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26.septembre.201626.9.2016 // Les Crises

Pourquoi les Américains en savent-ils autant sur le sport et si peu sur les affaires internationales ? – par Noam Chomsky

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Source : Alternet, le 15/09/2014

De la façon dont le système est construit, il n’y a pratiquement aucun moyen pour les gens d’influencer le monde réel.

Par Noam Chomsky, le 15 septembre 2014

Le texte suivant est extrait d’un grand classique, The Chomsky Reader, qui offre un point de vue unique sur la grande question : « Comment pouvons-nous, en tant que population, avoir autant de connaissances sur les subtilités de diverses équipes de sport, tout en restant immensément ignorants sur nos engagements à l’étranger ?

Vous avez écrit sur la façon dont les idéologues professionnels et les mandarins cachaient la réalité. Et vous avez parlé — parfois vous le nommiez le « bon sens cartésien » — du bon sens dont le peuple est capable. En effet, vous mettez clairement en avant ce « bon sens » quand vous révélez les aspects idéologiques des débats, en particulier dans les sciences humaines contemporaines. Que voulez-vous dire par « bon sens » ? Qu’est-ce que cela signifie pour notre société ? Par exemple, vous avez écrit que dans une société concurrentielle et fragmentée, il est très difficile pour les gens d’être conscients de leurs intérêts. Si vous ne pouvez pas participer au système politique de façon concrète, si vous êtes réduit au rôle de spectateur passif, quel est alors le niveau de votre savoir ? Comment le bon sens peut-il émerger dans un tel contexte ?

CHOMSKY : Laissez-moi vous donner un exemple. Quand je conduis, j’allume parfois la radio et je remarque régulièrement que je tombe sur des débats sportifs. Ce sont des conversations téléphoniques. Des gens appellent et ont une discussion longue et complexe, et il est clair qu’il y a là un degré assez élevé de réflexion et d’analyse. Les gens savent tellement de choses. Ils connaissent tout un tas de détails compliqués et se lancent dans des discussions élaborées pour savoir si le coach a pris la bonne décision la veille, etc. Ce sont des gens ordinaires, pas des professionnels, qui appliquent toute leur intelligence et leurs compétences analytiques dans ces domaines, tout en accumulant pas mal de connaissances et, autant que je sache, de compréhension. D’un autre côté, quand j’entends les gens parler, par exemple, de questions internationales ou de problèmes intérieurs, on atteint un niveau de superficialité incroyable.

Cette réaction est peut être due en partie à mes propres domaines d’intérêts, mais, au fond, je pense que c’est exact. Et je crois que cette concentration sur des sujets comme le sport a un certain sens. De la façon dont le système est construit, il n’y a pratiquement aucun moyen pour les gens, sans un certain niveau d’organisation qui irait bien au-delà de ce qui existe actuellement, d’influencer le monde réel. Ils pourraient tout aussi bien vivre dans un monde imaginaire, et c’est d’ailleurs ce qu’ils font. Je suis certain qu’ils utilisent leur bon sens et leurs compétences intellectuelles, mais dans un domaine n’ayant aucune signification, et qui prospère justement parce qu’il n’a aucune signification, et qu’il est une diversion par rapport aux problèmes plus sérieux sur lesquels on n’a aucune influence ni effet puisqu’il se trouve que le pouvoir réside ailleurs.

Maintenant, je pense que les mêmes compétences intellectuelles, les mêmes capacités de compréhension, d’accumulation de preuves, d’obtention d’informations, de réflexions profondes sur des problèmes pourraient être utilisées — et seraient utilisées — dans un système de gouvernance différent qui impliquerait la participation populaire dans les prises de décisions importantes et dans des domaines qui importent vraiment pour la vie humaine.

Certaines questions sont complexes. Il y a des domaines qui nécessitent des connaissances spécifiques. Je ne propose pas une certaine forme d’anti-intellectualisme. Mais mon point de vue est que de nombreuses choses peuvent être comprises sans avoir des connaissances spécifiques ou d’une grande portée. En fait, même une connaissance spécialisée dans ces domaines n’est pas hors de portée des gens qui ont envie de s’y intéresser. […]

Pensez-vous que les gens se sentent inhibés par leur manque de compétences ?

