivent.

      +4

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    • Lev // 17.09.2022 à 09h23

      Et si on repartait en Ukraine sur la base des accords de Minsk et du groupe chargé de les faire respecter ? Comme la France qui en est membre par exemple.

        +27

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      • ManuUK // 17.09.2022 à 18h14

        Répartir sur un accord qui a montré sa faillite.

        L’ Ukraine, la Russie, et les Etats Unis ont tout fait pour le faire échouer…

          +4

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        • vl̩tava // 18.09.2022 à 00h09

          Bonjour Manu…
          Reprise partielle « L’ Ukraine, la Russie, et les Etats Unis ont tout fait pour le faire échouer… »
          La France,l’Allemagne étaient garants des accords de Minsk.Et dès 2014 la France a envoyé
          des armes à l’Ukraine(Gabriel Attal l’a annoncé).Ces accords de Minsk pour obtenir la paix au final.
          Et vous pensez qu’en envoyant des armes à l’Ukraine dès 2014 la France n’a pas bafoué les accords?
          La guerre(civile) en Ukraine n’a pas commencé en février 2022 mais il y a 8 ans.

            +20

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  • Kaki // 17.09.2022 à 09h27

    Je lis ici ce que je lis partout, à savoir : la Russie s’est préparée à cette guerre et ces sanctions depuis 2014 et à développé ou va développer ses relations avec ses pays sattelites. Pensez vous que les états unis ne se sont préparés, et pensez vous réellement que les états unis se sont moins bien préparés que la Russie ?

      +11

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    • Castor // 17.09.2022 à 16h08

      Avec les dépenses militaires les plus élevées du monde, le gel des réserves de change russes (rendu plus aisé du fait du statut du dollar), les Etats-Unis ont plusieurs trains d’avance en terme de « préparation ».

      Maintenant, tout le monde peut commettre des erreurs et l’entrain avec lequel les Etats-Unis sont venus faire des ronds dans l’eau à proximité de Taiwan a renforcé le potentiel du couple Russie-Chine.
      Même s’ils conservent une large supériorité dans le domaine des brevets, les Etats-Unis ont beaucoup délocalisé, ce qui les fragilise dans un contexte de guerre.

      J’ai quand même la nette impression que le seul but des Etats-Unis est d’avoir un accès illimité aux ressources naturelles russes. Un objectif comme un autre mais comme « vision » c’est très étroit.

      Je ne crois pas que la prolifération nucléaire soit un souci majeur pour eux quand ce sont des pays « amis » qui en profitent (Pakistan, Israël, Iran du Chah puis Irak de Saddam Hussein avant qu’Israël ne s’aperçoive du danger).

      Vous parlez d’ailleurs des pays ‘satellites’ de la Russie. L’Iran n’en fait pas partie. La Russie n’avait sans doute aucun intérêt direct à fournir la BA à l’Iran avant le dernier train de sanctions. Une telle éventualité dépend aussi des relations Russie-Israël, ce dont l’article ne parle pas.

      Malgré d’incontestables avantages, les Etats-Unis ont quand même réussi le tour de force de conclure leur invasion de l’Afghanistan par un fiasco. Les dirigeants Russes étant sans doute bien plus réfléchis que les Talibans, quelles sont les chances des Etats-Unis ?

        +8

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  • alpi // 17.09.2022 à 09h40

    Je dois, apparemment, faire partie de la petite minorité (sans pléonasme) qui ne condamne pas cette « agression Russe ».
    Les Russes daignent enfin défendre les leurs, frères et amis du Donbass russophone agressé, lui, depuis 2014 par les US et ukro nazis.
    Cette patience anormale de presque 8 ans avant de se décider, à du comporter de nombreux échanges diplomatiques entre ces nations notamment le traité de Minsk (1 et 2) dont nous étions l’un des garants et au travers duquel notre choix politique défia toute décence.
    Vous voyez depuis plusieurs jours votre proche voisin et presque ami se faire insulter puis tabasser régulièrement le soir par une bande de voyous. Au bout de plusieurs semaines à vous questionner, vous vous décidez, enfin, à lui prêter secours…….vous êtes l’agresseur ?

