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15.octobre.202115.10.2021 // Les Crises

Pétrole, une histoire de pouvoir (2/2) – ARTE

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Source : Arte, Youtube

Comment le pétrole a bouleversé nos modes de vie, l’économie et l’ordre géopolitique mondial. Le second volet de ce passionnant documentaire sur l’or noir débute en 1973, lorsque les pays de l’Opep décident d’augmenter le prix du pétrole et provoquent le premier choc pétrolier mondial.

Pétrole et pouvoir sont liés. En tant que principale source d’énergie, l’or noir décide de la croissance et de la récession, de la consommation, de la pauvreté et de la guerre. En 1973, alors que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) diminue ses livraisons pour sanctionner son ingérence dans la guerre arabo-israélienne, l’Occident prend conscience du poids de cette matière première, levier géopolitique capable d’inverser les rapports de pouvoir en l’espace d’une nuit.

Goût amer

Marquant le commencement de la dépendance occidentale, le premier choc pétrolier, exposé dans le second épisode du documentaire d’Andreas Sawall, prend rétrospectivement le goût amer d’une occasion manquée : la recherche sur les énergies renouvelables, prometteuse mais sous-investie, aurait pu constituer une porte de sortie. Physiciens, historiens et journalistes prennent la parole dans ce documentaire riche en anecdotes, qui retrace l’avènement du pétrole en tant que matière première indissociable de notre mode de vie. Alors que les États-Unis se sont imposés comme premier producteur mondial, il semble peu probable que l’Occident délaisse cette ressource – indispensable aux produits cosmétiques, pharmaceutiques et électroniques – dont nous sommes devenus plus que dépendants.

Documentaire d’Andreas Sawall (Allemagne, 2020, 53mn)

Source : Arte, Youtube, 22-09-2021

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8 réactions et commentaires

  • LibEgaFra // 15.10.2021 à 10h41

    Quand le gouvernement a augmenté le prix de l’essence, monstres manifestations des GJ qui a foutu une trouille monstre à la bourgeoisie qui a eu recours massivement à la violence pour terroriser les manifestants et les décourager de manifester. Trois ans plus tard, les prix de l’énergie augmentent encore plus, mais voilà, la peur a changé de camp et plus personne ne moufte.
    [modéré]

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  • Bouddha Vert // 15.10.2021 à 11h43

    Comprendre l’Histoire, entendre les faits, jauger les possibles à l’aune des moyens sont les outils nécessaires au sage pour définir et conduire vers des possibles.
    La colère, le déni, l’illusion nous ont parfois donné des héros magnifiques si tant est que l’on apprécie la tragédie.

    Devant les faits on peut, c’est notre liberté, fanfaronner, s’effondrer, fuir… Le plus raisonnable est certainement d’accompagner et glaner toutes les opportunités, écrire de nouvelles pages inspirantes sans nostalgies, rendre possible le futur avec moins de ressources.
    Les déplétions s’étendent partout au profit de nos désirs, ne pas juguler ce modèle nous mène aux pénuries, quid de nos besoins?
    Ne pas respecter ses dettes quand elles sont monétaires est une habitude aux conséquences humaines, les autres dégradent LE système, il serait temps de l’admettre.

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  • Incognitototo // 15.10.2021 à 16h02

    Ça, c’est « drôle »… ou pas. Ce doc attribue à la « guerre du Kippour » (10/1973) le premier choc pétrolier (10/1973).

    Cela a peut-être joué en tant que prétexte politique, principalement pour certains pays arabes, mais pour les autres (Vénézuéla et autres), je ne vois vraiment pas.

    En réalité (désolé, je vais radoter), c’est totalement oublier (volontairement ou involontairement) la raison principale : le changement de système monétaire (08/1971). Les USA s’assoient sur les accords de Bretton Woods et suppriment unilatéralement la convertibilité or du $ pour confier à l’offre et la demande le soin de fixer la valeur des monnaies.
    En outre (dans la continuité des accords de BW), toutes les transactions internationales continuent à s’effectuer en $ ; et pour cause après 1944, le $ est devenu la principale monnaie de réserve de toutes les BC et tout le monde est pieds et mains liés, sous peine de se ruiner soi-même.
    Avec ce changement de système monétaire, les USA ont trouvé un moyen « génial » pour faire fonctionner la planche à billets en continu pour financer leur déficit public, leur programme spatial et leur course aux armements ; et non accessoirement de vivre ainsi à crédit sur le reste du monde tout en l’asservissant totalement par la dépendance économique créée.

