L’administration Biden demande à une Ukraine mécontente de ne pas faire de vagues, alors qu’un accord sur le gazoduc entre la Russie et l’Allemagne est en passe d’être conclu.
Source : Politico, Betsy Woodruff Swan, Alexander Ward et Andrew Desiderio
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
Dans le cadre de négociations tendues avec Berlin au sujet d’un pipeline controversé reliant la Russie à l’Allemagne, l’administration Biden demande à un pays ami de taire son opposition véhémente. Et cela ne plaît pas à l’Ukraine.
Les responsables américains ont fait savoir qu’ils avaient renoncé à entraver le projet, connu sous le nom de gazoduc Nord Stream 2, et qu’ils s’efforçaient désormais de limiter les dégâts en concluant un grand accord avec l’Allemagne.
Dans le même temps, les responsables de l’administration ont discrètement exhorté leurs homologues ukrainiens à ne pas critiquer un accord à venir avec l’Allemagne concernant le gazoduc, selon quatre personnes ayant eu connaissance de ces conversations.
Les responsables américains ont indiqué qu’une opposition publique à l’accord à venir pourrait nuire aux relations bilatérales entre Washington et Kiev, ont précisé ces sources. Les officiels ont également exhorté les Ukrainiens à ne pas discuter des plans potentiels des États-Unis et de l’Allemagne avec le Congrès. Un haut fonctionnaire de l’administration a contesté cette information, notant que la situation est plus nuancée que cela, mais a refusé de donner plus de détails sur les discussions des fonctionnaires américains avec leurs homologues ukrainiens.
Les négociateurs et les diplomates américains ont indiqué qu’ils avaient renoncé à bloquer l’achèvement du pipeline, connu sous le nom de Nord Stream 2, qui acheminera du gaz naturel bon marché de la Russie vers l’Allemagne et qui constitue une aubaine pour Moscou.
Entre-temps, ils ont essayé d’apaiser un partenaire régional clé, l’Ukraine – qui a le plus à perdre de l’achèvement final du gazoduc – et de reconstruire la relation effilochée entre les États-Unis et l’Allemagne, qui soutient le gazoduc. Selon Reuters, le président Joe Biden et la chancelière allemande Angela Merkel ne sont pas parvenus à un accord sur la manière de traiter le dossier lors de la visite de cette dernière à Washington la semaine dernière. Biden a déclaré après sa rencontre avec Merkel que « de bons amis peuvent ne pas être d’accord. »
Dans les discussions qui se tiennent actuellement avec l’Allemagne, les fonctionnaires américains tentent de limiter les risques que le pipeline représentera pour l’Ukraine et pour la sécurité énergétique européenne, a déclaré le fonctionnaire à Politico. Les responsables américains et allemands sont en pourparlers au sujet du pipeline et de son impact sur l’Ukraine, a ajouté ce responsable. Ils cherchent des moyens de limiter les dommages qu’il cause à la jeune démocratie.
Le secrétaire d’État Antony Blinken a déclaré le mois dernier que l’achèvement de ce pipeline était un fait accompli (en français dans le texte, NdT). Le haut fonctionnaire de l’administration a déclaré que les États-Unis ont conclu que les sanctions ne pourraient pas faire obstacle à l’achèvement du pipeline.
La position de l’administration est en désaccord avec une grande partie du Congrès ainsi qu’avec le gouvernement ukrainien et d’autres alliés d’Europe de l’Est, qui ont longtemps considéré qu’une intervention américaine pouvait encore bloquer l’achèvement du gazoduc, qui est presque terminé.
The four people familiar with the situation, including a congressional source with direct knowledge, described the dynamics on condition of anonymity to discuss sensitive matters. Details began circulating around Capitol Hill late Monday.
Les quatre personnes au courant de la situation, dont une source du Congrès ayant une connaissance directe du dossier, ont décrit la dynamique sous couvert d’anonymat afin de discuter de sujets sensibles. Les détails ont commencé à circuler au Capitole lundi dernier.
La pression exercée par les responsables américains sur les responsables ukrainiens pour qu’ils renoncent à critiquer l’accord final conclu entre les Américains et les Allemands, quelle qu’en soit la teneur, se heurtera à une résistance importante.
