Source : Marianne, Richard Labévière, 26-07-2019
Quatre-vingt-un ans, de nos jours, c’est encore jeune et Pierre Péan aurait pu nous émerveiller encore quelques années… Mais il nous a quittés ce 25 juillet. Avant l’été, nous avions fait l’un de nos points réguliers à la brasserie Wepler de la place de Clichy, question d’échanger sur les travaux en cours et la vacuité du temps, sur la presse trop pressée et une classe politique en déshérence…
« Je me définirais plutôt comme un ‘enquêteur d’initiative sur sujets sensibles’. »
Dans la minute, les hagiographes du moment se sont précipités en répétant les mêmes poncifs pour saluer le « grand journaliste d’investigation ». Double méprise : vu l’état actuel de la presse et du journalisme, Pierre ne voulait même plus qu’on le traite de « journaliste », qualificatif devenu indigne à ses yeux, tant les membres actuels de la corporation sont devenus de simples passe-plats, sinon les chiens de garde de l’idéologie du temps. Quant à l’investigation, voilà des années que Pierre récuse ce terme : « Investigation, c’est la traduction d’une expression américaine policière. Je préfère le mot ‘enquête’. Je me définirais plutôt comme un ‘enquêteur d’initiative sur sujets sensibles’. Attendre sur son bureau les PV des juges, ce n’est pas ce que j’appelle de l’enquête, mais de la simple gestion de fuites. Le journaliste devient un pion, rentrant dans les objectifs des uns et des autres, devenant l’outil de vengeances ou de stratégies judiciaires. Je revendique de prendre l’initiative, je ne suis pas un auxiliaire de justice, je n’ai pas besoin de la justice pour déterminer le sujet de mes enquêtes ». Dont acte !
Né a Sablé, dans la Sarthe, le 5 mars 1938, d’un père coiffeur et d’une mère au foyer, le jeune Pierre fait le désespoir de ses enseignants par son inaptitude à manier correctement la langue de Molière. « C’est en partie pour exorciser cette scolarité douloureuse que je suis devenu journaliste », commente-t-il, « écrire pour moi étant devenu un bonheur, même si cela reste en même temps une vraie douleur… ». A l’agence France Presse, il apprend à répondre aux cinq questions : quoi, qui, où, quand, pourquoi ? et à respecter les « deadlines » et autres contraintes du « bouclage ».
Péan, briseur d’omertas
En 1983, avec Affaires africaines, Pierre commet un sacrilège : depuis le début de la Ve République, l’Afrique est l’objet d’une attention très particulière des plus hauts dirigeants français qui la maintiennent dans leur « domaine réservé ». Ce faisant, il rompt l’une des omerta les mieux gardées du pouvoir et impose une nouvelle méthode inconnue du journalisme français : l’enquête approfondie, menée au long cours et sur le long terme. Ce faisant, il inaugure aussi un long compagnonnage avec le regretté Claude Durand, patron d’exception des éditions Fayard aujourd’hui, elles-aussi, tombées en déshérence… La publication de ce livre est une véritable révolution copernicienne. Il en commettra d’autres sur la jeunesse pétainiste de François Mitterrand, sur la dénonciation dont fut victime Jean Moulin ou les impostures de l’affairiste Bernard Kouchner et de sa femme Christine, « reine des ménages ». Pas moins d’une cinquantaine d’ouvrages déconstruisant aussi nombre de certitudes reçues sur la Libye, le Kosovo ou l’Algérie : l’œuvre d’un inlassable laboureur de la mer.
N’ayant pas lu Gaston Bachelard – et nous en avons parlé à moult reprises -, il rejoint néanmoins les conclusions de la Formation de l’esprit scientifique adaptées aux métiers de l’information : ne pas prétendre à une « objectivité illusoire, sinon trompeuse », pour s’approcher au plus près d’une vérité organiquement partielle et éphémère en revendiquant plutôt l’honnêteté de sources plurielles et recoupées. Evidemment, cela ne lui vaut pas que des amis… c’est le moins que l’on puisse dire ! Ainsi, il anéantit patiemment les lectures unilatérales « des génocides rwandais », avec notamment Carnages – Les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique(Fayard, 2010), une enquête magistrale sur le rôle des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et d’Israël dans les guerres africaines, notamment au Rwanda et au Darfour.
