Excellent livre, que je vous recommande.
Jean-François Gayraud est commissaire divisionnaire, ancien élève de l’Ecole nationale supérieure de police (ENSP, Saint-Cyr-au-Mont-d’Or).Docteur en droit, diplôme de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris et de l’Institut de criminologie de Paris, Jean-François Gayraud est l’auteur de nombreux articles et d’ouvrages traitant de criminologie et de géopolitique. Il exerce au Conseil Supérieur de la Formation et de la Recherche Stratégiques (CSFRS).
Critique Decitre : Et si la crise financière dont nous subissons encore les effets était bel et bien une vaste fraude ? Voici un » autre récit » du krach.
En tout cas, pas celui proposé en général par les économistes ou les financiers. Décryptant les mécanismes ayant permis une succession d’actes criminels, reprenant les événements pièce par pièce et les replaçant dans une histoire plus longue, Jean-François Gayraud va ainsi au-delà de la stigmatisation de quelques boucs émissaires ou de la dénonciation de certains excès. Des politiques aveugles et dogmatiques de dérégulation des marchés ont ouvert la voie à des comportements criminels de grande ampleur au point de déclencher la crise des subprimes.
Dès lors, pour lui, il est impossible d’envisager un vrai assainissement, une reconstruction durable de la finance si ce diagnostic criminel n’est pas fait. Après la globalisation des phénomènes mafieux et la pénétration du monde du spectacle, Jean-François Gayraud poursuit son exploration des criminalités organisées qui gangrènent les sociétés contemporaines. Un document sans appel !
Petite vidéo avec l’auteur :
Crtiique Le Figaro par Jacques de Saint Victor : La face cachée du krach
Jean-François Gayraud, Le spécialiste du crime organisé a enquêté sur l’histoire des «subprimes» dont les prémices remontent au début des années 1980.
Il fallait bien qu’un jour ou l’autre les mécanismes de la crise des «subprimes» finissent par être connus du grand public. Le rapport de la commission américaine du Congrès américain, en janvier 2011, puis le rapport Levin-Coburn, du Sénat américain, du 14 avril dernier, viennent de lever le voile sur la réalité du désastre. On peut enfin en finir avec les explications captieuses des économistes de service sur les «dysfonctionnements de marchés» et autres «théories des cycles», quand ce n’est pas la petite leçon simpliste sur le «cynisme» de quelques brebis galeuses montrées du doigt par les amateurs de la bonne vieille logique archaïque du «bouc émissaire». Non la crise des subprimes fut une vaste fraude criminelle dans laquelle une bonne partie des acteurs de Wall Street ont trempé à des degrés divers. C’est aujourd’hui une évidence.
Enquête en parallèle
Mais qui ira lire les centaines de pages des rapports parlementaires américains? C’est la raison pour laquelle il faut se précipiter sur le livre de Jean-François Gayraud, qui a mené l’enquête en parallèle et qui est parvenu au même résultat que les commissions du Congrès. Mais, surtout, son livre offre une histoire remarquable du cadre politique qui a permis d’aboutir à cette gigantesque filouterie. L’auteur part de la crise des caisses d’épargne américaines (Savings and loan) des années 1980, restée longtemps négligée. Or c’est, selon lui, dès le début de la formidable entreprise de dérégulation des années Reagan que les dérives ont commencé. Du Garn-St. Germain Act de 1982 au Glass-Steagall Act de 1999, un groupe d’hommes d’affaires – républicains et démocrates confondus – a mis à bas les garde-fous qui avaient été patiemment établis par Roosevelt après la crise de 1929, avec l’approbation d’une bonne partie de l’intelligentsia des business schools. Résultat? La faillite des caisses d’épargne a coûté au contribuable américain l’équivalent de la Seconde Guerre mondiale. Les économistes parlèrent alors prudemment d’un «retournement de conjoncture».
