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3.août.20183.8.2018 // Les Crises

(O)Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se brise… par Guillaume Berlat

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Source : Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat 16-07-2018

Bravo à l’équipe de France de football,
Bravo à Didier Deschamps,
Bravo aux autorités russes pour l’organisation de cette coupe du monde exceptionnelle.
La rédaction

(O)TANT VA LA CRUCHE À L’EAU QU’À LA FIN ELLE SE BRISE…

« Je ne veux pas d’une Europe qui soit juste une zone de libre-échange rattachée à l’OTAN ». Ségolène Royal ne pouvait résumer aussi en ces quelques mots choisi (prononcés il y a déjà quelques années) le dilemme des Européens face à la machine de guerre américaine qui a pour nom Alliance atlantique et qui a pour siège Bruxelles (plus précisément Evere, à proximité de l’aéroport de Zaventem). Présentée depuis sa création en 1949 comme un instrument de sécurité collective entre alliés (Cf. son article 5), l’Alliance atlantique l’est de moins en en moins. À la recherche permanente de nouveaux adversaires, d’ennemis (le terrorisme après les attentats du 11 septembre 2001 et de nouveau la Russie après l’URSS), elle peine à justifier sa raison d’être dans un monde déboussolé. Les critiques les plus virulentes, toutes choses égales par ailleurs (seul le général de Gaulle en avait tiré les conclusions en quittant la structure militaire intégrée) ne viennent pas ou plus du continent européen, mais d’Outre-Atlantique, le siège réel de l’église atlantiste.

Elle subit désormais les coups de boutoir du 45ème président des États-Unis, Donald Trump1. C’est pourquoi, le sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’OTAN (Bruxelles, 11-12 juillet 2018) était aussi attendu que le précédent (25 mai 2017) qui voyait les premiers pas otaniens de Donald Trump, l’arrivée d’un nouvel élu (Monténégro) et l’inauguration d’un nouveau siège de ce machin.

Après avoir été une machine de guerre contre l’URSS, durant toute la durée de la guerre froide, l’OTAN est en permanence à la recherche d’un nouvel élan. Elle n’est en réalité qu’un vulgaire théâtre d’ombre, un théâtre de marionnettes, les ficelles étant tirées à Washington. Désormais, depuis l’arrivée de Donald Trump, la question de la survie de l’Alliance atlantique se pose en termes crus.

LA MACHINE DE GUERRE ANTI-SOVIÉTIQUE

Il est important de rappeler quels sont les objectifs et missions de l’OTAN à sa création en 1949, de s’interroger sur le calendrier de l’élargissement de l’Alliance atlantique avant de mesurer les évolutions enregistrées depuis la fin de la Guerre froide.

Objectifs et missions

L’Organisation du traité de l’atlantique nord (OTAN), North Atlantic Treaty Organisation (NATO) en anglais ou Alliance Atlantique est une organisation politico-militaire de sécurité collective créée en 1949 à partir du Traité de l’Atlantique Nord signé à Washington le 4 avril 1949. L’Alliance avait pour vocation initiale d’assurer la sécurité de l’Occident au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, en prévenant d’éventuelles réminiscences allemandes et en luttant contre les ambitions de conquête de l’URSS. En 2017, elle regroupe 28 pays en Europe et Amérique du nord, et a signé de nombreux partenariats de défense militaire, notamment avec ses anciens ennemis du bloc soviétique. L’esprit et les buts du traité sont exposés dans le Préambule et dans les trois premiers articles. Le Pacte a pour objet d’assurer collectivement la sécurité des États signataires. La référence à la charte de l’Atlantique de 1941 et à la charte des Nations unies de 1944 est constante. Comme elles, le texte du traité mentionne les grands principes sur lesquels doit reposer l’ordre international : la liberté des peuples, le règne du droit, la justice, la coopération économique et le refus de l’emploi de la force pour résoudre les conflits, sauf en cas de légitime défense.

Membres du club

Les membres fondateurs de l’OTAN sont la Belgique, le Canada, le Danemark, les États-Unis, la France, l’Islande, l’Italie, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, le Portugal et le Royaume-Uni. S’y sont ajouté en 1952 la Grèce et la Turquie, en 1955 l’Allemagne de l’Ouest (RFA), en 1982 l’Espagne, en 1999 la République tchèque, la Pologne et la Hongrie, en 2004, la Bulgarie, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie, en 2009, l’Albanie et la Croatie et en 2017, le Monténégro. On voit bien que le club s’est élargi aux anciens adversaires de la Guerre froide pour conduire ces derniers sur la voie de la démocratie et de l’état de droit mais surtout pour les faire passer de l’état de satellite de l’Union soviétique à celui plus envieux et plus enviée de vassal des États-Unis.

La servitude volontaire n’a pas pris la moindre ride en ce début du XXIe siècle. Jamais n’est posée la question iconoclaste de l’éventuelle adhésion de Moscou à l’OTAN. Les idiots utiles chers à Staline sont légions pour baiser la babouche du grand frère américain. Par ailleurs, le conseil OTAN-Russie (COR) mis en place après l’effondrement de l’URSS n’a pas joué son rôle de liant dans la relation entre les alliés et Moscou. Il est vrai qu’à Evere on préfère la guerre à la paix. Rares sont ceux qui osent s’opposer frontalement aux Américains. Le dogme américain est intangible par nature. Il ne souffre donc pas la moindre discussion.

Le tournant de la fin de la Guerre froide

Avec la chute du mur de Berlin, l’éclatement de l’URSS et la disparition du Pacte de Varsovie, certains esprits rêveurs s’étaient plus à imaginer la disparition de l’OTAN par disparition de l’adversaire, une sorte de « dividende de la paix ». Or, il n’en a rien été. Après quelques semaines de flottement, Washington comprend fort bien le levier d’influence qu’il perdrait en cas da sabordage de l’Alliance atlantique. Et, le NATO et son bras armé, le SACEUR de s’empresser de s’élargir aux anciens ennemis ; d’inventer des missions les plus baroques n’ayant rien à voir avec sa sécurité et celle de ses alliés, de guerroyer en ex-Yougoslavie avant d’aller porter le fer dans le hors-zone, en Afghanistan (2001) et, plus récemment en Libye (2011), en Irak sous couvert de formation (2003). Pourquoi ne pas utiliser à tort et à travers ce machin pour renforcer le fameux lien transatlantique mais aussi, et surtout, pour maintenir ses alliés européens dans un état de servitude ?

Au diable, la politique européenne de sécurité et de défense (PESD) inscrite en lettres d’or dans les traités européens !2 Elle attendra des jours meilleurs en raison de la règle d’airain qui prévaut aux quatre coins de la planète, à savoir : « Nato First ». Tout juste, tolère-t-on au Pentagone que les courageux Européens jouent les idiots utiles en se chargeant de la dimension civile des opérations civilo-militaires. Cela ne mange pas de pain et ne porte pas atteinte à la prééminence de l’industrie d’armement américaine. Le lobby militaro-industriel des États-Unis peut dormir sur ses deux oreilles tant la vente de matériel américain ne s’est jamais si bien portée.

Qu’en est-il aujourd’hui de cette survivance anachronique d’un héritier de la guerre froide et qui plus est depuis l’arrivée à la Maison Blanche d’un président ne portant pas dans son cœur le NATO. Peu après sa prise de fonctions, il le jugé « obsolète ». Comme quoi Donald Trump tient parfois des propos censés en disant tout haut ce que d’autres pensent tout bas.

LA RECHERCHE D’UN HYPOTHÉTIQUE NOUVEL ÉLAN

Manifestement, Donald Trump, le magnat de l’immobilier ne privilégie pas une approche multilatérale des relations internationales. Sa participation au sommet de 2017 à Bruxelles ne débouche que sur des paroles creuses, sur un sommet pour rien et l’intersommet avec celui de juillet 2018 est médiatiquement marqué par la question du partage du fardeau financier.

Donald Trump, le magnat de l’immobilier

L’homme n’a aucune patience stratégique, dit-on, et déteste les voyages. Sa capacité d’écoute est variable. Ses collaborateurs ne parviennent pas à capter son attention plus de quelques minutes d’affilée et sont donc contraints de lui préparer des fiches particulièrement brèves et extrêmement simples, voire simplistes pour traiter de sujets complexes. À la ruse, il préfère la force3. Aux lenteurs du multilatéralisme, il préfère la rapidité du bilatéralisme. Aux nuances de la diplomatie classique, il préfère le simplisme de la diplomatie numérique (Cf. ses tweets envoyés après s’être drogué aux informations de Fox News). Parfois, il ne cherche ni à faire plaisir, ni à choquer pour gagner la bataille de l’économie et de l’emploi. Le quotidien Le Monde va jusqu’à le qualifier de « brutal et maladroit »4 (brutal certainement, maladroit pas autant qu’on veut bien le dire). C’est bien un pragmatique auquel nous avons à faire, homme d’affaires qui ne s’embarrasse pas de considérations sur l’Histoire. Il sait vendre ses succès pour faire oublier ses échecs. Si Donald Trump apparait comme le grand perturbateur du système international, il est en aussi le révélateur des incohérences avec son parler « cash ».

