Poursuite de la série, pour changer un peu de la crise économique : le désormais classique point météo mensuel…
Bilan mensuel pour avril 2012, que je commenterai peu, les images parlant d’elles-mêmes…
En France
Analyse Météo-France pour Avril 2012
Source : Météo France
Températures
« La température moyenne du mois est quasi normale avec seulement +0.2 °C d’écart à la valeur saisonnière. Toutefois, cette valeur moyenne masque des contrastes temporels et géographiques avec l’alternance de douceur à la faveur d’éclaircies, plus belles sur l’est du pays, et de fraîcheur sous les fréquentes giboulées. »
Vent
« De violentes rafales de vent ayant accompagné les très nombreuses averses sur l’ensemble du pays, le nombre de jours de vent fort est supérieur à la normale excepté en Corse et le long de la frontière belge. »
Ensoleillement
(les données sont en pour-cents, donc rose = « au dessus de la moyenne »)
« Globalement déficitaire, l’ensoleillement est très faible du Limousin à l’Aubrac et au sud de l’Aquitaine avec plus de 40% de déficit. Il est proche des normales sur la Provence, la
Côte d’Azur et la Corse et légèrement excédentaire du Cotentin à la Bretagne. »
Précipitations
(les données sont en pour-cents, donc rose = « en dessous de la moyenne »)
« • Contrairement au mois de mars, les précipitations durant ce mois d’avril à l’échelle de la France, ont été excédentaires de 70% par rapport à la normale, situant ce mois au 5
ème rang des mois d’avril les plus pluvieux depuis 1959. Si le pourtour du golfe du Lion a été peu arrosé avec moins de 10 jours de pluie (situation toutefois proche de la normale), le cumul pluviométrique atteint 2 à 3 fois la normale de la façade atlantique au Limousin, avec plus de 16 jours de pluie en Bretagne et 20 à 26 jours du sud de l’Aquitaine au sud-ouest de l’Auvergne. La Bretagne, le Limousin et l’Aquitaine se placent respectivement au 2ème, 3ème et 4ème rang des mois d’avril les plus arrosés depuis 1959.
• Le cumul de précipitations a donc été partout excédentaire, à part sur quelques endroits comme le littoral est de la Corse, l’intérieur du Roussillon et le sud du plateau lorrain où il ne représente que 75%, voire 50%, des précipitations normales pour un mois d’avril.
• Depuis septembre 2011, début de l’année hydrologique, et grâce à ce mois d’avril pluvieux, le cumul de précipitation est proche de la normale sur la quasi-totalité du territoire. Ce cumul reste néanmoins localement compris entre 50 et 75% de la normale sur le nord du Bas-Rhin et l’extrême nord-est de la Moselle, sur le nord-ouest de la Vendée, du Médoc au littoral charentais, sur le nord-est de la Saône-et-Loire, sur le centre de la région Midi-Pyrénées, sur le littoral corse, du sud de l’Auvergne à l’Hérault et
aux Bouches-du-Rhône (au sud de l’étang de Berre, le cumul des précipitations représente seulement 25 à 50% du cumulnormal). A l’inverse, le cumul des précipitations est supérieur aux normales de 10 à 25% sur la région lilloise et de 25 à 50% sur l’est des Pyrénées-Orientales et sur le relief de l’est de la Haute-Corse. »
En conséquence, on a au niveau des précipitations efficaces (= eau disponible pour l’écoulement et la recharge des nappes) :
« • Le cumul des pluies efficaces depuis septembre 2011 est déficitaire ou proche de la normale sur l’ensemble de la France, hormis sur l’est des Pyrénées-Orientales et le relief de l’est de la Haute-Corse où l’excédent est de 25 à 100% grâce aux précipitations importantes de l’automne 2011. Le cumul de précipitation efficace est compris entre 25 et 50% de la normale du littoral vendéen aux Pays de la Loire, localement sur le Bassin parisien et le Massif central, près de la vallée de la Saône, sur la Balagne et l’extrême sud de la Corse. Ce cumul de précipitations efficaces est encore plus faible en région Midi-Pyrénées, de l’est de la Moselle au Bas-Rhin et en région marseillaise où il est par endroit nul. »
• Grâce aux précipitations du mois d’avril, les sols superficiels se sont très largement réhumidifiés et sont proches de la saturation sur une grande partie du territoire. En revanche, dans les plaines de Midi-Pyrénées, sur le pourtour du golfe du Lion, ainsi que sur les trois quart nord de l’Alsace, les sols superficiels sont encore secs voire très secs notamment sur le nord de la HauteGaronne, le Bas-Rhin et les Bouches du-Rhône. »
« Sur l’ensemble de la France, le cumul des pluies efficaces depuis septembre 2011 est déficitaire par rapport à la normale. Seuls la plaine des Pyrénées-Orientales, la région de La Porta (Haute-Corse) et l’ouest du Var bénéficient d’un cumul excédentaire, grâce aux précipitations importantes de l’automne 2011. Le déficit représente 50 à 75% de la normale de l’Ille-et-Vilaine et de la Mayenne au sud des Pays de la Loire, dans le nord du Bas-Rhin, dans les plaines de Midi-Pyrénées, sur le sud de l’Auvergne, localement dans l’Ardèche et la Drôme ainsi que dans la région de Marseille (Bouches-du-Rhône) où le déficit dépasse localement 75%. »