Les causes de cette crise sont aujourd’hui bien connues par les enquêtes du FBI: la dérégulation a permis de véritables vagues de pillage, parfois par les mafias, comme celle de La Nouvelle-Orléans, parfois par de simples dirigeants de ces mêmes caisses d’épargne, appâtés par les nouvelles facilités. Comme le dit Mme Parisot, «quand il n’y a plus de gendarme, il est certain qu’il y a des voleurs».
Un triomphe menacé
Jean-François Gayraud montre avec minutie que c’est à peu de chose près le même scénario, avec désormais une ampleur planétaire, qui s’est rejoué en 2008, avec, toujours en toile de fond, les mêmes personnages, dont le trop fameux Alan Greenspan. Madoff n’aurait-il été que la face visible de l’iceberg? Tout l’intérêt du livre de Jean-François Gayraud est d’échapper à la radicalité partisane.
Juriste, commissaire divisionnaire, l’auteur est membre du nouveau Conseil supérieur de la recherche stratégique (CSFRS) et l’un de nos meilleurs connaisseurs du crime organisé. Aussi ses conclusions font froid dans le dos. On laisse au lecteur le soin de s’y plonger. Le commissaire Gayraud est-il trop pessimiste? On peut penser que si les responsables de cette crise continuent encore à trôner au cœur du système, se partageant toujours des bonus stratosphériques, leur triomphe semble désormais menacé, au regard de ce qui commence à s’écrire sur eux. Ne font-ils pas plutôt songer à ces chevaliers du Tasse: «Ils allaient encore, mais ils étaient morts» …
La Grande Fraude. Crime, subprimes et crises financières de Jean-François Gayraud,Odile Jacob, 262 p., 22,90 €.
30 réactions et commentaires
Soit,
mais je suis circonspect. L’article est censé nous donner envie de lire le livre.
De quel crime on les accuses au juste ? d’avoir changé les lois ? ils ont été élus pour ça non ?
j’ai un peu du mal a comprendre le fond du livre en lisant l’article.
c’est un peu comme accuser le casino de gagner des sous, c’est légal et personne n’oblige les gens à y aller. Qu’ils viennent se plaindre ensuite d’avoir été des victimes ça rime à quoi ?
Je ne suis pas contre la thèse du livre, mais l’article n’explique pas en quoi c’est un crime qui a été commis … que ce soit amoral ne veut pas dire que c’est criminel pour autant.
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AlerterIl y a quand même une grosse différence entre une banque et un casino : on peut choisir de ne pas mettre les pieds dans un casino. Il n’est plus guère possible de se passer d’une banque que ce soit pour récupérer son salaire ou payer ses achats. Nous sommes un public captif.
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AlerterBonjour!
« c’est un peu comme accuser le casino de gagner des sous, c’est légal et personne n’oblige les gens à y aller. »
Je pense que la comparaison n’est pas pertinente. Et de plus, il me semble qu’un criminologue et juriste est assez bien placé pour évaluer ce qui est légal ou non (jamais M. Gayraud ne soutiendra qu’un casino est illégal; ce qui montre l’inanité de la comparaison). Et en l’occurence, il s’agit bien de fraudes massives.
« Qu’ils viennent se plaindre ensuite d’avoir été des victimes ça rime à quoi ? »
N’avez-vous plus aucun respect pour l’idée-même de justice? Vous êtes favorable à la fraude organisée?
« Je ne suis pas contre la thèse du livre, mais l’article n’explique pas en quoi c’est un crime qui a été commis »
C’est pour cela qu’il faut que vous lisiez le livre en question, et pas seulement les critiques dudit livre… Les agissements des préteurs hypothécaires américains dans le cas des subprimes sont, en plus d’être amoraux, criminels. Vous n’espéréz quand même pas que ça puisse être démontré dans un article d’une page?
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AlerterNonobstant, il y a des crimes parfaitement légaux. Loi et Justice ne sont pas synonymes.
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Alerter@yoananda : une analogie plus pertinente serai l’espionnage des communications électroniques par la DGSE. Ce n’est pas légale, ce n’est pas illégale, c’est d’après un responsable des RG : a-légal.
