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13.septembre.201913.9.2019 // Les Crises

Pic des sols : la civilisation industrielle est sur le point de se manger elle-même. Par Nafeez Ahmed

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Source : The Guardian, Nafeez Ahmed, 07-06-2013

[Le pic des sols est la même chose que le pic pétrolier qui est le sommet de la courbe de production d’un puits, d’un champ pétrolier ou d’une région de production ; l’expression « pic pétrolier » (ou « peak oil » en anglais) désigne le plus souvent le pic pétrolier mondial, le moment où la production mondiale de pétrole plafonne avant de commencer à décliner, NdT]

De nouvelles recherches sur les terres, le pétrole, les abeilles et le changement climatique laissent présager que, sans action urgente, une crise alimentaire mondiale est imminente

Nafeez Ahmed

7 juin 2013

Vent causant l’érosion des sols dans les champs agricoles, Suffolk, le 18 avril 2013. Photographie : Alamy

Un nouveau rapport indique que le monde devra plus que doubler sa production alimentaire au cours des 40 prochaines années pour nourrir une population mondiale en expansion. Mais alors que les besoins alimentaires mondiaux augmentent rapidement, la capacité de la planète à produire de la nourriture est confrontée à des contraintes croissantes dues à des crises qui se chevauchent et qui, si elles ne sont pas maîtrisées, pourraient conduire à la famine pour des milliards de personnes.

L’ONU prévoit que la population mondiale passera de 7 milliards de personnes aujourd’hui à 9,3 milliards d’ici le milieu du siècle. Selon le rapport publié la semaine dernière par le World Resources Institute (WRI), « les calories alimentaires disponibles dans le monde devront augmenter d’environ 60 pour cent par rapport aux niveaux de 2006 » pour assurer une alimentation adéquate à cette population plus importante. Avec les niveaux actuels de perte et de gaspillage alimentaires, d’ici 2050, l’écart entre les besoins alimentaires quotidiens moyens et les aliments disponibles serait d’environ de « plus de 900 calories (kcal) par personne et par jour ».

Le rapport identifie un réseau complexe et interconnecté de facteurs environnementaux à l’origine de ce défi, dont beaucoup sont générés par l’agriculture industrielle elle-même. Environ 24 % des émissions de gaz à effet de serre proviennent de l’agriculture, dont le méthane provenant du bétail, l’oxyde nitreux provenant des engrais, le dioxyde de carbone provenant des machines et de la production d’engrais sur place et les changements d’affectation des terres.

L’agriculture industrielle, selon le rapport, est un contributeur majeur au changement climatique qui, à son tour, déclenche des « vagues de chaleur plus intenses, des inondations et des schémas de précipitations changeants », avec des « conséquences négatives sur les rendements agricoles mondiaux ».

En effet, l’agriculture mondiale est très consommatrice d’eau, représentant 70 % de l’utilisation totale d’eau douce. Dans les champs agricoles, le ruissellement des engrais peut créer des « zones mortes » et « dégrader les eaux côtières dans le monde entier », et comme le changement climatique contribue à accroître le stress hydrique dans les régions de culture, la production alimentaire va d’autant plus en souffrir.

D’autres facteurs connexes interviendront également, prévient le rapport : la déforestation due à l’assèchement et au réchauffement régional, l’effet de l’élévation du niveau de la mer sur la productivité des terres cultivées dans les régions côtières et la demande croissante en eau des populations plus nombreuses.

Pourtant, le rapport souligne qu’un problème fondamental est l’impact des activités humaines sur la terre elle-même, estimant que :

« … la dégradation des terres affecte environ 20 % des surfaces cultivées dans le monde ».

Au cours des 40 dernières années, environ 2 milliards d’hectares de sol – soit l’équivalent de 15 % de la superficie terrestre de la Terre (une superficie plus grande que celle des États-Unis et du Mexique réunis) – ont été dégradés par les activités humaines, et environ 30 % des terres cultivées du monde sont devenues improductives. Mais il faut en moyenne un siècle entier pour produire un seul millimètre de terre arable perdu en raison de l’érosion.

Le sol est donc, en fait, une ressource non renouvelable mais qui s’épuise rapidement.

Nous manquons de temps. Selon le rapport, les estimations prudentes indiquent que d’ici seulement 12 ans, un stress hydrique élevé affectera toutes les principales régions de réserve alimentaire en Amérique du Nord et du Sud, en Afrique occidentale et orientale, en Europe centrale et en Russie, ainsi qu’au Moyen-Orient, en Asie du Sud et du Sud-est.

Malheureusement, cependant, le rapport néglige un autre facteur essentiel, à savoir le lien inextricable entre le pétrole et l’alimentation. Au cours de la dernière décennie, les prix des aliments et des combustibles ont été fortement liés. Ce n’est pas un accident.

La semaine dernière, un nouveau rapport de la Banque mondiale examinant cinq produits alimentaires différents – maïs, blé, riz, soja et huile de palme – a confirmé que les prix du pétrole sont le principal facteur de hausse des prix alimentaires. Le rapport, basé sur un logarithme conçu pour déterminer l’impact d’un facteur donné au moyen d’une analyse de régression, a conclu que les prix du pétrole étaient encore plus importants que le ratio des stocks alimentaires mondiaux disponibles par rapport aux niveaux de consommation ou à la spéculation sur les prix. La Banque recommande donc de contrôler les fluctuations des prix du pétrole pour atténuer l’inflation des prix des denrées alimentaires.

Le lien entre le prix du pétrole et celui des denrées alimentaires n’est pas surprenant. Une étude de l’Université du Michigan souligne que chaque point majeur du système alimentaire industriel – engrais chimiques, pesticides, machines agricoles, transformation des aliments, emballage et transport – dépend d’un apport élevé en pétrole et en gaz. En effet, 19% des combustibles fossiles qui soutiennent l’économie américaine vont au système alimentaire, juste derrière les voitures.

En 1940, pour chaque calorie d’énergie fossile utilisée, 2,3 calories d’énergie alimentaire étaient produites. Aujourd’hui, la situation s’est inversée: il faut 10 calories d’énergie fossile pour produire une seule calorie d’énergie alimentaire. Comme l’a fait remarquer Michael Pollan, auteur gastronomique et militant, dans le New York Times :

« En d’autres termes, quand on mange dans le système alimentaire industriel, on mange du pétrole et on crache des gaz à effet de serre. »

Mais les prix élevés du pétrole sont là pour durer – et selon une évaluation du ministère britannique de la Défense cette année, ils pourraient s’élever jusqu’à 500 dollars le baril au cours des 30 prochaines années.

Tout cela indique que l’on approche rapidement d’un point de convergence entre un système alimentaire industriel de plus en plus autodestructeur et une population mondiale en expansion inexorable.

Mais le point de convergence pourrait arriver beaucoup plus tôt en raison du facteur imprévu que représente le déclin catastrophique des abeilles mellifères.

Au cours des 10 dernières années, les apiculteurs américains et européens ont signalé des pertes annuelles de ruches de 30 % ou plus. L’hiver dernier, cependant, de nombreux apiculteurs américains ont subi des pertes de 40 à 50 % de plus, certaines d’entre elles atteignant 80 à 90 %. Étant donné qu’un tiers de la nourriture consommée dans le monde dépend des pollinisateurs, en particulier les abeilles, l’impact sur l’agriculture mondiale pourrait être catastrophique. Des études en ont rendu responsables des facteurs qui font partie intégrante des méthodes industrielles – pesticides, acariens parasites, maladies, nutrition, agriculture intensive et développement urbain.

Mais les preuves pointant en particulier l’utilisation de pesticides largement répandue sont depuis longtemps accablantes. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), par exemple, a souligné le rôle des néonicotinoïdes – au grand dam du gouvernement britannique – justifiant l’interdiction partielle par l’UE de trois pesticides courants.

Dans son dernier avertissement scientifique publié la semaine dernière, l’EFSA souligne qu’un autre pesticide, le fipronil, présente un « très haut et grave risque » pour les abeilles domestiques. L’étude a également révélé d’importantes lacunes d’informations dans les études scientifiques qui empêchent une évaluation approfondie des risques pour les pollinisateurs.

En bref, la situation alimentaire mondiale est confrontée à une véritable tempête de crises intimement liées qui nous frappent déjà aujourd’hui et qui vont s’aggraver dans les années à venir si aucune action urgente n’est entreprise.

Ce n’est pas que nous manquons de réponses. L’an dernier, la Commission sur l’agriculture durable et le changement climatique, présidée par l’ancien conseiller scientifique en chef du gouvernement, le professeur Sir John Beddington – qui avait déjà mis en garde contre un véritable ouragan de pénuries de nourriture, d’eau et d’énergie en 17 ans – a formulé sept recommandations concrètes et fondées sur des preuves pour favoriser un changement vers une agriculture plus durable.

Jusqu’à présent, cependant, les gouvernements ont largement ignoré ces mises en garde, alors même que de nouvelles preuves font ressortir le fait que le calendrier de Beddington est trop optimiste. Une étude récente menée par l’Université de Leeds a montré que de graves sécheresses dues au climat en Asie – en particulier en Chine, en Inde, au Pakistan et en Turquie – au cours des dix prochaines années saperont considérablement la production de maïs et de blé, provoquant une crise alimentaire mondiale.

Si l’on tient compte de l’érosion des sols, de la dégradation des terres, des prix du pétrole, de l’effondrement des colonies d’abeilles et de la croissance démographique, les conséquences sont dramatiques: la civilisation industrielle est sur le point de se manger elle-même – si nous ne changeons pas de cap, cette décennie restera dans l’histoire comme le début de l’apocalypse alimentaire mondiale.

Le docteur Nafeez Ahmed est directeur exécutif de The Institute for Policy Research & Development et auteur de « A User’s Guide to the Crisis of Civilisation : And How to Save It » [guide de l’utilisateur sur la crise de civilisation: et comment la sauver, NdT] parmi d’autres livres. Suivez-le sur Twitter @nafeezahmed

 

https://www.theguardian.com/environment/earth-insight/2013/jun/07/peak-soil-industrial-civilisation-eating-itself

Source : The Guardian, Nafeez Ahmed, 07-06-2013

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Yuri G. // 13.09.2019 à 09h29

« Le sol est donc, en fait, une ressource non renouvelable mais qui s’épuise rapidement. »

Tout dépend du modèle de production. On sait désormais qu’il est possible de conduire une agriculture à la fois productive et de qualité, favorisant la biodiversité et permettant de stocker du carbone dans les sols. Il faut pour cela arrêter de travailler les sols, et jouer sur les symbioses opérant lors d’associations culturales, mettre en place des couvertures permanentes et des parcelles en agro-foresterie. Nous n’en sommes qu’au début mais des centaines d’agriculteurs en France ont déjà opéré la transition (et moi-même).
Le sol est donc la ressource renouvelable par excellence, pour autant qu’on respecte quelques principes agronomiques de base.

96 réactions et commentaires

  • Je me marre // 13.09.2019 à 06h40

    Pas grave. On sait qu’on peut cultiver des pommes de terre sur Mars.
    Je me marre…

      +7

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  • Je me marre // 13.09.2019 à 06h43

    « Mais les prix élevés du pétrole sont là pour durer – et selon une évaluation du ministère britannique de la Défense cette année, ils pourraient s’élever jusqu’à 500 dollars le baril au cours des 30 prochaines années. »
    Pas grave. Il y aura moins de voitures sur les routes.
    Je me marre…

      +2

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    • Kiwixar // 13.09.2019 à 08h05

      Les prix du pétrole sont (et vont être longtemps) coincés entre ce que les consommateurs peuvent payer, et ce que ça coûte à produire + subventions à la production, directes ou déguisées (la finance folle qui paie le pétrole de schiste US alors que ce n’est pas rentable). Un baril à 150$ entraîne déjà un sacré ralentissement économique et des risques sociaux (gilets jaunes).

      La question des subventions généralisées pose la question de l’inflation : que vaudront 500$ du « baril à 500$ » alors que d’un côté ça subventionne pour garder le navire à flots, pendant que de l’autre côté la décroissance démographique générale entraîne une baisse de la consommation.

      Et les pays exportateurs de pétrole accepteront-ils d’exporter à 500$ du baril, ou 1000$, alors qu’ils doivent garder 100% de la prod pour leur propre population, sinon c’est la révolution? C’est une grosse illusion capitaliste de croire que tout s’achète.

        +17

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    • RGT // 13.09.2019 à 08h24

      Et par la même occasion les gilets jaunes ne pourront plus venir manifester devant les sinistères.

      En voilà une bonne nouvelle, ils auront enfin la paix.

