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[ONU 2018] Débat général de la 73e session (3) – Asie

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Durant quelques semaines, nous vous proposerons le vendredi les interventions des dirigeants d’un certain nombre de grands pays à l’ONU.

Source : ONU, 29-09-2018

Inde

S.E. Mme Sushma Swaraj, Ministre des relations extérieures

29 septembre 2018

Mme SUSHMA SWARAJ, Ministre des affaires étrangères de l’Inde, a promis de rester engagée, avec l’ONU, dans la réalisation des objectifs de développement durable. L’Inde a lancé un processus de transformations économique et sociale sans précédent qui doit contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable bien avant la date butoir, a-t-elle indiqué. Elle a cité quelques initiatives concluantes comme la mise en place du plus grand mécanisme financier au monde, baptisé « Jan Dhan Yojana », qui a permis à 320 millions d’Indiens de disposer pour la première fois d’un compte bancaire. Les personnes les plus pauvres ont ainsi pu recevoir directement les allocations du Gouvernement, mettant ainsi fin au gaspillage et à la corruption.

De même, « l’Inde a lancé récemment un plan révolutionnaire en matière d’assurance universelle qui bénéficiera à 500 millions d’Indiens ». La Ministre a encore cité « la plus grande opération de logement du monde » menée par son pays pour que chacun ait un toit: l’objectif est 21 millions de logement à l’horizon 2022. D’ores et déjà, 5 millions d’habitations ont été construites au bénéfice des pauvres.

L’Inde a aussi lancé le programme « Mudra » qui vise à donner des compétences aux demandeurs d’emploi et à permettre aux pauvres de devenir des entrepreneurs. À la date d’aujourd’hui, a ajouté Mme Swaraj, 140 millions d’Indiens, dont 75 millions de femmes, ont bénéficié des prêts. « Car en Inde, nous croyons que l’émergence des nations passe par l’autonomisation de la femme. » Le Premier Ministre indien est déterminé à faire de l’Inde un pays propre, prospère, éduqué, en bonne santé, énergique et fort, à l’horizon 2022, a témoigné la Ministre en se montrant confiante.

Abordant par ailleurs les deux défis principaux posés au monde -les changements climatiques et le terrorisme– elle a d’abord appelé les pays développés à ne pas se dérober devant leurs responsabilités sur le dossier du climat et à aider les pays qui en ont besoin sur les plans technique et financier. Elle a évoqué le lancement, par l’Inde et la France, de l’Alliance solaire internationale (ISA) et fait part de sa satisfaction de voir 68 nations s’y être joint. Quant au terrorisme, ce « démon qui hante le monde », elle a fait remarquer que, pour l’Inde, ce phénomène ne vient pas d’un pays lointain mais d’un qui se trouve « de l’autre côté de notre frontière », qui est devenu « expert de la duplicité ».

Elle en a voulu pour preuve qu’Osama Bin Laden, l’architecte et idéologue du 11 septembre, avait fait du Pakistan -pourtant proclamé allié et ami des États-Unis- son sanctuaire. Le Pakistan a fait du terrorisme un « instrument de sa politique officielle », selon la Ministre indienne. « Les tueurs du 11 septembre sont morts, mais le coordinateur du 26/11, Hafiz Saeed, se promène dans les rues du Pakistan en toute impunité », a-t-elle déploré en faisant référence à l’attentat de Mumbai de 2008. « Quant aux pourparlers avec ce pays, comment envisager de telles négociations avec un pays qui adopte un tel comportement? On nous accuse de saboter les pourparlers, cela est un pur tissu de mensonge », s’est-elle emportée.

Plusieurs gouvernements indiens ont choisi l’option de la paix mais ce dialogue a été stoppé net à cause du comportement du Pakistan, a-t-elle encore accusé. Elle a corroboré ses propos par le rappel des attaques terroristes perpétrées sur la base aérienne de Pathankot, le 2 janvier 2016, alors qu’elle s’était rendue personnellement à Islamabad pour un dialogue bilatéral. « Comment, dès lors, engager des pourparlers alors que les terroristes font couler le sang dans notre pays », s’est-elle interrogée en concluant son intervention.

