Poursuite de la série, pour changer un peu de la crise économique : le point météo…
Bilan mensuel pour septembre 2011, que je commenterai peu, les images parlant d’elles-mêmes…
En France
Analyse Météo-France pour Septembre 2011
Source : Météo France
Températures
« Les températures moyennes mensuelles sont supérieures à la normale sur la totalité du pays. La température de ce mois de septembre dépasse de 2,1 °C la normale de référence 1971-2000. Du 21 au 30, la France a connu un épisode de chaleur avec des températures maximales remarquables pour une fin septembre. »
Vent
« Le vent s’est montré calme sur la majeure partie du pays avec généralement moins de 2 jours de vent fort dans le mois. Seules les régions côtières ont connu quelques épisodes très ventés. »
Ensoleillement
(les données sont en pour-cents, donc rose = « au dessus de la moyenne »)
« L’ensoleillement a été excédentaire sur l’ensemble du pays, une fois et demie supérieur à la moyenne de la Lorraine au nord des Alpes. Seules les régions de la Vendée à l’ouest de la Bretagne sont restées proches de la moyenne. »
Précipitations
(les données sont en pour-cents, donc rose = « en dessous de la moyenne »)
« Avec un déficit pluviométrique global supérieur à 40 %, ce mois s’inscrit parmi les mois de septembre remarquablement secs, sans être pour autant exceptionnel. Les excédents sont faibles liés à l’instabilité sur le piémont pyrénéen et aux rares passages perturbés de la Haute-Normandie à la Picardie. »
En conséquence, on a au niveau des précipitations efficaces (= eau disponible pour l’écoulement et la recharge des nappes) :
(écart par rapport à la moyenne des précipitations efficaces calculée de 1995 à 2006 sur la même période)
Le mois de septembre constitue le premier mois de cumul des pluies efficaces sur un an. Compte-tenu du déficit pluviométrique enregistré au mois de septembre, les pluies efficaces ont été faibles mais sont globalement peu significatives pour le calcul de la sécheresse météorologique cumulée sur un an.
Eau dans le sol
Au 1er octobre 2011, suite aux faibles précipitations et aux fortes températures de septembre, les sols superficiels se sont asséchés sur l’ensemble du pays. Ils ne se sont légèrement humidifiés que sur le nord des Alpes et la Seine-Maritime. Sur la moitié nord, l’humidité superficielle est proche de la normale, mais le déficit peut atteindre localement 60% de la Champagne à l’Alsace et jusqu’à 70% sur l’ouest de la Bretagne. Sur toute la moitié sud du pays, à l’exception du piémont pyrénéen et du massif alpin, les sols très secs présentent un déficit de 50% à 70%. Les niveaux de sècheresse se retrouvent à nouveau parmi les plus bas des 50 dernières années sans atteindre les records de septembre 1985.
État des nappes
Le niveau des nappes au 1er septembre 2011 est hétérogène d’une région à l’autre.
Près des deux tiers des réservoirs (63%) affichent un niveau inférieur à la normale. C’est le cas sur la plus grande partie du Bassin parisien et dans le Sud-Ouest pour plusieurs grands aquifères. On peut citer les nappes de Beauce, du Bas-Dauphiné, du Champigny en Ile-deFrance ou encore les nappes du bassin de la Garonne. Cette situation est le résultat de plusieurs années de déficit pluviométrique.
Les secteurs du Sud-Est du pays (Régions Languedoc-Roussillon et Provence Alpes Côte d’Azur) et de l’Est (Région Alsace) présentent des niveaux plus favorables.
En Europe
Températures
Températures moyennes du mois :
Anomalies de température du mois = différences par rapport à la moyenne historique :
Températures moyennes des 3 derniers mois :
Anomalies de température des 3 derniers mois :
Précipitations
Précipitations moyennes du mois :
Anomalies de précipitations du mois :
Aux États-Unis
Anomalies de température du mois :
NB. : 8°F = 4,4 °C
Dans le Monde
Tout d’abord, voici une synthèse des évènements du mois, par la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration, agence gouvernementale américaine) :
Elle est malheureusement en anglais, mais bon, chez Météo-France, on ne trouve presque aucune donnée pertinente accès libre, alors avant qu’ils s’occupent du Monde… A contrario, mention très spéciale à la NOAA et à son National Climatic Data Center, pour l’immense qualité des informations.
À lire sur le bulletin de la NOAA
Températures
Anomalies de température du mois :
Précipitations
Anomalies de précipitations du mois (en mm de précipitations) :
Anomalies de précipitations du mois (en % par rapport à la moyenne):
À suivre le mois prochain ! 🙂
15 réactions et commentaires
merci pour ce post vraiment très détaillé donc très instructif, belle journée
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AlerterBonjour : il faut inverser la remarque sur l’ensoleillement (les données sont en pour-cents, donc rose = “en dessous de la moyenne) : « en dessus » et pas « en dessous ».
Cordialement,
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AlerterLe graphique sur le niveau des nappes se rapporte bien a Septembre, mais les commentaires parlent d’Aout. Cordialement,
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AlerterPrécisons que les écarts sont calculés par rapport à la moyenne des températures sur la période 1971-2000. Or cette période inclut 2 décennies de fort réchauffement (par rapport à la situation préindustrielle) les années 80 et 90. Bref si on comparait avec la moyenne de la fin du XIX, les écarts seraient pires. C’est dire…
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AlerterJe suis agriculteur au sud de la région centre. Aujourd’hui on cultive des variétés de blés trés précoces que l’on réservait autrefois au Sud Ouest.
La date des récoltes est avancée de 5 à 10 jours (cette année c’est 15 j) par rapport à ce que connaissait mon père.
Le réchauffement climatique est pour nous une évidence, et l’INRA travaille depuis plusieurs années à nous aider à relever ce défi.
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Alerterhttp://climat.meteofrance.com/chgt_climat2/bilans_climatiques/archives/2011/bilan_hiver_20102011?page_id=14688
Note : on constate que le réchauffement sur la période 1900-2011 est inférieur à 1°C, mesures prises dans 30 stations métropolitaines.
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AlerterMerci Jean pour ces précisions intéressantes.
J’ai presque envie de dire « merci le réchauffement » vu que vous améliorez vos performances en termes de rendement malgré la sécheresse et de raccourcissement du cycle. Mais chacun jugera à sa porte des avantages ou des inconvénients du réchauffement.
Autre question : avez-vous la possibilité de travailler en non-labour / semi-direct (TCS), ce qui permet – à priori – de faire baisser la facture de la production et notamment de l’énergie nécessaire par hectare ?
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AlerterParfaitement, mais c’est selon les conditions climatiques et avec les moyens du bord !
En tout état de cause, on ne vise plus le rendement mais une marge à l’ha.
L’année ayant été séche, les sols sont suffisament fissurés pour ne pas avoir recours à des travaux profond (labour, décompactage) gourmand en énergie et en temps.
J’estime ma consommation de fioul à 50 l / ha et par an, ce qui est faible.
NB: en culture biologique, la consommation est au moins le double, voir triple car il faut de nombreuses façons culturales pour ‘nettoyer’ le sol des herbes adventices.
La concentration en gaz carbonique de l’atmosphere est ‘à priori’ un facteur positif sur la production de biomasse… Largement contrebalancé par la pluviométrie.
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AlerterMerci Jean pour cette riche contribution, et je vous souhaite le meilleur pour l’avenir en espérant que la pluviométrie deviendra finalement favorable et que les conditions climatiques de manière plus générale vous permettront de tirer le meilleur parti de votre exploitation
Bonne fin de W.E.
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