Poursuite de la série, pour changer un peu de la crise économique : le désormais classique point météo mensuel…
Bilan mensuel pour juin 2012, que je commenterai peu, les images parlant d’elles-mêmes…
En France
Analyse Météo-France pour Juin 2012
Source : Météo France
Températures
« Moyennée sur la France et sur l’ensemble du mois, la température a été supérieure de 0.6 °C à la normale, mais le pays est coupé en deux avec des températures en moyenne fraîches pour la saison sur la moitié nord, et relativement chaudes plus au sud. Un large quart sud-est de la France a bénéficié de températures moyennes supérieures de plus de 1 °C. »
Vent
« Très présent du littoral breton au Nord – Pas-de-Calais et sur le sud de l’Aquitaine avec un nombre de jours de vent fort supérieur à la normale, le vent a été quasi absent dans le Sud-Est. De violentes bourrasques ont accompagné les nombreuses ondées orageuses. »
Ensoleillement
(les données sont en pour-cents, donc rose = « au dessus de la moyenne »)
« L’ensoleillement a été conforme ou légèrement supérieur à la moyenne mensuelle sur le tiers sud du pays et déficitaire partout ailleurs, particulièrement de la Bretagne à l’Île-de-France jusqu’aux Ardennes. »
Précipitations
(les données sont en pour-cents, donc rose = « en dessous de la moyenne »)
« • Les épisodes pluvieux ont apporté des précipitations significatives, particulièrement dans les régions du nord de l’Hexagone. La pluviométrie moyenne sur la France est supérieure à la normale mensuelle de plus de 20 % avec de fortes disparités régionales : seulement 40 % de la normale dans le Sud-Est mais près de 200 % en Île-de-France.
En conséquence, on a au niveau des précipitations efficaces (= eau disponible pour l’écoulement et la recharge des nappes) :
« • Le cumul des précipitations efficaces est compris entre 500 et 750 mm sur le Finistère, l’ouest des Pyrénées, la Corrèze et l’ouest de l’Auvergne, les contreforts est et sud du Massif central, les Vosges, le relief de la Corse, et du Jura aux Alpes, voire 750 à 1000 mm sur les sommets. Ailleurs, il est souvent compris entre 100 et 400 mm. En plaine d’Alsace, sur le Bassin parisien, de l’est de la Bretagne à l’Anjou et à la Mayenne, sur l’ouest de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur et le centre de la Drôme, ainsi que sur le centre de la région Midi-Pyrénées, le cumul des précipitations efficaces est inférieur à 100 mm, voire 50 mm sur le Bas-Rhin et les plaines de Midi-Pyrénées. »
Eau dans le sol
« • Les sols superficiels sont proches de la saturation dans les Ardennes, sur le Jura, le relief de la Savoie, et dans une moindre mesure sur le Finistère. Ils sont secs du sud des Pays de la Loire à la Charente-Maritime et au Loiret, sur le nord de l’Alsace, en Midi-Pyrénées, en Corse, sur le Roussillon, et sur l’est de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur. »
État des nappes souterraines
« Situation du niveau des nappes
Le niveau des nappes au 1er juillet 2012 est hétérogène d’une région à l’autre. La moitié des réservoirs (48%) affichent un niveau normal à supérieur à la normale. C’est le
cas, notamment, pour une grande partie du quart sud-est et de l’est de la France. Cette situation, assez favorable pour un début de période estivale, n’était pas garantie en fin d’une
période hivernale 2011/2012 très déficitaire en terme de recharge de nappe. Elle est le résultat des précipitations importantes qui ont marqué le printemps 2012. Ces précipitations tardives ont participé fortement à la recharge.
Tendance d’évolution du niveau des nappes
En ce début de période estivale 2012, sur l’ensemble du territoire, la tendance d’évolution des nappes est désormais à la baisse pour la moitié des nappes (53%). Un tiers des niveaux (29%) reste stable et seule une minorité des niveaux observés est encore tournée à la hausse (17%) à la faveur de précipitations récentes.
