Je suis retombé sur cette intéressante analyse de 2012…
Source : The Jewish Press, 20-09-2012
En 1936, Souleiman Assad, l’arrière grand-père de Bachar el-Assad, le dictateur syrien en difficulté, a averti la France des dangers d’une prise de contrôle par l’Islam sunnite.
Par le professeur Mordechai Kedar (Docteur en philosophie de l’université Bar-Ilan, c’est un Israélien) a servi pendant 25 ans dans les renseignements militaires des forces armées israéliennes et s’est spécialisé dans le discours politique arabe, les médias arabes, les organisations islamiques et la scène nationale syrienne. Il donne des conférences en arabe à l’université Bar-Ilan et est un expert des Arabes-Israéliens.
Je commencerai par une note personnelle. Depuis le début des pogroms en Syrie il y a un an et demi, j’ai écrit à maintes reprises dans mes articles sur cette honorable scène, que les alaouites allaient se comporter avec cruauté, dureté et une totale insensibilité envers leurs opposants, parce qu’ils sont conscients de combattre non seulement pour garder entre leurs mains le contrôle du régime, mais aussi — et surtout — pour garder leur tête posée sur leurs épaules. Mon propos était une analyse, fruit d’une très longue recherche sur la scène nationale syrienne, qui a été publiée dans une thèse de doctorat que j’ai écrite (en 1998) et dans un livre qui en est tiré (2005). J’ai pu entendre et lire de temps en temps des expressions hostiles de la part des musulmans contre les alaouites, mais je n’ai jamais eu la preuve que les alaouites craignaient vraiment que les musulmans pourraient les massacrer s’ils en avaient l’occasion.
En arrière fond, c’est un fait historique, la Syrie moderne est issue du protectorat français, qui a été imposé à la Syrie après la Première Guerre mondiale et qui a pris fin en 1943. Comme dans d’autres États arabes du Moyen-Orient, nombre de maladies génétiques dont souffre la Syrie découlent des erreurs commises par les États en charge des mandats, la France et la Grande-Bretagne. L’Italie, qui contrôlait la Libye, est responsable dans une certaine mesure du chaos dans cet État. La principale erreur des États européens au Moyen-Orient a été de créer des États qui réunissaient des ethnies, des tribus, des religions différentes et des groupes sectaires antagonistes, avec l’espoir que le jour viendrait où tout ce monde-là s’assiérait autour d’un feu de camp et chanterait des chansons patriotiques en parfaite harmonie. Cela n’est pas arrivé, cela n’est pas en train de se produire aujourd’hui et il est probable que cela n’arrivera pas dans un avenir proche non plus.
Le 30 août de cette année s’est tenu un débat au Conseil de Sécurité des Nations Unies à propos de la guerre civile qui faisait rage en Syrie et qui était responsable d’environ cinq mille morts pour le seul mois d’août. Parmi les porte-parole qui participaient à la discussion, étaient présents le ministre français, Laurent Fabius, et le représentant syrien aux NU, Bachar al-Jaafari. Le délégué syrien a attaqué les États occidentaux et surtout la France pour son soutien aux rebelles. Le ministre français a réagi en déclarant :
Vous parlez défavorablement du mandat français, et je dois vous rappeler que le grand-père de votre Président a demandé à la France de ne pas quitter la Syrie et de ne pas lui accorder l’indépendance, et ceci dans un document officiel qu’il a signé et qui est aujourd’hui conservé au ministère français des Affaires étrangères, et si vous voulez je vous en donnerai une copie.
Fabius faisait référence à un document que les dirigeants alaouites, dont Souleiman el-Assad, l’arrière grand-père du Président syrien, avaient écrit, et qui se trouve dans les archives du ministère français des Affaires étrangères. Le document portait la date de réception — 15 juin 1936, et avait été écrit peu avant cette date au Premier ministre français de l’époque, Léon Blum.
À cette époque, le gouvernement Français était en contact avec un groupe d’intellectuels Syriens qui pensaient qu’on pouvait construire un état syrien plus grand en rassemblant des groupes différents les uns des autres, comme en Europe. Ce document a été publié par le passé dans le journal libanais al-Nahar et dans le journal égyptien al-Ahram, mais il n’a pas fait les gros titres. À l’intention de nos chers lecteurs, nous reproduisons ici le document complet, qui devra être lu en gardant à l’esprit ce qui se passe en Syrie depuis un an et demi. Mes commentaires sont entre crochets.
Cher M. Léon Blum, Président du Conseil de la France,
À la lumière des négociations en cours entre la France et la Syrie, nous — les dirigeants alaouites de Syrie — attirons respectueusement votre attention et celle de votre parti (les Socialistes) sur les points suivants :
1. La nation Alaouite [sic !!] qui a maintenu son indépendance pendant des années avec beaucoup de zèle et au prix de beaucoup de victimes, est une nation qui diffère des nations musulmanes sunnites par ses croyances religieuses, par ses coutumes et par son histoire. La nation Alaouite [qui vit dans les montagnes de la côte ouest syrienne] n’a jamais été soumise aux lois de ceux [musulmans] qui gouvernent les villes à l’intérieur du territoire.
2. La nation Alaouite refuse d’être annexée à la Syrie musulmane, parce que la religion islamique y est déclarée comme la religion officielle du pays, et que la religion islamique considère la nation Alaouite comme hérétique. Par conséquent nous vous demandons de considérer le destin tragique et terrible qui attend les Alaouites s’ils sont annexés de force à la Syrie, quand elle sera libérée de la surveillance du mandat et qu’elle aura le pouvoir d’établir des lois qui découlent de sa religion. [Selon l’Islam, les hérétiques idolâtres ont le choix de se convertir à l’Islam ou de se faire massacrer.]
