Source : Arte, Youtube
Planter des arbres contre le changement climatique : l’Irlande reboise son territoire en plantant des épicéas à tours de bras. En plus d’obtenir un meilleur bilan pour le climat, sylviculteurs et investisseurs espèrent en retirer des profits. Cependant, les bienfaits de telles monocultures pour l’environnement sont controversés. Un collectif citoyen a déclaré la guerre à la politique forestière irlandaise.
Source : Arte, Youtube, 09-12-2020
Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation.
Commentaire recommandé
Ceci dit, c’est d’une stupidité sans nom de planter une même espèce d’arbre. C’est de la foresterie industrielle qui ne fait rien pour la biodiversité et tout pour le profit. Les Irlandais vont créer des déserts écologiques. Il y aura des coupes rases.
29 réactions et commentaires
Qui n’a pas planté un arbre à 40 ans a raté sa vie. Hugh! J’ai dit.
+9
AlerterCeci dit, c’est d’une stupidité sans nom de planter une même espèce d’arbre. C’est de la foresterie industrielle qui ne fait rien pour la biodiversité et tout pour le profit. Les Irlandais vont créer des déserts écologiques. Il y aura des coupes rases.
+39
Alerteravec en prime tous nos épiéas qui sont contaminés les uns après les autres en france ….
condamnés à disparaitre
+2
AlerterExactement, @LibEgaFra : il y a des chercheurs (Claude et Lydia Bourguignon je crois) qui ont expliqué que planter la même espèce de végétal est une mauvaise idée, il faut de la variété pour que toutes les espèces puissent se développer. On ne nourrit pas un humain avec un seul aliment durant toute sa vie : pareil pour l’écosystème, on ne refait pas l’écosystème avec un seul type d’arbre.
Je mets quelques liens vers des vidéos de cet agronome (je ne sais plus où exactement il l’explique, mais de toute façon tout est intéressant) :
https://www.youtube.com/watch?v=DVhkQgdCCvg
https://www.youtube.com/watch?v=7ipPmc5RplU
https://www.youtube.com/watch?v=tf2zNgrzWg0
+6
Alerterplanter (seulement) de l’épicéa en plans quadrillés avec ce que cela signifie de stérilité pour les sols, c’est juste se foutre du monde si on accole ça à un discours écolo, reforestation, etc. c’est juste tuer le peu de biodiversité des espèces botaniques en place (qui existent) pour une monoculture qui est une dévastation. c’est un écran de fumée de technocrates qui pensent pognon d’ici 20 ans.
+25
AlerterLe Morvan, producteur historique de bois de chauffe et de construction, fait face aujourd’hui à une tragédie de le épicéa qui remplace les autres polycultures sylvestres. Problème : l’épicéa est très gourmand en eau qui vient justement heurter une baisse sensible de la pluviométrie légendaire du lieu. Les lacs diminuent ou ont le plus grand mal à reconstituer leurs réserves qui ne retrouvent jamais leurs niveaux d’antan, ce qui pose même des questions de maintenance des barrages… Conséquence : les forêts d’épicéas se meurent et les coupes deviennent nécessaires de plus en plus jeunes, ce qui réduit les revenus des cultivateurs. Effet ciseau garanti. Pendant ce temps, la résilience des forêts polyvalentes s’effondre, certaines espèces animales et végétales se font rares alors qu’elles abondaient. L’Irlande connaîtra dans 20 ans les mêmes affres, les mêmes causes ayant les mêmes effets.
+16
AlerterUne association lutte contre les degats de cette pratique dans le morvan
https://www.forets-chatsauvage.org
+3
AlerterDocumentaire qui résume bien l’ensemble du problème. Le gouvernement irlandais devrait mettre des quotas de surface pour la forêt mercantile et interdire cette pratique pour les bonnes terres cultivables qui sont connues de tous les paysans du coin :o), et racheter des terres pour recréer l’ancienne forêt celtique des druides.
+3
AlerterVous êtes fou ou quoi ?
L’Irlande est un pays qui a adopté comme « business model » l’évasion fiscale et les profits illimités pour toutes les activités qui peuvent être cotées en bourse.
Comme les forêts et les petites exploitations agricoles ne rapportent rien à la finance il s’agit là d’une hérésie !
Quand la finance va, tout va.
Bienvenue en
idiocratiedémocrassie.+5
AlerterJ’ai essayé de ménager la chèvre et le chou en pensant au petit exploitant agricole du sujet qui plante pour sa retraite car même ces fameux épicéas sitka ont besoin de 30 ans pour pousser avant coupe et aussi car le lait ne rapporte plus assez….Va savoir pourquoi sinon par la captation de la marge par tous les autres acteurs de la filière.