Le retour à une baisse des niveaux marque une grande partie du bassin Aquitain, ainsi que du quart sud-est du pays. A l’échelle nationale, la période de recharge des nappes, tardive cette année puisqu’elle s’est manifestée principalement au printemps, semble désormais terminée pour de nombreux secteurs. »
Bilan du printemps 2012
Contrairement au printemps 2011, le printemps 2012 a été normal avec des valeurs moyennes de saison. Après un début de printemps chaud et sec, les mois d’avril et mai ont été bien arrosés avec des températures plus conformes aux normales de saison.
Débuté chaudement en mars, le printemps s’est poursuivi dans une alternance de fraîcheur et de douceur en avril et mai. La température moyennée sur le printemps est supérieure à la normale sur l’est de la France notamment dans le Nord-Est, tandis qu’elle est généralement plus proche de la normale sur la moitié ouest. Moyennée sur l’Hexagone et sur le printemps, la température est supérieure de près de 0.8 °C à la normale.
L’ensoleillement est proche de la moyenne sur une grande partie de l’Hexagone. Toutefois, il est excédentaire sur l’Ouest notamment sur la Bretagne et les Pays de la Loire ainsi que sur l’extrême nord-est.
Les précipitations sont assez contrastées : excédentaires en Bourgogne, sur le sud des Alpes, l’ouest de la Corse ainsi que sur la moitié ouest du pays, elles sont par contre déficitaires sur le Nord-Est, la Picardie, au nord du Massif central, sur les côtes du Languedoc-Roussillon et sur le piémont pyrénéen. Sur l’ensemble de la France, la quantité d’eau recueillie est légèrement supérieure d’environ 10% à la normale malgré un mois de mars remarquablement sec, mais contrebalancé par un mois d’avril particulièrement humide.
Après trois printemps déficitaires, notamment 2011, qui a été marqué par une sécheresse exceptionnelle, le printemps 2012 a été bien arrosé malgré un mois de mars très sec. Les précipitations ont été abondantes en avril et mai sous les nombreux passages pluvioorageux qui ont balayé le pays, parfois avec une forte intensité.
Lors de l’épisode pluvieux du 21 mai, des pluies torrentielles présentant un caractère exceptionnel se sont abattues sur la région de Nancy et ont provoqué des inondations favorisées par un ruissellement plus fort en zone urbaine. Des cumuls de précipitations records ont été observés pour la station de Nancy-Essey :
En Europe
Températures
Températures moyennes du mois :
Anomalies de température du mois = différences par rapport à la moyenne historique :
Températures moyennes des 3 derniers mois :
Anomalies de température des 3 derniers mois :
Précipitations
Précipitations moyennes du mois :
Anomalies de précipitations du mois :
Précipitations moyennes des 3 derniers mois :
Anomalies de précipitations des 3 derniers mois :
Aux États-Unis
Anomalies de température du mois :
NB. : 8°F = 4,4 °C
Les évènements marquants ont été les suivants :
Au niveau géographique national
Juin 2012 a été le 105e mois de juin le plus chaud depuis 118 ans…
Et si on regarde sur les 12 derniers mois :
Cette fois, le record historique est battu, les États-unis vivent l’année la plus chaude des 117 dernières, et donc de leur histoire… C’est donc aussi le cas de beaucoup d’États :
À lire sur le bulletin américain de la NOAA
Dans le Monde
Tout d’abord, voici une synthèse des évènements du mois, par la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration, agence gouvernementale américaine) :
Elle est malheureusement en anglais, mais bon, chez Météo-France, on ne trouve presque aucune donnée pertinente accès libre, alors avant qu’ils s’occupent du Monde… A contrario, mention très spéciale à la NOAA et à son National Climatic Data Center, pour l’immense qualité des informations.
Le bilan du mois est le suivant :
À lire sur le bulletin global de la NOAA
Températures
Anomalies de température du mois :
Juin 2012 a été le mois de juin le plus chaud sur la Planète (+ 1,93 °C par rapport à la moyenne) et dans l’Hémisphère nord (+ 2,34 °C) depuis 1880…
On assiste ainsi à un bouleversement des températures sur la planète. Il a fait un peu moins chaud en France (out en étant largement supérieurs aux moyennes), mais beaucoup plus chaud aux États-Unis qui battent des records.