3. Accorder l’indépendance à la Syrie et abandonner le mandat serait un bon exemple des principes socialistes en Syrie, mais l’indépendance complète signifie que quelques familles musulmanes auront le contrôle de la nation Alaouite en Cilicie, en Alexandrette [la bande d’Alexandrette que les Français ont retirée à la Syrie et annexée à la Turquie en 1939] et dans le massif d’Ansariyeh [les montagnes de la partie ouest de la Syrie, la continuité topographique des monts du Liban]. Même le fait d’avoir un parlement et un gouvernement constitutionnel ne garantira pas les libertés individuelles. Ce contrôle parlementaire, manquant de valeurs réelles, n’est qu’une façade et en vérité il sera contrôlé par le fanatisme religieux qui ciblera les minorités. Les dirigeants de France veulent-ils que les musulmans contrôlent la nation alaouite et qu’ils la plongent dans les affres de la misère ?
4. Le fanatisme et l’étroitesse d’esprit, dont les racines sont profondément ancrées au cœur des Arabes musulmans à l’encontre de tous ceux qui ne sont pas musulmans, est la mentalité qui nourrit perpétuellement la religion islamique, aussi n’y a-t-il aucun espoir que la situation change. Si le mandat est abandonné, le danger de mort et la destruction menaceront les minorités en Syrie, même si l’abandon [du mandat] décrète la liberté de pensée et la liberté confessionnelle. Pourquoi, même aujourd’hui nous pouvons voir comment les habitants musulmans de Damas obligent les Juifs vivant sous leur égide à signer un document dans lequel il leur est interdit d’envoyer de la nourriture à leurs frères juifs qui subissent un désastre en Palestine [pendant les jours de la grande révolution arabe], la situation des Juifs de Palestine étant la preuve la plus flagrante et la plus concrète de l’importance du problème religieux parmi les Arabes musulmans contre quiconque n’appartient pas à l’Islam. Ces bons Juifs ont apporté la civilisation et la paix aux Arabes musulmans et ont propagé la richesse et la prospérité en terre de Palestine, ils n’ont fait de mal à personne et ils n’ont rien pris de force. Pourtant, les musulmans leur ont déclaré une guerre sainte et n’ont pas hésité à massacrer leurs femmes et leurs enfants en dépit du fait que l’Angleterre est en Palestine et que la France est en Syrie. Un avenir noir attend donc les Juifs et les autres minorités si le mandat est abandonné et que la Syrie musulmane s’unit à la Palestine musulmane. Cette unification est le but ultime des Arabes musulmans.
5. Nous apprécions la bonté d’âme dont vous faites preuve en défendant la population syrienne et nous comprenons votre désir de la rendre indépendante, mais la Syrie est à l’heure actuelle loin du noble but que vous avez fixé pour elle, car elle est encore emprisonnée dans un esprit de féodalisme religieux. Nous ne pensons pas que le gouvernement français et le parti socialiste français seront d’accord pour l’indépendance des Syriens, car sa mise en œuvre causerait l’asservissement de la nation Alaouite et exposerait la minorité Alaouite au danger de mort et de destruction.
Nous ne pouvons pas imaginer que vous accéderez à la demande des Syriens (nationalistes) d’annexer la nation alaouite à la Syrie, parce que vos principes sacrés — s’ils soutiennent l’idée de liberté — ne pourront tolérer une situation dans laquelle une nation (les musulmans) entraverait la liberté d’une autre (les alaouites) en l’annexant de force.
6. Vous jugez peut-être bon de garantir les droits des Alaouites et des autres minorités par les termes du traité (le traité franco-syrien qui définit les relations entre les États), mais nous soulignons que les contrats n’ont aucune valeur dans la mentalité islamique syrienne. Nous avons vu cela par le passé, avec le pacte que l’Angleterre a signé avec l’Irak et qui interdisait aux Irakiens de massacrer les Assyriens et les Yazidis.
La nation Alaouite que nous, soussignés, représentons, implore le gouvernement français et le parti socialiste français et leur demande d’assurer la liberté et l’indépendance de notre nation à l’intérieur de ses petites frontières [un État alaouite indépendant !!]. La nation alaouite confie son bien-être aux mains des dirigeants socialistes français, elle est sûre qu’elle trouvera un soutien fort et indéfectible en tant que nation amie et loyale, ayant rendu de grands services à la France, et qui est aujourd’hui menacée de mort et de destruction.
(signé par): Aziz Agha al-Hawash, Mahmoud Agha Jadid, Mahmoud Bek Jadid, Souleiman Assad [le grand père d’Hafez], Souleiman al-Mourshid, Mahmoud Souleiman al-Ahmad.
Ainsi se conclut le document, écrit il y a 76 ans, mais qui aurait pu l’être hier. Le document porte en lui tous les maux du Moyen-Orient dont les peuples de la région ont souffert jusqu’à aujourd’hui : fanatisme religieux des musulmans, violence, marginalisation de quiconque n’appartient pas au groupe dominant, stéréotypes qui déterminent la pensée de groupe ainsi que l’ignorance et la naïveté (en français dans le texte) occidentales à propos de tout ce qui concerne les problèmes régionaux et la façon de les résoudre.
