Poursuite de la série, pour changer un peu de la crise économique : le désormais classique point météo mensuel…
Bilan mensuel pour janvier 2012, que je commenterai peu, les images parlant d’elles-mêmes…
En France
Analyse Météo-France pour Janvier 2012
Source : Météo France
Températures
« Le mois de janvier 2012 est doux avec des températures supérieures de +1.5 °C à la normale de référence 1971-2000. Le Nouvel An 2012 est le plus chaud depuis 1947 puis les températures restent agréables pour la saison avant de chuter brutalement en fin de mois avec l’arrivée d’une vague de froid généralisée le 29. »
Vent
« Après un début de mois très venté en de nombreuses régions, le calme revient dès le 7 sur la majeure partie du pays à l’exception des régions méditerranéennes où le mistral et la tramontane sont présents plus de la moitié du mois. »
Ensoleillement
(les données sont en pour-cents, donc rose = « au dessus de la moyenne »)
« L’ensoleillement en janvier est déficitaire de 20 à 40 % des plaines du Sud-Ouest au Massif central et au Nord-Est, avec des brouillards fréquents. Il est légèrement excédentaire sur le pourtour méditerranéen, en Corse ainsi que de la Bretagne à l’ouest de l’île-de-France. »
Précipitations
(les données sont en pour-cents, donc rose = « en dessous de la moyenne »)
« Janvier 2012 est marqué par une pluviométrie contrastée. Très déficitaires dans les régions méditerranéennes ainsi que sur une large moitié ouest du pays, les pluies ont été légèrement supérieures à la moyenne dans le Nord-Est ainsi que dans le nord des Alpes. Sur l’ensemble du territoire, les précipitations présentent un déficit d’environ 30 %. »
En conséquence, on a au niveau des précipitations efficaces (= eau disponible pour l’écoulement et la recharge des nappes) :
(écart par rapport à la moyenne des précipitations efficaces calculée de 1995 à 2006 sur la même période)
« La faible pluviométrie et les températures exceptionnellement chaudes de l’automne sont responsables du déficit de précipitations efficaces sur la totalité du pays hormis sur le Sud-Est. Les cumuls n’atteignent que 50 à 75% de la normale de l’Alsace au département du Nord, des Vosges au Midi-Pyrénées, sur l’ouest de l’Aquitaine et de l’est de la Bretagne aux Pays de la Loire et au sud de la Basse-Normandie, voire seulement 25 à 50% sur le nord de Midi-Pyrénées, le nord de l’Alsace, le Cambrésis et du sud de l’Ille-et-Vilaine à la région d’Alençon dans l’Orne. Les excédents observés en fin d’automne du Languedoc-Roussillon à la Provence ainsi que sur la Haute-Corse sont atténués du fait d’un mois de décembre sec sur ces régions. Localement, les valeurs sont comprises entre 50 à 100% sur le Roussillon, les Cévennes et l’ouest du Var. »
Eau dans le sol
« Les sols superficiels sont proches de la saturation sur une très grande partie du pays. Seuls le littoral des Landes, de la Gironde et des Bouches-du-Rhône, la région Midi-Pyrénées relief exclus, l’Alsace et le nord-ouest de la Haute-Corse présentent des sols secs. Le déficit atteint 60 à 80% sur le nord de la Haute-Garonne jusqu’à 90% sur la Balagne. »
État des nappes
Le niveau des nappes au 1er janvier 2012 est hétérogène d’une région à l’autre.
Une grande majorité des réservoirs (64%) affichent un niveau inférieur à la normale. C’est le cas sur la plus grande partie du Bassin parisien, sur le secteur du Rhône et dans le Sud-Ouest pour plusieurs grands aquifères. On peut citer les nappes de Beauce, la nappe de la Craie en Normandie ou en Champagne et en Bourgogne, ou encore les nappes du bassin de la Garonne. Cette situation est le résultat de plusieurs années de déficit pluviométrique.
En ce tout début d’année 2012, la proportion de niveaux en hausse (55%) s’est sérieusement améliorée par rapport à la référence d’automne. 32% des indicateurs présentent des niveaux stables et seulement 12% sont encore en baisse.
Sur la plus grande partie des régions et notamment sur le pourtour du Bassin Parisien, la situation a changé cette fin d’année avec une proportion notable des niveaux qui sont repartis à la hausse. On peut considérer, à l’échelle nationale, que l’on est rentré désormais dans la période de recharge des nappes. Il conviendra cependant de confirmer cette tendance sur les premiers mois de l’année 2012 avec un plus grand nombre de points.
En Europe
Températures
Températures moyennes du mois :
Anomalies de température du mois = différences par rapport à la moyenne historique :
Températures moyennes des 3 derniers mois :
Anomalies de température des 3 derniers mois :
Précipitations
Précipitations moyennes du mois :
Anomalies de précipitations du mois :
Précipitations moyennes des 3 derniers mois :
Anomalies de précipitations des 3 derniers mois :
Aux États-Unis
Anomalies de température du mois :
NB. : 8°F = 4,4 °C
Dans le Monde
Tout d’abord, voici une synthèse des évènements du mois, par la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration, agence gouvernementale américaine) :
Elle est malheureusement en anglais, mais bon, chez Météo-France, on ne trouve presque aucune donnée pertinente accès libre, alors avant qu’ils s’occupent du Monde… A contrario, mention très spéciale à la NOAA et à son National Climatic Data Center, pour l’immense qualité des informations.
