Poursuite de la série, pour changer un peu de la crise économique : le désormais classique point météo mensuel…
Bilan mensuel pour octobre 2012, que je commenterai peu, les images parlant d’elles-mêmes…
En France
Analyse Météo-France pour Octobre 2012
Source : Météo France
Températures
« Jusqu’au 25 octobre, la température a été très douce pour la saison sur l’ensemble du pays. Le froid s’est installé à partir du 26 avec l’arrivée d’air arctique par le nord et le thermomètre a affiché des températures hivernales jusqu’à la fin du mois. Moyennée sur la France et sur le mois, la température est supérieure de 0.5 °C à la normale. »
Vent
« Plusieurs épisodes de vent violent se sont succédés, notamment du 17 au 19 en Midi-Pyrénées et en fin de mois en Provence et Corse. Ainsi, ce mois d’octobre 2012 a été très
venté, avec un nombre de jours de vent fort très supérieur à la normale dans le Sud. »
Ensoleillement
(les données sont en pour-cents, donc rose = « au dessus de la moyenne »)
« L’ensoleillement présente un déficit marqué de 20 à 30 % sur un large quart nord-ouest du pays. Partout ailleurs, il est légèrement déficitaire ou proche de la normale. »
Précipitations
(les données sont en pour-cents, donc rose = « en dessous de la moyenne »)
MF : « • Ce mois d’octobre est marqué par des précipitations très abondantes, à la fois par la fréquence des passages perturbés sur la moitié nord du pays et par les nombreux évènements méditerranéens, souvent violents, qui se sont succédés. Les cumuls de pluies très importants ont été responsables de plusieurs inondations. Moyennée sur la France, la pluviométrie présente un excédent global de plus de 20 % par rapport à la normale. »
En conséquence, on a au niveau des précipitations efficaces (= eau disponible pour l’écoulement et la recharge des nappes) :
« • Les fortes pluies du mois d’octobre ont contribué à un cumul de précipitations efficaces fortement excédentaire (plus de la moitié voire localement le double des pluies efficaces correspondant à une même période) sur un large quart nord-ouest, correspondant au nord d’une ligne allant d’Arcachon à Charleville. Au sud également les pluies vont contribuer à la recharge sur le piémont pyrénéen, les Corbières et le Minervois, le Var et la Corse. Toutefois du Gers à l’Auvergne à la faveur de faibles précipitations, les déficits persistent et les pluies efficaces représentent parfois moins de 25 % de la normale notamment sur les basses vallées du Tarn et de l’Aveyron. »
Eau dans le sol
« • Au 1er novembre 2012, l’humidité des sols est hétérogène sur la France. Les fortes pluies du mois et leur fréquence ont contribué à la saturation des sols sur un large quart nord-ouest, sur les Pyrénées, de la Franche-Comté aux Alpes, sur les contreforts des Cévennes, le pourtour méditerranéen et la Corse. Des Pays de la Loire à la Normandie et au Nord-Pas-de-Calais, l’humidité des sols est supérieure de plus de 50% aux normales. En revanche, les sols restent secs du Midi toulousain à l’Auvergne ainsi que sur le nord de la Lorraine et de l’Alsace avec une humidité ne représentant que 60% des normales sur ces régions. »
État des nappes souterraines
« Situation du niveau des nappes
Le niveau des nappes au 1er novembre 2012 est hétérogène d’une région à l’autre. Plus de la moitié des réservoirs (57%) affichent un niveau normal à supérieur à la normale. Les secteurs où la situation évolue de manière favorable sont multiples quant à leur répartition géographique sur le territoire. L’évolution de la situation par rapport aux mois précédents marque le début de la période annuelle de recharge des nappes. Avec des précipitations d’automne déjà assez marquées, on s’oriente progressivement vers une situation normale, voire supérieure à la normale, du niveau d’une grande partie des nappes du territoire.
Tendance d’évolution du niveau des nappes
En ce début de période de recharge 2012 / 2013, sur l’ensemble du territoire, la tendance d’évolution des nappes est à la hausse pour une majorité des nappes (61%). Une proportion importante des niveaux s’oriente vers la stabilité (24%) et seule une assez faible partie est encore tournée à la baisse (14%) du fait de l’absence de précipitation suffisante.