Et avec tout le respect dû aux auteurs du document, ils ne sont pas pour autant exempts de problèmes non plus. Bien qu’ils soient arabes et parlent l’arabe, ils se différencient de la scène arabo-musulmane globale et se définissent comme la « nation » alaouite, uniquement parce qu’ils sont membres d’une religion différente. Il se peut que la façon dont ils se considèrent soit fondée sur le fait qu’il s’agit de tribus séparées des tribus musulmanes, et qu’ils se voient comme d’authentiques natifs des montagnes de la Syrie occidentale, contrairement aux musulmans arabes qui ont envahi la région au septième siècle depuis la péninsule arabe sous le glaive du second calife musulman, Omar ibn al-Khattâb, qui a imposé l’Islam aux peuples conquis.
Nul doute que les Alaouites aient tiré les conclusions nécessaires de ce qui est écrit dans le document, car ils ont gouverné les musulmans depuis 1966 d’une poigne de fer cruelle et assoiffée de sang, parce qu’ils savaient bien ce qui arriverait si les musulmans les dominaient.
Il y a un autre détail intéressant dans le document : l’Empire ottoman n’est pas du tout mentionné, bien qu’il ait essayé d’islamiser les alaouites et les ait forcés à construire des mosquées dans leurs villages. Il se pourrait que les signataires se soient abstenus de faire référence aux Turcs à cause de la minorité alaouite qui vivait en Turquie, et de crainte que s’ils décrivaient ouvertement les Turcs en termes négatifs, ceux-ci pourraient prendre leur revanche sur leurs frères alaouites vivant en Turquie.
Mais le détail le plus intéressant dans le document réside dans les termes positifs que les auteurs ont employés pour dépeindre les Juifs en terre d’Israël.
Qui sait, peut-être qu’à l’avenir, lorsque les alaouites auront été forcés de fuir les villes musulmanes de Syrie pour sauver leur vie et échapper au destin qui est décrit dans le document, afin de garder leur tête posée sur leurs épaules, ils établiront ensuite leur État indépendant dans leurs montagnes, le massif d’Ansariyeh, et peut-être qu’alors — en tant qu’État d’une minorité persécutée — par ironie de l’histoire, ils essaieront de tendre la main à « l’entité sioniste », qui est toujours une entité illégitime et méprisée aux yeux des Arabes et des musulmans.
À propos de l’auteur : le Pr. Mordechai Kedar (Docteur en philosophie de l’université Bar-Ilan, c’est un Israélien) a servi pendant 25 ans dans les renseignements militaires des forces armées israéliennes et s’est spécialisé dans le discours politique arabe, les médias arabes, les organisations islamiques et la scène nationale syrienne. Il donne des conférences en arabe à l’université Bar-Ilan et est un expert des Arabes-Israéliens.
Source : The Jewish Press, le 20 septembre 2012
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
45 réactions et commentaires
Ce mémorandum intéressant a déjà été publié par Daniel Le Gac en 1991 (La Syrie du général Assad, éditions Complexe, pp. 69-71) : il notait lui aussi « l’étonnant parallèle » dressé par ces notables alaouites entre leur communauté méprisée et celle des Juifs de Palestine. Ces chefs de clan souhaitaient le maintien d’une présence française pour éviter le face-à-face avec la majorité sunnite des villes comme Damas, Homs ou Alep.
Cela dit, entre Sleiman al Assad et ses descendants, son fils Hafez et son petit-fils Bachar, il y eut la Seconde Guerre mondiale et la formation du parti Baas (1947), lequel professe une idéologie arabe unitaire. Il y eut aussi la dernière vexation imposée par la France mandataire à la Syrie : la remise à la Turquie du sandjak d’Alexandrette, en 1939.
De là à plastronner comme Fabius… La France est en partie responsable de la Syrie telle qu’elle est, elle a d’ailleurs favorisé la montée en puissance des Alaouites. A l’occasion du prochain centenaire des accords Sykes-Picot (1916), qui rappellera les conséquences désastreuses de ce partage impérialiste ? En Syrie, au Liban, en Irak et en Palestine.
+26
AlerterRectification : Sleiman al-Assad n’est pas le père de Hafez al-Assad, celui d’Ali al-Assad. Il est donc le grand-père de Hafez et l’arrière-grand-père de Bachar al-Assad.
+11
AlerterCette analyse valide l opinion du nationaliste extravagant Lugan, néanmoins africaniste de réputation internationale.
A propos de la mentalité féodale portée par l Islam il est intéressant de noter l opinion d un ministre néerlandais qui révéle une certaine « compréhension » des masses musulmanes vis à vis des terroristes.
+8
AlerterLa féodalité n’a rien à voir avec l’Islam, cela fait partie de votre Histoire.
+8
AlerterLe terme de féodalité est impropre, il faudrait plutôt parler de la dhimmitude ou de la sujétion des non-musulmans comme citoyen de seconde zone, des minorités religieuses, dans un Etat musulman donc où l’Islam est la religion officielle d’Etat.
+5
Alerter@Thoraise
Merci.
C’est réconfortant et devrait nous amener TOUS à un début de profonde réflexion sur ces dissensions meurtrières,alors que « Le Monde » ,même après Collomb(Christophe)…et sa « découverte »…était Le Monde Méditerranéen avec cette période Heureuse–donc possible– de Cordoue..
