Poursuite de la série, pour changer un peu de la crise économique : le désormais classique point météo mensuel…
Comme je me suis assoupi et que plusieurs me l’ont réclamé, je reprends l’historique…
Bilan mensuel pour juillet 2013, que je commenterai peu, les images parlant d’elles-mêmes…
En France
Analyse Météo-France pour Juillet 2013
Source : Météo France
« • Après un début d’été particulièrement maussade, le mois de juillet a été très chaud et ensoleillé.
Températures
« • La température moyenne mensuelle sur la France a été supérieure de 1.9 °C à la normale, plaçant juillet 2013 au 3ème rang des mois de juillet les plus chauds depuis 1900. » »
« • Juillet 2013 se classe au 3ème rang des mois de juillet les plus chauds depuis 1900 ex-aequo avec 1994, après 2006 et 1983. »
Vent
« • Le vent a été très discret, notamment sur le littoral méditerranéen, en Corse et dans le Nord. Toutefois, de violentes rafales se sont produites sous les nombreux orages. »
Ensoleillement
(les données sont en pour-cents, donc rose = « au dessus de la moyenne »)
« • L’ensoleillement a été très généreux sur l’ensemble du pays et exceptionnel sur le nord et la moitié ouest de l’Hexagone où de nombreux records ont été mesurés. Juillet 2013 est le mois de juillet le plus ensoleillé depuis 1991, devant 2006. »
Précipitations
« • Les précipitations, essentiellement orageuses, ont concerné une grande partie du pays durant la deuxième quinzaine de juillet. La pluviométrie est excédentaire dans le Sud-Est et en Corse. En moyenne sur la France, elle est légèrement supérieure à la normale. »
La pluviométrie est légèrement supérieure à la normale à l’échelle de la France.
(les données sont en pour-cents, donc rose = « en dessous de la moyenne »)
MF : « • Le cumul pluviométrique annuel moyen est déjà presque atteint au 1er juillet du sud de l’Aquitaine au sud de Midi-Pyrénées, ainsi que sur la Côte d’Azur. En revanche, à l’échelle de la France, le cumul de ce mois de juin ne présente aucun caractère exceptionnel. »
En conséquence, on a au niveau des précipitations efficaces (= eau disponible pour l’écoulement et la recharge des nappes) :
« • À l’exception des régions situées sur le nord du Finistère, de l’Aisne au nord de la Lorraine, sur le nord-est de la Corse, et de l’est de la Dordogne au Massif central ainsi que sur le pourtour du golfe du Lion, le cumul des précipitations efficaces depuis le 1er septembre est généralement excédentaire de 50 à 100 %. Il atteint localement 2 à 3 fois la normale de la Vienne à la Sarthe, à l’île-de-France et à l’Aube, près de la mer du Nord, en Provence et dans le sud des Alpes, ainsi qu’au sud de la Garonne avec un cumul de précipitations efficaces toujours compris entre 750 et 1250 mm sur le piémont pyrénéen. Le cumul de précipitations efficaces représente ponctuellement entre 25 à 75 % des normales du Massif central au delta du Rhône et dans le Roussillon. »
Eau dans le sol
« • Au 1er août 2013, l’humidité des sols est proche de la normale sur une grande partie du pays. Elle est légèrement déficitaire des Pyrénées-Atlantiques à la Champagne, sur les régions bordant la Manche et dans le Nord-Est. Toutefois, dans le Finistère, la Marne, les Vosges et le Bas-Rhin ainsi qu’en Haute-Vienne, l’humidité des sols est, par endroits, déficitaire et représente moins de 50 % des normales. En revanche, les sols superficiels sont proches de la saturation voire localement saturés dans le nord de la Meurthe-et-Moselle, en Gironde, dans le Poitou, du sud de la Bourgogne à l’est de l’Auvergne, le long du couloir rhodanien, en Provence ainsi que sur le relief corse. »
État des nappes souterraines
Situation du niveau des nappes :
« Le niveau des nappes au 1er août 2013 est hétérogène d’une région à l’autre.
La très grande majorité des réservoirs (88%) affiche un niveau normal à supérieur à la normale. Les secteurs où la situation est favorable sont très généralisés sur l’ensemble du territoire. La situation des nappes durant cet été traduit l’excellente recharge du début d’année qui s’est prolongée de manière significative jusqu’en début d’été, ce qui est assez exceptionnel. Les précipitations orageuses de juillet ont participé, dans certains secteurs, à la couverture des besoins de la végétation, non négligeables en cette période de l’année. Ainsi les nappes n’ont pas été sollicitées autant que d’habitude et leurs niveaux restent très hauts pour la saison. »
Tendance d’évolution du niveau des nappes :
« En cette période d’été, après une très bonne période de recharge 2012 / 2013 qui s’est prolongée en juin, on se situe désormais clairement sur une période de baisse des niveaux avec les trois-quarts (75%) des nappes qui affichent un niveau en baisse. Seuls 16% des niveaux sont encore stables et le pourcentage de niveaux en hausse est désormais très marginal (9%), ce qui est très normal pour la saison.