Une source proche du président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que la position de Kiev est la suivante : les sanctions américaines pourraient encore empêcher l’achèvement du projet, si seulement l’administration Biden avait la volonté de les appliquer aux stades de la construction et de la certification. Cette personne a déclaré que Kiev reste farouchement opposée au projet.
Entre-temps, le cabinet Biden a convenu avec Zelensky d’un rendez-vous à la Maison Blanche avec le président dans le courant de l’été, selon un haut responsable du cabinet.
Les détracteurs du futur pacte américano-allemand sur le gazoduc affirment qu’il servira principalement les intérêts de la Russie et nuira aux relations entre Washington et Kiev.
« Il est inéquitable et injuste que la Russie obtienne une énorme récompense et que l’Ukraine soit condamnée par les critiques », a déclaré Alina Polyakova, la présidente et directrice générale du Centre d’analyse des politiques européennes. « Si Trump avait fait ça, on peut être sûr à 100% que tout le monde serait devenu dingue », a-t-elle ajouté.
Les États-Unis ont imposé des sanctions sur le gazoduc sous le gouvernement Trump, ce qui a bloqué le projet. Le ministre allemand des Finances a tenté de conclure avec l’administration Trump un accord qui aurait financé l’importation de gaz naturel liquéfié américain en Europe en échange de la levée des sanctions sur le gazoduc, selon Environmental Action Germany, comme le rapporte RFE/RL [Radio Free Europe/Radio Liberty est une station de radio privée financée par le Congrès américain, diffusée en Europe et au Moyen Orient, NdT]. Mais Trump n’a pas accepté l’accord et il y a eu des divergences au sein de son administration sur la question de savoir jusqu’où pouvait aller le régime de sanctions américain, ce qui a incité le Congrès à renforcer ces sanctions.
Les Républicains et les Démocrates de Washington s’opposent depuis longtemps à ce gazoduc, qui relierait la Russie à l’Allemagne et augmenterait considérablement la dépendance énergétique de l’Europe occidentale vis-à-vis de la Russie.
« Il s’agit de doubler les importations énergétiques de gaz en provenance de Russie plutôt que d’investir dans la diversification des sources d’énergie – notamment les énergies vertes », a déclaré Mme Polyakova. « Tant que vous avez du gaz russe bon marché, pourquoi investir dans d’autres sources d’énergie ? »
Le nouveau gazoduc serait également un coup dur pour l’économie ukrainienne, sachant que la Russie paie aujourd’hui des milliards de dollars en frais de transit pour le gaz qui passe par l’Ukraine avant d’arriver en Europe.
Les opposants au Nord Stream 2 affirment qu’il réduirait également l’influence de l’Ukraine dans les négociations de paix avec la Russie, dont les incursions dans l’est de de ce pays ont suscité une condamnation internationale.
Le Congrès a approuvé l’année dernière une liste de sanctions obligatoires visant à paralyser le pipeline, dans un contexte de préoccupations bipartisanes quant à son achèvement. Plus tôt cette année, l’administration Biden a refusé d’imposer pleinement ces sanctions, dans la mesure où le nouveau gouvernement s’efforce de reconstruire les relations entre les États-Unis et l’Allemagne, qui ont souffert sous Donald Trump. Entre-temps, cependant, le sénateur Ted Cruz (Républicain-Texas) a bloqué des nominations clés au département d’État afin de faire pression sur l’administration pour qu’elle impose les sanctions.
L’achèvement du gazoduc est depuis longtemps une priorité pour Berlin, qui voit dans le gaz naturel russe relativement bon marché un moyen de se sevrer du charbon, plus polluant. Biden, quant à lui, a qualifié le gazoduc de « mauvaise affaire pour l’Europe » et a maintenu que les États-Unis ne souhaitaient pas qu’il soit achevé.
Les alliés de Biden au Capitole ont été particulièrement contrariés par son attitude à l’égard du gazoduc, poussant son administration à imposer des sanctions obligatoires aux navires poseurs de tuyaux et aux autres entités impliquées. Y compris Nord Stream 2 AG, la société qui a mené à bien la construction du gazoduc.