Un sommet pour rien en mai 2017

A Evere où les 28 inaugurent le nouveau siège de l’OTAN et admettent un 29ème État membre (le Monténégro dont il bouscule ostensiblement le premier ministre), il obtient une implication plus importante de l’Alliance dans la lutte contre le terrorisme5 tout en fustigeant sans ménagement les 23 pays qui doivent des sommes colossales aux États-Unis au titre de leur défense et en refusant l’automaticité de l’application de l’article 5 du traité (engagement de sécurité collective). Il est vrai qu’il n’est pas un adepte des formules diplomatiques controuvées, n’hésitant pas à appeler un chat un chat. Le sujet de la contribution financière des alliées au financement de l’Alliance atlantique est l’un des ses chevaux de bataille préférés sur lesquels il n’hésite pas à bousculer ses alliés, Allemagne en tête. Il estime que nombreux sont ceux qui consacrent moins de 2% de leur PIB à leurs budgets de défense. Il estime que le contribuable américain paie déjà trop pour la sécurité du continent européen et que cela doit impérativement changer. À l’instar de Margaret Thatcher vis-à-vis de l’Union européenne, sa doctrine s’énonce clairement ainsi : « I want ma money back ». À ses yeux, la sécurité a un prix qu’il veut faire payer au prix fort à ses alliés européens. Rien n’est gratuit dans le monde enchanté de l’homme à la mèche blonde qui twitte aussi vite que son ombre ! Il n’appartient pas, selon lui, de faire payer par le contribuable américain ce qui revient au contribuable européen.

Un inter-sommet marqué par la question du financement

Avant le sommet de l’Alliance atlantique, qui débute le 11 juillet 2018 à Bruxelles, le président américain fulmine contre les Européens6. En 2017 déjà, pour son premier sommet de l’OTAN, Donald Trump avait interpellé ses partenaires sur leur participation financière. Le 9 mai 2018, à la veille de son départ pour Bruxelles où les membres de l’Alliance atlantique se retrouvent les 11 et 12 juillet 2018, le président américain martèle de nouveau sa demande pressante. Cette fois, les Européens craignent de surcroît qu’il ne cherche à les diviser, par de possibles concessions à la Russie juste avant sa première grande rencontre bilatérale avec son homologue russe Vladimir Poutine le 16 juillet à Helsinki (Finlande). « Les États-Unis dépensent bien plus pour l’OTAN que n’importe quel autre pays. Ce n’est pas juste, ni acceptable », twitte Donald Trump. « Bien que ces pays aient augmenté leurs contributions depuis que je suis devenu président, ils doivent faire davantage », poursuit-il. Le président américain confirme par ailleurs sa visite au Royaume-Uni en pleine crise sur le « Brexit » le 13 juillet 2018 (il y dénonce le « Brexit mou » de Theresa May, célèbre les louanges du baroque ex-ministre des Affaires étrangères, Boris Johnson).

Il y a deux semaines, le président américain avait adressé un courrier peu diplomatique à neuf membres de l’OTAN, dont l’Allemagne, le Canada et la Norvège pour les sommer de respecter leur engagement de porter leurs dépenses militaires à 2 % de leur PIB en 20247. Le partage des dépenses est un des principaux thèmes du sommet, confirme le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, lui-même norvégien. L’Allemagne est à 1 % (de son PIB), les Etats-Unis sont à 4 %, et l’OTAN bénéficie bien davantage à l’Europe qu’aux Etats-Unis. Selon certains, les Etats-Unis payent 90 % des frais de fonctionnement de l’OTAN, alors que de nombreux pays sont loin des 2 % (de leur PIB) qu’ils se sont engagés à payer, a encore dénoncé le président américain. Jens Stoltenberg a déclaré dimanche dans l’édition dominicale du Bild que l’Allemagne devait « en faire davantage ».

Dans le même tweet du 9 juillet, Donald Trump évoque également les différends commerciaux qui l’opposent aux Européens. « En plus de cela, l’Union européenne a un excédent commercial de 151 millions de dollars avec les Etats-Unis, avec d’importantes barrières commerciales sur les produits américains. NON ! », a-t-il écrit, confondant les millions avec les milliards. Les Etats-Unis ont en effet accusé en 2017 un déficit commercial d’un peu plus de 151 milliards de dollars vis-à-vis de l’Union européenne. Déçue de l’échec du G7, la France espère que le sommet de l’OTAN « montrera l’unité des alliés et que tous les partenaires fassent les efforts auxquels ils se sont engagés », souligne l’entourage du président français. « Notre crainte, c’est que cela ne soit pas atteint ». « Personne ne sait ce que va dire Trump. Même ses équipes ne le savent pas », s’inquiète une source diplomatique.

Mais par ailleurs, la crainte d’une défaillance américaine en cas d’attaque contre un de leurs alliés, comme le stipule l’article 5 du traité de l’Otan, pousse des Européens à accélérer la cadence pour se rendre autonomes. La France a enrôlé huit autres membres de l’UE, dont l’Allemagne et le Royaume-Uni, dans un Groupe européen d’intervention capable de mener rapidement une opération militaire, une évacuation dans un pays en guerre ou d’apporter une assistance en cas de catastrophe. « Ces efforts sont complémentaires à ceux menés au sein de l’OTAN », assure Florence Parly, la ministre française des Armées. L’UE et l’OTAN signent le 10 juillet 2018 à Bruxelles une nouvelle déclaration commune sur leur coopération. Encore un inutile chiffon de papier qui gonflera les poubelles de l’Histoire de la relation transatlantique !

C’est qu’au-delà des apparences trompeuses, la réalité est moins séduisante que ne pourraient le faire croire les photos de famille doucereuses et les communiqués à l’eau de rose.

THÉATRE D’OMBRES OTANIEN

Il importe de se rendre à l’évidence, l’OTAN est une machine grippée structurellement qui fonctionne sur les apparences, sur un consensus de façade. Elle constitue le triste révélateur d’une diplomatie française d’une France atlantiste, plus que jamais, d’un véritable naufrage de cette diplomatie.

Une machine grippée structurellement

Avec une liturgie désuète (la prétendue vigueur du lien transatlantiques, les officiants du dogme otanien ne cessent de louer le caractère irremplaçable de l’Alliance atlantique, l’existence d’une solidarité juridique forte avec son nec plus ultra, à savoir la clause de solidarité (article 5 du traité de …). Ils passent leur temps à célébrer la munificence du grand frère américain sous le parapluie duquel ils s’abritent pour faire face aux « vents mauvais » qui troublent la quiétude européenne. Chaque jour que Dieu fait, Frère Pentagone récite un nouveau verset de la sainte Bible américano-atlantiste pour piquer au vif le naïfs européen, « serein, contemplatif, ténébreux, bucolique… sur son brin de laurier, dormant comme un loir »8. Le moins que l’on puisse dire est que les grands stratèges de l’OTAN ne sont pas avares de créativité pour inventer la guerre au lieu de préparer la paix et de travailler à l’unité de l’Alliance. On travaille d’arrache-pied sur le char d’assaut de demain, sur la numérisation du champ de bataille, sur la « bataille multidomaine », sur la guerre dans « le haut du spectre »…9. On imagine tous les « war games » avec le méchant ours russe : Crimée, Syrie, mer Baltique…10

À y regarder de plus près, tout ceci n’est qu’un vulgaire écran de fumée, les ficelles se tirant à Washington et non à Evere. Ce 26ème sommet de l’OTAN n’a pas échappé à la règle établie par le président américain pour toutes les grandes réunions internationales. Au nom des intérêts américains, Donald Trump a poursuivi son attaque contre « l’ordre ancien », en semant la discorde au sein des alliés européens, en ciblant de préférence l’Allemagne. Le doute sur la réalité de l’engagement américain en Europe est installé11.

Un consensus de façade

C’est qu’au-delà des sourires obligés, la situation est grave. Face à un président américain qui sait ce qu’il veut à savoir établir un lien entre sécurité et commerce, les Européens sont dans le brouillard le plus total, incapables de définir la moindre stratégie cohérente à la veille de ce 26ème sommet de l’Alliance atlantique. On apprend qu’ils seraient inquiets12. Mais, nous sommes pleinement rassurés en découvrant que « le processus bureaucratique de réforme de l’OTAN se déroule normalement » selon une source gouvernementale française. On met en place une nouvelle structure de commandement (pour quoi faire ?), un noyau d’état-major consacré à la guerre hybride (c’est quoi ce machin ?).