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    • LS // 13.09.2019 à 13h38

      Selon moi, il y a très peu de risques que le prix du baril atteigne 500$. La transformation du charbon en pétrole peut être obtenue à moins de 130$ et le sera malheureusement si le prix du baril est maintenue durablement au-dessus. Les prix évolueront d’abord en oscillant de 40$ à ~150$ avec de gros impacts sur le PIB puis une stabilisation à 150$ si le charbon est utilisé.
      Je pense que 150$ est supportable pour l’économie mondial si le niveau de prix ne fluctue pas trop. Ce qui a produit la dernière crise est indiqué par un pic de prix à 140$ dû à un manque de disponibilité du pétrole et donc un effondrement du PIB (et l’insolvabilité des endettés) qui rétabli l’équilibre offre/demande.

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      • Myrkur34 // 13.09.2019 à 16h43

        Les nazis faisaient déjà de l’essence synthétique à partir du charbon durant la WW2. Donc comme vous le dîtes, tout est une question de prix.

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      • VVR // 16.09.2019 à 00h34

        Il y a un léger problème: Le prix de $130 ne vaut que si le charbon n’est pas lui même sous contrainte. Et pas du tout sous contrainte, puisqu’il faudra plus de 3 tonnes de charbon par tonne de pétrole remplacé.

        Or on constate que la quantité sur le marché international de cette énergie traditionnellement domestique a doublée depuis 2010 (ce qui correspond au début du plateau actuel), alors qu’elle est justement restée stable pendant la période de forte croissance qui a précédée. Si ce n’est pas un peak, ça y ressemble fortement.

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  • Guadet // 13.09.2019 à 06h44

    Parler de « civilisation industrielle » me semble toujours contradictoire. D’où est-ce que ça vient ? Sans doute de l’infatuation de gros industriels qui se croient supérieurs parce qu’ils sont riches.

    Employer cette expression est tout sauf neutre car elle met en cause tout le génie humain pour diluer la responsabilité du libéralisme et du productivisme. Si on ne cible pas les vrais causes, on n’arrivera pas à améliorer les choses.

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    • Max // 13.09.2019 à 09h19

      Je ne comprends pas votre commentaire. Il me semble que parler de « civilisation industrielle » est le simple constat que notre quotidien est pétri d’utilisation d’objets produits dans les grandes usines, de façon extrêmement efficace et rentable, et que la disponibilité (via le transport) et le faible coût (via la production de masse) sont les principaux facteurs de consommation. On « consomme » pour ne pas avoir à fabriquer soi-même de façon très inefficace et risquée, voilà le coeur de la société industrielle. On peut penser que la réduction des coûts aboutit nécessairement à la société de consommation – et les interprétations récentes de la RI vont dans ce sens.

      La vraie question devient : jusqu’à quel point faut-il revenir sur l’industrie (et le confort qu’elle permet) pour que la production soit renouvelable?

      Pour se faire une idée, il suffit de suivre la chaîne de production des lignes ferroviaires, trains, centrales nucléaires, batteries électriques etc. et on retrouve toujours au centre le transport à faible coût (le pétrole), l’utilisation de composants chimiques ou de dérivés d’hydrocarbures, les divers minerais minés plus ou moins loin. C’est encore plus flagrant pour la viande où le faible coût (en travail humain) a fait exploser la consommation. De même pour le béton qui nécessite des industries chimiques lourdes, etc.

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      • Guadet // 13.09.2019 à 22h27

        « parler de “civilisation industrielle” est le simple constat que notre quotidien est pétri d’utilisation d’objets produits dans les grandes usines »

        Une telle idée n’est pas si évidente. Elle vient d’une lecture productiviste de l’histoire de l’humanité au travers de l’outillage et des progrès techniques. Pour la préhistoire on a surtout retrouvé des outils de matériaux durables, ce qui fait qu’on n’a pu étudier que leur progrès. Mais il aurait été beaucoup plus intéressant, si on avait pu, d’étudier par exemple l’évolution du langage, et de voir le progrès de l’humanité au travers de son enrichissement. Pour aujourd’hui, je ne vois pas en quoi la possession de beaucoup d’objets industriels, et même du dernier smartphone, soit une marque de civilisation, surtout quand on sait à quel point cela abrutit les gens.

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      • Subotai // 14.09.2019 à 18h33

        «  »On peut penser que la réduction des coûts aboutit nécessairement à la société de consommation «  »
        ——————-
        Non, la société de consommation a été « fabriquée » pour maintenir les revenus des possesseurs des usines.
        La volonté de maintien des revenus a eu deux corollaires:
        Rendre les produits périssables pour qu’on soit forcé de les racheter
        Baisser leur coût pour avoir un maximum de gens en mesure de les acheter
        Le tout étant une question d’équilibre. Les produits sont vendus au maximum de la capacité d’achat.
        La propagande, la publicité, les éléments de langage n’étant là que pour servir l’objectif.
        Bon il y a que TOUS les équilibres sont rompus maintenant…

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    • Quintus // 13.09.2019 à 11h33

      L’institut Momentum parle de civilisation thermo-industrielle, qui glisse progressivement vers une civilisation thermo-numérique.

        +0

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  • Delespaux // 13.09.2019 à 08h10

    l’article est de 2013, cela doit être pire maintenant, non ?

      +5

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    • RGT // 13.09.2019 à 08h27

      Non non, la situation est désormais « sous contrôle ».

      C’est la raison pour laquelle entre autres le Brésil rentabilise la forêt amazonienne qui ne sert absolument à rien.

      Ayez confiance. https://www.youtube.com/watch?v=6EwAtxQLjiU

        +6

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  • RGT // 13.09.2019 à 08h20

    Comme d’habitude, la solution de ce problème aura une solution toute trouvée depuis que l’humanité a fait la CONNERIE de se regrouper derrière des « divins dirigeants désintéressés ».

    Nous aurons à coup sûr droit à une « bonne guerre » mais TOTALE cette fois, ne préservant AUCUN PAYS car la situation ne permettra plus de passer entre les gouttes.

    Guerre qui concernera TOUTES les ressources, qu’elles soient énergétiques, minérales ou alimentaires.

    Et bien sûr, cette guerre permettra d’accomplir la « volonté divine » de limiter la population des « hérétiques » (religieux, politiques ou ne voulant pas se soumettre à la volonté des plus puissants).

    Le seul problème, c’est qu’en plus d’exterminer les populations surnuméraires (qui étaient pourtant bien utiles quand il fallait trouver de la main d’œuvre à coût bradé), certains iront jusqu’à rendre totalement inutilisables des superficies colossales afin que les « pourris d’en face » ne puissent plus en profiter, que ces superficies permettent d’extraire des ressources du sous sol (énergétiques, minérales) ou alimentaires.

    Et n’essayez pas de penser que l’issue sera différente : Depuis des millénaires les humains dirigeants ont toujours trouvé dans les conflits armés les moyens de « motiver leurs peuples » et de pouvoir ainsi augmenter la superficie de leur zone d’influence (et de profits) exclusive et d’asservir encore plus « leurs » peuples.

    Quant aux autres espèces, ils s’en foutent tant qu’elles ne leur rapportent rien à très court terme. Ils ont une confiance absolue dans leurs « visions » qui « sauveront le monde ».

    Quittes à se tirer une balle dans la tête.

      +14

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  • douarn // 13.09.2019 à 08h46

    Bonjour
    Je doute que le baril de brut aille tutoyer les 500$ car il y aura un problème avant : la dette. Plus celle-ci pèse lourd sur l’économie et moins l’économie pourra se fournir en matières premières chères. Les industries US du pétrole de roche mère produisent parce qu’elles promettent aux prêteurs une profitabilité proche. Il faudrait que le baril passe au moins les 80$-100$, mais l’économie peut elle le supporter? Tout défaut sur les dettes pourrait donc entraîner une chute de production de pétrole (mais aussi celle d’autres matières premières)… et donc de nourriture.

    L’agriculture post-WWII et l’urbanisme ont considéré le sol comme un support et en ont fait un usage minier. Mais comme toujours, une mine ça fini par s’épuiser. L’agriculture en prend graduellement conscience (sols couverts en hiver, bandes enherbées, bilan organique, …) mais les choses sont devenures délirantes en ce qui concerne l’urbanisme (imperméabilisation de la surface d’un département français moyen sur les 10 dernières années, soit 60 000 hectares).

    https://www.lemonde.fr/blog/petrole/2015/09/02/limites-de-la-croissance-cette-fois-le-loup-est-la/
    https://ourfiniteworld.com/2014/12/07/ten-reasons-why-a-severe-drop-in-oil-prices-is-a-problem/
    https://www.planetoscope.com/sols/2024-l-artificialisation-des-sols-en-france.html

      +5

    Alerter
    • RGT // 13.09.2019 à 18h29

      Que le baril dépasse les $500 n’est pas un problème : il suffira de faire marcher la planche à billets et le problème sera résolu.

      Quant à la « dette », la même technique pourra être utilisée à moins que les plus nantis trouvent le moyen de la transférer intégralement aux « gueux » avant de déclarer un « reset ».
      Ce ne sera pas la première ni la dernière fois.

      Pour l’instant la situation leur convient car elle leur permet chaque jour d’accumuler encore plus de richesses (qui leur servent à quoi ? j’avoue être dubitatif car sans doute trop idiot pour comprendre).

      Ne vous en faites pas, ils peuvent changer les règles à leur guise et en fonction de leurs intérêts.

      Seuls les imbéciles honnêtes se feront laminer, comme d’habitude, les exemples ne manquent pas.

        +3

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      • douarn // 14.09.2019 à 12h07

        Bonjour RGT
        1- « Seuls les imbéciles honnêtes se feront laminer »
        Ces imbéciles là pourront refaire société et continuer à avancer. Par contre 99% des imbéciles malhonnêtes, les égoïstes, les individualistes, eux risquent d’être en plein désarroi.
        A ce titre, je ne saurai trop vous recommander de lire les écris de D. Orlov relatifs à la chute de l’empire soviétique. Le rouble ne valait plus rien. Les « imbéciles honnêtes » sachant faire des choses de leurs mains prirent, dans une certaine mesure, leurs revanches sur ceux qui faisaient de la plus-value sur leurs dos auparavant. Ils associèrent leurs diverses compétences (flic+boulanger+maraîcher+couvreur+prof+…) pour palier les manques d’une société défaillante. Les nantis en roubles virent leurs courtisans partir et se retrouvèrent seuls et tristes, les miettes tombant de leurs tables n’étant plus assez appétissantes. De nouvelles « monnaies » apparurent (vodka, produits manufacturés, reconnaissance de dette) pour fluidifier les échanges.

        2-  » il suffira de faire marcher la planche à billets et le problème sera résolu. » Je crains fort que cela ne règle rien du tout car on risquera une inflation « à la Weimar ». Quel est l’intérêt d’avoir beaucoup d’argent si on ne peut rien acheter dans un contexte où l’extraction des matières premières non substituables devient trop difficile. Aucun assurément.

        https://www.les-crises.fr/lecons-post-sovietiques/
        https://www.les-crises.fr/combler-retard/

          +2

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  • lecrabe // 13.09.2019 à 08h47

    Il me semblait bien avoir déjà lu ça quelque part il n’y a pas si longtemps…
    https://www.les-crises.fr/pic-des-terres-arables-la-civilisation-industrielle-se-prepare-a-sauto-devorer/

      +7

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  • Rémi // 13.09.2019 à 08h58

    A la première lecture:
    Lorsque La population passe de 7 à 9,3mds, cela fait 32% de croissance si je crois ma calculette. Les 60% intégrent de remonter tout le monde à un meilleur niveau alimentaire.
    Je ne connais pas de « Le rapport, basé sur un logarithme », peut -être basé sur un algotrithme.
    En mathématiques, le logarithme de base b d’un nombre réel strictement positif est la puissance à laquelle il faut élever la base b pour obtenir ce nombre. Par exemple, le logarithme de 1000 en base 10 est 3, car 1000 = 10×10×10 = 103. Le logarithme de x en base b est noté logb(x). Ainsi log10(1000) = 3.

    Le pétrole a 500$ néglige le fait que nous avons des solution, certes chères pour produire du pétrole synthétique, elles agissent à la marge pour empécher les cours du pétrole de monter au dela d’un certain point.
    Sur l’eau l’article semble ignorer l’aspect desalinisation.
    Oui il y a des questions, mais il faudrais les prendre avec calme ca va se résoudre.

      +5

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    • Owen // 13.09.2019 à 11h50

      Je ne peux actuellement pas recouper les infos sur Internet depuis mon coin perdu avec mon téléphone rudimentaire. Mais il y a plusieurs multiplicateurs.
      Le PIB mondial par habitant est croissant. C »est donc un accroissement de population qui mange de plus en plus.
      Autre multiplicateur: la proportion de population qui a accès à l’alimentation carnee, ce qui change le calcul de la surface agricole nécessaire.
      On peut ajouter l’urbanisation de la population mondiale: donc moins d’autoconsommation rurale, plus de culture intensive et d’économie pétrolière.

