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24.avril.201524.4.2015 // Les Crises

On devient terroriste, parce que l’on n’est pas entendu, par Henri Laborit

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Profitons-en, on devrait normalement prochainement brûler ce livre pour apologie du terrorisme…

La biographie d’Henri Laborit est ici – il aurait 100 ans…

Lire ce billet sur sa pensée ici.

Henri Laborit, Une Vie – Derniers entretiens avec Claude Grenié (1996, Ed. du Félin)

Pages 110 à 113 : Méconnaissance de l’inconscient

C. G. : Peut-il y avoir des pathologies de l’inconscient ?

H. L.: La pathologie de l’inconscient désigne, selon moi, une méconnaissance de l’inconscient. Freud a dit que l’inconscient était constitué par ce que l’on ne veut pas admettre dans la conscience et que l’on refoule. Toute la psychiatrie et la psychanalyse se sont embarquées dans la recherche du refoulé. Mais il me semble, quand je me vois vivre et quand je vois vivre mes contemporains, que ce que l’on appelle l’inconscient, c’est en fait le conscient. Ce qui signifie que nous sommes strictement inconscients de tous nos jugements de valeur, de la façon dont ils se sont établis au cours de notre enfance, de tout ce qui remplit notre cerveau de lieux communs, d’automatismes conceptuels et verbaux. La personnalité d’un homme est, selon moi, déterminée par son inconscient. Elle est ce dont il n’est pas conscient. S’il en était conscient, il pourrait peut être changer, varier, faire autre chose. Mais, en général, il détient une vérité qui est sa conscience et à laquelle il ne touche pas.

C. G. : S’il arrive à se rendre compte que ce qu’il appelle conscient désigne, en fait, tous ses jugements de valeur inconscients, s’il arrive à le comprendre, peut-il modifier sa situation ?

H. L. : Oui. On sera moins affirmatif. Lorsque je disais, hier, que je n’étais pas sûr de moi, je voulais dire que je sais bien que je ne détiens pas la vérité. Ce que je crois être la conscience que j’ai d’un événement vient de tous les automatismes culturels que j’ai emmagasinés dans ma mémoire, depuis ma naissance et en fonction de mon milieu. Cette distinction est fondamentale. Elle doit, selon moi, permettre de ne pas tuer le type de Bosnie-Herzégovine ou le non-juif quand on est juif. Grâce à elle, nous devrions avoir un autre comportement. Nous ne pouvons pas continuer à vivre comme nous l’avons fait dans l’obscurantisme. La science moderne est malheureusement passive, elle ne contribue en rien à cette nécessité de changement.

C. G. : Vous avez dit que si nous nous rendions compte de cette masse inconsciente, les comportements pourraient changer.

H. L. : Je le crois. Je vais apporter une petite modification. Dans la mesure où je sais que je ne suis pas libre, que je suis entièrement automatisé à être ce que je suis, si je rencontre quelqu’un d’intolérant qui, lui, pense qu’il détient la vérité et veut me l’imposer, il ne me restera qu’à fuir, ce que j’ai fait toute ma vie. Si l’on ne peut pas fuir, on se soumet. Mais il n’est pas agréable de se soumettre. On devient alors agressif, on place des bombes. On devient terroriste, parce que l’on n’est pas entendu. Je dirai presque qu’il n’y a rien de plus normal que le terrorisme. Comment ne pas être terroriste quand on est un Palestinien ? Tous nos rapports guerriers ont été des rapports de terroristes et de résistants. Les résistants étant du côté des plus forts, les terroristes du côté de ceux qu’on n’écoute pas. Les terroristes sont ceux qu’on n’entend pas, car ils sont considérés comme nuls et non avenus. Si les six milliards d’hommes de la planète savaient ce que je suis en train de dire, et qui, sans être la vérité, est au moins une opinion qu’ils pourraient discuter, les choses pourraient peut-être changer.

C. G. : Vous aviez convenu qu’il faudrait aborder l’inhibition de l’action à partir des différentes sources d’angoisse et des moyens éventuels d’y remédier.

H. L. : Le premier mécanisme de l’inhibition de l’action, le plus simple et l’un des plus fréquents d’ailleurs, est très psychanalytique en ce sens que l’individu a une pulsion à agir, à faire quelque chose, mais son apprentissage culturel lui interdit en même temps de le faire. Je pense à ce que Freud a décrit en parlant du ça pulsionnel et du surmoi qui est social, et que je qualifierai, moi, de limbique, parce que ce qui est social est appris et que l’apprentissage dépend du système limbique. On apprend aux gens ce qu’ils peuvent faire et ne pas faire sous peine d’être punis. Or, dans quantités de circonstances, ces gens voudraient agir, pour se faire plaisir, donc pour maintenir leur structure, etc., mais ils le ne peuvent pas, parce que le code social a établi des règles qui font qu’il leur est impossible de réaliser leur désir. Ils sont alors en inhibition de l’action. Bien souvent, ils n’ont pas réalisé le conflit, car il s’agit d’un conflit neuronal entre certains groupes de neurones qui les poussent à agir et un autre groupe qui leur apprend qu’ils ne peuvent pas le faire. On peut, bien sûr, en déduire qu’ils vont refouler tout ce qu’on voudra, toute la phraséologie psychiatrique, mais la chose est relativement simple. L’inhibition de l’action apparaît également en cas de déficit informationnel: un événement survient, que vous n’avez jamais expérimenté. Il n’a laissé aucune trace mémorisée dans votre système nerveux et vous ignorez si l’action que vous allez entreprendre par rapport à cet événement va être source de plaisir ou de déplaisir. Vous vous trouvez en inhibition de l’action, angoissé, parce qu’agir sans savoir est toujours dangereux. Aujourd’hui, dans notre société (je pense à l’ouvrage d’Alvin Toffler, Le Choc du futur, Denoël, 1974), nous sommes assaillis d’informations. Elles ne nous poussent pas à agir, car elles ne sont pas accompagnées d’un appareillage pour les classer. Si l’on apprenait aux gens ce qu’est un ensemble, ce qu’est un niveau d’organisation, un servomécanisme, dans l’afflux d’informations que la radio, la presse ou la télé leur déversent tous les jours, ils pourraient situer les événements à leur place, c’est-à-dire à leur niveau d’organisation, et voir quels sont les systèmes qui les englobent et ceux qu’ils englobent. Ils auraient la possibilité d’organiser d’une façon harmonieuse et cohérente ces fouillis d’informations qui leur parviennent non classées, alors que ceux qui les fournissent ne savent même pas ce qu’est un niveau d’organisation. Ils pourraient ainsi agir efficacement et ne pas partir en guerre pour les beaux yeux de la princesse.

