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28.décembre.201828.12.2018 // Les Crises

L’Italie, l’Union Européenne et la chute de l’Empire Romain – par Alastair Crooke

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Source : Strategic Culture, Alastair Crooke, 03-12-2018

ALASTAIR CROOKE | 03.12.2018

L’Italie, l’Union Européenne et la chute de l’Empire Romain

Les dirigeants de l’UE s’efforcent de contenir une crise dont l’émergence est de plus en plus rapide : au nombre des défis à relever, on trouve la montée en puissance d’États rebelles à l’UE (Royaume-Uni, Pologne, Hongrie et Italie) ou encore les provocations de « blocs culturels » historiques (c’est-à-dire la Catalogne) – qui sont tous très clairement désabusés quant à la notion de convergence forcée vers un « ordre » uniformisé géré par l’UE qui s’accompagne de sa « discipline » d’austérité monétaire. Ils en sont même à rejeter la prétention de l’UE de faire en quelque sorte partie d’un grand ordre civilisationnel de valeurs morales.

Si, dans la période d’après-guerre, l’UE a représenté le moyen pour essayer d’échapper à l’hégémonie anglo-américaine, ces nouveaux blocs de « résurgence culturelle » qui, avec défiance, cherchent à se positionner comme des « espaces » solidaires et souverains sont, à leur tour, une tentative d’échapper à un autre type d’hégémonie : celui d’une « uniformité » administrative européenne.

Pour sortir de cet ordre européen particulier (qui, espérait-on à l’origine, serait différent de l’ordre anglo-américain), l’UE a néanmoins été contrainte de s’appuyer sur la construction archétypique de la « liberté » comme justification de l’empire (maintenant métamorphosé en « quatre libertés » de l’UE), à laquelle les « uniformités » strictes (les « règles du jeu », la réglementation dans tous les aspects de la vie, la fiscalité et l’harmonisation économique) ont été rattachées. Le « projet » européen est pour ainsi dire perçu comme quelque chose qui vide des « mode de vie » distincts et anciens.

Le fait même que ces tentatives existent, à des niveaux différents et dans des régions culturelles géographiques distinctes, démontre que l’hégémonie de l’UE est déjà affaiblie à un point tel que l’apparition de cette nouvelle tendance ne sera aucunement gênée. Ce qui est en jeu actuellement pour l’UE, est de savoir si oui ou non elle pourra ralentir, contenir l’apparition de ce processus de réappropriation, « re-souverainisation » culturelle qui bien sûr, menace de fragmenter la célèbre « solidarité » Européenne et diviser sa matrice d’union douanière parfaitement régulée d’un espace commercial commun.

Cependant, c’est Carl Schmitt – le philosophe politique – qui a vivement mis en garde contre la possibilité de ce qu’il a appelé un accélérateur katechon négatif. Et c’est exactement la situation dans laquelle l’UE semble se trouver. Cette notion des anciens explique que les événements historiques ont souvent « en coulisses » une dimension opposée – c’est à dire que certaines « intentions » ou actions données (par exemple ici l’UE), peuvent finalement accélérer les processus mêmes qu’ils étaient précisément censés ralentir ou arrêter. Pour Schmitt, cela explique le paradoxe par lequel une « action de freinage » (telle que celle entreprise par l’UE) peut en fait s’inverser, dans une accélération involontaire de ces processus auxquels l’UE veut s’opposer. Schmitt a qualifié cet effet d’« involontaire », puisqu’il a produit des effets contraires à l’intention initiale. Pour les anciens, cela rappelait simplement que nous, les humains, ne sommes souvent que des objets de l’histoire, plutôt que ses sujets acteurs.

Il est possible que le coup de frein imposé à la Grèce, la Grande-Bretagne, la Hongrie – et maintenant l’Italie – conduise précisément au katechon de Schmitt. Cela fait des décennies que l’Italie stagne dans les limbes économiques : son nouveau gouvernement se sent obligé de soulager, d’une manière ou d’une autre, les tensions économiques accumulées au cours des dernières années et d’essayer de relancer la croissance. Mais l’État a un tel niveau d’endettement par rapport au PIB, que l’UE insiste pour que l’Italie en paie les conséquences : elle doit obéir aux « règles ».

Le professeur Michael Hudson (dans un nouveau livre) explique comment le « freinage » imposé par l’UE en ce qui concerne la dette italienne représente une certaine rigidité psychique européenne qui ignore totalement les leçons de l’Histoire, et peut justement aboutir au katechon : le contraire de ce qui est prévu. Interviewé par John Siman, Hudson dit :

« Dans les anciennes sociétés mésopotamiennes, il était entendu que c’est en protégeant les débiteurs qu’on préservait la liberté. En réalité, il y avait cependant un modèle correctif qui s’est épanoui dans le fonctionnement économique des sociétés mésopotamiennes des troisième et deuxième millénaires av. J-C. On peut l’appeler l’amnistie du casier vierge… Elle consistait à effacer périodiquement les dettes des petits agriculteurs – c’était d’autant plus nécessaire que dans toute société dans laquelle on applique des intérêts sur les prêts, les débiteurs sont immanquablement appelés à s’appauvrir, puis être privés de leurs biens et enfin réduits en servitude… par leurs créanciers.

Et c’était nécessaire aussi, car une dynamique constante de l’histoire a été la volonté des élites financières de centraliser le contrôle entre leurs propres mains et de gérer l’économie de manière prédatrice et extractive. Leur prétendue liberté se fait aux dépens de l’autorité gouvernementale et de l’économie en général. En tant que tel, elle est le contraire de la liberté – telle qu’elle est conçue à l’époque sumérienne…

Il était donc inévitable [dans les siècles suivants] que, tant dans l’histoire grecque et romaine, un nombre croissant de petits agriculteurs s’endettent irrémédiablement et perdent leurs terres. De même, il était inévitable que leurs créanciers accumulent d’énormes propriétés foncières et se constituent en oligarchies parasites. Cette tendance innée à la polarisation sociale – résultant du caractère impitoyable du non effacement de la dette – est la malédiction originelle et incurable de notre civilisation occidentale de l’après-Huitième siècle, la tache de naissance effrayante qui ne peut être lavée ou retirée.

Hudson soutient que le long déclin et la chute de Rome commencent, non pas à la mort de Marc Aurèle, comme Gibbon le prétend, mais quatre siècles plus tôt, pendant la seconde guerre punique (218-201 avant J.-C.), avec les ravages d’Hannibal sur la campagne italienne. Après cette guerre, les petits paysans italiens n’ont jamais récupéré leurs terres, qui ont été systématiquement avalées par les prædia, grands domaines des oligarques, comme le faisait remarquer Pline l’Ancien. (Bien sûr, de nos jours ce sont les petites et moyennes entreprises italiennes qui sont englouties par les sociétés oligarchiques paneuropéennes.)