La situation des nappes au 1er aout confirme la tendance observée durant le mois précédent. La période de bascule vers une baisse des niveaux a eu lieu en juillet, très tardivement donc, ce qui traduit une année assez exceptionnelle. La recharge du printemps aura ainsi été très bénéfique jusqu’en été et la baisse, désormais en place, attendue pour cette période de l’année, correspond à une situation très normale. »
Faits remarquables
En Europe
Températures
Températures moyennes du mois :
Anomalies de température du mois = différences par rapport à la moyenne historique :
Températures moyennes des 3 derniers mois :
Anomalies de température des 3 derniers mois :
Précipitations
Précipitations moyennes du mois :
Anomalies de précipitations du mois :
Précipitations moyennes des 3 derniers mois :
Anomalies de précipitations des 3 derniers mois :
Aux États-Unis
Anomalies de température du mois :
NB. : 2°F = 1,1 °C
Les évènements marquants ont été les suivants :
Au niveau géographique national :
Et si on regarde sur les 12 derniers mois :
À lire sur le bulletin américain de la NOAA
Dans le Monde
Tout d’abord, voici une synthèse des évènements du mois, par la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration, agence gouvernementale américaine) :
Elle est malheureusement en anglais, mais bon, chez Météo-France, on ne trouve presque aucune donnée pertinente accès libre, alors avant qu’ils s’occupent du Monde… A contrario, mention très spéciale à la NOAA et à son National Climatic Data Center, pour l’immense qualité des informations.
Le bilan du mois est le suivant :
Juin 2013 a donc été le 3e mois de juin le plus chaud sur les terres de la Planète (+ 1,19 °C par rapport à la moyenne) depuis 1880…
À lire sur le bulletin global de la NOAA
Températures
Anomalies de température du mois :
On assiste ainsi à un bouleversement des températures sur la planète. Il a fait un peu moins chaud en France (out en étant largement supérieurs aux moyennes), mais beaucoup plus chaud aux États-Unis qui battent des records.
Le réchauffement climatique doit s’analyser globalement, pas localement. En effet, il se peut que les modifications induisent refroidissent certaines zones. Par exemple, petit rappel géographique : la France est à la même latitude que le Canada, et Paris est bien plus au Nord que les grandes villes canadiennes :
S’il fait bien plus chaud chez nous, c’est grâce au flux de chaleur apporté par le courant maritime du Gulf Stream et par les vents d’Ouest ; s’ils étaient perturbés, il pourrait ainsi y avoir des conséquences pénibles durant certaines saisons ici.
Voici la situation de la banquise arctique par rapport aux années précédentes :
Précipitations
Anomalies de précipitations du mois (en mm de précipitations) :
Anomalies de précipitations du mois (en % par rapport à la moyenne):
Météo Solaire
Je rappelle que les billets de l’étude approfondie du Soleil et de ses cycles réalisée dans le cadre du dossier sur le Réchauffement Climatique sont disponibles ici :
- notre étoile,
- les taches solaires,
- de magnifiques vues en direct {patientez, chargement très long, mais c’est magnifique…},
- les cycles courts {billet qui nous intéresse particulièrement ici},
- les cycles longs.
Voici la carte des prévisions du cycle solaire pour les mois à venir :
Le pic du cycle 24 est actuellement estimé par la NASA à 66 taches solaires par jour, à l’automne 2013. (rappel : prévision 12/2011 : 96 taches/j en février 2013 ; prévision 02/2012 : 59 taches/j début 2013 ; 08/2012 : 60 taches/j au printemps 2013 ; fin 2012 : 73 taches/j à l’automne 2013)
À suivre le mois prochain ! 🙂
P.S. : Les archives de ce point Météo sont ici : point météo mensuel
11 réactions et commentaires
« S’il fait bien plus chaud chez nous, c’est grâce au flux de chaleur apporté par le courant maritime du Gulf Stream »… N’est-ce pas plutôt les « Westerlies » (vents d’ouest?) qui sont là cause du Gulf Stream et du climat méditerranéen. Il faudrait donc perturber les Westerlies (créés par la rotation de la terr) et non pas le Gulf Stream pour modifier le climat en France.
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Alertertout à fait d’accord, le réchauffement de la terre ne devrait pas à priori modifier la force de Coriolis (des flux Ouest dans l’hémisphère nord et des flux Est dans l’hémisphère sud).
Cette affirmation (il ferait un jour aussi froid en France qu’au Canada) est d’autant plus absurde, qu’elle omet systématiquement le fait que les étés au Canada sont souvent plus chauds !!
Canada (de l’Est) = climat continental
France = climat océanique
et ça réchauffement ou pas.
Dernière précision Hokkaido est à la latitude de Lyon et dans la banquise en hiver (20 M de neige), c’est un climat continental (car il est sur la façade Est de l’Eurasie)….
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AlerterQuand vous affirmez que « S’il fait bien plus chaud chez nous, c’est grâce au flux de chaleur apporté par le courant maritime du Gulf Stream ; s’il était perturbé, il pourrait ainsi y avoir des conséquences pénibles durant certaines saisons ici. », sachez que 80% de la chaleur apportée en Europe de l’Ouest provient des masses d’air. Le réchauffement ne s’arrêtera pas avec le Gulf Stream. D’ailleurs, depuis l’arrivée massive d’eau en provenance du Groenland, il semble déjà fonctionner beaucoup moins bien selon quelques spécialistes !