Forcément on pourrait aussi penser que le gouvernement irlandais pour rentrer rapidement dans les clous des chiffres demandés par l’Europe pour la captation du co2, laisse faire les entrepreneurs privés dans ce domaine avec quelques mesures cosmétiques, du genre des 15% d’autres espèces à planter avec les épicéas et qui sont plantés en lisière et non mélangés aléatoirement par les exploitants pour faciliter la future coupe.
Cette politique n’est hélas que du greenwashing amélioré car une forêt sans intervention humaine capte beaucoup plus de co2 que ces plantations commerciales.
D’où le « juste milieu » proposé dans mon précédent message.
+1
AlerterDans les Pyrénées, un projet d’exploitation de la hétraie , intitulé « projet scierie Florian » mobilise un ensemble de collectifs.
Dans le rapport de « Nature en Occitanie » ( lien), est mis en avant le risque gravissime d’une destruction de la biodiversité. Le rapport traite aussi de la question controversée de l’utilisation du bois en tant que source d’énergie et critique l’idée de neutralité attribuée à celle-ci vis à vis des émissions de CO2.
Vis à vis des besoins locaux de la filière bois, les auteurs de ce rapport ainsi que d’autres acteurs locaux , préconisent une autre approche de la gestion « économique » de la forêt..
Ce genre de projet se développe actuellement dans différents pays d’Europe.
Le risque à terme est la transformation de la forêt telle qu’elle existe, avec ses caractéristiques diverses, en une plantation uniquement dédiée à une rentabilité économique .
Les perspectives « extractives », avec leurs impacts, sont plus qu’inquiétantes (250 000 m3 de bois prélevé, 5000 à 6000 camions grumiers supplémentaires)
http://sosforetpyrenees.com/wp-content/uploads/2020/06/Nature-en-Occitanie-Rapport-FLORIAN-mars-2020.pdf
https://reporterre.net/Dans-les-Pyrenees-un-projet-de-scierie-geante-menace-les-equilibres-forestiers
+10
AlerterC’est l’industrialisation monoculture qui est une menace. Pour le reste, toutes les forêts « naturelles « qu’on peut voir en Europe ou presque toutes sont des forêts de main d’homme. A part que cet homme là connaissait tout aussi naturellement la « biodiversité « par nécessité. Comme pour a peu pour tout , c’est l’explosion démographique qui a été et est le principal facteur de destruction de biotopes équilibrés. Il faut se mettre ça dans le crâne même si ça dérange. Plus nous sommes, plus nous consommons de bois et dérivés . Sans compter cette manie ou plutôt cette maniaquerie de vouloir changer de meubles tous les quatre matins. Cf une célèbre enseigne nordique dont je ne citerais pas le nom, entre tant d’autres. Et pour ce qui est des tropiques la mode des meubles en bois exotiques, des decks divers et variés et de la consommation d’huile de palme, de mescal et tequila et j’en passe ont des conséquences folles. Savez vous par exemple qu’au pays du guacamole si prisé dans les apéros bobos mais pas que, le citoyen lambda ne peut plus acheter un avocat ? ( le fruit, pas le corrompu)
+4
Alerterla france se transforme en pays du tiers monde d’ou la necessite de la mise en place de culture d’exportation pour se procurer des devises a n’importe quel prix. Les africains plantaient du coton ou du cafe a la place de culture vivrieres, nous plantons des epiceas pour avoir des credits carbone…
Apres avoir cru a l’etiquette « socialiste »,combien vont se faire abuser par l’etiquette « ecologiste »?
+3
AlerterGag! Le collectif a raison( en grande partie). Le reboisement en monoculture industrielle c’est la ferme des mille vaches en forêt. Quand je vous disais qu’écologisme et ultra libéralisme sont Frere et sœur! Les mêmes. Quand les gens se rendront compte qu’ils se font enfler avec le tout électrique, les éoliennes et cie, ils seront verts… de rage. Le verdisme actuel est une moisissure de l’esprit.
+10
AlerterVraiment n’importe quoi
L’écologie est à l’opposé du libéralisme. Le reboisement en monoculture est destiné à transformer les forêts en capital productif. C’est du capitalisme, à l’opposé de l’écologie qui se base sur le respect de la diversité naturelle ainsi que sur la non exploitation (ou exploitation minimale) de la nature
+3
AlerterL’écologie, la vraie, pas le « greenwashing », c’est la gestion planifiée à long terme des ressources naturelles.