Auparavant, Pierre Péan avait publié Noires fureurs, blancs menteurs : Rwanda, 1990-1994 (éditions Mille et une nuits, 2005). A l’époque, chef du service étranger de Radio France Internationale (RFI) et producteur de l’émission « Géopolitique-Les cartes du monde », j’ose programmer un grand entretien avec Pierre. Cette décision me vaut d’innombrables pressions et attaques. Antoine Schwarz, le patron de RFI, et ses sbires me menacent (pour la deuxième fois) de « licenciement sec »pour « faute professionnelle » !!! Très implanté dans la Radio du monde, le lobby pro-Tutsi sollicite à l’époque l’aide de… l’ambassade d’Israël à Paris pour faire interdire l’émission qui sera néanmoins maintenue !
« Le drapeau tricolore est en moi, je n’y peux rien »
En 1999 -, Claude Durand nous avait commandé à tous les deux un livre difficile pour « commémorer » la naissance de Jésus à Bethléem. Le patron de Fayard ne voulait pas d’une nouvelle dissertation sur le conflit israélo-palestinien, mais un reportage d’immersion et de « choses vues et vécues » dans la ville de la nativité : «Allez-y, installez-vous et racontez la vie quotidienne des Bethléemites ». Bethléem en Palestine (2000) lui vaudra nombre de procès en sorcellerie et vaudra à l’auteur de ces lignes une première menace d’expulsion de RFI… « Ce livre a marqué le début de mes emmerdes à répétition… », a pu expliquer Pierre à nombre de ses amis. On se souvient de la mobilisation de nombreux « chiens de garde » – dont le triste sire Frédéric Encel – devant la 17e Chambre du tribunal de grande instance de Paris pour l’accuser… d’antisémitisme ! Tous ceux qui connaissent peu ou prou Pierre tombent des nues, mais c’est comme ça !
Comme l’a si bien dit Edward Snowden, « nul besoin d’approuver ses dirigeants pour être patriote ! ». Justement, Pierre Péan était un grand patriote auquel venait immanquablement les larmes aux yeux à l’écoute de la Marseillaise. « Le drapeau tricolore est en moi, je n’y peux rien, mais cet élan renouvelé depuis mes premiers pas à l’AFP me dépasse », nous disait-il souvent. Ainsi, il est parfaitement logique que Pierre ait inlassablement combattu toutes les carabistouilles et calomnies proférées à l’encontre des armées françaises lors de l’opération Turquoise[1], le général Jean-Claude Lafourcade et le colonel Jacques Hogard en témoignant encore aujourd’hui.
Pierre, un sens non négociable de l’amitié et de l’honneur
De fait, il se met encore à dos Le Monde et Libération, organes officieux de la propagande du dictateur Paul Kagame, déconstruisant – là encore – le journalisme d’influence et de propagande. Cette obsession récurrente de vérité et de dignité l’amène à enquêter sur les pouvoirs que sont devenus TF1 et Le Monde. Avec le grand journaliste Philippe Cohen (lui aussi disparu prématurément), il reconstitue tout aussi précisément « la fin » du quotidien du soir abandonné aux mains du triumvirat de l’imposture – Colombani, Minc, Plenel – qui a mis le quotidien de référence au service de la campagne présidentielle… d’Edouard Balladur.
N’oubliant jamais qui il est, d’où il vient et bien qu’admirateur de la Révolution française, Pierre rend aussi hommage aux Chouans qui se sont dressés contre les Colonnes infernales. Il restaure le domaine des Chapellières où ses ancêtres ont travaillé et m’aide à retrouver les miens non loin de Saint-Florent-le-Vieil. C’est là qu’il revit l’épopée de Charles de Bonchamps, général vendéen dans Une blessure française : les soulèvements populaires dans l’Ouest sous la Révolution (Fayard, 2008).
Tout aussi logiquement ami de Jean-Pierre Chevènement, Pierre Péan est foncièrement républicain. Son œuvre fait repère, signée par un patriote-enquêteur et combattant. Pétri de fraternité comme d’une extrême modestie, il continue à nous insuffler l’intelligence du travail bien fait, ainsi qu’un sens non négociable de l’amitié et de l’honneur.
Ces derniers temps, toujours boycotté par la grande presse « mainstream », Pierre avait néanmoins trouvé un dernier et précieux refuge dans les colonnes du Marianne repris par la courageuse et très professionnelle Natacha Polony. Bravo !
