Poursuite de la série, pour changer un peu de la crise économique : le désormais classique point météo mensuel…
Bilan mensuel pour janvier 2013, que je commenterai peu, les images parlant d’elles-mêmes…
En France
Analyse Météo-France pour Janvier 2013
Source : Météo France
Températures
« DLes températures ont été très fraîches du 13 au 26, après un début de mois doux. Puis, en toute fin de mois, elles ont dépassé à nouveau les normales de 4 à 6 °C sur la quasi totalité du pays. Moyennée sur la France, la température mensuelle est inférieure de 0.3 °C à la normale. »
Vent
« Le vent a été discret en moyenne hormis des épisodes de mistral et de tramontane ainsi qu’un coup de vent remarquable dans le Nord-Ouest. »
Ensoleillement
(les données sont en pour-cents, donc rose = « au dessus de la moyenne »)
« L’ensoleillement a partout été très inférieur aux valeurs saisonnières avec un déficit de plus de 50 % sur le Nord-Est, excepté du Languedoc à la Provence et en Corse. Globalement sur la France, janvier 2013 est l’un des moins ensoleillés depuis 1950 avec janvier 2004 et janvier 1970. »
Précipitations
(les données sont en pour-cents, donc rose = « en dessous de la moyenne »)
MF : « • La pluviométrie a été supérieure à la normale dans le Sud-Ouest, sur le littoral provençal et en Corse, jusqu’à 1,5 à 2,5 fois en Aquitaine et Midi-Pyrénées. Sur le nord du pays, les précipitations, essentiellement sous forme de neige, ont été déficitaires. Ainsi, la pluviométrie, très contrastée géographiquement, est néanmoins proche de la normale sur la France. »
En conséquence, on a au niveau des précipitations efficaces (= eau disponible pour l’écoulement et la recharge des nappes) :
« • Comme pour le cumul des précipitations depuis le début de l’année hydrologique, le cumul de précipitations efficaces depuis le 1er septembre ne représente que 50 à 75% des normales de Midi-Pyrénées au Massif central jusqu’à l’ouest des Bouches-du-Rhône ainsi que sur le nord-est de la Corse. Il est conforme à la normale de la Lorraine à la Marne et au sud du département du Nord, ainsi que de l’Aquitaine au sud du Limousin. Par contre, il dépasse la normale de 25 à 50 % sur la façade est du pays, ainsi que sur un grand quart nord-ouest, voire de 50 à 100 % du Poitou à la Loire-Atlantique et à la Basse-Normandie, du littoral de la Seine-Maritime à la mer du Nord et localement en Ile-de-France. On relève des cumuls de 300 à 500 mm sur un petit quart nord-ouest, l’est du pays, le relief corse, l’ouest des Pyrénées, voire ponctuellement jusqu’à 750 mm sur les Pyrénées occidentales, le Finistère, le Cotentin, l’ouest du Pas-de-Calais, et du nord des Alpes au massif des Vosges. »
Eau dans le sol
« • Au 1er janvier 2013, hormis sur l’ouest de la Haute-Loire, le centre du Puy-de-Dôme et de Midi-Pyrénées, l’ouest des Bouches-du-Rhône et le littoral de l’Aude, les sols superficiels sont proches de la saturation. A l’échelle de la France, l’humidité des sols est conforme à la normale avec toutefois un déficit sur le nord-ouest de la Haute-Loire et un excédent de la Vienne à l’ouest du Loiret, et de l’ouest du Pas-de-Calais à la région de Douai (Nord). »
État des nappes souterraines
« Situation du niveau des nappes
Le niveau des nappes au 1er janvier 2013 est hétérogène d’une région à l’autre.Les trois-quarts des réservoirs (73%) affichent un niveau normal à supérieur à la normale. Les secteurs où la situation évolue de manière favorable sont multiples quant à leur répartition géographique sur le territoire. L’évolution de la situation par rapport aux mois précédents marque nettement une période annuelle de recharge des nappes. Avec des précipitations d’automne et de début d’hiver déjà fortement marquées, on se situe désormais sur des niveaux de nappes normaux, voire supérieurs à la normale, sur la plus grande partie du territoire.