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Indonésie

S.E. M. Muhammad Jusuf Kalla, Vice-président

27 septembre 2018

M. MUHAMMAD JUSUF KALLA, Vice-Président de l’Indonésie, a déploré la disparition de Kofi Annan, « bâtisseur de la paix et véritable humaniste », avant de décrire un monde en proie à des problèmes complexes, « où les instabilités et les conflits sont toujours omniprésents », « où l’extrême pauvreté et les inégalités persistent » et où le nationalisme obtus prend souvent le dessus.

« En des temps semblables, la tendance est à tort de vouloir se tourner vers un leadership doté de superpouvoirs », a ironisé le Vice-Président. Mais nul besoin d’appeler « les Avengers » ou la « Ligue des Justiciers ». Nous, au sein de cette Assemblée, nous sommes les décideurs du monde. Ensemble, nous avons le pouvoir des superhéros. Nous devons exploiter notre volonté, notre courage, notre force, notre compassion, notre altruisme et notre humilité, a-t-il enchaîné.

Le Vice-Président a plaidé pour un écosystème de paix, de stabilité et de prospérité, et s’est dit impatient que son pays intègre le Conseil de sécurité, l’an prochain, en tant que membre non permanent. La région Asie-Pacifique est en paix depuis cinq décennies, a remarqué le Vice-Président, et dans un contexte géopolitique toujours plus instable, il a souhaité que l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) s’intègre dans une aire indo-pacifique plus étendue. « Avec les pays de l’ASEAN, nous parions sur le rassemblement des régions Inde et Pacifique dans un seul théâtre géostratégique. »

Regrettant que la réalisation de certains objectifs de développement durable aient pris du retard, le Vice-Président a voulu que le rythme s’accélère et que des décisions fortes soient prises en matière de financement, de renforcement des capacités et de transfert de technologie.

Enfin, il a fermement condamné toutes velléités séparatistes dans son pays et ceux qui les soutiendraient. « L’Indonésie ne laissera aucun pays saper sa souveraineté territoriale », a prévenu le Vice-Président. « Je répète: elle défendra fermement son intégrité territoriale. »

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Pakistan

S.E. M. Makhdoom Shah Mahmood Qureshi, Ministre des affaires étrangères

29 septembre 2018

M. MAKHDOOM SHAH MAHMOOD QURESHI, Ministre des affaires étrangères du Pakistan, a rappelé qu’il y a deux mois, le peuple de son pays avait « voté en faveur du changement, des réformes et d’un changement radical de paradigme de gouvernance », pour un Pakistan qui entretiendrait des relations avec ses voisins et le reste du monde, sans toutefois, a-t-il précisé, céder à des compromis qui pourraient porter atteinte à ses intérêts nationaux, à la souveraineté de l’État et à la sécurité de son peuple.

Le Pakistan, a assuré le Ministre, souhaite une relation avec l’Inde basée sur une égalité souveraine et le respect mutuel. « Nous aspirons à la résolution des différends au travers d’un dialogue global couvrant toutes les questions d’intérêt commun. Nous étions supposés nous en entretenir avec l’Inde en marge de cette session de l’Assemblée générale, mais le Gouvernement Modi a annulé ce dialogue pour la troisième fois, à chaque fois pour des raisons peu crédibles. Ils préfèrent la politique à la paix. Ils se servent d’excuses, comme l’émission, il y a plusieurs mois, d’une série de timbres, par la poste pakistanaise, à la mémoire d’un activiste cachemirien et de graves violations des droits de l’homme, comme des victimes de fusil à plomb, pour se retirer des pourparlers », a accusé M. Qureshi.

