Source : Capital,
Couvert d’insultes sur le compte Instagram de sa classe, cet élève de Lisaa, une école d’arts appliqués parisienne, était à bout.
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Le 9 décembre 2020, Pheanith Hannuna a mis fin à ses jours. Ses parents l’ont retrouvé pendu dans sa chambre. Il avait 21 ans. Pheanith Hannuna n’était pas ce qu’on appelle un garçon à problèmes. Il se posait des questions sur le sens de la vie, comme tous les jeunes de son âge. Mais il ne broyait pas du noir, ne fréquentait pas les psys, ne souffrait pas de solitude. Il avait des tas d’amis, une copine qui l’adorait, d’excellentes relations avec ses parents, une folle passion pour le dessin et mille projets en tête.
«La veille de sa mort, je lui ai proposé de m’accompagner à un escape game, témoigne Raphaël Lux, son ami d’enfance, pour qui il était comme un frère. Il m’a tout de suite répondu que ça le branchait à fond, il était super motivé.»
Pheanith était très demandé, et son emploi du temps plutôt chargé. Des musiciens lui avaient proposé de dessiner leur plaquette, il travaillait sur un sujet de bande dessinée et, en attendant, mettait la dernière main à une vaste fresque que lui avait commandée un commerçant du quartier pour égayer sa boutique.
Ses œuvres, des illustrations au trait vif et limpide, empreintes d’une profonde humanité, avaient un succès fou : jusqu’à 17 000 personnes suivaient le compte Instagram sur lequel il les postait, et les retours étaient enthousiastes. A 21 ans, une telle réussite est rare.
Pour comprendre le geste fatal de ce surdoué du crayon, il faut revenir quelque mois en arrière. En octobre 2019, Pheanith Hannuna entre à Lisaa, une école parisienne d’arts appliqués. Les artistes n’ont pas besoin de diplôme pour tracer leur chemin, mais, en cas de pépin, un bachelor peut tout de même constituer une assurance.
Pheanith n’a pas tellement l’esprit scolaire, il ne mérite pas le premier prix d’assiduité et ses résultats sont irréguliers, mais son «projet individuel» – vaste travail personnel qui constitue le point d’orgue de la première année – est excellent : il obtient 17 sur 20, la meilleure note. C’est cela qui le perdra.
Depuis quelque temps, un petit groupe d’élèves (quatre ou cinq filles et un ou deux garçons, qui ont tous refusé de répondre à Capital) s’est en effet mis en tête de faire la loi parmi ses camarades. Sur le compte Instagram de la classe, ces caïds autoproclamés distribuent les bons et les mauvais points, frictionnent un peu les têtes qui ne leur reviennent pas.
Et le 17 sur 20 de Pheanith ne leur revient pas, mais alors, pas du tout. Non seulement ils le jugent outrageusement surévalué, mais ils accusent le lauréat de s’être rendu coupable de plagiat.
Dès lors, sur le site Instagram de la classse, dont Capital a pu consulter des captures, c’est la curée. Les petits procureurs abreuvent d’insultes leur nouvelle tête de Turc, finement rebaptisée «pénis». «Enculé», «nique-lui sa mère», «tu lui as parlé du cours de Photoshop», «Pheanith sera forcément puni par le destin», «le cas Pheanith, faut en parler en privé», «pour avoir 17, il faut 17k abos (17 000 abonnements à son compte personnel Instagram, NDLR)», «on va pas se mentir, on vise tous pénis»…
«Jamais de ma vie je n’avais assisté à un tel déferlement de haine, témoigne Thibault, l’un des élèves ayant tenté de s’opposer à ce harcèlement, qu’il attribue uniquement à la jalousie. Moi je ne risquais rien car j’avais décidé de quitter l’école, mais les autres n’osaient pas intervenir, ils avaient peur de devenir à leur tour des cibles ou avaient fini par se laisser convaincre. Quand un train comme ça est lancé, il est très difficile de l’arrêter.»
Nos tourmenteurs ne se contentent pas d’éructer sur le réseau social. En juin 2020, joignant le geste à la parole, ils s’en vont trouver le responsable pédagogique de première année (qui a refusé de répondre à Capital) pour dénoncer le supposé plagiat dont se serait rendu coupable leur souffre-douleur. «On est des balances…», ricane l’un d’eux sur le réseau. «On est en train d’enfoncer le clou délicatement», se réjouit un autre. Mais les faits sont têtus. Après avoir un moment envisagé de faire réexaminer la note litigieuse par un jury, la direction de l’école décide de la maintenir, balayant au passage les accusations du petit groupe.