(dans tous les cas, la population n’a pas le choix (ou très peu) de se protéger contre cela)
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AlerterQuelques jurisprudences et lois constantes de notre droit français qui permettraient d’inculper tous les acteurs de la « crise » financière (liste non exhaustive) :
– « nul ne peut s’enrichir sans cause » ;
– « acte anormal de gestion » ;
– « abus de biens sociaux » ;
– « entente » ;
– « fraude fiscale » ; qui inclut la « fourniture de moyens » aux clients ;
– « présentation de faux bilans » ;
– « escroquerie » ; qui inclut, entre autres, les systèmes de vente pyramidale, l’abus de confiance et autres « tromperies » ;
– « abus de position dominante » ;
– « publicité mensongère » ;
– « trahison » ; …
Tous des délits et crimes qui peuvent coûter entre 5 ans d’emprisonnement et la perpétuité (pour la « trahison »)…
La vraie question est donc plutôt de savoir pourquoi notre droit n’est plus appliqué ( http://solutions-politiques.over-blog.com/article-le-faux-debat-sur-l-evasion-fiscale-et-les-paradis-fiscaux-39754086-comments.html ) ; tandis que voler un scooter continue de coûter plus cher que de ruiner des pays ou d’escroquer des millions de clients…
La faillite de notre « système démocratique » n’est qu’un début de réponse, parce qu’en réalité, il semble – comme le démontre parfaitement bien le commentaire de Yoananda – que plus personne n’arrive à voir où est le « mal », quand les prédateurs s’attaquent à des gens apparemment consentants… C’est un des nombreux effets pervers des idéologies libérales qui sont tellement bien rentrées dans les cerveaux, qu’ils ne permettent même plus de distinguer les « vices du consentement « .
Depuis la crise de 2007 et à ma connaissance, seule l’Islande semble avoir la volonté de porter à son terme la recherche et la condamnation des responsables.
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AlerterC’est un début de réponse, et c’est la seule qui soit valable parmi les commentaire qu’on m’a fait.
Elle souffre cependant d’un soucis : si j’ai bien compris, le livre parle de la crise des subprimes, et donc des USA. La jurisprudence française n’y a pas court la bas que je sache.
Eux, ils ont les class action …
J’ai bien expliqué que je n’étais pas contre la thèse du livre, mais simplement que « vu d’ici » je n’étais pas au courant de ce qu’il y avait eu de vraiment illégal.
La seule chose que je sache à ce sujet est relative au système MERS ou les documents ont été signés « automatiquement », ce qui est la seule chose illégale. Mais après tout c’est aussi pour une broutille qu’on a fait tomber Al Capone.
Et ça n’a rien à voir avec le soit disant « libéralisme » qui serait amoral. Faut pas tout mélanger, aucune idéologie libérale dans mes questionnement sur ce livre, sous prétexte que, comme je m’en prends au gauchisme (extrémisme de gauche), j’aurais oublié de m’en prendre a l’ultra-libéralisme (ce qui est faux, je le dénonce tout autant – mais j’ai moins l’occasion de le faire vu que la France est un pays de gauche, fondamentalement). J’ai expliqué tout ça sur mon blog, mais ça n’a pas place ici.
