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3.juin.20213.6.2021 // Les Crises

Mitterrand, le PS et la conversion à « l’Europe » – par Eric Juillot

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Le 10 mai dernier a été l’occasion de commémorer le quarantième anniversaire de l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981, sous l’égide de F. Mitterrand et pour la première fois dans l’histoire de la Vème République. Quarante ans plus tard, la gauche, en crise, minée par des interrogations existentielles, a commémoré cet événement sans enthousiasme, comme si le bilan des années Mitterrand était difficile à assumer.

Source : Eric Juillot

06-05-1979 – @PhilippeRoos

Pour comprendre l’origine de ce malaise, il faut remonter aux premières années du pouvoir mitterrandien, car ce qui s’est joué entre 1981 et 1986 a déterminé la trajectoire funeste empruntée ensuite par la gauche de gouvernement jusqu’à aujourd’hui ; une trajectoire de renoncement idéologique et de déclin partisan qui a conduit à l’affaissement de la démocratie dans notre pays, entre impotence assumée des épigones de Mitterrand et ressentiment populaire.

De la CEE ignorée à « l’Europe » déifiée

La matrice de la crise actuelle se trouve tout entière dans la conversion sans retour des socialistes français au néolibéralisme qui déferle en ce début des années 1980. Une conversion honteuse, dissimulée derrière la formule vertueuse de la « rigueur » et, plus profondément, couverte par le voile ennoblissant de la construction européenne, promue comme une nouvelle incarnation de l’espérance dans l’Histoire. Cette conversion soudaine à l’européisme est d’autant plus étonnante que, jusqu’en 1981, le rapport des socialistes à la cause européenne a toujours été compliqué, comme en témoigne par exemple la division des parlementaires SFIO en deux parties égales au moment de la « querelle » de la CED, entre 1952 et 1954.

Tout au long des années 1970, le PS né au congrès d’Epinay s’est montré critique à l’égard de la construction européenne parce qu’il la jugeait trop libérale. Les célèbres « 110 propositions » formulées par François Mitterrand au moment de sa candidature à l’élection présidentielle de 1981 n’en parlent pratiquement pas : aucun des 4 titres généraux organisant la présentation des propositions n’est consacré à l’Europe, et il n’en est question qu’à deux reprises, dans les propositions n° 11 et 12, dont la tonalité est nettement étatiste. Y est évoquée notamment la nécessité d’une protection de l’emploi européen face à « l’invasion de certains produits en provenance du Japon et des États-Unis ». Les vertus du libre-échange généralisé n’ont pas encore atteint le futur président de la République, qui ne demande pas, par ailleurs, la mise en place d’un marché unique. La proposition n° 12 est même consacrée aux conditions posées à l’adhésion du Portugal et de l’Espagne à la CEE, qui constituent autant de garanties pour les travailleurs français dans les secteurs agricole, industriel et de la pêche.

L’avenir de la CEE n’est à l’évidence pas le souci premier de François Mitterrand ; tout au plus évoque-t-il rapidement la nécessité d’une « application stricte du traité de Rome » et, à propos du marché commun, la « poursuite de la démocratisation de ses institutions et la mise en œuvre immédiate de ses dispositions sociales. » L’Europe idéale, salvatrice et rédemptrice, n’est donc pas encore d’actualité : point de grands projets pour l’avenir, point d’unification et d’intégration politique à l’horizon, aucune affirmation emphatique sur la noblesse d’une Europe parée de toutes les vertus. Le texte ne s’y prête sans doute pas, mais l’époque encore moins ; l’Europe n’est encore que la CEE, dont l’importance semble devoir rester subalterne ; aussi les socialistes ne lui consacrent-ils que quelques réflexions techniques dénuées de relief.

Cinq ans plus tard pourtant, le 14 février 1986, est signé l’Acte unique, qui prévoit la réalisation d’un espace économique sans frontières à compter du 1er janvier 1993. Une semaine auparavant, le 7 février, le président Mitterrand prononce à Lille un discours important dans le cadre de la campagne pour les élections législatives. Il y parle de la politique étrangère de la France dans les termes suivants :

« L’axe majeur, l’axe premier de la politique extérieure de la France, c’est l’Europe. Il ne faut pas que l’Europe échoue. […] Peu à peu, par le canal d’un marché unique […] 320 millions d’Européens vont pouvoir bâtir ensemble la puissance économique et commerciale qui fera de l’Europe la première puissance du monde ! Certes, il y manquera le couronnement politique […]. Eh bien, c’est à cela que la France travaille […], parce que les Français ont désormais compris que la dimension européenne était leur façon à eux d’être français, de le rester, de grandir, de développer leur langue. »

Le contraste qui oppose ce discours aux « 110 propositions » est saisissant. L’Europe, qui n’était rien ou presque, est devenue un impératif catégorique, auquel les Français doivent se rallier parce qu’ils peuvent tout en espérer : la puissance économique, la puissance politique, le développement culturel. Il ne faut donc pas qu’elle « échoue ». La conversion du président français à l’idéologie européenne naissante est remarquable par sa soudaineté et par son intensité. En quelques années, en quelques mois peut-être, F. Mitterrand est devenu un européiste zélé, l’un des premiers et l’un des plus fervents, ce que son second septennat confirmera amplement.

Une fatale illusion idéologique

Cet européisme est la bouée de sauvetage historique qui empêche les socialistes de se noyer au moment même où leur projet de transformation économique et sociale sombre, victime du raz-de-marée néolibéral qui emporte alors la planète. Pour survivre au désastre, ils ont certes dû boire la tasse, mais son contenu ne leur a pas déplu. Maintenus à flot par leur foi nouvelle, ils ont désormais pour boussole une volonté féroce de survivre politiquement à leur mutation ; d’où leur zèle européiste, qui ne peut être que celui de nouveaux convertis. S’ils ne sont pas les seuls – le RPR historiquement gaulliste suit une trajectoire comparable sous la houlette de J. Chirac -, ils sont ceux dont le parcours a été le plus erratique. Aussi leur faut-il faire bonne figure, rivaliser d’ardeur et d’enthousiasme pour cette « Europe » dont ils attendent tout désormais.