Mais parmi les érudits modernes, comme le souligne Hudson, « Arnold Toynbee est presque le seul à souligner le rôle de la dette dans la concentration de la richesse et de la propriété romaine » (p. xviii) – et donc expliquant le déclin de l’Empire romain…

« L’égalité n’était pas le souci des sociétés mésopotamiennes », dit-il à son interlocuteur, « mais elles étaient civilisées. Et elles avaient la sophistication financière nécessaire pour comprendre que, puisque les intérêts sur les prêts augmentent de façon exponentielle, alors que la croissance économique suit au mieux une courbe en S, cela signifie que les débiteurs, s’ils ne sont pas protégés par une autorité centrale, finiront par devenir des obligataires permanents de leurs créanciers. Ainsi, les rois mésopotamiens portaient régulièrement secours aux débiteurs écrasés par leurs dettes. Ils savaient qu’il était nécessaire de procéder ainsi. Encore et encore, siècle après siècle, ils ont proclamé l’amnistie du « Casier Vierge ». »

L’UE a puni la Grèce pour sa prodigalité – et est prête à punir l’Italie si elle fait fi des règles budgétaires de l’UE. L’UE tente de maintenir son hégémonie, ce que Schmitt a qualifié d’« action de rupture ».

C’est clairement un cas où l’UE voit la « paille » dans l’œil de l’Italie, tout en ignorant la « poutre » dans le sien. Lakshman Achuthan de l’Economic Cycle Research Institute écrit :

« La dette combinée des États-Unis, de la zone euro, du Japon et de la Chine a augmenté plus de dix fois plus que leurs PIB combinés au cours de cette dernière année. Il est à noter que l’économie mondiale – qui ralentit de façon synchronisée, en dépit d’ une dette vertigineusement croissante – se trouve dans une situation qui rappelle celle de l’effet « Reine Rouge ». Comme le dit à Alice la Reine Rouge dans De l’Autre Côté du Miroir de Lewis Carroll, « Maintenant, tu vois, il te faut courir le plus vite possible si tu veux rester au même endroit. Mais si tu veux aller ailleurs, alors tu dois courir au moins deux fois plus vite que ça ! »

Mais cela – courir plus vite, s’endetter davantage – ne peut se résoudre en fin de compte que par une défaillance majeure (ou en gonflant la dette). Regardez les États-Unis : leur PIB augmente de 2,5 % ; la dette fédérale américaine représente 105 % du PIB ; le Trésor américain dépense 1,5 milliard de dollars d’intérêts chaque jour, et la dette augmente de 5 à 6 % du PIB. Ce n’est pas soutenable.

Les demandes d’allègement de la dette de la Grèce et de l’Italie peuvent être considérées par certains comme des plaidoyers exceptionnels, dus à une une mauvaise gestion économique passée ; pourtant les revendications sumériennes et babyloniennes n’étaient pas fondées sur de telles revendications – mais plutôt sur une tradition conservatrice fondée sur des rituels de renouvellement du cosmos calendaire et de ses cycles, nous dit Hudson. L’idée mésopotamienne de réforme n’avait « aucune notion » de ce que nous pourrions appeler le « progrès social ». Au lieu de cela, les mesures prises par le roi dans le cadre de ses « jubilés » de dettes étaient des mesures destinées à restaurer les « coulisses », un ordre sous-jacent de la société, ou Maât. « Les règles du jeu n’avaient pas changé, mais tout le monde avait reçu une nouvelle donne de cartes. »

Hudson note que « les Grecs et les Romains ont remplacé l’idée cyclique du temps et du renouveau sociétal par celle de temps linéaire » [avec une convergence vers une « Fin des Temps »] : « A mesure que l’idée d’un renouveau se dissipait, la polarisation économique est devenue irréversible, et non plus seulement temporaire ». Hudson aurait pu ajouter que le temps linéaire, et la perte de l’impératif du démembrement et du renouveau, a joué un rôle majeur pour étayer tous les projets universalistes de l’Europe pour emprunter une trajectoire linéaire de transformation humaine (ou Utopie).

Telle est la contradiction essentielle : cette division inéluctable de l’économie, sa polarisation transforment l’Europe en un continent déchiré par ses contradictions internes non résolues. D’une part, elle fustige l’Italie pour ses dettes et, d’autre part, c’est la BCE qui a continué la « régression » des taux d’intérêt en territoire négatif et a monétisé la dette jusqu’à atteindre l’équivalent d’un tiers de la production mondiale européenne. Comment l’UE ne pouvait-elle pas s’attendre à ce que les banques et les entreprises contractent des dettes « positives » ? Comment ne pouvait-elle pas s’attendre à ce que les banques gonflent leurs bilans de « dette gratuite » jusqu’à devenir « trop grosses pour faillir » ?

L’explosion mondiale de la dette est un problème macroéconomique qui transcende largement le microcosme de l’Italie. Comme l’ancien empire romain, l’UE s’est atrophiée dans son « ordre » et c’est devenu un obstacle à sa transformation et, sans aucune autre alternative, si ce n’est s’accrocher au « freinage », ce qui va finir par produire des effets totalement contraires à l’intention première (c’est-à-dire un katechon négatif et involontaire).

Source : Strategic Culture, Alastair Crooke, 03-12-2018

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Actum est de republica ! // 28.12.2018 à 09h16

La dette n’a comme seul et unique intérêt que d’asservir les peuples. C’est vieux comme le monde et ça fait toujours recette. A une différence prêt par rapport au passé, c’est qu’à intervalle régulier, elle était alors purement et simplement effacée. Depuis 50 ans, c’est la seule volonté de domination sur les peuples qui prime, lente, sournoise, mais implacable. Seulement voilà, maintenant ça commence un peu à se voir…

Avec la dette, la volonté des nuisibles au pouvoir n’est pas uniquement de jouer sur l’entretien du sentiment de culpabilité des peuples ainsi soumis (déjà contre leur volonté première) du devoir de rembourser une dette très largement indue, en leur faisant ressentir qu’il est de leur devoir (et ce faisant de leur honneur) de le faire, mais aussi, par ce biais, de les noyer dans un tel état de désœuvrement matériel, social et psychologique de par leur incapacité de plus en plus évidente à la rembourser cette dette, qu’ils en viennent à intégrer dans leur esprit ce paramètre infâme, à savoir que sans même se souvenir qu’ils n’ont jamais cherché à la contracter, voilà que finalement ils l’ont quand même bien mérité ! On marche sur la tête ! Ainsi se construit peu à peu la réalité, la nôtre, d’un esclavage con-senti.