On s’accorde sur les déploiements militaires de la « présence avancée renforcée ». C’est nouveau, ça vient de sortir ! Mais, plus important que le reste, l’OTAN dispose d’un nouveau slogan – comme celui d’un marchand d’illusions, d’un bonimenteur de foires – : « 4 x 30 » pour signifier que l’Alliance sera capable, en 2020, de déployer en moins de 30 jours, 30 bataillons mécanisés, 30 escadrons aériens, 30 navires de combat. Faute d’accord sur la substance, on est au moins d’accord sur la communication. C’est important. Mais, cinq déclarations inoubliables sont adoptées. Elles louent l’unité, la confirmation du lien transatlantique, de la garantie de défense collective des membres. Elles passent sous silence des questions comme le soutien européen aux Kurdes en Syrie, le différend entre la Hongrie et l’Ukraine, l’Afghanistan, l’Irak, la question migratoire soulevé par Giuseppe Conté, les questions d’achat de matériels russes par la Turquie. Que ne ferait-on pas pour préserver un consensus de façade ? On en revient à l’habituelle rigidité langagière otanienne : « Le fond a été abordé, dans une ambiance constructive de travail ». Quel galimatias pour cacher une réalité moins séduisante !

Au terme de ce sommet marqué par des frictions entre Donald Trump et ses alliés, les dirigeants ont tenu à souligner les « avancées » qui en résultent. Mais, quelles sont ces avancées ? « Je crois en l’OTAN », a dit le président américain lors d’une conférence de presse, saluant les « immenses progrès » obtenus, selon lui, en matière d’engagements financiers. « Hier, je leur ai fait savoir que j’étais extrêmement insatisfait de ce qui se passait, et ils ont considérablement renforcé leurs engagements, a-t-il déclaré. Je leur ai dit que je serais très malheureux s’ils n’augmentaient pas leurs engagements de façon substantielle, parce que les Etats-Unis payent un montant énorme. » Et d’ajouter : « Maintenant, nous sommes très heureux d’avoir une OTAN très puissante, très forte, beaucoup plus forte qu’il y a deux jours »13. Amen , le sauveur est arrivé et il a réussi sa mission impossible : tancer les Européens pour leur défaut de paiement tout en recevant leurs louanges appuyées.

Qu’y croire dans ce poker menteur ? Attendons encore quelques jours, quelques semaines pour mesurer l’effectivité du consensus dont on nous rebat les oreilles.

La France atlantiste ou le naufrage de la diplomatie14

Depuis que Nicolas Sarkozy lui a fait réintégrer la structure militaire intégrée de l’OTAN, la France est rentrée dans le rang, dans la servitude volontaire en perdant par là-même la marge d’indépendance qu’elle disposait depuis le général de Gaulle et ses successeurs. Désormais, les instructions sont rédigées à Washington. Paris tente de jouer le rôle du brillant second jusqu’ici dévolu à la Perfide Albion (Cf. la déplorable visite d’Emmanuel Macron à Washington). Pourquoi Jupiter ne prendrait-il pas l’initiative de proposer le lancement d’une conférence sur la sécurité en Europe ?15 Tâche ô combien exaltante que de rebâtir la confiance avec Moscou par le lancement de diverses négociation destinées à remplacer la panoplie des traités conclus pendant la guerre froide : forces conventionnelles en Europe, forces nucléaires aujourd’hui caducs, cybersécurité… Que font nos brillants penseurs de la cellule diplomatique jupitérienne ?

Ils préfèrent jouer à la guéguerre dans le PC Jupiter sous l’Élysée alors que leur rôle essentiel est de travailler à la paix et à la sécurité internationales par une approche coopérative et non coercitive (celle des militaires). Involontairement peut-être, ne travaillent-ils pas au retour de la guerre froide avec la Russie au lieu de resserrer le dialogue avec Moscou ? C’est vraisemblablement ce qu’envisage de faire Donald Trump à Helsinki le 16 juillet 2018 lors de sa rencontre avec Vladimir Poutine. Ira-t-il à Moscou muni d’instructions de ses alliés ? Certainement pas.

À Paris, on confesse être dans le brouillard avant Helsinki. Donald Trump fait ce que bon lui semble et quand cela bon lui semble16 comme le démontre sa volte-face sur la Corée du nord. Le terme « allié » a perdu toute signification précise, toute consistance réelle. À quoi ont servi les galipettes de Jupiter devant Donald tant lors du 14 juillet 2017, lors de sa visite à Washington (il a avalé son chapeau sur le nucléaire iranien), lors du G7 (une fois dans l’avion, le président américain a jeté aux orties le communiqué laborieusement mis au point), en marge de ce sommet de l’OTAN (il paraissait piteux et déboussolé). Il n’est même pas venu au secours de son amie Angela soumise à un tir de barrage du président américain.

Il manque d’une qualité essentielle pour un diplomate de haut vol : n’avoir aucun tabou, avoir un langage de vérité, et c’est cela qui en ferait un chef d’État de la trempe du général de Gaulle. Il n’est pas visionnaire car il noie les vrais débats sous de faux enjeux. C’est véritablement un aveuglement international qui nous coûte très cher aujourd’hui, et encore plus demain (en Syrie en particulier avec la reprise de Deraa par le régime syrien qui ne nous conduit pas à changer notre fusil d’épaule17) puisque nous sommes face à des maux de notre diplomatie que nous n’arrivons pas à nommer pour ne pas nous renier.

Quant à notre compatriote en poste au secrétariat de l’Alliance, Camille Grand, ancien de la FRS, de la Défense et du Quai d’Orsay (qu’il n’a pu intégrer), il passe le mur du ç… : « se veut rassurant sur les relations entre les États-Unis et l’Europe sur les questions de Défense », affirmant dans les colonnes des Échos que, « malgré les critiques adressées aux Alliés par le président Trump, il y a aux États-Unis un consensus assez large sur le soutien à l’OTAN et à la relation transatlantique ». Fallait oser le faire ! Ce monsieur tient à son traitement de nabab que lui sert le NATO pour servilité affirmée.

SOMMET DE LA CONCORDE OU SOMMET DE LA DISCORDE ?

Le plus grand risque que court aujourd’hui l’Alliance atlantique ne vient pas de l’Est de l’Europe (le méchant ours russe) mais surtout de l’Ouest, plus spécifiquement d’Outre-Atlantique et de l’actuel occupant de la Maison Blanche. Donald Trump ne déclare-t-il pas qu’il a trois adversaires : l’OMC, l’Union européenne et l’OTAN ? Il juge cette dernière aussi mauvaise que l’ALENA. À Bruxelles, il ne retient pas ses coups contre les alliés et envoie un direct du droit à la très faible Angela Merkel (il l’accuse d’être sous le contrôle de la Russie dont elle dépend pour ses approvisionnements en gaz). KO, cette dernière répond sur un mode « soft »18.

C’est qu’à travers elle, le président américain entend affaiblir l’Union européenne en même temps que l’OTAN. D’une pierre, il fait en fait deux coups. Bravo l’artiste ! Il est un peu plus stratège que l’on veut bien le dire dans les médias de la bienpensance parisienne. Lorsqu’une action répétée comporte un danger, celui-ci finit toujours par se concrétiser. Le proverbe est parfois employé lorsque c’est l’usure d’un objet qui cause le dégât final. Pourtant, son sens évoque plutôt un accident dû à la répétition d’un même risque, et finalement à une maladresse inévitable en termes statistiques. La cruche, objet basique et sympathique, est en effet inusable, mais fragile…19

Il semble en aller de même avec l’OTAN qui met à jour la faille transatlantique20 depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. Si bien qu’après ce sommet de Bruxelles de juillet 2018, on pourrait dire et redire à qui veut l’entendre : (O)TANT va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se brise.