CHOMSKY : Il existe également des experts en football, mais ces gens ne se réfèrent pas à eux. Les gens qui appellent parlent avec une totale assurance. Ils ne se préoccupent pas d’être en désaccord avec l’entraîneur ou un quelconque expert local. Ils ont leur propre avis et ils arrivent à avoir un débat intelligent. Je pense que c’est un phénomène intéressant. Maintenant, je ne pense pas que les problèmes internationaux et locaux soient plus compliqués. Et ce qui passe pour un discours sérieux et intellectuel sur ces sujets ne reflète pas un niveau de compréhension ou de connaissances plus important.

On retrouve des cas semblables dans certaines cultures dites primitives. On remarque très souvent que certains systèmes intellectuels ont été construits avec une considérable complexité, avec des spécialistes qui connaissent tout du sujet et d’autres qui ne comprennent pas tout, etc. Par exemple, les systèmes fondés sur le droit du sang sont élaborés avec une énorme complexité. De nombreux anthropologues ont essayé de montrer que ceci peut avoir une fonction utile dans cette société. Mais cette fonction peut très bien être simplement intellectuelle. Un peu comme les mathématiques. Ce sont des domaines où l’on peut utiliser notre intelligence pour créer des systèmes complexes et alambiqués, et élaborer leurs propriétés de la même façon que l’on fait des mathématiques. Ils n’ont pas les mathématiques et les technologies ; ils ont d’autres systèmes fondés sur une culture riche et complexe. Je ne veux pas pousser l’analogie plus loin, mais il se peut que quelque chose de semblable se produise ici.

Le pompiste qui veut faire marcher sa tête ne va pas perdre son temps sur des problèmes internationaux, puisque cela ne sert à rien ; il ne peut rien y faire de toute façon, il pourrait apprendre des choses désagréables, et même avoir des problèmes. Donc mieux vaut qu’il le fasse avec quelque chose d’amusant, et d’inoffensif — le football, le basketball, des choses comme ça. Mais des compétences sont utilisées ici, ainsi que de la réflexion, et de l’intelligence. Une des fonctions que remplit le sport, dans notre société et ailleurs, est d’offrir quelque chose qui détourne l’attention des gens des choses importantes, afin que les gens au pouvoir puissent les faire sans intervention extérieure.

Je demandais tout à l’heure pourquoi les gens sont-ils intimidés par l’aura des experts. Peut-on changer cela ? Est-ce que les experts et des intellectuels auraient peur que les gens appliquent leur intelligence du sport à leurs propres domaines de compétence dans les affaires étrangères, les sciences sociales et ainsi de suite ?

CHOMSKY : Je pense que c’est plutôt banal. Ces domaines d’interrogations qui concernent les problèmes humains immédiats ne sont pas particulièrement profonds ou inaccessibles à quiconque prend la peine de se pencher sur la question, même sans formation spéciale. Les commentaires sur les affaires publiques dans la presse grand public sont souvent peu profonds et mal informés. Tous ceux qui écrivent sur ces sujets et les commentent savent très bien comment s’en tirer dans la mesure où l’on ne s’éloigne pas de la doctrine acquise. Je suis certain que quasi tout le monde exploite cet avantage. Je suis conscient que je le fais moi-même. Quand je parle des crimes nazis ou des atrocités soviétiques, par exemple, je sais que je ne serai pas appelé à en apporter la preuve, par contre une caution scientifique détaillée est nécessaire si je m’aventure à critiquer les pratiques d’un des saints-États : les États-Unis eux-mêmes, ou Israël, depuis qu’il a été consacré par l’intelligentsia après sa victoire de 1967. Cette liberté par rapport à la nécessité de preuves ou même d’une rationalité est très commode, tel que le découvrira rapidement n’importe quel lecteur informé des journaux d’opinion, ou même de la plupart des publications scientifiques. Cela rend la vie facile, et permet d’émettre une grosse quantité de non-sens ou de biais ignorants sans conséquence, et même de purement et simplement diffamer. Les preuves ne sont pas nécessaires, les arguments à côté de la plaque. L’accusation classique contre les dissidents américains ou mêmes les libéraux [de gauche, NdT] — j’ai cité plusieurs cas imprimés par le passé et en ai ramassé beaucoup d’autres — est qu’ils prétendent que les États-Unis sont la source du mal dans le monde ou d’autres idioties du même ordre ; Il y a donc une convention que ces accusations sont complètement légitimes lorsque la personne visée est quelqu’un qui ne marche pas dans le rang comme les autres, et donc ces accusations sont émises sans même un soupçon de preuve. L’adhésion aux lignes du parti confère le droit d’agir de manières qui seraient considérées comme scandaleuses de la part de n’importe quel détracteur des dogmes établis. Une trop grande prise de conscience du public pourrait le mener à réclamer de meilleures normes de rigueur intellectuelle, ce qui sauverait certainement beaucoup de forêts de la destruction, et ferait dégringoler de nombreuses réputations.