1. La France doit sortir le plus vite possible de l’Union européenne.
2. La dette doit être purement et simplement annulée et TOUS les intérêts perçus remboursés (le plus difficile…)
3. TOUTES les banques françaises devront être nationalisées.
4. TOUS les Services publics devront recouvrer leur fonction régalienne (eau, électricité, transports public, communication, etc etc etc)
5. Il restera bien de la place pour les entreprises privées. Un axe primordial à considérer sera la totale réorganisation de notre agriculture, afin d’en faire une agriculture biologique et de proximité ! À côté de cela, la petite industrie et l’artisanat seront à revaloriser d’urgence. La France quasiment détruite par un demi-siècle de délires technocratiques doit être reconstruite. « Parce que c’est notre projet ! ». Et pour le coup, ce ne sera pas un odieux mensonge !

FREXIT ! C’est le jour d’après de la prise de pouvoir du peuple de France.

53 réactions et commentaires

  • Linder // 28.12.2018 à 07h14

    2ème paragraphe : « Si, dans la période d’après-guerre, l’UE a représenté le moyen pour essayer d’échapper à l’hégémonie anglo-américaine …  »

    Tout est dit : l’auteur n’a pas compris que la construction européenne est, au contraire, le moyen d’asservir les états-nations du continent européen sous une tutelle des états-unis.

    Les élargissements à l’est de l’union européenne (et de son volet militaire, l’OTAN (ça n’a rien avoir me dit-on mais il faut regarder l’article 42 du TUE : https://fr.wikipedia.org/wiki/Article_42_du_trait%C3%A9_sur_l%27Union_europ%C3%A9enne )) ont accentué se fait.

      +56

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    • Glbert Gracile // 28.12.2018 à 23h17

      oui… c’est juste incroyable… on entend de plus en plus des choses comme ça !!! J’ai vu qu’Emmanuel Todd commet les mêmes dérives, en proposant de s’appuyer sur l’alliance Américaine pour sortir de « l’Europe allemande »… et ces gens se prétendent historiens… Alors qu’il est notoirement connu que les anglo-américains se sont toujours servis des français pour faire leurs (sales) guerres contre l’Allemagne ! …quand est-ce que les français comprendront cela ?? Les responsables de la situation actuelle ne sont pas les allemands (même si ils en profitent), mais les anglo-américains… Mince alors ! c’est juste hallucinant ! …ce qui se passe, c’est que les anglo-américains essayent une fois de plus de torpiller le continent dont la puissance leur fait peur ! …la France deviendrait un pion entre les mains des capitalistes anglo-américains ???

        +9

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  • calal // 28.12.2018 à 07h53

    c’était d’autant plus nécessaire que dans toute société dans laquelle on applique des intérêts sur les prêts, les débiteurs sont immanquablement appelés à s’appauvrir, puis être privés de leurs biens et enfin réduits en servitude… par leurs créanciers.

    Ben non. Theoriquement,vous n’avez besoin d’emprunter que pour investir dans quelque chose de productif qui produira plus de valeur que l’interet du pret.
    Sauf si des lois « pour l’interet general » vous obligent a faire des investissements superflus genre nieme nouvelle norme europeenne.Ce qui genere un gaspillage des ressources disponibles en quantites limitees.
    Faut comme d’habitude trouver des pigeons et les baratiner pour qu’ils acceptent de trimer deux fois plus pour compenser ce que les autres ont gaspilles.

      +10

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    • Kokoba // 28.12.2018 à 08h31

      Théoriquement…
      Sauf que la réalité peut aussi être différente. En particulier aux USA.

      Aux USA, les étudiants s’endettent pour accéder aux études.
      Tous n’auront pas la chance de décrocher un emploi de haut niveau qui remboursera correctement cette dette.
      On s’endette aussi lorsqu’on tombe malade et qu’il faut bien se soigner.
      Etc…

      Je parle ici de dette individuelle.
      Pour la dette des etats, c’est différent.
      Les politiques adorent la dette car :
      1) elle permet d’avoir beaucoup d’argent à distribuer aux petits copains
      2) elle sert de prétexte pour exiger des efforts de la part de la population

      Vous remarquerez que malgré tous les efforts faits par les Français sous Sarkozy/Hollande/Macron, les énormes augmentations d’impots, les baisses des services publics, le déficit Français et la dette n’ont pas bougés d’un poil.
      Macron et les énarques adorent la dette.
      Ils la garderont précieusement.

        +44

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      • redge // 28.12.2018 à 10h29

        « Ils la garderont précieusement. » et elle s’accumulera jusqu’a que plus personne ne puisse payé, la dette deviendra irrécouvrable et sera effacée de facto.

          +3

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        • NioulGui // 28.12.2018 à 23h36

          Ben théoriquement non les dettes ne peuvent qu’augmenter car personne n’est là pour créer le montant en monnaie non gagée d’intérêt correspondant aux intérêts que les créanciers réclament …
          C’est assez simple à comprendre pourtant : quand une banque crée de la monnaie lors d’un crédit elle réclame des intérêts en échange . Mais mais mais personne ne crée le montant des intérêts . Donc la monnaie qui sera utilisée pour payer les intérêts provient elle aussi d’un système de crédit, elle est donc aussi gagée d’intérêts …

          Le serpent se mords la queue :-/
          Plus on crée de monnaie avec intérêts moins ces derniers sont remboursables et + il faut créer de monnaie (gagée d’intérêts…) pour rembourser les anciens intérêts …

          C’est un système de ponzi totalement stupide sauf pour celui qui a le pouvoir de créer la monnaie …

            +9

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          • Boris // 02.01.2019 à 20h56

            Brettonwood
            L’esclavagisme Anglo-Saxon repose sur Brettonwood, pour y mettre terme, il faut quitter le dolar. Regardez les choses en face, toutes les politiques de la gestion de la dette, de l’économie usuriere, repis nt sur le Roi- dollar.

              +0

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      • Patrick // 29.12.2018 à 20h38

        « Les politiques adorent la dette car :  »
        ça leur permet de faire et tenir ( quelque fois ) des promesses pour être élus et réélus par des citoyens qui ne se posent pas trop de questions sur le mode de financement de ces promesses.

          +1

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    • Milsabord // 28.12.2018 à 10h18

      Emprunt, investissement, plus-value, rémunération des producteurs, consommation, on connait la musique, surtout le gouffre sans fond de la rémunération du capital : le fameux profit. C’est la croissance exponentielle du taux de profit qui génère la croissance exponentielle de la dette.