Pour agir, il faut être informé, mais l’information en elle-même ne suffit pas si elle n’est pas liée à une organisation de cette information dans le temps et l’espace. En revanche, lorsque survient un événement expérimenté comme dangereux ou douloureux, ce n’est pas l’angoisse qui nous atteint à ce moment -là, c’est la peur. La peur va libérer des catécholamines, contracter certaines aires vasculaires et aboutir à la fuite ou à la lutte, alors que, dans l’angoisse, les conflits neuronaux intracérébraux aboutissent à l’inhibition de l’action, au fait que nous attendons en tension le moment d’agir, et qu’au bout d’un certain temps nous nous apercevons – par apprentissage encore – que l’action est inutile, qu’elle ne peut être qu’inefficace. À ce moment-là, on tombe dans la dépression. Les déprimés sont des gens en inhibition de l’action, car ils ont la sensation, vraie ou fausse, que leur action sera toujours inefficace. Il est un dernier cadre dans lequel s’inscrit l’inhibition de l’action. Ce cadre est spécifiquement humain. Grâce à son cerveau orbitofrontal, l’homme peut, à partir d’un apprentissage antérieur, créer de nouvelles structures. Il est donc capable d’inventer des scénarios catastrophiques qui ne se produiront jamais. Ce cadre imaginaire dans lequel intervient l’inhibition de l’action est propre à l’homme. Les animaux n’ont ni une imagination, ni un outil cérébral, ni une combinatoire suffisants pour projeter l’avenir dans le présent, et se trouver en inhibition de l’action alors que l’avenir n’est pas encore là. Voilà les trois grands cadres dans lesquels s’inscrit l’inhibition de l’action. Toute la psychiatrie et ses cas particuliers peuvent, selon moi, s’inscrire dans ces cadres. Mais peut-être est-ce prétentieux que de l’affirmer !

L’individu ne parvient pas à comprendre les facteurs de son angoisse et ce qui l’engendre. Que lui reste-t-il pour s’en débarrasser ? L’agressivité, le plus souvent. Elle soulage parce qu’il agit. Mais généralement, elle n’est pas efficace car elle se heurte aux institutions ou aux dominants. L’agressivité, aussi bien sur le plan des individus que sur le plan des groupes sociaux, est un moyen d’éviter l’inhibition de l’ action. Il existe une autre façon d’ y échapper : la névrose; le névrotique est un monsieur, comme le disait Pierre Janet, qui utilise le langage du corps. Le modèle le plus évolué dans sa force, mais de plus en plus rare dans sa forme, c’est…

C. G. : … l’hystérie?

H. L. : Oui, l’hystérie.

 

Autre textes connexes :

USA et productivisme (L’esprit du Grenier p.182 sur l’utilité de la drogue)

Ce que je viens de rédiger, ce sont des banalités. Sur le plan politique, on sait bien que les USA ont créé le concept d’un narcoterrorisme intimement lié avec le communisme qui l’aurait inventé pour déstabiliser des régions, en particulier en Amérique latine, d’obédience économique et politique américaine. Mais en poussant la caricature et la fiction un peu plus loin encore, on en arrive à se poser la question de savoir si le commerce des drogues, le blanchiment si simple de l’argent «sale », ne seraient pas entretenus par certains États eux-mêmes pour éliminer, par le moyen de la drogue, une population inutile, non productive, donc indésirable. La lutte contre la drogue constitue aussi pour ces États, par le renforcement des effectifs de police, un contrôle plus intime des individus dans leur vie privée, et ce contrôle apparaît beaucoup plus rigoureux sur la demande que sur l’offre. Mais là sans doute suis-je en train de commencer à écrire le canevas d’un roman de science-fiction policier. Nous avons rapproché dans ce paragraphe les drogues hallucinogènes, des drogues toxiques de façon plus générale, sans nous étendre sur cette dernière distinction importante.

Pourtant nous pouvons dire que, dans tous les cas, ce sont avant tout des moyens de fuite du déplaisir ayant abouti à l’inhibition de l’action. Cette fuite enlève au toxicomane l’envie de lutter et même de trouver une source de plaisir moins dangereuse mais aussi moins immédiatement efficace. Il devient inutile au maintien de la structure socioéconomique d’une société productiviste et doit donc être éliminé. C’est pourquoi les lois sont généralement coercitives à leur égard, sans que soit jamais envisagée la possibilité d’instauration d’un type nouveau de rapports sociaux, qui ne seraient pas uniquement établis sur la compétitivité économique.

 

Sur l’ONU, les USA et le Nouvel Ordre Mondial (in L’esprit du Grenier p.222-223)

Pour agir, il faut être informé de façon temporairement complète et contradictoire. Il faut savoir que nos prétendus choix sont conditionnés par tous nos automatismes inconscients, notre passé, nos envies refoulées, nos désirs incompris. Savoir pourquoi ils sont relatifs. Ils ne commencent à prendre un sens que si l’action est valable pour l’espèce tout entière (nous préférons le terme d’espèce à celui d’humanité, si galvaudé) et non pour un sous-ensemble de celle-ci, ou pour un gourou, un homme ou un groupe d’hommes providentiels, ou plus simplement pour notre satisfaction narcissique. L’éthique ne peut être que celle de l’espèce. S’il en était ainsi, jamais une action humaine ne pourrait déboucher sur l’intolérance. Malheureusement, si vous savez, l’autre ne sait pas et profitera de votre non-violence. Alors le droit le plus fondamental de l’homme ne serait-il pas d’être informé avant tout sur ce qui se passe en lui ?

Comme il est un point unique de convergence des autres, les vivants et les morts, cela lui permettrait peut-être de les comprendre comme il se comprendrait, et à ses processus imaginaires de progresser vers la création d’un monde humain où les droits de l’homme ne seraient autres que ceux de l’espèce humaine. Nous pouvons donner l’impression que nous tentons nous aussi de vouloir imposer notre point de vue. Nous ne souhaitons imposer quoi que ce soit, mais nous avons voulu fournir les raisons qui font que nous souhaitons qu’on ne nous impose rien.

Un dernier mot concernant la notion de «consensus» dont on nous rebat les oreilles depuis quelque temps. Ce n’est pas parce que des millions d’individus défendent une erreur qu’elle devient pour autant une vérité, et nous savons avec quelle suspicion il faut accueillir toute affirmation de vérité.

Le général de Gaulle en parlant de l’ONU l’appelait le « machin» parce qu’il n’avait pas de pouvoir coercitif décisionnel.