Le droit de mentir au service du pouvoir est maintenu avec une vigueur considérable et passionnée. Cela devient évident dès lors que quiconque prend la peine de démontrer que les accusations contre un ennemi officiel sont inexactes ou, parfois, de pures inventions. La réaction immédiate des serviteurs du pouvoir est que la personne fait l’apologie des vrais crimes des ennemis officiels. Le cas du Cambodge est un exemple frappant. Que les Khmers Rouges aient été coupables d’épouvantables atrocités n’était remis en question par personne, mis à part quelques sectes Maoïstes marginales. Il est aussi vrai, et facilement prouvable, que la propagande occidentale s’est servie de ces crimes avec délectation, les exploitant pour produire une justification rétrospective des atrocités de l’Occident, et puisque les normes de rigueur intellectuelle sont inexistantes pour une cause aussi noble, ils ont aussi produit un dossier de fausses preuves et de tromperies qui sont remarquables. La démonstration de ce fait, et c’est un fait, provoqua un énorme tollé, suivi d’encore plus de nouveaux et fascinants mensonges, tel que Edward Herman et moi, parmi tant d’autres, avons documentés. L’idée maîtresse ici est que contester le droit de mentir au service de l’État est un crime innommable. Similairement, n’importe quelle personne qui met en exergue que certaines des accusations contre Cuba, le Nicaragua, le Vietnam ou un autre ennemi officiel sont douteuses ou fausses sera immédiatement dépeinte comme faisant l’apologie de vrais ou présumés crimes, une technique très utile pour s’assurer que les normes intellectuelles ne soient pas applicables aux serviteurs du pouvoir et qu’il n’y aura pas d’entrave à leurs loyaux service rendus au pouvoir. Le détracteur a généralement peu d’accès au média, et les conséquences personnelles pour le détracteur sont suffisamment dérangeantes pour en dissuader beaucoup de suivre son chemin, particulièrement parce que certains journaux, le New Republic, par exemple, se vautrent au niveau le plus bas de la malhonnêteté et de la couardise, en refusant régulièrement de permettre ne serait-ce qu’un droit de réponse aux diffamations qu’il publie. Donc le droit sacré de mentir n’est pas prêt d’être remis en cause puisqu’il n’y a pas de menaces sérieuses à l’horizon. Mais les choses pourraient changer si des secteurs incertains et instables du public étaient admis dans l’arène du débat et de la discussion.

L’aura de présumée expertise fournit aussi une façon pour le système d’endoctrinement de proposer ses services au pouvoir tout en maintenant une image d’indifférence et d’objectivité. Les médias, par exemple, peuvent se tourner vers les universitaires et les experts pour fournir la perspective qui est requise par les cercles du pouvoir, et le système universitaire est suffisamment obéissant au pouvoir externe de façon à ce que les experts soient généralement disponibles pour prêter le prestige que confère leur carrière à l’étroit éventail d’opinions permises. Mais lorsque cette méthode dérape — tel qu’en ce moment sur le cas de l’Amérique latine, par exemple, ou dans la discipline émergente de la terrorologie — une nouvelle catégorie de soi-disant experts peut être établie, apportant les opinions ratifiées que les médias ne peuvent pas exprimer directement sans perdre leurs prétentions d’objectivité qui légitiment leur fonction d’émetteur de propagande. J’ai relevé de nombreux exemples, tout comme l’ont fait d’autres.