        +5

      Alerter
  • Chris // 28.12.2018 à 08h50

    « Si, dans la période d’après-guerre, l’UE a représenté le moyen pour essayer d’échapper à l’hégémonie anglo-américaine »
    D’entrée, j’ai trébuché sur ce postulat !
    Pour le reste, l’UE n’est qu’un copié-collé de l’ex-URSS, sans la générosité financière russe envers les républiques satellites « acquises » aux lendemains du partage de Yalta entre les puissances d’alors.
    Une certitude : quand l’empire US tombe, l’UE tombe également et sera obligée de muer en une association d’états souverains… ce qu’elle aurait toujours être !

      +34

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    • Glbert Gracile // 28.12.2018 à 23h20

      je sais… ce postulat est hallucinant !!! Mais on commence à entendre cette petite musique ici ou là (même Emmanuel Todd s’y est mis !) en dépit de tout bon-sens historique… quand on sait que les anglo-américains se sont toujours servis de la France pour faire leurs guerres à l’Allemagne (autrefois, quand la France dominait le continent, ils se servaient de l’Allemagne, l’Espagne, L’Autriche ou la Russie pour faire la guerre à la France).

        +3

      Alerter
      • moshedayan // 29.12.2018 à 15h19

        Votre cri d’alerte serait justifié si l’Allemagne n’avait pas été impliquée dans ces 2 affaires : Yougoslavie, Ukraine et aussi dans l’élargissement de l’OTAN avec les Etats baltes. Depuis 1989, l’Allemagne n’a eu de cesse de renforcer sa puissance économique, avec l’aide de la France d’ailleurs, puis son influence vers les frontières russes. Certains Allemands s’en excusaient, comme un fait naturel, mais l’implication allemande (de ses services de renseignements) dans la désintégration yougoslave et ses projets en Ukraine a réveillé d’anciennes craintes. Par ailleurs, la politique d’immigration de l’Allemagne est aussi dangereuse et déstabilisatrice pour nombre de pays, notamment à l’Est.
        Je fais partie de ceux qui n’ont plus confiance en l’Allemagne, (sauf pour son savoir-faire industriel, mais qui peut-être facilement imité voire dépassé pour peu qu’on se fixe en tête la qualité – en Tchécoslovaquie nombre de produits industriels étaient simples et meilleurs qu’en Allemagne).  » J’aime tellement l’Allemagne, que je suis ravi qu’il y en ait deux » François Mauriac

          +6

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  • Actum est de republica ! // 28.12.2018 à 09h16

    La dette n’a comme seul et unique intérêt que d’asservir les peuples. C’est vieux comme le monde et ça fait toujours recette. A une différence prêt par rapport au passé, c’est qu’à intervalle régulier, elle était alors purement et simplement effacée. Depuis 50 ans, c’est la seule volonté de domination sur les peuples qui prime, lente, sournoise, mais implacable. Seulement voilà, maintenant ça commence un peu à se voir…

    Avec la dette, la volonté des nuisibles au pouvoir n’est pas uniquement de jouer sur l’entretien du sentiment de culpabilité des peuples ainsi soumis (déjà contre leur volonté première) du devoir de rembourser une dette très largement indue, en leur faisant ressentir qu’il est de leur devoir (et ce faisant de leur honneur) de le faire, mais aussi, par ce biais, de les noyer dans un tel état de désœuvrement matériel, social et psychologique de par leur incapacité de plus en plus évidente à la rembourser cette dette, qu’ils en viennent à intégrer dans leur esprit ce paramètre infâme, à savoir que sans même se souvenir qu’ils n’ont jamais cherché à la contracter, voilà que finalement ils l’ont quand même bien mérité ! On marche sur la tête ! Ainsi se construit peu à peu la réalité, la nôtre, d’un esclavage con-senti.

    1. La France doit sortir le plus vite possible de l’Union européenne.
    2. La dette doit être purement et simplement annulée et TOUS les intérêts perçus remboursés (le plus difficile…)
    3. TOUTES les banques françaises devront être nationalisées.
    4. TOUS les Services publics devront recouvrer leur fonction régalienne (eau, électricité, transports public, communication, etc etc etc)
    5. Il restera bien de la place pour les entreprises privées. Un axe primordial à considérer sera la totale réorganisation de notre agriculture, afin d’en faire une agriculture biologique et de proximité ! À côté de cela, la petite industrie et l’artisanat seront à revaloriser d’urgence. La France quasiment détruite par un demi-siècle de délires technocratiques doit être reconstruite. « Parce que c’est notre projet ! ». Et pour le coup, ce ne sera pas un odieux mensonge !

    FREXIT ! C’est le jour d’après de la prise de pouvoir du peuple de France.

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    • Toff de Aix // 28.12.2018 à 10h57

      La dette abyssale (aussi bien publique que privée) ne sera de fait jamais remboursée. C’est tout bonnement impossible. Et d’ailleurs il ne me semble pas que ce soit le but : le but est avant tout de maintenir un niveau de dette tout juste soutenable pour le débiteur, de façon a ce qu’il ne (sur)vive uniquement que pour une seule chose : rembourser continuellement. Et en plus on fera d’une pierre deux coups : tant qu’il s’épuisera a rembourser, il ne pensera pas a se révolter.

      Du coup prendre bien garde a ne revendiquer que ce qui est essentiel : la sortie de l’UE, ça oui c’est essentiel.

      Car une fois réalisée, le château de cartes ne peut que s’écrouler.

      Et les cartes seront redistribuées au niveau national.

      Avec cette sortie, tout le reste est possible car nous retrouvons notre souveraineté monétaire, ce qui est primordial pour financer l’économie et sa transition énergétique(si encore possible), mais aussi sanctuariser et renforcer les Services Publics et tout ce qui est favorable aux 99,9%, en fonction de NOS priorités, et pas en fonction de celle des 0,1%.

        +41

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      • Acta est de republica ! // 28.12.2018 à 13h36

        Que cette dette soit impossible à rembourser importe peu. Comme les conditions qui ont présidé à son établissement furent dès le départ le fruit d’intentions opposées aux intérêts du peuple français (soit ceux du Bien commun), là voilà invalidée de fait !

        Par contre, TOUTES les personnes qui de prêt ou de loin ont été impliquées dans ce qui apparaît in fine comme relevant du crime de Haute-trahison devront TOUTES très sévèrement être châtiées pour l’exemple.

        Il est hélas bien loin le temps où les escrocs des « Trésors » du Royaume de France finissaient en charpie au bout d’une corde accrochée au regretté Gibet de Montfaucon.

