Source : Monday Note, Jean Louis Gassée, 25-03-2018
Surprise : Grâce aux révélations de Cambridge Analytica, nous découvrons que Facebook a permis une exploitation beaucoup plus large et plus profonde de nos données privées qu’il ne l’avait prétendu auparavant. Les explications fallacieuses de Facebook appellent plus de questions et encore moins de confiance.
En réaction au scandale de Cambridge Analytica, le fondateur et PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, n’a pas été aussi conflictuel que Steve Jobs (« Vous vous y prenez mal ») ou Scott McNealy, PDG de Sun Microsystems (« Passez à autre chose. Vous n’avez pas de vie privée »). Loin de là, les excuses de Zuckerberg ont été bien répétées dans leur formulation embarrassante et maladroite : « Je pense que nous avons laissé tomber la communauté, et je me sens vraiment mal et je m’en excuse… » (extrait de l’interview de Recode avec Zuckerberg).
En tant que leader de Facebook, Zuckerberg décide d’arranger les choses à l’avenir (« c’est mon travail, n’est-ce pas ? ») pendant qu’il livre un disque rayé de type centre d’appels : « Votre vie privée est importante pour nous ». Oui, bien sûr, notre vie privée est importante pour vous ; vous avez gagné des milliards en surveillant et en exploitant nos vies privées. On peut se demander à quel point Zuckerberg est conscient du double sens.
Ce n’était pas la première fois que Zuckerberg s’excusait. En septembre dernier, il a avoué qu’il regrettait d’avoir rejeté auparavant l’idée que Facebook pourrait avoir joué un rôle dans le résultat de l’élection de novembre 2016 (comme toujours, les modifications et les accentuations sont de moi) :
« Après l’élection, j’ai fait un commentaire selon lequel je pensais que l’idée que la désinformation sur Facebook avait changé le résultat de l’élection était une idée folle. Qualifier cela de fou c’était dédaigneux et je le regrette », a écrit le fondateur, offrant sa première reconnaissance publique que ses remarques initiales étaient déplacée. « C’est une question trop importante pour être dédaigneux. »
Avec le nouvel article du Guardian, les choses sont différentes pour Facebook : elles sont bien pires. L’entreprise se trouve dans une nouvelle position défensive en essayant d’expliquer comment les données de 57 millions d’utilisateurs ont été aspirées par un chercheur nommé Aleksandr Kogan et remises à Cambridge Analytica, un trafiquant d’influence politique.
Après quelques jours de silence, Zuckerberg a parlé au New York Times, à CNN, à Wired et Recode pour expliquer ce qui s’est passé et, plus important encore, pour nous dire ce que son entreprise a l’intention de faire pour redresser la situation.
Lire et relire attentivement les mots de Zuckerberg me met mal à l’aise. Bien sûr, il ne suffit pas de se plaindre que le discours du PDG de Facebook semble avoir été répété avec soin. C’est un pro pour gérer une crise majeure. Les déclarations de Persphinctery font partie du prix du billet (extrait de l’interview de NYT) :
« Les questions de protection de la vie privée ont toujours été incroyablement importantes pour les gens. L’une de nos plus grandes responsabilités est de protéger les données. »
Mais nous en arrivons rapidement aux fausses déclarations.
« … les données de quelqu’un sont transmises à quelqu’un à qui les règles du système n’auraient pas dû le permettre, c’est à juste titre un gros problème et mérite de faire un gros scandale. »
Ici, Zuckerberg passe sous silence le fait crucial que le chercheur Aleksandr Kogan a pu accéder aux données d’une manière entièrement compatible avec les règles de Facebook (voir ci-dessous). Il semble que la violation des règles a commencé après qu’il a mis la main sur les données et a conclu un accord avec Cambridge Analytica.
Ensuite, nous avons droit aux déclarations catégoriques. Facebook réalise maintenant ce qui s’est passé et s’assurera que cela ne se produira pas à l’avenir :
« Donc, les actions que nous allons faire ici impliquent d’abord de réduire considérablement la quantité de données auxquelles les développeurs ont accès, de sorte que les applications et les développeurs ne peuvent pas faire ce que Kogan a fait ici. Les mesures les plus importantes, nous les avons prises il y a trois ou quatre ans, en 2014. Mais lorsque nous avons examiné les systèmes cette semaine, il y avait certainement d’autres choses que nous estimions devoir verrouiller, nous aussi. »
Trois phrases riches, ici. Et un problème avec chacune d’entre elles…
Tout d’abord, l’aveu que les propres règles de Facebook permettaient aux développeurs un accès trop large à nos données personnelles. Grâce à Ben Thompson, nous avons une image de l’étendue déconcertante des données d’utilisateurs auxquelles les développeurs avaient accès :
(Le bulletin Stratechery de Thompson est une source précieuse d’idées, d’accords et de désaccords utiles.)