La structure semblable à une guilde des professions qui œuvrent dans le champ des affaires publiques aide aussi à préserver la pureté de la doctrine. En fait, elle est gardée avec beaucoup de soin. Mon expérience personnelle est peut-être pertinente. Tel que je l’ai mentionné plus tôt, je n’ai généralement pas de légitimité académique dans aucun domaine, et mon propre travail a été plutôt éparpillé. Il y a plusieurs années, j’ai œuvré dans le domaine des linguistiques mathématiques et la théorie des automates, et occasionnellement j’ai donné des conférences dans des colloques de mathématique ou d’ingénierie. Personne n’aurait rêvé de mettre en doute ma légitimité de parler de ces sujets, qui était nulle, comme tout le monde le savait ; cela aurait été risible. Les participants étaient plus préoccupés par ce que j’avais à dire, et non pas de mon droit d’en parler. Mais lorsque je parle, disons, de relations internationales, il est souvent demandé que je présente mes références, de prouver ma légitimité qui m’autorise à rentrer dans cette auguste arène, aux États-Unis du moins, ailleurs ce n’est pas le cas. C’est une généralisation raisonnable, je crois, que plus une discipline a du contenu intellectuel, moins elle doit se protéger du fait d’être examinée, par le moyen d’une structure de corporation. Les conséquences en lien avec votre question sont assez évidentes.

Vous avez dit que la plupart des intellectuels finissent par embrouiller la réalité. Comprennent-ils la réalité qu’ils obscurcissent ? Comprennent-ils le processus social qu’ils mystifient ?

CHOMSKY : La plupart des gens ne sont pas des menteurs. Ils ne peuvent tolérer trop de dissonance cognitive. Je ne veux pas non plus nier qu’il y ait des menteurs effrontés, simplement des propagandistes éhontés. Vous pouvez les trouver dans le journalisme tout comme dans les professions académiques. Mais je ne crois pas que ce soit la norme. La norme est l’obéissance, l’adoption d’une attitude dépourvue de sens critique, menant sur le chemin facile de l’aveuglement volontaire. Je pense qu’il y a aussi un processus sélectif dans les professions académiques et dans le journalisme. C’est à dire que les gens qui sont indépendants d’esprit et à qui on ne peut demander d’obéir, ne font généralement pas carrière. Ils sont souvent éjectés en cours de route. […]

Tiré de The Chomsky Reader, tel que publié sur le site de Noam Chomsky. (Serpents Tail Publishing, 1988)

Source : Alternet, le 15/09/2014

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

U.S. linguist and philosopher Noam Chomsky pauses while addressing the audience at the National Autonomous University's Educational Investigation Institute (UNAM) in Mexico City September 21, 2009. REUTERS/Jorge Dan (MEXICO POLITICS) - RTR284R6

48 réactions et commentaires

  • PatrickLuder // 27.09.2016 à 04h51

    « C’est à dire que les gens qui sont indépendants d’esprit et à qui on ne peut demander d’obéir, ne font généralement pas carrière. Ils sont souvent éjectés en cours de route. »

    Soit ils sont éjectés … soit ils s’éjectent tous seuls, ne pouvant pratiquer leur fonction (pieds et poings englués) en toute bonne conscience. => faire de la politique c’est passer par dessus ses propres idées et principes, il faut arriver à se fondre dans le moule pour essayer d’en ressortir quelque chose.

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  • Nerouiev // 27.09.2016 à 06h57

    Une équipe qui gagne ou qui perd ne concerne tout au plus que ses joueurs et leur proche entourage, rarement une grande population.
    Ce n’est pas le cas des affaires étrangères, avant tout propriété de l’État. Et dans ce domaine toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire sous peine de dévoiler ses intentions à « l’ennemi ». Sous cette couverture, les intéressés ont toutes les possibilités d’agir pour l’intérêt de l’Etat mais aussi le leur et le plus souvent les deux pour perpétuer leur mandat.
    Le rôle des journalistes serait avant tout de nous informer sur l’intégrité des intéressés et éviter toute propagande, chose facile quand le public est privé des informations « secrètes ». Pas besoin de donner des exemples.

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    • SanKuKai // 27.09.2016 à 12h20

      « toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire sous peine de dévoiler ses intentions à “l’ennemi”.  »

      Je suis plutot d’accord mais étant donné que les vérités cachées sont le plus souvent les véritables interêts pour lesquelles les guerres sont réalisées (pétrole, ressources, monnaie, influence, etc);
      Et étant donné que les pays attaqués (Syrie, Lybie, etc) connaissent parfaitement ces vérités.

      J’en déduis que l’ennemi, à qui le gouvernement ne doit pas dévoiler ses intentions: c’est nous.

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      • jacqurocant // 27.09.2016 à 19h48

        Nous ne sommes pas l’ennemi mais l’opinion publique qui, si elle ne partageait pas les objectifs de guerre, risquerait de compliquer la stratégie géopolitique (non avouable) de nos dirigeants. Car si les buts étaient avouables il n’y aurait pas besoin de propagande. Il suffirait de dire la vérité. Et c’est pour cette raison que 95% de nos grands médias (déficitaires) sont dans les mains de l’oligarchie financière.