      La simple évolution démographique ne suffit pas pour estimer les besoins agricoles futurs.

        +3

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      • Rémi // 13.09.2019 à 14h27

        Oui, mais j’aimerais lire ce genre de détail dans l’article.
        Dans mon travail il y a un magnifique mot pour cela: Trompeur.
        TOUTES les analyses ecologiques que je lis et parviens à suivre en terme de données présentent ce biais.
        Hasard ou besoin de trouver l’humanitée et tout le génie derriere la civilisation industrielle coupable.
        Malthus nous a prédit la catastrophe et 7mds d’humain mangent aujourd’hui mieux que de son temp.
        Le club de rome nous annonce que nous allons tous mourrir de faim. Les pics du premier rapport sont passés et la fonctionn non linéaire prévoyant le retournement ne se manifeste pas encore dans la réalité.
        Oui le génie humain repousse sans cesse les limites et régle les problèmes qu’il a précédement crée. Oui il y a des scandales et des destructions et ca coutera un pognon de dingue à redresser, mais ca se fait. Regardez les sites industriels petit à petit entre deux abandons, une opération immobiliére, ca se régle.
        Dans les années 70 le lac de constance agonisait. Aujourd’hui il y a si peu de déchets dans l’eau que les poissons peinent à se nourrir. Il faudrait le repolluer un peu.
        Sachons raison garder SVP.

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  • Le Belge // 13.09.2019 à 09h25

    C’est un ancien (mais pertinent) article sur l’épuisement des sols que le site avait déjà mis en ligne il y a déjà quelques temps. L’utilisation d’engrais issus de l’industrie pétro-chimique et une agriculture toujours plus intensive n’arrangent en rien la situation (de plus, dans les pays de l’hémisphère sud, la déforestation met les sols à nu). L’érosion éolienne doit être tout aussi crainte que le lessivage des sols par la pluie. Pour cela il convient de remettre certaines anciennes méthodes de culture comme le tallage (semer sur des sols non labourés après les moissons) et d’autres. Mais bon, il faut aussi changer le système économique. Maintenant, pour les cultures maraîchères près ou dans les villes, l’hydroponie peut être une solution.

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    • Yuri G. // 13.09.2019 à 09h41

      Le tallage n’est pas une méthode culturale mais une propriété de nombreuses espèces de graminées qui leur permet de produire de multiples tiges à partir de la plantule initiale.
      Semer après moisson limite l’érosion mais ne suffit pas à stocker du carbone dans les sols. Il faut semer sous couvert multi-espèces et restituer 14T/ha/an de matière sèche pour commencer à voir le taux de matière organique remonter.
      Quand à l’hydroponie, on parle d’un des modes de production les plus énergivores qui soit. Pas sûr que ce soit une solution d’avenir.

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  • Yuri G. // 13.09.2019 à 09h29

    « Le sol est donc, en fait, une ressource non renouvelable mais qui s’épuise rapidement. »

    Tout dépend du modèle de production. On sait désormais qu’il est possible de conduire une agriculture à la fois productive et de qualité, favorisant la biodiversité et permettant de stocker du carbone dans les sols. Il faut pour cela arrêter de travailler les sols, et jouer sur les symbioses opérant lors d’associations culturales, mettre en place des couvertures permanentes et des parcelles en agro-foresterie. Nous n’en sommes qu’au début mais des centaines d’agriculteurs en France ont déjà opéré la transition (et moi-même).
    Le sol est donc la ressource renouvelable par excellence, pour autant qu’on respecte quelques principes agronomiques de base.

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    • Jean-Pierre Georges-Pichot // 13.09.2019 à 10h19

      Ce qui est vrai dans ce que vous dites, c’est que le sol n’est pas une ressource donnée en quantité finie et une fois pour toutes, comme le charbon, le fer et le sable. La notion de ‘pic sol’ est donc scientifiquement boiteuse. Le sol, ou plutôt sa fertilité, ou bien disons son adéquation à un certain type d’usage productif et donc sa capacité de pourvoir au besoin alimentaire d’un certain nombre d’humains, est elle-même le produit d’une activité humaine. C’est un capital productif historiquement accumulé. On peut dilapider un capital ou le faire fructifier et cela dépend de la façon dont on le gère. Ce que nous commençons à mesurer, c’est que l’énorme accroissement de la productivité agricole constaté depuis la révolution industrielle en raison du changement radical des pratiques agricoles correspondait en réalité à une dévoration accélérée d’un capital millénaire. Cela devient visible pour tous, mais c’est très délicat à démontrer parce que le propre des techniques est de transférer les externalités négatives dans l’espace aussi bien que dans le temps, d’où la popularité des discours modernistes qui ont présenté les hausses locales de rendement comme des progrès nets sans contrepartie.

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      • LS // 13.09.2019 à 13h50

        Oui et non. Si on prend le cas de la france au XIVe siècle (avant la grande peste et le petit age glacière) qui a vue la production agricole (et la démographie) saturer parcequ’il n’était plus possible d’accroitre la surface cultivée et que les techniques plus productives ne se sont pas diffusées avant le XVIIIe siècle.
        Selon moi, le « pic de sol » est un concept effectivement un peu trop flou pour être utilisé dans un contexte scientifique mais pas si idiot dans un contexte de vulgarisation et c’est bien le cas ici, non ?

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        • Jean-Pierre Georges-Pichot // 15.09.2019 à 11h23

          L’expression ‘pic-sol » est « scientifiquement boîteuse », quoique légitime en vulgarisation. Je renvoie à un précepte de JM Jancovici : être clair sur les ordres de grandeur. En toute rigueur, si la quantité de fer présente dans la Terre est fixéée depuis la formation de l’astre, ce n’est déjà plus vrai pour le charbon, qui se renouvelle dans les tourbières, mais sur une échelle de temps géologique, de plusieurs milliers d’ordres de grandeur plus longue que l’échelle biologique des espèces animales. En passant du temps de la biologie à celui des civilisations, on franchit encore un seuil de plusieurs milliers d’ordres de grandeur. Le sol cultivable, entré en production avec la révolution néolithique, et en France avec les défrichements médiévaux, est par rapport au charbon un produit neuf qui vient de sortir, et qu’on saurait remettre en production en enlevant le bitume et en arrêtant les pesticides et les engrais chimiques. La question est : à quel rythme ? A l’échelle géologique, c’est très vite et donc la notion de pic-sol n’a aucun sens. A l’échelle d’une vie humaine, vous ne reverrez jamais un lombric ou un coquelicot place de la Concorde. Ce qui est consommé est consommé. Or la France qui donne des leçons d’écologie au Brésil consomme sa propre surface agricole au rythme d’un département tous les sept ans. Le pic a donc existé, et il est quelque part à l’époque de Georges Pompidou, quand l’urbanisation est devenue cancéreuse et que l’on a « remembré » le terroir.

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    • Jean-Pierre Georges-Pichot // 13.09.2019 à 10h29

      Le sol est un capital productif historiquement accumulé. L’accroissement apparent de la productivité agricole constaté depuis la révolution industrielle correspondait en réalité à une dévoration accélérée du capital. Au point où nous sommes, l’idée d’un retour à des pratiques conservatrices du capital-sol et du capital-nature en général est la première qui vient à l’esprit, mais elle n’est pas compatible avec le niveau de population atteint. L’humanité est comme ces personnages de dessin animé qui ont dans leur course dépassé le bord de la falaise sans s’en apercevoir. Elle tient en l’air un instant avant de tomber dans le vide.

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      • Yuri G. // 13.09.2019 à 13h17

        « …dévoration accélérée d’un capital millénaire »
        Je dirais même millionaire si on admet que les sols ont commencé à se former au pré-cambrien.

        « l’idée d’un retour à des pratiques conservatrices du capital-sol (…) n’est pas compatible avec le niveau de population atteint »
        Je ne pense pas que l’enjeu soit de revenir à des pratiques passées. Notre agriculture repose sur le travail du sol depuis des millénaires. Il suffit de voir ce qu’est devenu « le croissant fertile ». Les seuls systèmes exportateurs net de Carbone sont les systèmes forestiers et les prairies (et donc à présent le semis direct sous-couvert végétal).
        Je ne pense pas qu’il faille revenir à la rotation triennale du moyen âge qui est sur le plan agronomique un désastre absolu. L’industrialisation de l’agriculture n’a pas été un « changement radical » mais une accélération d’un processus qui a démarré il y a des milliers d’années. C’est toute notre manière de penser l’agriculture qu’il faut changer.
        Même si ces nouveaux systèmes agro-écologiques sont pour l’instant dépendant du pétrole (mais toujours exportateurs net d’énergie si on convertit le pétrole en équivalent Carbone), il est évident qu’ils permettraient de nourrir 3 fois la population actuelle avec des aliments de qualité. (voir par exemple le système ‘milpa’ des amérindiens / association courge / haricot / maïs).

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        • Jean-Pierre Georges-Pichot // 15.09.2019 à 11h44

          Je ne comprends pas bien votre concept d' »exportation de carbone ». Voulez-vous dire que certaines pratiques agricoles atteignent des rendements spectaculaires tout en n’étant pas émettrices nettes de CO2 ? Je veux bien le croire, mais je demande à voir. Il faut sans doute sérier les problèmes. La question des ressources alimentaires et celle des émissions de gaz à effet de serre sont deux questions distinctes, quoique interagissantes. Votre thèse semble être que des pratique agricoles en meilleure continuité avec les processus biologiques spontanés, contrairement aux pratiques des paysanneries occidentales, seraient la solution aux deux problèmes à la fois. Je ne demande qu’à l’espérer. Mais je doute. Pour vous, la bifurcation tragique aurait lieu dès les origines de l’agriculture, plutôt qu’avec l’agro-industrie d’après-guerre. Devoir remonter un aussi long chemin d’erreur semble laisser peu d’espoir.

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          • Yuri G. // 15.09.2019 à 14h30

            « Je ne comprends pas bien votre concept d’”exportation de carbone”. Voulez-vous dire que certaines pratiques agricoles atteignent des rendements spectaculaires tout en n’étant pas émettrices nettes de CO2 ? »
            Oui, il faut regarder les recherches du CIRAD notamment et comment ils ont réussi à sauver des millions d’hectares de terres de la désertification et du lessivage au Brésil.
            L’agriculture conventionnelle, avec le travail du sol, minéralise la matière organique présente dans les sols, qui s’évapore sous forme de gaz (CO2, Ammonium, etc) a raison de plusieurs tonnes hectare / an. A cela s’ajoute le lessivage des sols à nu avec les pluies d’hiver, qui transforment nos rivières en torrents de boue, direction l’océan. Là aussi on a une exportation massive de Carbone.
            Si on rajoute le bilan carbone de tout le gazoil et engrais utilisés plus l’entretien du matériel de travail du sol, on arrive à un bilan négatif. Les seuls systèmes permettant de stocker le Carbone dans les sols sont les forêts, les prairies et le semis direct avec couverture permanente.
            Ça ne se fait pas en 6 mois mais c’est possible. Nous sommes de plus en plus nombreux à nous y atteler.
            « Devoir remonter un aussi long chemin d’erreur semble laisser peu d’espoir. »
            Il y a quand même des exemples dans le passé qui nous montrent que l’agriculture n’a pas toujours été synonyme de désertification. Il n’y a qu’a voir les plantes que les amérindiens nous ont laissé : Maïs, courges, haricots, patates, tomates. Ce sont les plantes cultivées produisant les meilleurs rendements au monde.
            Il faudra aussi voir les « Terra Preta », sols anthropiques des pourtours de l’amazone, saturés en Carbone sur plusieurs mètres de profil (les théories les plus folles circulent quant à leur création). Ces sols abandonnés depuis plus de 600 ans, n’ont subi aucune altération et sont capables d’absorber 600mm d’eau en quelques heures, retenant dans leur structure tous les éléments minéraux.
            Il ne faut pas désespérer. Les connaissances et la technologie actuelle vont nous permettre d’avancer vite. Il y a également une vraie attente de la société (qui est malheureusement très mal informée sur ces problématiques) que les agriculteurs ont bien senti.

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            • Jean-Pierre Georges-Pichot // 16.09.2019 à 10h14

              Tout cela est très intéressant. Pour la clarté de vos explications, je crois cependant que vous devriez renoncer à l’expression « exportation de carbone ». Si je comprends bien, avec votre exemple du lessivage des sols en direction des océans, vous appelez « exportation de carbone » la remise dans le système océanique, et ultimement atmosphérique, puisque c’est le gros problème, du CO2 piégé dans le sol sous forme de matière organique végétale. Mais alors il s’agit d’une des formes possibles des « émissions de gaz à effet de serre ». Il vaut sans doute mieux se tenir à un seul terme. Quelles serait incidemment, l’échelle de ce phénomène par rapport à l’ensemble ?