        L’impunité totale règne presque partout et plus particulièrement dans les « hautes sphères ». Cette tolérance poisseuse et coupable à l’égard des nuisibles doit cesser au plus vite. Pour cela, il faut impérativement sortir de système représentatif parlementaire de plus de deux siècles de Ripoubliques, toutes plus corrompues les unes que les autres ! La dernière en date étant l’acmé du tas de fumier qui s’amoncelle depuis la fin de l’Ancien Régime sur les corps meurtris, sur les âmes souillées de générations de Français honnêtes et travailleurs, et ce, quelle que soit la classe sociale à laquelle les uns ou les autres ont appartenu ou appartiennent.

        Charité bien ordonné commence d’abord par soi-même. Pour les Français, c’est la France d’abord ! Nous n’avons pas vocation (aucune autre nation pleinement consciente de ses prérogatives régaliennes non plus d’ailleurs !) à accueillir toute la misère du monde.

        La politique migratoire est indissociable de l’inévitable creusement de la dette. C’est purement mécanique. Pensez-y. Et le tragiquement hilarant pacte de Marrakech (« non contraignant », bienvenue dans le double langage… pile je perds, face tu gagnes !) participe de ce principe d’endettement abyssal des nations européennes qui vise à les détruire de l’intérieur pour servir les seuls intérêt de la caste oligarchique !

        FREXIT ! La destruction de l’Union européenne suivra ! Et cette destruction est vitale pour recouvrer notre souveraineté monétaire.

        Digne d’être un homme et fier d’être Français, au final, c’est tout un.

          +21

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      • Vlois // 29.12.2018 à 08h35

        En fait un retour à la République et la fin de l’empire issu du traité de Rome et de Maastricht ?

          +1

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    • bhhell // 28.12.2018 à 12h05

      Nous n’avons pas et de très loin la majorité pour un tel programme.
      La classe moyenne, même laminée s’attache à la stabilité de façade, que sous-tend l’idéologie néo libérale.
      Il ne faut pas oublier que dans la société rentière d’aujourd’hui, c’est la rente immobilière qui définit l’essentiel de la classe moyenne. La marchandisation du secteur immobilier depuis l’après guerre n’a cessé de la consolider, même si le mécanisme se retourne contre les nouvelles générations, incapables de se loger.
      Le fait que la classe moyenne soit partie prenante de la financiarisation de la société la rend très perméable à la vision réactionnaire des élites. Seul un événement cataclysmique du type explosion des différentes bulles financières semble capable de lui dessiller les yeux

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      • Patrick // 29.12.2018 à 20h44

        Pas d’inquiétude , la crise ? on y va et en chantant en plus.
        Explosion des bulles ( financières, boursière , immobilière …. ) ça veut dire effondrement économique puisque de nombreuses entreprises ne tiennent debout que grâce au crédit et que les états sont au bord de la cessation de paiement.
        Il faudra faire une croix sur les services publics qui eux-mêmes ne tiennent debout que par la dette.

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        • step // 31.12.2018 à 17h45

          « Il faudra faire une croix sur les services publics qui eux-mêmes ne tiennent debout que par la dette. »
          Le principe même du service public (le vrai, c’est même à ça qu’on le reconnait) c’est que le lendemain de son dépôt de bilan, il redémarre, sinon c’est l’anarchie façon mad max. Or même cette dernière ne dure pas assez vite, par manque de combattants.

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    • Cgrotex // 28.12.2018 à 12h57

      On vote ou ?

      Après , vu que je suis radical , interdiction d’avoir 2 logements (désolé pour le marché du tourisme qui fait exploser les prix) , de posséder 2 entreprises et d’avoir son logement dans la commune ou l’on a son entreprise.(Désolé pour les petits malin qui vont par ci par la passer une journée dans une de leurs nombreuse société voir si les gueux font bien leur travail, expérience vécu…)

      Pour l’agriculture , prix plancher et monopole d’état sur le commerce agricole. (Désolé pour les central d’achats)

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      • Patrick // 29.12.2018 à 20h46

        Avec un programme comme ça , je me tire tant que je peux le faire ( avant mise en place de la dictature totale )
        et si je ne peux pas me tirer , faudra pas trop compter sur moi pour me faire c… , à moi les siestes sur le canapé.

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    • Bernard d’Oguille // 28.12.2018 à 22h42

      Bon, là, à ce stade de schizophrénie psychotique avancée, deux solutions s’offrent au bon sens, soit la camisole de force, soit l’euthanasie :

      https://mobile.twitter.com/Bassounov/status/1055039607031640064

      Quand on a des alliés pareils au gouverne-ment, on n’a plus rien à craindre de ses ennemis…

      Du grand art, vraiment !

      Merci Maréchal Bassounov, grand héros national de l’Union Soviétique !

      ?????

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    • Rond // 30.12.2018 à 19h44

      Merci pour l’article, ce commentaire et ses suites ! Enfin, les yeux se décillent.

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  • Claude // 28.12.2018 à 09h20

    Le Jubilé (biblique) est une fête marquant un intervalle de 50 ans. Le mot jubilé vient de l’hébreu, puis rendu en latin par jubilæus (de jubilare, « se réjouir »). L’année jubilaire est une année de libération générale, les terres aliénées ou gagées devaient être rendues, les dettes remises et les esclaves libérés…

    La dette est un fléau humain et nombre de sociétés ont pris des mesures de protection pour en limiter la portée. Que dire de la dette actuelle des Etats dont les gouvernements en font porter le poids sur les peuples pour justifier par exemple l’austérité, voire la ponction de leur compte bancaire au besoin…

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    • Sandrine // 28.12.2018 à 11h39

      50 ans, c’est grosso-modo une génération. Cette règle permet de ne pas faire supporter la dette des parents aux enfants.

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    • Eric // 28.12.2018 à 19h19

      Et oui la Bible dans laquelle son Auteur avait prévu d’empêcher l’enrichissment infini de quelques-uns au détriment de l’appauvrissement du grand nombre !!! Beaucoup l’ont oublié!

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      • Glbert Gracile // 28.12.2018 à 23h25

        eh oui… la plupart des systèmes à travers le monde ont lutté contre cette tendance anti-vie de l’argent… Dans le Japon impérial classique, les commerçants occupaient dans l’échelle sociale la place la plus basse, en dessous des paysans… car chacun savait que les marchands étaient dangereux…

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  • cording // 28.12.2018 à 09h33

    Cet analyste se trompe complètement à propos de l’UE: elle n’a jamais été un moyen de s’échapper de l’hégémonie anglo-américaine mais elle a été et reste la meilleure expression de la tutelle américaine dès 1945 en raison de la Guerre froide qui s’est rapidement imposé pour laquelle les Européens ont demandé la tutelle militaire donc économique des USA avec l’aide du Plan Marshall.

