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4.janvier.20174.1.2017 // Les Crises

L’invasion de Panama : Une héroïne de « Little Hiroshima », par Hernando Calvo Ospina

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Pour ne pas oublier la terrible invasion de Panama en 1989…

Source : Hernando Calvo Ospina, 22-12-2016

Hernando CALVO OSPINA

C’était le 19 décembre 1989. Après le dîner, le couple s’était consacré à l’installation de la crèche de Noël. Ils avaient pratiquement tout mis en place : la Vierge Marie, Saint Joseph, les bergers, le bœuf, l’âne et un grand nombre de figurines. Elle avait dû expliquer vingt fois à Jorge, le plus jeune, qui avait quatre ans, pourquoi il devait attendre le 25 décembre pour placer l’enfant Jésus : c’est ce jour-là qu’il était né.

Au moment d’aller se coucher, les enfants refusèrent de dormir dans leurs lits. Ils voulaient rester près de la crèche. Ana, la mère, accepta à la condition qu’ils dorment de l’autre côté, près de la fenêtre. Les parents y disposèrent un matelas.

Il y avait de la musique dans le voisinage. L’ambiance festive allait crescendo, car ça sentait déjà Noël, particulièrement dans ce quartier panaméen du Chorrillo. Son mari alla se coucher. Elle se sentait étrange. Elle était fatiguée, mais elle préféra s’asseoir par terre et lire un livre. Par moments, elle observait avec tendresse ses deux petits garçons. Le temps passa.

Elle regarda le vieux réveil posé sur la télévision et se rendit compte qu’il manquait peu de temps pour qu’une aiguille recouvre l’autre : il était presque minuit. C’est alors que l’appareil commença à vibrer. Elle regarda les murs, le plafond et posa les yeux sur les figurines qui changeaient de place. Tout tremblait ! Elle entendit un terrible fracas, ensuite un autre, puis d’autres. Pendant quelques secondes, elle crut que c’était une autre manœuvre de l’Armée étasunienne cantonnée aux alentours du Canal.

Elle se leva comme un ressort et fonça vers la chambre où son mari était déjà debout, en slip. Ensemble, ils s’approchèrent de la fenêtre et se penchèrent terrifiés. Ils vivaient au quatrième étage. Partout des éclats de lumière et des explosions : « L’invasion, l’invasion ! » furent les cris angoissés qu’ils entendirent comme un chœur. Les hélicoptères lançaient des fusées contre la Caserne de l’Etat Major des Forces de Défense Panaméenne, située non loin de là.

Ils coururent au salon. Elle ouvrit la porte, sortant sur le balcon pour être témoin du début de l’apocalypse. Les cris de terreur s’amplifiaient de tous côtés, aussi bien que les explosions et les rafales de tirs. Elle entra et se jeta sur les enfants qui étaient déjà assis en pleurs, effrayés. Elle les embrassa. Elle leva les yeux et vit son mari planté là au milieu de la pièce et ne sachant que faire. « Apporte un matelas ! Apporte un matelas ! », lui cria-t-elle. L’homme réagit enfin en s’exclamant qu’il fallait mettre les enfants près de la crèche pour que la Vierge Marie les protège.

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« Apporte un matelas, je t’en prie, apporte-le ! », lui cria-t-elle, désespérée « La vierge ne peut rien pour nous en ce moment ! », précisa-t-elle. Voyant les éclats lumineux qui entraient par la fenêtre et le tremblement de terre à ses pieds, elle courut jusqu’à la chambre des garçons, saisit le matelas qui restait et le souleva, comme s’il s’agissait d’une plume et le plaça sur les petits qui ne cessaient de pleurer, paniqués.

Les avions supersoniques sillonnaient le ciel, suivis d’un bruit qui faisait éclater les tympans et les vitres. Le ciel devenait rougeâtre à cause du reflet des explosions et des incendies. Le bruit des rotors des hélicoptères résonnait partout. Les fusées aussi partaient de la baie très proche : les navires de guerre bombardaient également.

Soudain, par la porte entra une sorte de rayon aveuglant. Quand elle rouvrit les yeux, tout était encore illuminé et tremblant, mais il y avait une sorte de fumée dont on ne pouvait définir l’odeur. A la place de la crèche et de la télévision, il ne restait plus qu’une tache d’huile noire et des cendres. Même la Vierge n’avait pas été épargnée.