«Il n’y avait pas le moindre plagiat dans le projet personnel de Pheanith, témoigne Théo, un autre de ses soutiens. Il s’est juste inspiré de certains artistes, comme on le fait tous, et sans d’ailleurs s’en cacher, c’est tout à fait normal, c’est comme ça qu’on travaille.» «Ces accusations ne tiennent pas une seconde, confirme Sixtine*, une camarade de sa classe qui ne se remet pas du drame. C’était juste un moyen pour la meute de démolir Pheanith, parce qu’il avait plus de talent que les autres.»
Leur victime ne se plaint pas, ce n’est pas son genre, mais elle accuse le coup. Le 19 juin, sa mère, Anne-Sophie Mercier-Hannuna, adresse un long mail assorti de captures d’écran au responsable pédagogique pour le mettre au courant de la situation. «Selon un ami avocat, écrit-elle, ces échanges sont sans conteste révélateurs d’un phénomène de harcèlement, qui concerne cinq ou six personnes dans cette classe.»
Le responsable pédagogique organise immédiatement un entretien vidéo avec elle et Pheanith, dans lequel il «condamne ce qui a été publié sur les réseaux sociaux». Mais il ne donne aucune suite à la demande d’Anne- Sophie Mercier-Hannuna d’orchestrer une confrontation générale entre son fils et les harceleurs.
L’été passe, la deuxième année commence. Contrairement à ce qu’il espérait, Pheanith n’a pas été séparé de ceux qui lui veulent du mal : il se retrouve dans la même classe que deux d’entre elles. Et le cauchemar recommence. «Il y a eu des rumeurs sur moi l’année dernière, et ça continue encore aujourd’hui, donc j’ai personne à qui je peux demander de l’aide», écrit-il le 22 novembre à un prof, comme un appel au secours, sans obtenir de réponse.
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Commentaire recommandé
Pas par les réseaux sociaux ! par cinq petits étrons , ça aurait pu se passer dans la vraie vie sur un autre support, dans un bar , dans une cour de récrée , sur les bords de seine et finir dans l’eau .C’est pas le réseau sociale c’est le débile qui l’habite ! Pousser au suicide c’est un crime , alors dix , quinze ans de taule leurs ferra du bien , le seul réel probleme , ce sont les lâches qui n’ont rien fait , en 40 , pendant la crise des gilets jaunes , sur le réseau social , là y’ a un véritable probleme , les tondre ça suffit pas , deux cents coups de fouets me parait bien ,leur arracher la peau style dernière tentation , et un tatouage sur le front ….
45 réactions et commentaires
Pas par les réseaux sociaux ! par cinq petits étrons , ça aurait pu se passer dans la vraie vie sur un autre support, dans un bar , dans une cour de récrée , sur les bords de seine et finir dans l’eau .C’est pas le réseau sociale c’est le débile qui l’habite ! Pousser au suicide c’est un crime , alors dix , quinze ans de taule leurs ferra du bien , le seul réel probleme , ce sont les lâches qui n’ont rien fait , en 40 , pendant la crise des gilets jaunes , sur le réseau social , là y’ a un véritable probleme , les tondre ça suffit pas , deux cents coups de fouets me parait bien ,leur arracher la peau style dernière tentation , et un tatouage sur le front ….
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AlerterOui mais non.
Les réseaux sociaux sont un catalyseurs de ce type de comportement ou la réputation sociale peut avoir un effet parfaitement délétère sur la santé sociale des gens.
Ca n’ pas inventé ces comportement, mais ça les amplifient.
+16
AlerterPersonne n’est obligé de suivre les réseaux sociaux, comme personne n’est obligé de fréquenter le bar du commerce.
Maintenant, ceci dit, j’ai connu une époque où les harceleurs se seraient fait défoncer la gueule l’un après l’autre…
+2
Alerter4 ou 5 filles et un ou deux garçons en première année.
2 filles en seconde année
Un coup de fil menaçant d’une des filles
Un mail d’avertissement « final » d’unE responsable pédagogique.
Hommes coupables, femmes victimes nous disent les féministes. Ah bon ?
Au moins Pheanith ne se sera pas rendu coupable de féminicide.
Ça me rappelle le titre d’un livre : L’homme tue, la femme rend fou
Dans ce cas, l’homme a retourné sa violence contre lui…
Question : ce décès sera t-il ajouté au compte des « masculicide », le compte qui n’existe pas ?