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    • Charles-de // 28.12.2018 à 09h56

      cording « Echapper à l’hégémonie anglo-américaine » ?
      Quelle blague ! Quelques exemples :
      En 1962, sur la base aérienne d’Istres, j’ai assisté à la ronde infernale nuit et jour des avions ravitailleurs de notre force de frappe, les KC-135. De quel fabricant ? BOEING !
      En 1980-81, lors d’une conférence publique, j’ai posé la question à Monsieur Michel Jobert, ancien ministre des Affaires étrangères : « Pourquoi avez-vous choisi la filière nucléaire américaine plutôt que la filière française ? » Il m’a répondu : « Ce n’est pas nous qui avons pris la décision, on l’a laissé prendre par les ingénieurs de l’EDF ! »
      Mais QUI avait en charge les intérêts de la France ?
      QUI a laissé entrer le Royaume Uni dans le Marché Commun en 1973 alors que de Gaulle n’en avait pas voulu ? _ Pompidou et Giscard. Les mêmes qui ont interdit à l’Etat de s’endetter à 0% vis à vis de la Banque de France.

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      • Glbert Gracile // 28.12.2018 à 23h28

        ce ne sont pas les ingénieurs d’EDF qui ont choisi la filière nucléaire américaine… on a choisi la technologie américaine parce-qu’il fallait étoffer l’assise économique du nouveau dollar récemment déconnecté de l’or… il fallait donc des commandes long-terme pour l’industrie américaine… je suppose que nous n’avons pas eu vraiment le choix… voilà le dessous des cartes… la technologie française fonctionnait très bien, sans cela…

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      • Patrick // 29.12.2018 à 20h49

        « Les mêmes qui ont interdit à l’Etat de s’endetter à 0% vis à vis de la Banque de France. ‘
        c’est une légende !!! arrêtez avec ça.

        Il n’ y a jamais eu de dette à 0% , au contraire le taux d’intérêt était énorme mais à l’époque on l’appelait dévaluation.

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        • Patrick // 29.12.2018 à 21h04

          Loi de 1973 : l’état pouvait emprunter auprès de la Banque de France … sous le contrôle de l’assemblée nationale

          Article 19 (abrogé au 1 janvier 1994) En savoir plus sur cet article…
          Créé par Loi 73-7 1973-01-03 JORF 4 janvier 1973 rectificatif JORF 6 janvier 1973
          Abrogé par Loi n°93-980 du 4 août 1993 – art. 35 (V) JORF 6 août 1993 en vigueur le 1er janvier 1994

          Les conditions dans lesquelles l’Etat peut obtenir de la Banque des avances et des prêts sont fixées par des conventions passées entre le ministre de l’économie et des finances et le gouverneur, autorisé par délibération du conseil général. Ces conventions doivent être approuvées par le Parlement.

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        • step // 31.12.2018 à 17h47

          « Il n’ y a jamais eu de dette à 0% , au contraire le taux d’intérêt était énorme mais à l’époque on l’appelait dévaluation. »
          Exact, mais justement ça change tout. Qui paye les intérêts ? Qui paye la déflation. Répondre à cette question c’est comprendre.

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          Alerter
    • Eric // 28.12.2018 à 19h26

      Effectivement j’ai bondi aussi en lisant ça…
      « Les Etats-Unis continueront à soutenir l’unification de l’Europe. Nous n’avons nullement l’intention de détruire ce que nous avons tant travaillé à contribuer à construire. » Henry Kissinger 23/04/73

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  • Charles-de // 28.12.2018 à 09h41

    Kokoba « La dette et le déficit n’ont pas bougé d’un poil » ?

    Le déficit annuel se maintient plus ou moins, mais LA DETTE AUGMENTE sans arrêt. Dette publique, donc de tous, vis à vis des BANQUES, qui, si elles ont des problèmes, sont sauvées par l’argent public, donc de leurs débiteurs, et bientôt de leurs clients !
    Les banques agissent aujourd’hui comme des Moloch à qui il faut sacrifier de plus en plus.

    Jusqu’où et jusqu’à quand ?

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    • Patrick // 29.12.2018 à 20h52

      2019 , le déficit prévu est de 100 milliards d’euro ( sur un budget de l’état de 300 milliards !! ) , il faudra également emprunter 100 milliards pour rembourser des dettes qui arrivent à terme
      Donc 200 milliards à emprunter en 2019 , à condition de trouver des gens pour prêter et si les taux d’intérêt remontent l’état sera en cessation de paiement.

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  • Toff de Aix // 28.12.2018 à 09h44

    Il faut lire et relire Michea pour comprendre que la dette est un des moteurs de la croissance. Artificiel, certes (comme l’est l’obsolescence programmée), mais qui a le mérite de faire tenir debout encore un tout petit peu l’édifice. Qui craque de toutes parts…

    Il faudrait aussi lire Milton Friedman pour remarquer qu’il avait prédit que l’euro (et de fait, cette UE) ne fonctionnerait pas. Pas avec une myriade d’économies aussi différentes les unes des autres.. Différentes structurellement, socialement, géographiquement, sociologiquement…

    Je crois que c’est le taulier ici même (que je salue au passage, coucou OB 😉 ) qui avait comparé, fort a propos, dans une émission, l’euro à une taille moyenne de paire de chaussures… « Quelle est la taille moyenne des chaussures des 31 pays de l’UE? 41? allez, on commande 31 paires de chaussures en taille 41,et débrouillez vous avec ça. Ca tombe bien, l’allemagne chausse du 41. Par contre la Grèce c’est du 38, la France du 43, l’italien du 40… Pas grave, ils les enfileront de force. L’euro, c’est ca.  »

    Je cite de mémoire, mais je trouve cette métaphore sufisamment explicite, même et surtout pour les neophytes en économie.

    Ca ne peut pas marcher. Les europhiles et eurocrates sont aveuglés au point de ne pas le voir, et de faire souffrir les peuples au delà du supportable.

    Ca ne fonctionnera pas : l’UE va s’effondrer. Et il vaudrait mieux pour nous que nous en sortions le plus rapidement possible.

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    • outis // 28.12.2018 à 11h02

      «Il faut lire et relire Michea pour comprendre que la dette est un des moteurs de la croissance. Artificiel, certes (comme l’est l’obsolescence programmée), mais qui a le mérite de faire tenir debout encore un tout petit peu l’édifice. Qui craque de toutes parts…»

      et aussi Maurizio Lazzarato (Gouverner par la dette, La fabrique de l’homme endetté)

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    • Serge WASTERLAIN // 28.12.2018 à 11h21

      31 pays ? Vous me faites peur là ! Y aurait-il eu 3 nouvelles adhésions à l’UE qu’on nous aurait cachées ? Et on est passé de 19 pays dans la zone euro à 31 ?
      Heureusement que l’UK la quittera le 29 mars prochain…

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      • Toff de Aix // 28.12.2018 à 11h25

        J’aurais dû dire « états », autant pour moi.. C’est bien 28 pays et 31 états 😉

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    • Un_passant // 28.12.2018 à 12h29

      Ah ça…je me souviens que ceux qui avertissaient que l’Euro, en l’état, était taillé pour l’Allemagne, qu’il aurait fallu prendre plus de temps, faire certaines réformes en France (y compris une dévaluation) passaient pour des Cassandre alors que tout ce que l’on observe actuellement est conforme à leur analyse.