Son mari, atterré et muet, regardait « ça’ » puis regardait où se trouvaient les petits. Si sa femme n’avait pas été là…

Ana se rappela qu’elle était élue de la commune, et que pour cette raison elle devait se calmer et essayer d’aider. Elle ouvrit la porte de l’appartement et trouva tous les voisins déboussolés, en plein chaos.

Elle dit à son époux qu’il fallait partir avec les enfants, car une bombe pouvait détruire le bâtiment de sept étages. Il fallait chercher un refuge. Il sortit avec les enfants dans les bras, tandis qu’elle montait les étages pour exiger que tout le monde évacue les lieux. Au dernier étage, elle découvrit deux petits vieux qui pleuraient et criaient, tout en demandant à leur petit-fils de quitter le balcon d’en face. Le jeune menaçait un hélicoptère avec un revolver qui n’avait plus de balle. +Ana lui cria que par sa faute, ils allaient bombarder l’immeuble. Il semblait devenu fou et s’exclamait à pleins poumons « Yankees assassins ! Yankees fils de putes ! ». Les trois virent une sorte de rayon laser couper le jeune en deux, au niveau de la ceinture. Même une scie électrique ne l’aurait pas fait avec autant de facilité. Des cris et encore des cris de panique, et l’impuissance devant tant d’horreur. Ana poussa les vieux, les obligeant à descendre, même s’ils n’avaient plus envie de vivre.

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En bas, elle rencontra son mari. Tous les enfants qu’il y avait là étaient dans une panique totale. Elle, avec précaution, ouvrit le portail et sortit. Lui n’osa pas la retenir. Elle était comme ça. Dans la diagonale, plusieurs bâtiments brûlaient. A chaque explosion de bombes, les gens hurlaient, car ils croyaient qu’elles leur tombaient dessus.

Les hommes et les femmes couraient dans tous les sens, portant jusqu’à trois enfants dans les bras. Des enfants portaient des enfants. Des vieillards priaient, à genoux dans l’embrasure des portes.

Au coin de la rue, à quelque cent mètres, elle vit trois hommes en civil tirer sur les hélicoptères. Elle courut jusqu’à eux et demanda une arme. Il n’y en avait pas.

Elle revint sur ses pas, déçue. Elle proposa de rester là parce qu’il n’y avait nulle part où aller. Ils se blottirent à l’intérieur de l’immeuble. Certains s’étreignaient. Tout en pleurant, les hommes et les femmes se mirent à attendre que la lumière du jour se lève, car peut-être que cet horrible cauchemar serait moins épouvantable.

A 6h15, les explosions continuaient. Ana ouvrit lentement le portail, avança la tête et découvrit plusieurs hommes aux visages peints. Elle pensa qu’elle était morte quand ils la visèrent de leurs armes immenses. Ils commencèrent à lui crier plusieurs choses dont les seules qu’elle put comprendre furent « go, go, go », dehors, dehors, dehors. Ils leur firent signe de sortir les mains en l’air. Les envahisseurs avaient pris possession de presque toutes les maisons et les immeubles. L’un d’eux, qui avait une tête de latino, leur dit en espagnol qu’ils devaient aller jusqu’à Balboa, un port situé à l’embouchure du canal de Panama, au bord de l’Océan Pacifique. A peu près à cinq kilomètres de là.

Les tanks entraient massivement dans Chorrillo. Les envahisseurs sortirent des véhicules, criant en anglais de quitter les lieux. Ils commencèrent ensuite à lancer à l’intérieur des maisons un petit dispositif qui prenait feu comme par magie. A San Miguelito, un autre quartier peuplé de gens modestes, c’était le même scénario.

Ana voulut aider une femme blessée qui pouvait à peine marcher et qui portait son petit garçon dans les bras. Les soldats les visaient, menaçants. Une autre femme vint l’aider, sachant qu’elles pouvaient être assassinées si elles n’avaient pas les mains en l’air.