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            • Yuri G. // 16.09.2019 à 13h20

              Effectivement, je réalise la confusion que l’utilisation de ce terme génère…
              Donc, la matière organique de la couche arable du sol se retrouve dans les océans, après un gros abat d’eau. Je ne sais pas si ce carbone revient dans l’atmosphère sur le long terme ; Comme je le comprends, il est perdu à jamais, se déposant sur les fonds marins, pour se sédimenter. Des années pluvieuses, on parle d’une perte de plusieurs tonnes / ha / an.
              C’est probablement la perte la plus importante.
              Les émissions de CO2 (et autres gaz) à travers le travail du sol représentent également une perte de Carbone importante dont je n’ai pas les chiffres précis mais qui est surtout préjudiciable pour la vie du sol.
              Ce qu’il faut comprendre, c’est que tous les êtres vivants pratiquement (à part les plantes) recrachent des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, même les vers de terre. Ce n’est pas forcément un problème puisqu’il est compris dans un cycle (utilisé par les plantes pour la photosynthèse).
              Le but du labour, entre autres, est d’amener de l’oxygène dans les sols, ce qui minéralise le carbone contenu dans le complexe argilo-humique (Carbone attaché aux argiles avec des ponts Calcium), qui va donc s’associer à l’oxygène et s’évaporer sous forme de gaz (CO2), laissant ainsi les minéraux assimilables par les plantes.
              C’est donc une accélération du processus naturel de minéralisation dans le but d’augmenter les rendements. Le problème, comme on le disait, c’est qu’on puise dans un stock et qu’on ne vient jamais restituer en contrepartie pour maintenir le système. On parle désormais de « ration du sol » (comme on parlait de ration du bétail), qui doit compenser les exportations (paille, grain).

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    • Sam // 13.09.2019 à 13h27

      Le sol c’est la surface, le m², pas notre rapport à la Terre.
      Ce que vous dites est vrai, mais sur moins en moins de surface…

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    • Jaffar le sournois // 18.09.2019 à 18h01

      Bonjour Yuri, je viens de lire vos interventions qui sont très intéressantes.
      Est-ce que vous pensez que la culture en couvert végétal (avec une rotation des semences) pourrait être appliquée aux grandes exploitations céréalières (telles que la Beauce, par exemple) ainsi qu’aux grandes exploitations de pomme de terre, et ce, avec un rendement intéressant ?

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  • Jean-Pierre Georges-Pichot // 13.09.2019 à 09h58

    La nouvelle n’est pas ce qu’il dit. La nouvelle serait que les cercles de pouvoir en tiennent compte : mais vous ne nous dites pas qui est l’auteur, et quelle est l’audience de son institut. Le fait qu’il publie dans The Guardian donne à penser qu’il n’y a aucune chance que Boris Johnson et Donald Trump tiennent le moindre compte de ce qu’il raconte. Et s’ils le faisaient, ce qui est possible car ils disposent des mêmes données, ce ne serait peut-être pas dans un sens humaniste. Inadéquation entre les ressources, la protection de l’environnement et le niveau de la population ? La politique d’Adolf Hitler ne se fondait pas sur un autre constat !

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  • zeroudoudou // 13.09.2019 à 11h59

    Un changement d’habitude alimentaire, passer au végétalisme, entrainerait un changement écologique radical, pourquoi n’en parle-t-on jamais ? Parce que ça voudrait dire que chacun fasse l’effort (surhumain !!!) d’arrêter de manger des produits animaux… Ce serait bien qu’on cesse de passer cette solution sous silence. Pour rappel, 70% des terres agricoles sont à destination de l’élevage… on imagine le gâchis énorme.

    Sur le sujet les études et articles sont nombreux, je n’en cite qu’un :

    « Eating a vegan diet could be the “single biggest way” to reduce your environmental impact on earth, a new study suggests. Researchers at the University of Oxford found that cutting meat and dairy products from your diet could reduce an individual’s carbon footprint by up to 73 per cent. Meanwhile, if everyone stopped eating these foods, they found that global farmland use could be reduced by 75 per cent, an area equivalent to the size of the US, China, Australia and the EU combined.  » https://www.independent.co.uk/life-style/health-and-families/veganism-environmental-impact-planet-reduced-plant-based-diet-humans-study-a8378631.html

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    • Yuri G. // 13.09.2019 à 13h50

      Je pense qu’on est tous d’accord pour dire que l’élevage industriel hors-sol est une calamité tant sur le plan nutritionnel qu’agronomique que du bien-être animal. On est tous d’accord pour dire qu’on mange trop de viande et qu’on pourrait diviser cette consommation par trois.

      Pour autant, je ne pense pas qu’il faille jeter à la poubelle toute forme d’élevage, tant l’animal est un pivot de la fertilité des sols, surtout si l’idée est de conduire ces cultures végétales en agriculture biologique.
      Un exemple : une graine de renoncule (plante prairiale aux nombreuses vertus agronomiques) ne germe que si elle passe par le rumen d’une vache dont les enzymes lèvent sa dormance. Le végétal et l’animal ont co-évolué pendant des milliers d’années, entrainant des phénomènes de symbioses et d’interdépendance dont il serait idiot de se passer.
      On peut sérieusement questionner la perennité d’un tel système si de temps en temps, on ne vient pas prélever un animal pour l’alimentation humaine.
      Moi même agriculteur, en train de convertir 45Ha de terres en agriculture biologique de conservation des sols, je compte introduire des animaux sur ma ferme, tant je me rends compte que mon système ne fonctionnera jamais sans la présence d’animaux.

      Je trouve que le véganisme formule une critique légitime de notre système d’élevage industriel, révélant ses affres et ses limites mais se trompe en croyant qu’on peut se passer de toute forme d’élevage dans la conduite d’une véritable agriculture du vivant.

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    • fanfan // 13.09.2019 à 13h52

      Le véganisme est une mode née dans les années 1970 et qui va disparaitre d’ici une trentaine d’années.

      – Le véganisme repose sur le postulat immoral qu’il faut supprimer l’élevage même si cela tue plus d’animaux que de pratiquer un élevage non industriel ;

      – Si le véganisme implique la fin de l’élevage alors le véganisme va disparaitre d’ici une trentaine d’années car d’ici là nous auront perdu la capacité de continuer à produire de la nourriture comme nous le faisons actuellement dans des systèmes qui ne reposent pas sur la polyculture élevage.

      https://www.youtube.com/watch?v=6X4UEawXu-Q

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      • Matt // 14.09.2019 à 01h03

        « Rien ne pourra être plus bénéfique à la santé humaine ni accroître les chances de survie de la vie sur la Terre, qu’une évolution vers un régime végétarien »

        Albert Einstein, fashion victim 😉

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    • Matt // 13.09.2019 à 23h15

      Évidemment que le régime végétarien est une partie de la solution (et pas une « mode » alimentaire, c’est d’une stupidité, https://fr.wikipedia.org/wiki/V%C3%A9g%C3%A9tarisme …)

      Cela ne signifie pas l’abandon de l’élevage, les animaux ont leur place dans l’alimentation humaine :
      • indirecte : fertilisation des sols comme l’indique Yuri,
      • directe : production des œufs, miel, …

      Des solutions pour freiner la consommation animale (notamment avec le climat tempéré en France où on pourrait très facilement trouver des produits de substitution). Par exemple :
      • renchérir le prix (hausse des normes sanitaires, bio obligatoire, …)
      • celui qui veut manger de la viande doit lui-même élever et ziguiller l’animal (idée d’un grand penseur contemporain : https://www.youtube.com/watch?v=PM-NfIjVBGk)

      Et globalement LA solution passera par le rationnement, comme en 40 avec des tickets. Il va falloir repenser ce qui signifie la liberté :
      • moins de biens (et du coup moins d’extractivisme et de gâchis, point non évoqué dans cet article, http://www.casuffitlegachis.fr/particuliers/je-m-informe/gaspillage-alimentaire-triple-enjeu)
      • plus de liens. l’alternative est partager ou s’entre-tuer

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      • Rémi // 13.09.2019 à 23h48

        Merci Matt.
        Je me sens rassuré, vous savez ce qui est bon pour moi.
        J’attends mes tickets avec impatience. Ca rapellera de bons souvenirs aus descendants des beurres oeufs Fromages.
        Pour la hausse des prix oui s’il vous plait rajoutez moi une bonne doses de normes historie d’achever encore un peu plus les agriculteurs francais.
        Sinon pour abattre l’annimal je suis d’accord, venez quand vous voulez cher ennemis de ma liberté à abattre. je préfére arroser l’arbre de la liberté du sang e tous ceux qui pensent pour moi que du mien.

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      • Matt // 14.09.2019 à 00h12

        @Rémi

        Ce n’est pas votre liberté qui est en jeu, ce sont vos conditions de vie. Vos propos indiquent simplement que vous n’avez pas encore bien pris la mesure de la hauteur de la vague qui s’annonce.

        J’aimerais me tromper, j’aimerais surtout que les scientifiques se trompent …
        Renseignez-vous mieux en mettant de côté vos à-priori; quels qu’ils soient.

        Cela dit, ce n’est pas parce que vous serez plus conscient du tsunami qui s’annonce que vous pourrez l’éviter. Vous devrez comme tout le monde faire de deuil de votre liberté de consommateur : si vous savez pourquoi, cela se passera bien. Si vous vivez ça comme une injustice, vous nagerez à contre-courant. Pas pour longtemps.

        Rassuré ?

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      • Véronique // 14.09.2019 à 08h36

        Le régime végétarien n’est pas une partie de la solution. Les animaux sont indispensables pour avoir des systèmes équilibrés. Ils sont aussi indispensables pour avoir une réserve de nourriture (on oublie souvent la sécurité alimentaire parce qu’on ne vit plus de famines dans nos contrées, mais cette sur-abondance est une exception dans l’histoire).
        Il faudrait surtout réduire les élevages industriels.
        Et on ne peut pas élever des animaux juste pour avoir des engrais ou des oeufs.
        http://www.agriculture-strategies.eu/2019/04/pas-dalimentation-durable-sans-hommes-ni-vaches/

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        • Matt // 14.09.2019 à 09h36

          « Le régime végétarien n’est pas une partie de la solution »
          Ben si, vu que 80% des champs en France sont cultivés pour la filière animale, réduire celle-ci libère de la surface pour une agriculture extensive et sans pesticides (relire l’article sur les limites en ressources). D’autant plus que pour produire 1 tonne de protéines animales, il faut 4 tonnes de protéines végétales. Sans parler du gaspillage en eau …

          « indispensables pour avoir des systèmes équilibrés »
          C’est juste faux. Scientifiquement c’est faux et même si vous doutez de la parole des scientifiques, comment vous expliquez que des centaines de millions d’hindous s’accommodent parfaitement de ce régime alimentaire, de même pour 10% de britanniques ? C’est pas compliqué de
          • soit faire appel au bon sens
          • soit (ou en complément) chercher par soi-même : https://fr.wikipedia.org/wiki/V%C3%A9g%C3%A9tarisme

          « avoir une réserve de nourriture »
          Décidément … une affirmation non fondée également. Quelles sont vos sources indiquant qu’il est plus simple de stocker le vivant que des végétaux ? Et ça mange quoi les animaux ?

          « Il faudrait surtout réduire les élevages industriels. »
          Là d’accord, et même les supprimer, C’est pourquoi il faut gagner en surface agricole (cf 1)

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          • Véronique // 14.09.2019 à 10h26

            Je ne suis pas d’accord du tout.
            Les scientifiques ne parlent pas d’une même voix, donc on ne peut pas se servir d’eux comme caution.

            Les animaux sont indispensables, je maintiens. Les surfaces cultivées en céréales à destination des animaux concernent les élevages industriels. Ceux qu’il faudrait réduire.

            Les hindous s’accommodent de ce régime sans viande ? Ah bon ? Quand je vois l’IDH de l’Inde, je ne suis pas convaincue.

            De tous temps, les animaux ont servi de stockage de nourriture, quand c’était possible, et je pense évidemment aux herbivores. Ils mangent ce que nous ne mangeons pas. Ils peuvent être transportés. On peut stocker leur nourriture. Ils se stockent eux-même tout seuls. Et un point très important : il est plus facile d’élever des herbivores que de cultiver les sols.

            Quant à affirmer qu’il faudrait zéro pesticides, je pense que c’est une illusion. Les pesticides seront toujours nécessaires. On peut en limiter l’usage, on peut promouvoir une recherche publique pour trouver des molécules qui présentent moins de dangers, mais on ne peut pas s’en passer. Ne serait-ce que pour éviter de consommer des mycotoxines et de s’empoisonner réellement. Si vous consultez la liste des produits rappelés, vous constaterez que la grande majorité de ceux qui sont rappelés pour cause de présence de datura par exemple sont des produits bio.

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            • Véronique // 15.09.2019 à 01h17

              @ Yuri G.