Ces derniers temps il existe, paraît-il, un « consensus» international autour de la dominance américaine qui aboutit à la guerre. Si, comme on voudrait nous le faire croire, il faut en passer par là pour réaliser un « nouvel ordre international », on peut se poser la question de savoir si le «machin» n’était pas préférable. Mais pendant ce temps-là, les comités d’éthique des pays occidentaux

vont discuter de l’emploi d’embryons humains dans la recherche, ou de la légitimité de l’euthanasie. Pourquoi pas d’ailleurs, car il s’agit encore d’une question de niveaux d’organisation: à certains niveaux, certains problèmes se posent, mais au niveau des États les guerres sont toujours des guerres justes, et les meurtres en masse d’hommes non plus «potentiels» mais arrivés à maturation

des actes de courage et d’abnégation. Après leur échec au Vietnam, il a fallu deux cent mille morts irakiens pour rendre aux Américains leur fierté et restaurer l’image idéale qu’ils se font d’eux-mêmes. C’est ce que les médias nous ont dit et montré, et il faudrait rester calme et admiratif en lisant et en voyant cela!

Merci à David pour les sources

Commentaire recommandé

PaysanPiekouagami // 24.04.2015 à 02h05

Lecteur quotidien de ton blogue depuis les débuts, il aura fallu que tu parles de Laborit pour que je me décide à envoyer un commentaire.
La pensée de Laborit et la connaissance du fonctionnement de nos cerveaux sont essentiels pour comprendre ce qui se passe. La nouvelle grille de lecture (fondée sur la biologie) proposée par ce scientifique humaniste et libertaire peut aider à vivre.
Pour en savoir plus sur cet homme et son immense oeuvre, le site de Bruno Dubuc
elogedelasuite.net

48 réactions et commentaires

  • PaysanPiekouagami // 24.04.2015 à 02h05

    Lecteur quotidien de ton blogue depuis les débuts, il aura fallu que tu parles de Laborit pour que je me décide à envoyer un commentaire.
    La pensée de Laborit et la connaissance du fonctionnement de nos cerveaux sont essentiels pour comprendre ce qui se passe. La nouvelle grille de lecture (fondée sur la biologie) proposée par ce scientifique humaniste et libertaire peut aider à vivre.
    Pour en savoir plus sur cet homme et son immense oeuvre, le site de Bruno Dubuc
    elogedelasuite.net

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  • yanis // 24.04.2015 à 04h06

    laborit est un visionnaire dont la liberté est toujours d’actualité, le relire est une source qui nous abreuve

      +8

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    • Charles Michael // 24.04.2015 à 09h27

      Bonjour,
      Oui un visionnaire, mais basé sur des faits scientifiques, sur la connaissance des mécanismes chimiques dans les cellules , leurs interacions et particulièrement avec le système nerveux central.
      Plutot ardu dans un livre comme « La Colombe Assassinée », moins dans « l’Eloge de la Fuite » ou « l’homme Imaginant ».
      Il parle bien d’un déterminisme biologique d’abord, en y rajoutant comme bien indiqué dans l’article les déterminismes sociaux et culturels.

      J’ai une tendance à voir dans les travaux d’Emmanuel Todd une démarche également scientifique,non contradictoire avec H.L. mais sur les inconscients collectifs à partir des différentes structures familiales, éclairant cette fois l’évoution des société (ou leur freins à évoluer) dans une perspective historique.

      En fait une complémentarité descrivant les déterminismes, remettant en question le concept même de Liberté avec un grand L. Evidement allant à l’encontre de croyances sur lesquelles se sont échafaudées en bonne partie nos sociétés.

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  • kasper // 24.04.2015 à 05h56

    Merci a vous de participer a faire connaitre l’œuvre d’Henri Laborit.

    Non ridere, non lugere, neque detestari, sed intellegere

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  • JEAN DOREMIEUX // 24.04.2015 à 06h22

    Qui ici a lu son livre L’INHIBITION DE L’ACTION, 189 pages ? Il a été vendu à plus de 10.000 exemplaires par les éditeurs MASSON avec une réédition.

    Connaissant bien H. LABORIT, je lui ai proposé la traduction de son livre en américain avec 800 schémas, quand le livre français ne contient que 20 figures, la limite tolérée alors par les éditeurs.

    J’ai su de lui qu’une fois les dix premières pages passées facilement, c’est ensuite un maquis médical que l’on en peut comprendre qu’à l’aide de figures. Qui, sur les 10.000 acheteurs a lu le bouquin ? A son avis 200 au delà de la page 10.

    Plus faciles à lire sont LA NOUVELLE REGLE et L’ELOGE DE LA FUITE.

    Dans un discours du premier MAI de JMLP, j’ai retrouvé des phrases entières extraites de H. LABORIT LA NOUVELLE REGLE (sans citer leur auteur). JMLP en faisait son miel.

    C’est qu HENRI n’était pas du tout du même bord politique et qu’il avait même signé une pétition contre le FN.

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    • Alefe // 24.04.2015 à 08h36

      J’ai lu, en son temps, intégralement l’Inhibition de l’action. Il est d’ailleurs encore dans ma bibliothèque. Toutefois, n’étant « que psychologue ( ni médecin, ni biologiste) »

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      • JEAN DOREMIEUX // 24.04.2015 à 09h53

        Bravo ! Commentez « la seule raison d’être d’un être, c’est d’être ! »

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  • Patrick Luder // 24.04.2015 à 06h33

    Il y a deux types de terrorismes …

    Cela peut être un acte volontaire destiné à instaurer la peur et terreur pour faire plier les autres sous la contrainte => ces actes là de terrorismes sont à condamner fermement.

    Cela peut être un acte de réaction désespéré cherchant à faire réagir les autres face à une situation devenue intolérable => ces actes là devraient nous remettre en question.

    Malheureusement il est fort probables, que certains cherchent à utiliser le désespoir pour nourrir leurs propres noirs dessins et là cela devient franchement difficile à gérer …

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  • noel // 24.04.2015 à 07h23

    Merci pour ces extraits de nous rappeler les travaux d’Henri Laborit notamment son « Éloge de la fuite ». Article à diffuser abondamment autour de soi afin de rappeler à chacun les mécanismes neuronaux auxquels il est confronté chaque jour. Ces structures neuronales nous sont communes , nous y répondons cependant chacun différemment. ENCORE MERCI !