Il y avait beaucoup de morts dans les rues, tous des civils. Un garçon de dix ans montra horrifié les corps de deux petites camarades d’école gisant dans une grande flaque de sang. Ana sentit son âme se déchirer quand elle reconnut sa voisine, ses deux enfants dans les bras, tous trois quasiment calcinés.

Tout le groupe et ceux qui assistèrent à la scène lancèrent les cris les plus déchirants de leur vie en voyant un tank passer sur les corps de deux hommes, alors que l’un deux, blessé, était assis dans la rue. Les chenilles du tank les réduisirent en bouillie. Les cerveaux volèrent à plusieurs mètres. Parmi les témoins, certains se mirent à vomir ou tombèrent à genoux. Et ceci se reproduisit plusieurs fois pendant le trajet.

On marchait au milieu les cadavres. Les envahisseurs étaient libres d’assassiner comme bon leur semblait. Ils exécutaient des civils en pleine rue pour le seul motif qu’ils leur avaient crié « yankee go home », yanqui, dehors !

Il n’était pas permis de porter secours aux blessés, ni que les membres d’une même famille touchent à leurs morts. Les camions des envahisseurs venaient les chercher et les emportaient. De nombreux habitants de la capitale virent quand ils incinéraient les corps avec des lance-flammes sur les plages. Tandis que d’autres centaines de corps furent jetés dans des fosses communes.

Au même moment, dans les quartiers riches, des gens sortaient se prendre en photo avec les envahisseurs, en arborant le drapeau des Etats-Unis. Des femmes voulaient même les embrasser. Dans certains endroits de la campagne, on leur offrait aussi du Coca-Cola et des cigarettes.

Cette invasion étasunienne fut appelée « Juste Cause » : ce fut le plus grand débarquement aérien depuis la Seconde Guerre Mondiale. Sur ce petit pays de trois millions d’habitants, s’abattit tout le pouvoir militaire de la première puissance mondiale : 26 000 soldats qui semblaient assoiffés de sang. Tandis que l’ONU condamnait l’invasion barbare, le président français, François Mitterrand, fut le seul à la soutenir ouvertement.

Le Panama se transforma en un champ d’expérimentation de la technologie de guerre la plus avancée, celle qui fut ensuite utilisée en Irak, en 1991. Par exemple, le rayon qui détruisit la crèche et la télévision d’Ana, et qui coupa le petit-fils en deux : c’était aussi le baptême de l’avion bombardier invisible « Stealth ».

Les Forces de Défense de Panama comptaient à peine 3 000 combattants. La défense aérienne était inexistante. Civils et militaires donnèrent leur vie non pas pour le général Antonio Noriega, mais pour la souveraineté et pour la patrie.

Car s’il y eut plus de 4 000 personnes assassinées, c’était sous prétexte de capturer le dictateur Noriega recherché pour narcotrafic. Un militaire qui, peu de mois auparavant, était encore l’un des favoris des Etats-Unis en Amérique Latine. Salarié de la CIA, et grand ami de George Bush père, il servit de pont entre la mafia colombienne et la CIA pour le trafic de cocaïne qui finança la guerre contre-insurrectionnelle en Amérique centrale, dans les années quatre-vingt. Mais dans un sursaut de souveraineté, il refusa que les Etats-Unis aient le moindre contrôle sur Panama, à commencer par le Canal. Alors ses péchés, qui n’avaient jamais été considérés comme tels, firent tout à coup la une des journaux.

Lors de l’invasion, ils ne purent lui mettre la main dessus. La CIA fut ridiculisée. Ils durent promettre de l’argent pour le capturer. Noriega se rendit le 3 janvier 1990.

Les envahisseurs s’acharnèrent sur Chorrillo et San Miguelito parce qu’ils savaient que dans ces quartiers ils n’étaient pas les bienvenus. Ils n’y laissèrent que quelques rares colonnes de béton armé. Les soldats étasuniens eux-mêmes se mirent à nommer Chorrillo leur « Petit Hiroshima », en souvenir des ruines, de la mort et de la désolation auxquelles fut réduite la ville japonaise après la bombe atomique lancée par les Etats-Unis le 6 août 1945. La grande majorité des Panaméens le considèrent comme le « Quartier Martyr ».