Affirmant que le dialogue était la seule manière de répondre à ces questions en suspens de longue date, le Chef de la diplomatie pakistanaise a rappelé que le différend irrésolu du Jammu-et-Cachemire faisait obstacle à la réalisation d’une paix durable entre les deux pays. Celle-ci ne saurait, selon lui, advenir en Asie du Sud en l’absence d’un règlement juste de ce différend, sur la base des résolutions du Conseil de sécurité et de la volonté du peuple cachemirien « occupé » d’exercer son droit à l’autodétermination. Le Pakistan a apporté son soutien aux conclusions récemment rendues par le Bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, « qui a levé le voile sur des décennies d’obstruction et fait le récit des violations massives en cours au Cachemire occupé par l’Inde ».

Le Ministre a par conséquent demandé l’établissement, dans les meilleurs délais, d’une commission d’enquête par l’ONU pour enquêter et établir les responsabilités, en affirmant que le Pakistan l’accueillerait volontiers à Azad Jammu-et-Cachemire, et en espérant que l’Inde ferait de même. Jusqu’à présent, en dépit de violations répétées de la ligne de cessez-le-feu, le Pakistan a fait preuve de retenue, a encore affirmé le Ministre. « Mais si l’Inde s’aventure de l’autre côté de cette ligne, ou agit en vertu de sa doctrine de guerre limitée contre le Pakistan, elle se heurtera à une réponse vigoureuse et à la hauteur », a-t-il mis en garde, en précisant toutefois que son gouvernement était prêt à réfléchir avec l’Inde à des mesures de renforcement de la confiance, de réduction des risques et de désescalade dans la course aux armements.

En Afghanistan, le Pakistan continue d’appuyer le principe d’un État afghan et d’un processus de paix dirigés par les Afghans eux-mêmes, a déclaré M. Qureshi. « Sur le plan bilatéral, nos deux pays ont opérationnalisé le Plan d’action Afghanistan-Pakistan pour la paix et la solidarité », s’est-il félicité, en expliquant que ce dernier fixe le cadre d’engagement dans tous les domaines d’intérêt commun. Par ailleurs, peut-être la générosité du Pakistan, qui a accueilli « la plus ancienne vague de réfugiés du monde contemporain », sera-t-elle d’autant « mieux appréciée » à l’aune du sentiment antimigrants qui a cours à travers le monde, notamment « dans des nations souvent plus riches ou développées que la nôtre », s’est enorgueilli le Ministre.

Après avoir affirmé que le Pakistan était à la tête de l’opération antiterroriste « la plus importante et efficace » au monde, avec pas moins de « 200 000 » troupes déployées, le Ministre a insisté quant au fait que son pays continuait de faire face à une menace « financée, facilitée et orchestrée » par l’Inde, accusée de perpétrer un « terrorisme d’État » au Jammu-et-Cachemire.

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Bangladesh

S.E. Mme Sheikh Hasina, Premier Ministre

27 septembre 2018

Je peux ressentir la souffrance des peuples, qui, dans le monde entier, sont persécutés, ou expulsés de leurs habitats, comme les Rohingya, a déclaré Mme SHEIKH HASINA, Première Ministre du Bangladesh. Il est impossible, a-t-elle prévenu, d’édifier des sociétés justes et durables si l’on ignore ces situations. Celle du Myanmar, a-t-elle dit, nous rappelle le génocide commis chez nous par les forces d’occupation pakistanaises en 1971, lors duquel près de 3 millions de Bengalis ont été tués et 10 millions ont dû s’enfuir en Inde. « Nous sommes consternés par ce que les rapports de l’ONU nous disent, a poursuivi la Première Ministre, en appelant la communauté internationale à accorder toute l’importance requise à cette « injustice »: plus d’un million de Rohingya ont fui au Bangladesh. Nous essayons de les aider du mieux que nous pouvons mais les organisations internationales doivent nous aider à les reloger. Comme l’origine de la crise vient du Myanmar, c’est aussi au Myanmar, a tranché la Première Ministre, de trouver la solution. Elle a demandé l’application effective et immédiate des accords conclus entre le Myanmar et les Nations Unies. Mme Hasina a aussi commenté le pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières qu’elle aurait souhaité plus vigoureux.