    Résultat : la valeur du $ plonge encore plus (le plongeon a commencé en 1969 et est en plus accompagné d’une inflation jamais atteinte de 6 %) et les pays créditeurs nets vis-à-vis des USA ont perdu en 3 ans 30 % de leur CA (!!!) et de pouvoir d’achat, et donc au final beaucoup plus pour leurs bénéfices…

    C’est ainsi que les pays qui le peuvent (les membres de l’OPEP, a contrario des pays européens dont l’impuissance est entérinée) décident un « rattrapage » en multipliant le prix du pétrole par 4.
    Ils le feront également pour le deuxième choc pétrolier (78/81), où ils se rattraperont en multipliant les prix par 2,7, puisque le $ a perdu presque 40 % de sa valeur d’échange toujours par rapport à son plus haut de 1969.

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    • Incognitototo // 15.10.2021 à 16h03

      – suite et fin –

      Tout cela se démontre très bien arithmétiquement et il est évident que les membres de l’OPEP savaient compter, et que les prétextes politiques invoqués pour augmenter le prix du pétrole étaient juste des « cerises sur le gâteau ».

      Maintenant reste à savoir pourquoi ce changement de paradigme monétaire est aussi peu diffusé et expliqué. D’autant que quand on analyse toutes les conséquences en chaîne qu’il a eues, je le tiens pour aussi important au niveau politique que les effets et conséquences de nos 2 guerres mondiales : dictature du néolibéralisme, financiarisation des économies, création de super-concentrations capitalistiques avec le développement d’entités aux pouvoirs supra-étatiques et supranationaux, délocalisations productives, fin de la puissance des pays européens (tout seul et ensemble), éclatement de l’URSS, émergence de nouvelles puissances régionales, enfermement des USA dans leur politique hégémonique et interventionniste, développement exponentiel des échanges internationaux et donc des pollutions, et cetera, et cetera… .

      Ignorance des vraies causes ou volonté de les cacher ? En fait, cet impensé politique est devenu tabou depuis 50 ans dans les médias mainstream… D’ailleurs, écoutez la « musique médiatique actuelle » qui attribue à une « forte reprise et demande » la flambée des prix des matières premières…
      En fait ce qui se passe réellement, c’est que dès que les échanges internationaux augmentent la demande en $ aussi, et en conséquence sa valorisation part à la hausse. Depuis un an, il a pris 15 % sur l’€ et donc il rentre déjà pour 15 % dans le renchérissement des prix proportionnellement aux postes qu’il impacte (transports, matières premières, énergies, et cetera).

      Bref, qu’est-ce que nos commentateurs économiques ne veulent pas comprendre dans ces mécanismes pour toujours nous ressortir les mêmes balivernes soi-disant explicatives ?

      Non accessoirement et au risque de faire hurler certains ici, je n’ose imaginer (et calculer) où en seraient les prix en France (avec notre balance commerciale perpétuellement déficitaire) si nous avions encore notre monnaie nationale…

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      • hyppocondriac29 // 16.10.2021 à 09h15

        Une donnée manque : les USA ont passé leur pic de production de pétrole conventionnel à la même époque.
        Pour moi : déclin production pétrole conventionnel aux US + dollar devient flottant par rapport à l’or -> déstabilisation moyen-orient -> 1er choc pétrolier.

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        • Incognitototo // 16.10.2021 à 15h33

          Oui, cela rajoute pour les USA l’élément du commencement de la surdépendance énergétique. Cependant si cela surdétermine les captations, agressions et autres annexions des USA pour l’accès aux ressources pétrolières, pour autant ce qui reste déterminant dans les chocs pétroliers, c’est la baisse de la valeur du $. Avec la baisse de la valeur du $ (à partir de 69), les producteurs (exportateurs nets) ont fini par vendre à perte et bien évidemment un « petit rattrapage » s’est imposé de fait.