Eau dans le sol
« L’humidité des sols est proche de la normale sur l’ensemble du territoire avec cependant, dans la plupart des régions, une tendance à l’assèchement par rapport à la situation du 1er février. Le déficit atteint localement 30 à 60% sur le nord de la HauteLoire, la Balagne, la région marseillaise ainsi que du nord de la Haute-Garonne au sud-est du Tarn-et-Garonne et à l’ouest du Tarn. A contrario, les reliefs de la Savoie aux Hautes-Alpes, qui ont bénéficié de chutes de neige fréquentes sur leurs massifs, présentent une humidité des sols supérieure à la normale. »
État des nappes
« Le niveau des nappes au 1er mai 2012 est hétérogène d’une région à l’autre. Une grande majorité des réservoirs (77%) affichent un niveau inférieur à la normale. C’est le cas sur la plus grande partie du Bassin parisien, sur le secteur du Rhône et dans le sud-ouest pour plusieurs grands aquifères. On peut citer les nappes de Beauce, la nappe de la Craie en Touraine, ou encore les nappes du bassin de la Garonne aval et de la Dordogne. Cette situation est le résultat de plusieurs années de déficit pluviométrique.
En cette période de printemps 2012, sur l’ensemble du territoire, un tiers des niveaux (35%) est orienté à la hausse et une grande partie (40%) est désormais stable. 25% seulement des indicateurs présentent des niveaux qui sont encore en baisse. Une tendance à la stabilisation des niveaux marque les grands bassins, Parisien et Aquitain, ainsi que le quart sud-est du pays. Si, à l’échelle nationale, la période de recharge hivernale des nappes n’a pas été très efficace, les pluies de printemps ont eu, quant à elles, un effet très bénéfique sur la nouvelle tendance d’évolution du niveau des nappes observée fin avril. »
En Europe
Températures
Températures moyennes du mois :
Anomalies de température du mois = différences par rapport à la moyenne historique :
Températures moyennes des 3 derniers mois :
Anomalies de température des 3 derniers mois :
Précipitations
Précipitations moyennes du mois :
Anomalies de précipitations du mois :
Précipitations moyennes des 3 derniers mois :
Anomalies de précipitations des 3 derniers mois :
Aux États-Unis
Anomalies de température du mois :
NB. : 8°F = 4,4 °C
Les évènements marquants ont été les suivants :
À lire sur le bulletin américain de la NOAA
Dans le Monde
Tout d’abord, voici une synthèse des évènements du mois, par la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration, agence gouvernementale américaine) :
Elle est malheureusement en anglais, mais bon, chez Météo-France, on ne trouve presque aucune donnée pertinente accès libre, alors avant qu’ils s’occupent du Monde… A contrario, mention très spéciale à la NOAA et à son National Climatic Data Center, pour l’immense qualité des informations.
Le bilan du mois est le suivant :
À lire sur le bulletin global de la NOAA
Températures
Anomalies de température du mois :
Avril 2012 a été le mois d’avril le plus chaud dans l’Hémisphère nord depuis 1880…
Précipitations
Anomalies de précipitations du mois (en mm de précipitations) :
Anomalies de précipitations du mois (en % par rapport à la moyenne):
Météo Solaire
Je vous rappelle que les billets de l’étude approfondie du Soleil et de ses cycles réalisée dans le cadre du dossier sur le Réchauffement Climatique sont disponibles ici :
- notre étoile,
- les taches solaires,
- de magnifiques vues en direct {patientez, chargement très long, mais c’est magnifique…},
- les cycles courts {billet qui nous intéresse particulièrement ici},
- les cycles longs.
Voici la carte des prévisions du cycle solaire pour les mois à venir :
Le pic du cycle 24 est actuellement estimé par la NASA à 60 taches solaires par jour, au printemps 2013. (rappel : prévision 12/2011 : 96 taches/j en février 2013 ; prévision 02/2012 : 59 taches/j début 2013 😉
À suivre le mois prochain ! 🙂
P.S. : Les archives de ce point Météo sont ici : point météo mensuel
7 réactions et commentaires
De records en records, imperceptible, invisible mais inéluctable …
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AlerterPas besoin de fracturer des roches et autres procédés pour aller chercher du gaz, il vient tout seul :
http://naturealerte.blogspot.fr/2011/12/15122011arctique-la-decouverte.html
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AlerterComme toujours c’est un vrai plaisir que d’avoir accès à des données et à leurs sources, merci pour le travail que vous réalisez.
Les commentaires ne sont pas encore nombreux alors j’en profite pour glisser un lien vers un site qui traite de la genèse des énergies carbonées, de l’état des prélèvements, des ressources etc….