Bien sûr, les développeurs doivent demander la permission de l’utilisateur pour utiliser leurs données – même pour quelque chose d’aussi « innocent » qu’un jeu ou un quiz psychologique – mais il ne s’agit pas d’un consentement éclairé. Les utilisateurs de Facebook ne sont pas des aigles juridiques formés à l’analyse de phrases délibérément obscures, de réseaux de références et de notes de bas de page.
Deuxièmement, Mark Zuckerberg affirme que ce n’est qu’en 2014 que l’entreprise a pris connaissance de l’abus du Open Graph de Facebook par Cambridge Analytica (introduit en 2010). Ceci, pour être poli, met à l’épreuve notre crédulité. Facebook est une machine à surveiller, son métier, c’est de savoir ce qui se passe sur son réseau, sur son « Graph Social [Le Graph Social de Facebook, désigne le réseau de relations constitué de l’ensemble des membres Facebook et des éléments pour lesquels ils ont déclaré un intérêt, NdT].. Plus accablante est la preuve que Facebook a été mis en garde contre les abus de permissions d’applications en 2011 :
« … en août 2011, Schrems [ Max Schrems, militant européen de la protection de la vie privée et avocat] a déposé une plainte auprès de la Commission irlandaise de protection des données, signalant exactement le trou béant dans les permissions des applications concernant les données (l’Irlande étant le point focal de la plainte parce que c’est là que se trouve le siège européen de Facebook). »
Enfin, Zuckerberg nous dit qu’à y regarder de plus près, Facebook se rend compte qu’il y a encore des fuites de données problématiques auxquelles il faut s’attaquer (« Alors nous allons de l’avant et nous le faisons », nous rassure-t-il).
Le message est clair : Zuckerberg pense que nous sommes des idiots. Comment pouvons-nous croire que Facebook ne connaissait pas – et en a tiré des avantages – le vaste abus des données des utilisateurs par ses développeurs ? Nous venons d’apprendre l’existence de la blatte de Cambridge Analytica… combien d’autres sont sous l’évier ? En termes plus juridiques : « Qu’est-ce que vous saviez, et quand l’avez-vous su ? »
La culture d’entreprise émane du sommet et elle commence tôt. En 2004, l’homme qui était en train de créer Facebook aurait traité de « putains d’abrutis » des gens de Harvard qui lui avaient confié leurs courriels, messages texte, photos et adresses. Devrions-nous supposer charitablement qu’il plaisantait ou réfléchir à la puissance révélatrice de telles failles ?
Je n’ai aucune idée de la confiance que Facebook a perdue dans le scandale actuel, de ce qui sera perdu ou regagné dans la combinaison de la révision des méfaits du passé et de l’élaboration de nouvelles règles plus intelligibles. Zuckerberg, qui est très cultivé, sait certainement que tout fonctionne sur la confiance, même les dictatures.
Les semaines et les mois à venir seront particulièrement intéressants, en particulier avec la nouvelle réglementation européenne sur la protection de la vie privée (GDRP) qui entrera en vigueur en mai 2018.
Source : Monday Note, Jean Louis Gassée, 25-03-2018
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
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Commentaire recommandé
Pardon de le dire aussi brutalement mais …ceux qui exposent leur vie privée sur ce genre de réseau et qui s’étonnent que leurs données soient utilisées sans consentement sont bel et bien des abrutis .
@+
30 réactions et commentaires
Il y a dans ce texte deux problèmes :
– la surveillance et l’analyse de nos données,
– le poids de ses données sur les élections américaines.
Le premier est une évidence et ceux qui s’en offusquent sont pour la plupart des hypocrites car promoteurs des lois de surveillance généralisés contre le terrorisme, mais qui voient là un moyen d’enfoncer le clou sur la rethorique antirusse tout en contestant la légitimité d’un président qui n’était pas celui qu’ils promulgaient et souhaitaient imposer.
Quand on voit les chiffres des investissements russes dans cette campagne on voit que les sommes ridiculement faibles par rapport aux sommes investies pour promouvoir la candidate adverse cela devient risible.