Le liberalisme, c’est le marché, soit l’exact inverse.
Absence de gestion (la planification c’est le bolchevique avec le couteau entre les dents), court termisme, pensée magique du marché spontané autoregulateur.
+4
AlerterQuoi qu’on dise des bolcheviques, la planification au bolchevique s’est montrée beacoup plus raisonnable et clémente envers la nature que « la gestion du marché spontané autoregulateur ». Si les bolcheviques sont avec le couteau entre les dents, alors les liberalistes y tiennent des scies à chaîne pour débouser les forêts.
+0
AlerterEt pour continuer sur le même sujet, réfléchissons à ces invraisemblables campagnes sur l’isolation thermique. Je ne dis rien, mais renseignez vous sur la question. Mal isolé, ce n’est pas bien. Trop isolé c’est carrément nuisible pour la santé. Chez moi, c’est 19 degrés max en hiver. T’as froid? Met un chandail !
+2
AlerterC’est vraiment étrange que nous n’apprenions jamais rien des uns et des autres… L’ONF a fait ce type de politique pendant des dizaines d’années (dans les années soixante) avant de finalement comprendre (tardivement) que c’était une catastrophe écologique.
D’ailleurs, tous ceux qui ont un peu randonné dans des forêts d’épicéas savent à quel point, cette monoculture stérilise tout : faune et flore ; sans oublier que même après une coupe rase, le terrain restera impropre à toute autre exploitation pendant des dizaines d’années à cause de son acidification.
Bref, ce type de monoculture fonctionne jusqu’aux problèmes qui ne manquent jamais de se produire pour les exploitations intensives… L’épicée de sitka est connu pour être sujet au dendroctone (un coléoptère xylophage), à la phéole (champignon parasite) et au puceron vert. Ces fléaux ont conduit, entre autres, les forêts bretonnes de sitka à l’agonie ; alors bon courage aux investisseurs irlandais qui pleureront le jour où ça leur tombera forcément dessus.
Est-ce possible que les décideurs n’aient jamais entendu parler de la méthode Miyawaki pour récréer des forêts ? Non, on n’apprend jamais rien…
+1
AlerterIl y a un furieux problème à mettre en avant la solution bois/forêt/sol en tant que solution à un changement climatique lié à l’augmentation de la teneur en CO2 dans l’atmosphère.
D’un côté, une partie du CO2 est émis par les activités humaines à partir de la combustion des énergies fossiles. On est donc face à la libération de carbone « mis en carafe » il y a entre 50 millions (pétrole) et 500 millions d’années (charbon). C’est donc une échelle de temps géologique.
D’un autre côté, les mesures « écologiques » de reboisement ou de stockage de carbone dans les sols se positionnent à une échelle de temps d’une centaine d’années (utilisation du bois, minéralisation de la matière organique des sols), voir moins si les conditions climatiques ne s’y prête pas (forêts mourrant de sécheresse, aridification des sols, dégel du pergélisol)
L’extraction du CO2 atmosphérique et son stockage (court et instable) anthropique sous forme de biomasse ne sera probablement pas la solution. Il me semble que cela ne fera jamais le poids vis à vis du stockage géologique (long et stable) naturel. On est pas du tout sur les même échelle de temps ni sur les même qualité de stockage (instable vs stable). De mon point de vue il faudrait laisser les énergies fossiles, charbon au premier chef, là où elles sont… ce serait bon pour le climat mais malheureusement récessif pour l’économie. Un choix difficile mais qui se pose au fur et à mesure que l’horizon des évènements climatiques désagréables se rapproche de l’horizon des objectifs politques et économiques court termistes…
+0
AlerterAucune chance de laisser volontairement les énergies fossiles dans le sol, ni les milliards de chinois/indiens, ni vous d’ailleurs je pense. Êtes-vous prêt à reduire votre salaire ? Car se passer de pétrole, c’est simplement s’apauvrir.
Par contre, les fossiles vont s’épuiser tout simplement. Le peak oil est prévu pour cette décennie. Le réchauffement climatique ainsi contenu.
+0
AlerterBonjour sab
Vous avez raison, malheureusement.
Un bémol cependant, si vous me le permettez, c’est la question du salaire… et donc du pouvoir d’achat octroyé par ce salaire. Gagner 30.000€/an, 100.000€/an ou 1.000.000€/an n’a aucun sens si les biens qu’il est possible d’acquérir deviennent de plus en plus rares et chers. Pensez que, par ex, il est nécessaire d’avoir de l’eau pour produire de l’électricité, irriguer, produire de l’acier, extraire du pétrole de roche mère, etc.