Le réchauffement climatique doit s’analyser globalement, pas localement. En effet, il se peu que les modifications induisent refroidissent certaines zones. Par exemple, petit rappel géographique : la France est à la même latitude que le Canada, et Paris est bien plus au Nord que les grandes villes canadiennes :
S’il fait bien plus chaud chez nous, c’est grâce au flux de chaleur apporté par le courant maritime du Gulf Stream ; s’il était perturbé, il pourrait ainsi y avoir des conséquences durant certaines saisons ici.
Précipitations
Anomalies de précipitations du mois (en mm de précipitations) :
Anomalies de précipitations du mois (en % par rapport à la moyenne):
Météo Solaire
Je rappelle que les billets de l’étude approfondie du Soleil et de ses cycles réalisée dans le cadre du dossier sur le Réchauffement Climatique sont disponibles ici :
- notre étoile,
- les taches solaires,
- de magnifiques vues en direct {patientez, chargement très long, mais c’est magnifique…},
- les cycles courts {billet qui nous intéresse particulièrement ici},
- les cycles longs.
Voici la carte des prévisions du cycle solaire pour les mois à venir :
Le pic du cycle 24 est actuellement estimé par la NASA à 60 taches solaires par jour, au printemps 2013. (rappel : prévision 12/2011 : 96 taches/j en février 2013 ; prévision 02/2012 : 59 taches/j début 2013)
À suivre le mois prochain ! 🙂
P.S. : Les archives de ce point Météo sont ici : point météo mensuel
9 réactions et commentaires
Merci Oivier pour ce point météo !
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AlerterMerci Olivier,
Petite question : Sur la carte de la France Printemps 2012, les zones noires sont dues à un manque de relevés? Ou j’ai mal lu l’échelle colorimétrique…
Il est clair que si le gulf stream n’alimentait plus l’Europe, les températures seraient « moins » clémentes, surtout en hiver.
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AlerterCe sont les zones de relief (supérieur à 1000 mètres). MF sépare ainsi la plaine et la montagne, car cette dernière a des caractéristiques climatiques propres. Mais il y a bien des stations perchées là haut (comme à l’Aigoual par exemple, bien connue pour ses extrêmes en tous genre).
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AlerterDu climat à la nourriture …
Tarte aux pommes … bon appétit … ou plutôt « Bonne chance » …
http://www.youtube.com/watch?v=A0gbbrgid3E&feature=player_embedded
Amitiés.
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Alertereffectivement, ici (sud Portugal) on commence à voir pas mal de puits secs
ce qui ne se voyait pas souvent
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AlerterDimanche 5 aout 2012 :
« Le changement climatique dû à l’activité humaine est responsable de l’augmentation de la fréquence des étés très chauds et la situation est déjà pire que celle que nous imaginions il y a vingt ans », avertit le scientifique américain James Hansen dans une tribune publiée samedi par le Wshington Post.
James Hansen, directeur de l’institut Goddard d’études spatiales de la Nasa, affirme que les sombres prédictions sur les conséquences de l’augmentation constante des températures, présentées en 1988 devant le sénat des Etats-Unis, sont déjà dépassées.
« J’ai une confession à faire : j’étais trop optimiste », écrit le climatologue américain, l’un des premiers scientifiques à avoir prévenu des dangers du réchauffement climatique dans les années 80.
« Mes prévisions sur une augmentation de la température mondiale se sont avérées. Mais je n’ai pas réussi à étudier avec quelle rapidité la hausse moyenne conduirait à des conditions météorologiques extrêmes », avoue-t-il.
Pour M. Hansen et ses collègues, l’analyse des températures mondiales au cours des soixante dernières années montre une hausse étonnante de la fréquence des étés extêmement chauds.
Décrivant de profondes ramifications troublantes non seulement pour notre avenir mais aussi pour notre présent, le climatologue explique que cette analyse n’est pas basée sur des prévisions mais sur des observations réelles de phénomènes météorologiques et de températures.