Tendance d’évolution du niveau des nappes
En cette période de recharge hivernale 2012 / 2013, on note, sur l’ensemble du territoire, une tendance d’évolution des nappes à la hausse pour la grande majorité des nappes (78%). Une proportion faible des niveaux s’oriente vers la stabilité (14%) et seule une très faible partie est encore tournée à la baisse (7%). On se situe désormais au coeur de la période de recharge hivernale avec une grande majorité de points orientés à la hausse ou déjà stabilisés avant une prochaine reprise très probable de la hausse des niveaux si des précipitations notables demeurent. La période de recharge devrait encore se poursuivre en ce début d’année si les précipitations observées perdurent. »
Faits remarquables
En Europe
Températures
Températures moyennes du mois :
Anomalies de température du mois = différences par rapport à la moyenne historique :
Températures moyennes des 3 derniers mois :
Anomalies de température des 3 derniers mois :
Précipitations
Précipitations moyennes du mois :
Anomalies de précipitations du mois :
Précipitations moyennes des 3 derniers mois :
Anomalies de précipitations des 3 derniers mois :
Aux États-Unis
Anomalies de température du mois :
NB. : 2°F = 1,1 °C
Les évènements marquants ont été les suivants :
Au niveau géographique national :
Et si on regarde sur les 12 derniers mois :
Cette fois, le record historique est battu, les États-unis vivent l’année la plus chaude des 117 dernières, et donc de leur histoire… C’est donc aussi le cas de beaucoup d’États :
À lire sur le bulletin américain de la NOAA
Dans le Monde
Tout d’abord, voici une synthèse des évènements du mois, par la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration, agence gouvernementale américaine) :
Elle est malheureusement en anglais, mais bon, chez Météo-France, on ne trouve presque aucune donnée pertinente accès libre, alors avant qu’ils s’occupent du Monde… A contrario, mention très spéciale à la NOAA et à son National Climatic Data Center, pour l’immense qualité des informations.
Le bilan du mois est le suivant :
À lire sur le bulletin global de la NOAA
Températures
Anomalies de température du mois :
Janvier 2013 a été le 9e mois de janvier le plus chaud sur la Planète (+ 0,85 °C par rapport à la moyenne) depuis 1880… Et le plus chaud sur les terres de l’hémisphère sud.
On assiste ainsi à un bouleversement des températures sur la planète. Il a fait un peu moins chaud en France (out en étant largement supérieurs aux moyennes), mais beaucoup plus chaud aux États-Unis qui battent des records.
Le réchauffement climatique doit s’analyser globalement, pas localement. En effet, il se peu que les modifications induisent refroidissent certaines zones. Par exemple, petit rappel géographique : la France est à la même latitude que le Canada, et Paris est bien plus au Nord que les grandes villes canadiennes :
S’il fait bien plus chaud chez nous, c’est grâce au flux de chaleur apporté par le courant maritime du Gulf Stream ; s’il était perturbé, il pourrait ainsi y avoir des conséquences pénibles durant certaines saisons ici.
Voici la situation de la banquise arctique par rapport aux années précédentes :
Précipitations
Anomalies de précipitations du mois (en mm de précipitations) :
Anomalies de précipitations du mois (en % par rapport à la moyenne):
Météo Solaire
Je rappelle que les billets de l’étude approfondie du Soleil et de ses cycles réalisée dans le cadre du dossier sur le Réchauffement Climatique sont disponibles ici :
- notre étoile,
- les taches solaires,
- de magnifiques vues en direct {patientez, chargement très long, mais c’est magnifique…},
- les cycles courts {billet qui nous intéresse particulièrement ici},
- les cycles longs.
Voici la carte des prévisions du cycle solaire pour les mois à venir :
Le pic du cycle 24 est actuellement estimé par la NASA à 72 taches solaires par jour, à l’automne 2013. (rappel : prévision 12/2011 : 96 taches/j en février 2013 ; prévision 02/2012 : 59 taches/j début 2013 ; 08/2012 : 60 taches/j au printemps 2013 ; 73 taches/j fin 2012)
À suivre le mois prochain ! 🙂
P.S. : Les archives de ce point Météo sont ici : point météo mensuel
10 réactions et commentaires
Toujours aussi intéressants ces points météo.
Merci !
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AlerterVous présentez les « températures moyennes du mois » et les « anomalies de température du mois » sur deux cartes. Je pense qu’il manque une carte avec « l’écart type des anomalies de température du mois » pour savoir si l’anomalie est compatible, ou pas, avec une simple fluctuation indépendante du réchauffement climatique. Bien sûr, définir l’écart type est délicat dans une période ou la moyenne varie, mais c’est faisable.
Globalement, l’écart type est LA mesure manquante dans presque toutes les séries de chiffres données dans les médias. Dommage que l’on retrouve cette absence sur votre site, génial au demeurant.