Ne doutons pas que Pierre – où il est maintenant – n’entreprenne une nouvelle grande enquête sur le Ciel et les anges, Saint-Pierre et les autres… A son épouse Odile, ses enfants et petits-enfants, ainsi qu’à ses nombreux amis, la rédaction de prochetmoyen-orient.ch adresse ses condoléances les plus proches.
Notes
[1] L’opération Turquoise est une opération militaire organisée par la France, à la demande expresse de Nelson Mandela lui-même et autorisée par la résolution 929 du Conseil de sécurité de l’ONU (22 juin 1994) pendant les génocides Tutsis et Hutus au Rwanda. Elle a pour mission de « mettre fin aux massacres partout où cela serait possible, éventuellement en utilisant la force. » L’opération Turquoise a nécessité le déploiement de plus de 2 500 hommes.
Source : Marianne, Richard Labévière, 26-07-2019
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Commentaire recommandé
Quand bien même vous auriez raison et Pean se tromperait lourdement, depuis quand cela est-il devenu une raison suffisante pour « demoniser » quelqu’un et refuser de lui reconnaître pour d’autres sujets des bons points ? Avez vous de la famille Tutsi, est-ce pour vous quelque chose de si profondément blessant pour justifier cet abandon de la raison et de la nuance ?
On crève de gens comme vous qui refusent de voir ces nuances.
Ps: je remarque que vous ne donnez aucun argument. Est ce que c’est vraiment chez vous une attitude de principe, du type « j’ai besoin de penser que le génocide était planifié et je réfute tout par principe », ou vous avez des arguments à opposer à pierre pean? C’est comme ça habituellement qu’une discussion avance
34 réactions et commentaires
Merci. Au-delà du journalisme, Pierre Péan reste un enquêteur d’exception. Il fait honneur à notre pays, et on en voudrait plusieurs comme lui.
+26
AlerterTrès juste hommage de Slobodan Despot dans Antipresse du 28 juillet :
« J’ai appris cette semaine le décès d’un grand journaliste et d’un ami. Pierre Péan n’était pas seulement un enquêteur sagace et opiniâtre, mais encore un homme d’une grande force morale face aux pouvoirs, quels qu’ils soient. j’ai eu la chance de le connaître et de collaborer avec lui dans sa très délicate enquête sur le Kosovo. Qu’il s’agisse de la «Françafrique», du Rwanda, de la carrière de François Mitterrand, Péan a osé affronter les non-dits et les zones d’ombre de l’époque avec une intégrité et un courage sans failles.
Il était l’une des lumières humaines de ce temps, un homme de fidélité et de mémoire. Ses convictions de gauche ne l’empêchaient pas de porter toujours en guise de pochette le mouchoir rouge de Cholet, en souvenir du calvaire des Vendéens. »
Un mouchoir rouge en souvenir du calvaire des Vendéens pendant la Grande Révolution ? On s’explique mieux les demi-soupirs, les stylos embarrassés, les regards fuyants des Vigiles de la presse subventionnée et moralisatrice.
Péan était un esprit libre, un infatigable militant de la vérité. Quel ennui !
+24
AlerterQuelqu’un qui nie la planification du génocide rwandais ne mérite pas mon respect quels que soient ses mérites par ailleurs.
“Vous évoquez de «prétendus escadrons de la mort». Pourquoi «prétendus»?
– J’affirme ceci: il n’y a pas eu d’escadrons de la mort (…)
Comment pouvez-vous nier que le génocide était planifié?
– Il y avait des deux côtés des listes d’ennemis à liquider. Je n’appelle pas cela une planification.”
+15
AlerterVous même semblez être de ceux qui nient l’implication du FPR. Peut on encore parler avec vous?
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AlerterProcès d’intention: « vous semblez ». Je ne nie rien du tout et en tout cas pas l’implication de la politique impérialiste de la France. Faites donc une comparaison avec ce qui s’est passé en France entre 1939 et 1945.
+3
Alerter@Shock : plusieurs enquêteurs de la trempe de Péan, ça permettrait de contrer Péan, par exemple sur le drame du Rwanda. Ça vaut mieux que les anathèmes habituels, révisionnisme, négationnisme et j’en passe, qui se sont abattus sur lui, sur ce sujet comme sur « Le monde selon K. » (Kouchner), paru chez Fayard en 2009.