La rapidité avec laquelle les cadres du parti jettent aux orties leurs oripeaux pour endosser les habits neufs du nouveau libéralisme européiste en dit long sur sa force d’attraction. La journée du 21 mars 1983 est souvent mise en avant par les historiens comme emblématique de la mue idéologique du président Mitterrand et, à sa suite, de celle du parti socialiste. C’est en effet ce jour-là que l’Élysée annonce le maintien de la France dans le Système Monétaire Européen, dont la priorité est la lutte contre l’inflation plutôt que celle contre le chômage. Par ailleurs, cette date capitale démontre exemplairement la consubstantialité du libéralisme et de l’européisme : l’adhésion à l’un vaut adhésion à l’autre ; il n’est désormais plus possible de distinguer « l’Europe », devenue une idéologie, du néolibéralisme dont elle tire sa substance et sa force inédite.

Ce néolibéralisme est à comprendre dans sa dimension englobante, c’est un libéralisme total qu’on aurait tort de réduire à un simple discours moderniste en matière économique ; il est d’une ampleur telle qu’il remanie des éléments profonds, d’ordre culturel, et c’est cela même qui rend concevable pour les dirigeants ces changements économiques à la surface des choses : les réjouissances néolibérales des années 1980 (privatisation, dérégulation, financiarisation) n’ont pu être conçues et acceptées, au plan économique, que parce qu’elles se greffaient souterrainement sur des éléments culturels nouveaux, qui en étaient la condition. Au premier rang de ces éléments figure bien un individualisme d’un genre nouveau, que Marcel Gauchet résume dans la formule « idéologisation des droits de l’Homme » (La démocratie contre elle-même, Paris, Gallimard, collection Tel, 1999).

Depuis cette époque, les européistes fervents sont très majoritaires dans les milieux cultivés de gauche : politiques, journalistes, universitaires, écrivains… toute la France qui pense et qui discourt bruyamment dans l’espace médiatique se convertit avec zèle à une idéologie qui n’existait tout simplement pas aux premiers temps de la construction européenne. Si la foi européenne animait quelques individus ou groupes isolés, l’idéologie européiste n’était pas encore d’actualité.

Mais il est dit que désormais le peuple, celui de gauche notamment, n’aura plus le choix : face à « l’Europe », il lui faudra se soumettre, puisque tous les partis fréquentables qui sollicitent son suffrage sont devenus peu ou prou européistes. Il lui faudra alors se soumettre pour mieux se démettre, la catégorie « peuple » n’ayant pas vocation à survivre politiquement à la construction européenne, pour le plus grand bonheur des individus détachés, pacifiques et prospères de l’Europe idéale. Ce discours culpabilisateur destiné à frapper d’interdit toute analyse critique de la construction européenne fonctionnera avec une remarquable efficacité jusqu’au referendum de 2005, au cours duquel une majorité de citoyens rejettera le projet de « constitution » pour l’UE en dépit du matraquage médiatique destiné à l’intimider.

Aujourd’hui, force est de constater que ce projet a échoué, laissant la gauche orpheline : en lieu et place de l’union grandiose et rédemptrice qui devait souder les Européens les uns aux autres s’est installée une structure bureaucratique chargée de faire régner les canons de la modernité néolibérale dont seule une minorité privilégiée tire profit ; cette bureaucratie techno-financière est forte des pouvoirs qui lui ont été transférés en provenance des États jusque-là souverains, dans le cadre de ce qui s’est avéré être une véritable entreprise de dépossession démocratique. La gauche française, à la suite de Mitterrand, aura défendu corps et âme ce projet, jusqu’à l’anéantissement électoral de ses structures partisanes, victimes d’une légitime colère populaire.

Comment aurait-il pu en être autrement ? Entre « l’Europe » et le peuple, les socialistes français ont toujours choisi, depuis 1986, la première au détriment du second.

Source : Eric Juillot – ELM

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fabrice // 03.06.2021 à 07h58

En fait les socialistes ont lors de la nomination de Mitterrand mis à leur tête mis le loup dans la bergerie, il a mis en place des têtes qui ne pourraient pas lui faire de l’ombre pour la plupart des carriéristes que des convaincus et écarté/neutralisé ceux qui avaient un minimum de conviction et de compétences.

nous l’avons constaté depuis sa nomination à la présidentielle qui initia un nombre de renoncement que même la droite n’aurait pensé mettre en place (on le voit déjà avec la dérégulation financière : https://www.les-crises.fr/deregulation-financiere/, mais aussi avec les dérégulations du travail comme le furent les lois El Khomri après tant d’autres et poursuivis par Macron, …), pour moi la phrase qui veut :

– que la gauche a trahi le peuple et la droite la nation,

est une triste réalité mais le problème c’est que ceux qui se disent de droite et de gauche refusent de voir la réalité et continuent à jouer une pièce qui n’a plus de sens, le pire étant que les militants de gauche se raccrochent aux débats sociétaux pour s’aveugler de cette réalité leur parti a trahi leurs objectifs mais a surtout livré les « prolétaires » sans autre choix à ceux qui font semblant de ce soucier de leur sort, leur bien-être et sécurité jouant sur leurs peurs alors que les socialistes eux les culpabilisent.

52 réactions et commentaires

  • fabrice // 03.06.2021 à 07h58

    En fait les socialistes ont lors de la nomination de Mitterrand mis à leur tête mis le loup dans la bergerie, il a mis en place des têtes qui ne pourraient pas lui faire de l’ombre pour la plupart des carriéristes que des convaincus et écarté/neutralisé ceux qui avaient un minimum de conviction et de compétences.

    nous l’avons constaté depuis sa nomination à la présidentielle qui initia un nombre de renoncement que même la droite n’aurait pensé mettre en place (on le voit déjà avec la dérégulation financière : https://www.les-crises.fr/deregulation-financiere/, mais aussi avec les dérégulations du travail comme le furent les lois El Khomri après tant d’autres et poursuivis par Macron, …), pour moi la phrase qui veut :

    – que la gauche a trahi le peuple et la droite la nation,

    est une triste réalité mais le problème c’est que ceux qui se disent de droite et de gauche refusent de voir la réalité et continuent à jouer une pièce qui n’a plus de sens, le pire étant que les militants de gauche se raccrochent aux débats sociétaux pour s’aveugler de cette réalité leur parti a trahi leurs objectifs mais a surtout livré les « prolétaires » sans autre choix à ceux qui font semblant de ce soucier de leur sort, leur bien-être et sécurité jouant sur leurs peurs alors que les socialistes eux les culpabilisent.