Il Faut y revenir,….sans en aviser « bishops » et autres « Bredszinky and C°Ill. Ltd
+4
Alerter« Pendant des siècles, les royaumes musulmans sunnites ont accueilli des minorités religieuses en relative quiétude. » : on peut effectivement se poser la question de savoir : mais comment c’était avant la colonisation occidentale ? Comment les Alaouites assuraient-ils leur protection sans les Français ? J’imagine que, comme partout où un occupant/colon s’installe, il provoque l’apparition de « pros » qui l’aident et d' »antis » qui lui résistent. Ensuite la haine s’installe entre les uns et les autres…
+18
AlerterPourquoi « sic » après « nation alaouite »? En arabe le mot est très certainement « umma », qui ne signifie « nation » que parce que nos langues modernes ont voulu faire un anachronisme (et après les indépendances, c’est généralement « watan » qui signifie « nation »). Umma est employé par l’auteur à raison il me semble, car pour désigner une « communauté » il avait pour autres choix possibles des mots qui appartiennent au vocabulaire de la polémique religieuse comme « milla » (secte), « shi’a » (parti). Je ne suis pas sûre que « mujtama’a » (société) s’employait à son époque, et il peut être perçu comme trop neutre (« n’importe quel groupe relié »? plutôt pour désigner un groupe humain comme une ville?)
+10
AlerterSi j’ai bien compris l’argumentation, le sunnisme c’est la paix. Les méchants ce sont Daesh, les russes, les chiites et peut-être aussi les services de renseignement occidentaux.
Et les vipères sont des poissons.
+6
AlerterVous n’avez pas bien compris, et c’est regrettable: dans aucune intervention nul n’a affirmé que « le sunnisme c’est la paix », et encore moins dans l’article.
Le sunnisme c’est une religion comme le christianisme à caractère messianique, et qui veut convertir le monde entier.
Les états sunnites modérés et/ou faibles ne posent pas de problème: il n’appliquent pas cette règle (et quand on parle de règle dans l’islam il faut toujours se demander quel est sa légitimité: le coran? les écrits des prophètes?). Seuls comme l’a dit un commentateur, les états comme l’Arabie Saoudite, ou le Qatar (de ce qu’au sein de l’Oumma beaucoup considèrent comme une secte: le Wahhabisme) mêlent les considérations politico-économiques à la religion, et c’est la guerre assurée.
Le pays qui comportent le plus grand nombre de citoyens musulman, c’est l’Indonésie: quelqu’un a déjà entendu parler du djihad indonésien?
+11
AlerterIl y a de plus en plus d’agressions, d’inspiration clairement djihadiste, contre les non-musulmans d’Indonésie.
+9
AlerterBien d’accord avec toi, camarade Maurice, pour identifier la contradiction fondamentale, là-bas comme ici, comme étant du domaine économique.
Bien sûr, le religion est l’opium du peuple … et il reste interdit de conduire sous l’emprise de substances …
Une remarque cependant, concernant l’Indonésie : En effet le djihad n’y est plus d’actualité, les « Masters of the world » ayant par anticipation émiminé toute motivation à ce « terrorisme », en réalisant, en marge de leur intervention au Viet-Nam, un génocide aujourd’hui oublié.Un des plus grands massacres du XX ème siècle, absents de nos manuels scolaires, de la scène médiatique, du débat historique : le massacre de masse des communistes indonésiens, en 1965.
Les cadavres remontent désormais à la surface, en Indonésie même, où toute référence aux « événements de 1965 » était proscrite sous le dictateur Suharto et encore largement tue.
Un rapport de la Commission indonésienne des droits de l’Homme (Komnas-HAM) a reconnu en 2012 pour la première fois le « crime contre l’humanité » qu’a constituée la répression anti-communiste de 1965.
En l’absence d’enquête internationale, de nature judiciaire ou historique, les chiffres exacts restent inconnus. Si les estimations s’inscrivent dans une fourchette allant de 1 à 3 millions de victimes.
L’Indonésie d’après-guerre était était dirigée par Soekarno, une sorte de « De Gaulle » indonésien, porteur d’un nationalisme unitaire, lui-même inscrit dans une perspective internationaliste, teinté de « socialisme » et de tolérance religieuse.
Dans un État constitué de six grandes religions, 300 dialectes, 17 000 îles et 100 millions d’habitants, Soekarno se posait comme l’arbitre entre les forces sociales et politiques antagonistes, le garant de l’ « unité nationale ».
Sa politique du front national, le « NASAKOM », était fondée sur l’alliance entre le Parti national indonésien (nas) , des groupements religieux conservateurs (Agama), et le Parti communiste Indonésiens (Kom).
Le PKI était donc favorable au « front populaire national » en vue de fonder une nation indépendante de l’impérialisme, une démocratie avancée sociale qui constituerait une étape vers le socialisme.
Cette politique d’alliances favorisa l’ascension du PKI qui passa de 16% des voix aux élections de 1955 à 3,5 millions d’adhérents en 1965. Il rassemblait plus de 20 millions de sympathisants, soit un cinquième de la population.
Le syndicat de classe SOBSI contribuait à mener la lutte de classe contre les vestiges de l’impérialisme néerlandais et britanniques et la vieille classe dominante « nationale », celle des propriétaires terriens islamiques. Puissant dans les secteurs du pétrole du caoutchouc, bien implanté parmi les petits paysans de Java et Sumatra, le PKI et ses organisations de masse donnaient une perspective aux luttes : réforme agraire et nationalisations.
Après la chute de la Chine et l’enlisement au Vietnam, la montée du communisme indonésien inquiétait l’impérialisme américain. Comme dans la France de l’après guerre, il va financer les opposants de la « révolution nationale », dont en particulier le Parti socialiste (PSI), farouchement anti-communiste, et le parti islamiste Masyumi.