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AlerterBah, l’escroquerie est un délit reconnu également aux USA, et leur compréhension de la « responsabilité » est bien plus contraignante qu’en Europe (voir tous les procès qui ont couramment cours là-bas pour des accidents domestiques et qui donnent lieu à indemnisations, alors qu’ils ne seraient même pas instruits en France) ; d’ailleurs, certaines procédures commencent à aboutir, déboutant les banques de la saisie des actifs immobiliers pour des motifs (comme vous le rappelez) à mon avis bien secondaires par rapport à ce que cela recouvre comme délits et crimes : http://www.latribune.fr/actualites/economie/20130108trib000741237/les-banques-americaines-versent-85-milliards-de-dollars-pour-les-saisies-immobilieres-illegales.html
Mais ce qui reste étonnant (bis), c’est que ces procédures restent au niveau des réparations civiles et qu’aucun dirigeant ne soit inquiété pénalement, pour des pratiques qui sont condamnables à bien des titres, comme je vous en énumérais un certain nombre de façon non exhaustive, et comme Gayraud le démontre…
On remarquera d’ailleurs que pour la « bonne forme », il y a quand même quelques « grouillots » (dans tous les sens du terme) qui sont inculpés (quand ils en ont trop fait et que ça s’est vu), sans que jamais les « vrais décideurs » des systèmes d’arnaque et d’abus de droit ne soient mis en cause… y compris, d’ailleurs, pour les politiques – auxquels personne (à part les Islandais) ne pense à demander des comptes – qui ont au mieux « laisser-faire » et au pire participé activement aux grandes arnaques…
Étonnant, comment le sens des responsabilités peut être à géométrie variable en fonction des pays et des cultures.
Pour le reste, je vous laisse à vos supputations… Je ne faisais que m’étonner que vous puissiez trouver presque normal que puisque des gens étaient consentants, alors les pratiques le seraient aussi…
Il y a déjà un énorme problème quand grâce à l’asymétrie de l’information, soigneusement entretenue par les banquiers, des gens s’enrichissent outrageusement sur les méconnaissances des autres, mais quand ça devient un mode de fonctionnement « normal » qui n’étonne plus personne et ne mobilise même plus la justice, alors c’est qu’on a atteint un stade de corruption des esprits qui devient plus que « remarquable ». Ça devient même un fait de société, un peu comme si tout à coup on se mettait à considérer que dans les actes de pédophilie, si l’enfant était « consentant », alors il n’y a pas crime… Je pense que malheureusement, c’est là où on en est avec tout le système financier et les idéologies qui sont à la base de son fonctionnement, depuis 40 ans.
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AlerterP.-S. : à propos de délits et crimes… C’est quand même pas parce qu’elles s’intéressent aux « économies locales » de Jersey, des Caïmans et autres Liechtenstein, que toutes les banques d’affaires (y inclues nos « universelles » et les entreprises internationales) ont des filiales dans tous les paradis fiscaux opaques (189 pour la seule BNP : http://www.alternatives-economiques.fr/paradis-fiscaux—le-cac40-et-les-paradis-fiscaux_fr_art_633_42326.html )… et c’est donc bien qu’elles pourront y faire là-bas ce qui est prohibé ailleurs.
Elles se foutent donc ouvertement de nous quand elles revendiquent la « nécessité économique » d’y être… mais elles auraient tort de s’en priver, puisque ça marche.
Si on autorisait la détention de drogue chez les gens, tant qu’on ne peut pas prouver qu’ils en font commerce ou qu’ils en consomment, ça choquerait tout le monde, mais là, non, c’est « normal »… c’est là qu’on voit comment on autorise à peu près tout et n’importe quoi à la finance, alors qu’un voleur de scooter risque sa peau s’il est poursuivi par des policiers cow-boy…
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AlerterJe comprends.
Mais ce n’est pas de l’idéologie ou de la résignation ou je ne sais quoi. Juste de l’ignorance.
Je ne suis ni juge, ni financier de métier, ni etc…
Je ne peux pas débouler et crier au scandale, condamner à tout va sur de simples présomptions ou hurler avec la meute juste parce qu’un gugus diplômé à écrit un livre.
Je ne suis pas dans le secret des Dieux.
J’essaye de me faire une opinion et je pose des questions, parfois bête, mais c’est simplement le reflet de ma propre bêtise assumée.
Et pour le coup, affirmer « c’est illégal » sans expliquer un minimum, ca ne me satisfait pas. Vous avez donnez un début d’explication, mais je vois bien que vous êtes presque autant dans le flou que moi. Au final, on n’en sait rien. Sur le fond, je suppose que oui il y a des « fraudes » collectives.