Trump a utilisé des moyens agressifs et de loyaux plus que probable mais quid de la candidate adverse ? Ce travail a-t-il été fait ? vu que son attitude dans la primaire pour éliminer Sanders était plus qu’émaillée d’infractions, et là c’est silence radio car cela risquerait de déclencher une vraie remise à plat du système mis en place…
Comme quoi smoking man avait raison le meilleur mensonge est bien une demi-verité et le système ne voudra pas qu’on dépasse un certain point sinon Snowden serait reconnu par tous comme un héros et la surveillance des données remise en cause ou tout du moins largement encadré.
+18
AlerterMise au point historique importante:
( article du Monde Diplomatique de Pierre Rimbert titré » Tout allait bien »)
« En 2008, un jeune candidat aux primaires démocrates puis à l’élection présidentielle américaine soulevait l’enthousiasme des commentateurs par la méthode innovante mise en œuvre lors de sa campagne : moissonner les données personnelles de citoyens susceptibles de voter pour lui. La collecte fut si fructueuse que, selon le journaliste Sasha Issenberg, l’équipe de M. Barack Obama « connaissait le nom de chacun des 69 456 897 Américains dont les bulletins l’avaient propulsé à la Maison Blanche ». Quatre ans plus tard, ce siphonnage prenait une tournure plus excitante encore, avec « des protocoles de “partage ciblé” capables de fouiller le réseau Facebook à la recherche d’amis que l’équipe de campagne voudrait enrôler, mobiliser ou convaincre ». Tout allait bien. Sans respect excessif pour la vie privée, statisticiens et experts démocrates grappillaient les traces de comportements individuels en ligne, ratissaient les réseaux sociaux et glanaient les habitudes de consommation pour constituer une base de données géante. Leur objectif ? « Cibler les électeurs les plus disposés à se laisser persuader », puis les bombarder « de messages taillés sur mesure ».
Convertir les données personnelles en persuasion clandestine : ce principe élémentaire de la publicité en ligne s’appliquerait désormais aux joutes électorales. La presse célébra cet accomplissement. « Le big data sauvera la politique », proclamait en couverture la MIT Technology Review (janvier-février 2013), dont le sommaire annonçait : « Bono [chanteur du groupe U2] : “Les données peuvent combattre la pauvreté et la corruption” », « Sasha Issenberg : “Les données rendent les élections plus intelligentes” », « Joe Trippi : “Les données rendent son âme à la politique” ». Tout allait bien : l’accaparement et le tripatouillage des informations personnelles accompagnaient vers le pouvoir une personnalité instruite, distinguée, progressiste et libérale.
En 2016, pour la campagne de Mme Hillary Clinton, « des centaines d’experts en données travaillent en collaboration étroite avec Facebook pour tirer parti du réseau d’amis de chaque électeur », relève le Wall Street Journal. Craint-on que les utilisateurs se cabrent contre l’exploitation politique de leurs données ? « Les consommateurs semblent habitués au ciblage de la publicité commerciale, explique le quotidien d’affaires. M. [Donald] Trump ne pourra probablement pas compter sur leur indignation face à l’usage plus intelligent des données que font les démocrates. » Tout allait bien : « Le candidat muni des meilleures données sera vainqueur. »
Mais voici qu’en novembre 2016 les casquettes criardes « Make America Great Again » enfoncent les subtils algorithmes californiens. Depuis, tout va mal. Peu disposés à concéder la défaite face à un électorat et à un candidat qu’ils méprisent, les partisans de Mme Clinton imputent leur échec à l’intervention de puissances maléfiques sur le terrain même qui devait les conduire à la victoire : des Russes, qui squattent les réseaux sociaux pour diffuser publicités politiques et fausses informations ; la société Cambridge Analytica, qui a obtenu et traité les données personnelles d’utilisateurs de Facebook au profit de M. Trump. Énorme scandale ! Passé du statut de « sauveur de la vie politique » à celui de « danger pour la démocratie », le capitalisme de surveillance propulsé par l’extraction de données dévoile sa mécanique.
Longtemps présentés comme les effets collatéraux d’un système vertueux, pillage et profilage apparaissent désormais comme le fonds de commerce de plates-formes qui n’offrent leurs services qu’afin de vendre leurs utilisateurs aux annonceurs publicitaires. Quant à la propagation de « fausses informations », faut-il l’imputer au génie diabolique des « Russes » ou à l’algorithme de Facebook, qui, tel un tabloïd électronique, met en avant les informations suffisamment accrocheuses pour capter l’attention des lecteurs, susciter des partages et de la viralité ?