En 1958, la CIA offre les bases logistiques et militaires d’une rébellion armée à Sumatra, riche en pétrole. Le « gouvernement révolutionnaire » indonésien, sans base populaire, appuyé par les États-Unis et par les Partis socialistes et islamistes est défait en quelques mois par l’armée indonésienne.
Les Etats-unis changent de stratégie. L’armée constituant le seul rempart contre le communisme, ils lui apportent une aide de 65 millions de $ entre 1959 et 1965. Pour les services secrets américains et britanniques, il s’agissait de favoriser la faction « de droite », anti-Soekarno et pro-impérialiste, conduite d’abord par Nasrution puis par Suwarto, lui-même formé par les Etats-unis, face à la faction dominante « centriste », dirigé par Yani, pro-Soekarno.
Le prétexte à la vague sanguinaire contre-révolutionnaire survient le 30 septembre 1965 : un coup de force d’un quarteron de colonels qui proclame un « gouvernement révolutionnaire » après avoir exécuté six membres de l’Etat-major de la faction « centriste » de l’armée, dont le général Yani.
Suharto, en charge des troupes de réserves nationales (KOSTRAD), prend le contrôle de Djakarta, au nom du maintien du régime de Soekarno. En attribuant le putsch aux communistes, il déclenche « le plus grand massacre du XX ème siècle » selon les termes même d’un rapport de la CIA de 1968.
L’implication de la CIA, de l’ambassade américaine mais aussi des services britanniques ne fait aucun doute. Sans archives complètes américaines et indonésiennes, seule l’ampleur de la collaboration est encore à préciser.
Parmi les certitudes, ce sont les Etats-unis qui contribuent à former les officiers indonésiens, dans l’École des officiers de l’armée indonésienne à Bandoeng (SESKOAD), à la « guerre contre-insurrectionnelle » (territorial warfare).
De 1958 à 1965, la SESKOAD va former les différents échelons de l’armée pour lutter contre toute « insurrection » communiste, jusqu’à former les embryons de milices locales dans les quartiers et villages. Elles furent au cœur de la terreur de 1965.
La CIA va aussi jouer un rôle capital en élaborant la propagande anti-communiste des putschistes : non seulement faire circuler des faux sur les atrocités commises par les communistes mais surtout attiser les haines raciales (contre les Chinois) et religieuses (contre les athées).
L’ambassade et les services secrets auraient même rendu une liste de 5 000 cadres, à tous les niveaux, du PKI à l’armée indonésienne, facilitant ainsi sa traque et la décapitation du parti.
Alors que la répression faisait rage et que les journaux occidentaux étaient contraints, en les minimisant, de faire état du carnage, les ambassades et chancelleries occidentales maintenaient un silence officiel tout en louant en coulisses l’efficacité de la liquidation du PKI.
Le fruit du crime : 35 ans de dictature obscurantiste au service des multi-nationales américaines
Les coupables n’ont jamais été inquiétés, et pour cause : certains d’entre eux tiennent toujours les rênes du pouvoir… Dans leur documentaire diffusé en 2013 sur Arte, les cinéastes Joshua Oppenheim et Christine Cynn ont rencontré ces criminels qui semblent sans remords.
Devant la caméra, les tortionnaires Anwar Congo et Herman Koto retournent sur les lieux du crime et y évoquent leurs souvenirs, avec un détachement glaçant. Le documentaire prend alors un tour inattendu : les bourreaux, anciens mafieux dans le milieu du cinéma, décident de se mettre en scène dans un film dont ils seront les acteurs. Dans des séquences surréalistes inspirées de films de gangsters américains ou du cinéma fantastique indonésien, ils rejouent les tueries avec délectation et fierté, en se grimant et en convoquant des figurants en nombre pour incarner les victimes de leurs tortures, viols et assassinats.
L’idéologie dominante ne se contente pas de ré-écrire l’histoire, elle pratique la mémoire sélective. A côté des crimes qu’elle commémore, ceux attribués aux forces communistes et progressistes, il y a ceux qu’elle passe sous silence, tente d’oublier.
Sources: « Le Grand Soir » et « Arte »
+26
AlerterMerci à Y L S de rappeler ce moment d’histoire complètement passé à la trappe. « Par hasard », je l’ai redécouvert en lisant le bouquin de Tarik Ali et Oliver Stone « L’Histoire non-dite des Etats -Unis » qui avait été recommandé sur ce site. A lire: la liste des exploits des EU est impressionnante.
+4
Alerter@ Y L S
Bravo pour ce rappel détaillé.
N.Chomsky a été un acteur important en occident pour que ce massacre ne passe pas dans l’oubli. Il me semble que son accusation principale, courte car pour les médias et pour se mémoriser quelque chose symboliquement, est que H.Kissinger était en Indonésie quelques jours avant le début des événements (il faut comprendre, en voyant ce qui s’est passé ensuite, que c’était pour donner les dernières consignes, un peu comme les visites de Nulland et Cain en Ukraine un peu avant le putsch, deux ou trois visites rapprochées chacun).
———
Pour revenir plus près de l’article, on reconnaît bien notre Fabius donneur de leçon et se sentant au-dessus des autres.
J’ai l’impression que la maladie française, c’est d’avoir « des premiers de la classe » pour éclairer la plèbe.