Sur le plan national, elle s’est félicitée ce que la Banque mondiale ait inscrit son pays dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire. Nous sommes la quarante-troisième plus grande économie au monde, en termes de produit intérieur brut nominal et nous sommes maintenant reconnus comme un modèle de développement économique, s’est-elle enorgueillie. La Première Ministre a aussi appuyé l’initiative de la Banque mondiale et de l’ONU sur l’eau, conformément au sixième objectif du Programme 2030.

Le Premier Ministre a naturellement parlé de l’égalité entre les sexes, fière que son pays soit « probablement le seul pays au monde où tous les postes élevés au Parlement, Présidente de la Chambre ou chef de l’opposition, soient occupés par des femmes. Soixante-douze pour cent des députés élus sont de femmes. Mais le Bangladesh, qui compte une population de 160 millions d’âmes, fait partie des 10 pays les plus vulnérables aux changements climatiques. Le pays est donc très attaché à l’Accord de Paris et consacre déjà 1% de son PIB aux mesures de résilience. Le Bangladesh, que l’on décrivait comme un pays rongé par les catastrophes, les inondations et la famine, a fait des merveilles, a affirmé la Première Ministre. Mon pays est un des pays asiatiques qui a dépassé de nombreux indicateurs de développement mais le voyage se terminera le jour où nous aurons un Bangladesh sans famine, sans analphabétisme et sans exploitation, a conclu la Première Ministre.

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Japon

S.E. M. Shinzo Abe, Premier Ministre

25 septembre 2018

Selon le Premier Ministre du Japon, M. SHINZO ABE, depuis la Seconde Guerre mondiale, l’existence d’un système économique international libre, ouvert et basé sur les règles a permis au Japon de bénéficier d’une croissance soutenue, et aux citoyens des pays asiatiques d’accéder à la classe moyenne. Qui donc prendrait sa place si le Japon devait cesser de maintenir et de renforcer ce système, dont il a profité plus que toute autre nation? s’est-il demandé. C’est là une énorme responsabilité, a estimé le Premier Ministre, ajoutant que le Japon a pour mission de partager les avantages des échanges commerciaux dans le monde.

Après la signature d’un accord de partenariat avec l’Union européenne et l’engagement du Japon envers l’Organisation mondiale du commerce (OMC), M. Abe s’est dit prêt à déployer tous les efforts nécessaires pour mener à bien les négociations sur le Partenariat économique régional global, en vue de créer une vaste zone de libre-échange en Asie de l’Est. Décrivant les liens commerciaux qui unissent le Japon et les États-Unis, il a noté que les investissements japonais ont entraîné la création de 856 000 emplois dans ce pays. Alors que son pays exporte 1,74 million de véhicules aux États-Unis, plus de 3,77 millions de voitures sont assemblées sur le sol américain, a-t-il ajouté, voyant là une situation profitable aux deux pays.

« Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour mettre un terme aux vieilles structures d’après-guerre en Asie du Nord-Est », a déclaré le Premier Ministre japonais. Il a rappelé sa rencontre récente avec le Président russe, M. Vladimir Putin, afin de résoudre le différend territorial qui oppose les deux pays depuis plus de 70 ans et de conclure un traité de paix. Après avoir longtemps exhorté la République populaire démocratique de Corée (RPDC) à cesser ses enlèvements et ses essais nucléaires et balistiques, et appuyé les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, le Premier Ministre a dit suivre avec la plus grande attention les changements en cours. La RPDC se trouve à un carrefour, a relevé M. Abe: elle peut saisir « l’occasion historique » qui lui est offerte, ou l’ignorer. La volonté du Japon de mettre fin à un « passé malheureux » et de normaliser ses relations avec la République populaire démocratique de Corée (RPDC) ne changera pas, a-t-il martelé, tout en s’engageant à rapatrier les Japonais kidnappés. Le Premier Ministre Abe s’est dit prêt à rencontrer le Président Kim Jong Un pour discuter de ces questions. S’agissant de la Chine, il a rappelé qu’il y a prévu une visite le mois prochain, laquelle sera suivie d’une invitation au Président chinois à visiter le Japon.