Derek Chollet, un conseiller de Blinken, se rend à Kiev cette semaine pour solliciter le soutien de l’Ukraine. Il s’arrête également en Pologne – où les États-Unis ont récemment signé un accord de sécurité énergétique de plusieurs milliards – pour tenter d’apaiser les critiques émanant d’autres pays de la région. Le gouvernement polonais a qualifié le gazoduc de menace pour la sécurité énergétique régionale, a rapporté Reuters.
Le gazoduc Nord Stream 2 perturbe les relations entre les États-Unis et l’Allemagne depuis des années. Presque achevé, le pipeline de 1 230 km de long sous la mer Baltique est considéré à Berlin comme un élément clé de sa sécurité énergétique et, à Moscou, comme un moyen d’étendre son influence en Europe tout en remplissant ses coffres. Certains, comme Evelyn Farkas, ancienne haute responsable du Pentagone pour la politique ukrainienne, ont déclaré qu’elle aurait « préféré » que l’administration Biden « attende la fin des élections en Allemagne » avant de conclure cet accord.
Merkel, qui était à Washington la semaine dernière, quittera ses fonctions dans le courant de l’année.
De nombreuses personnes à Washington continuent de s’opposer au gazoduc, craignant qu’il ne profite principalement qu’à la Russie, et tant les Démocrates que les Républicains ont exhorté l’administration Biden à bloquer la finalisation de Nord Stream 2.
Cela a entraîné des frictions. En mai, l’administration a renoncé aux sanctions imposées par le Congrès à l’égard du gazoduc parce qu’elle estimait que de telles mesures nuiraient aux relations entre les États-Unis et l’Allemagne, ce qui a valu à Biden et à son équipe une forte réprobation de la part d’alliés politiques habituellement amis.
« L’administration a dit que le pipeline est une mauvaise idée et qu’il s’agit d’un projet d’influence malveillante de la part de la Russie », avait alors déclaré le sénateur Bob Menendez (Démocrate-New Jersey), président de la commission des Affaires étrangères du Sénat. « Je partage ce sentiment, mais je ne vois pas en quoi la décision (de dérogation) fera progresser les efforts des États-Unis pour contrer l’agression russe en Europe. »
Dans le même temps, l’Ukraine craint qu’un Nord Stream 2 achevé ne minimise son rôle de nation de transit pour l’énergie circulant de la Russie vers l’Europe. Les responsables allemands, quant à eux, ont tenté sans succès de rassurer Kiev.
« Pour nous, l’Ukraine est et restera un pays de transit même une fois que Nord Stream 2 sera achevé » a déclaré Merkel la semaine dernière lors d’une conférence de presse aux côtés de Zelensky à Berlin. « Il y a de grandes inquiétudes à ce sujet du côté ukrainien et nous les prenons au sérieux » a-t-elle poursuivi, ajoutant que « l’Union européenne et l’Allemagne veilleront à ce que cela continue à l’avenir, au-delà de 2024. »
Farkas, l’ancienne responsable du Department of Defense, se demande si le marchandage du pipeline avec les alliés et les partenaires est vraiment la meilleure utilisation du temps de ce gouvernement. « C’est l’affaire la plus absurde dont on puisse discuter en ce moment » a-t-elle déclaré à Politico. « Il n’y a pas de crise plus importante que le changement climatique mondial, donc traiter ce genre d’accord rétrograde est insensé ».
America Hernandez, reporter pour Politico Europe à Bruxelles, a contribué à cet article.
Source : Politico, Betsy Woodruff Swan, Alexander Ward et Andrew Desiderio, 20-07-2021
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
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Commentaire recommandé
Pas très compliqué au final : les États-Unis rameutent leurs alliés européens pour contrer la puissance grandissante de la Chine. Ils ont besoin des allemands (et de la mitteleuropa) pour qui le gaz russe est nécessaire à leur mix énergétique.
Ensuite, ils négocient avec la Russie pour qui l’alliance avec la Chine ressemble au baiser de la mort (1.4 milliard de chinois versus 140 millions de russes). Poutine préfère un rapprochement avec l’Europe (culturel et économique), mais Biden conscient que cet ensemble UE Russie est un rival potentiel, limitera cette volonté.
Les russes ne lâcheront pas leur étreinte sur l’Ukraine qui n’est qu’une construction ethnique artificielle non viable de Staline, après la Crimée et le Donbass, la dérivation du gaz russe est le 3e épisode (il y en aura d’autres comme le contrôle de l’embouchure du Dniepr, fleuve pouvant irriguer la Crimée). La partie russophone de l’Ukraine finira par se détacher et il ne restera qu’un état croupion ukrainien sans accès à la mer Noire !
La partie continue….
26 réactions et commentaires
Pas très compliqué au final : les États-Unis rameutent leurs alliés européens pour contrer la puissance grandissante de la Chine. Ils ont besoin des allemands (et de la mitteleuropa) pour qui le gaz russe est nécessaire à leur mix énergétique.
Ensuite, ils négocient avec la Russie pour qui l’alliance avec la Chine ressemble au baiser de la mort (1.4 milliard de chinois versus 140 millions de russes). Poutine préfère un rapprochement avec l’Europe (culturel et économique), mais Biden conscient que cet ensemble UE Russie est un rival potentiel, limitera cette volonté.
Les russes ne lâcheront pas leur étreinte sur l’Ukraine qui n’est qu’une construction ethnique artificielle non viable de Staline, après la Crimée et le Donbass, la dérivation du gaz russe est le 3e épisode (il y en aura d’autres comme le contrôle de l’embouchure du Dniepr, fleuve pouvant irriguer la Crimée). La partie russophone de l’Ukraine finira par se détacher et il ne restera qu’un état croupion ukrainien sans accès à la mer Noire !
La partie continue….
+33
AlerterIl est surtout clair que l’Ukraine ne pourra plus faire pression sur l’Europe et la Russie pour imposer ses volontés politique.
Elle redeviendra un partenaire, qui devra payer ses dettes à la Russie en ne faisant plus chanter sur la coupure de l’approvisionnement européen qui se taisait sur les tendances neonazis qui tiraient les rennes du pouvoir, mais clairement elle est perdante de ce deuxième oleoduc, après est ce que cela va apaiser la situation espérons le mais rien n’est certain.
+24
Alerter« au sujet d’un pipeline controversé »
Controversé pour qui? Pour les ukornazis et leurs soutiens (yankeeland et Canada) qui se sont opposés au vote de l’ONU condamnant les manifestations néo-nazies. Kiev engrange des royalties pour le transit du gaz russe sur son territoire. C’est cette manne qui va disparaître avec la mise en service du NS2. Les Russes ne sont pas aussi masochistes au point de financer ceux qui tuent leurs compatriotes au Donbass.
+30
AlerterLa manne ne va pas complètement disparaître mais se réduire et le transit chantage deviendra inexistant – D’autant que le South Stream 2 avance bien vers la Serbie puis la Hongrie et peut-être la Slovaque et l’Autriche. Pour le reste je vous laisse juge. Mais les slaves savent ceci cette région est l’U – krain – le nom dit de lui-même que ce n’est pas un pays mais une région ( la Slovénie et la Slovaquie signifient eux un peuple – une langue différente des Germains…)
+0
Alerterla NARAtive officielle LibEgaFra, ça s’imprime dans les cerveaux
sinon, pas tout à fait clair quand même
https://francais.rt.com/international/89865-navalny-nord-stream-2-moscou-denonce-sanctions-illegitimes-londres-washington
+1
AlerterC’est le retour à la réalité pour l’Ukraine. Dans leur bras de fer au long cours avec la Russie, les États-Unis se sont servis sans vergogne de l’Ukraine : susciter un gouvernement pro-occidental, ce qui a eu comme dommage collatéral l’intervention russe dans la partie est du pays et l’aggravation de ses finances. Les USA ont alors mis l’Ukraine sous perfusion pour maintenir un dirigeant ami mais impopulaire et entretenir la tension. Maintenant que Nord Stream 2 est allé trop loin pour être stoppé sans dégrader considérablement les relations germano-américaines, l’Ukraine est lâchée par son parrain et se retrouve en short : elle perd sa position stratégique de pays de transit incontournable, l’est du pays vit sa vie loin de Kiev et les finances sont dans le rouge. La position géographique du pays devrait l’inciter à trouver un point d’équilibre entre l’est et l’ouest, et non à mettre tous les œufs dans le même panier, car les « grands » n’ont aucun scrupule à laisser tomber un petit pays quand il ne présente plus d’intérêt.