+10
AlerterRappel historique : l’Indonésie n’a jamais été conquise de l’extérieur par des musulmans (elle n’était pas encore unifiée avant sa colonisation), ce qui permet de dire qu’il n’y a pas eu de « djihad » (en oubliant d’ailleurs les attentats et massacres récurrents actuellement). Par contre, des potentats locaux se sont convertis à l’Islam avec pour motivation que c’était bien pratique pour envahir leurs voisins.
+4
AlerterLe « sunnisme », que vous appelez, ce sont bien les Musulmans du commun ? Et bien cet espèce d’être humain que tu sembles mépriser n’est pas bien différente de toi, elle espère la paix pour le monde et pour elle-même.
+1
AlerterCe qui est le plus instructif, dans ce texte vieux de 80 ans, c’est qu’il fait écho à ce que nous voyons aujourd’hui, pour peu que nous voulions bien reconnaître ce que nous avons sous les yeux.
Sur le fond, même si la modernité technique s’est diffusée, les choses n’ont guère changé sur le plan des mentalités, des représentations et des comportements.
Dans la plupart des régions du monde, la religion est un des fondements essentiels de l’identité. Elle est même souvent le fondement essentiel d’un pays ou d’une nation.
Les occidentaux, et surtout les européens qui sont les peuples les plus sécularisés (on pourrait créer le néologisme « déreligiosisés »), plaquent sur les autres des représentations que les autres n’ont pas. Et vice versa d’ailleurs puisqu’en face, certains continuent d’appeler chrétiens ou croisés des gens qui sont bien souvent athées ou qui, sans être athées, n’ont aucune motivation religieuse.
Ajoutez à cette identité politico-religieuse une dimension messianique, prosélyte et expansionniste, et vous vous trouverez forcément dans une situation conflictuelle violente.
De ce point de vue, le fait de rassembler dans un même Etat des communautés politico-religieuses antagonistes plutôt que de les séparer en leur donnant à chacun leur Etat me paraît être un leurre.
Ce qui pose problème, c’est la proximité, le voisinage. Les expansionnistes ne sont pas arrêtés par des frontières étatiques.
+13
Alerter« Le fait de rassembler dans un état des communautés politico-religieuses antagonistes me paraît etre un leurre »: c’est pourtant ce qui se fait autour de la Méditerranée depuis 3 millénaires au moins…
Et puis l’Etat culturellement et ethniquement pur, façon Allemagne nazie, ou l’Israel rêvé des ultra-nationalistes… Personnellement je trouve ça tres « moyen » du point de vue éthique.
+2
AlerterEt même si on laisse de côté l’aspect éthique… L’ideé d’une unité culturelle et religieuse absolue de la nation est une illusion.
Quand bien même on construirait une nation sur une base d’unite absolue : homogénéité culturelle, religieuse, ethnique, etc. Rien ne garantit qu’avec le temps, le corps social ne se fissure pas et qu’apparaisse des antagonismes ( religieux, notamment).
+6
AlerterJe ne suis pas sur que vous m’ayez bien lu, puisque je dis que même la separation en différents Etats ne réglerait pas le problème.
Pour autant, la séparation en nations homogènes, c’est tout de même moins pire que le massacre inter-communautaire des groupes minoritaires ou les plus faibles que par le groupe le plus fort, n’est-ce pas ?
+3
AlerterLes grands empires multi-ethniques type URSS ou empire ottoman étaient ils pire de ce point de vue que les états nation modernes?
+4
AlerterLe fait est que c’est le mandat français qui a permis l’enrôlement en masse des alaouites dans l’armée, et par suite leur prise de contrôle de cette armée, puis du pays en 1970, avec le soutien d’autres minorités religieuses. Les alaouites avaient été chroniquement persécutés et constamment méprisés pendant des siècles. On ne s’étonne pas si ceux qui vivent en Israël, à l’instar des druzes, préfèrent soutenir Israël.
+12
Alerter« Les alaouites avaient été chroniquement persécutés et constamment méprisés pendant des siècles. » : cela permet de dérouler le fil historique logique. 1) Les Alaouites sont persécutés ; 2) Les Français arrivent ; 3) Les premiers collaborent avec les seconds et prennent de l’ascendant ; 4) Les sunnites n’ont plus qu’une envie : passer à l’étape des massacres sans pitié.
+2
AlerterMerci de dire ce que personne n’ose plus dire en diffusant cet article: si Assad tombe, les minorités de Syrie vont se faire massacrer par une population sunnite fanatique. La parenthèse de la colonisation se fermera et on retournera au point de départ.
+22
AlerterCette lettre est anachronique pour la situation actuelle, et comme tu le dis Mansour, elle « est typique d’un kapo qui écrit à son patron colonisateur pour qu’il ne le laisse pas livré à lui-même. On ne peut donc donner de crédibilité à ce qu’il décrit des sunnites. »…;Et comme dirait Hollande: « c’est un autre temps »* que celle de l’arrière grand-père de Bashar-El-Assad…Prenons l’exemple de l’atlantisme actuel de la classe politique française et l’anti-américanisme de De Gaulle…il n’est plus d’actualité…Et comme dirait l’autre les choses évoluent…
* Réponse de Hollande à la remarque de Poutine sur le fait que les Assad ont « plus visité Paris que Moscou », à propos d’une question d’un journaliste sur l’éventualité d’un exil de Bashar El Assad à Moscou.
https://www.youtube.com/watch?v=YEI9PIHanXI
+9
AlerterBien au contraire elle est d’une terrible actualité où dans le monde arabo-musulman les minorités religieuses sont persécutées c’est pourquoi pour les Alaouites il était légitime de préférer le mandat français à l’implacable tutelle de la majorité sunnite. Maintenant ils se battront jusqu’au dernier des leurs pour éviter la valise ( ils n’ont nulle part où aller) ou le cercueil.