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AlerterFaut arrêter de se masturber l’esprit. C’est pas parce que sur un mois il y a des précipitations inhabituelles que c’est forcément lié à un dérèglement climatique. Ce ne sont pas des effets à observer sur un mois, mais sur des décennies. Vous ne pouvez tirer absolument aucune conclusion de tout cela et historiquement, ce n’est pas du jamais vu. Il est possible que vous ne ressentiez jamais les effets du changement climatique. Vos enfants sont foutus par contre.
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Alerter« chez Météo-France, on ne trouve presque aucune donnée pertinente accès libre, alors avant qu’ils s’occupent du Monde… » c’est un peu normal 3500 salariés , y ont peut-être qu’un thermomètre ?
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AlerterDans le genre réponse pas très cohérente….
L’évolution de la température sur plusieurs décennies est montrée par O. Berruyer dans bcp de ces articles.
Ces articles détaillés sur un mois de l’année viennent en complément.
Par ailleurs, le changement climatique nous le voyons déjà, et nous en sommes déjà victimes. Les canicules commencent à devenir monnaie courante alors qu’autrefois il s’agissait d’évènements rares.
Et dire que nous n’en voyons pas l’effet « nous » et que nos enfants par contre sont foutus, ça veut rien dire. Seul une génération nous sépare.
Il faut réagir aujourd’hui, et pas attendre que nos enfants soient « foutus ».
Encore merci à Olivier qui, je l’espère, convainc le lecteur que le réchauffement climatique est grave et est une réalité.
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Alerterbonjour,
vous avez la même obsession que EVELYNE DHELIAT de toujours parler d' »écart des températures à la normale ». Certainement pour faire peur car, qui dit écart à la normale, dit anormalité.
Il faut dire : écarts à des « températures moyennes », ce qui est très différent !!!!
Un homme qui mesure 1.75m alors que la moyenne des hommes est de 1.80m, n’est pas en écart à la « normale ». Il n’y a pas de taille « normale » pas plus qu’il n’y a de « température normale ». Cet homme a un écart de -5cm avec la moyenne et il n’y a absolument aucun problème !!!
Pour le reste, votre article représente un gros travail mais il ne montre qu’une seule chose : que le climat change … en permanence!!!! mais bon, on le savait, cela fait même des millions d’année que c’est comme ca.
Un article récent qui montre le contraire de vos affirmations : http://blog.turgot.org/index.php?post/Istvan-Marko-r%C3%A9chauffement
Vous voyez, on n’est déjà pas d’accord sur le constat d’un éventuel problème. Comment voulez vous qu’on soit d’accord sur les solutions destinées à le résoudre ???
EN RESUME :
– il est faut de croire que le climat est stable, il est par nature changeant.
– il est faux de croire que tout changement du climat est anormal, il évolue naturellement depuis des millions d’année
– il est faux de croire que tout changement du climat est de la faute de l’Homme, personne n’a jamais prouvé quelle part du changement global causé par l’Homme viendrait se rajouter aux évolutions normales du climat.
– il est faux de croire que le CO2 est un problème, il vaudrait mieux s’occuper du problème de la pollution chimique de la planète (qui elle, est vraiment causée par l’Homme).
– il est faux de croire aux modèle numériques actuels, c’est une forme de mensonge évolué. Il faut savoir que les équations de base de la météo sont les équations de NAVIER STOCKES et qu’elles n’ont pas à ce jour de solutions mathématiques.
Sur cette question du changement climatique, il y a des éléments à charge et des éléments à décharge quant à la réalité du changement et ses causes. Un esprit scientifique aurait le doute et refuserait de conclure de manière péremptoire et définitive !!!
Si donc, vos affirmations définitives ne reposent pas sur le doute scientifique, elles reposent sur la foi … en cette nouvelle religion écologiste qui nous casse les pieds au quotidien avec leurs « températures normales ».
Désolé donc de critiquer votre esprit scientifique.
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AlerterMerci Mapayul pour cette critique intéressante.
Merci au modérateur(s) de n’avoir pas supprimé son commentaire (et de conserver le mien !!!)
Pour lever le doute une bonne fois sur la « normalité » de quoi que ce soit en climatologie je vous prie d’aller regarder ce graphique :
http://www.ncdc.noaa.gov/teleconnections/enso/indicators/olr.php?num_months=12&view=View
Il contredit – en apparence – tous les graphiques du présent article, il est pourtant publié par la même NOAA. On constate en effet que le bilan d’infra-rouges est excédentaire de la Terre vers l’espace, ce qui ne peut signifier qu’une seule chose : la Terre se refroidit globalement.