Guillaume Berlat
16 juillet 2018

1 Guillaume Berlat, Le monde selon Donald Trump…, www.prochetmoyen-orient.ch , 29 mai 2017.
2 Alexandra de Hoop Scheffer/Martin Quencez, L’Europe de la défense sert l’intérêt des États-Unis, Le Monde, 11 juillet 2018, p. 23.
3 Jean-Vincent Holeindre, La ruse et la force. Une autre histoire de la stratégie, Perrin, mai 2017.
4 Éditorial, Donald Trump, brutal et maladroit, Le Ponde, 27 mai 2017, p. 22.
5 Nathalie Guibert/Jean-Pierre Stroobants/Gilles Paris, La visite de Trump à l’OTAN dominée par le terrorisme, Le Monde, 25-26 mai 2017, p. 4.
6 Nathalie Guibert/Jean-Pierre Stroobants, À l’OTAN, Trump étrille ses alliés européens, Le Monde, 13 juillet 2018, p. 2.
7 Gilles Paris, Trump toujours plus virulent contre l’Europe, Le Monde, 10 juillet 2018, p 4.
8 Georges Brassens, Trompettes de la renommée, chanson de 1962.
9 Nathalie Guibert, Guerres. Le char d’assaut contre-attaque, Le Monde, 8-9 juillet 2018, pp. 16-17.
10 OTAN versus Russie, Géopolitique, Le Monde, 8-9 juillet 2018, p. 18.
11 Martine Orange, Au sommet de l’OTAN, Trump poursuit son travail de sape contre l’Europe, www.mediapart.fr , 12 juillet 2018.
12 Nathalie Guibert/Jean-Pierre Stroobants, Un sommet dans l’inquiétude pour les membres de l’OTAN, Le Monde, 11 juillet 2018, p. 5.
13 À l’issue de la réunion de l’OTAN, les dirigeants saluent des « avancées », www.lemonde.fr , 12 juillet 2018.
14 Jean Daspry, La France atlantiste, www.prochetmoyen-orient.ch , 10 juillet 2017.
15 Renaud Girard, OTAN : vers un nouveau pacte de sécurité ?, Le Figaro, 10 juillet 2018, p. 17.
16 Jean-Jacques Mével, OTAN : le président américain revendique sa victoire face aux alliés européens, Le Figaro, 13 juillet 2018, p. 6.
17 Jean-Pierre Perrin, La rébellion syrienne perd Deraa, le « berceau » de la révolution, www.mediapart.fr , 12 juillet 2018.
18 Thomas Wieder, Angela Merkel résiste aux foucades du président américain, Le Monde, 13 juillet 2018, p. 2.
19 http://les-proverbes.fr/site/proverbes/tant-va-la-cruche-a-l%E2%80%99eau-qu-a-la-fin-elle-se-casse/
20 Jacques-Hubert Rodier, L’OTAN à l’heure de la faille transatlantique, Les Échos, 10 juillet 2018, p. 9.

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Source : Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat 16-07-2018

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Commentaire recommandé

RGT // 03.08.2018 à 19h26

L’OTAN n’est rien d’autre qu’une structure administrative bureaucratique qui n’a qu’un seul objectif, comme toute structure de ce type : Sa propre survie.

Si l’OTAN éclate, les « responsables » de cette organisation devront tenter de se recaser dans d’autres administrations moins prestigieuses et n’auront plus accès aux buffets ni aux petits-fours à la fin des colloques et des séminaires inutiles…
Sans compter la baisse de leurs rémunérations.
Il faudrait sans doute même qu’ils se mettent sérieusement à bosser avec de VRAIS objectifs donnés par leur hiérarchie. Quelle horreur !!!

Alors il faut inventer des raisons de continuer à exister, et comme toujours on reprend les vieilles recettes qui ont si bien fonctionné par le passé : Les bolchéviks ou leurs descendants qui ont toujours le couteau entre les dents.

Si l’OTAN est dissous, que feront ces « grand hommes » ?
En dehors de mendier une assiette de nourriture à la soupe populaire je ne leur vois pas un avenir grandiose.

Alors ils se battent corps et âme pour préserver leur job, même s’il ne sert strictement à rien.

Ne vous en faites pas, c’est la même chose dans toutes les administrations.
Et les plus déterminés à rester en place ne sont pas les « grouillots de base » qui peuvent facilement être recasés à d’autres postes.

Ce sont bien les « grands dirigeants » (on les appelle énarques dans les ministères français) dont l’inutilité pourrait devenir flagrante si cette administration disparaissait car personne n’en ressentirait le moindre effet négatif.
Cette disparition pourrait même apporter des effets bénéfiques à la population, alors il ne faut surtout pas que ça bouge !!!

43 réactions et commentaires

  • Fritz // 03.08.2018 à 06h35

    Si le président Trump provoque un jour la dislocation de l’OTAN, il sera le plus grand président des États-Unis… Toute la bêtise de notre époque se résume dans le maintien et l’expansion de ce machin, après la fin du bloc soviétique. Toute la capacité de trahison des élites françaises s’incarne dans cette obscénité : le retour de la France dans l’OTAN, amorcé par Chirac dès 1995, et conclu par Sarkozy en 2009.
    https://www.monde-diplomatique.fr/1996/01/LA_GORCE/5189

    Il faut arracher à l’OTAN son masque de respectabilité, de normalité, rappeler encore et encore ses méfaits : les bombardements de 1999 contre la Yougoslavie, la guerre de Libye, l’encerclement de la Russie.

    Un jour peut-être, l’OTAN sera déclarée organisation criminelle, et ses « dirigeants » devront rendre des comptes devant un tribunal.

      +89

    Alerter
    • TC // 03.08.2018 à 08h56

      Malheureusement, si un jour un président américain décidait de dissoudre l’OTAN, il n’aurait pas le loisir de le faire, les enjeux économiques pour l’industrie de l’armement étant faramineux, il rejoindrait ses prédécesseurs assassinés. Je crois que le Donald a bien compris qu’il ne pouvait pas faire certaines choses face au deepstate, il essaie toutefois d’agir à d’autres niveaux comme par exemple, réduire le coût de la participation à ce machin pour le contribuable américain en faisant davantage participer ses vassaux. Et ça marche ! Le america first affiché et revendiqué a encore de beaux jours devant lui.

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      • Fritz // 03.08.2018 à 09h15

        Je le pense aussi. C’est pourquoi j’ai parlé de dislocation (involontaire) plutôt que de dissolution (volontaire ou concertée).
        Si M. Trump est vraiment un patriote, il se rendra compte que l’OTAN est contraire à la vocation isolationniste de son pays.
        Quant à la servilité des Européens vassalisés, otanisés, elle paraît incurable.

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        • Jérôme // 06.08.2018 à 07h47

          Trump, contrairement à ce qu’il a fait miroiter à ses électeurs pendant sa campagne électorale, n’est pas un isolationiste qui va mettre fin à l’empire et à l’impérialisme américain.

          Trump est un impérialiste nationaliste, à la mode Teddy Roosevelt, Nixon (d’où le retour de Kissinger auprès de Trump) et Reagan, par opposition aux impérialistes globalistes à la mode Woodrow Wilson, FD Roosevelt, couple Clinton et Obama.

          Personne ne veut démanteler l’empire car ce démantèlement provoquerait l’effwonderment du dollar et de l’économie US qui ne tiennent plus que par la menace et la prédation impériales.

          La question qui fait débat entre ces deux tendances du Deep State américain n’est pas celle d’un démantèlement de l’empire et d’un repli sur le territoire national.

          Ce qui les divise, ce sont 2 choses.

          1 – la question des priorités stratégiques :

          – les impérialistes nationalistes veulent lever le pied sur la Russie pour pouvoir plus frontalement le pays qui est évidemment leur principale menace stratégique, la Chine. Et ils veulent aussi cartonner l’Iran autant pour reprendre la main sur tout le golfe persique perdu depuis 1979 (et bien plus important que la Syrie pour contrôler les hydrocarbures et pouvoir ainsi asphyxier la Chine) que pour servir les intérêts convergents d’Israël qui est le 51ème État des USA.

          – les impérialistes globalistes veulent d’abord cartonner la Russie tous azimuts, en Russie comme au Moyen-Orient. C’est pour cela qu’Obama voulait lever le pied sur l’Iran. Quant à la Chine, ils voulaient aussi la cartonner mais moins frontalement, par le projet mort-né de partenariat commercial transpacifique qui excluait la Chine.

          2 – la question de la politique intérieure :

          – les impérialistes nationalistes sont des anglo-saxonistes qui veulent enrayer l’arrivée de latinos et d’asiatiques, et des conservateurs sur les mœurs (énorme influence des évangéliques),

          – les impérialistes globalistes sont des multiculturalistes et de plus en plus des cultural marxists.

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    • ledufakademy // 03.08.2018 à 21h37

      et c’est aussi un puissant lobby pour faire tourner l’industrie de l’armement : donc les oligarques n’ont aucun intérêt à la dissoudre.

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  • Fabrice // 03.08.2018 à 06h57

    La démonstration ne marche pas! la cruche à l’eau ira encore et encore tant qu’il y En aura; ces fameux traitements de nabab que touchent cette organisation bruxelloises ! Comme ceux que touchent les cousins de l’autre d’à côté d’ailleurs.
    Bref, aucune chance que le machin s’auto tire une balle dans le pied et aucun y’a qu’a faut qu’on n’y changera rien.
    Les gens, les peuples reprennent le pouvoir de leurs institutions ou, sinon, les cartels banquaires et industriels du monde alimenterons sans effort notre servitude bien volontaire.
    Personnellement je pense comme Jules…

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    • Bordron Georges // 03.08.2018 à 08h41

      Fabrice, tout à fait d’accord avec vous! Il ne faut pas attendre que la cruche se brise. Le seul espoir, c’est que la France en sorte comme elle y est entrée. Mais pour cela il faut un peuple intelligent, volontaire et audacieux, qui sorte de son aveulissement de consommateur, surtout dans les classes moyennes. Et là, c’est pas gagné!