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  • Babar // 24.04.2015 à 08h01

    Si ne pas être entendu est une condition nécessaire pour devenir terroriste elle n’est pas suffisante car dans « notre » Europe antidémocratique, soumise aux USAs, dominée par les multinationales leurs lobbys et dirigée par l’ancien président d’un paradis fiscal, la « kalash » serait plus désirée qu’un iphone6…

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    • Alain C // 24.04.2015 à 10h25

      Oui, mais relisez bien Laborit :

      Dans une condition de stress intense, vous pouvez faire trois choses :

      – fuir, c’est ce que j’ai fais et je m’en félicite chaque jour
      – combattre, mais pour cela il faut n’avoir plus rien à perdre, et « dans notre Europe antidémocratique, soumise aux USA », la plupart des gens ont beaucoup plus à perdre dans l’immédiat qu’à y gagner (pour l’instant). Mais à Gaza ou dans certaines banlieues…
      – se soumettre. C’est ce que la plupart des gens font, en attendant le pire.

        +16

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      • Babar // 26.04.2015 à 08h52

        Soit mais si c’est pour dire que dans une situation de stress on peut soit fuir soit se soumettre soit se révolter, je n’ai pas besoin d’Henri Laborit pour me l’apprendre, c’est un truisme.

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  • MASTER T // 24.04.2015 à 08h30

    « nous sommes strictement inconscients de tous nos jugements de valeur, de la façon dont ils se sont établis au cours de notre enfance, de tout ce qui remplit notre cerveau de lieux communs, d’automatismes conceptuels et verbaux. La personnalité d’un homme est, selon moi, déterminée par son inconscient. Elle est ce dont il n’est pas conscient. S’il en était conscient, il pourrait peut être changer, varier, faire autre chose. Mais, en général, il détient une vérité qui est sa conscience et à laquelle il ne touche pas. »

    L’inconscient est la matrice voilée de la conscience, on sait qu’il y a un marionnetiste « au delà » de la marionnette… la marionnette, c’est le « moi-je », une réflection sur la paroi ou s’agitent les ombres… ombres qui me font dire que j’existe.
    C’est dans le droit fil du « mythe de la caverne » de Platon qu’on peut saisir le premier jet explicatif sur ce que nous sommes. Suivant ce fil d’Ariane, entrelacés dans nos insondables prédispositions, nous parcourons le chemin initiatique dans les profondeurs de notre Etre.
    Faisant notre l’adage delphique, nous nous fixons un horizon: « connais toi toi meme… ».
    Il y aurait comme une promesse de liberté à découvrir le minotaure qui se tapit au coeur de Soi… Cet indomptable inconscient ou siège tout autant la mémoire ancestrale, inscrite dans le livre de notre ADN, que celle de notre petite histoire contemporaine, s’y inscrivant à son tour.

    L’inconscient est une mémoire vivante et agissante, la conscience, quant à elle, est ce qui nous fait resentir l’impression d’ETRE vivant.

    L’une est la continuation de la suivante, inséparable comme le terreau l’est de la plante qu’elle soutient.

      +1

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  • Alain C // 24.04.2015 à 08h37

    On ne se lasse pas de lire et de relire Henri Laborit.
    Selon moi l’un des plus importants scientifiques du 20e siècle.
    Comme tous les génies, son oeuvre peut se résumer dans une simple formule.
    Pour Einstein, on connait le fameux e=mc2,
    pour H. Laborit, la formule est la suivante :
    – face à tout stress, l’animal n’a que trois solutions: fuir, combattre ou se soumettre.
    Tout est là.
    Quelque soit le problème considéré, on en revient toujours à ce triptyque, …. et à ses conséquences.

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  • AlainCo (@alain_co) // 24.04.2015 à 08h39

    « Ce n’est pas parce que des millions d’individus défendent une erreur qu’elle devient pour autant une vérité, et nous savons avec quelle suspicion il faut accueillir toute affirmation de vérité. »

    « Grâce à son cerveau orbitofrontal, l’homme peut, à partir d’un apprentissage antérieur, créer de nouvelles structures. Il est donc capable d’inventer des scénarios catastrophiques qui ne se produiront jamais. Ce cadre imaginaire dans lequel intervient l’inhibition de l’action est propre à l’homme.  »

     » Aujourd’hui, dans notre société, nous sommes assaillis d’informations. Elles ne nous poussent pas à agir, car elles ne sont pas accompagnées d’un appareillage pour les classer.  »

    bienvenu dans mon monde.

    Le pire ce n’est pas le terrorisme à la kalash.
    C’est le terrorisme sur Arte, le terrorisme à l’Académie des science, à Science…

    le néofascisme arrive comme en 1930, et ce ne sont ni la rétro-communiste Marine, ni même les histéro-nationaliste Maidanien qui sont à craindre.
    Comme dans les années 30 ils sont cool, consensuels, politiquement introduits, médiatiquement dominants, incriticable, soutenus par les églises, et même Bin Laden.

    le danger est bien décrit dans cet article.
    Cherchez les vrai, « comment osez vous dire que »… ceux que même OB ne peut pas dénoncer.

    je n’en dis pas plus parce ce que c’est interdit.

    D’un autre coté, c’est résolu.
    La presse à juste interdiction de le dire.

    45.407989, 11.875342
    13-17/04/2015

    un problème imaginaire qui est résolu au coté de problèmes réels ignorés.

    faut t’il en rire ou en pleurer.

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    • Maurice // 24.04.2015 à 11h33

      IL FAUT LE COMBATRE

        +4

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  • Olivier.gui // 24.04.2015 à 08h53

    Pour faire simple, le terrorisme, c’est la guerre des pauvres.

      +5

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    • Mélissa // 24.04.2015 à 10h21

      Olivier.gui,

      C’est la « guerre des pauvres » quand il s’agit de résister à l’empire mais c’est la guerre des pauvres cons, quand cette résistance est utilisée et manipulée par l’empire et ses alliés du moment…

      Lorsqu’un « nique la France ! » fuse d’une casquette banlieusarde, la bien-pensence bourgeoise s’offusque et ce cri de désespoir devient très vite « Allah akbar »…

      Voilà comment un appel au secours devient devient un cri de vengeance contre une société non compassionnelle qui auto-alimente ainsi son propre cancer…

        +10

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  • Marie Genko // 24.04.2015 à 09h28

    Lorsqu’on a vu mourir son Père, sa Mère, son frère, sa sœur ou son enfant, n’est-il pas évident qu’une vague de haine peut s’emparer d’un individu?
    La seule échappatoire à cette haine est pour le Musulman l’immolation de lui-même dans un attentat vengeur!
    Pour le Chrétien la seule échappatoire devrait être l’acceptation du martyr des siens dans l’imitation du Christ.
    Mais depuis les Croisades, il n’en a pas été ainsi!
    Autrefois l’Occident prêchait la guerre sainte!
    Aujourd’hui l’Occident prêche la guerre juste!
    Combien de vies humaines ont-elles péri dans les guerres voulues par les intérêts du pétrole et du gaz?
    Alors n’avons nous pas semé nous-mêmes une haine qui nous poursuivra par les générations à venir de milliards de Musulmans?
    Parce que la guerre Sainte était une hérésie et que la guerre juste est aujourd’hui un meurtre de masse délibéré, le sang que nous avons versé retombera sur nous-mêmes et hélas aussi sur nos enfants….!