Soucieux de redorer le blason de sa société, le fondateur du réseau social, M. Mark Zuckerberg, a été contraint de remiser son tee-shirt pour répondre, en costume, aux interpellations des parlementaires américains. Rien ne va plus. »
Tout est dit dans cet article, en bref: l’arroseur arrosé.
+2
AlerterLa remise en cause de l’exploitation de données privées est rejouissante. Mais ce qui l’a provoqué est un peu ironique. Apres tout, les memes qui se scandalisent de l’affaire Cambridge analytica vantaient la modernité de la campagne d’Obama, de son usage génial d’internet – et de Facebook- pour cibler les electeurs potentiels avec des messages taillés sur mesure etc etc
Donc, selon le resultat obtenu, le meme outil est bon ou mauvais…
+2
AlerterIl ne faut pas sous-estimer la capacité des médias a influencer les résultats électoraux, quand nous voyons la corrélation entre le temps de paroles dans les médias et les résultats c’est effrayant.
Urvoas l’a bien compris….
+16
AlerterPardon de le dire aussi brutalement mais …ceux qui exposent leur vie privée sur ce genre de réseau et qui s’étonnent que leurs données soient utilisées sans consentement sont bel et bien des abrutis .
@+
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AlerterParfaitement d’accord avec Toi !
Comme celles et ceux qui s’étonnent de voir que le « micron »… leur tond la laine sur le dos, dont certains seniors qui, juste avant son élection, disaient : qu’il est beau… 🙁
Élire quelqu’un, sur sa soit-disant beauté… affligeant !
Ils n’avaient qu’à écouter les couenneries qu’il ânonnait 🙁
+20
AlerterEt le rgpd ne changera rien car ils vont accepter…
+7
AlerterLa voix de la sagesse…se livrer sur Facebook,c’est comme se promener le cul a l’air en ville et s’indigner qu’on vous regarde le cul!
+13
AlerterA moins d’éviter google, youtube et toutes les applications produites par les GAFAMS, d’avoir un OS sous logiciel libre etc., vous êtes exactement à la même enseigne que ces « abrutis ». De plus, les auditions de Marc Zuckerberg au Congrès ont révélé que Facebook collectait également un fichier de données des non-utilisateurs de facebook. Il suffit qu’un de vos contacts ait What’s app, gmail ou d’autres grosses applications d’échange pour que facebook lui propose de synchroniser ses listes de contacts. Ensuite l’application récupère vos données et nourrit son fichier à chaque fois que vous allez sur un site connecté à facebook (incluant Les-crises regardez le petit pouce bleu sous chaque titre d’article).
Ensuite les GAFAM dépensent des sommes monstrueuses pour rebdre captif les enfants, de plus en plus jeunes (le fameux « prochain milliard » visé par facebook). Et elles utilisent des outils d’addiction et de pression sociale extrêmement puissants. Je met en lien cet article aussi passionnant qu’effrayant : http://www.laviemoderne.net/mirabilia/175-les-nouvelles-technologies-en-guerre-contre-nos-enfants
+15
AlerterOn ne s’est pas compris…je n’évite pas Google…mais je ne répands pas ma vie sur fessebouc,Twitter whatsappe et autres apps devenues des drogues. De plus j’écris sous mon nom,point barre. Je parle des gens sans pudeur aucune qui révèlent tout d’eux meme sur ces sites,en croyant se cacher puérilement derrière un pseudo.
+1
AlerterVous livrez autant de données sur vous même à Google ou à Microsoft/Apple,qu’eux à facebook ou twitter. C’est vrai le business de ces deux dernière entreprises est basé sur le narcissisme et l’addiction je pense qu’on passe à côté de l’essentiel du problème de la captation des données privées en se contentant de dire « les utilisateurs de facebook sont des abrutis. » Facebook n’est qu’un avatar du régime de surveillance généralisée auquel pratiquement personne n’échappe dans notre société.
+3
AlerterEt dans quelle catégorie rentre les gens qui se font pomper leur méta-données par facebook et consort via des sites tiers sans pouvoir apporter/retirer leur consentement express ?
Que faire quand une entreprise monte des dossiers pour d’éventuels futurs clients en créant à chacun un « fingerprint » et une UUID associé ?
Que faire contre Xiti et autre doubleclick qui te mettent des images de 1×1 pixels transparent dans les pages pour faire de la mesure de trafic et qui collectent eux aussi comme des porcs à la glandée ?