+10
Alerter@cording
« dans le monde arabo-musulman les minorités religieuses sont persécutées », vous êtes sûr que c’est seulement dans le monde arabo-musulman ou ce sont les seuls dont on parle…Que dites-vous de la persécution des rohingyas en Birmanie, et des palestiniens par les israéliens…la stratégie de de l’Occident c’est de diaboliser tous ceux dont il convoite les matières premières par le harcèlement médiatique…On connait la méthode maintenant….
+7
AlerterPour ce qui est des rohingyas, ce n’est peut-être pas joli mais ils payent pour ce que subissent au nom d’Allah les bouddhistes voisins de l’est du Bangladesh et du sud de la Thaïlande (dans les zones contrôlées par les rebelles). Quant aux Palestiniens, c’est sans rapport, il s’agit d’un conflit chronique où deux peuples revendiquent une même terre. S’il y a dans ce secteur des persécutés pour leur religion ce sont les Palestiniens chrétiens, qui s’enfuient en masse et pas du fait d’Israël.
+4
AlerterIntéressant votre post. Faut-il en conclure que les Alaouites auraient été massacrés si les Français n’avaient pas colonisé leur coin au 20ième siècle ?
+3
AlerterCe n’est pas une impossibilté,les alaouites étant considérés par les sunnites orthodoxes comme le summum de l’abomination,encore pire que chiites. Les alaouites mériteraient un très long développement tant leurs particularismes sont étonnants.
+13
AlerterEncore un chef d’œuvre ce matin sur France Inter…
(J’étais sous la douche et donc j’ai du tout entendre)
Guetta (65 ans) nous parle de la Syrie, de sa Syrie à lui, il n’y a probablement jamais mis les pieds…
Et donc 2mn54 sur le sujet, sans jamais prononcer les termes « etat islamique », « alqaida » « terrorisme » « djihad » ni même extrémisme, ni aucune mention d’une quelconque présence d’un islam pimenté…
Le petit monde du gars se limite à, d’un côté le salaud, qui affame et en envoie des barrils d’explosifs sur la population, et de l’autre…
« l’insurrection »… aka les chevaliers du bien…
7 fois il emploie le mot « insurrection », et je pense que les auditeurs seront tout à fait solidaires de cette insurrection, si pleine de vertus face à ce tyran sanguinaire (et il l’est le salaud…).
Vraiment ce choix de mot forcé sert le propos, essayez de lui substituer le mot « islamiste », ce qui est un moindre mal, et toute la chronique entre, ou sort, d’une dimension parallèle…
http://www.franceinter.fr/emission-geopolitique
+9
AlerterEtre sous la douche, obligé d’écouter la chronique de Bernard Guetta sur France Inter ! Quelle torture ! Bien pire que le supplice de la baignoire ! Je plaisante, bien sûr. Écouter Patrick Cohen et Bernard Guetta est un délice matinal. On se sent instruit, et vachement de gauche, en plus.
+3
AlerterPour suivre le drame syrien sur carte
http://www.edmaps.com/html/syrian_civil_war_in_maps.html
http://syria.liveuamap.com/
+0
Alerter@ Garibaldi2
Vous posez une question :
« Comment en 1936, l’ancêtre a pu écrire : ”Cher M. Léon Blum, Premier ministre de France” alors qu’à l’époque Léon Blum est président du conseil ? »
J’y réponds : relisez le texte (seulement le début de la lettre).
+3
Alerter@christian gedeon
C’est bizarre mais j’ai une version de l’histoire du Maghreb un peu différente sur el KAHINA.
banu HILAL ont marché vers maghreb pour mater un souverain local El Moez qui n’obéissais plus aux fatimides. Taghriba Bani Hilal ou l’épopé; On dit aussi » زحف بنوا هلال » .
Votre version est désolante de contre vérités historiques et ne donne aucune référence.
Je suis descendant de Amazigh / et des arabes de banu Hilal.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hilaliens
https://ar.wikipedia.org/wiki/%D9%87%D8%AC%D8%B1%D8%A9_%D8%A8%D9%86%D9%8A_%D9%87%D9%84%D8%A7%D9%84#.D8.A3.D8.B3.D8.A8.D8.A7.D8.A8_.D9.87.D8.AC.D8.B1.D8.A9_.D8.A7.D9.84.D9.82.D8.A8.D8.A7.D8.A6.D9.84_.D8.A7.D9.84.D9.87.D9.84.D8.A7.D9.84.D9.8A.D8.A9
+2
Alerter« Votre version est désolante de contre vérités historiques et ne donne aucune référence. » : je ne peux pas juger, mais elle apparaît tellement à sens unique qu’on ne peut qu’en douter. En tout cas, il n’explique pas comment les alaouites ont survécu jusqu’à l’arrivée des Français : il a bien fallu que les sunnites ne les massacrent pas trop, non ?
+2
AlerterLes yézidis (Kurdes restés fidèles à la religion traditionnelle kurde) affirment avoir surmonté plus de 60 tentatives d’extermination au cours de leur histoire, à chaque fois en se réfugiant dans les grottes secrètes de leurs montagnes. Les Kalash (polythéistes) de l’Hindou Kouch (nord du Pakistan), en phase finale de normalisation islamique, ont longtemps réussi à se faire oublier au fond de leurs vallées sauvages. Les alaouites ont aussi leurs foyers dans des montagnes peu accessibles qu’ils connaissent bien et où il est facile de se cacher.