      +45

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    • V_Parlier // 18.09.2022 à 19h54

      « Au bout de plusieurs semaines à vous questionner, vous vous décidez, enfin, à lui prêter secours…….vous êtes l’agresseur ? » => Hélas, souvent la justice française fonctionne aussi comme ça, donc votre exemple est finalement très représentatif. Il ne faut donc pas trop s’étonner. Depuis 8 ans, soi disant tout était normal en Ukraine: démocratie, pas d’exactions de milices, pas de bombardements arbitraires, pas d’enfants tués, pas de destructions volontaires d’infrastructures, non non non, ça ne doit pas exister.

        +12

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  • Myrkur34 // 17.09.2022 à 11h48

    A Samarcande, Poutine s’est bien fait rabrouer par Modi (genre tu nous les brises avec ta guerre) et n’a obtenu qu’un gentil verbiage de soutien de Xi Jinping sous l’oeil goguenard du duo turcophone Erdogan/Aliyev.
    Sans parler de Tokaïev qui change de parrain, du russe au chinois, et fait un gros appel du pied au camp occidental. Les mouches sont en train de changer d’âne et les républiques d’Asie centrale s’émancipent définitivement de l’ancien colonisateur. Les perdants sont ou seront les russes de Russie ou des ex-républiques soviétiques, les arméniens et les ouïgours.

    https://www.tf1info.fr/international/video-guerre-ukraine-russie-mediation-en-ukraine-je-crois-a-la-diplomatie-francaise-declare-sur-lci-le-president-du-kazakhstan-2232438.html

      +5

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    • JPP // 19.09.2022 à 00h09

      Un peu de bon sens: l’OTAN (donc les USA) à la réunion récente de Madrid a désigné officiellement la Chine comme son ennemi. Comme l’OTAN est aussi l’ennemi de facto de la Russie avant d’en être l’ennemi réel, l’Histoire montre que toujours deux pays menacés directement et officiellement par un ennemi commun se rapprochent et conjuguent leurs forces. Et l’Histoire montre aussi que les réunions de type Samarcande ne sont pas faites pour compter les mouches.
      La Guerre d’Ukraine a débuté en 2014. Si les accords de Minsk avaient été respectés les Européens n’en seraient pas à discuter de façon totalement absurde sur la température acceptable d’un local alors que toute leur économie va s’enfoncer dans une crise majeur pendant que le Monde entier va complètement se redéfinir.

        +6

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      • JPP // 19.09.2022 à 10h03

        Et pour en rajouter une grande louche Joe Biden vient d’appeler directement XI Jinping pour le mettre une nouvelle fois en garde sur les conséquences d’un éventuel contournement des sanctions avec menace (« pas du tout menaçantes.. ») d’un retrait des investisseurs en Chine. (il est certain qu’une civilisation multimillénaire et sauvagement agressée il y a moins de 100ans par le colonialisme anglosaxo nippon ne peut qu’apprécier ce type de déclaration venant d’un pays neocolonialiste vieux de moins de 200ans soutenant une partition de la Chine (cf Taïwan).

          +6

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  • Laurent-Sébastien // 17.09.2022 à 15h35

    Si la Russie et l’Iran coopèrent joyeusement et si la Russie file des technologies nucléaires à l’Iran, cela risquera d’inquiéter Israël.
    Car si l’Iran possède l’arme nucléaire, Israël perdra sans doute son ascendant au proche et Moyen-Orient.
    On peut supposer que le Hezbollah marchera de concert avec l’Iran pour encourager les populations à se delivrer d’Israël.
    Et les USA/OTAN ont ouvert un nombre de fronts si élevé dans le monde qu’ils ne pourront pas couvrir celui-ci.

      +5

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