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        • jim.etc // 27.09.2016 à 22h02

          Quel dommage que votre commentaire intéressant se finisse par la queue de poisson caricaturalement gauchisante de l’oligarchie financière.

          N’oubliez jamais que le JT de France 2 (service public possédé par l’Etat) est peut être bien pire que celui de TF1.

          DONC: C’EST PLUS COMPLIQUé!

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          • jacqurocant // 28.09.2016 à 12h47

            Si France Télévision appartient bien à l’Etat, la bonne question est de savoir au service de qui les décideurs politiques exercent-ils leurs mandats et notamment en matière de communication.

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  • Crapounet // 27.09.2016 à 08h34

    Comme partout d’ailleurs. C’est pareil ici en France.

    Mettez un lien vers un article de Berruyer (Syrie ou autre) sur Facebook, vous aurez 0 réaction.

    Mettez un lien vers un article sur la copine de Ronaldo, là vous rafler la mise en j’aime et autres commentaires.

    Et pourtant on aura affaire dans ce cas à un dérivatif de dérivatif. C’est dire la taille du trou noir.

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    • jacqurocant // 27.09.2016 à 19h57

      C’est vrai, mais a y regarder de plus prés c’est le même processus qui est à l’oeuvre. Les éléments d’analyse (que ce soit le sport ou autre activité) sont fournis par les mêmes propriétaires de médias. Souvent les gens ne connaissent absolument pas les joueurs ni les critères qui permettent leur sélection dans l’équipe. Certes ils connaissent les résultats chiffrés, mais cela ne fait pas de vous un selectionneur.

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  • marc // 27.09.2016 à 08h45

    Pourquoi les Américains en savent-ils autant sur le sport et si peu sur les affaires internationales ?

    parce que c’est moins ennuyeux

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    • jim.etc // 27.09.2016 à 09h39

      Parfaitement, aussi.
      Je remplacerai juste le mot ennuyeux par un autre mot.

      Et c’est pour cela qu’on ne peut demander à une population entière de sintéresser tout le temps, comme le font Olivier ou Chomsky, à ces questions, et également de proposer avis voire de décider. Et il en est de même de toutes les autres questions demandant travail intellectuel de ce genre.

      Ce qui est une raison pour écarter la démocratie directe, en ligne ou pas, comme option de gouvernance réaliste et souhaitable.

      Mais absolument pas une raison pour considérer que quasiment tout américain ne puisse pratiquer « l’ennuyeux »! ;))

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      • raloul // 27.09.2016 à 23h27

        Bonjour !

        « Écarter la démocratie directe ». J’espère que vous plaisantez. En tant que citoyen suisse pratiquant la démocratie directe, je peux vous assurer que c’est non seulement un système viable et efficace, mais que ce serait une bonne chose à essayer ailleurs en Europe. Enfin, c’est un bien public immatériel pour lequel je suis prêt à mourir. L’idée de mettre fin à la démocratie directe n’aurait aucune chance d’être acceptée par le peuple en votation. Bon je vous parle d’un pays où le peuple est souverain, peut-être que cette seule idée est devenue incongrue de l’ autre côté du jura…
        Les gens ici savent s’approprier les débats sur des thèmes techniques et complexes. Il n’y a pas besoin d’être gynécologue pour avoir une opinion sur l’avortement, pas besoin d’être physicien pour avoir une opinion sur l’énergie nucléaire. Ce sont des arguments stupides que de croire le peuple inapte à la réflexion, mais ça ne m’étonne pas dans des pays soumis à une dictature technocratique, certes »soft ».

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        • jim.etc // 28.09.2016 à 08h58

          « Les gens ici savent s’approprier les débats sur des thèmes techniques et complexes. Il n’y a pas besoin d’être gynécologue pour avoir une opinion sur l’avortement, pas besoin d’être physicien pour avoir une opinion sur l’énergie nucléaire. Ce sont des arguments stupides que de croire le peuple inapte à la réflexion, mais ça ne m’étonne pas dans des pays soumis à une dictature technocratique, certes”soft”. »

          Vous n’avez pas compris. Je suis tout à fait d’accord avec ce que avez dit là.
          Simplement, la Suisse n’est pas la France, les Suisses ne sont pas les Français. En taille, en caractéristiques sociologiques, en « psyschologies », etc!