      +11

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  • Sam // 24.04.2015 à 09h29

    Un jour j’ai lu « Biologie et structure » de Laborit, et ma vision du monde a changé : Je me suis senti « moins abruti »…

      +8

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    • Mélissa // 24.04.2015 à 21h23

      Essayez de vous procurer « thermodynamique de l’évolution » de François Roddier…Vous allez adorer…

      Il a également produit des vidéos sur Youtube…

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  • boduos // 24.04.2015 à 09h43

    Henri Laborit disserte autour d’un « terrorisme spontané de défense  » (suite à l’occupation de territoires(colonisation,confiscation…) et peut être désormais ,suite à l’occupation des esprits et de l’intégrité culturelle et cultuelle.
    il faut distinguer ce terrorisme « arme du pauvre » d’un terrorisme téléguide,manipulé,suscité par des mains plus ou moins visibles ,terrorisme artificiel visant à exacerber les tensions ,à permettre les lois d’exception et à faire sortir du bois tous les velléitaires de la révolte.

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  • Macarel // 24.04.2015 à 10h03

    Les résistants étant du côté des plus forts, les terroristes du côté de ceux qu’on n’écoute pas.

    Les résistants pendant la seconde guerre mondiale étaient du côté des plus forts ???

    Au début non, c’est pour cela qu’ils étaient considérés comme des « terroristes » par l’occupant nazi allemand.

    A la fin, oui, c’est pour cela qu’il sont devenus des héros à la libération.

      +6

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    • Tunk // 24.04.2015 à 16h25

      il parle ici (à mon avis) de force sociétale, de logique de « consensus ». Pendant la 2nde GM, les Nazis qualifiais les résistants de terroriste, car dans leur consensus à eux, il n’y avait pas à écouter ces poseurs de bombe.
      De la même manière, nous les qualifions aujourd’hui de résistants, parce que dans notre consensus à nous, leur combat était « juste », de « notre côté ».

      La différence entre terroriste et résistant n’est que l’endroit où tu te place pour en parler – en réalité, qualifier de terroriste ou de résistant, c’est avant tout se positionner soi par rapport à un ensemble plus large (ou un conflit donné), et indiquer où l’on suppose que se trouve la force « morale » et notre place vis à vis d’elle.

      A mon avis, (exemple douteux?) dire d’un taliban qu’il est un résistant reviens à dire que les américains sont des terroristes, et donc que la force morale n’est pas de leur côté.

      (J’ai bien peur de m’être égaré en chemin…)

        +1

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      • boduos // 25.04.2015 à 11h11

        oui,faut pas confondre résistants et terroristes -épurateurs ethniques .
        ni le terrorisme visant a exacerber les tensions sociales et le terrorisme du pauvre qui lutte contre les missiles avec ses kamikazes désespérés.
        d’autres encore pratiquent le terrorisme économique,bancaire,embargo médical et alimentaire ,infiltration de drogues et tout ce qu’ignore le candide que nous sommes.

          +1

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    • Exoplanète // 27.04.2015 à 09h42

      Il s’agit des plus forts au sens des plus résistants sur le plan individuel et non pas des plus forts selon la loi des grands nombres, soit des plus nombreux. Enfin, à ce qu’il me semble. Peut-être me trompe-je. Les plus nombreux, soit le ventre mou de nos pseudo-democraties sont les alliés objectifs de l’oligarchie. Toujours se souvenir de la populace parisienne de 1871 défendu par des femmes et des hommes de bien et trahis par elle. Voir, lire, entendre Henri Guillemin, un autre résistant à sa manière !

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  • KM // 24.04.2015 à 11h07

    Si c’est ça, alors il y a au moins 55 millions de terroristes potentiels en France…

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    • georges dubuis // 24.04.2015 à 12h13

      Non, non et non, de terrorisés, ceux qui n’ont rien à dire, ne font rien , si ce n’est de travailler où même de chômer, le silence assourdissant dans la rue compensé par de la musique et la voix des marchandises sur pattes qui communiquent avec leurs mobiles du crime de ne pas avoir d’amis ni de réseaux de connaissances.
      Le terrorisé/ terroriste c’est: l’atomisé, de l’énergie du même nom.

        +1

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    • ISTINA // 24.04.2015 à 12h35

      Si c’est ça, alors il y a au moins 55 millions de terroristes potentiels en France…
      Répondre.
      ****************************************************************************************
      Si c’est ça, il y a ? ou il y a eu ?????
      Ce serait la multiplications des Pains ? ou des Tartarins de Tarascon ?

        +2

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  • Crapaud Rouge // 24.04.2015 à 13h55

    Aujourd’hui, le § surligné à propos du terrorisme ne passerait pas du tout. Le terrorisme à l’époque de Laborit n’était pourtant pas différent de celui d’aujourd’hui, on savait très bien ce qu’était une bombe qui explose dans la foule. Cela montre bien qu’on est dans un certain « climat intellectuel » qui sert de terreau à toutes sortes d’actes positifs (censure, lois liberticides, etc.)

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  • V_Parlier // 24.04.2015 à 14h25

    Autant je soutiens totalement ces derniers lancers d’alertes quant à la dérive furieuse actuelle et à l’accusation floue qu’on nomme « apologie de terrorisme » qu’on introduit dans le droit, autant ici çà devient limite… au point de donner du grain à moudre aux partisans de l’omni-surveillance, du genre: « Vous voyez bien que ces dénonciateurs de la surveillance ne sont finalement que des gens qui excusent le terrorisme » (ç.à.d. l’assassinat au hasard de personnes qui se trouvaient quelque part dans le but de promouvoir une cause).