+6
AlerterAh …Wikipédia comme référence suprême… il y a une petite part de vrai dans ce que raconte Wikipédia,sur l’origine de l’invasion hilaliene,en effet,c’est comme çà que çà a commencé.. Wikipédia.qui omet soigneusement de préciser que les « banou hilal »,horde des plus sauvages,en a profité,avec la bénédiction de ses donneurs d’ordres,pour massacrer tout ce qui se trouvait sur son passage…et cher ami soit vous descendez des amazigh(qui n’ont rien à voir avec des arabes),soit des « arabes » de banou hilal… vous avez un sacré arbre généaloqiue dites donc. Un peu d ‘ordre à y mettre,d’urgence.
+3
AlerterOups j’oubliais les références….Ibn Khaldoun,çà vous va ou pas? qui comparaît les hilaliens à une nuée de sauterelles malfaisantes… Tout est sur les moteurs de recherche appropriés. Et Ibn Khaldoun n’est pas suspect de parti pris je crois.(mais il y en d’autres). Entre autres caractéristiques sympathiques des hilaliens,ils ont détruit de fond en comble un réseau d’irrigation millénaire en Afrique du Nord et ramené des centaines de milliers d’hectares cultivés à l’état de désert…entre autres.
+3
Alerter@gedeon
Vos réflexions haineuses n’ont rien à voir avec le sérieux de ce blog…donc en gros vous voulez nous expliquer que tout ce qui est arabe et musulman est mechant à coup de texte d’histoire sortie de leur contexte…Mais sérieusement vous prenez les lecteurs de ce blog pour des simplets ou vous vous croyez sur les commentaires de Yahoo…Car c’est vraiment malhonnête de votre part de manipuler l’histoire et de ne se focaliser que sur les événements qui concernent le monde arabo-musulman et faire fi de toute l’histoire de l’humanité à commencer par celle de l’occident qui détient le haut du podium en matière de massacres…j’arrête là loin de moi l’idée de faire la concurrence entre les différents massacres, ce à quoi cet échange avec vous risque de conduire…
En bref, j’ai comme l’impression que certains « commis » en mission sont la pour distiller leur haine et division dans ce blog…c’est plus qu’une impression car je reconnais une certaine rhétorique qui fait fureur sur certains sites…
+2
AlerterNous étions si semblables qu’il nous fallut inventer la religion pour justifier nos guerres…
+4
AlerterNier ou relativiser les massacres parce qu’il y a des survivants (il y en a toujours quand la cible est assez large, même quand l’objectif déclaré était l’extermination… les gens ne se laissent pas si facilement massacrer que ça), c’est un vieux classique, pas franchement honnête ni ragoutant. C’est la même chose que pour les alaouites historiquement (ou les yézidis, etc.).
+3
AlerterSi vous avez des livres et des références historiques à conseiller pour nous éclairer sur ces massacres :en arabe comme en français ou en anglais donnez les.
S’il vous pait des livres. Des études du sérieux !!!!
Je n’ai pas la volonté de nier quoi que ce soit. En 3 ans de lecture quasi quotidienne sur ce blog, choqué par tant de contre vérités, je me suis décidé à publier (le modérateur pourra vérifier que je ne publie quasiment jamais).
Seuls les imbéciles ne changent pas d’avis. Je voudrais pouvoir grâces à vos références enrichir ma connaissance de l’histoire du Maghreb en général et de la Tunisie en particulier.
Et si massacre il y a eu, je voudrais en connaitre les circonstances exactes et ce qui a fait que cela arrive.
Arrêtez les accusations gratuites et insultantes, donnez au moins le titre d’un seul livre d’histoire et un lien internet correspondant.
Votre mauvaise fois a eu le mérite de me refaire écouter Raoul Journo et ses ses talils qui sont des compliments et vœux adressés aux invités lors d’une réjouissance (mariage, Bar Mitsvah, circoncision, pèlerinage, etc.
Merci.
+1
AlerterAprès quelques recherches sur le net voilà c qu’on peut trouver à la BNF. Je laisse les lecteurs juger des mensonges de christian gedeon sur les banu Hilal.
http://data.bnf.fr/12041892/geste_des_banu_hilal/
http://www.eurekoi.org/je-cherche-un-livre-sur-la-migration-des-tribus-banu-hilal-vers-lafrique-du-nord-et-le-sahara-du-maghreb-lhistoire-des-tribus-arabes-formees-au-sahara-du-maghreb-je-vous-remercie-davance-pour-vot/
enfin un article de 24 pages « Notice sur les Arabes hilaliens [article]
Ismaël Hamet » Revue d’histoire des colonies Année 1932 Volume 20 Numéro 87 pp. 241-264
http://www.persee.fr/doc/outre_0399-1385_1932_num_20_87_2836
Que des enjeux de pouvoirs entre Tunisie, Egypte et Moyen orient.
Bonnes lectures
+1
AlerterMerci fatman pour cette réference
http://www.persee.fr/doc/outre_0399-1385_1932_num_20_87_2836
Très riche pour comprendre une partie de l’histoire du Maghreb et bien différente de ce que gedeon veut en faire comme manipulation agressive de l’histoire…En somme le Bani Hillal ne sont qu’un groupe des arabes et ne sont pas représentatifs de l’ensemble de ce groupe ethnique, et leur histoire est bien décrite par l’auteur de cet article : Ismaël Hamet.
[modéré]
+0
AlerterLes commentaires sont fermés.