Phosphore blanc : Israël a blessé des casques bleus au Liban, selon un rapport

Les forces israéliennes ont attaqué les forces de maintien de la paix de l’ONU au Liban au moins une douzaine de fois au cours des dernières semaines, dont une attaque au cours de laquelle 15 soldats de la paix ont été blessés par du phosphore blanc, selon un nouveau rapport.

Le Financial Times affirme qu’il y a eu une douzaine d’attaques israéliennes contre les forces de maintien de la paix de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), qui ont endommagé des bases et blessé des soldats de la paix, selon un rapport divulgué par un pays qui fournit des troupes à la force de maintien de la paix, document consulté par le journal.

Lors de l’une de ces attaques, le 13 octobre, des chars israéliens ont pénétré dans l’une des bases de la FINUL. Les chars ont quitté les lieux après que les soldats de la paix ont protesté contre leur présence, mais peu après, les forces israéliennes ont tiré plusieurs salves au phosphore blanc à 100 mètres de la base.

L’attaque a blessé 15 soldats de la paix, selon le rapport. La semaine dernière, la FINUL a également indiqué sur Telegram que des soldats de la paix avaient été blessés par l’attaque, souffrant d’irritations cutanées et de symptômes gastro-intestinaux. Les forces israéliennes ont affirmé avoir utilisé le phosphore blanc comme écran de fumée.

Il est illégal d’utiliser du phosphore blanc dans des zones peuplées, car ce produit chimique caustique peut causer des dommages extrêmes à court et à long terme. Le produit chimique peut brûler les vêtements, la peau et les os, et causer de graves dommages aux yeux et au système respiratoire lorsqu’il est inhalé. Il peut également endommager le foie, le cœur et les reins en cas de contact avec la peau et d’exposition.

Les forces israéliennes ont utilisé du phosphore blanc dans le sud du Liban à plusieurs reprises au cours de l’année dernière. En juin, Human Rights Watch a documenté au moins 17 incidents au cours desquels les forces israéliennes ont utilisé du phosphore blanc sur des municipalités, y compris des zones résidentielles, blessant au moins 173 personnes. Dans au moins un cas, les forces israéliennes ont utilisé des obus au phosphore blanc fabriqués aux États-Unis.

La FINUL a déclaré que les attaques persistantes d’Israël contre ses soldats de la paix constituaient « une violation flagrante du droit international. » La force de maintien de la paix a été créée en réponse à l’occupation israélienne du Sud-Liban en 1978, avec des contributions de troupes de 50 pays, et les analystes ont déclaré que les forces israéliennes les attaquent maintenant afin de limiter la documentation extérieure sur les massacres d’Israël dans la région.

Les forces israéliennes ont directement frappé l’infrastructure de la FINUL, indiquant ainsi leur intention d’attaquer les soldats de la paix, bien qu’Israël insiste sur le fait qu’il ne vise pas délibérément le groupe. Les menaces répétées d’Israël à l’encontre de la FINUL et son insistance pour que les soldats de la paix évacuent leurs bases sont également des preuves de cette intention.

Plusieurs casques bleus ont été blessés lors d’autres attaques, dont celle du 10 octobre, au cours de laquelle un char israélien a tiré sur une tour d’observation et blessé deux casques bleus.

Plus récemment, dimanche, la FINUL a signalé qu’un bulldozer israélien avait détruit une tour d’observation et la clôture du périmètre d’une autre position de l’ONU. L’attaque était délibérée, a déclaré le groupe. La veille, la FINUL avait signalé que les soldats de la paix d’un camp, à Meiss ej Jebel, dans le sud du Liban, manquaient d’eau car les activités militaires israéliennes bloquaient les routes depuis des semaines.

Les pays contributeurs de troupes ont critiqué l’agression de l’armée israélienne contre les soldats de la paix. Dans un communiqué publié au début du mois, 40 pays ont déclaré qu’ils « condamnaient fermement » les attaques et que la mission de la FINUL consistant à protéger les civils au Sud-Liban était « particulièrement cruciale à la lumière de l’escalade de la situation dans la région. »

Certains responsables américains ont toutefois ignoré ces préoccupations. En réponse à une question sur l’attaque au phosphore blanc lors d’une conférence de presse mardi, le secrétaire de presse du Pentagone, Pat Ryder, n’a rien dit des blessures subies par les soldats de la paix, se contentant d’affirmer que le phosphore blanc avait « un usage légitime au combat. »

L’article du Financial Times a suscité une nouvelle condamnation des attaques d’Israël contre les soldats de la paix, qui, si elles sont délibérées, constituent des crimes de guerre.

« Israël se comporte comme un État voyou en attaquant des installations de l’ONU et en blessant des soldats de la paix », a déclaré Dylan Williams, vice-président du Center for International Policy chargé des affaires gouvernementales. « Il s’agit de graves violations du droit international que les États membres de l’ONU doivent s’assurer de ne pas cautionner. C’est une raison de plus pour laquelle Joe Biden doit mettre un terme aux livraisons d’armes offensives à Israël. »

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Sharon Zhang est rédactrice à Truthout et couvre la politique, le climat et le travail. Avant de rejoindre Truthout, Sharon a écrit des articles pour Pacific Standard, The New Republic, etc. Elle est titulaire d’un master en études environnementales. On peut la trouver sur Twitter : @zhang_sharon.

Source : Truthout, Sharon Zhang, 22-10-2024

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises