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L’Iran vu par BHL

Aujourd’hui, démontage d’une énorme Fake News de BHL, visant à manipuler l’opinion publique et à attiser les tensions contre l’Iran.

I. 07/04/18 : BHL chez Ruquier

Ruquier : puisque que vous avez cité parmi les cinq rois l’Iran. Or, il y a quelque chose que j’avais oublié. Que j’avais appris, mais que j’avais oublié : le fait que l’Iran s’appelait la Perse. Mais on oublie le moment du changement de nom : 1935. Et ça, vous estimez que c’est important.

BHL : C’est une histoire surtout incroyable, et en effet que très peu de gens savent, et, en tout cas, je ne l’ai lue nulle part. Je la raconte en détail. Je l’ai découverte d’ailleurs au Kurdistan.

Le 21 mars 1935, la Perse décide de changer de nom et de s’appeler l’Iran sur ordre de l’Allemagne.

Pourquoi ? Parce que Iran, en persan, en farsi, ça veut dire « le pays des Aryens ». Et, comme elle est à l’époque en pleine ascension, l’Allemagne nazie propose aux Persans « le deal du siècle ». L’Allemagne nazie dit aux Persans : « On va faire, vous les Aryens de l’Est, nous on fera les Aryens de l’Ouest, on va faire une chouette aventure commune, on va dominer le monde ! » Et les Iraniens acceptent le deal, et on a cette espèce de « coup d‘État sémantique » incroyable !

Parce que la Perse ce n’est pas rien. La Perse c’est une poésie, c’est des porcelaines, c’est un art extraordinaire, c’est tellement de choses, c’est une civilisation immense, c’est la civilisation achéménide, c’est un passé glorieux, La Perse décide ce jour-là de tirer un trait sur ce passé là pour s’aligner sur l’Allemagne nazie.

Et ce qui est très intéressant, c’est que bien sûr, ça ne passe pas comme une lettre à la poste, je raconte tout ça en détail.

Ruquier : Vous dites que les Alliés, en 1941, quand ils entrent à Téhéran forcent le shah à abdiquer, tentent bien quelque chose et disent au fils et successeur du shah déchu que la plaisanterie a assez duré, et qu’il est urgent de révoquer ce décret scélérat. Le Shah n’en fait rien, et tout ce qu’obtiennent les alliés, c’est un ni-oui ni-non, qui permette qu’on dise indifféremment Perse ou Iran – sauf qu’on a continué à dire Iran.

BHL : en 1958, il y a un débat national qui se déroule en Iran avec des tas de gens qui disent attendez, ça va on s’est appelé pendant 2000 ans la Perse, ça fait 20 ans qu’on porte ce nom terrible, on va revenir au nom ancien ! Ça n’a pas marché, les dirigeants ont choisi de le garder.

Et au moment de la Révolution islamiste, et c’est encore le plus intéressant. Là encore la question s’est posée. On a dit, voilà, en 1979 revenons à la Perse, revenons à cette grandeur de civilisation extraordinaire ! Et pour d’autres raisons, alors des raisons philosophiques, parce qu’il y avait dans l’entourage des ayatollahs, des jeunes ou moins jeunes philosophes qui étaient Heideggériens – le philosophe nazi Heidegger – , et qui trouvaient toujours très très bien d’être islamistes et aryens, et qui trouvaient formidables de faire un Aryanisme Islamiste, ou un Islamisme Aryen. Et donc la révolution islamiste fonde « la République islamiste d’Iran ».

Et cette histoire est intéressante parce que c’est rare qu’un truc comme ça arrive, parce qu’elle est extravagante. Mais surtout parce qu’elle donne le vrai décor, ce qu’on sent bien à propos de l’Iran, on sent bien ce fond obscur, non dit, sur lequel se déploie l’islamisme, la vague brune !

La vague brune dont sont victimes les femmes iraniennes qu’on oblige à se voiler, dont sont victimes les homosexuels iraniens qu’on met en prison, dont sont victimes les femmes adultères iraniennes qu’on lapide ou qu’on menace de lapider comme Sakineh Mohammadi Ashtiani, et tant d’autres.

Et ça nous dit beaucoup de choses aussi sur l’islamisme radical et sur ce qu’on appelle le djihadisme. Parce que ça, c’est l’islam chiite, mais il y en a autant du côté de l’islam sunnite.

Ce djihadisme c’est deux choses, c’est le croisement de deux éléments. Bien sur l’islam : ces gens, les djihadistes, les islamistes radicaux, sont des musulmans. il faut prendre très au sérieux le fait qu’ils prétendent parler au nom du Coran.

Mais c’est aussi des gens qui n’ont pas liquidé le passé noir et tragique et atroce du XXe siècle ; ce sont les derniers à ne pas s’être dénazifiés.

Le monde entier c’est dénazifié, l’Allemagne a fait un travail sur elle-même, un travail de mémoire extraordinaire, la France dans les années 80 avec (André) Harris et (Alain) Sedouy, avec le travail de Simone Veil et beaucoup d’autres, s’est dénazifiée, le Japon s’est dénazifié…

Le seul endroit où la dénazification ne s’est pas opérée, c’est le monde chiite, la Perse, et puis le monde sunnite avec les Frères musulmansle grand père de Tariq Ramadan, c’était un nazi, pas un nazi par image…

II. Extrait du livre de BHL Le cinq rois

Voici ce que dit BHL dans son livre sur ce sujet :

A quoi pensaient les Iraniens quand ils rebaptisèrent l’ancienne Perse, en 1935, pour lui donner un nom nazi ?

Autre exemple. Il est peu connu et c’est l’extraordinaire épisode du changement de nom, en 1935, de l’empire perse.

Reza Chah, fondateur de la dynastie Pahlavi, se trouve être l’ami de l’Allemagne dont il soutiendra l’Anschluss, le coup des Sudètes et la croisade antibritannique. Il pense, comme les futurs baasistes arabes, comme le Grand Mufti de Jérusalem, qu’un nouvel empire allemand est en train de naître qui ne sera ni saint, ni romain, ni seulement germanique, mais aryen.

Il sait, par ailleurs, que ce mythe aryen est, au même moment, en Allemagne, au centre d’une intense agitation intellectuelle qui enfièvre les universités, redynamise les écoles d’archéologie, divise les académies de linguistique comparée et de philologie.

Il sait que, dans ces discussions, est en train de s’imposer l’idée que le « berceau », de cette langue, de cette civilisation et de cette race « aryennes » se situerait quelque part entre l’Euphrate et l’Himalaya, c’est -à-dire, selon certains, ô miracle, au coeur de la Perse actuelle.

Et le voilà qui, voulant complaire à ces nouveaux cousins que les sciences reines de l’époque sont en train de lui découvrir, prend par décret royal, en date du 21 mars 1935, la décision inouïe de débaptiser son pays qu’on ne devra plus, dans les capitales étrangères, les relations internationales, les livres, la presse, appeler « la Perse», mais « l’Iran », c’est-à-dire, littéralement, en farsi, le « pays des Aryens ».

Bien sûr, les descendants des Achéménides se sont toujours aussi appelés, en farsi, « iraniens », c’est-à-dire « Aryens ».

Bien sûr, le mot « Ariaoi » apparaît, dès Hérodote, pour désigner le coeur de cet empire qui s’étend entre le Danube et le Nil.

Et lui-même, Reza Chah, dix ans plus tôt, lors de sa cérémonie de couronnement, avait tenu à ce qu’un crieur annonce, dans la plus pure tradition perse : « Enfin un homme appartenant à la race aryenne est arrivé à la tête de notre Etat ».

Mais il faut se mettre dans la tête d’un diplomate en poste à Téhéran, puis d’un responsable d’une grande chancellerie, recevant, en ce jour de mars 1935, la nouvelle qu’il est devenu interdit de dire « Perse » et que seul « Iran » sera, désormais, recevable.

Il faut lire, en France, la presse d’extrême droite de l’époque et, par exemple, dans l’édition de Je suis partout du 6 juillet, le reportage enthousiaste, tonitruant, triomphant, signé du fasciste belge Pierre Daye, intitulé « La Perse qui devient l’Iran » et consacré, pour une grande part, à ce changement de nom.

Il faut savoir enfin que cette brillante idée était venue de la légation iranienne à Berlin qui se l’était vu, elle-même, suggérer par les autorités allemandes – et en douterait-on que Radio Zeesen, l’antenne en persan de la radio nazie, ce média de propagande qui ne cesse de prêcher, à Téhéran, l’alliance entre « les Aryens du nord » et « la nation de Zoroastre » et qui présente Hitler comme le douzième imam qu’attendent les chiites depuis huit siècles, ne manque pas une occasion de le rappeler.

Il ne fait de doute pour personne, ce jour-là, que la décision s’inscrit, pour les uns comme pour les autres, dans le cadre d’un rapprochement de grande ampleur; qu’il s’agit d’être le plus nombreux possible à crier, à l’unisson, « Aryens de tous les pays unissez-vous » ; et que c’est l’occasion, pour les Persans-Iraniens, de se hisser à la hauteur du destin qui leur est offert par l’hitlérisme et qui leur permet de s’aligner sur ce qui semble être alors la combinaison gagnante de l’Histoire.

Mais ce n’est pas tout. Car arrive 1945.

Les nazis et leur idéologie, que l’on pensait sur le point de régner mille ans, ont été jetés aux poubelles de l’Histoire.

Tout le monde s’attend à ce que les « Iraniens », comme tant d’autres, disent : « voilà, la parenthèse se referme, la Perse sera toujours la Perse – que pèsent, face à deux mille cinq cents ans de gloire et de splendeur sans tache, ces pauvres dix années où, sous la nocive influence d’une poignée de fils indignes, les descendants de Darius et de Xerxès se sont malencontreusement alignés sur l’étoile noire de l’Europe ? reprenons notre bien ; réhabitons notre beau nom « Perse ».

Or, étrangement, cela n’est pas dit. Or, plus exactement, cela n’est pas fait.

Les Alliés, en 1941, quand ils entrent à Téhéran et forcent le shah à abdiquer, tentent bien quelque chose et disent au fils et successeur du souverain déchu que la plaisanterie a assez duré et qu’il est urgent de révoquer le décret scélérat : le Shah n’en fait rien et tout ce qu’ils obtiennent est un « ni oui ni non » permettant que l’on dise, indifféremment, « Perse » et « Iran ».

Le Premier ministre du nouveau shah, Mohammad Ali Foroughi, qui se trouve être aussi un grand lettré, auteur de fins commentaires de Hafez, Rûmî ou Saadi et, par ailleurs, de traductions en persan de Descartes, a renchéri en s’indignant que l’on ait, « d’un trait de plume », transformé un pays légendaire en une sorte de nouveau pays, au nom inconnu, que le reste du monde confondra avec l’Irak : il n’est pas davantage écouté et meurt, l’année suivante, désolé de ce qui lui apparaît comme le suicide d’une grande nation.

Le problème devenant brûlant et des voix s’élevant, de plus en plus nombreuses, dans le monde et en Iran même, pour dire qu’il est plus que temps, en effet, de revenir à la situation qui prévalait avant ce funeste coup d’Etat sémantique, on va, en 1959, jusqu’à réunir une commission de lettrés, écrivains, consciences morales, constitutionnalistes, politiques. Elle recommande, elle aussi, cette commission, de refermer la parenthèse et de revenir, une fois pour toutes, à ce noble nom de Perse qui, dans l’esprit du monde, est associé à la poésie, aux miniatures, aux porcelaines, aux grands textes, voire aux chats ou aux tapis persans – tout un humble et prestigieux héritage dont on a pris le risque de se couper en ne se présentant plus, urbi et orbi, que comme le « pays des Aryens ». Le pouvoir résiste toujours. Le pouvoir s’obstine encore. Et l’on ne parvient, là non plus, qu’à imposer un usage « optionnel » des deux noms.

Et quand, en 1979 enfin, les islamistes chiites renversent le régime, il reste des Iraniens pour se souvenir de la folle mutilation infligée, quarante-quatre ans plus tôt, à leur pays ; il reste des voix qui, lorsqu’on leur dit que l’Iran doit s’appeler « l’Iran » car c’était aussi l’ancien nom persan de la Perse, répondent que c’est comme si la Grèce s’avisait, tout à coup, de se faire appeler « Hellas », l’Egypte d’imposer son nom arabe de « Misr » ou la Chine celui, mandarin, de « Zhongguo » ; il reste des érudits pour objecter qu’à ce compte-là il faudrait également appeler « Iraniens » toute une foule de territoires qui couvrirent historiquement le Kurdistan, le Baloutchistan, I’Ossétie, le Tadjikistan, l’Afghanistan, la Sogdiane, et on en passe ; mais ce sont là des considérations qui, parce qu’elles ne peuvent que réanimer les cendres d’un passé pré-islamique, n’intéressent guère les ayatollahs en marche vers le pouvoir ; ils semblent parfaitement à l’aise, eux aussi, avec leur « nom de pays » hérité du national-socialisme ; et c’est ainsi que la boucle se boucle et que l’Iran s’appelle, jusqu’aujourd’hui, « République islamique d’Iran ».

La dénazification nominaliste n’a pas eu lieu.

La dénomination « pays des Aryens », avec tout ce qu’elle charrie forcément, dans l’oublieuse mémoire collective, du coup de force de 1935, a effacé l’usage du nom de Perse.

En sorte que, si l’on croit, tant soit peu, à l’inconscient des langues et à la puissance de leurs noms, il faut bien conclure qu’un spectre hante l’Iran et que c’est celui, encore, de ce que le xxe siècle européen a produit de plus désastreux.

D’ailleurs, est-il si certain que cette affaire ait paru dénuée d’intérêt aux ayatollahs?

Et ne savaient-ils pas très bien ce qu’ils faisaient en persistant, comme l’ancien régime, à préférer une appellation inspirée par les nazis lors du putsch nominaliste, encore très proche, de 1935 à celle que leur léguait leur tradition nationale?

III. Factchecking

Le service CheckNews de Libération a fort heureusement réalisé une enquête de grande qualité :

« Pour vérifier les propos de BHL (rapportés du Kurdistan et qu’il dit n’avoir jamais lus ailleurs), CheckNews a contacté plusieurs chercheurs du laboratoire pluridisciplinaire «Mondes Iranien et Indien», qui relève des tutelles du CNRS, de l’Université Sorbonne nouvelle, de l’École Pratique des Hautes Études et de l’Institut National de Langues et Civilisations Orientales. Nous avons pu joindre les historiens Yann Richard, Florence Hellot, Denis Hermann ainsi que le géographe Bernard Hourcade.

Tous nous ont fait part de leur surprise, voire de leurs ricanements en découvrant l’histoire racontée par Bernard-Henri Lévy sur France 2. Aucun n’estime que le changement de nom de Perse en Iran, qui a bien eu lieu en 1935, n’est lié à un «ordre de l’Allemagne» nazie.

[… suivent les intéressants témoignages, à lire ici…]

En résumé: CheckNews a contacté plusieurs historiens français spécialistes de l’histoire de l’Iran. Aucun ne confirme la thèse énoncée par BHL selon laquelle, la Perse serait devenue l’Iran à cause de l’Allemagne nazie. Les historiens interrogés notent que le nom Perse était employés par les Occidentaux, alors que les habitants du pays utilisaient déjà le nom Iran. C’est pour s’affirmer en tant que pays moderne, détaché de l’exotisme que provoque le nom Perse, que le dirigeant Rezâ Shâh aurait décidé, en 1935, d’appliquer le nom Iran à son pays. »

 

V. La Réponse de BHL

Le service CheckNews a en effet précisé peu de temps après la publication de son article :

« Après publication de cet article, Bernard-Henri Lévy nous a contactés pour défendre les propos qu’il a tenus sur France 2. Il nous a envoyé un droit de réponse, citant un certain nombre d’auteurs qui lui donneraient raison. Aucune de ces citations ne dit pourtant clairement que l’Iran a changé de nom «sur ordre de l’Allemagne nazie». CheckNews mettra à jour cette réponse si les auteurs cités donnent raison au philosophe. En attendant, le voici :

«Ainsi donc vos « chercheurs » consultés vous ont « fait part de leur surprise, voire de leurs ricanements, en découvrant l’histoire » que j’ai racontée chez Laurent Ruquier et qui reprenait celle, citée dans L’Empire et les cinq Rois, du changement de nom, en mars 1935, de la Perse en Iran ?