+27
AlerterEn gros, avant, les ukrainiens ne craignaient rien, et maintenant l’Ukraine n’est rien ?
Je sors
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AlerterReviens, on en veut d’autres 😀
+2
AlerterL’intérêt des USA en Ukraine n’est-il pas dans la production de céréales OGM?(qu’ils cultivaient en Roumanie, notamment, avant 2007 et l’adhésion de ce pays à l’UE).
L’Ukraine fut le « grenier à blé » de la Russie pendant des siècles.
À considérer: les citoyen-ne-s de l’UE ont certainement autant besoin de pain que de gaz…
Et, s’il est interdit de cultiver des semences OGM dans l’UE(en tout cas, d’utiliser certains pesticides que leur culture nécessite), il n’est pas interdit d’y vendre des produits(farines, e.a.) transformés.
Voir (analyser la fabrication) des millions de « pains français » précuits en Pologne et qui se vendent chaque jour, à bas-prix, dans tous les super-marchés européens(dont les « Carrefour » en Belgique).
+2
AlerterLe NS2 catalyse les dissensions et conflits d’intérêts entre tous les pays impliqués dans cette affaire.
D’un côté, les russes qui en ont marre de subir le chantage permanent de l’Ukraine (état 100% artificiel) et souhaitent simplement tourner la page afin de laisser ce pays sombrer de lui-même dans la décrépitude.
Et l’Allemagne qui souhaite pouvoir devenir le nouveau hub gazier occidental afin de pouvoir sécuriser ses approvisionnements et d’avoir AUSSI la possibilité de pouvoir tordre le bras de ses voisins en ayant directement accès au robinet qu’elle pourrait fermer en cas de besoin. C’est étrange, personne n’en parle mais à mon avis c’est AUSSI un atout qui serait très utile pour garantir sa suprématie au sein de l’€urope.
Et de l’autre les USA qui souhaitent maintenir l’€urope en situation de dépendance énergétique afin de pouvoir la contrôler afin qu’elle serve ses propres intérêts.
Et bien sûr, les baisés de l’histoire (plutôt les parasites profiteurs), les ukrainiens, qui voient une source importante de revenus leur échapper, qui devront désormais payer leur consommation comme toute le monde sous peine de se faire couper le robinet, et qui n’auront plus aucun moyen de chantage envers les russes ou leurs clients.
De toutes façons, avec la montée en puissance de l’Allemagne les USA n’ont plus d’autre solution que de laisser faire et de faire rentrer les « faucons » au poulailler.
S’ils ne le font pas, les Allemands vont s’allier avec la Russie mais surtout avec la Chine (qui n’est PAS un concurrent de l’Allemagne ne l’oublions pas) pour accélérer le déplumage de l’Aigle qui se retrouvera plus tôt que prévu en slip.
En acceptant le NS2 l’administration Biden cherche seulement à ralentir la chute inévitable, ce que ne comprennent pas les excités de la suprématie perdue.
+20
Alerter« avoir AUSSI la possibilité de pouvoir tordre le bras de ses voisins en ayant directement accès au robinet qu’elle pourrait fermer en cas de besoin. »
Ce n’est pas monté jusqu’au cerveau de nos dirigeants qui veulent abandonner le seul atout qu’a la France, à savoir le nucléaire, même si ça a un côté pourri, mais pas plus que le charbon que brûle notre partenaire ni même que le gaz qui doit le remplacer.