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  • Pierre D // 03.08.2018 à 07h36

    Il se peut que l’OTAN se soit trompé de prétexte lors de sa création et que derrière le discours anti-soviétique se cache une haine anti-slave credo du mec qui se consumait dans l’espace létal d’une carpette dans la cour de son Führerbunker peu de temps auparavant.

    En tout cas, on peut constater que 27 ans après la mort du petit cheval soviétique, le canard américain est toujours vivant.

    Ce manque de réactivité est inquiétant, s’agissant de notre sécurité.

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  • Nerouiev // 03.08.2018 à 07h57

    L’OTAN s’est quand-même pris une belle veste en Crimée. Si on rajoute à ça la suprématie des nouvelles armes russes avec un pays qui ne souhaite qu’un rapprochement franc avec l’UE. L’obsolescence de ce machin très mal adapté à un ensemble trop disparate doit effectivement disparaître un jour. J’attends avec impatience le premier départ qui pourrait bien être la Turquie et son futur dans les BRICST.

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    • Miss Marple // 05.08.2018 à 09h19

      Ils sont en train de se retirer de l’ Allemagne , des milliers d’ hommes à ce qu’ on dit , pour en déplacer un certain nombre en Pologne … Si l’ OTAN est toujours là, en tout cas ça bouge, on sent une certaine fébrilité

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  • zx8118 // 03.08.2018 à 08h08

    Otan en emporte le vent.

    Hélas l’Otan c’est bon pour la guerre perpétuelle et la guerre c’est bon pour l’égo des dirigeants et le complexe militaro-industriel. Imaginez le shoot d’adrénaline de déclencher une guerre, un jeux vidéo puissance 10. Et addictif. C’est pourquoi nombre de présidents y jouent. C’est puérile, lamentable et inhumain, comme le sont la majorité des hommes politiques. Trump qui veut grandir l’Amérique s’est aperçu que sans guerre, sans Otan, l’économie américaine s’effondre.
    Société de m**** Il faut renverser la table.

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    • Gilbert Gracile // 03.08.2018 à 20h12

      « Trump qui veut grandir l’Amérique s’est aperçu que sans guerre, sans Otan, l’économie américaine s’effondre. » …entièrement d’accord… de même que la France s’effondre sans Françafrique. On ne peut pas décoloniser en externe sans changer notre propre modèle de société en interne.

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  • Eric83 // 03.08.2018 à 08h19

    Un secrétaire d’Etat US peut-il chercher à oeuvrer à la paix ?

    « L’ancien secrétaire d’État américain Rex Tillerson semble avoir perturbé les plans d’invasion du Qatar qu’avaient élaborés en 2017 l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, ce qui pourrait être l’une des raisons de son remplacement, a indiqué le portail Intercept citant des sources au sein du renseignement et Département d’État américains ».

    https://fr.sputniknews.com/international/201808031037491696-tillerson-riyad-qatar-limogeage/

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  • Mr K. // 03.08.2018 à 08h36

    La nouvelle doctrine de défense des USA pour les années à venir a vu disparaître la guerre contre le terrorisme.
    Les principaux ennemis des États-Unis sont nommément la Russie et la Chine qualifiées de « puissances révisionnistes ».

    En fait cette nouvelle doctrine de défense est le propre aveu de la prise de conscience par les USA de leur déclin inéluctable, en tout cas au sein des structures actuelles.
    Pour eux ce déclin vient du fait que la Russie et la Chine utilisent sournoisement l’ordre international américain d’après 1945 (FMI, Banque mondiale, OMC, ONU, …) pour remettre en cause la prééminence des USA.

    N’est-ce pas la même vision, mais cette fois étendue aux alliés même, qui fait voir à Trump les grands traités de commerce internationaux ou l’OTAN comme néfaste pour les USA?
    Le principe en serait que même si ces grands traités permettent aux USA d’exercer une domination, le revers de la médaille en est qu’ils permettent à des états vassaux de se grouper pour défendre ensemble certains intérêts communs contre les USA.
    Un retour à des relations principalement bilatérales permettant de beaucoup mieux presser le citron de pays nettement moins puissants, seuls face aux USA.

    Il y a donc une très grande logique générale dans ce que fait Donald Trump.

    Il secoue fortement, voire dynamite, les grandes structures internationales jugées comme défavorables ou plus assez favorables aux USA, et attaque nommément et individuellement les pays pour en extraire davantage.
    Comme il l’a fait par exemple pour l’Allemagne concernant son financement à l’OTAN.
    Et il semble que cela marche, en tout cas financièrement pour ce genre de cas précis.

    La violente remise en cause de l’ONU par les USA, voire son abandon à venir par eux, est peut-être aussi un symptôme de la panique qui les étreint devant leur propre déclin.

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    • Gilbert Gracile // 03.08.2018 à 20h18

      intéressant point de vue… effectivement… quoi que fassent les USA, ils vont décliner… soit ils se retirent, et laissent la place à leurs concurrents. Soit ils tiennent leurs positions, mais s’épuisent. Ils sont dans une impasse. On le souhaite.
      La « guerre contre le terrorisme » a malheureusement peur-être encore de beaux jours devant elle (avec d’autres attentats à la clef), car les USA vont essayer de déstabiliser l’Asie Centrale avec des terroristes. Pour déstabiliser la Chine et la Russie.
      Mais il est vrai que les USA vont peut-être essayer de détruire un ordre international qui leur devient défavorable.

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      • Mr K. // 03.08.2018 à 21h45

        La guerre contre le terrorisme n’apparait plus dans la « National Defense Strategy 2018 » (Stratégie de défense nationale) élaborée par le « Department of Defense » (Ministère de la défense) qui définit les grandes orientations pour les années à venir.

        Dans ce document, cette disparition de la guerre contre le terrorisme est seulement celle du prétexte plus ou moins valable utilisé jusque là pour justifier les dépenses astronomiques du Pentagone aux USA.
        Maintenant les dépenses sont justifiées notamment par une lutte contre les « puissances révisionnistes », la Russie et la Chine.

        Le terrorisme continuera bien entendu à être un instrument de déstabilisation et de guerre par procuration pour bon nombre d’acteurs.

        Il semble que ce terme de « puissances révisionnistes » soit tiré d’un livre écrit en 2016 par Aaron Wess Mitchell et Jakub Grygiel : « The Unquiet Frontier ». Ces deux auteurs ayant rejoint le Département d’état américain de Trump (Ministère des affaires étrangères) en 2017.
        Mitchell en tant que secrétaire d’État adjoint aux affaires européennes et eurasiennes.

        Curieusement il n’existe qu’une seule vidéo en anglais, par un site alternatif (The New Great Game blog) consacré auparavant au Caucase et Asie centrale, concernant ce livre qui a sans doute servi pour l’élaboration d’une partie de la nouvelle doctrine de défense américaine.

        Dans une conférence de 2015 que j’ai visionnée, Jakub Grygiel parfait doctrinaire néocon, l’un des auteurs du livre, identifie trois menaces contre l’Europe pour lesquelles bien entendu les USA se doivent d’intervenir et qui justifient des dépenses militaires :
        – frontière sud de l’Europe, l’immigration dont il se garde bien de dire qu’elle est le fruit de la déstabilisation américaine en Libye notamment ;
        – au Sud-Est, la menace de l’Iran nucléaire pour l’Europe, tout cela alors que l’accord avec l’Iran sur le nucléaire est bouclé (2015) ;
        – frontière Nord-Est avec la menace de la Russie impériale dont le but est de reconquérir des territoires…

        avec des allumés comme cela aux commandes on est mal barré.

        Sur le « National Defense Strategy and Nuclear Posture Review » 2018, une analyse détaillée et documentée par la sympathique Jeniffer Briney qui suit sur son blog beaucoup de ce qui se passe au congrès américain :

        https://congressionaldish.com/cd168-nuclear-desperation/

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  • Weilan // 03.08.2018 à 08h43

    Voila bientôt 70 ans que l’on nous annonce l’imminente arrivée des hordes de chars soviétiques (puis russes) sur la paisible Europe nimbée de l’auréole de la démocratie. Il serait quand même essentiel de rappeler que le Pacte de Varsovie ne fut qu’une réponse à la création de l’OTAN et non l’inverse !
    70 ans que, l’arme aux pieds, nous vivons le syndrome du « Désert des Tartares » de Dino Buzzati malgré la naïveté du sieur Gorbatchev.
    Faute d’invasion soviéto-russe nous allons bombarder au cœur de l’Europe ( Serbie ) puis dans le pourtours méditerranéen, voire au delà (Afghanistan). Bon, cela permet tout de même de tester régulièrement nos armes et la valeur de nos troufions.