Mais pas seulement. Je rappelle que les subprimes c’est plus compliqué : c’est un pari. Le pari que l’immobilier va monter, et que même sans ressources, vous pourrez revendre la maison avec plus-value et donc vous enrichir. Les banques ne prêtent pas EXPRES pour ne pas être remboursée non plus. Et cette hystérie de prêt a tout un tas de raisons pour l’expliquer, dont, entre autre, l’enthousiasme suscité par la fin de la guerre froide et les US seul vainqueurs, etc…
Sans compter les rapports de pouvoir et le besoin de stabilité de nos société qui expliquent pourquoi « on ne fait rien » et cette impunité.
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AlerterBé si ce n’est pas, ni de la résignation, ni de l’idéologie, ni un système démocratique déficient, ni des États eux-mêmes corrompus et complices… qu’est-ce qui empêche donc la justice d’agir ?
Juste un exemple parmi d’autres (parce qu’il serait trop long de vous détailler tous les chefs d’inculpation cités et possibles)…
En ouvrant des filiales dans des paradis fiscaux opaques, où elles n’ont aucune activité économique locale, en réalité les banques ne font que se doter d’outils pour potentiellement :
– trafiquer leurs comptes,
– vendre de l’évasion – pardon, de l’optimisation 😉 – fiscale et la pratiquer pour elles-mêmes,
– dépouiller les clients lambda,
– monter des titrisations défiscalisées et sans collatéraux garantis,
– perpétuer les systèmes de corruptions internationaux,
– ainsi que blanchir et recycler l’argent sale de la grande criminalité…
et je ne vois absolument aucune autre activité qu’elles pourraient exercer dans ces paradis fiscaux opaques qu’elles ne pourraient pas faire sans y avoir de filiale !!!
Donc, quelle présomption, quelle ignorance ? Ce sont des faits, rien que des faits… mais, c’est là où ça devient remarquable d’un point de vue idéologique, c’est que vous demandez des preuves et que vous ne vous rendez même plus compte à quel point, votre libéralité revendiquée vous fait nier les évidences…
Alors de deux choses l’une :
– soit, les banques exercent dans ces paradis fiscaux opaques une activité économique locale, mais je ne vois pas qu’est qui pourrait les empêcher de le faire sans y avoir de filiale ! Il y a de multiples formules d’accords interbancaires qui permettent aux clients d’aller dans d’autres réseaux que les leurs quand ils sont à l’étranger…
– soit, elles n’y exercent aucune activité économique locale, et c’est pour le moins un « acte anormal de gestion » d’y avoir une filiale !
Bref, rien ne peut expliquer, sauf des activités prohibées dans leur pays d’origine, qu’elles y aient des intérêts.
Si la police trouve chez un particulier une armurerie, elle n’attendra pas de savoir si cette personne avait l’intention de s’en servir ou d’en faire commerce, pour la désarmer et l’inculper… Mais là ce sont les banques, avec leur discours sur la « nécessité économique » (mais laquelle ? On attend toujours de savoir… et on va attendre longtemps), alors tout le monde trouve ça « normal » qu’elles puissent être armées pour des usages qui à l’évidence ne pourront être que prohibés dans leur pays d’origine… y inclus celui de pouvoir déstabiliser des États et d’exercer des chantages économiques…
Bref, les banques, du moins nos 5 systémiques, se foutent vraiment de nous !
CQFD
Quant aux paris… reportez-vous à l’asymétrie de l’information (la base de toutes les escroqueries et de tous les pouvoirs occultes)… Est-ce que les banques savaient qu’elles vendaient des produits pourris ? À l’évidence, oui, et ça se démontre parfaitement bien… ce que je ne vais pas faire ici, puisqu’il n’y a qu’à lire Gayraud pour le comprendre.
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AlerterLa fraude financière et l’impunité totale des banksters sont dénoncées (avec humour et sarcasme) régulièrement par Max Keiser, qui connaît Wall Street de l’intérieur. Voir ses videos quasi quotidiennes. Mais la grandissime fraude originale reste la privatisation de la création monétaire et l’abandon de ce droit régalien par les Etats occidentaux. Qui contrôle la monnaie contrôle les nations.