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AlerterEn fait le sort de ce garcon vous indiffère , mais vous avez pu exposer vos frustrations envers les femmes , ouf tout fini bien !!
+11
AlerterAssimiler une attaque contre le fauxminisme victimaire délirant (car complètement déconnecté des faits et en permanente surenchère hystérique) et misandre (mais surtout misogyne car en réalité il méprise les femmes) pour une attaque contre les femmes est précisément une des principales stratégies du fauxminisme.
Ça ne m’étonne pas de vous…
Contrairement aux fauxministes sexistes (pléonasme), je ne prétends pas que les femmes soient plus « mauvaises » que les hommes.
Les deux sexes sont capables d’autant de violences, ce sont surtout les moyens de ces violences qui diffèrent.
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AlerterOui ce fauxminisme méprise les femmes hétérosexuelles qui n’ont pas de haine contre les hommes – c’est à dire l’écrasante majorité des femmes (pour le moment).
+15
AlerterTrès triste, la mort de ce jeune homme, béni des Dieux (franchement il est talentueux et il est beau) qui ne fréquentait pas les psy. Tous ces dons ça fait des jaloux.
Justement, je suis psy, et lorsque les jeunes ou les adultes sont harcelés, fréquenter un psy ça peut aider à tenir le coup et à trouver la force de se défendre.
Mais ce qui aide véritablement c’est le contrôle social. A tous les âges, la maitresse doit intervenir, l’entreprise, les collègues doivent intervenir, les profs de collège, lycée ou faculté/ école doivent intervenir Les autres étudiants doivent intervenir. Si les faits sont plus graves, c’est la police ou la gendarmerie qu’il faut aller voir. Il suffit d’un rappel de la loi (loi morale, loi sociale) pour arrêter le rituel du lynchage. Lynchage qui n’est ni l’apanage des hommes ni celui des femmes (les femmes tondues à la libération, les milliers de sorcières brulées/torturées sur quelques siècles ça vous dit quelque chose ?). Notre société est malade, elle est toxique, elle est criminelle, cela produit des mouvements pulsionnels de destruction, de meurtre. Il faut du lien, il faut que le groupe reprenne les rênes au nom de valeur justes. Il faut le courage de s’opposer à l’horreur. Voyez-vous que nous glissons lentement mais surement dans le fascisme. Croyez-vous que les rituels de mise à mort d’un bouc émissaire soient sans lien ?
+20
AlerterJe lis:
« » A tous les âges, la maitresse doit intervenir, l’entreprise, les collègues doivent intervenir, les profs de collège, lycée ou faculté/ école doivent intervenir Les autres étudiants doivent intervenir. » »
Je dis:
ET LES PARENTS????
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AlerterLes parents interviennent en général mais ne sont pas sur place. De plus il est délicat pour les parents d’aller directement discuter avec les mineurs qui harcèlent leurs enfants. Pour prendre contact avec les parents des agresseurs il faut passer par l’institution scolaire et c’est à l’institution, là où se déroule les faits d’intervenir en premier lieu, de toute façon quasiment toujours après l’impulsion des parents…
+0
AlerterCertes mais je pense que c’est plus encore un mépris du féminin en général.
Si vous voulez creuser cette piste (il est préférable de faire son chemin soi-même) une illustration de ce mépris du féminin par jalousie du masculin peut être observé en retraçant l’historique du dossier « FAIMINISME ».
+2
AlerterJe me permets aussi de vous recommander ce talentueux site très bien écrit par une femme antiféministe : eromakia.fr
+2
Alerter« Je me permets aussi de vous recommander ce talentueux site très bien écrit par une femme antiféministe »
Merci mais je suis une féministe radicale. J’irai voir par curiosité mais j’ai peur de ne pas adhérer.
+0
AlerterL’article confirme les études sur le harcèlement, comportement fréquent en milieu collectif, ici provoqué par la mise en concurrence d’humains ? contraints de cohabiter temporairement, pour des ressources limitées (ici, le meilleur rang dans le classement des diplômés ? La reconnaissance des pairs ?)
On ajoute le dogme libéral de la « loi de la jungle », qui donne une justification théorique à la violence sociale, et si par malheur les gens de pouvoir dans l’institution adhèrent à ce dogme, ça dégénère. Certains sont persuadés que le harcèlement fait partie de l’apprentissage de la sociabilité. Que le harcelé doit apprendre à se défendre seul (ce qui est en réalité très difficile).