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  • Owen // 03.08.2018 à 09h02

    Trump avait dit pendant sa campagne présidentielle ne pas être intéressé par le maintient de l’OTAN. Il a exigé durant le sommet 2017 aux pays d’Europe la montée des budget à 2% du PIB, il a souhaité durant celui 2018 4%. Pour le moins, il fait du chantage en jouant sur l’idée de supprimer l’OTAN. On a vu que ce sont au contraire les pays européens qui souhaitent le maintient de l’OTAN: l’Elysée en appelle à « ne pas fragiliser l’Alliance », Merkel se réjouit des « relations extraordinaires » en dépit de toute apparence.

    En l’état, la domination militaire de l’OTAN est une volonté des pays européens, elle n’est pas celle du chef des Etats Unis.

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    • Fritz // 03.08.2018 à 09h12

      Exactement. Les petits Zeuropéens supplient leur maître américain de maintenir l’OTAN.
      Ça s’appelle : la servitude volontaire, et ça devient franchement obscène.

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      • Owen // 03.08.2018 à 10h40

        Epreuve du Brevet des Collèges 2017, sujet de (inspirons) « Education Morale et Civique », question n°3 : « Vous avez été choisi(e) pour représenter la France au prochain sommet de l’Union européenne. Vous êtes chargé(e) de réaliser une note pour présenter une mission des militaires français sur le territoire national ou à l’étranger. Montrez en quelques lignes que l’armée française est au service des valeurs de la République et de l’Union européenne. »
        Question filandreuse, notion de Défense Nationale remplacée par des « missions » avec indifférenciation entre la France et l’étranger, et l’armée au service de la république et notre pays… l’Union Européenne ! Bonne chance à nos futurs citoyens moraux et civiques !

        Quant-à la pathologie française, il existe 193 pays dans le monde. 165 sont souverains, avec leur monnaie, leur armée, leurs lois, normaux quoi… La France partie de 28 pays, bientôt 27 qui ont renoncé à cela. La pathologie de notre pays n’est pas d’avoir à faire avec des voisins puissants, mais bien le besoin d’un giron protecteur. La France a quand même crée l’UE, pour maintenant se nourrir de lamentations sur sa domination et les lois qu’elle décide à notre place.

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        • Jérôme // 06.08.2018 à 22h44

          C’est beaucoup plus ancien que cela.

          Foncièrement, la diplomatie française a été à demi émasculée en 1815. À peu près tous les gouvernements français se sont, depuis Waterloo, mis dans la roue de l’empire anglo-saxon. L’axe cardinal de la diplomatie française est devenu : toujours se coucher devant les priorités britanniques et se contenter des restes.

          Et à partir du début du 20ème siècle et de la 1ère guerre mondiale, compte tenu de la menace allemande, l’axe cardinal de la diplomatie française a toujours été : ne rien faire sans les anglo-saxons. Le sommet de ce naufrage a été l’affaire de la remilitarisation de la Rhénanie en 1936 : on a laissé faire Hitler alors qu’on aurait alors infligé une torgnole à l’armée allemande.

          Et depuis, hormis les 11 années de présidence de Gaulle où les USA apportaient leur soutien à toutes les oppositions hormis au PCF, il en a toujours été ainsi, chaque président descendant un palier dans l’erreur, la servitude et la lâcheté.

          Mitterrand en 1990/91 lors de la guerre d’Irak. Chevenement a certes eu du panache mais aurait du démissionner plus tôt et, au lieu de prétendre démissionner pour ne pas fermer sa gueule, l’ouvrir pour de bon et dénoncer le coup monté par l’ambassadrice Glaspie.

          Chirac avec ses guerres de Yougoslavie et de Serbie, et sa réintégration de la France dans de nombreuses instances de l’OTAN.

          Sarkozy avec son retour dans le commandement intégré de l’OTAN et avec sa guerre de Lybie comme supplétif des néoconservateurs américains.

          Hollande avec son soutien aux djihadistes d’Al Qaïda en Syrie et sa prostitution de la France aux saoudiens, en plus de celle ancienne aux USA, sans oublier le soutien aux partis neonazis d’Ukraine occidentale.

          Et enfin Macron qui continue Hollande et Sarkozy, et qui en plus, pour la 1ère fois depuis la 2ème guerre mondiale, envisage de céder notre dernier fleuron militaire, à savoir notre aéronautique de défense à l’Allemagne qui en était dépourvue depuis 1945 et qui achèverait ainsi de satelliser la France.

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  • Kiwixar // 03.08.2018 à 09h19

    Il vaut mieux conserver l’Otan et qu’il ne se passe rien plutôt que de risquer qu’il se passe quelque chose (invasion extra-terrestre, retour des Soviets, inflation, air dans les sachets de chips) au cas où on déciderait de la dissoudre, à notre grand dam. Le siège de l’organisation est à Bruxelles, or c’est bien par la Belgique qu’étaient passés les Allemands pendant la 2e GM. Ils savaient quelque chose qu’on ignore.

    On n’en sait rien, mais y a peut-être des ETs sur Mars (ou sur Vénus) qui attendent qu’on baisse notre garde pour envahir la France par la stratosphère via… la Belgique, forcément. Gardons l’Otan. On n’est jamais trop prudents.

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    • Fritz // 03.08.2018 à 09h34

      D’ailleurs, les extra-terrestres ont déjà pris pied sur notre planète, plus précisément au Kremlin avec cet être maléfique dont je n’ose même pas écrire le nom… Sainte Alliance atlantique, protégez-nous !

      Autre chose : il me semble que la Nouvelle-Zélande avait rompu vers 1985 avec l’ANZUS, correspondant à l’OTAN et à l’OTASE. Qu’en est-il maintenant, @Kiwixar ?

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      • Kiwixar // 03.08.2018 à 09h55

        Je ne sais pas trop. La priorité du nouveau gouvernement, c’est un accord de libre-échange avec l’UE. L’ambassadeur de l’UE à Wellington (ça existe) avait indiqué à ce nouveau gouvernement qu’il devait abandonner son projet de réchauffement diplomatique avec la Russie. Ensuite est venue l’affaire Skripal condamnant la Russie parce que « c’est l’explication la plus plausible ».

        On voit bien que l’UE et l’Otan c’est la même chose, et le machin utilise l’attrait de l’UE (commerce, libre circulation) pour s’étendre comme un cancer.

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    • Myrkur349 // 05.08.2018 à 18h46

      Trump se moque de son pays comme de sa première paire de chaussettes, par contre il prend son pied comme c’est pas permis en étant au centre de toutes les attentions. Et pour un type de 70 ans, que demander de plus ? Donc, cela a déjà du être écrit ou pensé, mais il va tout entreprendre pour se faire réélire puisque dans la constitution US, tu as droit à un mandat de 4 ans renouvelable une fois. Un exemple, les exportations de voitures allemandes aux states ont été préservées par une augmentation des exportations US de soja vers la C.E.E. Il fait plaisir à sa base électorale tout en chicanant Merkel.
      L’OTAN comme tout le monde l’a bien compris, sert juste les ventes d’armes du complexe militaro-industriel celui ci s’auto-alimentant comme toute bonne administration de fonctionnaires en place ad vitam aeternam.
      Pour les martiens, apparemment les petits robots sur place depuis un certain temps n’en ont vu cure. Et pour l’inanité de la guerre, lire l’excellente nouvelle d’Alfred Coppel , » Mars est à nous ».
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoires_de_guerres_futures#Mars_est_%C3%A0_nous_!

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  • georges glise // 03.08.2018 à 09h36

    si les peuples finissent par rejeter la vassalité de leurs gouvernants à l’empire washingtonien, alors on pourra dire « otan en emporte le vent de l’histoire »! et pour la france, retour à la politique gaullienne de non-alignement!

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  • outis // 03.08.2018 à 10h02

    « en perdant par là-même la marge d’indépendance qu’elle disposait »

    qu’elle disposait où ?

    ou faut-il lire « en perdant par là-même la marge d’indépendance dont elle disposait » ?