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  • Bordron Georges // 28.12.2018 à 10h14

    Dans l’Histoire et dans plusieurs Pays, les opérations des mésopotamiens, ont été effectivement assez souvent pratiqué par les rois ou les États. C’est ce qu’on appelait pour les surfaces agricoles, une réforme agraire. Cela consistait à soustraire de la mainmise des princes ou des grands riches, une partie des terrains accaparé par eux pour les donner aux petits agriculteurs qui les mettaient en exploitation ce qui réduisait la pauvreté et relançait l’économie. Aujourd’hui, le même système devrait s’appliquer non pas seulement sur les surfaces agricoles mais sur les avoirs financiers: annuler les dettes des États auprès des quelques milliers de grandes fortunes mondiales. Cela ferait disparaître la menace de crash mondial, mais évidemment porterait un rude coup sur le système financier qui joue quotidiennement avec l’argent. Aucun besoin de réduire les retraites, aucun besoin d’attaquer les aides sociales, aucun besoin réduire les salaires, …
    Ne vous trompez pas, je ne suis absolument pas communiste! Mais ce sont toujours les situations crise qui ont conduit aux réformes agraires. Évidemment, la chose n’est pas simple à l’échelle mondiale, mais déjà pour l’UE, quelques chose pourrait bien être fait, sur les quelques premières fortunes acquises sur les biens et les territoires des 28 (ou 29, on ne sait plus), Pays qui la constituent.

      +6

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    • Un_passant // 28.12.2018 à 11h50

      Arghhhh « les grandes fortunes mondiales », et encore ce raccourci… faux.

      Les premiers créditeurs sont des Etats, ensuite, ce sont des fonds de pensions ou hypothécaires (donc le citoyen lambda américain). Ne jamais oublier qu’au-delà de la dette, il y a les détenteurs de monnaies. Les « milliardaires » comme vous les appelez, n’auraient plus grand chose si la Chine décidait de faire sombrer le dollar.

      Pour l’anecdote, Fannie Mae, Freddie Mac (ensemble) et BlackRock gèrent chacun pour environ 5000 milliards d’encours soit, pour chacun, cinq fois la capitalisation d’Apple (première capitalisation boursière mondiale) et environ cinquante fois la fortune de Bezos.

      Je peux vous garantir que vos milliardaires seraient dans une sacrée panade en case de véritable crash du dollar. Et le pire, c’est qu’ils ne contrôlent strictement rien; c’est en réalité la Chine qui a décidé d’un crash lent de l’économie américaine, pour se laisser le temps de développer son marché intérieur et sa classe moyenne. Une fois qu’elle estimera avoir atteint son objectif, elle lâchera totalement le dollar et…(je laisse à chacun le soin de conclure).

      Et les banques dans tout ça? Citygroup, c’est 1750 milliards, Goldman Sachs, c’est moins de la moitié en terme de fonds propres et une capitalisation de … 100 milliards (j’arrondis à la hausse). Berkshire Hathaway? Entre les deux mais plus proche de Goldman Sachs( disons presque à mi-chemin).

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      • Subotai // 30.12.2018 à 18h34

        J’ajouterai que le crash lent de l’économie US ne se fait pas à la sauvage mais en « partenariat » avec les USA. Les valse hésitation, les gros yeux, les manœuvres politico-militaires ne sont que des scènes participant aux négociations sur les conditions de l’atterrissage catastrophe en douceur.
        Merci Trump qui n’est pas un débutant et merci les Chinois qui ne le sont pas n’ont plus.
        Autrement…

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    • Patrick // 29.12.2018 à 20h57

      Dans la liste des s..ds de milliardaires , il y a l’assurance-vie de la classe moyenne, le livret A de mémé et des classes populaires et la Banque de France qui achète de la dette sous couvert de la BCE.

      Si vous avez un peu d’économies sur des livrets quelconques , il va falloir trouver des idées et sortir de ce piège.

        +1

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  • Le Rouméliote // 28.12.2018 à 12h13

    Très bonne analyse, avec un petit bémol. La Grèce n’a jamais été trop prodigue. Sans remonter à 1827 et à la première faillite du proto État grec, son adhésion accélérée à la CEE a tué à petits feux sa base productive, donc taxable par introduction de la concurrence avec les produits industriels allemands, français, italiens, etc. sur son marché intérieur. Cette concurrence n’a pas été compensée par les dotations européennes. Pour pouvoir répondre aux injonctions consommatrices de l’UE parce qu’il fallait bien que les industriels allemands vendent leurs bidules aux Grecs et au désir des citoyens d’un pays pauvre à qui la propagande européiste avait promis le paradis de la consommation, il n’y avait plus qu’une solution : l’endettement. Lequel a été encouragé par l’UE qui parlait du « miracle grec » en 2004, il faut s’en souvenir ! Et ensuite, il a suffi de tirer le tapis sous les pieds du gouvernement grec à partir d’octobre 2009, pour que la soumission de ce dernier aux oukases de la troïka fasse peur aux autres, à commencer par l’Italie et surtout à la France, d’où la soumission des Sarkozy, Hollande et Laval, pardon Macron, aux exigences européo-germaniques.

      +6

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  • Almire // 28.12.2018 à 14h33

    Il me paraît utile de rappeler certains faits.
    Qui, en France, voulait faire l’€ à tous prix ? Mitterand, Delors, Fabius, Giscard, Bayrou…
    Quant aux Allemands, leur souci principal était la réunification de l’Allemagne, au sujet de l’euro, ils préféraient d’abord procéder à un rapprochement des économies. On peut voir aujourd’hui qui avait raison.
    A propos de la dette, c’est aujourd’hui le moyen principal de créer la monnaie ! On en crée beaucoup pour augmenter le Pib, malheureusement elle ne s’investit pas dans l’économie réelle, mais conduit à l’inflation des actifs de toutes sortes.
    Le prochain « reset » se traduira donc par une récession s’accompagnant d’une chute de valeur de tous les actifs, ou l’inverse.