              [modéré]
              Dans une prairie il n’y aura peut-être pas de datura, enfin c’est loin d’être certain, mais le problème est surtout dans les cultures. Qui sont des milieux, même quand ils sont bio, pas du tout naturels, et pas du tout équilibrés puisque le but est de produire le plus possible d’une même plante.
              Pour le non-travail du sol, je suis d’accord. Le semis direct est d’ailleurs devenu très courant, y compris en conventionnel, et les couverts végétaux sont obligatoires.
              Mais je ne connais personne, en conventionnel (il y a pas mal de bio par chez moi, aucun en semis direct), qui a pu constater une augmentation des rendements.
              Quant au bio, cela fait des années qu’il est question d’études, pour éviter le travail du sol, mais des résultats fiables sur ces études, on ne trouve pas. Il faut croire que ce n’est pas particulièrement probant.
              Donc pour l’instant, il est insensé de réclamer l’arrêt total des pesticides. Et encore plus dans le contexte actuel, car économiquement la situation est tendue pour les agriculteurs.

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            • Yuri G. // 15.09.2019 à 13h37

              « le problème est surtout dans les cultures. Qui sont des milieux, même quand ils sont bio, pas du tout naturels, et pas du tout équilibrés »

              Vous confondez naturel et équilibré, qui sont en agronomie deux choses distinctes. Un écosystème sauvage peut être en déséquilibre et un système cultivé à l’équilibre.
              Alors comment mesurer l’équilibre d’un système ? plusieurs indicateurs :
              – Le Ph et le potentiel red-ox. En mesurant la conductivité du sol, on voit dans quel environnement les plantes évoluent (dans l’idéal : légèrement acide – réduit pour une bonne santé du végétal).
              – le C/N (le rapport carbone / azote ). doit se situer entre 10-15 idéalement.
              – le taux de matière organique (3 à 6% pour une prairie, moins de 1% pour une terre travaillée chaque année ). Permet une bonne structure su sol : portance, résistance au lessivage, stock hydrique (100g de matière organique contiennent 1L d’eau).
              – La nature des adventices se développant sur une parcelle.
              ex : 90 % des chardons indiquent une compaction du sol, ce qui induit une non-disponibilité du phosphore, qu’ils vont puiser dans la roche mère grâce à leur puissantes racines, pour rendre disponible à la surface à travers leurs tiges et leurs feuilles. Les chénopodes indiquent un excès de nitrates, etc. A ce sujet, voir les encyclopédies de plantes bio-indicatrices du botaniste Gérard Ducerf.
              – Le nombre de mychorizes dans le sol (champignons symbiotiques permettant aux plantes de résister aux maladies, et d’avoir accès à l’eau et aux nutriments – entre autres).
              – Le taux de sucres dans les feuilles et les tiges (qu’on peut mesurer avec un spectromètre grâce à la signature infrarouge)

              Il y a encore plein d’autres indicateurs, mais ceux-là donnent déjà une bonne idée de « l’équilibre » du système. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que chaque matin, l’agriculteur a devant sa porte une forêt primaire qui essaye de repousser. Le but du jeu étant de garder cet équilibre artificiel entre la prairie et la forêt.

              « …puisque le but est de produire le plus possible d’une même plante ».

              C’est justement cela qu’il faut changer. Ce simple état de fait, contre tout principe agronomique de base, nous prive de toutes les associations et symbioses évoquées plus haut.
              C’est déjà en train de changer. Les coopératives proposent désormais des contrats méteils pour des céréales, comme par exemple blé-féveroles (dont les graines seront ensuite triées), ou encore association colza semence-légumineuses, pour l’apport d’azote et la protection face à l’altise.
              Personnellement, je ne sème plus rien en pur et mes marges brutes se portent très bien.

              « Le semis direct est d’ailleurs devenu très courant, y compris en conventionnel, et les couverts végétaux sont obligatoires. »

              Les agriculteurs pratiquant le semis-direct ne se considèrent pas dans le système conventionnel, même si ils utilisent encore à faible dose des herbicides de synthèse.
              A ma connaissance, il n’y a aucune obligation de semer des couverts en interculture, ni en bio ni en conventionnel. Si vous parlez de la directive CIPAN, elle ne s’applique qu’en quelques endroits, et est trop contraignante pour l’utiliser en tant que telle.
              Vers chez moi, nous pratiquons les couverts végétaux de notre libre arbitre.

              « Mais je ne connais personne, en conventionnel (il y a pas mal de bio par chez moi, aucun en semis direct), qui a pu constater une augmentation des rendements. »

              Alors là il faut sérieusement regarder sur internet, parceque je peux vous citer au moins 50 noms d’agriculteurs qui voient leurs rendements déplafonner année après année grâce à ces techniques. Pour ne parler que de mon coin, il faut regarder Christian Abadie et ses maïs en semis direct de 5m de haut.
              Je suis personnellement en bio et en transition vers ce système après des débuts très prometteurs, et je peux vous citer des dizaines de personnes dans mon cas.
              Il faudrait aussi redéfinir l’idée de rendement. Pour moi c’est l’énergie produite moins l’énergie consommée. Alors quelle est l’intérêt de faire 80 quintaux si on a 450€/ha de charges opérationnelles?
              Comme vous l’avez dit plus haut, l’azote et le gazoil, c’est cher!
              Il faudra aussi un jour faire le vrai bilan nutritionnel des céréales produites dans ce type de système, et pas seulement mesurer le taux de protéines.

              « Donc pour l’instant, il est insensé de réclamer l’arrêt total des pesticides. Et encore plus dans le contexte actuel, car économiquement la situation est tendue pour les agriculteurs. »

              Bon là on est d’accord. Et pourtant je suis en bio et jamais je ne toucherai ces saloperies de ma vie!
              Par contre, je vois des agriculteurs en transition autour de moi qui réussissent à gagner des points matière organique et améliorent leur système paradoxalement grâce au glyphosate pour ne pas le nommer, qui leur permet de ne pas travailler leur sol de manière permanente, stoppant ainsi toute érosion et tout lessivage.
              Leur enlever cette molécule, de manière un peu idéologique, tout en sachant qu’ils peuvent se rabattre sur d’autres produits 100 fois plus dangereux serait à terme peut être plus préjudiciable à tout le monde qu’autre chose.
              Ce qu’on peut constater, c’est que ces agriculteurs se préparent à une interdiction, et commencent à se pencher sur d’autres solutions : retour à un travail superficiel ou désherbage électrique par exemple. Ce qui est plutôt rassurant. Personne ne parle d’utiliser du dicamba par exemple.

              Mais encore une fois, je pense que l’alternative aux désherbants de synthèse viendra du génie végétal, c’est à dire les cultures associées pour faire court. On voit des résultats fascinants arriver tous les jours des quatre coins du monde. Bientôt on ne parlera plus de bio et de conventionnel mais de qui pratique une véritable agriculture du vivant.

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            • Véronique // 15.09.2019 à 20h53

              @ Yuri G.

              Les cipan sont chez moi obligatoires en ZAR (sauf repousses de colza denses et homogènes).
              Les agriculteurs qui font du travail simplifié voire du semis direct ne se considèrent pas comme des non-conventionnels. Souvent il y a mélange de diverses techniques en fonction des caractéristiques de la parcelle, le but étant de dépenser le moins possible.
              Concernant les résultats économiques, pour l’instant on voit vraiment de tout. Le passage en bio est très risqué (surtout en ce moment où il y a toujours des retards de paiement des aides, et en plus avec la suppression prévue des aides au maintien et la réduction de la durée de la conversion, ça ne va pas s’améliorer).
              Oui je pense aussi que les choses iront en s’améliorant, qu’on pourra réduire l’emploi de pesticides (mais peut-être aussi grâce à l’amélioration des produits), mais s’en passer complètement, je doute que ce soit généralisable et je ne pense pas que l’emploi des pesticides soit actuellement un problème majeur.

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          • Matt // 14.09.2019 à 14h18

            Je ne cherche pas à vous convaincre mais à vous inciter à rechercher les informations. Ne perdez pas votre temps à me répondre, utilisez plutôt votre connexion internet pour mieux vous informer avant d’avancer des avis sans fondement.

            « Les scientifiques ne parlent pas d’une même voix, donc on ne peut pas se servir d’eux comme caution. »
            > c’est amusant qu’on mette en doute la parole des scientifiques (experts du GIEC y compris, https://fr.wikipedia.org/wiki/Groupe_d%27experts_intergouvernemental_sur_l%27%C3%A9volution_du_climat)
            > tout en s’en remettant à la science / la chimie pour nous prémunir du désastre écologique / alimentaire

            Quel rapport entre l’IDH (https://fr.wikipedia.org/wiki/Indice_de_d%C3%A9veloppement_humain) et la santé des végétariens ? Aucun à mon avis.

            ‘Les pesticides seront toujours nécessaires. »
            C’est encore un non sens. L’emploi de pesticides remonte à 1 siècle (accélération dans les années 50) :
            • cela nuit à la biodiversité
            • cela empoisonne les consommateurs
            • c’est associé à une forme d’agriculture qui épuise les ressources et les sols
            • avec sans surprise une diminution des rendements (https://fr.wikipedia.org/wiki/Rendement_agricole#%C3%89volution_des_rendements)

            … vous avez une drôle d’appréhension de ce qui est « nécessaire ».

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            • Véronique // 14.09.2019 à 19h10

              Non je ne mets pas en doute la parole des scientifiques. Je dis juste que pour le modèle agricole, les scientifiques ne sont pas tous d’accord.
              C’est habile de faire passer mes propos pour du climato-scepticisme, mais ce n’en est pas.

              Par ailleurs je n’ai pas besoin de vous pour me dire de m’informer. Je le fais et c’est pour ça que je me permets de réagir.

              Quel est le rapport entre l’IDH et le végétarisme ? Bonne question. Mais c’est assez simple. L’IDH prend tout en compte. S’il n’est pas très bon, c’est que sans doute beaucoup de choses ne vont pas dans le bon sens. On ne peut donc pas se servir de l’expérience d’un pays dont l’IDH est faible.

              Les pesticides n’empoisonnent que s’ils sont à haute dose dans l’alimentation. Ce qui n’est pas le cas dans les produits consommés. En revanche des champignons comme l’ergot de seigle, des plantes comme les datura, empoisonnent même à petite dose, et les pesticides permettent de les éliminer.
              Les pesticides ne font pas baisser les rendements, bien au contraire. Sans eux, les rendements seraient plus bas (comme en bio), et ils étaient plus bas aussi lorsqu’on utilisait que des pesticides « naturels ».
              En France les rendements ne diminuent pas. Ils stagnent. C’est d’ailleurs assez compréhensible parce que le rendement est aussi déterminé par le potentiel de la variété semée, et la fertilisation apportée (et les engrais coûtent très cher).
              …/…

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            • Matt // 14.09.2019 à 21h20

              Je vous laisse à vos certitudes concernant les pesticides et leur nécessité, comme indiqué je ne cherche pas à vous convaincre 🙂 Tiens, une étude de ces scientifiques même si visiblement vous ne les prenez pas vraiment au sérieux : https://www.consoglobe.com/pesticides-et-biodiversite-especes-cg

              Toujours pas compris le lien entre IDH et dangers du régime végétarien. Vous êtes sûre d’avoir lu le lien fourni ? https://fr.wikipedia.org/wiki/V%C3%A9g%C3%A9tarisme

              Des centaines de millions de personnes à travers le monde ont ce régime alimentaire, je n’ai pas l’impression qu’ils le fassent contraints et forcés mais plutôt par conviction philosophique ou religieuse.

              Dans l’argumentaire des omnivores, (qui tourne en boucle depuis 40 ans, http://insolente-veggie.com/wp-content/uploads/2011/02/bingo11.jpg), j’ai l’impression que vous reprenez le pseudo-raisonnement B5 ?

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            • Yuri G. // 14.09.2019 à 21h26

              Véronique, Je pense qu’il est inutile d’opposer bio et conventionnel sur le plan de la toxicité des aliments. Il est évident que les doses sont tellement infimes que ça ne va pas vous tuer sur le coup. Par contre l’assimilation de faibles doses à intervalle régulier sur des années…
              C’est pareil pour la vie du sol.
              Vous parlez du Datura. Leur levée de dormance est largement favorisée par l’oxydation induite par l’utilisation d’intrants de synthèse (plus l’oxydation induite par le travail du sol). De plus, nous commençons à observer des résistances alors que faire? Trouver un nouveau produit plus agressif?
              Non. Vous ne verrez jamais un pied de Datura dans une prairie saine et équilibrée.
              C’est cela qu’il faut viser: un système à l’équilibre. Plutôt que d’agir en pompier une fois que le mal est fait, il faut s’interroger sur les conditions des levées de dormance des adventices (en l’occurence un sol oxydé).
              Le travail du sol n’aura absolument pas sa place dans ce système, et même si la chimie nous a permis d’approcher sereinement les itinéraires à mettre en place dans le cadre d’un semis-direct sous couvert avec associations inter-espèces, nous sommes déjà en train d’y arriver sans chimie, tout en dépassant les rendements de l’agriculture conventionnelle.
              Saviez-vous qu’une population moyenne de vers de terre produit 120 Unités d’azote / Ha / an ?