+13
Alerter» ça permettrait de contrer Péan, par exemple sur le drame du Rwanda »
Au hasard Guillaume Ancel qui a participé à l’Opération Turquoise.
Pourquoi « par exemple »? Je ne mentionne que le Rwanda. J’exprime une opinion personnelle en fonction de MES VALEURS et UNIQUEMENT sur le Rwanda. Encore un sophisme en faisant dévier sur ce que je ne dis pas.
+2
AlerterVous évoquez votre tactique de l’amalgame, je suppose ?
+2
AlerterA mon humble avis et logiquement en suivant le fil de la discussion, vous supposez à tort quand shock a écrit: » Encore un sophisme en faisant dévier sur ce que je ne dis pas. » Une déviation n’est pas la même chose qu’un amalgame, non?
+0
AlerterBon, on va faire court: Kagamé est un homme des services secrets américains( creusez, vous verrez que j’ai raison, il a été formé aux USA), le but du jeu était de déstabiliser la région pour y installer les intérêts supérieurs économiques anglo-sax(USA, Canada, GB?). Pour cela rien de tel qu’une petite guerre que Kagamé est chargé de déclencher en faisant assassiner le président rwandais au décollage de son avion. La France, bonne poire, est chargée d’éviter la tuerie mais l’ampleur est telle qu’elle n’y parviendra pas pour le plus grand bonheur de ses « alliés » qui lui mettront sur le dos le double « génocide » hutus et tutsi, le tour est joué et Obama a pu se pavaner en draguant une homologue quelconque lors des commémorations en 2014, je crois…en montrant bien qui avait gagné…la vraie bataille est commerciale et les massacres en sont la conséquence pas la cause!!!!
+5
Alerter» Kagamé est un homme des services secrets américains »
C’est vous qui le dites, prouvez-le.
« ’une petite guerre que Kagamé est chargé de déclencher en faisant assassiner le président rwandais au décollage de son avion. »
Merci de nous montrer que vous mentez. Ce n’est pas au décollage que l’avion a été abattu et Trévidic a prouvé d’où venait le tir du missile.
» le double “génocide” hutus et tutsi »
Vous voulez bien sûr parler des hutus modérés massacrés par les hutus fanatiques…
Je constate que vous exprimez le même discours que celui qu’on trouve sur E&R.
Bon je ne peux pas poster de lien vers ce site, car le commentaire est rejeté automatiquement. C’est tout dire!!!
Encore bravo.
+0
AlerterQuand bien même vous auriez raison et Pean se tromperait lourdement, depuis quand cela est-il devenu une raison suffisante pour « demoniser » quelqu’un et refuser de lui reconnaître pour d’autres sujets des bons points ? Avez vous de la famille Tutsi, est-ce pour vous quelque chose de si profondément blessant pour justifier cet abandon de la raison et de la nuance ?
On crève de gens comme vous qui refusent de voir ces nuances.
Ps: je remarque que vous ne donnez aucun argument. Est ce que c’est vraiment chez vous une attitude de principe, du type « j’ai besoin de penser que le génocide était planifié et je réfute tout par principe », ou vous avez des arguments à opposer à pierre pean? C’est comme ça habituellement qu’une discussion avance
+32
Alerter« Quand bien même vous auriez raison et Pean se tromperait lourdement, depuis quand cela est-il devenu une raison suffisante pour “demoniser” quelqu’un et refuser de lui reconnaître pour d’autres sujets des bons points ? »
Faut-il une explication de texte? Avez-vous de la peine à comprendre ce que j’ai écrit: « quels que soient ses mérites par ailleurs. » Je ne démonise personne. Par contre j’ai l’impression de subir un procès en diabolisation. Je ne fais qu’user de ma liberté d’expression sur un génocide et la manière d’en rendre compte par l’un ou par l’autre. Est- un délit de ne pas idolâtrer Péan? A chacun ses valeurs.
« Avez vous de la famille Tutsi, est-ce pour vous quelque chose de si profondément blessant pour justifier cet abandon de la raison et de la nuance ? »
Sophismes à tour de bras. Vous n’avancez AUCUN argument. Vous insultez ma « raison ». Vous rendez-vous seulement compte de ce que vous avez écrit: « Avez vous de la famille Tutsi »?