L’article n’est pas assez détaillé pour qu’on sache.
L’autorité qui ne sait pas ou ne veut pas réagir, va conduire à l’amplification du harcèlement, très difficile à stopper pour la victime. La violence physique ne suffit pas, et même confirme au collectif la légitimité du harcèlement. Surtout quand la situation est installée.
Le mieux est de réagir vite et brutalement, si l’autorité n’assume pas son rôle. Pour les « témoins », de dire que la situation les gêne, personnellement.
La personne en photo à la fin de l’article représente-t-elle le jeune étudiant ? Si oui, ne peut-on pas soupçonner un motif raciste à ce harcèlement ?
@Zedav : constater, comme le font les féministes, que la violence est « majoritairement » le fait des hommes, ne veut pas dire que la violence est « exclusivement » le fait des hommes (discours qu’aucun féministe ne tient).
+3
AlerterDes jeunes venus de contrées barbares importent leurs mœurs archaïques
Attaques à l’arme blanche,
Massacres massifs,
Batailles rangées à l’arme de guerre,
Attaques lâches à 10 contre 1, ou homme contre femme,
Croyances aveugles et sectaires,
Harcèlement, ostracisme,
Haine de l’autre,
Etc ….
La modernisation intelligente de la société n’a pas de prise sur ces esprits dégénérés.
Et cela continuera car il y a toujours plus de cavaliers de apocalypse venus d’un autre temps semer la terreur et le chaos.
Ces jeunes « artistes » en devenir paieront leur crime car ces actes honteux sont interdits par la loi dans notre pays.
Les réseaux sociaux devront payer eux aussi car ils sont le support qui autorise permet favorise la propagation de ce genre de propos diffamatoires injurieux portant atteinte à la dignité humaine.
Les réseaux sociaux devront payer comme
un écrivain diffamateur paie ainsi que son éditeur,
un journaliste paie ainsi que l propriétaire de son journal
Tout comme les diffuseurs radio télé etc…
Ça devrait être pareil pour la circulation des propos criminels sur internet.
Les FAI, les forums de discussions, les réseaux sociaux doivent payer
+5
AlerterEt toujours et encore la lâcheté et la paresse des enseignants et de la hiérarchie.
Maternelle, primaire, collégiens, lycée, fac, ils ne défendent jamais les victimes, ne sanctionnent jamais les bourreaux. Et malgré les lois et les campagnes de communication, ils ponce-pilatisent, se contentant d’une moue quand un parent se plaint, voire mettent en cause le comportement de la victime.
Il serait temps de pénaliser sévèrement cette non assistance à personne en danger par personne ayant autorité.
Les suicides s’enchaînent pas centaines, milliers. Les entreprises, elles, aiguillonées par syndicats et avocats réagissent. Les patrons et cadres laissant s’installer ça, sont sanctionnés.
Et dans le système éducatif? Rien.
Quoique, que peut on attendre d’un système qui laisse impunément un enseignant terrifié seul face aux fanatiques et assassins jusqu’à la décapitation?
Je lisais hier encore qu’un gamin de 13 ans se vantant publiquement d’avoir laissé un autre dans le coma après un tabassage continuait à plastronner impunément dans son collège Breton. C’est la petite copine de la victime qui a du changer d’établissement.
Raz le bol de cette apathie de la hiérarchie éducative. Des sanctions, amende, prison, ça les bougera.
+22
AlerterDans le lycée de ma fille, l’équipe a été tout à fait remarquable l’année dernière quand elle a été victime d’une campagne ignoble sur les réseaux sociaux qui aurait pu très mal se finir. Donc n’accusez pas les enseignants et leur hiérarchie et ne faites pas de généralités s’il vous plaît, notre fille en est un exemple 🙂
+0
AlerterVous non plus, ne faites pas de généralités. Je connais aussi des équipes comme vous décrivez, exemplaires et déterminées à faire cesser le harcèlement. Mais ma très longue expérience me démontre que c’est la minorité des cas, qu’en général les hiérarchies et les enseignants s’en foutent et laissent faire, au risque de ne pas anticiper des situations extrêmement violentes. Avec l’amplification que donnent les réseaux sociaux, c’est catastrophique.
Hélas, la persécution ne date pas de maintenant, et je me souviens d’un membre de ma famille qui avait expliqué à son fils que la seule et unique solution c’était de réagir fort et le plus tôt possible. Ici je vois surtout la jalousie, un motif très courant, et une réaction raciste, très courante aussi.