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            • Véronique // 15.09.2019 à 00h13

              @Matt

              mais où avez-vous vu écrit que je trouvais que tous les pesticides étaient formidables ?
              Bien sûr qu’il existe des pesticides comportant des risques plus importants qu’il ne le faudrait. Le fipronil fait partie de ces produits douteux, comme l’imidaclopride, depuis longtemps maintenant. De nombreuses molécules ont été retirées du marché.
              Je vous dis juste que nous ne nous passerons pas de pesticides, et que les seules actions que nous pouvons mener c’est de limiter le plus possible leur utilisation (ce qui n’est pas très difficile en ce moment vu les prix des produits), et dans l’idéal (pas le cas en ce moment) favoriser une recherche publique pour trouver les meilleures formules possibles.

              Oui il y a plein de gens dans le monde qui mangent peu de viande voire pas du tout et ce n’est pas seulement pour des raisons religieuses. C’est aussi pour des raisons d’ordre économique. Et je n’ai pas dit non plus qu’il fallait se gaver de viande. Juste que nous ne pouvons pas éliminer l’élevage, et qu’il faudrait surtout l’élevage industriel.

              Et pour l’IDH il n’y a pas de rapport avec le végétarisme. C’est simplement que les organisations et modes de production des pays dans lesquels l’IDH est faible ne peuvent pas permettre de les prendre pour exemple.

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            • Matt // 15.09.2019 à 01h55

              Pourquoi avons-nous besoin des pesticides :
              • sachant qu’on s’en passait avant
              • connaissant les méfaits (sur la biodiversité, la vie du sol et la santé des humains)
              • que les rendements sont en baisse (si si)
              • que ce mode de culture intensive n’est pas résiliant face au dérèglement climatique

              Ces faits sont connus.

              A-t-on encore besoin des pesticides si on se passe du labour de la terre ? Non, en revanche il faut :
              • aider à la régénération du vivant et des sols
              • plus de surface agricole (c’est pourquoi il faut encourager le régime végétarien)
              • plus des bras et des cerveaux (au lieu d’investir dans la recherche de molécules ou les ogm, investir dans les lycées agricoles de façon urgente)

              Les pesticides tuent, c’est pour cela qu’ils ont été inventés. Les champs sont devenus des supports stériles sur lesquels ne peuvent pousser que des adventices si on n’y ajoute pas massivement engrais et pesticides. La nature a des millions d’années d’expérience, elle ne demande qu’à pousser si on lui fout la paix.

              Pour l’IDH, on peut prendre celui du Royaume Uni où 10% de la population est végétarienne ou alors l’IDH de Djokovic ? Mais je ne vois toujours pas le rapport avec les prétendus dangers du régime végétarien. Une vidéo peut-être si l’article Wikipedia ne vous plaît pas ? https://www.youtube.com/watch?v=LWt14eeQ1TE&t=10s

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            • Véronique // 15.09.2019 à 17h15

              @Matt

              Ce que vous dites sur les rendements est faux, en tous cas en France. Les rendements ne sont pas en baisse, ils stagnent.
              Oui on se passait de pesticides, il y a très longtemps. Et les intoxications alimentaires n’étaient pas rares, les disettes non plus.
              Oui il est préférable de ne pas labourer les sols, en tous cas de les travailler le moins possible. Les techniques de travail simplifié du sol sont courantes. Pas toujours appliquées cependant, car les conditions locales sont diverses et variées.
              Cela n’empêche pas l’utilisation des pesticides. En particulier quand il n’y a pas de labour, le désherbage chimique est la plupart du temps indispensable (je n’ai personnellement vu personne s’en passer).
              Oui les pesti-cides tuent. Mais ils tuent les plantes concurrentes, les champignons qui infestent la production, les insectes qui peuvent causer des ravages. En bio les pesticides existent aussi et ne sont pas sans inconvénients, loin de là.
              Et les champs ne sont pas devenus stériles en général. D’ailleurs si les adventices poussent, c’est qu’ils ne sont pas stériles. Les adventices sont des plantes comme les autres, simplement on n’en veut pas de celles-là puisqu’on ne les consomme pas.
              Si vous voulez la nature, c’est la chasse et la cueillette qu’il faut encourager. L’agriculture ce n’est pas la nature, même quand elle est bio.
              Je ne cautionne pas non plus l’agriculture intensive, mais je constate que les pesticides sont parfois très utiles. Et il n’est pas certain qu’il faille complètement s’en passer.
              Il faut de la mesure en toute chose (Horace).

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            • Matt // 15.09.2019 à 22h10

              Etat des lieux : https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/decadence-acceleree-des-richesses-de-la-nature_133474

              L’arrêt des pesticides est une obligation, on atteint des limites physiques. Il faudrait commencer par les plus nocifs et retourner à une agriculture extensive, ce qui passe notamment par :
              • la diminution drastique du régime carné pour libérer de l’espace et économiser des ressources
              • un effort dans la formation pour planifier un exode urbain (on va manquer de bras sinon)

              … en fait on est d’accord sur le fond mais pas l’urgence à réaliser ces changements. Désolé pour l’antique imbécile qui prône la mesure, mais on n’a plus le temps 🙁

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  • Louis Robert // 13.09.2019 à 12h53

    Affirmer et sans cesse réaffirmer que le problème est la surpopulation (autant dire les autres…), c’est semble-t-il taire trop facilement que notamment par notre surconsommation monstrueuse et notre gaspillage démentiel per capita, c’est bien nous, Occidentaux, qui avons été si longtemps et qui sommes encore, sans contredit, de trop sur cette planète.

    Si donc il existe une civilisation cannibale (Jean Ziegler) qui s’auto-détruit et bientôt de ce fait s’éteindra, force est de constater que c’est la nôtre. Notre déni aura été notre coup de grâce.

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  • christian gedeon // 13.09.2019 à 13h32

    Ah quel titre ravageur! Mais personnellement,je n’ai jamais rencontré un monsieur qui s’appellerait « civilisation industrielle ».Hyperdémographie,hyperconsommation,hypergaspillage,oui,je connais ces trois là. Ce n’est pas une question de civilisation industrielle,mais bien plutôt de pourquoi cette civilisation industrielle…il ne faut pas alller loin pour chercher les réponses,n’est ce pas? Srulment voilà »l’hyperdémographie » est un sujet politiquement sensible et incorrect,l’hyper consommation,on en discute…puis on va acheter son nouvel I Phone,et l’hypergaspillage c’est toujours la faute de l’autre…

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  • Bernard Lermitte // 13.09.2019 à 14h02

    Un point crucial qu’on oublie souvent c’est que certes les sols s’épuisent, mais par où passent-ils?

    La chaîne destructrice:
    Sol -> Plante -> Bouche -> Déjection -> WC à eau -> Cours d’eau -> Mer
    envoie tous les engrais naturels dans les cours d’eau.

    Elle devrait être remplacée par la boucle conservatrice:
    Sol -> Plante -> Bouche -> Déjection -> Sol
    qui est la seule qui soit en accord avec les règles de la nature.

    Mais tant que personne ne se décide à imposer les toilettes sèches, et le recyclage des déjections en engrais au monde occidental « civilisé », je crains que notre gentille civilisation soit condamnée. Pour se donner une idée de l’appauvrissement des sols, regardez la différence de niveau de la terre entre le sol d’un champ cultivé et une parcelle non exploitée à côté. Près de chez moi on a un écart de plus de 30 centimètres.

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    • Sophia // 13.09.2019 à 19h41

      En fait, wc –> station d’épuration –> après épuration, l’eau « plus ou moins propre » va dans les cours d’eau, et les boues d’épuration dans les champs. Les toilettes sèches, pour le même résultat, font une grosse économie d’eau, mais alors il faut penser à un système de ramassage… à l’échelle d’une ville, voilà un défi intéressant.
      Mais quand on pense à la quantité de médicaments qu’on absorbe, et qui ne sont que partiellement métabolisés, je ne sais pas si c’est tellement une bonne idée d’épandre ça dans les champs:
      https://docplayer.fr/11876736-Pollution-des-rivieres-par-les-hormones-synthetiques-presentes-dans-la-pilule-contraceptive.html

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  • Michel Le Rouméliote // 13.09.2019 à 15h54

    Tout ceci est bel et bon, mais gardons notre calme, https://www.contrepoints.org/2019/09/13/353384-ecologie-agissons-au-niveau-local-sans-ceder-au-catastrophisme
    Pourquoi personne n’ose dire que Malthus a eu tort puisqu’il a été démenti par l’Histoire ?

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  • Myrkur34 // 13.09.2019 à 17h02

    Comme tout est à court terme dans nos sociétés, forcément sur le long terme, cela commence à se voir.
    Cela tombe dru et çà coule de partout à Alméria, forcément la mer de plastique est là depuis 30 ans.
    Et cela commence à arriver dans l’Hérault le long de l’A75, les serres infinies ou presque. Vous me direz, le climat commence vraiment à ressembler à celui de l’Andalousie.

    Donc continuons les SUV en veux tu en voilà, les résidences secondaires, les installations sportives pour les jeunes ou autres ou il n’y a jamais personne dans le moindre bled provincial, les forages à la con pour remplir la piscine privée.

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    • Louis Robert // 13.09.2019 à 17h32

      Le climat ressembler à celui de l’Andalousie?

      Vraiment?

      Murcia, Valence, Alicante etc. — Voyez la catastrophe sans précédent, les évacuations, les destructions etc. sur:

      http://www.rtve.es/television/tve-internacional/

      « Espagne : un troisième mort dans les inondations — Depuis plusieurs jours, le sud-est du pays, notamment la région de Valence, fait face à des pluies torrentielles.»

      http://www.leparisien.fr/faits-divers/espagne-un-troisieme-mort-dans-les-inondations-13-09-2019-8151375.php

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    • Matt // 14.09.2019 à 00h31

      @Louis Robert

      Cela m’attriste de lire ce genre de commentaire. Je ne veux en aucune façon vous offenser (et surtout pas faire de rapprochement entre votre réflexion et celle d’un climatosceptique tristement célèbre, https://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/trump-se-moque-du-rechauffement-climatique-parce-qu-il-fait-tres-froid-en-ce-moment_1972336.html)

      Il est vrai que la presse n’aide pas toujours à s’y retrouver car elle évoque régulièrement et quasiment exclusivement le phénomène de « réchauffement climatique ». D’un point de vue global / du Globe terrestre c’est effectivement ce qui est constaté sur le long terme (il suffit de lire la tendance à la hausse des différents relevés de températures).

      Mais, comme l’indiquent les différents rapports scientifiques, cela se manifeste d’abord et concrètement par un dérèglement du climat (des accidents climatiques plus fréquents et plus violents). Donc pour être plus juste il vaudrait mieux évoquer un dérèglement climatique plutôt qu’un réchauffement, les deux étant exacts mais :
      • le premier se constate depuis quelques années, il est actuel, localisé et s’aggravera dans les prochaines années
      • le second est amorcé depuis longtemps, ne pourra plus être arrêté avant des décennies et provoque le premier

      Et pour ajouter à la confusion :
      • les causes sont multifactorielles (par exemple les inondations sont très souvent amplifiées par l’érosion des sols)
      • les scientifiques ne sont pas en mesure de localiser précisément ces dérèglements (le territoire français par exemple pourrait être très pluvieux au nord et désertique au sud façon Sahara d’ici la fin du siècle)
      • il existe des boucles de rétroaction dont on ignore les effets (par exemple la fonte du permafrost (https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/la-fonte-du-permafrost-une-menace-climatique-et-sanitaire_130005)
      • plusieurs scénarios prévisionnels sont à considérer, en fonction de l’action humaine (soit on bifurque et cela freine les dérèglements, soit on continue sur la même lancée et on transforme la planète en marmite)

      J’espère que vous allez vous y retrouver 🙂

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      • Michel Le Rouméliote // 14.09.2019 à 19h45

        Et pourtant, la sagesse populaire dit « Septembre emporte les ponts ou tarit les fontaines. » Les périodes d’équinoxe d’automne sont toujours caractérisées par des excès météorologiques dans un sens ou un autre sous nos latitudes. cela s’explique par le différentiel entre les températures chaudes accumulées durant l’été sur les océans et les froides de la haute atmosphère venues du pôle.

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      • Matt // 14.09.2019 à 21h33

        @Michel

        Vous décrivez bien le phénomène physique.