Lorsque la « structure de confrontation » en Asie du Nord-Est aura été éliminée, M. Abe a dit vouloir mettre en place un corridor maritime joignant la mer du Japon à l’océan Arctique, une voie appelée à gagner en importance, selon lui. De même, a-t-il poursuivi, sa stratégie « Indopacifique libre et ouverte » permettra, de concert avec les pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, de développer le potentiel commercial sur les océans Indien et Pacifique. Or, tous ces projets ne pourront être réalisés que dans le cadre d’un système basé sur des règles et sur l’état de droit. Il s’agit là, a dit le Premier Ministre, de la « noble mission » du Japon.

« Un vent nouveau soufflera bientôt sur le Japon », a poursuivi M. Abe, alors que, pour la première fois en 200 ans, un empereur est sur le point d’abdiquer. En juin 2019, le Japon sera l’hôte du Sommet du G20, puis de la Conférence internationale sur le développement de l’Afrique, et des Jeux olympiques, en 2020, à Tokyo. Le Premier Ministre a noté en concluant que l’absence de progrès dans la réforme du Conseil de sécurité finit par remettre en cause la pertinence des Nations Unies au XXIe siècle.

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Philippines

S.E. M. Alan Peter Cayetano, Secrétaire aux Affaires étrangères

29 septembre 2018

M. ALAN PETER S. CAYETANO, Secrétaire des affaires étrangères des Philippines, a regretté qu’aujourd’hui, le monde soit devenu victime du pragmatisme plutôt que le champion de l’idéalisme et, de plus en plus, tenté de « faire ce qui se fait déjà » et d’accepter que « nous ne pouvons pas résoudre les problèmes ». Dans ce contexte, nous nous en remettons à une déclaration de la majorité plutôt que de chercher à atteindre un large consensus sur la façon de résoudre un problème, a-t-il ajouté. Citant Albert Einstein, qui a défini la folie comme « refaire toujours la même chose et attendre des résultats différents », il a souligné qu’il n’y a certainement pas de « stupidité à l’ONU », mais juste « cette tendance à refaire les mêmes choses qui nous plombent », car tenter d’autres choses semble être un véritable défi! « Ce que nous devons craindre, c’est de faire du surplace », a-t-il poursuivi, disant entrevoir un espoir dans l’idéalisme et les aspirations à un monde meilleur.

Constatant qu’aujourd’hui, « le contrat social n’est plus confiné à nos nations respectives », il a demandé de s’efforcer à se connecter, à « mettre en avant ce qui nous unit et non pas nos différences », à penser en tant que citoyens du monde: les peuples des Nations Unies. Il est vrai qu’il ne faut pas agir toujours en tant que « front uni » ou en tant que « communauté », a reconnu M. Cayetano, en soulignant que de nombreux problèmes ne peuvent être résolus que dans le cadre d’une « communauté mondiale unie ». Cela est valable pour les questions relatives aux problèmes de l’environnement, de la pauvreté et des inégalités, de l’état de droit, de la lutte contre le terrorisme et de l’extrémisme violent.

« Ensemble, nous pouvons trouver un idéalisme pragmatique qui nous apportera espoir et cet élan pour aller de l’avant. » La question de la migration, par exemple, ne peut être résolue en étant ignorée; elle doit être discutée de manière franche, ouverte et en profondeur, a-t-il dit, saluant à cet égard le pacte mondial pour les migrations qui est un pas dans la bonne direction.