+1
AlerterJe n’en fais aucune et je présentais un exemple que nous avons vécu douloureusement et qui s’est bien terminé grâce à l’implication du lycée et à la nôtre. Je sais que ça n’est malheureusement pas le cas partout, je voulais juste témoigner en tant que parent.
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AlerterLa seule et véritable coupable dans l’histoire, c’est la responsable pédagogique.
Car elle représente l’autorité. Elle aurait du enquêter correctement avant d’écrire son mail.
Les agresseurs (séides) n’ont pu agir que parce qu’on les a laissés faire.
Bon, le jeune évidemment aurait du tourner sa violence non pas contre lui-même mais contre ses agresseurs; mais pour sa défense, on peut rappeler que le système scolaire, tout en prétendant lutter contre le harcèlement, réprime très durement les victimes qui cherchent à se défendre avec leurs « poings » ( et c’est encore pire si on cherche à se défendre contre une fille ou une personne issue d’une « minorité « )
+12
AlerterOui c’est vrai. Il n’y a qu’une chose à faire. Rappeler la responsabilité juridique du directeur de l’établissement. Lui mettre par écrit qu’il est responsable de la sécurité des enfants qu’on lui confie. Que son apathie est une non assistance à personne en danger et que c’est lui que vous trainerez en justice (de manière solidaire avec l’agresseur souvent mineur) s’il arrive quelque chose à votre enfant.
Dans les faits c’est assez efficace.
Évidemment pour les adultes c’est un peu plus compliqué, mais cette technique peut tout de même s’appliquer en nom propre. Ici sa mère avait commencer cette démarche, mais je pense que personne n’a pris la mesure de la gravité de la situation.
+9
AlerterJ’ignore ce qu’il en est en France, mais, en Belgique, n’importe qui peut devenir directeur/trice d’un établissement scolaire, sans formation préalable (sauf peut-être de « management »?).
Là comme ailleurs, la « rentabilité » a tendance à primer.
Quant aux enseignant-e-s, ne serait-il pas indispensable de reconsidérer leur formation, de « l’actualiser », afin de les rendre plus capables de réagir à de telles situations favorisées par les moyens modernes de communication, et d’éviter qu’un tel drame se reproduise?
+1
AlerterNon en France ce n’était pas le cas, ma mère était directrice d’école maternelle et elle était aussi institutrice. Il me semble que pour manager une profession il faut l’avoir pratiquée. Elle avait fait l’école normale pour filles (c’était un autre temps).
Ils ont maintenant comme projet de supprimer les directeurs ou directrices d’écoles au profit de celui ou celle de collège. Le niveau des profs baisse de plus en plus, tout comme leur salaire et leurs conditions de travail et compensations (retraite) du coup on a du mal à recruter. Forcément un boulot difficile et mal payé c’est peu vendeur. Du coup on baisse le niveau etc.
De toute façon là comme ailleurs il s’agit de saigner le service public pour préparer la privatisation qui a déjà commencé. Les gosses de riches sont dans des écoles maternelles privées maintenant !
Il faudrait en effet former les profs et les instits. Il faudrait investir intelligemment l’argent. Il faudrait une vraie volonté de sauver l’éducation nationale. Cette volonté politique n’y est pas.
+5
AlerterOui, il arrive que des pédagogues soient nommé-e-s à la direction d’écoles, mais je voulais dire que ce n’est pas une condition sine qua non pour accéder à cette fonction.
L’idée d’un « collège de direction » me semble digne d’être considérée, bien que l’idéal serait plutôt une forme d’autogestion, avec un-e instituteur-trice ou un « collège » de profs délégué-e-s, épisodiquement désigné-e-s (selon leur volonté) pour s’occuper des tâches administratives (ce qui leur permettrait de « souffler », par exemple pendant une année scolaire, par rapport à l’intensité de leur proximité avec les élèves).
La « volonté politique » ne pourra exister que si les politicien-ne-s se savent observés et contrôlés en permanence par leurs électeurs-trices (d’où la nécessité de la « transparence »).
C’est le rôle des citoyen-ne-s d’interpeller leurs représentant-e-s en cours de législature pour leur imposer de conformer leurs actes à leurs promesses… au risque de n’être pas ré-élu-e-s.
+1
AlerterIl est un peu à sec votre océan.