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    • Paul // 03.06.2021 à 08h18

      la politique est un théatre avec ses acteurs, plus ou moins bon.
      Il n’y a qu’à revoir sur dailymotion comment Segolène machin a pleurer pour que Mimythe lui donne une circonscription…. Et après, ça donne des leçons

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    • Louis // 04.06.2021 à 08h27

      De nos jours la ligne de clivage traditionnelle s’efface sur le choix entre une mondialisation folle ou une souveraineté disons raisonnée.

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  • Paul // 03.06.2021 à 08h12

    « les années Mitterand »
    quand je vois le nombre d’amis qui y ont longtemps cru….
    L’époque des guerres de colleurs d’affiches
    Je résume toujours ce sujet à une distortion du nom, le mythe erant. Une divagation qui n’a rien a voir avec la gauche. C’est un mythe, la gauche a été un éclair de seconde , et encore, Elle a cru avoir le pouvoir.
    On connais le parcours de l’homme qui a toujours servit ses propres intérrêt mais aussi ceux d’autres « groupes » au détriment du pays et de nos compatriotes

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    • Patrick // 04.06.2021 à 09h48

      Miterrand voulait la place , alors il a très bien manoeuvré pour ça.
      Il a créé le PS , il a arnaqué le PC .. et il a gagné.
      Puis il a mis en place et conforté le FN pour flinguer la droite , et 40 ans après la même tactique fonctionne toujours

      Merci Tonton

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      • RD // 04.06.2021 à 13h40

        Mitterand n’a rien fait, le même phénomène st à l’oeuvre dans de nombreux pays européens.

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  • Jean-Do // 03.06.2021 à 08h24

    Il y a plus d’un siècle qu’on les appelle les « socio-traîtres ». Il y a des raisons pour cela. Elles sont inscrites dans l’histoire depuis 1918 en Allemagne où le socialiste ministre de l’intérieur lança les milices fascistes contre la révolution plutôt que de la soutenir. Cette histoire se répète : quand il a faut choisir un camp, ils ont toujours choisi les fascistes plutôt que les communistes. Mitterrand a aussi facilité l’accession du FN aux médias et au Parlement tout en écrasant politiquement le PCF. Schroeder, Blair, Di Ruppo n’ont pas démérité en ce sens.

    Privé de la boussole de la lutte des classes, les dirigeants socialistes ne peuvent que se précipiter dans les bras du capitalisme : il paie mieux ! Et le capitalisme « libéré des ses limites » des années post-Tatcher-Reagan paie encore plus. Son avènement au titre de pire totalitarisme de l’histoire a été facilité par ces complices camouflés sous le drapeau à la rose. Nous ne le voyons pas encore car jusqu’à présent ce n’est pas nous qui en avons payé la note. Mais ça vient, hélas.

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    • RD // 03.06.2021 à 22h37

      Il n’y a jamais eu de soco-traîtres, ils n’ont fait que réaliser l’encadrement du prolétariat et son intégration progressive au système de la marchandise. Il faudrait à un moment sortir des illusions du capitalisme d’état qui viendrait nous sortir des griffes du méchant marché.

        +3

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  • emmanueL // 03.06.2021 à 08h43

    L’extraction sociale d’un Mitterrand grand-bourgeois a-t-elle facilitée sa conversion à une « Union Européenne » néolibérale ? Cela aurait même pu constituer un simple prétexte, une aubaine pour lui, puisqu’il avait débuté sa vie politique à droite avant d’opter pour la gauche par opportunisme carriériste, l’autre option s’étant révélée bouchée.

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  • degorde // 03.06.2021 à 09h26

    Quand on connait le passé de Mitterrand il n’y a rien d’étonnant. De sa part il n’y a pas eu conversion à l’Europe, puisque ça a toujours été son obsession. le PS en 1971 a fait fort, il a placé à sa tête un ancien militant fasciste et cagoulard.
    Pour le reste on rappellera que Mitterrand était au Congrès de La Haye en 1948 pour la fondation du mouvement Européen, congrès financé par les USA et la GB.
    Son opposition à De Gaulle se fondait aussi largement sur l’obstruction à la construction européenne que représentait De Gaulle en même temps qu’à l’alignement atlantiste qui sera aussi une des caractéristiques de Mitterrand. Deux ouvrages à lire pour aller plus loin Motchane « un Atlantiste en charentaise » et E. Branca « L’ami américain » qui détaille sur quoi était fondé l’hostilité de Mitterrand à De Gaulle. Branca rapporte des propos savoureux de Mitterrand sur De Gaulle.

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    • cépajuste // 03.06.2021 à 10h47

      Le point faible de votre message, c’est que vous vous focalisez sur Mitterrand, comme si le rapport à l’UE n’était pas le problème de toute la gauche, non seulement en France mais partout dans l’UE (cf. Syriza en Grèce).

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      • degorde // 03.06.2021 à 16h44

        Focalisé sur Mitterrand, mais c’est naturel il fut à cette époque et après conversion du PS la figure centrale. Maintenant vous avez raison car il n’était pas le seul dans la social démocratie en France. L’Europe fut son idée fixe d’un bout à l’autre, même si comme l’expose l’article, le programme commun en parlait peu. Nécessité faisait loi car le partenaire communiste y était fort hostile (il faut relire ce qu’écrivait l’Humanité de 1948 à 1980 par exemple). Il y eut A. Philip qui disait préférer une « europe libérale » à pas d’europe du tout. Mais Philip n’a pas joué un tel rôle pivot. C’est, vous avez raison un problème pour toute la gauche, regardez même avec LFI; voyez comme les militants et cadres de Mélenchon sont mal à l’aise sur l’UE.

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  • cépajuste // 03.06.2021 à 10h20

    L’union de la gauche autour du programme commun s’est faite sur un non-dit : la CEE (ancêtre de l’UE). A l’époque, le PCF est eurosceptique, tout comme certains socialistes, notamment le CERES de Chevènement. Pourtant, dans le programme commun de 1972, le sujet est peu traité, voire ignoré comme plus tard dans les 110 propositions. On ne dit pas qu’il faudrait sortir du SME, mettre en place des mesures protectionnistes. On fait comme si la politique de gauche (nationalisations, relance, hausse des salaires…) n’allait pas se heurter à un moment donné aux contraintes européennes. Ce qui finit par se produire en 1982/1983.

    Cinquante ans plus tard, on est toujours dans la même ambiguïté. La gauche fait comme s’il était possible de promouvoir une politique sociale alternative dans le cadre européen. Entretemps le PCF est mort, le PS est mort, la gauche est en ruine. L’échec de Syriza en Grèce, en 2015, aurait dû désiller les yeux de tous. Mais on ne constate aucune remise en question de l’UE par la gauche.