      +2

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  • MASTER T // 24.04.2015 à 14h34

    « Si l’on apprenait aux gens ce qu’est un ensemble, ce qu’est un niveau d’organisation, un servomécanisme, dans l’afflux d’informations que la radio, la presse ou la télé leur déversent tous les jours, ils pourraient situer les événements à leur place, c’est-à-dire à leur niveau d’organisation, et voir quels sont les systèmes qui les englobent et ceux qu’ils englobent. Ils auraient la possibilité d’organiser d’une façon harmonieuse et cohérente ces fouillis d’informations qui leur parviennent non classées, alors que ceux qui les fournissent ne savent même pas ce qu’est un niveau d’organisation. Ils pourraient ainsi agir efficacement et ne pas partir en guerre pour les beaux yeux de la princesse. » LABORIT

    Toute la démarche du systeme vise à limiter les posssibilités d’assimiler les informations en les intégrant dans un ensemble qui fasse sens, et c’est en tant que « particule » isolée comprise dans un flux constant de « particules », dense, complexifié et affilié que le tri s’opère.
    Nous sommes noyés dans les informations… celles-ci vehiculent des émotions (inductance) et sont faites non point pour éclairer d’une quelconque vérité absolue, mais bien pour signifier une version biaisée voir mensongère de la réalité.

    Les differents medias « mainstreams », détenus et controlés par l’élite éclairante, ne vise qu’à canaliser et selectionner les sources du « savoir » en entretenant l’illusion de la connaissance chez ceux là meme auquel les informations se destinaient.

    En ingenierie sociale, les procédés visent clairement à tromper la masse en etouffant, voir en encadrant, notre capacité discriminative du vrai comme du faux et du bien comme du mal. La transvaluation des valeurs repose entierement sur l’inconscience des principes universellement admis, garde-fous utiles puisqu’ils donnent un cadre surdéterminant. Une élite intellectuelle et financiere a tout interet à faire croire aux gens qu’ils sont maitres de leurs choix et de leurs actes, alors meme qu’ils subissent les influences médiatiques en profondeur et ceci depuis leur plus tendre enfance.
    Dans son livre: « la manipulation des enfants, nos enfants face à la violence des images », Liliane LURCAT nous explique en quoi l’image impregne efficacement l’enfant et le conditionne en le « déréalisant », c.à.d en interférant sur la longue édification constructale de l’identité, en y incorporant des modeles exogènes court-circuitant ceux du foyer familial. Le propre de l’homme est de se construire par mimétisme au travers d’un état de sugestibilité naturelle, cherchant dans l’autre les repères pour sa propre édification:
    –  » Cette initiation au monde des médias développe une attitude de soumission, l’enfant est impressionné parcequ’on lui montre. Il veut ressembler à des modeles prestigieux, et il développe une sorte de conformisme, par soumission aux modeles qu’impose la TV. Il s’agit d’une forme de socialisation aux effets puissants. Elle inhibe l’esprit d’initiative et freine l’activité que l’enfant déploie normalement dans la découverte de son environnement.(…) il vit une situation ou ilest dominé de manière permanente, une situation qui entrave sa conquete de l’autonomie et sa liberté. »

      +7

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  • James Bernard // 24.04.2015 à 16h25

    – fuir
    – combattre
    – se soumettre

    On pourrait aussi aller plus loin concernant « la fuite ». J’ai beaucoup aimé ce livre il y a pas mal d’années, mais depuis, je me dis qu’il y a une connotation de lâcheté dans la fuite, ce qui bien sûr n’est pas forcément le cas, bien moins que de se résigner d’ailleurs (se soumettre).
    On pourrait parler de transcendance sans forcément idéaliser « sa » fuite en la maquillant / la faisant passer pour de l’anticonformisme ou que sais-je encore (le snobisme par exemple est jugé à tort comme anticonformiste)
    En résumé, quand il y a saturation, la fuite permet aussi de tout recommencer, pour l’humanité toute entière, et non pas pour l’individu contre des groupes, des compagnies de transport en commun comme Laborit les dénommaient, face à l’homme seul qui refuse de se soumettre à la bêtise de ses congénères. Mais il faut de l’humilité sinon on retombe dans le mythe du héro sauveur de la planète, et toutes les niaiseries dont s’inspire grandement Hollywood. Ca serait plutôt le surhumain de Nietzsche qui œuvre à l’élévation de l’homme vers plus haut que lui
    Et j’en viens à cette noosphère dont on parle de plus en plus, cette sphère de l’esprit : « L’homme ne prend sens et valeur qu’au service de ce qui le dépasse »

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    • Alain C // 24.04.2015 à 20h16

       » J’ai beaucoup aimé ce livre il y a pas mal d’années, mais depuis, je me dis qu’il y a une connotation de lâcheté dans la fuite »

      J’ai fait le parcours inverse.

      Quand j’ai lu « l’éloge de la fuite » il y a bien des années, je fus mal à l’aise, notamment avec la connotation de lâcheté dont vous parlez.

      Depuis, j’ai compris que mon malaise venait en partie d’un « orgueil personnel » mal maîtrisé.

      En observant la nature, on comprend bien qu’il est inutile pour une antilope de faire face à un lion. La seule chance de survie est la fuite.
      Quand vous vous trouvez dans une situation de stress ou votre vie n’est pas en danger, oui, relever le défi est éventuellement une bonne attitude, une attitude courageuse, et je me reconnais dans cette tendance.
      Mais si la situation est vraiment dangereuse, tous les sports de combats basés sur l’auto-défense vous enseignent la stratégie d’évitement comme réaction primaire.
      Idem dans certaines tactiques militaires de combat avancé.
      Ne faire face qu’en dernier recours, s’il n’y a pas d’autre solution.
      Et dans ce cas, frapper vite et fort, puis fuir si c’est posssible.
      Il y a du bon sens et même de l’intelligence la-dedans.
      Il ne s’agit plus de « prouver sa valeur », mais de penser aussi à nos proches, voir même à notre adversaire.
      Personne n’a rien à gagner dans un combat pouvant se finir par des blessures invalidantes où la mort.
      Dans un contexte d’affrontement plus « social », évidemment, ne pas affronter l’adversaire fait souvent preuve d’un manque de courage, éventuellement d’un calcul égoïste parfois au détriment de ses congénères.

      Faire la part des choses entre la lâcheté et la « bravitude » n’est pas toujours aisé.

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      • georges dubuis // 24.04.2015 à 22h02

        Bravo Alain C, de toute façon il n’y aura bientôt plus de lieux de fuites.