          Non accessoirement, il faut noter 2 choses :
          – après une lente et constante baisse depuis 1970, en 2018 la production pétrolière des USA a dépassé le pic de 70, et ils sont actuellement à nouveau les premiers producteurs mondiaux de pétrole et selon certaines sources à nouveau exportateur net d’énergie (gaz + pétrole) en 2020 ; résultat obtenu avec les techniques de fracturation hydraulique qui saccagent et polluent des régions entières,
          – avec ce système monétaire léonin et hégémonique, dans tous les cas les USA sont les seuls à ne jamais rien perdre… En fonction de la demande mondiale de $, si celui-ci fluctue à la baisse cela booste leurs exportations, s’il fluctue à la hausse leurs importateurs se gavent… Par contre pour nous, si le $ baisse nous perdons de la compétitivité et s’il augmente nos prix augmentent y compris à l’exportation pour nos produits qui dépendent de nos propres importations…

          Il faudra bien un jour mettre fin à cette incroyable hégémonie monétaire, où même quand les USA perdent ils gagnent quand même, et où ils règnent sans partage sur le devenir économique (et en conséquence politique) du monde entier.

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  • Incognitototo // 16.10.2021 à 21h17

    Aucun pays (même démographiquement développé) ni entité économique (comme l’UE et malgré sa tentative ratée de créer un contre-pouvoir avec l’€) n’a les moyens d’imposer quoi que ce soit aux USA et encore moins sous la forme d’un blocus. Ceci pour une raison simple : toutes les banques centrales ont constitué de colossales réserves en $ ; en conséquence, renoncer à utiliser le $ pour le commerce international reviendrait de fait à faire perdre à celui-ci la totalité de sa valorisation et en conséquence à tous nous ruiner…

    À une époque les USA imposaient leurs diktats avec des missiles sur la tempe des autres pays, elle n’a aujourd’hui plus besoin de le faire : tous les pays se sont piégés eux-mêmes en ne remettant pas assez vite en cause l’étalon $ pour le commerce international.

    Exemple : la Chine avec ses 3 200 Md$ de réserves de change (et quoi qu’on pense de sa puissance), n’a plus aucun moyen de se passer de cette monnaie ; et ce n’est pas ses timides tentatives (avec la Russie et quelques autres pays non alignés) de commercer entre eux, en rétablissant les swaps, que cela va y changer quoi que ce soit.
    Pour l’ensemble des pays, les réserves connues en $ atteignent 100 % d’un an de PIB des USA et on comprend bien qu’aucun pays ne va déclencher volontairement son propre Armaguédon financier et économique en renonçant au $.

    Il reste donc assez peu de scénarios pour se sortir de l’emprise des USA…
    – Ceux de politique fiction (parce que jamais les USA ne seront d’accord) : remplacement du système actuel par le bancor (ou autres), ou adoption par tous les pays du $ comme monnaie de leur pays avec un droit d’émission et de contrôle partagé par tous…
    – Celui qui est le plus réaliste : œuvrer en priorité pour que les pays retrouvent leur indépendance et leur autonomie productive par rapport à leur besoin ; et si nous avions des dirigeants moins bêtes en France, nous aurions déjà fait ce qu’il faut pour cela parce que c’est en réalité assez simple (même en restant dans l’UE et la ZE).
    – Ceux catastrophiques (guerre, nouvelle pandémie incontrôlable, épuisement des ressources, crise financière durable, et cetera) qui provoqueraient de fait un « reset » du système monétaire… et toutes les conséquences sont possibles, y compris que l’humain disparaisse et/ou retourne à son niveau de développement de 1 000 ans AvJC.

    Ce tabou de l’hégémonie monétaire US (qui de fait nous asservit) est vraiment l’impensé de tous nos politiques (et journalistes) et c’est probablement cela le plus grave.

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