Comment est-ce possible ?
Ces valeurs sont des bilan et représentent par conséquent des faits concrets, immédiats.
On comprend donc aisément qu’une mesure absolue peut conduire à une conclusion opposée à celle d’une mesure comparative : tout simplement parce que le référentiel du comparatif reste indéterminé, la normalité restant changeante dès qu’on modifie le référentiel…
Pour couper court aux cris d’orfraies que je commence déjà à entendre, je vous invite immédiatement à aller vérifier le taux de croissance du niveau des océans (par exemple) : il est aujourd’hui de 2 à 100 fois moins élevé qu’il y a plusieurs millénaires, à ~20 cm/siècle alors qu’il était de ~40 cm/siècle il n »y a que 6000 ans.
http://co2climate.e-monsite.com/pages/le-niveau-des-mers-de-la-planete-a-toujours-varie-il-n-a-jamais-ete-stable.html
Le terme de « normalité » n’a jamais été défini scientifiquement en climatologie, personne ne peut vous dire ce qui est normal en climatologie. Comme le synthétise Mapayul, c’est ce qui est anormal (dans l’immédiat) qui fait précisément partie du « normal » (dans le permanent) en climatologie : il n’y a que le changement qui reste permanent !
En effet, le monde constate aujourd’hui que la Terre se refroidit depuis près de 15 ans (alors que la concentration en CO2 ne cesse d’augmenter…) et on continue à s’efforcer de se convaincre qu’elle serait plus chaude « que la normale », ce qui n’a aucun sens.
Je terminerai en affirmant avec insistance, et en m’associant donc totalement avec Mayapul, que la priorité n’est pas le CO2 – qui reste un excellent engrais pour toute la verdure du monde (auto-régulation) – mais bien la pollution chimique (engrais azotés, soufrés, médicaments déversés dans les égouts puis dans les rivières, abeilles détruites pas les pesticides, etc.)
Plutôt que de se scandaliser sur le pet de souris que représente la pollution au CO2 dans l’atmosphère, il est plus que temps de consacrer son énergie à débusquer les vrais pollueurs !!!
Merci de votre attention
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AlerterPS :
http://www.science.gouv.fr/fr/actualites/bdd/res/4429/impressionnante-elevation-du-niveau-marin-il-y-a-14-600-ans/
On est tous curieux de savoir combien de milliards de tonnes de pétrole les troglodytes de l’époque on fait brûler pour obtenir cette impressionnante montée des eaux !
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AlerterMercredi 3 avril 2013 :
Ban Ki-moon : il sera bientôt trop tard pour sauver la planète.
Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, pour la première fois en visite à Monaco mercredi, a estimé qu’il serait bientôt trop tard pour sauver la santé environnementale de la planète si on ne met pas en place un instrument contraignant d’ici à 2015.
Les paroles n’ont pas été suivies d’effets. Il sera bientôt trop tard. Nos modes de consommation sont incompatibles avec la santé de la planète. Notre empreinte écologique est démesurée, a asséné Ban Ki-moon, devant un parterre de personnalités.
Nous devons agir maintenant si nous voulons qu’en 2050, la planète soit vivable pour ses 9 milliards d’habitants, a-t-il plaidé.
Sur quatre-vingt-dix objectifs adoptés d’un commun accord par la communauté internationale dans le domaine environnemental ces 20 dernières années, seuls quatre affichent des progrès notables, a déploré Ban Ki-moon.
Le responsable a mis en exergue l’amoindrissement de la biodiversité, la diminution des stocks de poissons, la plus grande acidité des océans, ou encore l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre.
Il faut que la dynamique s’accélère. Nous devons développer ce que nous testons en éprouvette depuis 40 ans. Pour cela nous devons adopter des mesures d’incitation efficaces, et notamment mettre un prix sur les émissions de carbone, a-t-il dit.
Nous devons aussi adopter, d’ici à 2015, un instrument universel et juridiquement contraignant relatif au climat, afin que tous les pays prennent des mesures supplémentaires pour réduire les effets des changements climatiques et s’y adapter, a préconisé le secrétaire général des Nations unies.
http://www.romandie.com/news/n/_Ban_Ki_moon__il_sera_bientot_trop_tard_pour_sauver_la_planete75030420132042.asp
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