+10
AlerterNon ! « C’est étrange, personne n’en parle mais à mon avis c’est AUSSI un atout qui serait très utile pour garantir sa suprématie au sein de l’€urope. » Non ! Qu’ils en tirent un bénéfice financier sur le dos de leurs « partenaires » européens, ça va on a l’habitude qu’ils nous grugent. Mais utiliser une menace de blocus, c’est très peu crédible car il s’agit alors de rompre des accords existant. Au surplus, un blocus économique ou énergétique est un acte de guerre. L’Allemagne est encore très loin de cette situation avec ses voisins de la CEE. Avec l’Ukraine, par contre…
+0
AlerterAvec la montée en gamme de sa production, la Chine est bien maintenant un concurrent de l’Allemagne (du Japon et de la Corée aussi). La production bas de gamme part en Asie tropicale.
Les américains n’ont plus qu’un seul objectif : contrer la Chine, ils récupèrent leur troupes partout : Afghanistan, Irak, Europe… pour ce qu’il leur parait la prochaine partie de poker menteur : Taïwan. Ils vont augmenter leur présence en mer de Chine, espérant ainsi retarder la finlandisation de Taïwan.
En effet, le plus probable est que la guerre n’éclatera pas (dissuasion nucléaire oblige) mais que dans 10 ans les étasuniens en auront assez de porter le poids économique de leur présence alors que leur déclin sera de plus en plus visible.
+10
AlerterComment? Les politiques ukrainiens n’ont toujours pas compris que les USA, plus encore que n’importe quel état, n’a pas d’amis mais que des intérêts? Et entre Allemagne qui passe des commandes au complexe militaro-industriel US et Kiev qui coûte des milliards, devinez qui Biden choisira?
+9
Alerter« contrer l’agression russe en Europe. »
Alfred Jarry n’aurait certainement pas imaginé que les USA allaient devenir le royaume d’UBU.
Lorsque les Russes vendent du gaz à l’Allemagne c’est une agression !
Et Lorsque la Russie est le deuxième fournisseur de pétrole aux USA, comment doit-on l’appeler ?
L’UE vient-elle en aide à cette victime pour lui vendre du norvégien , (ah raté, la Norvège ne fait pas partie de l’UE ; bon, on va dire du charbon polonais).
Par contre Lorsque les USA s’en viennent balancer à tour de bras des sanctions contre les entreprises qui construisent le North Stream II, là ça n’a rien à voir avec une agression n’est-ce pas ? Ce sont ces entreprises européennes et l’Allemagne qui les ont demandées, bien entendu. Ce n’est certainement pas pour protéger le gaz de schiste ; on n’est pas du tout ici dans une contrainte très inamicale.
+25
Alerter« la Russie, dont les incursions dans l’est de de ce pays »… Et là, je suis plié de rire.
D’une certaine manière, je plains ceux qui, parmi les ukrainiens, ont cru aux promesses US… et affrontent désormais le difficile retour à la réalité.
+7
AlerterJe dois bien dire que l’auteur de l’article est bien doué pour oublier qu’il s’agissait d’un coup d’état, financé ouvertement par son pays et amenant des racistes/nazis au pouvoir pour exclure la partie russophone du pays qui sinon pouvait ramener l’Ukraine dans le giron russe aux élections suivantes.
+11
AlerterBonjour, pour tout résumer l’Ukraine doit choisir entre £ucre-Haine, ou travailler comme tout le monde… CESSER d’être un parasite vociƒérant, qui n’a que sa rancune à offrir : Ca s’appelle ƒaire partie du « Concert des Nations ».
+4
Alerter« Derek Chollet, un conseiller de Blinken, se rend à Kiev cette semaine pour solliciter le soutien de l’Ukraine. »
Formule amusante, si on peut dire. On se doute: les USA ont grand besoin du soutien de l’Ukraine. On voit bien le poids de ce pays dans la scène internationale. Tous les lecteurs du site « Les Crise » connaissent la petite vidéo avec Joe BIDON racontant comment les USA sollicitent ce pays (comme les autres d’ailleurs, suivant leurs poids) Bien entendu, dans ce cas, il ne s’agit pas comme il est dit » d’étendre son influence en EUROPE »
+5
AlerterMaintenant , la question qui tue : à quel talibans locaux les US vont-ils abandonner l’Ukraine ?