L’analyse de l’auteur ne s’intéresse qu’aux flux physiques de l’affaire, et c’est en s’intéressant à cette dynamique qu’il aborde les problématiques de climat.
http://www.manicore.com/documentation/articles/conferences.html
Ces conclusions sont en général déstabilisantes …
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AlerterIl est d’ailleurs notable que le mois d’Avril a été proche des records à l’échelle globale, alors même que nous sortons d’une période Nina (qui est censé faire baisser la moyenne globale) et que l’activité solaire reste modéré. Quand on regarde les années qui ont fait mieux que 2012 en Avril, on retrouve 2010, 2007, 2005 et 1998. Toutes des années Nino donc, où la variabilité naturelle du climat avait poussé à la hausse les températures. Maintenant, 2012 a trouvé le moyen de pousser à la hausse les température contre la variabilité naturelle. D’ailleurs, ce concept n’a pas été pondu par 2012. En effet l’autre -la seule autre- année à avoir été titiller les records en conditions Nina est… 2011.
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AlerterToujours aussi intéressant !
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AlerterL’acidification des océans en grandeur nature au fond de la Méditerranée
VILLEFRANChe-sur-mer (Alpes-Maritimes) – Sortir du laboratoire pour aller constater in vivo, au fond de la Méditerranée, comment réagissent coquillages et plantes aquatiques face à l’acidification des océans due au CO2: une simulation inédite en Europe est en préparation près de Nice.
Des chercheurs vont déposer au fond de la rade de Villefranche-sur-mer une sorte d’aquarium rectangulaire en plexiglas où ils maintiendront, pendant plusieurs mois, les niveaux d’acidité attendus pour 2050 et pour 2100.
On a beaucoup travaillé sur les organismes isolément, mais la nature, ce sont de nombreuses espèces. Pour essayer de prévoir l’océan en 2100, il faut voir comment la communauté d’espèces réagit, souligne Jean-Pierre Gattuso, directeur de recherche au Laboratoire d’océanographie de Villefranche (CNRS-Université Pierre et Marie Curie).
Le gaz carbonique (CO2), émis en quantités de plus en plus importantes par l’homme, est le principal gaz à effet de serre à l’origine de la hausse de la température mondiale. Mais il est aussi responsable d’une acidification rapide des océans, qui absorbent le quart du CO2 émis.
Selon les scientifiques, les valeurs de pH (plus un pH est faible, plus l’acidité est élevée) enregistrées aujourd’hui n’ont jamais été rencontrées depuis 800.000 ans.
Plus alarmant: une étude parue récemment dans la revue américaine Science soulignait que cette acidification se faisait à un rythme sans précédent depuis… 300 millions d’années.
De 8,2 en 1800, le pH moyen des océans pourrait atteindre 7,75 vers 2100. Une baisse a priori peu spectaculaire mais qui signifie en fait que l’acidité océanique pourrait avoir été multipliée par 2,5 en 300 ans, selon M. Gattuso.
Ce phénomène, et surtout sa rapidité, bouleverse la chimie des océans en diminuant la disponibilité en ions carbonates, une brique utilisé par les organismes marins pour fabriquer leur coquille ou leur squelette (coraux, mollusques, oursins, etc.).
impacts possibles sur la reproduction des poissons
Autour de l’île volcanique d’Ischia, en Italie, où l’acidité de l’eau est naturellement plus élevée en raison des quantités importantes de CO2 relâchées par des failles sous-marines, aucune espèce n’a pu s’adapter au pH attendu pour 2100 au niveau global, souligne l’océanographe.
Des incertitudes nombreuses demeurent mais des études ont aussi montré des impacts possibles sur l’alimentation ou la reproduction de certains poissons.
L’acidification galopante des océans peut en revanche être une bonne nouvelle pour certaines espèces comme la posidonie, une plante aquatique utilisée comme nurserie par certains poissons et appelée à proliférer avec davantage de CO2.
C’est pour mieux comprendre ces effets négatifs ou positifs que les chercheurs ont décidé de mettre sous cloche certaines espèces – concrétions calcaires et posidonie principalement – dans le cadre du projet eFOCE.
Ce projet, financé par la fondation BNP Paribas, s’inspire d’expériences pionnières actuellement menées en Californie par le Monterey Bay Aquarium Research Institute (MBARI) et en Australie.
La cage de 2 mètres de long sur environ un mètre de large, présentée cette semaine à la presse avant d’être prochainement déposée par 15 à 30 mètres de fond, est beaucoup plus qu’une simple boîte, c’est un système complexe, précise l’ingénieur américain Paul Mahacek.
Dotée d’enregistreurs de luminosité, de température ou de courants, elle permettra surtout, grâce un capteur pH relié à une réserve de CO2, de maintenir constamment à l’intérieur une acidité supérieure à celle de l’extérieur.
La phase de test doit se poursuivre quelques mois avant le lancement de l’expérience elle-même, début 2013. Plusieurs séquences sont prévues, avec des conditions d’acidité différentes et des durées variables, de deux mois à un an.
(©AFP / 27 juin 2012 09h08)
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