À lire sur le bulletin de la NOAA
Températures
Anomalies de température du mois :
Précipitations
Anomalies de précipitations du mois (en mm de précipitations) :
Anomalies de précipitations du mois (en % par rapport à la moyenne):
Météo Solaire
Petite nouveauté…
Je vous rappelle que les billets de l’étude approfondie du Soleil et de ses cycles réalisée dans le cadre du dossier sur le Réchauffement Climatique sont disponibles ici (notre étoile, les taches solaires, de magnifiques vues en direct {patientez, chargement très long}, les cycles courts {billet qui nous intéresse particulièrement ici}, les cycles longs).
Voici la carte des prévisions du cycle solaire pour les mois à venir :
Le pic du cycle 24 est actuellement estimé par la NASA à 63 taches solaires par jour, début 2013. (contre 96 taches solaires par jour, en février 2013 lors de la prévision du mois dernier.)
À suivre le mois prochain ! 🙂
P.S. : Les archives de ce point Météo sont ici : point météo mensuel
3 réactions et commentaires
Merci Olivier pour ce point météo.
En France le mois de janvier, comme les mois précédents, a effectivement été très doux.
Par contre le bilan de février sera en fort contraste.
Après le froid intense de février il faudrait de la pluie. C’est ce que je surveille. Les végétaux ont dégusté sérieusement. Il ne faut toucher à rien et attendre.
Le temps c’est un peu comme la politique c’est un peu n’importe quoi…
Bonne semaine à tous !
+0
AlerterJeudi 1er mars 2012 :
Les océans s’acidifient comme jamais, menaçant de bouleverser leur écosystème.
WASHINGTON – Les océans s’acidifient à un rythme sans précédent depuis 300 millions d’années, absorbant des quantités grandissantes de gaz carbonique produit par les activités humaines, selon une recherche parue jeudi qui met en garde contre les effets dévastateurs pour l’écosystème marin.
Bien que des similarités existent, jamais au cours de cette période les taux d’acidification n’ont représenté, dans leur évolution, un tel impact potentiel sur la chimie organique des océans, conséquence des émissions sans précédents de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère, explique un des auteurs de cette étude, Andy Ridgwell, professeur à l’Université de Bristol, au Royaume-Uni.
Au cours des cent dernières années, le CO2 a augmenté de 30% dans l’atmosphère pour atteindre 393 parts par million (ppm) tandis que son pH a diminué de 0,1 unité à 8,1, signe d’une plus grande acidité.
Cela représente un rythme au moins dix fois plus rapide que depuis 56 millions d’années, souligne Bärbel Hönisch, une paléocéanographe de l’Université Columbia (New York, nord-est des Etats-Unis) et principal auteur de ces travaux publiés dans la revue américaine Science du 2 Mars.
Selon le Groupe d’experts sur l’évolution du climat (Giec), le pH des océans pourrait baisser de 0,3 unité de plus d’ici la fin du siècle pour s’établir à 7,8.
Une telle acidification accroît le risque que les océans subissent bientôt des bouleversements comparables à ceux observés durant le Maximum thermique du passage du Paléocène à l’Eocène, il y a 56 millions d’années, estiment ces chercheurs de cinq pays.
A la suite d’un doublement inexpliqué des taux de CO2 dans l’atmosphère, les températures mondiales avaient alors augmenté de 6°C en 5.000 ans, avec une montée correspondante des océans, bouleversant les écosystèmes. Il est estimé que de 5 à 10% des espèces marines ont alors disparues au cours des 20.000 années suivantes, des taux très élevés.
Cet épisode a été mis au jour au début des années 90 quand des scientifiques ont extrait des sédiments au fond de l’océan dans l’Antarctique.
Selon leurs analyses, ce réchauffement brutal est le résultat d’une très forte augmentation soudaine et inexpliquée des émissions de CO2 dont les concentrations ont doublé dans l’atmosphère.
Nous savons que durant les périodes passées d’acidification des océans — résultat alors d’un fort accroissement du CO2 atmosphérique provenant de gigantesques éruptions volcaniques– la vie n’a pas été entièrement anéantie mais de nouvelles espèces ont évolué pour en remplacer d’autres qui se sont éteintes, relève Bärbel Hönish.
Mais si les émissions de CO2 industrielles continuent au rythme actuel nous pourrions perdre des organismes marins auxquels nous tenons comme les récifs coralliens, les huîtres et les saumons, prévient-elle.
Si le CO2 est absorbé trop rapidement dans l’océan il peut épuiser le carbonate dont ont besoin les coraux pour développer les récifs ainsi que les mollusques et certains planctons pour leur coquillage, explique la paléoceanographe.
Une des conséquence de cette situation, c’est la dissolution des coquilles de phytoplancton dont les résidus se déposent sur les fonds marins et y forment une couche de boue qui détruit les foraminifères, des organismes unicellulaires.
Une étude publiée dans la revue britannique Nature en 2011 montre qu’une diminution du pH à 7,8 –donc une plus grande acidité– dans les récifs coralliens au large de la Papouasie Nouvelle Guinée, a entraîné un déclin jusqu’à 40% de ces coraux.
Christopher Langdon, biologiste océanographe de l’Université de Miami (Floride, est), co-auteur de cette recherche, pointe combien il est difficile de rapidement inverser une telle situation.
Une fois que des espèces se sont éteintes c’est pour toujours, ajoute-t-il jugeant que nous jouons un jeu très dangereux.
(©AFP / 01 mars 2012 20h34)
http://www.romandie.com/news/n/_Les_oceans_s_acidifient_comme_jamais_menacant_de_bouleverser_leur_ecosysteme010320122037.asp
+0
AlerterMerci BA tu apportes toujours de l’info partout où tu écris !!!
+0
AlerterLes commentaires sont fermés.