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    • Micmac // 03.06.2021 à 11h12

      Bien sûr qu’il y a remise en cause de l’UE par la gauche (étant bien entendu que le PS n’étant pas de gauche, il est question ici de LFI et de ses satellites). Simplement, il s’agit d’appliquer un programme avec ou sans l’UE, qui ne peut ni faire la guerre à la France, ni la sanctionner, la France étant l’un des principaux contributeurs. Nous ne sommes pas la Grèce, nous avons une « masse critique » bien plus considérable.

      L’Allemagne avait clairement envisagé d’expulser la Grèce de l’UE (vous me direz, tant pis, mais c’est une chose que l’opinion public grec n’aurait pas accepté), et c’est une menace qu’il est impossible de nous faire. L’UE sans la France disparait corps et bien.

      Vu sous cet angle, la question de l’UE devient assez secondaire en fait. Juste l’un des multiples problèmes qu’il faudra affronter, parce que quoi qu’il en soit, les oligarques, les libéraux et les financiers ne se laisseront pas faire. Penser qu’une sortie de l’UE réglerait comme par magie tous les problèmes me semble très naïf. Il ne faut pas perdre de vu qu’un « frexit » n’est absolument pas la garantie qu’une politique de gauche ou anti libéral sera appliquée. On peut très bien avoir un « frexit » de droite, et même un « frexit » libéral.

      Et pour finir, l’argument « Tsipras a trahi, donc LFI trahira » me parait très léger. Ni les hommes, ni le contexte politique ne sont en aucune façon semblable.

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      • cépajuste // 03.06.2021 à 11h32

        Je n’ai pas dit qu’une sortie de l’UE règlerait tous les problèmes, mais c’est assurément une condition préalable à la mise en œuvre d’une vraie politique de gauche.

        En écrivant que la question de l’UE est secondaire, vous ne faites que répéter la même erreur que la gauche commet depuis 50 ans. Vous êtes dans l’aveuglement et le déni. Vous ne tirez pas les leçons du tournant de 1983, de l’échec de Syriza, du Brexit…

        La France n’est pas la Grèce, mais elle n’est cependant pas en situation de s’opposer seule à 26 autres pays, dont l’Allemagne qui est plus puissante et plus influente qu’elle.

        Voyez ce qui s’est passé avec le Brexit : le Royaume-Uni est un grand pays comme la France, pourtant sa sortie de l’UE a été longue et difficile, et a failli échouer malgré la volonté du peuple britannique exprimée lors du référendum de 2016.

        Si la gauche – la vraie – arrive au pouvoir, elle devra effectivement affronter les forces économiques hostiles, leurs médias à la botte, et même les institutions qui ont été faites pour contrarier toute politique alternative. Si en plus elle doit se coltiner l’UE qui fera tout pour lui rendre la tâche impossible, cette gauche partira avec un gros boulet au pied.

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        • Fabrice // 03.06.2021 à 11h58

          Ajoutons que Melanchon est un socialiste de souche un pur produit du parti croire qu’il fera différemment c’est n’avoir pas compris que changer les œillères ne changera pas le résultat.

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          • Anfer // 06.06.2021 à 09h23

            Donc, autant voter Macron.

            Ou pour une candidature de témoignage qui fera 1%.

            Ou ne pas voter au 1er tour, ce qui revient à avoir une position conservatrice de soutien à l’ordre établi.

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          • moshedayan // 06.06.2021 à 16h08

            Fabrice , j’avais laissé un commentaire sur le passé social-démocrate et l’UE -du plan Marshall à la CED, mais il y a eu un bug ? L’UE existera jusqu’à son effondrement non voulue par les dirigeants quel qu’ils soient. Vous avez raison votre Mélenchon, votre Marine le Pen est pour l’UE…-rien sur la fin de l’euro… donc vos prochaines élections, comme me l’ont dit mes amis, sont en fait jouées déjà…et leur utilité n’a pas de force – la Slovaquie a perdu sa monnaie et nous avons choisi une « servitude volontaire » comme l’a joliment défini votre La Boétie. En une semaine, l’Allemagne – UE peut faire effondrer nos valeurs monétaires et notre circulation monétaire et nous suivons toutes les sanctions qui coûtent des milliards maintenant d’euros pour nos paysans -qui n’ont pu exporter vers la Russie…

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        • Micmac // 03.06.2021 à 12h02

          Non, ce n’est pas une question préalable, surtout pas!

          Un « frexit » comme préalable a une politique de gauche, c’est des années de négociations sans fin, plus un référendum dont le résultat n’est absolument pas garanti. Tout le temps de perdre le soutient populaire, puisque d’après votre propre raisonnement, une politique de gauche sans l’UE serait impossible. J’ajoute qu’un parti qui inclue la sortie de l’UE dans son programme est presque sûr de perdre les élections.

          L’esprit procédurier des « frexiteur préalables » expose la faiblesse de leur raisonnement : s’il faut respecter toutes les règles pour pouvoir sortir, ça va prendre combien de temps? Tout le temps de perdre et élections, et soutien populaire, et tout le temps de se faire mettre les bâtons dans les roues.

          L’UE n’existe que si on lui obéit. Thatcher en son temps a fait ce qu’elle voulait, l’UE n’a fait que s’adapter, en étant contrainte d’octroyer un statut particulier au RU dans l’UE, ce qui a facilité le « brexit ». Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est un ou une Thatcher de gauche.

          La France est non seulement en mesure de s’opposer à 26 pays de l’UE (dont beaucoup ne comptent pour rien en fait, seule l’Allemagne compte), et aurait en plus des alliés : tous ces pays du « sud » sur lesquels les si vertueux pays nordiques ne cessent de cracher depuis des années. Hollande aurait pu s’appuyer la dessus pour aider la Grèce, mais c’était vraiment trop lui demander.

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          • Micmac // 03.06.2021 à 12h14

            Tout ceci fait du « frexit » une question assez secondaire en fait.

            Le « machin » qu’est l’UE n’existe que si on lui obéit. C’est curieux cette propension qu’ont certains de s’imaginer que le « droit » existe en lévitation, pur et sans tâches, au dessus des tribulations humaines. Le droit n’est qu’une légitimation des rapports de forces. Un faible (pauvre) ne gagne jamais contre un fort (riche), devant aucune court. Pour que le faible puisse gagner contre le fort, il faut introduire la légitimité démocratique, c’est à dire le nombre.