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Héroïne et martyre, Ana le fut. Elle laissa son mari avec les enfants et s’évada du camp de concentration où on les avait parqués à Balboa. Elle se joignit à ceux qui combattaient les troupes d’envahisseurs. Elle leur infligea plusieurs pertes et endommagea un hélicoptère. La femme qui tirait à ses côtés vit la balle qui transperça la poitrine d’Ana. Agonisante, elle murmura : « Parle de moi à mes enfants ». Sa main serrait si fort le fusil qu’on faillit ne pas le récupérer.

Hernando Calvo Ospina

Journaliste, écrivain et réalisateur colombien résident en France.
Texte extrait du livre Latines, belles et rebelles, Le Temps des cerises éditeurs, Paris 2015

Source : Hernando Calvo Ospina, 22-12-2016

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Commentaire recommandé

Fritz // 04.01.2017 à 01h04

Voilà pourquoi la nationalité française a été refusée à Hernando Calvo Ospina :
https://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2011-12-08-Calvo-Ospina

Cela en dit long sur la soumission de notre pays à la sainte et glorieuse Amérique.

20 réactions et commentaires

  • Pierre Tavernier // 04.01.2017 à 00h26

    Juste une petite remarque sans grande importance. J’aurais préférer le terme « martyre » à celui d' »héroïne » dans le titre, car héroïne renvoie à des connotations pas forcément positive pour moi. Mais c’est l’exacte traduction du texte original (que j’avais déjà lu), donc encore une fois, remarque « pointless ». Bravo à l’équipe du site les-crises de faire partager ce texte émouvant par son humanité, qui rassemble à la fois ses meilleurs et pires aspects.

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    • Duracuir // 04.01.2017 à 08h25

      mouai, en même temps, les égorgeurs barbus n »ont que ce mot là à la bouche, point de héros chez eux, que des « martyrs »

        +4

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  • Fritz // 04.01.2017 à 00h48

    Peut-on se fier à ce texte à charge ? Je n’ai pas les éléments pour en juger. Je me rappelle seulement que les médias, trop occupés à célébrer la révolution roumaine, ont passé sous silence l’invasion du Panama et ses horreurs.

    Assis devant notre télévision, nous participions en direct à la révolution dans les rues de Bucarest, et nous frémissions d’horreur devant les images du faux charnier de Timisoara… On parlait de 4630 morts dans cette seule ville, 40 000 ou 60 000 pour l’ensemble de la Roumanie : en réalité, il y eut un millier de morts environ, mais qui ont permis d’ignorer les milliers de Panaméens tués par l’agression impérialiste des États-Unis.

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    • ago // 04.01.2017 à 10h13

      Il faut lire « Dominer le monde ou sauver la planète » de Noam Chomsky. Tout y est bien expliqué, démontré et sourcé. Et pas seulement pour Panama….
      Amicalement votre

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    • jean pierre de cornulier // 04.01.2017 à 10h46

      Ce texte émouvant devrait être enseigné à l’école. 1989, c’est aussi la chute du mur de Berlin. Il est tombé avec l’union soviétique sans le moindre coup de feu. Il serait bon de le rappeler de temps en temps.

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  • Jules Vallés // 04.01.2017 à 00h59

    Pays ultra belliqueux:
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Interventions_militaires_des_états-Unis_dans_le_monde
    Dépenses militaires:
    Le total des dépenses militaires des États-Unis en 2013, plus de 640 milliards de dollars, comptait pour 36 % des dépenses militaires officielles mondiales
    https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tats-Unis
    Bref, le vrai danger pour la paix dans le monde

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  • Fritz // 04.01.2017 à 01h04

    Voilà pourquoi la nationalité française a été refusée à Hernando Calvo Ospina :
    https://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2011-12-08-Calvo-Ospina

    Cela en dit long sur la soumission de notre pays à la sainte et glorieuse Amérique.

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  • PatrickLuder // 04.01.2017 à 02h54

    Ne pas oublier les horreurs passées c’est bien … mais ne pas laisser commettre les horreurs actuelles serait mieux !

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    • Ovuef2r // 04.01.2017 à 06h56

      Les preuves du passé étayent les actes du présent et permettent d’imaginer ceux du futur. Sans ces preuves nous sommes désormais soumis à un récit imaginaire de la lutte du bien contre le mal, aveuglant la réalité. Ces revelations du réel passé servent de point d’appui à la dénonciation des mensonges du quotidien.
      Ou, comme disait Karl Marx, « ceux qui ne connaissent pas l’Histoire sont condamnés à la revivre »…

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  • Feubeuh // 04.01.2017 à 03h16

    « Lors de l’invasion, ils ne purent lui mettre la main dessus. La CIA fut ridiculisée. Ils durent promettre de l’argent pour le capturer. Noriega se rendit le 3 janvier 1990. »

    tu m’etonnes 14 jours pour choper le général auto proclamé c’est un veritable affront !
    Note, les US n’ont pas voulu bombardé la nonciature du vatican assiegée depuis le 25 decembre pour le choper, ils ont juste mis du rock a fond, jour et nuit.

    « Breakin’ rocks in the hot sun
    I fought the law and the law won
    I fought the law and the law won
    I needed money ’cause I had none
    I fought the law and the law won
    I fought the law and the law won »

      +4

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  • Louis Robert // 04.01.2017 à 10h04

    Quel héroïque fait d’armes ce fut, tout de même!

    Enfin, une victoire contre un redoutable ennemi de l’Empire

    C’était pas beau ça? Avec Mitterand dans le sillon…

    Vive l’Empire!

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  • christian gedeon // 04.01.2017 à 11h05

    Encore une non intervention de l’establishment US,que je distingue nettement du peuple américain,que j’aime,et auquel on bourre le mou en permanence….comme au Chili,comme à Grenade,comme…comme… comme… tiens,comme en Irak aux cris de WMD,comme en Lybie,pour « sauver benghazi »…et béhachèle.Comme en Syrie…où ON arme A Nosra et l’EI…comme au Yémen,où on massacre Sanaa…comme en Bosnie où on installe un régime islamiste,comme au Kosovo,où on livre le pays à un assassin psychopathe comme Taçi… comme en Egypte,où on a installé un malade mental frère musulman au pouvoir…je ne sais pas s’ils sont vraiment cons, ou s’ils sont vraiment complètement mafieux…la question est posée.Je penche pour la deuxième option.

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    • raloul // 04.01.2017 à 11h57

      Bonjour !

      Une liste complète des guerres de l’otan et/ou ses pays membres est disponible dans le dernier ouvrage de Daniele Ganser, « illegale Kriege ».

      Ce livre explique en détail pourquoi ces guerres sont illégales par-rapport au droit international, ce qui signifie aussi que les responsables devraient être mis en accusation pour crimes de guerre. Ils ont bien sûr droit à un procès équitable devant les tribunaux compétents. Ça concerne aussi M. Hollande pour la Syrie, d’ailleurs…

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  • Raoul // 04.01.2017 à 12h43

    Merci, avec ce témoignage terrible et émouvant, de rappeler ces faits presque oubliés.

    De fait, c’est la loi du plus fort qui règne sur notre planète, comme toujours, et l’exemple de Panama est là pour nous le rappeler. Et ce n’est pas l’ONU, au mieux impuissante (Panama), souvent complaisante (Serbie, Irak, Libye, Syrie…), au pire complice (guerre de Corée), qui changera cela.

    Malgré nos prétentions, nous ne sommes pas si loin de l’âge des cavernes, mais considérablement mieux armés, pour le malheur de la grande majorité d’hommes et de femmes qui ne demandent qu’à vivre en paix.

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  • TienTien // 04.01.2017 à 14h16

    Merci pour cet article/
    Je connaissais bien la ville de Panama City pour y avoir été à plusieurs reprises. Mon employeur m’y renvoya en avril 1990.

    Tout ce que je savais à l’époque, c’était l’intervention armée US pour s’emparer de Manuel Noriega. Je fus absolument stupéfait et horrifié de voir les dégâts subis dans les quartiers populaires de cette ville. Je n’en croyais pas mes yeux, n’ayant pas eu (comme tout le monde en Europe) la moindre idée du degré inimaginable de violence de la part de l’armée US.
    J’en fus profondément bouleversé même si les cadavres et le sang avaient disparus depuis 3 mois lors de mon retour professionnel dans ce pays.