          Concret : Renseignez vous sur comment la « démocratie directe » a été dévoyée lors de nuits debouts, un peu, par exemple!

          Des Grecs, jadis, demandaient au sage Solon : « Quelle est la meilleure Constitution ? » Il répondait : « Dites-moi, d’abord, pour quel peuple et à quelle époque ? »

          Soyez rassuré, il n’y a pas plus démocrate que moi.

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          • my // 28.09.2016 à 19h47

             » Renseignez vous sur comment la “démocratie directe” a été dévoyée lors de nuits debouts, un peu, par exemple! »

            Je veux bien des liens intéressants à ce sujet si vous avez !

            Merci

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    • Pinouille // 28.09.2016 à 17h21

      Pourquoi les Américains en savent-ils autant sur le sport et si peu sur les affaires internationales ?

      Parce qu’il est beaucoup plus facile de se faire soi même une opinion personnelle sur tel ou tel sport: il suffit de regarder les matchs/tournois. L’accès à la réalité des faits est direct. Et puis les scores sont là aussi sans ambiguïté (je passe outre les nuances).

      En ce qui concerne les évènement internationaux, les faits passeront systématiquement par les prismes multiples et variés de ceux qui les relatent (politiques, journalistes, chroniqueurs, comiques, etc). Dans ce domaine, les images ne parlent pas d’elles même. Ainsi, pour un même évènement, le public aura donc accès à un éventail extrêmement large d’éclairages plus ou moins orientés, dont certains contredisent d’autres. Quels paramètres entrent en compte dans le ralliement d’un lecteur/spectateur pour telle opinion plutôt qu’une autre?
      La confiance dans le journaliste/journal? Pourquoi celui-ci et pas un autre?
      L’adéquation de la thèse avec ses opinions politiques? C’est connu: les gens de gauche lisent Marianne et l’Humanité alors que les gens de droite lisent les échos mais ça ouvre peu de perspective d’ouverture…

      D’autres scénarios d’explication sont bienvenues

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  • Damien // 27.09.2016 à 08h58

    Vouloir que les américains comprennent la géopolitique implique qu’ils commencent par connaitre la géographie… Or peu d’entre eux peuvent positionner au moins 3 pays d’europe. (Ceci vaut aussi pour les européens).
    Dans ce contexte, des intellectuels auto-proclamés (du genre en chemise blanche et avec une coiffure improbable) peuvent asséner leurs théories droit-de-l’hommistes en prétendant être des experts. Bonjour les dégâts…

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    • jim.etc // 27.09.2016 à 09h20

      Vous n’avez pas colmpris le FOND du propos de Chomsky.
      Les américains SI ils avaient le sentiment que s’intéresser à ces questions avait un quelconque effet sur la marche des choses, ils apprendraient sans soucis la position géographique de 100 pays et intégreraient également bon nombre questions géopolitiques nécessaires pour avoir avis éclairé.
      Ca, c’est le premier point de ce papier.

      Le second, c’est comment « le système » agit pour que cela ne soit pas possible, cetinvestissement des gens « normaux ».
      Là, Chomsky parle des media et journalistes guillemets, des corporatismes d’experts guilllemets, …

      Il aurait pu aussi rajouter le système éducatif qui norme et fige les jeunes dans une déférence aux « sachants » et aux hiérarchies officielles, par exemple…

      Brillant Chomsky!
      Reste à rendre OPERATIONNELLES ces considérations dans le cadre d’un projet de société ET de gouvernance (démocratie).

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      • Christophe Vieren // 27.09.2016 à 12h24

        tout à fait : tant que l’on ne réfléchira pas à ne stratégie (et tactique) pour faire prendre conscience à une grande majorité de nos concitoyens (disons les 80% les plus pauvres), que la cause des causes est la non-DEMOCRATIE qui régit nos pays.
        Une rélle démocratie est-elle possible ? J’en sais rien mais c’est la seule chance d’avancer durablement sans période de régression – dont les guerres ne sont pas les moindres –
        La « démocratie » athénienne fondée principalement sur la stochocratie me semble digne d’intérêt. Reste à s’en inspirer pour la transposer dans nos sociétés interconnectées à tous les échelons et qui est fondée sur un volume de connaissance sans commune mesure avec celle qui prévalait du temps de l’Athènes antique.