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AlerterJ’ai des problèmes avec ces graphiques, notamment l’écart à la normale de la température moyenne 1981-2010.
“ La température moyenne mensuelle sur la France a été supérieure de 1.9 °C à la normale… »
Si je me réfère à l’échelle graduée colorée sur la gauche, la couleur correspond à des écarts négatifs, en bleu. Donc comment en arrive-t-on à la conclusion que l’écart est positif ?
Même chose pour le rapport à la normal 1981-2010 des précipitations… l’excédent dans le sud-est n’est pas l’anomalie la plus criante (25%) puisque ce qui arrive dans le nord est beaucoup plus élevé, le bleu correspond à un écart plus élevé. Et si le bleu signifie moins de pluie et le rouge plus, ce n’est pas intuitif.
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AlerterMême question que Lisztfr en ce qui concerne la carte (qui semble prouver le contraire du commentaire)
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Alerter« Juin 2013 a donc été le 3e mois de juin le plus chaud sur les terres de la Planète (+ 1,19 °C par rapport à la moyenne) depuis 1880… »
Petit problème de copier-coller, cette phrase n’a pas été mise-à-jour.
Merci de reprendre cette série « point météo mensuel » en tout cas.
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AlerterSur le réchauffement climatique :
J’ai toujours tendance à croire que pour les sujets très complexes qui requièrent des modélisations mathématiques poussées, le seul travail honnête qu’un citoyen peut faire est de comprendre les grands enjeux, d’écouter les différentes positions sans se perdre dans les détails, et tenter de déterminer la fiabilité relative des différentes prises de position, quitte à toutes les exclure.
Sans en conclure quoi que ce soit, j’avais été très heureux d’observer cette conférence de Vincent Courtillot, géophysicien respecté pour ses travaux sur le volcanisme notamment, dans laquelle il pointe au moins certaines approximations dans les méthodes finales retenues dans le rapport de synthèse du GIEC (sur lequel se fondent l’essentiel des décisions des politiques), notamment la non-estimation de la dynamique des vents ou la peut-être sous-estimation du soleil.
Je permets de vous la faire partager. http://www.youtube.com/watch?v=uXeRbbM2AjY
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Alerter« le seul travail honnête qu’un citoyen peut faire est de comprendre les grands enjeux »
et, serais-je tenté de rajouter, de ne pas écouter le premier guignol venu en manque de reconnaissance.
Les manquements de V. Courtillot en ce qui concerne la climatologie ont déjà été relevés. Son avis n’a aucune espèce d’importance.
Si le travail du GIEC n’est probablement pas parfait (comment le pourrait-il ?) c’est un bel exemple de collaboration scientifique à l’échelle mondiale pour établir l’état des connaissances sur le sujet. Et en l’occurrence, ce que ça dit c’est que ça se réchauffe, qu’on est très probablement responsable et que ça ne va pas s’arrêter tout seul.
Si un citoyen veut plus rentrer dans les détails, le site skepticalscience.com est une très bonne source.
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AlerterJ’ai été un peu un brin surpris par la virulence de votre message et m’offre donc une réponse.
Il ne s’agit pas pour moi de faire de M. Courtillot un Saint, mais le considérer de prime abord comme un guignol en mal de reconnaissance, comme si l’ensemble de son travail universitaire ou son acception par ses pairs n’avait aucune forme de légitimité, me parait inapproprié, même sur un sujet dont il dit lui même ne pas être spécialiste.
Je ne crois pas au règne des experts et moins encore du consensus. L’économie a largement montré les désastres que pouvait causer un ensemble de gens lorsque la bienpensance les gouverne. Pourtant, sur d’autres sujets, il semblerait que crier avec les loups soit une obligation sociétale.
Je ne propose pas de réponse et ne suis convaincu par aucune, Monsieur Courtillot propose des hypothèses et émet des doutes. Je veux bien qu’ils vous soient insupportables, mais les balayer d’un revers de la main et agir comme si il n’y a plus de débat, comme si la messe était dite une fois pour toute, comme si tout avis divergeant « n'[avait] aucune sorte d’importance » dès lors qu’un jour une critique a été formulée (et peu importe les réponses apportées), voilà le contraire d’un esprit citoyen et a fortiori d’un esprit philosophique.
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AlerterAssez d’accord avec vous Clamence. Mais ce qui me gène en ce qui concerne les sceptiques, c’est qu’il ne font en général que critiquer certains aspects des travaux « standards », sans proposer d’alternative. Le jour où on aura un modèle qui « marche » aussi bien que les modèles standards actuels sans forçage anthropique, alors je prendrai les critiques au sérieux.
Jusque là, il me semble que comme citoyen intéressé, je ne peux que me ranger aux conclusions, pour faire court, du GIEC (hors du résumé à destination des décideurs politiques).
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AlerterMerci Olivier pour ce point météo, très long point météo avec toutes ces nombreuses données !
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