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  • jean bachelerie // 03.08.2018 à 11h39

    analyse remarquable.
    Sarkozy, Hollande et Macron n’ont rien compris à l’indépendance nationale doctrine élaborée par le Général de Gaulle.
    L’independance nationale, signifie disposer de sa propre capacité de défense, sans laquelle l’indépendance est un leurre, un fantasme! Disposer d’une défense autonome, indépendante, c’est pouvoir mener une politique étrangère indépendante, ouverte vers les autres pays, c’est sortir du manichéisme « atlantique » voire Ocidental.
    C’est aussi restructurer une industrie à la dérive, disposer comme nos voisins allemands d’une capacité industrielle performante et conquérante, c’est connaître notre intérêt celui de notre peuple, et le faire prévaloir, mieux le promouvoir, promouvoir nos valeurs, la francophonie, la langue, notre culture, au lieu de se laisser envahir par le globish sabire américano anglais qui fait rire les américains comme nos voisins britanniques.
    mener une politique indépendante des blocs, en fait de l’OTAN, c’est avoir une vision géopolitique de notre avenir, c’est construire pas à pas cet avenir independant, convaincre nos partenaires européens, d’adopter, une politique d’indépendance au nom d’une Europe ouverte à ses voisins, en particulier, notre allié traditionnel la Russie. Comme le Général de Gaulle l’avait si bien perçu, lui qui dans les pires moments de l’histoire avait connu de prés nos amis d’outre atlantique, britanniques et nos alliés d’alors l’union soviétique. Il avait mesuré le courage de ce peuple, qui a perdu 25 millions de personnes entre 1941 et 1945, soit la moitié des victimes de cette deuxième guerre mondiale.
    Un peuple éternel, comme la Russie, c’etait ce qu’en disait le,général de Gaulle.
    Sa politique visionnaire a d’ailleurs été à la base de celle de Willy Brandt, dans son rapport à la RDA, la pologne, l’URSS. Le SPD est sans doute le seul parti social démocrate non atlantiste! rappelons nous Schroeder refusant pour première fois de suivre les états unis dans la guerre d’Irak, comme Chirac et le fameux discours de D de Villepin à l’ONU.
    Le ministre des affaires étrangères allemands Heiko Maas fut un des rares ministres européens à considérer positivement la rencontre Poutine/Trump, comme son homologue Italien.
    Il faut lire la presse allemande, le lendemain du sommet de l’Otan , la Sudeutsche zeitung (SZ) quotidien centre gauche de Münich, écrivait: » il serait temps de revoir les structures de l’OTAN, inchangées malgré la chute du mur et la disparition de l’URSS, la dissoulution du pacte de varsovie.
    Mieux la SZ insitait sur le coté positif de la politique d’investissement des entreprises allemandes en Russie, sur Gazprom 2, le gazoduc qui fait hurler Trump. La SZ a même écrit au nom de quoi devrions nous acheter du gaz liquéfié américain 50% plus cher que le gaz russe?

    La SZ soulignait combien la politique des giuvernements allemands depuis Willy Brandt, ont mené une politique intelligente, en apparence et dans les discours officiels alignement sur l’OTAN, le boycott de la Russie ne touche pas les industriels, seulement les agriculteurs. En effet les gouvernements allemands successifs ont tissé des liens économiques, ont massivement investi en Europe centrale et orientale, en particulier en République Tchèque, Pologne, Roumanie et Russie. Ces pays sont devenus sous traitant de l’industrie allemande, le montage final se faisant toujours en Allemagne, de même que la recherche et la conception.
    Avec la Russie les liens sont anciens également, si l’on connaît un peu l’histoire, la géographie et la culture allemande et Russe, on comprend lieux la fascination de l’un pour l’autre, en même temps que la crainte, c’est d’ailleurs la même chose entre la France et l’Allemagne, ce qui a conduit le général de Gaulle à signer un traité d’amitié entre nos deux pays. Sachant que nous ne choisissons pas nos voisins, le réalisme allemand a choisi le rapprochement concret, économique, industriel et culturel, en catimini.
    Quelques exemple: la récupération comme en son temps la CIA aprés la deuxième guerre mondiale, des anciens ennemis, la Stasi pour le gouvernement allemand et son utilisation pour approfondir ses liens, sa connaissance de la Russie et de ses dirigeants, apermis à l’allemagne de prendre de l’avance sur notre pays, et l’Italie, partenaires historiques de l’URSS.
    grâce aux liens de la stasi avec le KGB puis le FSB, nos amis allemands ont noué des liens avec Sotchak le puissant maire de Saint petersbourg et son entourage dont Poutine, Gorbatchev.
    Il faut savoir que certains exts de la Stasi ayant travaillé avec Poutine à Dresde, ont développé leurs relations avec le FSB et Poutine et son gouvernement.
    Cela explique la nomination de Schrieder au conseil d’aministration de Gazprom, la nomination d’un directeur général à la tête de la filiale gazoduc de gazprom. ce même directeur général ami intime de poutine.
    Encore un fait, lorsque Madame Gorbatchev a eu un gros problème de santé, il fut prise en charge par le giuvernement allemand, à l’initiative d’un ancien banquier, reconverti dans le conseil germano-russe.
    Il afut aussi regarder la télévision publique allemande, lors de l’anniversaire de la chute du mur en 2014, un talkshow fut organisé avec Gorbatchev, la ministre allemande de la défense et des spécialistes de l’allemgane de différents horizons. la conclusion tirée par madame U. von der leyen, nous devons respecter la Russie et son gouvernement, nous devons comprendre sa politique, nous sommes voisins, et la paix doit être préservée, nous devons copérer et ouevrer au rapprochement de nos pays.
    Auparavant Gorbatchev avait dénoncé le non respect de l’accord signé avec Bush, Mitterrand et Kohl, dissolution du pacte de Varsovie, et statu quo de l’OTAN. Or l’OTAN n’a de cesse de s’installer à la frontière de la Russie.

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  • Le Rouméliote // 03.08.2018 à 11h42

    Le Pacte Atlantique aurait dû être dissous le 26 décembre 1991 au lendemain de la fin officielle de l’URSS et avec lui, l’OTAN. En effet, l’objet du Pacte n’existait plus, alors pourquoi le maintenir ? On se perd en conjectures… (lol !)
    La première action militaire de l’OTAN fut le courageux bombardement de la Serbie en 1999, c’est dire !
    Une seule solution : sortir unilatéralement de ce machin comme de la plaie européenne avant de finir comme les Grecs.

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  • stef1304 // 03.08.2018 à 12h33

    La catastrophe de la destruction de la Libye, la guerre en Syrie, les soldats français en Afghanistan… tout cela aurait-il été possible si l’OTAN n’existait pas ?
    J’en doute.
    Cette institution a contribué à faire de nos 3 derniers présidents en titre (Sarkozy, Hollande et Macron) des criminels de guerre, selon le droit international (guerres d’aggression contre un Etat étranger), complice des massacres de populations.
    L’image de la France a été durablement (sinon définitivement ?) ternie.
    Du point de vue de la souveraineté, ce pacte faustien est une hérésie politique.
    La politique conduite est non seulement honteuse, elle est aussi inepte et contraire aux intérêts des nations d’Europe.
    (O)TANT va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se brise. Puisse Guillaume Berlat être entendu.

    Ps – La décision de Sarkozy est une trahison de l’intérêt national.

    Nota bene – Si Trump et d’autres gouvernants arrivent à faire péter ce « machin », tous les peuples qui la subissent pourront se réjouir et célébrer ce jour historique.

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    • Chris // 03.08.2018 à 14h46

      La décision de Sarkozy est une trahison de l’intérêt national.
      Sarkosy en était conscient : c’est pourquoi il s’est empressé de faire disparaître ce délit du vocabulaire constitutionnel.

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  • Ceusette // 03.08.2018 à 14h28

    Il ne faudrait quand même pas se montrer naïf! Si Trump appelle les autres membres de l’OTAN à renforcer leurs efforts financiers dans le domaine militaire, c’est avant tout pour acheter davantage de l’équipement américain! Le fait qu’il s’en prenne plus particulièrement à l’Allemagne (qui à l’instar du Japon, a été longtemps la « vache à lait » de l’industrie d’armement américaine) est significatif: compenser le déficit commercial américain par des achats massifs d’armements américains par les Allemands. Affirmer que les Américains paient excessivement la défense européenne relève de la pure fumisterie, car il s’agissait pour eux d’asseoir leur domination. Et ça n’a pas de prix. Et nous protéger contre qui aujourd’hui? Sans doute, certains stratèges américains se sont rendus compte que l’OTAN servait de « paravent » pour les pays membres leur permettant de se défiler. L’avantage des relations bilatérales consisterait à imposer plus brutalement leurs conditions. Trump n’essaie pas de se battre contre un quelconque « État profond » dans une recherche de justice morale… Il défend avant tout les intérêts (ou certains) de son pays. Cessons de « penser US », et pensons par/pour nous-mêmes.