Bien que l’article de capital soit assez détaillé sur le harcèlement subi par cette personne, il manque évidemment le plus important, le témoignage de ce dernier. On peut supposer qu’il y avait d’autres facteurs à côté, on peut raisonnablement considérer que les confinements successifs poussent malgré tout à l’isolement de nombreuses personnes et que toutes n’y font pas face de la même façon. Et probablement d€autres causes plus personnelles.
Bref il est impossible de déduire des informations assez superficielles de l’article que le malheureux s’est suicidé pour pas grand chose.
Les suicides sont de la violence contre soi, ils en disent plus sur l’état de nos sociétés que sur les personnes qui les commettent.
+1
AlerterC’est noté, mer des sarcasmes. Les écrits restent.
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AlerterLe cocktail de l’anonymat, de la dynamique de groupe, de la jalousie, de la perversion, de la lâcheté, du laxisme, dans un récipient catalyseur puissant et même foncièrement toxique d’instagram. La nouveauté n’est pas les ingrédients mais le récipient. La fonction sociale d’instagram et des réseaux sociaux trop attractifs / addictifs doit être évaluée à travers des critères non commerciaux pour que les conclusions soient éventuellement suivies d’effet. On ne peut pas continuer à faire des expériences grandeur nature tant que ça rapporte du fric.
+5
AlerterCe suicide est pathétique (dans le sens qui suscite une émotion intense).
Le dessin de Pheanith Hannouna, peu de temps avant son suicide est prémonitoire et dénonce très bien l’immobilisme alors que tous savent. Très triste ; il faut 100 fois plus d’énergie pour lutter contre la rumeur surtout quand nos paires ne font rien et se voilent la face …
Tous coupables et seront-ils condamnés ? Toujours est il que la famille de Pheanith est _elle_ condamnée à VIE !…
« Tue-toi, sensible pathétique. »
+4
AlerterQuelle tragédie…
Au-delà des fragilités qui pouvaient peut-être être celles de Pheanith Hannuna (il en faut en général pour devenir artiste), si on cherche le déclencheur du geste, il est indiqué dans le récit.
La « responsable pédagogique » lui écrit (en plus sans même l’entendre préalablement) :
– « cette situation s’est déjà produite l’année dernière pour ton projet de fin d’année» et le prévenant que ses pratiques risquent de « t’isoler du reste de ta classe qui ne te fera plus confiance et qui ne souhaitera plus travailler avec toi » = tu es responsable de tes persécutions, de ce qui t’arrive et de ta propre exclusion.
– « Je t’invite à échanger avec tes camarades pour éviter que cette situation ne se complique trop pour toi par la suite » = va négocier avec tes bourreaux, ça ira mieux après…
Venant en plus d’une figure d’autorité, c’est à l’évidence ces 2 injonctions paradoxales qui ont déclenché le geste dramatique.
Si elle n’est pas condamnée pour non-assistance à personne en danger et virée d’autorité pour fautes lourdes, j’espère que cette femme prendra au moins conscience qu’elle doit changer de métier pour ne pas faire encore plus de dégâts.
Quant à la passivité de la direction de l’école lors du premier « incident » que dire… c’est devenu tellement courant en France que ce n’est même plus une information, c’est « juste » un fait de cette société « en décomposition » démissionnaire face à la violence.
+11
AlerterL’incompétence dans la gestion de crises humaines me parait assez généralisée, et très peu critiquée. On se demande comment c’est possible en 2021, après des années de luttes contre le harcèlement, etc.
Sans doute que prévention ≠ formation…
+2
AlerterOui, ce mail est lamentable, et tellement, tellement courant (vu mille fois). Le persécuté se trouve soudain acculé à une situation qu’il n’a pas désirée, où la seule porte de sortie est de se confronter (réellement) à ses persécuteurs (si possible pas tous en même temps, car rien n’est pire que les bandes). La conséquence sera alors négative pour lui, il sera lui-même accusé et puni par les profs et la hiérarchie, il faut être blindé pour cela. Mais au moins, les persécuteurs le laisseront en paix.
+1
AlerterPas « ce mail », mais 2 mails, histoire de bien enfoncer le clou… Évidemment à mon époque (dans les années 60/70), ça se gérait « à l’ancienne » (entre mecs) et après une bagarre, ça cessait rapidement ; d’autant que les profs et les instances de direction de l’école faisaient encore la loi, même avec les parents… Mais je serais bien embêté de dire comment ça peut se gérer aujourd’hui entre un garçon et majoritairement des filles et en plus avec des parents de persécuteurs qui ne se soucient pas de ce que font leurs enfants (et qui même souvent les défendent envers et contre tous et tout).