On se situe désormais au début de la période de recharge hivernale avec une majorité de points orientés à la hausse ou déjà en phase de stabilisation avant une reprise de la hausse des niveaux. La poursuite de la période de recharge devrait se confirmer d’ici la fin de l’année si les précipitations observées récemment restent soutenues. »
Bilan du mois
En Europe
Températures
Températures moyennes du mois :
Anomalies de température du mois = différences par rapport à la moyenne historique :
Températures moyennes des 3 derniers mois :
Anomalies de température des 3 derniers mois :
Précipitations
Précipitations moyennes du mois :
Anomalies de précipitations du mois :
Précipitations moyennes des 3 derniers mois :
Anomalies de précipitations des 3 derniers mois :
Aux États-Unis
Anomalies de température du mois :
NB. : 8°F = 4,4 °C
Les évènements marquants ont été les suivants :
Au niveau géographique national :
Et si on regarde sur les 12 derniers mois :
Cette fois, le record historique est battu, les États-unis vivent l’année la plus chaude des 117 dernières, et donc de leur histoire… C’est donc aussi le cas de beaucoup d’États :
Chose incroyable, le centre du pays vit son année la plus chaude de son histoire, alors que la rive du Pacifique Nord vit son année la plus froide…
À lire sur le bulletin américain de la NOAA
Dans le Monde
Tout d’abord, voici une synthèse des évènements du mois, par la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration, agence gouvernementale américaine) :
Elle est malheureusement en anglais, mais bon, chez Météo-France, on ne trouve presque aucune donnée pertinente accès libre, alors avant qu’ils s’occupent du Monde… A contrario, mention très spéciale à la NOAA et à son National Climatic Data Center, pour l’immense qualité des informations.
Le bilan du mois est le suivant :
À lire sur le bulletin global de la NOAA
Températures
Anomalies de température du mois :
Octobre 2012 a été le 2e mois d’octobre le plus chaud dans l’Hémisphère Sud (+ 0,6 °C par rapport à la moyenne) depuis 1880…
On assiste ainsi à un bouleversement des températures sur la planète. Il a fait un peu moins chaud en France (out en étant largement supérieurs aux moyennes), mais beaucoup plus chaud aux États-Unis qui battent des records.
Le réchauffement climatique doit s’analyser globalement, pas localement. En effet, il se peu que les modifications induisent refroidissent certaines zones. Par exemple, petit rappel géographique : la France est à la même latitude que le Canada, et Paris est bien plus au Nord que les grandes villes canadiennes :
S’il fait bien plus chaud chez nous, c’est grâce au flux de chaleur apporté par le courant maritime du Gulf Stream ; s’il était perturbé, il pourrait ainsi y avoir des conséquences pénibles durant certaines saisons ici.
Précipitations
Anomalies de précipitations du mois (en mm de précipitations) :
Anomalies de précipitations du mois (en % par rapport à la moyenne):
Météo Solaire
Je rappelle que les billets de l’étude approfondie du Soleil et de ses cycles réalisée dans le cadre du dossier sur le Réchauffement Climatique sont disponibles ici :
- notre étoile,
- les taches solaires,
- de magnifiques vues en direct {patientez, chargement très long, mais c’est magnifique…},
- les cycles courts {billet qui nous intéresse particulièrement ici},
- les cycles longs.
Voici la carte des prévisions du cycle solaire pour les mois à venir :
Le pic du cycle 24 est actuellement estimé par la NASA à 73 taches solaires par jour, à l’automne 2013. (rappel : prévision 12/2011 : 96 taches/j en février 2013 ; prévision 02/2012 : 59 taches/j début 2013 ; 08/2012 : 60 taches/j au printemps 2013)
À suivre le mois prochain ! 🙂
P.S. : Les archives de ce point Météo sont ici : point météo mensuel
9 réactions et commentaires
Travail remarquable !
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AlerterMerci Olivier pour ce point météo.
Le réchauffement climatique poursuit sa course folle : c’est particulièrement parlant pour les USA.
Amitiés.
Marc
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AlerterExcellentes informations.
Changement climatique : Plus chaud (Au niveau du sol) donc plus humide et pluvieux.
Soit des efffets bénéfiques de ces pluies supplémentaires qui « lessivent » l’atmosphère des gaz à effet de serre plus denses.
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AlerterOk il fait peut-être plus chaud, et peut-être que l’Antarctique se réchauffe. Je suis personnellement convaincu que l’augmentation de CO² dans l’atmosphère force ou forcera un réchauffement global, ainsi qu’on le dit depuis un siècle.
Cependant, une nouvelle me rend songeur : http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/biologie-3/d/antarctique-des-bacteries-survivent-a-3-millenaires-disolement_43028/
Trois millénaires … ? Ce qui veut dire que ce n’était pas gelé avant…?
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AlerterMerci pour ce condensé d’informations très bien fait.
En lisant l’article suivant, http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/11/28/la-secheresse-bloque-le-mississippi-artere-de-l-economie-americaine_1797190_3244.html, je me suis demandé si quelqu’un avait un graphique du débit des principaux fleuves dans le temps. Quelqu’un serait il me donnée les tendances long terme de ces débits?