            De même, l’UE ne peut exister sans soutient populaire, sans consentement de la population en général. Une UE qui s’opposerait frontalement à un pouvoir qui prend des libertés avec les traités, et qui a une forte légitimité démocratique, foncera dans le mur.

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          • cépajuste // 03.06.2021 à 13h27

            Ca dépend de quelle façon vous sortez de l’UE. Si vous faites comme le RU en cherchant à signer un accord de libre-échange avant de sortir, alors c’est effectivement 2 ans minimum de négociations. Mais dans le cas d’un Frexit sans négociations, la sortie peut se faire immédiatement.

            En revanche, si vous restez dans l’UE tout en contestant les règles de l’UE, c’est dans cette circonstance que vous serez en permanence dans les négociations, et par surcroît vous mènerez ces négociations en position de faiblesse puisque vous n’avez pas l’intention de sortir. Vous serez dans la situation de Theresa May entre 2017 et 2019, ou de Tsipras en 2015, essuyant les refus et les humiliations de vos partenaires européens plus nombreux et plus forts que vous.

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          • cépajuste // 03.06.2021 à 13h32

            « L’UE n’existe que si on lui obéit » dites-vous.

            Sauf que, tant que nous sommes dans l’euro, nous n’avons plus notre souveraineté monétaire, et la BCE possède des moyens de pression sur nous. Souvenez-vous de la crise grecque, de la crise chypriote, mais aussi de la crise italienne (l’Italie est aussi un grand pays pourtant…)

            https://www.challenges.fr/economie/l-incroyable-diktat-de-trichet-a-berlusconi_301344

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            • Micmac // 03.06.2021 à 14h04

              Frexit sans négociation, c’est une rupture des traités, ce que vous jugez impossible de faire…

              Il ne s’agit pas de contester les règles, mais de ne pas tenir compte de certaines. En d’autres termes, il ne s’agit pas de bavarder, mais d’agir. La politique du fait accompli, c’est très difficile à contrer, surtout par un gros machin bureaucratique comme l’UE, et ses états membres jamais d’accord sur rien.

              De quels moyens de pressions disposent la BCE? Toutes sanctions qu’elle pourrait prendre s’appliqueraient automatiquement à tous les pays de la zone euro. De toutes façons, la BCE ne lâche que peu de liquidité aux États, c’est sa raison d’être, le monétarisme friedmanien, cette peur de l’inflation qui implique d’injecter le minimum de liquidités dans l’économie. Je ne vois pas ce que la BCE pourrait faire qu’elle ne fait pas déjà en temps normal (et c’est un des problèmes majeurs que pose l’euro) … La France n’est pas dans la situation de la Grèce, qui était désespérément en quête de liquidités. Au pire, la banque de France peut prendre le relais et émettre des euros (ou mêmes des francs), ce que la même la Grèce a presque osé faire.

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            • cépajuste // 03.06.2021 à 14h31

              « Frexit sans négociation, c’est une rupture des traités, ce que vous jugez impossible de faire… »

              Non, je n’ai jamais dit que c’était impossible. Tout pays souverain a le droit de sortir d’un traité unilatéralement, en le dénonçant.

              « De quels moyens de pressions dispose la BCE? »

              Des moyens de pression qu’elle a déjà utilisés efficacement contre Chypre en 2013, contre la Grèce en 2015, contre l’Italie en 2011. Je vous ai déjà cité ces exemples.

              « De toutes façons, la BCE ne lâche que peu de liquidité aux États »

              Vous plaisantez ? Depuis 2015 la BCE a lancé un QE qui doit faire plus de 2500 milliards d’euros aujourd’hui. Pourquoi croyez-vous que nos taux d’intérêts sont quasiment nuls et même négatifs ?

              « Au pire, la banque de France peut prendre le relais et émettre des euros (ou mêmes des francs) »

              Dans ce cas, ça veut dire qu’on sort de l’euro de façon non négociée, c’est bien ce que je préconise.

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            • Micmac // 03.06.2021 à 23h38

              Il faudrait que les gens votent pour pouvoir sortir de tous les traités traités. Et ça, pour le moment, vous ne l’obtiendrez pas. Sans légitimité démocratique, point de salut. Ce que l’on peut faire immédiatement, c’est dénoncer le traité de Lisbonne, puisque le référendum a déjà eu lieu et que la réponse a été clairement non. Même si il n’est pas exactement identique à la « constitution » rejetée, il en est très proche. Ce n’est pas une sortie de l’UE.

              Les moyens de pressions, j’en ai déjà parlé : on ne peut pas faire plier la France comme la Grèce ou Chypre. Même la Grèce était à 2 doigts de ne pas céder et de faire tourner sa propre planche à billets d’après Varoufakis. L’Italie n’aurait pas cédé si la France l’avait soutenue. Je l’ai aussi mentionné ; nous ne seront pas seuls, l’Italie et l’Espagne ne sont pas des puissances mineures. Et il y en a d’autres.

              De plus, je ne comprends pas bien comment vous raisonnez : votre sortie unilatérale de tous les traités entrainerait des sanctions bien pires, et vous parlez des sanctions comme argument contre une politique plus flou et plus difficile à « punir » que ce que vous préconisez.

              Non, la BCE n’arrose pas les États, elle arrose les banques qui (entre autres) prêtent aux États, c’est très différent. Tout cet argent créé ex-nihilo alimente la bulle inflationniste des « marchés financiers ».

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            • Micmac // 03.06.2021 à 23h52

              Vous ne semblez pas du tout comprendre la stratégie de LFI.

              D’abord, il ne faut pas trop en parler, que l’UE ne sache pas trop ce qu’ils vont faire.

              Ensuite, la priorité n’est pas le « frexit », mais de modifier la constitution, et vite, puisque le principal obstacle à une sortie/renégociation dure des traité sera le Conseil Constitutionnel. Le Conseil Constitutionnel est un organisme à l’européisme chevillé au corps, qui a déjà piétiné la Constitution dans l’esprit et dans la lettre, à plusieurs reprises, pour valider les traités européens. C’est un obstacle de taille.

              Il faudrait agir vite et sans attendre, j’ai déjà mentionné qu’il serait extrêmement difficile à l’UE, à l’Allemagne et à ses mignons de répondre dans le cadre européen à une politique du fait accompli, soutenu par une légitimité populaire.