Et puis il y a ce phénomène du virtuel qui devient la réalité… On comprend bien que l’impact est très différent, si je subis 3 crétins qui me harcèlent en direct, par rapport à 3 crétins qui me harcèlent à distance avec 1 000 autres qui les suivent…
Je ne sais pas ce que vont devenir ces jeunes, mais paradoxalement je pense que d’un certain point de vue tout est beaucoup plus compliqué pour eux…
+1
AlerterPour avoir été confronté à ce genre de problème bien avant l’existence des réseaux sociaux, il a fallu que je fasse comme Spartacus en m’attaquant au chef de meute.
Ensuite bon on a eut sur notre sol une tuerie a Grasse au lycée Tocqueville.
On ne lutte pas contre l’inertie par des gestes symboliques, des engagements a l’eau de rose.
Non assistance a personne en danger + incitation au suicide relève du pénal…
+4
Alerterhe oui,les pays occidentaux sont des pays ultras competitifs et ou le role de regulateur devolu au pouvoir regalien de l’etat est de moins en moins assure. Vous etes de plus en plus isole et la regle c’est VAE VICTIS…
ps:parents,surveillez et preparez vos enfants a la vie dans la societe moderne…Ne faites pas confiance a « l’ecole » ou a « l education nationale » pour cela… Si vous n’avez qu’un enfant et qu’il meure a 20 ans,vous perdrez un gros investissement en temps et en argent…
+3
AlerterOui c’est ce qui se cache réellement derrière les mots, à priori à connotation positive, de concurrence, compétition, ascension sociale (ce qui fait office d’ascenseur ou d’escalier c’est en fait le corps des autres, en ce sens c’est littéralement social), enfin tous le verbiage que l’on croit appliqué aux structures mais en fait c’est bien l’individu qui supporte.
Rapidement vu un article rh ce matin qui concluait plus ou moins que dans des conditions strictement identique de travail si une personne fait un burn-out et une autre non, alors c’est que cest sur l’individu que revient la responsabilité.
Ce monde (occidentale mais en fait globalisé) est totalitaire, bien que par pudeur les camps aient disparu (enfin pas vraiment) et quon préfère lui attribuer des adjectifs plus positifs.
+3
Alerterles avantages de savoir gerer le stress ou les risques accrus auxquels vous vous exposez si vous ne savez pas gerer correctement votre niveau de stress dans le monde occidental moderne ou vous n’etes plus menace pas un tigre a dents de sabre mais le stress des embouteillages quotidiens ou des reseaux sociaux :
https://www.youtube.com/watch?v=D9H9qTdserM
pauvre petit gosse de riche…le seul stress qu’il avait c’etait de perdre ses 17 000 followers et il en est mort…
+1
Alerter« … le seul stress qu’il avait c’était de perdre ses 17.000 followers… »
Hum… Vous n’avez pas lu l’entièreté de l’article, semble-t-il…
La souffrance d’une personne harcelée, de n’importe quel âge et/ou de n’importe quelle condition qu’elle soit, suscite la compassion … du moins pour tout qui garde à l’esprit les notions de liberté, d’égalité et de solidarité, bases d’un équilibre serein entre les humains.
Votre mépris affiché pour un « gosse de riche » révèle votre déplorable mentalité, revancharde et haineuse, hélas sans doute partagée par la majorité (sinon les choses changeraient pour de bon).
+5
AlerterSituation que nous avons malheureusement connu avec notre fille de 16 ans en Seconde l’année dernière au lycée. Nous avons eu la chance de trouver une équipe enseignante, l’infirmière et la proviseure absolument à la hauteur de cette situation dramatique qui aurait pu très mal se finir pour notre fille. Je compatis de tout mon cœur avec la famille de ce jeune 🙁
+2
AlerterOui, en effet, Ellilou, vous et votre fille avez eu de la chance, et je vous souhaite de tout cœur de continuer à en avoir.
Mais comment faire pour que cette heureuse conclusion de votre situation personnelle ne soit plus le fait de la rencontre hasardeuse de « personnes » particulièrement humaines, mais bien celui, systématique, d’une organisation plus humaine de l’enseignement, et de la société en général?
+3
AlerterC’est exactement ce que je me suis dit, notre famille ne doit pas se considérer comme chanceuse mais devrait juste être un exemple parmi beaucoup d’autres de ce que le ministère et l’administration doivent absolument faire: instruire, respecter mais également prendre soin des enfants que nous leur confions.