Merci d’avance
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AlerterCourt-terme vs long-terme ?
« Dans ces conditions, le Corps des ingénieurs de l’armée américaine, responsable de la gestion des infrastructures fluviales, concentre la colère du monde économique. Ses ingénieurs ont commencé, le 23 novembre, à réduire le débit du Missouri, qui se jette dans le Mississippi à la hauteur de la ville de Saint Louis. Leur objectif : assurer des quantités d’eau suffisantes aux régions situées en amont. « Les rivières ont différents usages : l’alimentation en eau de la population, l’hydroélectricité », justifie Michael Petersen, porte-parole du Corps des ingénieurs de l’armée à Saint Louis, pour qui le plan actuel est suivi avec « des considérations de long terme à l’esprit ».
L’argumentaire ne convainc pas les acteurs économiques pour qui le Mississippi est un axe vital. « Nous avons encore beaucoup de choses à faire descendre par le Mississippi avant que l’hiver ne s’installe complètement », explique le sénateur Tom Harkin, de l’Iowa. « Ils peuvent relâcher davantage d’eau, bien sûr qu’ils le peuvent. »
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Alerter« Trois millénaires … ? Ce qui veut dire que ce n’était pas gelé avant…? »
L’Antarctique n’a pas toujours été à sa place suite à la dérive des continents, et fut un temps il était sous l’équateur. D’autre part, l’Antarctique est approximativement à sa place depuis environ 60 millions d’années. À l’époque le climat était nettement plus chaud qu’aujourd’hui. En réalité, la formation de la calotte glaciaire a commencé il y a 35 millions d’années environ, a été interrompu avec le début du Miocène il y a 25 millions d’années environ, et a repris avec la poursuite du refroidissement il y a 15 millions d’années. C’est d’ailleurs un argument pour dire que la hausse du niveau de la mer est sous estimée. Le Miocène n’était que de 3 à 4°C plus chaud au niveau global que la moyenne actuelle, et donc un réchauffement similaire sera suffisant pour entamer la désintégration de la calotte glaciaire Antarctique. L’équilibre se ferait sur des dizaines de milliers d’années évidemment, mais la contribution sur ce 21ème siècle ne serait pas négligeable dans ce cas de figure. Et vu la trajectoire de nos émissions, c’est de l’ordre du possible : http://www.columbia.edu/~jeh1/mailings/2012/20120508_ClimateSensitivity.pdf et http://www.columbia.edu/~jeh1/mailings/2011/20110118_MilankovicPaper.pdf
« Quelqu’un serait il me donnée les tendances long terme de ces débits? »
http://water.weather.gov/ahps/ 😉
Pour Saint Louis du Mississippi par exemple : http://water.weather.gov/ahps2/hydrograph.php?wfo=lsx&gage=eadm7
Le fleuve débite 2175 m^3/s et à des niveaux les plus bas. Si vous savez supporter un peu d’anglais : http://www.wunderground.com/blog/JeffMasters/comment.html?entrynum=2297
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AlerterBonsoir et merci pour ce rendez vous mensuel.
Le zoom arrière sur les cartes permet de bien comprendre que le changement de climat agit de manière très hétérogène sur le globe.
De la même manière, les latitudes françaises et canadiennes, communes, expliquent la complexité qui se cache derrière ce climat que l’on bouscule.
Les schémas de la NOAA nous permettent de comprendre que la situation ne date pas d’hier et que le basculement de la température mondiale s’est opéré dés les années 50!
Il en faut du temps pour réagir, c’est fou!
Dire qu’il y en a aujourd’hui qui défendent l’idée d’exploiter nos sous sols pour ensuite brûler du gaz!
Comme si ça pouvait changer quelque chose à un modèle qui n’aurait raisonnablement pas dû sortir du XXème siècle, comme s’il n’y avait pas de salut sans pétrole, et que l’on gérera mieux demain une pollution mondiale sans alternative énergétique, avec un complexe sociétal hyperénergivore et inadapté à une quelconque sobriété.
Maintenant que nous sommes dans l’anthropocène, parler de climat, c’est faire encore de la politique!
Bon vent.
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AlerterMerci pour cette petite synthèse.
Ne pas oublier de prendre en compte la géo-ingenierie comme clé de compréhension des diverses anomalies récurrentes (par ex :faible humidité dus aux particules d’aluminium épandues)
Voir ici l’ excellent documentaire : Pourquoi pulvérisent-ils donc ?-
->http://www.youtube.com/watch?v=mEfJO0-cTis&feature=player_embedded
Ainsi que : Que pulvérisent-ils donc ?
->http://www.youtube.com/watch?v=P2i5ZQXJbWQ
Cordialement,
oya
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