Pour lui, la canicule de 2003 en Europe, la vague de chaleur en Russie en 2010 et les sécheresses qui ont frappé le Texas et l’Oklaoma l’an dernier peuvent être attribuées au changement climatique. « Une fois que les données seront collectées dans quelques semaines, il est probable que cela sera vrai aussi pour l’été extrêmement chaud que connaissent actuellement les Etats-Unis », ajoute-t-il.
http://www.romandie.com/news/n/_Le_changement_climatique_responsable_des_etes_tres_chauds_24050820120255.asp
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AlerterOlivier :« On assiste ainsi à un bouleversement des températures sur la planète. Il a fait un peu moins chaud en France (out en étant largement supérieurs aux moyennes), mais beaucoup plus chaud aux États-Unis qui battent des records. »
La sècheresse aux Etats-Unis entraîne une hausse des prix du blé, du maïs et du soja sur les bourses mondiales des matières premières (hausse max 40% à 50%).
Les Etats-Unis sont les premiers producteurs mondiaux de maïs et de soja.
En France depuis mi-juin, le prix du maïs a bondi de 39%.
Toutefois le riz, céréale la plus consommée dans l’alimentation humaine, reste moins cher par rapport à juin de l’an dernier.
http://www.sudouest.fr/2012/08/06/les-prix-des-cereales-flambent-787653-4720.php
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AlerterMercredi 8 aout 2012 :
USA : juillet a été le mois le plus chaud jamais enregistré depuis 1895.
Les Etats-Unis ont connu le mois de juillet le plus chaud jamais enregistré dans le pays depuis le début des relevés météorologiques en 1895, avec une sécheresse s’étendant sur 63% du territoire continental, a indiqué mercredi l’Agence américaine océanique et atmosphérique.
La température moyenne a été de 25,3 degrés le mois dernier, soit 1,8 degré au-dessus de la moyenne du XXe siècle, a précisé la NOAA.
Le précédent mois de juillet le plus chaud remonte à 1936, quand le thermomètre était monté en moyenne à 25,2 degrés.
Au total, 32 Etats ont eu des températures en juillet figurant parmi les dix plus élevées des annales. La Virginie a ainsi connu un record de chaleur avec une température de 2,2 degrés au-dessus de la moyenne.
La température enregistrée en juillet 2012 a contribué à atteindre un record de chaleur pour les sept premiers mois de l’année aux Etats-Unis, ainsi que pour les 12 mois achevés en juillet, a indiqué la NOAA.
En juillet, les précipitations ont totalisé 6,53 cm, soit 0,48 cm en-dessous de la moyenne.
Des conditions de sécheresse quasiment record ont été observées dans le centre du pays –notamment le Nebraska, l’Iowa, le Missouri ou encore l’Illinois (nord)– s’étendant sur près de 63% des 48 Etats du continent.
La chaleur combinée à la sécheresse sur une vaste étendue du territoire américain a créé des conditions propices aux incendies.
Ainsi plus de 800.000 hectares de forêts ont brûlé en juillet, notamment dans le Colorado (ouest), soit près de 200.000 hectares de plus que la moyenne et la 4e plus vaste superficie détruite par la feu depuis 2000.
En revanche, la région du golfe du Mexique et le sud-ouest du pays ont enregistré des pluies plus abondantes que la moyenne. La Californie a ainsi connu son 5e mois de juillet le plus arrosé dans ses annales.
http://www.romandie.com/news/n/_USA_juillet_a_ete_le_mois_le_plus_chaud_jamais_enregistre_depuis_189527080820122010.asp
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AlerterMerci Olivier pour ce travail.
Cependant, au vu de certaines cartes, notamment l’écart à la normale des températures (en France), je me demande ce que peut bien signifier une moyenne « Moyennée sur la France et sur l’ensemble du mois, la température a été supérieure de 0.6 °C à la normale, mais le pays est coupé en deux avec des températures en moyenne fraîches pour la saison sur la moitié nord, et relativement chaudes plus au sud. Un large quart sud-est de la France a bénéficié de températures moyennes supérieures de plus de 1 °C.”
Olivier pouvez-vous m’indiquer où trouver la procédure du calcul de la moyenne des températures, d’autant qu’il s’agit de grandeur non additive..Il faut sans doute transiter par l’énergie contenue dans un m3 d’air, mais alors la composition de l’air joue un rôle.
Bon, je me retire sur la pointe des pieds.
Nonobstant cette remarque, je vous redis cher Olivier ma gratitude pour votre boulot.
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