              Le « frexit » comme ça, paf, d’abord vous aurez beaucoup de mal à le vendre, pas grand monde votera pour, et ensuite, vous risquerez de fragiliser la France, sans aucun alliés européens. En plus, « les autres » sauront ce que vous avez en tête et auront le temps de se préparer.

              Et puis, à nouveau, le « frexit » pour quoi faire? Ça n’a pas vraiment de sens. Ce qui a un sens, c’est d’appliquer une politique pour laquelle les gens ont voté, et de faire sauter les traités qui l’empêche.

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            • cépajuste // 04.06.2021 à 07h44

              « Ce que l’on peut faire immédiatement, c’est dénoncer le traité de Lisbonne, puisque le référendum a déjà eu lieu »

              Dénoncer le traité de Lisbonne, ça reviendrait à sortir de l’UE puisque c’est le dernier traité qui récapitule l’ensemble de tous les autres. Tout comme émettre une monnaie nationale reviendrait de facto à sortir de l’euro.

              Bien sûr qu’il faut une légitimité démocratique : il faut que la gauche dise la vérité à la population : il faudra sortir de l’euro pour pouvoir changer de politique. Si vous vous faites élire sur un programme inapplicable dans le cadre actuel, vous trompez les électeurs comme l’a fait Tsipras.

              « Je l’ai aussi mentionné ; nous ne serons pas seuls » dites-vous.

              Si une gauche antilibérale est élue dans un pays, elle sera la seule en Europe à avoir cette radicalité. Il est peu probable que plusieurs pays au même moment votent pour une gauche très radicale. Si LFI arrive au pouvoir en 2022 et annonce qu’elle ne veut plus appliquer le traité de Lisbonne, elle sera seule sur cette ligne. Aucun gouvernement actuel, que ce soit en Espagne ou en Italie, n’est sur cette ligne de rupture.

              « votre sortie unilatérale de tous les traités entraînerait des sanctions bien pires »

              Non car si nous sortons de l’euro et que nous récupérons notre souveraineté, nous ne serons plus soumis aux moyens de pression de la BCE.

              Le Frexit n’est pas incompatible avec une nouvelle constitution, bien au contraire. Il faut faire les deux en même temps.

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      • degorde // 03.06.2021 à 16h53

        Vous croyez que la France pèsera plus ? Qu’est ce qui obligerait les autres Etats à se rallier à notre point de vue ? rien.
        En outre Tsipras refusait toute sortie de l’UE et de l’Euro, tout comme La France Insoumise. Même cause, même effets. Mélenchon s’adresse à des gens qui ne lisent pas les traités européens.
        Tsipras avait prévu d’appliquer le mémorandum européen quel que soit le résultat du référendum du 5 juillet 2015, la lecture d’une lettre en ce sens adressée à la commission européenne et publiée dans le Financial Times le 1er juillet ne laisse aucun doute. Je me suis fait « incendié » en janvier 2015 lorsque j’ai fais remarquer que 1° Tsipras refusait de s’allier avec un parti qui prônait la sortie de l’UE, l’EPAM, mais avait fait l’appoint de sa majorité avec un parti pro-EU et pro-atlantiste 2° que Tsipras s’était rendu plusieurs fois aux Etats Unis dans l’avion de Soros.
        L’UE a voulu en effet expulser la Grèce de l’euro mais ce sont les américains qui l’ont empêché; T. Geithner secrétaire d’Etat au Trésor avait tapé du poing sur la table dès 2011 en disant qu’il n’en était pas question.

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  • Avunimes // 03.06.2021 à 10h57

    « Les crises » a partagé une très bonne vidéo sur le « liberalisme » (la gauche) par Charles Robin « le precepteur », qui permet de mieux comprendre la différence qui existe entre gauche et socialisme.
    https://youtu.be/PjCUoMbbS5g

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  • Changi // 03.06.2021 à 11h45

    Si vous voulez comprendre l’attraction de l’UE pour les élites, lisez actuellement la presse Suisse sur le refus de l’accord cadre entre la Suisse et l’UE. A les lire, la Suisse est finie car elle a refusé un transfert majeur de souveraineté. L’accord aurait sans doute été refusé en votation populaire. Donc vous voyez fleurir des articles sur le fait que la démocratie populaire Suisse est nocive.

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    • LibEgaFra // 03.06.2021 à 20h01

      « la démocratie populaire Suisse est nocive. »

      Bien sûr qu’elle est nocive! C’est pourquoi elle n’existe pas en France. Ni ailleurs.

      Très nocive pour l’oligarchie ploutocratique au pouvoir. (Sauf en Suisse bien sûr.)

      La Suisse ne s’en portera que mieux.

      PS: 13 juin: 2 votes sur les pesticides, 1 sur le CO2, 1 sur le Covid et 1 sur l’anti-terrorisme.

      Maintenant imaginez que certains lois votées par le parlement français soit soumises au peuple. Au hasard, les lois travail, sécurité, privatisation, chômage, retraites, etc.

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  • Fox 23 // 03.06.2021 à 11h47

    Si nous remontons dans l’Histoire, le PS et ce qui l’a précédé, la SFIO ont toujours été des ennemis du peuple de France.
    Ils votèrent la guerre de 14-18, ils magouillèrent après celle-ci pour aboutir à voter les pleins pouvoirs à Pétain.
    Après guerre ils furent à la manœuvre dans les guerres coloniales, l’expédition de Suez, c’est eux, l’arme atomique à Israël, c’est eux aussi, la liste est longue de leurs félonies pour ne pas rajouter la démagogie effrénée 35 heures, 5 ème semaine de congés…

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  • paulo // 03.06.2021 à 17h16

    Et dire qu’à 17 ans j’étais un européiste fervent, les Etats-Unis d’Europe, toussa toussa…
    La Gauche gagne en France , ce coup-ci faudra vraiment faire plier l’Europe … Bonaparte, où es-tu ??…..

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    • Fabrice // 03.06.2021 à 19h11

      j’ai été comme vous mais plus pour l’Europe des citoyens et de la subsidiarité qui n’est jamais advenu, le pire fut pourtant ayant voté pour le traité de Lisbonne, j’ai vu mes illusions ruinées par le contournement par Sarkozy du vote des français (car démocrate convaincu et déçu) me réveillant définitivement sur ce que devenait ce qui aurait pu être un atout plus que le carcan qui pèse de plus en plus.