        Mais la question est de savoir s’il est stable. Que se passe-t-il maintenant que la température des océans augmente (https://www.lemonde.fr/climat/article/2019/01/11/le-rechauffement-des-oceans-revu-a-la-hausse_5407995_1652612.html) ? Le nombre d’ouragans et de typhons de catégorie 4 ou 5 augmente.

        Irma, Dorian … c’est sous nos yeux.

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  • véro // 13.09.2019 à 19h31

    Le modèle agricole est une conséquence du modèle de production.
    Si on veut changer le modèle agricole, il faut changer le modèle de production.
    Et pour cela, il faut d’abord retrouver la souveraineté nationale en se libérant de l’UE.
    Là on pourra choisir autre chose que le néo-libéralisme mondialisé productiviste, sans avoir de comptes à rendre à une quelconque autorité supranationale.
    Sinon, les recettes pour une agriculture durable ne seront que du greenwashing.
    On peut toujours discuter pendant des heures pour savoir quelles méthodes culturales seraient préférables. On ne changera rien, parce que les agriculteurs ont besoin d’un revenu. Et dans le contexte actuel, des prix bas et des subventions en baisse ne permettent ni d’investir, ni de prendre davantage de risques, surtout que les contraintes imposées pour la protection de l’environnement, mais qui ne sont que des mesurettes pour se donner bonne conscience, pèsent aussi lourdement sur l’activité agricole (penser par exemple aux cipan qui sont en théorie indemnisables mais qui ne sont pas indemnisées). Il faut donc produire le plus possible, c’est la seule option économique envisageable. Le passage en bio est et restera marginal. Et rien de vraiment sérieux n’émergera pour définir un secteur agricole vraiment durable et rémunérateur.

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    • Pierre Bacara // 17.09.2019 à 01h33

      « Le modèle agricole est une conséquence du modèle de production ».

      La révolution industrielle agricole (prémisses ~1730) précède la révolution industrielle tout court (prémisses ~1830).

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  • clauzip 12 // 14.09.2019 à 01h33

    On revient sans cesse à un seul aspect de notre civilisation!
    Nous sommes dans un système dont tout les éléments se tiennent et vont à la même vitesse.
    Le vrai sujet est ,comment réduire globalement le système?
    Je pense qu’il faut supprimer l’ actionnariat et le marché secondaire.
    Les possédants doivent être prés des lieux de production et doivent être identifiables et sanctionables.
    Ainsi,ramenant le système à une échelle humaine perceptible des actions adaptées pourraient être lancées afin de fonctionner dans une perspective favorable à l’environnement.

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  • Pierre // 14.09.2019 à 10h51

    J’ai décidé de consommer le plus de produits locaux possible et je n’ai plus envie de gadgets. Pas facile au début, mais je me sens beaucoup plus libre. Je regrette toutes ces années ou j’ai contribué au suicide de nôtre société. Je m’en excuse en me disant que j’ai été éduqué par la tv qui m’a programmé pour être un bon consommateur irresponsable. Je cultiverais si j’avais un terrain.

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  • Tardieu // 14.09.2019 à 14h33

    Un article de propagande. Un de plus !

    Nafeez Ahmed est-il un agent du GIEC ?

    Tous ces arguments sont compatibles avec les conclusions des rapports du GIEC, le Green new deal propulsé par le FMI, la Banque mondiale, la confrérie des fondations des oligarques philanthropes, etc. et surtout la survie du capitalisme, ouf !

    Jusqu’à souhaiter la baisse du prix du baril de pétrole prônée par… Trump, pour mieux asphyxier économiquement le Venezuela et l’Iran notamment. Bravo, on ne peut espérer mieux du Guardian !

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    • Matt // 14.09.2019 à 14h58

      « un agent du GIEC » … merci pour ce moment 🙂

      Vous devriez peut-être vous renseigner comment est composé le GIEC pour vous apercevoir qu’il n’y a pas d’agents mais des contributeurs et que cette organisation émane de l’ONU et non pas du FMI.

      Confusionnisme, quand tu nous tiens …

      Et sinon, s’agissant des pics de ressources évoqués dans par l’auteur, c’est un complot des Chinois ? Vous devriez creuser la piste et revenir nous exposer vos édifiantes conclusions 🙂

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      • Tardieu // 16.09.2019 à 07h24

        Matt, apprenez à lire pour commencer ! A moins que ce ne soit intentionnel.

        Vous avez écrit :

        « Vous devriez peut-être vous renseigner comment est composé le GIEC pour vous apercevoir qu’il n’y a pas d’agents mais des contributeurs et que cette organisation émane de l’ONU et non pas du FMI.

        Confusionnisme, quand tu nous tiens … »

        J’ai écrit  » le Green new deal propulsé par le FMI » et non par le GIEC qui n’a aucun pouvoir.

        J’aurais dû rappeler pour les esprits particulièrement tordus ou malintentionnés, que le GIEC était une émanation de l’ONU, plus précisément de chefs d’État qui avaient soigneusement sélectionné les membres du GIEC en fonction de leur compatibilité avec la théorie falsifiée du réchauffement climatique de nature anthropique.

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        • Matt // 16.09.2019 à 16h57

          « chefs d’État qui avaient soigneusement sélectionné les membres du GIEC »
          Vos sources ? Merci 🙂

          Renseignez-vous mieux si vous pouvez. Voici 3 visages de vos prétendus « agents du GIEC » : https://youtu.be/6MCzcmk-EBc?t=198

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  • cege // 15.09.2019 à 11h56

    Dans le texte il y a confusion entre logarithme et algorithme.

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  • Xavier // 15.09.2019 à 15h18

    On n’oublie une chose essentielle, il suffirait de revenir au niveau de consommation des années 50 et tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes

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    • Tardieu // 16.09.2019 à 07h43

      Xavier : « il suffirait de revenir au niveau de consommation des années 50 et tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes »

      Dites-moi, c’est bien en 1949 que les tickets de rationnement ont été supprimés en France. J’imagine que quelques années plus tard « la consommation » – quel vilain mot – avait atteint des sommets, c’est bien cela n’est-ce pas ?

      C’est marrant, je suis né en 55 et je n’en ai absolument aucun souvenir, mes parents ne parvenaient pas à boucler les fins de mois avec le salaire de menuisier en bâtiment de mon père.

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  • Véronique // 15.09.2019 à 20h15

    Vu le niveau alarmiste de l’article, voici un lien sui permet d’avoir des informations utiles.
    https://www.afis.org/Pesticides-risques-benefices-et-idees-recues

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    • Matt // 16.09.2019 à 00h19

      Véronique,

      Désolé, encore moi 🙂

      Vous indiquez plus haut dans les commentaires ne pas vouloir vous fier aux conclusions du GIEC (https://www.les-crises.fr/pic-des-sols-la-civilisation-industrielle-est-sur-le-point-de-se-manger-elle-meme-par-nafeez-ahmed/#comment-595661), pourtant composé des meilleurs experts mondiaux sur le climat et soumis à un comité de lecture en béton armé.

      Vous êtes-vous renseignée convenablement sur l’organe qui diffuse l’article que vous proposez ? Avez-vous lu les autres publications proposées sur ce site ?

      Cela me paraît bien moins fiable que la production des experts recrutés par l’ONU (quelques critiques assez faciles à trouver : https://fr.wikipedia.org/wiki/Association_fran%C3%A7aise_pour_l%27information_scientifique#Pol%C3%A9miques)

      J’ai tout de même lu l’article en question. Rien ne vous paraît suspect ? Tout est fait pour minimiser les risques du conventionnel, déporter les dangers sur l’attitude des consommateurs voire décrier l’agriculture biologique. En gros faut se laver les mains et tout ira bien. C’est scientifique ça ?

      Un lien vers l’OMS (https://www.who.int/features/qa/87/fr/ + https://www.who.int/occupational_health/publications/en/pwh1fr.pdf?ua=1) qui en outre est en mesure de présenter les situations globalement (la situation n’est pas la même dans les pays développés qu’en Afrique par exemple) me paraît plus pertinent.

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      • Véronique // 16.09.2019 à 07h53

        Je n’ai jamais dit ce que vous prétendez.
        Je n’ai absolument rien contre le GIEC. Je ne suis pas climato-sceptique.
        Ce que j’ai dit, c’est que sur les méthodes agricoles (quel modèle, plus ou moins d’élevage, plus ou moins de prairies, bio ou raisonné etc.), tous les scientifiques ne disent pas la même chose.
        Oui l’article dont je donne le lien est aussi scientifique qu’un article peut l’être. Oui je me suis renseignée sur le site. Ils ont une position sur les OGM que je ne partage pas entièrement, mais nul n’est parfait ! Sur les pesticides, je trouve leur article plutôt objectif, et ils ne critiquent pas l’agriculture bio.
        Heureuse de vous voir écrire que la situation n’est pas la même partout, ça change des généralisations excessives.
        Je ne vois pas ce que votre article apporte de plus. Personne ne nie que pour les utilisateurs, les pesticides présentent des dangers puisque les utilisateurs sont exposés aux produits non dilués et de manière plus ou moins fréquente. L’OMS rappelle que les pesticides sont nécessaires pour empêcher les pertes de production et livre ses préconisations pour la préservation de la santé des utilisateurs. Beaucoup d’autres produits sont toxiques, ça n’empêche pas de les utiliser.

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        • Véronique // 16.09.2019 à 09h30

          J’en profite pour répondre à votre réponse plus haut.
          Nous ne sommes pas vraiment d’accord sur le fond. Parce que le zéro pesticides, je ne vois pas du tout comment on peut faire. Même en bio on utilise des pesticides. L’agriculture n’a rien de naturel, quelle que soit la manière dont on la pratique. On peut chercher à s’approcher des conditions naturelles, mais on ne peut pas les récréer complètement.
          Une réduction drastique de la consommation de viande, je ne pense vraiment pas que ce soit la solution. Diminuer les élevages industriels, faire de l’élevage extensif notamment sur les zones incultivables me parait plus logique.
          La culture extensive des sols peut paraître une bonne solution. Mais là encore, ça se discute (surtout que les surfaces agricoles ont considérablement diminué).
          Et quid de la politique économique (productiviste actuellement) ? de l’import-export et du libre-échange ? On ne peut pas occulter cet aspect de la question.

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          • Yuri G. // 16.09.2019 à 14h24

            « Parce que le zéro pesticides, je ne vois pas du tout comment on peut faire. Même en bio on utilise des pesticides. L’agriculture n’a rien de naturel, quelle que soit la manière dont on la pratique. »

            Alors là, je ne vous suis pas, Véronique.
            Je produis une dizaine d’espèces de légumes par an, des champignons, et 5 céréales (blé, féveroles, tournesol, soja et colza), tout en bio. J’ai commencé il y a 3 ans et je n’ai jamais utilisé aucun produit, à part un peu d’anti-limaces bio (1kg/ha) sur le tournesol cette année.
            Niveau rendements sur les céréales, je suis globalement sur les même chiffres que mon oncle, qui opérait en conventionnel « raisonné ». A part sur le colza où il faut que je m’améliore, car c’est une culture exigeante.
            Côté légumes, Je me fabrique mes « produits phytos », extraits fermentés de consoude, ortie, bardane et décoctions de prêle, ce qui me suffit à agir en préventif sur mes productions en stimulant le système immunitaire des plantes. Là aussi, je suis sur des rendements égaux ou supérieurs au conventionnel (notamment sur tomates, courges, haricots verts). Je suis en train d’essayer d’étendre cette pratique aux grandes cultures (avec apport de purin au semis pour effet starter).
            Vous classeriez ces produits dans la gamme des pesticides?

            Donc, non désolé, Véronique, le zéro pesticides, nous sommes très nombreux sur cette planète à le pratiquer, et AVEC DES RENDEMENTS SATISFAISANTS.
            Il y a bien sûr des gens en bio qui utilisent du pyrèthre à tout va (naturel mais nocif sur les insectes auxiliaires), du sulfate de cuivre sans raison (qu’on peut remplacer efficacement par de la prêle) mais ne faisons pas de généralités. Il y a des gens qui travaillent consciencieusement dans tous les systèmes.

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            • Véronique // 16.09.2019 à 20h18

              Votre exemple unique n’a pas valeur de généralité. Le bio se prête assez bien à la culture de légumes (plus petites surfaces, paillage possible). En céréales c’est plus compliqué, ça nécessite une rotation plus longue, souvent le recours à des variétés plus rustiques, pas les plus utilisées.
              Je ne suis pas étonnée que vous ayez des résultats convenables sur 3 ans.
              Il faudrait savoir aussi : quel climat, quelle météo, quel sol, irrigation ou pas, vente directe ou pas (ça en céréales classiques c’est compliqué), surface et rendement.
              Mais je n’ai pas inventé que les producteurs bio (céréales) que je côtoie sont parfois dans des impasses, ont des rendements souvent limite, consomment beaucoup de carburant, donc ont des heures de travail bien plus importantes, travaillent le sol davantage. En plus ce sont des producteurs qui ne sont pas mauvais puisqu’ils sont en bio depuis plus de 10 ans.
              Je ne fais pas de généralités, je redis qu’on ne peut pas se passer de pesticides parce que les conditions ne sont pas toujours idéales pour faire du bio, partout, et toujours, et que malgré tout il faut assurer des volumes. Et aussi parce que les pesticides ne méritent pas dans leur globalité la pub qu’on leur fait, parce qu’ils permettent d’assurer une sécurité d’approvisionnement et une sécurité sanitaire plus importante. Si nous ne produisions que du bio, ce serait très différent. Et produire en non-bio ne veut pas dire utilisation systématique de pesticides.