Que faire quand on te coupe l’accès à un service si tu n’accepte pas « les conditions » et que ledit service est un standard professionnel que tu ne peut remplacer qu’à grands frais ?
Enfin que faire , quand un responsable de la FCC permet aux FAIs de son pays de revendre les données « de leur trafic » (même pas besoin d’être abonné chez eux donc).
Que faire quand 99.999% de ces mêmes FAI intègrent dans leurs contrat des clauses qui interdisent les class-actions à leurs clients ?
Que faire ? Faire son Charles Martel ?
+14
AlerterCeux qui exposent ainsi leur vie privée sont très certainement des inconscients.
Mais la collecte des données personnelles par Facebook ne concerne pas seulement ses abonnées. En effet, la firme collecte et conserve également des informations relatives à des tiers.
Le réseau social sait peut-être déjà sur vous des choses que vous ne soupçonnez pas, grâce aux listes de contacts téléchargées automatiquement, aux photos ou aux récits postés par des abonnés qui vous connaissent.
Pire, à chacune de vos visites sur les nombreuse pages web qui incluent (comme ici) des fonctions Facebook, les serveurs de la firme reçoivent vos données de navigation et exécutent des scripts sur votre ordinateur sans que vous vous en rendiez compte. La collecte de ces informations donne les moyens de vous tracer sur le net et d’en savoir plus sur votre localisation et vos déplacements, sur vos activités, sur vos préférences et sur votre identité non nominative … laquelle pourrait être complétée à la faveur d’informations recueillies en d’autres occasions.
En fait, une grande part de votre vie privée est probablement déjà aux mains de Facebook sans que vous n’en ayez jamais fait l’étalage sur le réseau social.
+11
AlerterZuckerberg est un gros méchant, de façon étonnante on ne parle jamais de Google et de Microsoft qui devraient être tout autant stigmatisés. Une explication peut être du coté de Bilderberg
Craig Mundie (chef de recherche chez Microsoft) a participé à 7 des 8 derniers Bilderbergs et fait partie du comité de direction
https://en.wikipedia.org/wiki/Craig_Mundie
Eric Schmidt ex PDG de Google jusqu’en décembre 2017 et conseiller du Pentagone depuis 2016
a participé lui aux 8 dernier Bilderbergs
https://fr.wikipedia.org/wiki/Eric_Schmidt
Ne cherche t’on pas simplement l’élimination d’un concurrent qui ne fait pas partie du clan globaliste. Il faut toujours se méfier des coupables que l’on vous montre du doigt …
+14
AlerterLe problème n’est pas tant que Face Book a vendu ou s’est laissé voler nos chères données c’est plutôt qu’il faut un scandale pour dévoiler que les gens supposés nous protéger ( il y en a t il?) n’ont rien fait.
+2
AlerterEt pendant ce temps, voir aussi ce qui ce passe en Chine. À côté, Big Brother va passer pour l’homme de cro-magnon….
+2
AlerterTout le monde comprend que c’est de la m….. et pourtant (presque) tout le monde en redemande.
C’est pour cette raison, que le système tient debout.
Le scandale n’est pas seulement que ces personnages et leurs soutiens mettent en place des sociétés dont la finalité est de nous espionner à toutes fins utiles, mais que les consommateurs informés de ces graves « turpitudes » continuent à en bouffer et en redemandent.
Il est vrai que les premiers ciblés par les moyens publicitaires les plus sophistiqués sont les enfants puis les jeunes gens puis les jeunes adultes, de sorte qu’arrivés à l’âge adulte ces personnes n’ont pas le moindre esprit critique à l’égard des ces techniques de communication.
Comme le disait (à peu près) récemment sur France Inter, le fondateur d’une quelconque cyber start-up post-moderne: « …maintenant la cyber-génération, ceux qui sont né dans ce monde numérique, arrive à l’âge adulte, le monde numérique est devenu mature… ».
Personnellement je n’en doute pas!
PS. Enfants à l’école communale, le maître nous apprenait à tenir l’alcool comme un danger sur la santé et en particullier le cerveau.
Esperons que les maîtres (associés) des écoles tiendrons à leurs élèves le même discours sur les dangers de l’usage des réseaux sans retenu.
+12
AlerterCe n’est pas le cas dans mon expérience. Au contraire cela fait très vieux crouton réactionnaire. La mode qui coule d’en haut dans le mammouth est d’être connecté +++ (et si vous avez le moindre doute : « decodex! »).