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      • LibEgaFra // 03.06.2021 à 20h11

        Amusant, j’ai toujours été contre la création d’un empire européen, radicalement contre. Comme quoi. Plus les instances dirigeantes sont éloignées, plus la dictature est grande. L’ue réalise la grande Politique de Nietzsche avec – comme il le voulait – l’Allemagne comme pays dominant. Et aussi un Lebensraum à l’Est au détriment de la Russie comme l’annonçait le « Combat » de l’autre.

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  • Brigitte // 03.06.2021 à 18h57

    L’UE, c’est le projet d’après guerre, encouragé par les USA pour faire rempart au communisme et créer un marché captif. Le plan Marshall a créé l’UE et de fil en aiguille, s’est tissée une propagande faisant croire à une grande Europe retrouvée, libérée de son créateur. La grande Europe économique et sociale, cette saga de série B.
    L’UE c’est le mythe du Golem, une créature artificielle destinée à servir son maître, qui peu à peu va croire à son autonomie tout en étant incapable de la réaliser.
    Droite et gauche y ont mis mutuellement la main à la pâte, chacune essayant de récupérer la créature à son compte. L’Europe sociale ou l’Europe des multinationales, même combat.
    La nation ne fait plus rêver les politiques français, le plancher des vaches c’est juste bon pour les bouseux du RN….
    Et puis il y a eu le Brexit, et la crise sanitaire, qui a fait voler le mythe en éclat. Les peuples sont lassés. La transition énergétique, pilotée par l’UE néo-fasciste, risque de lui être fatale.
    Comme a écrit Castoriadis, je cite  » L’écologie peut très bien être intégrée dans une idéologie néo-fasciste. Face à une catastrophe écologique mondiale, par exemple, on voit très bien des régimes autoritaires imposant des restrictions draconiennes à une population affolée et apathique. …»

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    • RD // 03.06.2021 à 22h40

      Le brexit et le covid n’y changera rien, l UE continuera encore et encore.

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      • Brigitte // 04.06.2021 à 08h17

        Pessimisme par lassitude ou lucidité? Quels sont vos arguments ?
        La transition énergétique nous envoie droit dans le mur avec le tout électrique et le démantèlement d’EDF, les centrales nucléaires qui vont devenir dangereuses faute de maintenance et de modernisation, l’Allemagne qui nous pousse à l’échec énergétique pour avoir le monopole du gaz, etc…je sais, les français sont des larves politiques mais quand même, il se pourrait que la chrysalide prenne forme d’une manière ou d’une autre, les prochaines élections seront un test. Je veux encore y croire.

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        • RD // 04.06.2021 à 13h38

          Lucidité : vous croyez que la classe capitaliste française va accepter de prendre le risque de sortie de la zone euro vu les avantages actuels qu’elle en tire ? La classe capitaliste se moque d’EDF, ce n’est pas leur problème. Et oui les PME françaises ne sont pas celles qui ont le plus de poids alors qu’elles sont les seules à avoir intérêt à sortir de l’euro.
          Sortir de l’euro est encore plus difficile que de sortir de l’UE.

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          • Brigitte // 04.06.2021 à 20h45

            Comment fait la classe capitaliste anglaise, danoise, suédoise, norvégienne, polonaise, suisse ? N’ont-elles pas d’entreprises multinationales? Ikea est-elle gênée d’avoir pour monnaie nationale la couronne? Bon, ce n’est peut-être pas le meilleur exemple puisque le siège social est aux Pays-Bas…comme Renault d’ailleurs.
            Comment fait Nestlé? Comment fait Mark&Spencer, HSBC, BP, etc..?
            Je crois au contraire que ce sont les PME qui sont les plus attachées à l’euro.

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            • RD // 05.06.2021 à 00h13

              Mais c’est toute la problématique des institutions, une fois implémentée, il se produit des boucles de rétroaction qui modifient l’équilibre (certes instable) inhérent au système.
              L’étape difficile est bien de sortir de l’euro (cela n’aurait pas été un gros problème 2/3 ans après sa mise en place effective) même si sortir de l’UE est déjà compliquée.
              En outre si la France par exemple sortait de l ‘euro se pose la question des énormes créances détenues par l’étranger (Europe du nord en tête), seul Jacques Sapir pense qu’on peut sortir un bout de papier (appelé lex monetae) et expliquer à ces créanciers et autres détenteurs d’actifs qu’ils vont perdre 25% du jour au lendemain et qu’il n’y aura pas réaction (idem secteur bancaire), et qu’on ne me dise pas qu’on a des moyens de rétorsion, on en a aucun car tout le monde sait qu’on enverra pas des chars ici ou là…
              Si les PMEs soutiennent plus l’euro que les grandes entreprises alors ils sont encore plus à la masse que ce que je pensais !
              Une sortie est possible mais dans une situation de crise de reproduction du capital bien supérieure à celle d’aujourd’hui.

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          • Brigitte // 05.06.2021 à 09h15

            Vous avez raison, il est plus difficile de sortir de l’euro que de ne pas y entrer….Je ne suis pas économiste mais qu’est-ce qui empêcherait un retour au franc légèrement dévalué par rapport à l’euro tout en gardant l’euro pour les échanges internationaux. Ainsi, les exportations seraient favorisées. Le problème est que la France n’étant plus indépendante, elle importe énormément. Il y a aurait donc une période difficile avant qu’elle ne retrouve une balance commerciale équilibrée. L’état pourrait aider dans ce sens avec un vrai plan de relance de l’économie, une réindustrialisation du pays. Tout cela est plus facile à dire qu’à faire bien sur mais qui croyait au Brexit, personne, donc ce n’est pas impossible. Question de volonté politique. C’est au peuple de l’insuffler. C’est ça la démocratie. Or, le peuple français est apathique, défaitiste. Il faut y croire.

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            • Anfer // 05.06.2021 à 10h01

              Le problème est uniquement politique, pas technique.

              La monnaie et les règles comptables, ce ne sont pas des lois naturelles, mais des conventions sociales, tout ce qu’il y a de plus humain.

              C’est un rapport de force.

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            • RD // 05.06.2021 à 13h03

              Le « peuple » n’y est pour rien et n’aura bien évidemment par son mot à dire. Tout est fonction de la reproduction du capital du point de vue des grandes masses (grandes entreprises, banques, fonds de pension, et industries de haute technologie/pointe, lobbys étatistes).