M. Cayetano a ensuite parlé de son pays, en tant qu’État démocratique et souverain qui lutte pour éviter de devenir un narco-État ou tomber entre les mains de riches et puissants qui n’auront cure des pauvres et des marginalisés. Il y a, aux Philippines, une volonté d’améliorer l’économie pour que les dix millions de Philippins vivant à l’étranger choisissent de retourner chez eux et pour que les pauvres qui sont encore dans le pays ne soient pas forcés par la pauvreté à s’exiler et se séparer de leurs familles. « Nous pouvons avoir des vues différentes dans notre approche en matière de droits de l’homme mais cela ne doit pas être interprété comme si nous tournions le dos » à la Déclaration universelle des droits de l’homme, a-t-il assuré. « Quand il s’agit de protéger les citoyens respectueux des lois et d’appliquer le droit à l’égard des criminels et des barons de la drogue, le choix est vite fait », a-t-il martelé. Il a estimé, en conclusion, que l’ONU est le lieu des grandes opportunités pour rendre le monde meilleur, où « tous nos rêves et espoirs » peuvent se réaliser.

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Viet Nam

S.E. M. Nguyen Xuan Phuc, Premier Ministre

27 septembre 2018

Après avoir exprimé sa gratitude à l’Assemblée générale pour avoir procédé à une minute de silence en la mémoire du Président du Viet Nam disparu Nam Tran Dai Quang, M. NGUYEN XUAN PHUC, Premier Ministre du Viet Nam, a loué les Nations Unies, « grande organisation multilatérale », pour son « rôle énorme » dans la préservation de la paix dans le monde sous l’égide de sa Charte. Il en a énuméré les succès: Convention sur l’interdiction des armes nucléaires, réformes des Nations unies; réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement; Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Compagnon de route de longue date des Nations unies, le Viet Nam déclare soutenir sans faille son système multilatéral. Fort d’une croissance de plus de 6% au cours des 20 dernières années, le Viet Nam revendique sa place parmi les principaux pays exportateurs de produits alimentaires. Depuis 2010, a expliqué le Premier Ministre, nous sommes devenus un pays en développement à revenu intermédiaire. Le niveau des près de 100 millions de Vietnamiens a considérablement augmenté, notamment grâce à la multiplication des accords de libre-échange avec les pays du monde entier.

M. Phuc a mis en avant les efforts du Viet Nam en matière de justice, de développement durable, de protection de l’environnement et d’avancement des minorités. « Nous sommes un des rares pays à réaliser avant la date butoir tous les objectifs du Millénaire pour le développement en avance, en particulier la réduction de la pauvreté ». La Charte, a dit le Premier Ministre, reste un guide constant de la politique vietnamienne. Concernant le règlement du conflit territorial en mer de Chine méridionale, le Viet Nam préconise une solution basée sur les directives de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982.

Pour le Viet Nam, a dit le Premier Ministre, l’usage ou la menace de la force est tout simplement une menace pour la paix, tout comme les changements climatiques et la pauvreté. « Aucune nation du monde ne peut traiter ces problèmes seule, a fait remarquer le Premier Ministre, qui a souhaité que la réponse à ces défis soit collective et qu’un concept de « responsabilité duale » soit adopté de manière universelle. En substance, il signifie que « chaque nation prenne davantage de responsabilités pour s’attaquer aux problèmes globaux », et que « chaque individu prenne davantage de responsabilités en tant que citoyen du monde ».

Lire la déclaration en anglais

Source : ONU, 29-09-2018

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2 réactions et commentaires

  • Alain // 28.10.2018 à 12h02

    Bonjour,
    Tous ces discours sont intéressants à connaître. Néanmoins, il manque celui de Vladimir Poutine. Je l’ai écouté avec intérêt en direct. Mais dès le lendemain il est devenu introuvable sur youtube. Je ne l’ai pas non plus trouvé ailleurs.
    Quelqu’un peut-il le faire connaître?
    Bien à vous,
    Alain Ehkirch

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    • NoComment // 31.10.2018 à 09h05

      Bonjour,
      Et pour cause : Vladimir Poutine n’a pas fait le déplacement à New York, tout comme Xi Jiping, le président de Chine. Je pense que c’est un message adressé directement aux USA.
      En revanche, Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères de Russie, a fait un discours :
      https://www.youtube.com/watch?v=mqHpC6cKSEg
      Cordialement,

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