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    • Glbert Gracile // 28.12.2018 à 23h37

      d’après ce que j’ai compris, il y avait les européïstes convaincus (centristes de Giscard à Delors)… concernant Mitterrand, il a cru trouver là un moyen de contenir l’Allemagne d’une part, et de se protéger des attaques monétaires anglo-américaines d’autre part… les analystes qui mettent tout sur le dos de l’Euro oublient quand même que le tournant de la rigueur s’est pris dans un contexte de spéculation contre le Franc… les « sanctions économiques » frappent de nombreux pays « souverains »… il ne suffira donc pas d’avoir notre monnaie… le choix de Mitterrand nous renseigne aussi sur la place réelle de la France sur l’échiquier mondial : a-t-on encore vraiment les moyens de nos ambititons ? …pour mémoire, la France a quitté la 1ère place mondiale depuis 1815… la victoire de 1918 fut acquise au prix de notre ruine… et la défaite de 1940 signa notre sortie du jeu… les américains nous ont « libéré » en 1944, mais en échange de notre vassalisation (eh oui, c’est pas gratuit tout ça)… La fable Gaulliste ne doit plus nous tromper sur notre palce réelle : on a d’abord ouvert nos marchés (plan Marshall), puis cédé l’empire colonial (sous couvert de bons sentiments), avant de céder notre industrie… Et maintenant on pille notre patrimoine public et privé… On est presque au trognon.

        +5

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      • Un_passant // 30.12.2018 à 10h23

        Oui enfin… l’absence d’orthodoxie budgétaire depuis 1975 inclus, ça n’est pas la faute des américains. Si les politiciens français ont brillé dans un domaine, c’est bien celui du clientélisme qui a contribué à détruire significativement la solidarité entre les « insiders » et les « outsiders », entre le secteur public et le privé.

        L’Etat et les collectivités territoriales semblent s’être fait un devoir (sic) de ne se poser aucune question quant à l’opportunité des dépenses engagées; pire, comme on le voit concernant la construction de certaines infrastructures (les piscines publiques sont un cas d’école récurent), les communes se bouffaient le nez et préféraient chacune construire la leur plutôt que mutualiser (je sais de quoi je parle, c’était le cas de la ville où j’habitait précédemment et de sa voisine), ou tout simplement s’empêcher mutuellement de le faire, bien entendu pour des questions de « couleur politique ». L’intérêt collectif? Connais pas.

        Un autre cas? Ma commune actuelle et la plus grande ville voisine, elles sont maintenant tellement dans la panade vu que le département est sinistré, qu’elles se décident à travailler -un peu- ensemble, mais pendant des années suite à la crise du textile et de la métallurgie, elles ont passé leur temps à se bouffer le nez.

          +3

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  • Paco De La Vega // 28.12.2018 à 15h09

    Concernant votre point 2 : Actum est de republica, on ne peut pas rembourser les intérêts d’une dette c’est la toute l’arnaque, pour expliquer simplement le principe de création monétaire.

    Lors de la création de monnaie lorsque vous contractez un prêt, la banque crée l’argent dont vous avez besoin par exemple 20 euros ; Elle vous demande d’en rembourser 25 ; les 5 n’ont pas été crées, toute l’arnaque est là, ne reste alors que l’endettement infini, la prédation des uns envers les autres ou l’ accaparement d’autres biens pour rembourser la Banque.
    J’espère avoir été clair.
    Bonne journée.

      +8

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  • Toff de Aix // 28.12.2018 à 15h10

    Je suis d’accord avec le commentaire de bhhell (dont j’aime beaucoup le pseudo!), mais je pense qu’il ne faut pas désespérer, car effectivement nous ne sommes pas loin de l’effondrement généralisé, selon moi… Et nous sommes quelques uns a penser, vivre, étudier cela (servigne, auzanneau et j’en passe). La collapsologie a cela d’intéressant qu’elle met en lumière tout un tas de données qui paraissent isolées, mais qui forment un tout cohérent. La fin du système est proche, et bizarrement ca ne me fait plus peur comme avant. L’accepter et s’y préparer, c’est déjà préparer l’après..

      +8

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    • Glbert Gracile // 28.12.2018 à 23h41

      ben, quand vous regardez le sort des ex-républiques soviétiques après la dissolution de l’URSS, ça ne fait pas tellement envie !!! (ne serait-ce que le cas emblématique de l’Ukraine qui s’est beaucoup mieux relevée de la seconde guerre mondiale, que du libéralisme !!! …c’est dire). Pour les autres, elles sont en voie de mafieu-isation généralisée et de dépeuplement.

        +0

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  • François // 28.12.2018 à 20h34

    Petite digression.

    Cette vision de la fin de l’empire romain m’apparait quelque peu sommaire tant Il est difficile d’expliquer la fin d’une civilisation par le seule prisme de l’économie. En effet, l’archéologie ainsi qu’une relecture des textes permettent de distinguer plusieurs causes :

    La sur-expansion impériale. Dans les sociétés anciennes, la conquête de nouvelles terres est gage de nouvelles richesses, l’économie étant essentiellement agraire. Le corollaire en est une surface territoriale plus vaste et donc une difficulté plus grande à contrôler les frontières. La sur-expansion se produit lorsque les bénéfices des conquêtes ne suffisent plus à financer leur entretien. Pour Rome le phénomène est daté au moment du règne de Marc Aurèle. A cette période, les légions se trouvent obligées de se déplacer d’un bout à l’autre de l’empire pour stopper les tentatives d’incursion.

    Les épidémies. Les sociétés anciennes sont régulièrement frappées par des épidémies. Combinées à la guerre, elles tendent à vider des territoires de leurs populations. conséquence, de nouvelles terres se libèrent pour de nouveaux arrivants. Pour le cas de l’empire, les épidémies débutent sous Marc Aurèle et se poursuivent durant les siècles suivant.

    Les invasions barbares. Conséquence des deux premiers facteurs, les invasions correspondent à la difficulté qu’ont les légions à contrôler les frontières ainsi qu’à la déflation démographique qui libèrent de nouveaux espaces. Ces faits conduisent l’empire à signer des traités avec les nouveaux arrivants. En substance Rome cèdent des territoires, charge aux nouveaux propriétaires de les défendre. Les Francs et les Burgondes vont signer de tels traités. Officiellement toujours Romains, ces territoires se transforment petit à petit en fiefs indépendants.

    La séparation de l’empire. Les difficultés d’administration ainsi qu’une différence culturelle entre culture grec et culture latine conduisent au premier véritable détricotage de l’empire. En 395 il y a deux empires définitivement séparés. Bien qu’une communauté de destin subsiste dans les têtes, l’empire d’occident ne pourra plus vraiment compter sur les ressources de l’orient.

    L’instabilité du pouvoir. Consubstantielle aux institutions romaines, elle conduira durant les périodes critiques à des crises de régime et à un déficit de leadership.

      +9

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