A la question « Êtes-vous prêt à reduire votre salaire ? » je vous répond « Oui, pour peu que mon niveau de vie et celui des gens qui m’entourent soit acceptable, raisonnable, pensé dans une perspective de contrainte sur les ressources »
Suis je un doux rêveur ? Non, pour moi, les doux rêveurs sont ceux qui continuent à vouloir consommer/accaparer de manière égoïste et irresponsable en repoussant l’idée de ce que les inégalités sociales finissent toujours mal.
+0
AlerterEn France, on a plus d’un tiers de la surface boisée d’espèces variées et adaptées.( 17 millions d’hectares environ )
Sachant que chaque arbre engrange 30 Kg de CO² par an, même si ce n’est pas suffisant, on peut légitimement être fiers. On a un climat tempéré, ce qui facilite notre tâche.
Évidemment nous savons tous que la seule solution pour combattre le changement climatique est de fermer toutes les centrales à charbon tout de suite, et faire du nucléaire, car le solaire donne de l’énergie quand on en a pas besoin ( la nuit l’hiver ) l’éolien quand il y a du vent ( et c’est uniforme par continent ) et le stockage est hors de prix.
Planter seulement des épicéas est une erreur grossière. C’est l’arbre qui souffrira le plus du réchauffement. Ils auront au mieux une biomasse pour de la tourbe, au pire provoqué un désastre écologique de plus en supprimant la diversité.
+0
AlerterSoyez certain que tout le charbon extractible sera brûlé d’une manière ou d’une autre avant la fin du siècle.
L’industrie du nucléaire est entièrement dépendante du pétrole bon marché.
Il n’y aura pas de miracle : retour à une économie renouvelable agricole type moyen-âge d’ici 200 ans.
+0
AlerterA Metzger :
Les centrales nucléaires, alors que pour un temps car c’est une énorme « machinerie » (électricité, eau, humains compétents…) qui rejette des déchets nucléaires. Il ne pourra durer qu’afin de permettre une transition vers moins de consommation. Si nous faisons que multiplier les centrales (car augmentation de la consommation), il y aura peut-être des futurs accidents avec le changement climatique (par exemple : moins d’eau pour rafraîchir la centrale) qui pourraient être pire que si nous avions gardé les centrales à charbon.
+0
AlerterVous semblez préférer le déboisement massif des centrales solaires et la production de biomasse ?
(1 Mwh demande 6.000 Tonnes d’arbres ) Autant cultiver du blé pour faire du foin !
Les centrales nucléaires ne « rejettent » rien. Il faut seulement ranger en profondeur dans un massif ancien, stable.
L’axiome brandi par les écologistes d’un possible accident nucléaire à cause du changement climatique en soutenant les centrales à charbon qui sont responsables du changement climatique fait sourire…
+0
AlerterOui, la biomasse n’est clairement pas une solution : pour couvrir l’intégralité de nos besoins mondiaux d’énergies d’une année, il faudrait couper TOUTES les forêts du monde. Et après on fait quoi, on attend que cela repousse en allant vivre sous terre ?
Clairement sur le problème de la production d’énergie, il n’y a pas (encore) de solution viable à long terme ; toutes les « solutions » créent des problèmes collatéraux et il s’agit de choisir entre les moins pires… et là, personnellement j’ai beaucoup de mal à distinguer, entre la peste et le choléra, ce qui est le plus gérable…
Aussi clairement, en attendant une solution viable à long terme (fusion nucléaire, centrale au thorium ou pile en diamant aux déchets radioactifs, par exemple), nous n’avons pour l’instant qu’une seule solution : la sobriété, avec tout ce que cela implique de frustrations pour tous ceux qui ne se sentent vivre que s’ils consomment.
+1
AlerterLe thorium non plus n’est pas une solution à long terme, c’est très corrosif pour les tuyaux et très toxique chimiquement. Il y a plein de projets de centrales à sels fondus, le thorium c’est juste la version américaine. Il y a eu une grosse campagne de lobbying sur les réseaux sociaux il y a des années c’est pour ça que les gens continuent d’en parler mais ça pose des gros problèmes.
+0
AlerterLes centrales à sel fondu posent également des problèmes accrus de corrosion et donc de durabilité… En tout état de cause, je n’ai pas dit que les centrales à thorium seraient une solution, juste une piste (explorée d’ailleurs par les Indiens et les Chinois) moins risquée (et plus maîtrisable pour les dangers) que nos centrales actuelles.
+0
AlerterLes commentaires sont fermés.