Je ne veux pas, ici, polémiquer.

Mais à vos lecteurs qu’aurait ébranlés ces « ricanements » je recommanderai, entre beaucoup d’autres, les historiens suivants.

[1] Charles Bloch qui, dans Le Troisième Reich et le monde, Imprimerie nationale, 1986, pp 255 et 256, écrit : « Le shah Riza Khan et ses collaborateurs se souvinrent que les Persans étaient des Aryens et par conséquent changèrent la dénomination officielle de leur pays en Iran sur proposition de la légation à Berlin ».

[2] Frédéric Sallée qui, dans Sur les Chemins de terre brune, Fayard, 2017, p. 389, écrit aussi : « Suite à ses visites en Turquie et en Allemagne, le 21 mars 1935, le Shah Reza Pahlavi décréta la transformation sémantique de la nation. La Perse devint l’Iran. »

[3] Antoine Fleury qui, dans La Pénétration allemande au Moyen-Orient, 1919-1939, Institut Universitaire de Hautes Etudes Internationales, 1977, p 267, parle de la « volonté d’appartenance » du Shah à « un groupe de nations considérées comme supérieures » et évoque cette question, qui obsède les Iraniens de l’époque : « leurs titres de naissance ne placent-ils pas les Persans sur un pied, sinon d’égalité, du moins de fraternité aux côtés des Germains ? »

[4] Barry Rubin et Wolfgang G. Schwanitz, Nazis, Islamists and the making of the modern Middle East, Yale University Press, 2014, Page 114 : « the German-Persian relations were so successful that the shah’s decision, in 1935, to change the country’s name from Persia to Iran (derived from the word Aryan) is often attributed to a suggestion from Iran’s ambassador to Berlin”.

[5] Kenneth M. Pollack, « The Persian Puzzle, Random House, 2004: quand le Shah prend sa decision et signe le décret royal qui va lancer son coup d’état sémantique, “he clearly was affected by Hitler’s methods ».

[6] Ou encore le témoignage de EhshanYarshater Kevorkian, professeur d’études iraniennes à Columbia University et, surtout, concepteur et directeur de la monumentale Encyclopedia Iranica qui consacre un article entier à cette histoire de renomination..

[7] Ou celui de Wipert von Blucher, représentant de l’Allemagne à Téhéran dans ces années qui, à la page 324 de son livre, Zeitenwende in Iran. Erlebnisseund Beobachtungen (en français, quelque chose comme « Changement d’époque, Expériences et observations »), dit la même chose.

[8] Ou, enfin, les Mémoires du dernier Shah, propre fils de celui qui signa le décret. Que dit-il, en 1979, au soir de sa vie, des motivations de son regretté papa ? Il dit (c’est aux pages 61 et 62 de l’édition française du livre) que son Shah de père a « délibérément encouragé les relations entre la Perse et l’Allemagne ». Et il ajoute (je cite toujours) que les nationaux socialistes poussèrent à la roue en mettant lourdement l’accent sur « les origines communes de nos deux peuples ».

[9] La presse de l’époque, d’ailleurs, ne s’y trompe pas.

[10] C’est l’article de « Je suis Partout » que je cite dans mon livre et dont je tiens le fac-simile à votre disposition.

[11] Ou c’est le New York Times qui, dès le 1er janvier 1935, soit trois mois avant le décret, annonce ce pacte des Aryens ;

[12] ou qui, le 26 juin 1935, dans un nouvel article intitulé « New Names of places : change of Santo Domingo to Trujillo recalls others », écrit, une fois de plus, que c’est bien :« sur la suggestion de la légation perse à Berlin » que « le gouvernement de Téhéran, lors du Nouvel An perse, substitua le nom d’Iran à Perse en tant que nom officiel du pays » et ajoute : « dans cette décision, l’influence du regain d’intérêt nazi pour les races appelées aryennes, ancrées dans l’ancienne Perse, est visible. »

Merci de porter ces précisions à l’attention de vos lecteurs.

Car il n’y a, au fond, pas tellement de quoi ricaner.»

Cordialement. BHL

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