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      • James Bernard // 25.04.2015 à 04h06

        L’idée soulevée était, la fuite oui, mais pas juste la fuite. Dans le sens « bon, j’ai sauvé ma peau et maintenant je fais quoi ? » à la différence d’une antilope qui se fera encore trousser la fois d’après et/ou encore la fois d’après si elle a réussi à fuir (peu probable ceci-dit)

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  • Michel Ickx // 24.04.2015 à 16h33

    Personnellement j’ai lu et relu « La nouvelle Grille » C’est un vrai modèle de société. J’ai découvert plus tard combien Laborit avait été séduit par la systémique de Bertalanffy. Et plus récemment par la sémantique Générale de Kozibski. Il avait même été invité par la Société de Sémantique Générale pour donner une des grandes conférences annuelles de nombreux scientifiques de tout premier plan et j’ai pu me procurer le texte de cette remarquable conférence.

    En relisant la nouvelle Grille j’ai pu apprécier l’impact de la SG sur le langage et sur les concepts de Laborit.

    Pour ce qui est du terrorisme, dans le deuxième épisode du Parrain, quand Michael Corleone se rend à Cuba pour rencontrer les Parrains des grands casinos, son taxi est arrêté par un barrage de militaires et il assiste de loin à un incident.

    Des révolutionnaires castristes cernés par les militaires du dictateur Battista sont alignés contre un mur. L’un d’eux se détache du groupe et se lance sur un officier en faisant exploser une grenade.

    Plus tard au cours de la réunion, Michael qui a été invité pour prendre des participations dans le business des casinos, et à qui on vante les avantages de l’environnement (corrompu) dans le système politique Cubain, répond plus ou moins en ces termes « Quand un rebelle est prêt à se fait sauter pour sa liberté, le régime n’est pas loin de tomber » Michael à décidé qu’il n’investira pas à Cuba.

    Il est à noter que ce rebelle n’était pas un « Islamiste » mais un révolutionnaire castriste. Probablement pas même communiste . Simplement contre les injustices d’une dictature militaire et corrompue. On sait que Castro s’est tourné vers Moscou poussé par l’Amérique.

    Les « terroristes du Sri Lanka n’étaient pas d’avantage des Islamistes mais ils avaient tous en commun la perception de la répression de leur valeurs et de leur liberté.

    Laborit à raison, ne faisons pas d’amalgame et ne tombons pas dans le leurre de la guerre des civilisations.

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  • X // 24.04.2015 à 18h26

    La liberté d’expression suppose la liberté de non-écoute. Vous pouvez dire ce que vous voulez mais je ne suis pas obliger de l’écouter, de l’entendre, de le comprendre ou d’en tenir compte. Beaucoup de personnes ne sont pas écoutées, ni même entendues et encore moins comprises pour autant le terrorisme d’aujourd’hui relève d’un tropisme religieux qui,plus qu’affirmé, relève presque du systématique. La non-écoute d’une personne ou d’une catégorie de personnes n’est donc pas un motif suffisant pour expliquer le terrorisme.

    Comme vous le rappelliez, « “Le terrorisme est l’emploi de la terreur à des fins politiques, religieuses, idéologiques ou crapuleuses ». Il ne s’agit pas d’un objectif métaphysique ou d’une ambition de développement personnel. Chaque acte terroriste a une logique supérieure, participe d’un projet plus large. Ramenez le terrorisme aux terroristes est donc une erreur fondamentale.

      +4

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  • FifiBrind_acier // 24.04.2015 à 19h22

    S’il suffisait de ne pas être entendus, la majorité des Français qui serait terroriste….
    Il ne s’agit pas d’actes individuels, mais de terrorisme d’ Etat …

     » Les règles de la propagande de guerre » par Michel Collon:
    http://www.michelcollon.info/Les-regles-de-la-propagande-de.html?lang=fr

      +3

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  • Louve Bleue // 24.04.2015 à 20h22

    Nous sommes tous que de pauvres singes perdus dans un univers incalculable. On se donne des prétextes pour faire des expéditions guerrières, c’est juste un peu plus technique que chez les chimpanzés nos cousins. Et notre esprit délire à tout va. Certains manipulent d’autres , se libérant de leurs angoisses en les projetant. A la fin, rien?

      +0

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  • Booster // 24.04.2015 à 21h48

    Un esprit alerte ne peut-être que Misanthrope. Cette volonté largement partagée de vouloir imposer aux autres ce que l’on considère comme le bien est aussi destructive que l’action de celui qui consciemment veut le mal.

      +1

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  • theuric // 24.04.2015 à 23h21

    Face à un stress, certes, l’animal n’a que ces trois choix: fuir, combattre ou se soumettre.
    Homo Sapiens Sapiens, lui, à aussi la possibilité de comprendre et, là, tout change.
    Comprendre peut ne pas vouloir dire tout comprendre mais être dans une démarche de vouloir comprendre, c’est ce fait qui est fondamental.
    Mais il est vrai qu’il faut, dès que cette démarche est amorcé, commencer par se comprendre soi-même, le soi-même qui est la seconde étape après le moi-je infantile.
    Donc prendre conscience du dedans et du dehors de soi.
    Ensuite et en même temps peut s’instaurer l’action juste en terme de justesse.
    Encore faut-il être dans une démarche de ne pas porter de jugement de valeur mais d’observateur juste.

    Le silence forcé, je le connais bien, très bien, même, peut-être simplement d’en avoir compris les mécanismes.
    Les interdits imbéciles aussi…
    Parce que chaque intelligence a besoin d’interdit pour se développer, pour se structurer parce que le Être-Soi entre toujours en confrontation avec la socialité et le surmoi qu’il engendre, c’est dans cet entredeux qu’émerge la création.
    En revanche, des interdits trop strictes d’une éducation puritaine, ou une éducation faite d’un trop plein de paradoxe, voire les deux ensembles désorganise l’esprit et l’asservit aux angoisses dans ce mol entredeux rendant improbable l’action, jusqu’à l’explosion pulsionnel qu’est la violence nécessaire pour tenter de s’en libérer.
    Quel que soit cette violence, quel que soit ce vers qui ou quoi elle se tourne.
    La violence, qu’elle soit armée, d’une maladie ou suicidaire, par exemple, est toujours un acte social, oserais-je le dire, un cri du cœur.

    En revanche, le terrorisme et donc les attentats qui lui sont associés est, par nature, du seul domaine du politique, c’est à dire une relation violente de rapports de forces entre des organisations de puissances dissemblables, quelle qu’en soit la nature: états, églises et religions, maffias, groupes et/ou partis politiques…etc… .