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AlerterUn autre bouquin qu’il faut lire, c’est Economix : http://economixcomix.com/ traduit et édité en français depuis quelques mois : http://www.amazon.fr/Economix-Michael-Goodwin/dp/2352042437
Toute l’histoire de l’économie en BD et ça plaide pour la séparation des banques, ça devrait plaire à Olivier 🙂
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AlerterSi je peux me permettre : Il a contribué à l’édition française 😉
Mais excellente BD
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Alerter@yoananda
Quand on accorde des prêts à des gens insolvables en sachant qu’ils ne pourront jamais rembourser, vous appelez ça comment?
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AlerterUne action rationnelle puisque ces prêts étaient garantis par l’Etat.
Et que le vol institutionnalisé des citoyens ne choque plus personne.
On vole l’argent des travailleurs pour le donner aux non travailleurs, on vole l’argent des travailleurs pour le donner à AIG.
Passées les bornes, il n’y a plus de limites.
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AlerterIntéressant mais ne dédouane-t-il pas un peu vite le milieu financier français au vu de ce que vous nous avez expliqué Olivier et surtout de la loi humouristique sur la séparation bancaire ? en gros j’ai l’impression qu’il dit :
« les Anglo-Saxons (j’englobe les américains) ont fauté mais nous avons été parfaits et irréprochables ? »
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Alerternews : JP Morgan risque une amende de 6 Mds de dollars.
pour sa resp. dans la crise des subprimes
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AlerterVoilà resurgir la thèse de l’adventicité de la crise… A laquelle on pourrait opposer celle de la vertu des subprimes, qui a drainé de l’épargne vers les plus démunis.
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AlerterBonjour!
Navré, mais je ne comprends pas ce que vous entendez par « vertu des subprimes »… L’épargne de qui aurait été drainée vers les plus démunis? Par quel mécanisme? Je pense plutôt que le fruit du labeur des plus démunis a été spolié par des rapaces usant de fraudes criminelles et d’abus de confiance manifestes pour en générer ensuite des profits par une titrisation totalement carnavalesque de créances pourries. Vous m’excuserez si je me trompe, mais votre vision me semble être un total retournement de la perspective sur la situation.
Si un « démuni » qui a contracté un subprime se fait saisir sa maison quelques années plus tard, c’est son épargne qui est allée dans d’autres poches, pas l’inverse. Je sais que c’est une vision très directe, mais je n’ai pas l’impression que les plus démunis se soient enrichis dans l’affaire ou en aient profité d’une quelconque façon, bien au contraire… Si bénéficer quelques années de taux d’intérêts frauduleusement sous-évalués pour ensuite être projetés dans une misère financière noire vous apparaît comme quelque chose de vertueux, je ne peux rien pour vous.
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AlerterRegardez le BDIY, la crise de 2008 vient à la fin des subprimes, qui jusqu’à lors produisaient des effets remarquablement positifs sur l’économie mondiale.
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Alerterje dirais qu’il masquaient la hausse de la captation de richesse par le top 1% en palliant à l’assechement de la redistribution, retardant le déclenchement de la récession à la prise en compte de la non solvabilité des destinataires des prêts. Les « effets remarquablements positifs » sont un retard sur un crise de solvabilité avec effet d’amplification (par l’intérêt). Gagner du temps est souvent un but politique en soi, mais d’ici à le qualifier d’admirable…
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AlerterJe rebondis sur la remarque de Yoananda. Effectivement le problème de fond c’est que la plupart des faits dénoncés ne sont pas « criminels » au sens strictement juridique du terme, même si le relâchement des règles et la culture généralisée de la cupidité est propice aux faits réellement délictueux et aux mafias. En tant que policier, ce monsieur sait très bien à quel point la dérégulation financière et les paradis fiscaux sont du pain bénis pour les mafias.