Bref ce champ de batterie est déjà un champ de ruines…
+4
AlerterPour ma part je ne suis, ni abonné à fessebouc, ni à touiteur, ni à gougueule, ni à youtube (racheté par gougueule).
Cela sans aucun doute limite les indiscrétions, mais ne les empêchent pas totalement.
Le but est de connaitre les réactions des utilisateurs, pour savoir quel message il faut faire passer pour les influencer. On peut, ainsi, « vendre » des produits, mais aussi nous « vendre » des « startup » de la politique.
Le fichage commercial permet aussi le fichage politique. Sur ordre de la dictature, il devient possible de neutraliser les opposants potentiellement actifs.
Ces services ne sont pas au service du peuple, puisqu’ils servent à l’utiliser d’une part et à le contrôler de l’autre.
+8
AlerterUne piqûre de rappel:
Une procédure est en cours par La Quadrature du Net, ici:
https://gafam.laquadrature.net/
+3
Alerterle modèle économique doit changer. Si de l’argent est produit avec les données personnelles des utilisateurs, ceux-ci doivent être rétribués comme partie prenantes du business de FB. cqfd.
+2
Alerterle problème n’est pas que le business, vous confondez consommateur et citoyen.
+2
AlerterJe trouve assez faux cul toute cette histoire de Cambridge Analytica. Je me souviens parfaitement d’un article dans Science&Vie (https://www.science-et-vie.com/le-magazine/au-sommaire-de-science-vie-n1194-7844) d’avant les élections US qui expliquaient comment les big datas étaient exploitées aux US et ailleurs (en France notamment) par les différents partis pour identifier les thèmes de campagne, les citoyens susceptibles d’être « retournés » et avec quels arguments…
En particulier, l’article expliquait comment les militants étaient ainsi susceptibles de débarquer chez les citoyens avec une liste impressionnante de données personnelles collectées sur eux. L’une des entreprises effectuant ces analyses, et interrogées dans l’article, était… Cambridge Analytica. Les faits étaient donc parfaitement connus.
Je pense que ce qu’on reproche à cette entreprise et Facebook, c’est que Trump ait gagné. Si ç’avait été Hillary, il n’y aurait aucun souci ni scandale.
+9
AlerterJ’ai fermé depuis plusieurs mois le compte facebook que j’avais ouvert.
Au début j’ai ressenti un manque de ne plus pouvoir communiquer avec des correspondants qui n’avaient, comme moi, que facebook comme page internet.
Pour notamment les particuliers, facebook vous évite la peine de créer votre propre site pour vous permettre de communiquer avec le monde entier, c’est la contrainte.
Les premiers jours ont été difficiles mais maintenant plus aucune addiction, la plupart des sites ou j’allais ayant leurs propres sites propriétaires dont ils ont le contrôle, le site les crises en est un exemple.
+1
AlerterQue c’est bien la technologie des GAFA…etc…
Une enceinte connectée Amazon a enregistré la discussion d’un couple et l’a envoyée à un contact :
https://francais.rt.com/international/51037-enceinte-connectee-amazon-a-enregistre-discussions-couple-envoye-contact
+1
AlerterLe diagnostic de Marc Zuckerberg est correct; ses utilisateurs sont des idiots, mélange de voyeurisme et d’exhibitionnisme. Il ne faut jamais oublier que si un service est gratuit c’est que nous sommes le produits à vendre ! Maxime à ne jamais perdre de vue: there is no free lunch !
+6
Alertervariante de la maxime : Quand c’est gratuit, vous êtes le produit !
+0
AlerterPour moi ce discours (« les utilisateurs de facebook ne sont que des idiots ») n’est cohérent que de la part de quelqu’un qui n’utilise aucune application ou logiciel proposé par les GAFAM. Microsoft/Apple et Google captent autant si ce n’est plus de données sur vous que Facebook.
+3
AlerterCe qui me choque ce n’est pas l’exploitation des données en tant que telle, mais plutôt que les utilisateurs ne soient pas rémunérés pour la production de contenu. Facebook vend quelques chose dont il n’est pas l’auteur et empoche seul les bénéfices. Je veux bien vous vendre la position GPS de mes toilettes ou la photo de mon assiette mais pas les donner.
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AlerterLa contrepartie (ou la carotte pour mieux la qualifier), ce sont les possibilités de l’application fournie gratuitement par Facebook.
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