    Les violences sociales, quand bien même elles engagent les individus, ont, suivant le cas, une origine politique, familiale et/ou sociologique, étant entendu qu’un choix de structure économique de la société est, par nature, un choix politique.
    La confrontation paradoxale entre deux structures sociologiques vécu en plein, par exemple, celle de la famille et celle de la société dans laquelle l’individu (pour indivisible) vit, peut générer et dégénérer en violence par les multiples doubles contraintes qu’elles créent en des interdits contradictoires.
    Si, de plus, cet individus a des difficultés pour être reconnu dans son humanité au sein de cette famille, au sein de cette société ou, pire, n’est reconnu en tant que tel ni dans sa famille, ni dans la société, alors celui-ci choisira une autre voie de reconnaissance (banditisme, religion ou secte, études etc…) ou cherchera à disparaître d’une façon ou d’une autre.
    Il s’agit ici d’adanthropisme, soit le besoin élémentaire de chacun d’être reconnu en tant qu’Homo Sapiens Sapiens par ceux que ce chacun reconnaît, lui, en tant que faisant parti de son espèce.
    Et ce dans la famille, d’abord, puis dans la société, celle-ci s’élargissant psychiquement au fur et à mesure de la maturation de l’individu, élargissement devenant nécessairement de plus en plus complexe au fil du temps, l’âge venant de quitter la prime enfance puis l’adolescence.

    Mais, et de là surgit véritablement cette crise prenant de nombreuses formes, poliforme, il n’y a que très peu de temps que la société dans laquelle nous vivons a émergé.
    Des deux millions d’années qu »est apparu le genre Homo, cent à cent cinquante mille d’ans pour Homo Sapiens, il n’y a seulement que dix à quinze mille ans pour que le néolithique vit paraître le premier éleveur-agriculteur et, enfin, cent ans, à peine, en Occident, pour que notre actuelle modernité voit réellement le jour, l’Europe en ayant bâti les prémisses il y a deux à trois cents ans.
    Cette vitesse évolutive de nos sociétés est, observée sur ces bases temporelles, explosive, il est dès lors normale que rares puissent être ceux qui, bon an mal an, s’y adaptent, d’autant plus que divers tendances déstabilisatrices dérégulent encore plus des sociétés déjà fortement chamboulées.
    C’est pourquoi il nous est de la plus grande importance de considérer les divers dynamismes en jeu en ayant conscience que, quoi qu’il en soit, nous restons psychiquement étroitement liés à des réflexes agriculteurs-éleveurs.

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  • dvd // 25.04.2015 à 09h33

    « Finalement, dans la compétition, on est toujours en inhibition de l’action parce que quand on obtient un pallier dans l’échelle hiérarchique, on veut en obtenir un autre, il faut donc absolument ne pas suivre les carottes qu’on vous tend, inventer un moyen d’utiliser cette société pour ne pas qu’elle vous ennuie trop, ne pas trop l’ennuyer parce que les autres sont plus nombreux que vous et ils vous auront à tous les coups. Ça c’est de la créativité, c’est d’imaginer votre quotidien de façon à ne pas mourir et ne pas vieillir prématurément, pas faire trop de mal autour de vous. C’est la seule façon qu’il y ait tant que la planète, tous les hommes de cette planète ne seront pas renseignés sur ce qu’ils sont, ce que sont les autres et que les rapports sociaux aient complètement été transformés.»…

    Laborit au Québec part3/3 à 1’27 à 2’20

    http://www.dailymotion.com/video/x2gr67_laborit-au-quebec-part3-3_tech à écouter sans modération 🙂

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  • dvd // 25.04.2015 à 09h35

    « Récemment, un journaliste est venu m’interroger sur la manière dont j’avais réalisé mon passage à l’âge adulte. J’ai répondu : « J’espère que je ne le réaliserai jamais. Quand le Christ dit « Soyez comme des enfants. Si vous n’êtes pas comme eux, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux », cela signifie simplement que, si vous n’êtes pas aussi vierge, aussi peu automatisé dans votre culture qu’un enfant, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux. » Détenir la vérité et devenir adulte, c’est être automatisé dans des concepts, des jugements de valeur, et là tout est perdu. Il faut être à l’image des enfants, alors que l’on dit qu’ils ne savent rien. En fait, l’enfant, c’est l’homme intégral qui peut s’ouvrir à tout et qu’il ne faut surtout pas enfermer dans un système, ce qui est difficile. Quand je pense au nombre de gens qui, depuis des siècles, le dimanche à la messe, entendent les Évangiles sans rien y comprendre ! »

    Henri Laborit (Une Vie, 1996, Ed. du Félin)

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    • James Bernard // 25.04.2015 à 12h39

      Je préfère : l’humanité entière doit se dépêcher de devenir adulte au lieu de se comporter comme un sale enfanté gâté qui détruit la planète comme un enfant gâté détruit ses jouets

        +1

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  • bob // 25.04.2015 à 16h31

    bob
    Oui, nous oublions Laborit, les médias en parle peu, les intellos l’ignorent, a pensée dérange…,,,et pourtant beaucoup devraient le relire. Pensée atypique, homme atypique.

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  • coinfinger // 25.04.2015 à 19h37

    Modération: ça vous énerve d’attendre que ces faignasses de modos fassent leur boulot? N’hésitez pas à demander à Olivier, il vous remboursera votre abonnement du mois. Et merci pour ceux qui donnent de leur temps et leur énergie pour que vous puissiez raconter des choses d’un immense intérêt et qui ne souffrent pas d’attendre.

      +1

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  • dvd // 26.04.2015 à 11h00

    On n’écoute pas les Ukrainiens parce qu’on veut leur uranium, on n’écoute pas les libyens, irakiens, iraniens, été. parce qu’on veut leur pétrole, etc.

    Notre civilisation est entièrement dépendante des ressources appartenant à d’autres, et il a toujours été plus « rentable » financièrement de soutenir qq dictateurs que de négocier avec des représentants des peuples.
    Aujourd’hui nous feignons de nous étonner de l’impasse dans laquelle nous nous trouvons qui, des points de vue thermodynamique et du fonctionnement du cerveau est d’une logique évidente.
    L’expansionnisme capitaliste est arrivé au bout du système Terre et le terrorisme ne pourra qu’augmenter tant qu’on refusera de payer les ressources ne serait-ce qu’au « juste prix du marché », et même celà neviera pas des guerres entres états ou groupes d’états…
    La fuite ne peut être que personnelle et les états tenteront d’en proposer de fausses à travers la virtuslisation pour conserver leur dominance sur chacun, mais surtout pour ne pas perdre la base de la pyramide de Ponzi qui est leur modèle de management social : toujours faire entrer de nouveaux pions pour masquer la vacuité du projet et maintenir leur niveau de dominance.

      +3

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