Mes arguments? Ce qui ressort de l’enquête de Trévidic, de la très grande majorité des témoignages dont celui d’Ancel. Dans un autre sujet, j’ai déjà mentionné tout ceci. Et quant Péan dit qu’il y a des listes, j’appelle ça une planification comme lors des rafles en France.
https://www.les-crises.fr/pourquoi-notre-pays-doit-avoir-une-marine-nationale-de-premier-plan-par-richard-labeviere/
+5
AlerterMême si je trouve la position de Shock excessive (on ne peut juger l’œuvre d’une vie sur une seule de ses actions), il faut reconnaître que l’attitude de Pierre Péan vis-à-vis du génocide Tutsi au Rwanda, dont certains des responsables hutus furent exfiltrés grâce à l’opération turquoise française sous couvert de l’ONU, est difficilement compréhensible. Ceci montre probablement les limites de l’objectivité face aux convictions et aux engagements partisans ! quand on sait ‘’l’enquêteur hors pair’’ qu’il était, le moins que l’on pouvait espérer de lui est qu’il se limites aux faits sans en inventer, comme par exemple les listes des personnes à ‘’liquider’’ par le FPR, ou en nier certains, comme l’existence d’escadrons de la mort et la planification du génocide.
+7
AlerterPeut-être lire ceci, texte ancien qui date de 2006 dont les auteurs sont (à l’époque)
Patrick de Saint-Exupéry est reporter au Figaro, et auteur notamment du remarquable L’inavouable. La France au Rwanda, paru en 2004 aux éditions Les Arènes.
Jean Chatain est journaliste à L’Humanité.
Jean-Pierre Chrétien est spécialiste de l’histoire de l’Afrique au CNRS, où il est directeur de recherches. Il est notamment l’auteur de L’Afrique des Grands Lacs. Deux mille ans d’histoire (Flammarion, 2003).
Colette Braeckman est journaliste au quotidien belge Le Soir. Spécialiste de l’Afrique des Grands Lacs, elle a écrit plusieurs livres sur le Rwanda.
Le lien
https://lmsi.net/La-blanche-fureur-de-Pierre-Pean
On peut préciser que Pierre Pean ne s’est jamais rendu au Rwanda.
+4
Alerter« (on ne peut juger l’œuvre d’une vie sur une seule de ses actions), »
Je ne juge pas, je dis mon sentiment personnel suite à l’unique livre qu’il a écrit sur le Rwanda. Vous êtes libre de partager ce sentiment ou non. Je constate en tout cas que je pense comme vous sur le sujet du génocide au Rwanda.
Vous noterez toutefois que les personnes qui commettent un crime sont jugées et condamnées quels que soient leur mérites par ailleurs, enfin quand la justice est impartiale…
+3
Alerter‘’Quelqu’un qui nie la planification du génocide rwandais ne mérite pas mon respect quels que soient ses mérites par ailleurs.’’
Il me semble pourtant que vous émettez un jugement de valeur sur Pierre Péan en décrétant qu’il ne mérite pas votre respect.
‘’Je constate en tout cas que je pense comme vous sur le sujet du génocide au Rwanda.’’
Tout à fait, mais ça ne m’interdit pas de trouver votre ‘’sentiment’’ excessif et je le droit de l’exprimer sans pour autant que vous pensiez que je vous fais un procès diabolisation. Si vous l’avez cru, sachez que ce n’est pas le cas et que je respecte votre point de vue, même si, encore une fois, je le trouve excessif.
‘’Vous noterez toutefois que les personnes qui commettent un crime sont jugées et condamnées quels que soient leur mérites par ailleurs, enfin quand la justice est impartiale…’’
Certes, mais Pierre Péan n’a commis aucun crime en exposant son opinion sur le génocide rwandais !
+5
Alerter« j’ai le droit de dire que… », « j’ai le droit de répondre que… »… Nan mais sérieux !
Rappeler qu’on a le « droit au droit d’expression », en plus d’être erroné (c’est la liberté de conscience qui est garantie par la constitution, jamais celle d’expression. Expression, par ailleurs, bien délimitée par le code pénal. Bref) n’est jamais un argument, sinon de faible.
Si incapable de tolérer la contradiction, s’abstenir. Sinon, argumentez sur autre chose que sur les principes du débat.
+0
AlerterCe genre de personne est rarissime et tellement précieux.