              @Anfer : des conventions sociales objectives à la base ce qui rend un changement de cette nature extrêmement difficile et comme vous le dîtes c’est un rapport de force et on sait clairement vers où il penche : plus d’europe et plus d’euro.

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            • RD // 05.06.2021 à 17h04

              Complément à votre réponse : rien n’empêche en théorie mais vous faîtes comme si la sortie de la « France » (ce qui ne veut plus rien dire dans la phase actuelle du capitalisme) n’avait pas de conséquences sur le reste du monde (en fait Allemagne et USA principalement).
              Si vous sortez quid de la dette détenue par ces deux « pays » (en fait des institutions et investisseurs publics et privés) : soit elle est dévaluée en francs soit non. Dans ce dernier cas, cela serait peut être dangereux pour certaines entités (obligeant à de nouvelles monétisations de la banque de france et pouvant accélerer la dévaluation).
              Si non alors les créanciers en question vont ne pas être ravis (sans doute encore plus dans le cas de l’Allemagne qui pourrait en plus voir effectivement le retour d’un concurrent sur certaines productions) et compte tenu du niveau d’infiltrations des « élites » françaises par les USA/Allemagne, ce genre de confrontation est très peu probable en l’état (les USA ayant déjà refusés le départ de la Grèce même si tout n’est pas figé dans le marbre à ce sujet).
              Par ailleurs une conséquence singulière de la sortie de l’euro renforcerait les écarts de patrimoine en France car généralement ce sont les plus riches qui ont le plus d’actifs à l’étranger (immobilier et/ou mobilier).

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    • Louis // 04.06.2021 à 08h18

      L’UE c’est la paix pour le reste j’avoue que c’est le bazar.

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      • OblinkyZ // 04.06.2021 à 10h19

        Ah oui, ça c’est sûr! L’UE c’est la paix! Demandez aux Libyens, aux Syriens, aux pays des Balkans pendant les années 90 ou, encore entre autres exemples, aux zones frontalières de la Russie si l’UE c’est la paix; je ne suis pas certain que leurs réponses seront si positives…

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  • Louis // 04.06.2021 à 08h16

    Ce grand Président aurait plutôt réussi comme ministre de la culture, il était à une époque des possibles et il se sont perdus. Nous voyons aujourd’hui combien l’UE, notre UE souffre de ses mauvaises fondations.

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  • calal // 04.06.2021 à 09h08

    Peut etre qu’un compromis entre forces de gauche,europeistes et « centristes » pourrait etre cherché dans les modeles d’europe du nord (norvege suede danemark, voir hollande) :
    – leur modele de protection sociale pourrait donner des gages a gauche
    -leur rigueur dans la gestion de l’etat pourrait calmer les craintes des « non-gauchistes » tout comme leur acceptation de la propriete prive des moyens de production mais imposition des revenus pour jouer sur la (re)distribution de la production
    -tout en restant dans l’europe (pour les economies d’echelle et les debouches lies au marche unique).

    Cela ne plaira pas aux anti -immigrationnistes puisque ces pays sont pour l’accueil total des migrants. Certains souverainistes pourraient y trouver un peu leur compte puisque ces pays sont assez isolationnistes et neutres vis a vis des pays etrangers.

    Le principal probleme a cette possibilite c’est que cela implique de remplacer la hierarchie de reseautage qui a commence sous mitterand par une meritocratie effective dans la fonction publique…

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    • calal // 04.06.2021 à 18h47

      Je viens de voir un reportage sur une loi danoise qui vient d’etre votee et permettant la « delocalisation » de l’acceuil et du traitement des demandeurs d’asile au rwanda. Pas de probleme que des solutions pour l’etat danois:
      – les demandeurs d’asile pourront aller directement au rwanda sans traverser la mediterrannee s’ils veulent voir leur demande traitee
      -s’ils veulent voir leur demande traitee en etant au danemark,ils seront envoyes par avion au rwanda (pas de deboutes du droit d’asile qui restent illegalement sur le sol danois: les anti immigrationnistes sont contents)
      -le rwanda se verra dedommager financierement pour sa participation au projet: location de terrain,embauche de main d’oeuvre locale pour les camps de retention etc
      -les ong danoises s’assureront de la qualite de gestion des centres et les fonk danois verifieront que l’argent public n’est pas claqué en pure perte

      MAintenant faut voir si l’ue emboite le pas au danemark et permettra a d’autres pays de l’union ,moyennant participation financiere,de mutualiser cette procedure. Ca serait de l’union europeenne interessante ou chaque pays se joint a une politique ingenieuse mis en place par un des autres pays membres sur la base du volontariat (bottom up) plutot qu’a avoir a faire ce que des technocrates peu competents et imaginatifs de bruxelles imposent (top down)

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      • Myrkur34 // 05.06.2021 à 10h18

        En mai 1981, il y avait 1 850 000 chômeurs. Je m’en souviens très bien car ils nous avaient bien bassiné à l’époque en disant que la barre des 2 millions ne serait jamais dépassée. :o)))
        Donc en faisant les ratios entre 1981 et 2021 et l’augmentation de la population pendant cette période et les 6 millions de chômeurs de toutes les classes d’aujourd’hui, on arrive à un chiffre actualisé de 4 700 000 chômeurs. Comme bilan européen, c’est quand même pas bien terrible.

        Certains économistes vont me dire que seule la classe A compte pour ce calcul mais j’ai envie de leur répondre d’une part « Combien gagnez vous ? » et d’autre part, vous pensez réellement que la plupart des gens de la classe B et C ont choisi de travailler juste un petit peu ????
        Quant au carriériste sans foi ni loi que fût Mitterrand pour atteindre le vrai pouvoir coûte que coûte, rappelez vous sa phrase sur le chômage de masse. « On a tout essayé »
        Emballez c’est pesé, pour ma part j’ai eu une très belle vie en tant que monarque républicain en usant (par exemple) des services secrets pour mes affaires privées. Mais la liste est tellement longue que c’est vraiment un inventaire à la Prévert pas sympathique du tout. Mais bon pour l’anniversaire des 40 ans de la prise de pouvoir, toute honte bue coté mémoire défaillante, nos socialistes français rescapés de cette époque ou d’aujourd’hui ont tapé le carton joyeusement.

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  • Daniel // 07.06.2021 à 11h15

    « sous l’égide de F. Mitterrand » :
    Très très fort Mitterrand, et protecteur donc ! (ou de l’art d’utiliser une expression dont on ne connaît pas le sens).

      +3

    Alerter
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