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  • Gabriel Galice // 04.01.2017 à 14h52

    On avait oublié cette forfaiture mitterrandienne.
    Quand au Président Hollande
    1) il paracheva en catimini l’intégration dans le commandement militaire de l’OTAN, faisant accorder, par vote discret du Parlement, les facilités d’usage aux bases étasuniennes et autres en France
    2) il interdit de survol du territoire l’avion du Président Morales, suspecté, d’accueillir à bord E. Snowden, qui venait de révéler à quel point les EU espionnaient la France,
    3) il refusa l’asile politique à Julian Assange,
    4) il s’appétait à frapper la Syrie, de conserve avec les EU et le RU, seul le refus du Parlement britannique bloqua l’opération.
    Le Président qui se voulait « normal » s’avéra médiocre, aligné davantage encore sur les néocons que sur Obama (affaire iranienne). Ses vœux furent à son image. Il abîma l’image de la France qu’un temps, de Villepin rehaussa.

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  • anne jordan // 04.01.2017 à 16h40

    Merci pour cet article repéré en lisant LGS et instructif pour l’horreur qu’il rappelle!
    Il m’avait suté aux yeux pendant le déferlement larmoyant des pleureuses , entre mi décembre et fin de l’année 2016.
    A ce propos , ayant vu – avec retard – Rogue One ( Starwars ) , je n’ai pu m’empêcher de faire le rapprochement avec la Syrie :
    L’Empire ,avec ses uniformes , l’habileté des services secrets et le surarmement / les gentils rebelles survivant dans un paysage désertique et de splendides ruines , massacrés sans ménagement etc …
    Tiens me suis je dit , les jeunes cons parisiens et habitants des grandes villes qui ont manifesté  » contre les massacres à Alep  » n’avaient ils pas vu ce film , qui n’a pu qu’apporter de l’eau ( salée ) à leur moulin ( à prières ) ?

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  • moshedayan // 04.01.2017 à 18h49

    A l’époque j’étais un vrai rouge en URSS, dans le mauvais camp, celui des futurs perdants, mais déjà désabusé calmement par le communisme… Cependant, Fritz, je ne croyais pas l’histoire de Bucarest -Timisoara, non pas parce que je lisais la « Pravda » ou les « Izvestia » !! (même les médias soviétiques ne savaient pas comment analyser cette histoire) mais parce que, naturellement, j’avais appris à me méfier des « excès médiatiques ».
    Par contre, l’intervention de Panama, c’était clair – une ingérence grossière, meurtrière dans le cadre de la « doctrine Monroe ». Je me demandais seulement pourquoi les Américains se comportaient de façon aussi violente (j’ai la réponse avec cet article)… et je pensais que ce n’était que partie remise : tôt ou tard Panama retrouverait son droit à gérer souverainement son canal… (ps : qu’en sera-t-il pour les Malouines ???)

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  • josé // 04.01.2017 à 21h14

    « Tandis que l’ONU condamnait l’invasion barbare, le président français, François Mitterrand, fut le seul à la soutenir ouvertement »
    Sans commentaire.

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  • Lysbeth Levy // 08.01.2017 à 15h22

    Les Etats-Unis c’est le pays qui a le plus envahi ou agressés d’autres pays pour des raisons économiques (c’est un truisme) en Amérique latine et maintenant dans le monde entier : https://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2010-12-16-colombie «  »Ce n’est pas le fruit de l’imagination du Colombien Gabriel García Márquez, prix Nobel de littérature. Le massacre d’environ mille cinq cents ouvriers, le 6 décembre 1928, et la répression qui s’ensuivit pendant trois semaines, qu’il raconte dans son roman Cent ans de solitude, eut bien lieu. Il se déroula dans les plantations bananières de la société américaine United Fruit, sur la côte caraïbe colombienne. Ainsi naissait le terrorisme d’Etat en Colombie. Il est toujours en vigueur presque un siècle plus tard.
    Dans ce pays, à l’aube du XXe siècle, les gisements de pétrole, d’or, de platine et d’autres précieux métaux sont quasiment offerts à des entreprises américaines ou anglaises. » »

      +1

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