Helas, il n’en reste plus beaucoup.
Notons aussi que si Pierre Pean a réussit à se faire publier, cela veut dire qu’il y avait un éditeur courageux et compétent.
Là encore, on voit tous les dégats que font les médias controlés par la classe dirigeante.
+14
AlerterLes cimetières sont pleins de gens indispensables….depuis longtemps totalement oubliés
+0
Alerter… au moment même où l’on inhume la dépouille de Péan, votre remarque prend tout son sens.
https://avis-de-deces.ouest-france.fr/20190729/pierre-pean-807150
+6
Alerter@Kokoba
Pierre Péan aurait laissé ses carnets de travail (donc secrets) à un éditeur.A suivre…
Un de ses éditeurs « l ’empereur Claude » Durand publia le livre de P Péan écrit avec un autre grand journaliste , à savoir P Cohen, contre le Monde . « Le Monde selon K » c’est également lui.
Claude Durand publia A Soljenitsyne dont il a (avait?) les droits mondiaux.
+2
AlerterPierre Péan selon Rudy Reichstadt, ou l’hommage du vice à la vertu :
https://www.conspiracywatch.info/complotisme-la-face-cachee-de-pierre-pean.html
Entre les deux hommes, devinez lequel est conseillé aux enseignants ?
+18
Alerterpapier honteux de complaisance entre vieux snipers de la françafrique
rien que de parler de « lobby tutsi » quand les 3/4 de la totalité des tutsis ont été exterminés en 3 mois devrait valoir à celui qui écrit ce genre de saloperies la honte absolue
doit-on rappeler que Pean n’a Jamais foutu un doigt de pied au Rwanda au fait ?
pour plus d’infos :
https://twitter.com/LeCobaye/status/1154755329684594689
http://kagatama.blogspot.com/2008/09/au-rwanda-le-tutsi-et-menteur-et-la.html
https://blogs.mediapart.fr/jessica-gerondal/blog/300719/vos-totems-et-nos-bourreaux
+14
Alerterceci devrait vous intéresser
https://lmsi.net/La-blanche-fureur-de-Pierre-Pean
+4
AlerterMerci. Péan mérite l’éloge. Où est la relève ?
+7
AlerterSûrement pas dans la « presse indépendante »
corrompuefinancée par nos impôts.Éventuellement Gaspard Glanz pourrait lu succéder s’il n’est pas embastillé et mis à l’isolement à vie comme « dangereux anarcho-terroriste ».
+5
AlerterBen tiens, après avoir lu ça:
http://info-antiraciste.blogspot.com/2019/07/pierre-pean-mort-dun-negationniste.html
je ne prendrai pas des pincettes pour dire que ce type a menti sur les événements du Rwanda et qu’il a bien rendu service à l’Etat français néocolonialiste, et qu’en conséquence il a bien mérité sa breloque de chevalier de la légion d’honneur. Mentir est en effet un honneur dans le monde d’aujourd’hui.
+4
AlerterCet article en référence est une belle saloperie, une ignomignieuse accusation. Non les Tutsis n’étaient pas seulement pro-anglophones. Kagamé avait été entrainé par les US et la CIA en particulier à Fort Leavenworth au Kansas, juste avant de rentrer déclencher la guerre civile avec son soit-disant Front Patriotique. Ce sont eux les tueurs qui sont entrés (soit-disant ‘rentrés’) depuis l’Ouganda au Rwanda: et tout a marché selon le plan US comme sur des roulettes, moyennant la mort des civils ce qui lui était, à lui comme aux Américains, beaucoup plus qu’aux Français, totalement égal! Suffit de voir sa tête de tueur.
J’ai bien connu Pierre Péan, le traiter de raciste le jour de sa mort c’est, passez-moi l’expression, une dégueulasserie bien dans l’air du temps vicié. (c’est pas parce qu’un blog s’auto dénomme anti-raciste qu’il l’est!!)