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            • Yuri G. // 17.09.2019 à 00h23

              Je sais bien que mon système n’a pas valeur d’exemple. Je ne prône même pas une « généralisation » de ce que je fais. J’essaye. J’essuie des échecs. Mais j’avance.
              Je suis effectivement sur un marché de demi-gros et vente directe, même sur les grandes cultures (huile, pain, farines), ce qui me permet de pouvoir tester des choses que je ne testerais pas sur 250Ha.
              La problématique adventices en grandes cultures bio est effectivement un gros dossier mais honnêtement, je suis surpris des résultats obtenus chez moi et les autres avec le semis direct et les associations de plantes qui règlent 90% du problème. A suivre donc…
              Je suis aussi conscient que le Bio s’est prioritairement construit sur le refus des produits chimiques mais sans vraiment proposer d’alternative. Ce problème vient du fait que les produits chimiques sont perçus comme la cause, l’origine de nos problèmes alors qu’ils ne sont que la conséquence du travail du sol et de l’intensification. C’est à ce fondement qu’il faut revenir.
              Cette alternative, je vois des agriculteurs l’inventer aux quatre coins du globe, bio ou pas bio, peu importe, une vraie agriculture du vivant.

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            • Véronique // 17.09.2019 à 19h17

              @Yuri G.
              Oui les plantes produisent naturellement des systèmes d’auto-défense, mais comme je l’ai dit plus haut, c’est vrai en conditions naturelles, ça l’est beaucoup moins lorsque les plantes sont sélectionnées et cultivées artificiellement. D’où le recours à des produits chimiques.
              L’agriculture, c’est du vivant, mais ce n’est pas la nature.
              Le semis sous couvert, ce n’est pas à proprement parler du paillage. Oui ça couvre. Mais la technique n’est pas toujours satisfaisante (par exemple, risque d’augmenter les maladies fongiques).
              Non les rendements ne sont pas multipliés par trois, si c’était le cas on trouverait des rendements en blé semés sous couvert de l’ordre de 200 qx ou davantage ! Les améliorations sont possibles, mais ce n’est pas une règle générale.
              La féverole est une légumineuse, donc non on n’apporte pas d’azote dans ce cas, je l’ai dit (« sauf quand il s’agit de légumineuse » il me semble).
              En revanche il est nécessaire d’apporter de l’azote, sous forme organique, et aussi sous forme minérale, quand il n’y en a pas assez. Le rapport carbone sur azote est un élément d’appréciation connu depuis longtemps, pour apprécier la matière organique.
              Je pense que le vrai progrès c’est surtout (et ce n’est pas réservé aux agriculteurs, ça concerne tout le monde) que l’époque où on voyait les produits chimiques comme une facilité systématique et sans conséquence, est révolue. Il y a beaucoup moins de légèreté dans la manière dont on les perçoit. Et en agriculture les prix (+taxes) sont, de plus, devenus dissuasifs.

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        • Matt // 16.09.2019 à 13h30

          @Véronique

          On ne se situe pas sur le même plan discursif. Vous prenez en compte la variable économique que j’évacue complètement : je décris la situation à laquelle il faudrait aboutir (fin des pesticides, diminution drastique de la consommation animale pour libérer des terres, fin de l’agriculture intensive, exode urbain …)

          Je ne suis pas économiste (vous l’êtes ?) et je n’accorde aucun crédit aux personnes qui me rabâchent « ce n’est pas possible, c’est contraire aux lois de l’économie ». Les seules lois auxquelles il me semble impératif de se soumettre sont celles de la physique (augmentation du taux de CO2 dans l’atmosphère et ses effets).

          Je n’ignore pas que ce sera difficile, peut-être même impossible de bifurquer vers un modèle agricole qui ne détériore pas la biosphère. Mais je sais également qu’il y a urgence et que certaines sociétés sont mieux placées pour amorcer ce changement vertueux : en France par exemple nous avons encore la possibilité de choisir entre végétaux et viande rouge, entre pesticides et non pesticides et de former les populations …

          L’emploi de pesticides n’est pas une fatalité : on s’en passait avant. Faites des recherches avec le terme permaculture pour le mode d’emploi 🙂

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          • Véronique // 16.09.2019 à 14h10

            Je ne cherche pas à dire que c’est contraire aux lois de l’économie (et quelles lois ?).
            C’est un fait en revanche, qu’il existe une politique économique. Faire l’impasse sur ce sujet est une erreur, parce que la politique économique est déterminante dans l’obtention d’un revenu, et dans les choix économiques des exploitations (du coup le choix entre pesticides de synthèse et absence de pesticides de synthèse n’existe pas vraiment compte-tenu des contraintes économiques).
            Par ailleurs, vous avez peut-être en tête un modèle d’agriculture qui vous semble souhaitable. Tout le monde n’est pas du même avis, et sans pour autant vouloir une agriculture productiviste allant à l’encontre de la préservation de l’environnement.
            Oui on peut se passer de pesticides, mais les plantes elles, ne s’en passent pas puisqu’elles en fabriquent. Mais les conditions artificielles dans lesquelles on les sélectionne et on les cultive, même en bio, obligent à utiliser des pesticides, si on veut un rendement correct et une production saine. En plus je ne vois pas pourquoi on s’en passerait si le bénéfice est supérieur aux inconvénients.
            La permaculture je sais ce que c’est, en céréales ce n’est pas vraiment possible.

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            • Yuri G. // 16.09.2019 à 14h29

              « Oui on peut se passer de pesticides, mais les plantes elles, ne s’en passent pas puisqu’elles en fabriquent.  »

              Celle-là, on va l’encadrer.
              Ou alors il va falloir étayer sérieusement !

              « La permaculture je sais ce que c’est, en céréales ce n’est pas vraiment possible. »

              Si, ça s’appelle le semis direct sous couvert végétal.

              Vous avez tort d’opposer productivisme et semis sous couvert. Pratiqué dans de bonnes conditions c’est le système productiviste par exemple, et même on pourrait dire ne fonctionne que si la création de biomasse est MAXIMALE. Le sol couvert 12 mois sur 12, produit 3 fois plus qu’un sol en monoculture labouré qui reste à nu 8 mois de l’année.
              Plus le sol travaille (c’est à dire est couvert avec des plantes), plus il est fertile, plus les plantes sont en bonne santé et moins on a besoin de pesticides. Il faut couper avec cette vieille idée qu’il faut que le sol se repose. Un sol qui se repose, c’est un sol qui meurt.
              Il y a déjà des millions et des millions d’hectares cultivés de la sorte au Brésil (regarder les apports notamment du CIRAD dans le Mato Grosso).

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            • Véronique // 16.09.2019 à 19h52

              @ Yuri G.
              les plantes sont plus ou moins résistantes. Elles peuvent produire certaines substances pour se protéger.
              Le semis sous couvert n’est qu’une des techniques de permaculture. En céréales on ne peut pas pailler par exemple. On ne peut pas laisser entendre qu’il y a tout un ensemble de techniques quand ce n’est pas le cas.
              Je n’ai jamais dit que le sol se reposait quand il était labouré (??!). D’abord le labour n’est pas pratiqué pour que le sol se repose, et puis je sais très bien que lorsque c’est possible mieux vaut ne pas le labourer.
              Et pour les rendements multipliés par 3, c’est peut-être vrai quand à la base les rendements sont médiocres, par exemple en l’absence de fertilisation, autrement non. Les couverts, le non-labour, améliorent le sol, mais ne permettent pas un gain important en rendement ou une économie en engrais, sauf quand il s’agit de légumineuses. Autrement les plantes qui font le couvert ont aussi besoin de nutriments et d’eau pour assurer leur propre croissance.

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            • Yuri G. // 16.09.2019 à 23h26

              Donc si les plantes peuvent produire des substances pour se protéger, c’est qu’on a pas besoin de pesticides. Point. Les plantes poussent toutes seules depuis des millions d’années, comme le disait Matt.
              Dans les cultures intensives, le gros problème vient de l’ammonitrate (NO3-) dont la plante après avoir récupéré l’Azote (N) envoie l’oxygène (O3- qui est toxique pour elle) dans les racines, ce qui va alcaliniser le milieu et perturber la production d’acides qu’elle utilise pour solubiliser les nutriments, induisant des carences et une faible teneur en sucres, ce qui favorise les attaques d’insectes piqueurs (qui ne digèrent pas le sucre et détectent la carence grâce à la signature infra-rouge de la plante) d’où l’utilisation de pesticides.

              En Céréales, on peut tout à fait pailler. exemple : on implante un couvert hivernal (80% légumineuses 20% graminées) que l’on va rouler à floraison pour y semer en direct une culture de printemps (maïs, soja, etc..). Le paillage au sol des graminées (notamment le seigle et l’orge) va produire pendant environ deux mois un effet « antigerminatif » sur les adventices grâce aux toxines contenues dans ses tissus. Le temps que ces toxines se libèrent, la culture mise en place a eu le temps de germer.
              L’azote contenu dans les légumineuses est mobilisé pour digérer le carbone présent dans les pailles et pour ainsi créer de la matière organique stable. C’est cela la vraie ration du sol qui va nous permettre de déplafonner les rendements.

              « Et pour les rendements multipliés par 3, c’est peut-être vrai quand à la base les rendements sont médiocres »

              Non. C’est multiplié par trois car on utilise la lumière sur toute l’année et pas sur 4 mois. donc la photosynthèse est multipliée par trois, tout simplement, créant ainsi pour un couvert de 20Tonnes de Biomasse par hectare et par an.

              Et non, un couvert n’a pas besoin de fertilisation. Personnellement, je n’ai jamais fertilisé un couvert. Par exemple, cette année j’ai fait 30 quintaux en féveroles sans aucun apport.
              Il ne faut pas oublier que les plantes captent l’azote dans l’atmosphère qui en est composé d’à peu près 70 %.
              L’Azote n’est pas et ne sera jamais le facteur limitant.
              Ce qu’il faut injecter dans les systèmes, c’est du Carbone. Et le système produira de l’azote.
              Ça s’appelle l’auto-fertilité et tout cela est à présent archi-démontré.

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            • Véronique // 17.09.2019 à 20h11

              @Yuri
              Je fais vite parce que je poste des commentaires qui n’apparaissent plus.
              Les plantes se protègent elles-mêmes. Oui, dans la nature. Les plantes sélectionnées et cultivées artificiellement sont moins performantes pour ça, d’où l’emploi de pesticides, et de fertilisants.
              Le carbone, le rapport carbone/azote, tout cela est connu depuis longtemps pour apprécier la matière organique, mais ça n’empêche pas de devoir ajouter de l’azote (ou pas) en fonction de tous les paramètres et du rendement souhaité.
              La féverole est une légumineuse, donc pas besoin d’azote comme je l’ai dit.
              Le couvert végétal n’est pas vraiment un paillage même s’il couvre aussi. Il n’est pas toujours adapté dans toutes les situations (il peut augmenter le risque de maladie fongique par exemple).
              Rendements multipliés par 3 ? des exemples de rendements en blé semé sous couvert qui font 20 tonnes à l’hectare ou davantage ? Parce que si c’est toujours vrai, on doit pouvoir trouver ça.
              L’agriculture sans pesticide de synthèse a ses limites, et d’ailleurs toutes les techniques ont leurs limites, c’est pourquoi je ne pense pas du tout qu’une agriculture avec zéro pesticide soit possible (pas avant longtemps en tous cas).

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            • Yuri G. // 17.09.2019 à 20h41

              Bon, là j’abandonne Véronique, on n’avance pas.
              Je viens de vous expliquer les mécanismes de la bonne santé du végétal et vous venez m’asséner vos affirmations qui ne reposent sur aucun fait et aucune logique.
              Je vous parlent de rendement BIOMASSE et vous me parlez de rendements de blé.
              Bref, je pense que vous n’avez pas assez les mains dans le cambouis pour comprendre les subtilités agronomiques et je ne vous en veux pas. Il est vrai que c’est un peu technique.
              L’agriculture biologique de conservation des sols, ça existe. Si ça vous intéresse, vous allez trouver facilement sur internet.
              Vous allez voir, c’est plus intéressant que les articles d’afis.org !

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