C’est tout le problème actuel : on a légalisé des comportements qui ont des conséquences négatives pour la société. Mais ce n’est pas ce n’est pas parce que vous légalisez des comportements autrefois délictueux qu’ils deviennent vertueux. C’est pourtant ce que l’on veut nous faire croire.
Le problème est le même avec l’évasion fiscale. Il y a certes de la fraude pure et simple, sans doute facilitée par le contexte libéralisé actuel, mais tous les comportements des multinationales que l’on fait mine de découvrir aujourd’hui sont dans leur immense majorité de l’optimisation fiscale légale. Leur dénonciation par les politiques est totalement vaine, c’est le système qu’ils ont construit. On peut parler d’hypocrisie, mais je pense que la majorité d’entre eux n’a pas compris ou voulu comprendre ce qu’ils faisaient, car ils étaient sous l’influence des lobbies et des experts, et de l’ambiance idéologique de l’époque. J’aime bien cette phrase d’E Todd qui dit que, généralement, ce sont des idées qui sont au pouvoir et non des hommes.
Il y a une prise de conscience actuellement (l’érosion des bases fiscales est à l’agenda du G 20), mais les vrais solutions passent par une certaine remise en cause des règles de libre circulation et donc du cadre intellectuel (idéologique devais-je dire) des 30 dernières années. Cela ne se fera pas en un jour. Il paraît qu’il ne faut pas parler de démondialisation, c’est populiste, mais ces fausses querelles terminologiques sont un leurre pour éviter toute remise en cause. Parlons de mondialisation 2.0 : c’est plus vendeur et c’est bien de ça qu’il s’agit qu’on on parle de « démondialisation ».
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AlerterEn quelques secondes, en plus d’abacus :
http://www.bloomberg.com/news/2012-08-18/moody-s-s-p-must-face-fraud-claims-in-suit-by-investors-2-.html
http://www.huffingtonpost.com/tag/subprime-mortgage-fraud
http://www.ft.com/intl/cms/s/0/0e4a7b38-496a-11df-9060-00144feab49a.html?siteedition=intl
http://online.wsj.com/article/SB10001424053111904060604576573073620596988.html
http://www.rawstory.com/rs/2012/01/27/white-house-announces-investigation-of-subprime-mortgage-fraud/
Sans parler de tout ce qui s’est passé avec les courtiers…
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Alerterhttp://www.rue89.com/2013/08/23/tresor-americain-accuse-davoir-vendu-monde-banquiers-245152
(« le trésor américain accusé d’avoir vendu le monde aux banquiers »)
Delphin
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AlerterLa grande fraude , Oh! c’est gros comme une montagne / le baril de baril de pétrole à 150 dollars
Bravo , la reprise est devant nous ,et nous aimerions connaître ce qu’a couté les dernières aventures de donneurs de leçon à l’humanité.
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AlerterJe n’ai pas lu son livre, mais ça ressemble à ce qui est dit dans le film Inside Job (http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=180398.html). Un très bon documentaire sur le crise des subprimes !
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Alerter» Le grain de sable dans le désert, le flocon d’écume dans l’océan, sont des manifestations
vertigineuses; la toute−puissance ne prend pas la peine de cacher son atome, elle fait la faiblesse force, elle emplit de son tout le néant, et c’est avec l’infiniment petit que l’infiniment grand vous écrase. » (Hugo, l’Homme qui rit.)
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AlerterLe grain sable : pouvons nous accepter que les français soient contraints à brève échéance d’aller à la soupe populaire ,ou d’habiter dans des mobiles homes, la France jusqu’à ces dernières années a été un pays respecté …. quand est-il ces dernières années ? le général De gaulle doit chaque jour ce retourner dans sa tombe…. un pays devenu larbin de puissance étrangère quelle honte !
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AlerterIl faut compléter ce livre par ses interventions devant la Commission Européenne pour comprendre que ce qui est dénoncé dans le livre est également actuellement fait en Europe .
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