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AlerterJe pleure pour lui…………………..
Cette situation, cependant, n’est pas liée aux réseaux sociaux, même si ceux-là ont un rôle catastrophique d’amplification, comme je disais plus haut. Des persécutions en bande par des gens jaloux ou racistes, ou toute autre raison, c’est malheureusement extrêmement courant, depuis toujours. Un élève est persécuté pour une raison idiote (souvent, effectivement, parce qu’il a des bonnes notes). Les profs ne voient pas ou font semblant de ne pas voir. Là, il y a deux chemins différents : ou bien le persécuté se laisse faire, et ça dure jusqu’à ce qu’il ait quitté l’établissement, transformant sa vie en enfer, ou bien il cogne en retour. S’il le fait, ce qui est malheureusement l’unique solution, il est sévèrement puni et malmené par l’équipe pédagogique ou administrative, et parfois exclu, accusé de violence (…). Mais au moins les persécuteurs lui foutent la paix. Et il termine l’histoire vivant.
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AlerterBonjour,
C’est ce qui m’arrive à mon travail, la seule fois où je me suis rebellée, j’ai été punie, convoquée, menacée de voir mon contrat non renouvelé. Je suis devenue celle qui a un problème, j’ai été aussi infantilisée, décrédibilisée.
Je sais que si tout ça m’arrive c’est que j’ai un problème en moi, une faille, une répétition d’un problème non résolu.
Je répète le rôle de la victime, être maltraitée, être un bouc émissaire.
Grâce à moi les autres n’ont pas à voir leurs angoisses, c’est moi qui trinque à leur place.
Je n’ose pas partir car je suis dans la précarité et que je suis très isolée dans la vie.
Je crois pourtant que c’est la seule solution.
Le problème est que ça revient. Partir pour revivre ça ailleurs. Tant que je n’ai pas soigné ce qui fait que je me retrouve à cette place.
Parfois moi aussi j’ai envie d’en finir.
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AlerterC’est vous l’être supérieur et non cette masse informe de vermines rampantes. Observez les, avec détachement, et méprisez-les comme ils le méritent en les ignorants.
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AlerterA temps :
Pourquoi penser que vous avez une « faille » ? Car vous vous êtes rebellée et non les autres ? A réfléchir pourquoi l’avez-vous fait. Cela vous paraît-il juste ? Evidemment, lorsqu’une personne n’obéit pas à sa hiérarchie ou ne travaille pas comme elle voudrait, celle-ci préfère trouver quelqu’un d’autre. Par contre, leur manière de faire est insensible. Certaines personnes le deviennent et non empathique pour faire leur travail de chef ou cheffe. Si vous voulez rester, il faut avoir un mental fort et voir la situation autrement : peut-être arriver à « accepter » les demandes de votre hiérarchie et non en se disant « il faut faire avec », « c’est comme ça ». Essayer peut-être de voir que c’est elle qui sur-réagisse, qu’elle a un problème d’infantiliser les gens, de maltraiter etc sans la mépriser et peut-être de les plaindre d’être dans des « émotions animales » négatives. Ce n’est pas facile. Si ce n’est pas possible, peut-être vaut-il mieux trouver autre part que de vous imposer cette situation.
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AlerterJe vous remercie pour vos réponses.
Je ne pensais pas qu’on me lirait, j’ai écrit dans un moment de désespoir.
Ça m’a touché.
Je me demande quand même si j’ai ce qu’il faut, en moi, pour survivre en milieu de travail, un endroit où les affects n’ont pas trop de place.
Je me retrouve souvent dans la vie à une place de soumission, ou de révolte, ou de souffrance.
Je ne sais pas me protéger.
Et certains environnements ou certaines relations (en fait beaucoup) me font revivre des souffrances de l’enfance.
J’ai peut-être des attentes trop fortes, une sensibilité trop forte, une façon d’être au monde différente, qui dérangent.
Comme si j’étais une sorte d’écorchée.
Mais je me rends compte que l’on vit dans une société qui a tendance à nier la vulnérabilité, l’inconscient et la souffrance, et qui n’aime pas la lenteur, l’écoute et la complexité des êtres et du vivant.
Du coup je me sens souvent niée et heurtée partout où je vais…
Faire de cette sensibilité un atout est peut-être mon seul salut.
J’espère y arriver.
Je vous souhaite d’y arriver aussi ++
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