+3
AlerterCe qu’on reproche à Pierre Péan, ce n’est pas sa description de la catastrophe du Rwanda . Ça c’est la partie visible des accusations, reproches, insultes en tout genre. Non, c’est sa description minutieuse de l’implication d’Israël en Afrique -et au Rwanda- soit pour ses intérêts propres, soit en tant que supplétif des américains. Évidemment, dans ses ouvrages, tout est prouvé et documenté, pas de chance! Il devient dès lors à dégommer, par tous les moyens indirects. La caste pro-tueur Kagamé étant désormais au pouvoir, au Rwanda, mais aussi aux US et en France (Kouchner à l’époque), ce n’est pas difficile…
+7
AlerterJe prends toujours grand plaisir à vous lire. Cet hommage à Pierre Péan ne déroge pas à la règle.
Je ne viens pas vous parler du fond de l’article, excellent à mes yeux, mais d’une phrase qui m’a arrêté. En vous lisant, j’apprends qu’une partie de votre famille est originaire des alentours de Saint Florent-le-Vieil, commune chère à mon cœur, c’est le village où mon épouse a grandit et nous y retournons souvent visiter la famille, ma belle-mère était la femme de ménage de Louis Poirier. Julien Gracq, un univers littéraire unique et sublime…
La magie des bords de Loire ne peut en effet laisser personne insensible (nul n’est censé ignorer la Loire…).
À propos de la région, peut-être connaissez-vous la bande-dessinée d’Étienne Davodeau “Les mauvaises gens”. Étienne Davodeau est natif de Botz-en-Mauges, à quelques kilomètres de Saint Florent, dans cet ouvrage, il laisse ses parents lui raconter leur vie et l’évolution sociale de la région, les Mauges (dont l’étymologie, peut-être approximative, serait issue de “mauvaises gens”, d’où le titre).
Elle vaut d’être lue, j’ai pour ma part grandi à une trentaine de kilomètres de là, dans le région du muscadet de Sèvre-et-Maine, pays nantais, et pour avoir vécu cette période d’évolution rapide de la région, du monde rural au monde actuel, je peux dire que la bande-dessinée d’Étienne Davodeau, restitue vraiment fidèlement ce qui s’est passé là-bas, dans les années 1960-70, entre bigoterie et luttes sociales, le basculement d’un monde à travers les particularités du prisme local.
Je vous laisse sur cette évocation de la douceur angevine chère à Du Bellay.
Au plaisir de vous lire à nouveau.
Philippe LAURE
+1
AlerterA propos d’un autre ethnocide sur lequel Pierre Péan avait remarquablement enquêté, Sabra et Chatila : https://www.monde-diplomatique.fr/2002/09/PEAN/9409
+1
Alerter« doit-on rappeler que Pean n’a Jamais foutu un doigt de pied au Rwanda au fait ? »
Argument plein d’autorité… Croyez-vous que Kagamé l’aurait laissé fouler le sol rwandais? La réponse est « non ».
Prenez l’exemple de Daniel Mermet : il a été aux 1ères loges lors du génocide de 1994 il accompagnait la progression du FPR en territoire rwandais et on peut le classer parmi les fans de Kagamé. Lorsque Mermet a voulu retourner dans ce pays il a naturellement eu son visa… Malgré tout lorsque les reportages qu’il a fait sur place ont été diffusés dans le cadre de l’émission « Là-bas si j’y suis » Mermet a glissé au micro quelques allusions au fait que son séjour au Rwanda s’est déroulé dans des circonstances particulières (surveillance policière permanente) et qu’obtenir des témoignages libres et sincères avait été fort compliqué tant la peur était palpable chez les gens qu’il rencontrait. Pour être précis la peur du régime Kagamé.
+1
AlerterQuant à RFI M. Labévière n’a plus aucune raison de s’inquiéter pour sa radio chérie : elle est bel et bien morte et enterrée!
Elle respire (ou elle émet) encore un peu, mais niveau cérébral c’est le plat complet : on relaie les pires fake news (sur Trump ou l’Ukraine), on y parle football jusqu’à la nausée, on qualifie de « rebelles » les djihadistes sanguinaires de Syrie, Les émissions de débats ont le niveau des « Aujourd’hui Madame » d’Antenne 2 époque ORTF, à part celle animée par Marie-France Chatain qui a encore un peu de tenue.
Quand M. Labévière dirigeait RFI les programmes de « France Culture » semblaient fades et creux en comparaison et la lecture mensuelle du « Diplo » paraissait inutile tant les sujets avaient déjà été traités sur le 89.0.
Aujourd’hui RFI ressemble à une antenne de « France Bleu » et le niveau intellectuel est plus proche d’un gratuit que du « Diplo ».
+1
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