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  • Ando // 03.08.2018 à 16h25

    Juste une précision. L’URSS s’étant constituée en 1945 son glacis de protection en Europe centrale contre de futures éventuelles invasions n’a jamais affiché par la suite une quelconque velléité de conquête territoriale en Europe ou ailleurs. Le prétendre est historiquement malhonnête. L’organisation du pacte de Varsovie n’avait qu’une raison d’être purement defensive. Ce qui était vrai avec feu l’URSS l’est encore davantage avec la Fédération russe d’aujourd’hui.

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    • Owen // 03.08.2018 à 17h20

      C’est un peu plus compliqué que cela. On n’a pas demandé aux pays d’Europe leur avis sur le partage de Yalta. Si la paix nucléaire a gelé les blocs pendant des décennies, les missiles SS20, installés dans les années 70 étaient orientés vers l’Europe de l’Ouest. Cette menace a été à l’origine de la crise des euro-missiles qui s’est terminée par l’installation de contre-missiles en RFA, les Pershing en 1983. On a parlé de crise: des mouvements pacifistes, appuyés par les partis communistes présents en RFA, France, Italie, Pays Bas, ont protesté contre l’installation de ces Pershing. Ce qui a fait dire à Mitterrand: « Les pacifistes sont à l’Ouest, les euromissiles sont à l’Est ».

      S’il n’y avait peut-être pas de plan militaire d’invasion de l’Europe de l’Ouest par l’URSS, la lutte idéologique battait son plein depuis la doctrine Jdanov et le Kominform avec les partis communistes comme vecteurs de ralliement des pays à l’URSS. Il y a eu 4 ministres communistes au gouvernement de Mitterrand et l’affaire Farewell avec les 47 « taupes » renvoyés en URSS.

      Raconter que la Russie souhaite envahir l’Europe de l’Ouest est de la complète hystérie, mais c’était différent à l’époque de l’URSS. Je ne dis pas cela pour accuser l’URSS: elle ne faisait que répondre aux intentions hégémoniques des Etats-Unis d’une part et d’autre part le communisme était encore une expérience nouvelle que des populations enviaient en Europe de l’Ouest.

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      • Fritz // 03.08.2018 à 17h57

        D’accord avec votre commentaire nuancé. Cela dit, les Pershing installés à partir de 1983 pour répliquer aux SS-20 remplaçaient d’autres euromissiles américains orientés vers l’Est, il me semble. Et la petite phrase de Mitterrand, certes bien ciselée, ignore complètement l’existence des pacifistes dans les pays de l’Est. Certes ils étaient moins voyants que les pacifistes qui défilaient à l’Ouest, mais en RDA, ce sont eux qui ont commencé les manifestations de Leipzig qui allaient aboutir à la chute du Mur en 1989.

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        • Owen // 03.08.2018 à 23h35

          Hormis avec les bombes nucléaires, qui ont commencé avec le Manhattan Project, j’ignore dans le détail le démarrage et la course aux armements entre l’Ouest et l’Est. Faute de précision, j’imagine que c’est l’histoire de la poule et l’œuf entre deux idéologies irréductiblement antagonistes.

          La prévisibilité sur l’effondrement de l’URSS était faible, avec de moyens technologiques et conceptuels d’analyses insuffisants: ces pays étaient des mondes clos, qu’on ne pouvait visiter librement, un peu comme la Corée du Nord. Les hétérodoxes comme Hélène Carrère d’Encausse et Emmanuel Todd, qui avaient prévu l’effondrement du mur étaient rares et tardifs. L’idée qui prévalait était celle du « ventre mou » des démocraties avec la libre circulation des idées, des activités et des hommes, face à une forteresse en capacité d’expansion avec la séduction idéologique et le contrôle des individus.

          Le pacifisme l’a emporté et c’est tant mieux. C’est d’ailleurs la leçon que les états de l’UE et les médias ignorent délibérément et la démonstration sur l’origine des guerres. On a cru au Mur de Berlin, on a eu la fiole à Powell.

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          • aleksandar // 04.08.2018 à 08h12

            Tout commence par l’installation d’armes atomiques armoricaines ( IRBM) en Turquie en 1957.
            Mais probablement des 1949 sous formes de bombes largables.

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            • Fritz // 04.08.2018 à 09h21

              Américaines, pas « armoricaines ». Ce sont ces missiles que les Américains se sont engagés à retirer après la crise de Cuba (1962).

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      • Ando // 03.08.2018 à 21h44

        Mon propos se rapportait simplement à l’expression utilisée par l’auteur : ‘les ambitions de conquête’ (de l’URSS), qui est une invraisemblance.

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  • l’aieul // 03.08.2018 à 16h37

    « 30 bataillons mécanisés » AHAHAHAHAHAHAHHAHAHAHAHAHAH
    29 pays. Presque le PIB de la France en budget annuel. Plus de 600 millions d’habitants. 30 jours pour mobiliser 30 bataillions…
    Et à l’heure actuelle c’est clairement pas possible hein!!!
    Donc en 2024 il faudra UN MOIS à l’OTAN pour mobiliser… UNE DIVISION.

    J’entends les russes et les chinois trembler d’ici.
    Eux qui en un mois doivent pouvoir en mobiliser 50 et 500, respectivement…

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  • RGT // 03.08.2018 à 19h26

    L’OTAN n’est rien d’autre qu’une structure administrative bureaucratique qui n’a qu’un seul objectif, comme toute structure de ce type : Sa propre survie.

    Si l’OTAN éclate, les « responsables » de cette organisation devront tenter de se recaser dans d’autres administrations moins prestigieuses et n’auront plus accès aux buffets ni aux petits-fours à la fin des colloques et des séminaires inutiles…
    Sans compter la baisse de leurs rémunérations.
    Il faudrait sans doute même qu’ils se mettent sérieusement à bosser avec de VRAIS objectifs donnés par leur hiérarchie. Quelle horreur !!!

    Alors il faut inventer des raisons de continuer à exister, et comme toujours on reprend les vieilles recettes qui ont si bien fonctionné par le passé : Les bolchéviks ou leurs descendants qui ont toujours le couteau entre les dents.

    Si l’OTAN est dissous, que feront ces « grand hommes » ?
    En dehors de mendier une assiette de nourriture à la soupe populaire je ne leur vois pas un avenir grandiose.

    Alors ils se battent corps et âme pour préserver leur job, même s’il ne sert strictement à rien.

    Ne vous en faites pas, c’est la même chose dans toutes les administrations.
    Et les plus déterminés à rester en place ne sont pas les « grouillots de base » qui peuvent facilement être recasés à d’autres postes.

    Ce sont bien les « grands dirigeants » (on les appelle énarques dans les ministères français) dont l’inutilité pourrait devenir flagrante si cette administration disparaissait car personne n’en ressentirait le moindre effet négatif.
    Cette disparition pourrait même apporter des effets bénéfiques à la population, alors il ne faut surtout pas que ça bouge !!!

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    • Arcousan09 // 05.08.2018 à 18h55

      Quand de Gaulle a sorti la France de ce « machin » nous n’en sommes pas morts …
      Il a fallu le génie transcendant d’un nain pour nous y faire rentrer ……. afin d’assouvir son besoin effréné de « puissance »
      Les résultats mirobolants se passent de commentaires ….
      Et ce n’est pas l’inspiré Macron qui va changer quelque chose …. bien au contraire …..

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  • Gavrilo // 04.08.2018 à 18h37

    Un article d’il y a deux ans, portant le même titre et disant à peu près la même chose : http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2017/01/otan-va-la-cruche-a-l-eau.html

    Extrait : « Ce n’est certes pas la première fois que l’organisation atlantique se retrouve embringuée dans ses contradictions, mais l’accélération à laquelle nous assistons ces dernières années prête à sourire. Nous avions déjà vu que le dossier syrien avait mis ces paradoxes sous la lumière crue du jour : CIA et Pentagone qui se battent par groupes rebelles interposés, farce de la base d’Incirlik d’où décollaient à la fois les avions US pour bombarder (légèrement) l’EI soutenu par la Turquie et les avions turcs pour bombarder les Kurdes soutenus par les Américains…

    Les bisbilles américano-erdoganiennes depuis le putschinho de juillet reviennent régulièrement sur le devant de la scène, mettant aux prises les deux premiers contingents de l’OTAN. La chasse aux sorcières du sultan contre tout ce qui peut être güleniste mine l’organisation atlantique : au QG de Bruxelles, les deux tiers des officiers et sous-officiers turcs ont été purgés ; à Norfolk, au second commandement, c’est 36 sur 46 (…) Craignant de rentrer chez eux, ces officiers souhaitent même trouver refuge dans les pays où ils sont en place. Situation ubuesque où les soldats d’un pays de l’OTAN demandent l’asile politique à d’autres membres de l’OTAN ! Décidément, quelque chose ne tourne pas rond dans l’empire du Bien…

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