Économiquement le pays est mort, entre les oligarques qui se sont barrés avec les thunes, un conflit qui s’embourbe dans le Dombass , des mesures de rétorsions au cas criméen qui n’ont pas fait l’unanimité, une politique aux abonnés absents et la fin du moratoire sur la vente de terres agricoles , on sait tous comment ça va finir : mal.
L’Ukraine : futur grenier à blé de … la Chine ?
+3
AlerterJe me dis que l’Ukraine aurait eu intérêt à rester dans la Fédération de Russie avec un statut à la catalane. Je pense qu’elle s’en porterait beaucoup mieux aujourd’hui.
+7
AlerterAjoutons aussi à cela le changement de paradigme en cours et dans lequel la puissance de l’industrie allemande a joué un rôle important contre la politique étrangère des Etats-Unis notamment dans la construction des deux projets North Stream.
Sur la situation conflictuelle avec la Russie depuis 2014, la Chambre de commerce germano-russe s’est attelée à vider toutes substances des sanctions successives imposées à la Russie par Washington et Bruxelles afin de permettre aux investisseurs et industries allemandes de poursuivre leurs activités en partenariat avec Moscou.
Depuis le chancelier Kohl, Berlin s’échappe peu à peu de la construction européenne voulue par le monde anglo-saxon et devient un acteur principal au centre de l’Europe. Merkel a poursuivi cette politique.
C’est aussi Merkel qui en 2008 au sommet de l’OTAN à Bucarest a bloqué (avec 11 autres pays européens) l’expansion de l’Alliance Atlantique vers l’est.
On peut aussi s’interroger si à Bruxelles on comprendra que l’avenir de l’Europe ne peut être assuré que par un rapprochement avec la Russie. Autrement dit, la raison économique prendra-t-elle le pas sur la politique pure ?
En décembre 2014 déjà, le ministre allemand des Affaires étrangères Steimeier avait souligné les dangers pour la sécurité en Europe liés à la déstabilisation économique de la Russie. Les acteurs économiques jouent donc un rôle de premier plan dans les questions de sécurité internationales.
+5
AlerterIl est bon de rappeler les invariants de la situation ukrainienne. La dissolution de l’URSS a laissé en place l’ancienne nomenklatura. Le centre soviétique, devenu russe, a cessé des lors de subventionner l’Ukraine et son économie. La nomenklatura en place n’a prêté aucune attention réelle au maintien de l’économie, préférant s’endetter pour financer in fine une élite corrompue par les oligarques locaux. La population a commencé à chuter des les années 90. L’ancienne nomenklatura est prête à se vendre à n’importe qui capable de payer. A ce jour la Russie refuse ce jeu et propose seulement un soutien à l’économie. En 2021, la population ukrainienne est devenue inférieure à celle de la Pologne, les cadres et techniciens compétents sont partis en Fédération russe (5 millions d’Ukrainiens ont fui en Russie dont 3 millions ont été naturalisés).
+3
AlerterLa perte, ou la forte diminution, des redevances de transit est un coup dur pour les élites en place d’autant que le FMI se lasse de financer des projets qui ne donnent pas de résultats visibles. L’Ukraine ne pourra pas se relever sans le soutien russe. Mais on voit mal l’administration russe accepter de régler l’addition des conséquences d’un coup d’Etat initié par le bloc occidental. Pour le reste, et c’est une évidence aveuglante pour qui connaît l’Ukraine (j’ai du y faire 4 séjours en 3 ans et j’apprécie les Ukrainiens), l’Ukraine est un pays évidemment de culture russe qui finira un jour ou l’autre par renouer avec son voisin.
+2
AlerterToutes les erreurs commises par l’Occident sur le sujet du pipeline sont parties d’un postulat erroné, repris d’ailleurs dans l’article : « Nord Stream 2 est une aubaine pour Moscou ».
Et bien non, si c’est une aubaine, c’est pour Berlin. Et personne, comme dans la fable des habits du roi n’a voulu reconnaitre que l’accès au gaz était une question vitale pour l’Allemagne, qui ne peut se passer de gaz bon marché depuis son erreur stratégique majeure de fermer ses centrales nucléaires.
Et NS2 lui donne en outre un moyen supplémentaire d’affermir son soft power au sein de l’UE.
+2
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