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        • jim.etc // 27.09.2016 à 12h56

          Je crois que la très grande majorité de nos concitoyens a atteint un niveau de conscience suffisant pour qu’ils soient de facto très remontés contre ceux qui prétendent tout le temps faire Démocratie, mais qui n’en sont que les empêcheurs : au premier rang desquels les politiciens et les journalistes, et leurs « appareils ».

          Je crois aussi Athènes a de grands défenseurs, et que au moins dans les jeunes générations le tirage au sort n’est pas considéré comme une aberration mais une chose tout à fait raisonnable et utilisable.

          Mais ce que je sais, c’est que Athènes a bien des ennemis, pour des raisons variées que je ne précise pas ici.

          Tout ceci, entre autre, fait que « faire prendre conscience » (sic) ne me semble pas le travail prioritaire.
          Celui ci me semble plus être d’être opérationnel pour quand les foules bougent et bougeront pour 1.Empêcher les nuisibles de noyauter diviser et stériliser 2. Proposer du clair et faire avancer la démocratie 3. Des dispositifs de prise de décision des assemblées sérieux et acceptables par les non-nuisibles, c’est à dire à peu près tout le monde en fait 4. etc etc etc

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          • frenchitude // 27.09.2016 à 17h44

            Ce que vous dites est tellement beau, tellement vrai, tellement lucide, tellement porteur, que si j’étais une femme, je serai tentée de… vous embrasser.

            Je tenais à vous faire ce compliment pour vous encourager à continuer même si le nombre de votes en votre faveur est, en apparence en tout cas, faible.

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  • Pierre Bacara // 27.09.2016 à 09h36

    Jeeze !

    Il y a quelques années de cela, en France, un jour où j’achetais routinièrement la presse en compagnie d’un ami américain fraîchement immigré dans l’hexagone, lui et moi passons devant le rayon histoire, qui doit compter, disons, une cinquantaine de titres, peut-être une quarantaine. Commentaire de l’ami : « Ces magazines parlent d’histoire? Incroyable ! Ca n’existe pas, aux Etats-Unis…« 

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  • Theoltd // 27.09.2016 à 09h36

    J’aime bien la conclusion:
    « C’est à dire que les gens qui sont indépendants d’esprit et à qui on ne peut demander d’obéir, ne font généralement pas carrière. Ils sont souvent éjectés en cours de route. « ……….

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  • jim.etc // 27.09.2016 à 10h23

    Toutafé!

    Et c’est une des autres raisons pour écarter la démocratie directe, en ligne ou pas, comme option de gouvernance/démocratie réaliste et souhaitable.

    Mais absolument pas une raison pour considérer que quasiment tout Américain/Français puisse pratiquer “l’ennuyeux” et le pratiquer sur la base d’informations diversifiées et de qualité! ;))

    Ps. Olivier, réagis ICI à cette question de la démocratie directe souhaitable ou pas pour ce genre de raisons et je donne un coup de main traduction à la communauté dans la soirée :)) amitiés

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  • Pierre Ratcliffe // 27.09.2016 à 10h24

    Je lis ces opinions de lecteurs sur The Chomsky reader…. http://bit.ly/2dvHPia
    il n’y a d’idoles nulle part. Noam Chomsky est d’abord un scientifique linguiste.

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  • Lysbeth Levy // 27.09.2016 à 10h45

    C’est du « plus-que-parfait » Mr Chomsky ! Oui le mensonge d’état c’est bien de la propagande comme celle utilisé depuis des lustres contre l’Urss/Russie, Chine, Cuba, Corée du Nord, et tous pays indépendants ou leur résistant. Je le découvre tous les jours hélas. Les informations ne sont que mensonges à part la météo et la rubrique des « chiens écrasés » et encore ça dépend « qui écrase les chiens »!.
    Le domaine de Chomsky est très intéressant décrypter la propagande d’état est un art et exercice difficile,voilà pourquoi il est peu prisé dans les milieux médiatiques, il est très dur de « ramer à contre-courant » mais il faut le faire, ne serait-ce que par acquis de conscience. ..

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    • jacqurocant // 27.09.2016 à 20h21

      Même la météo n’est pas neutre surtout si vous êtes chef du service météo sur Ftance2 et que vous avez un regard critique sur la pensée unique concernant les causes du réchauffement climatique. Mais il y a aussi les bulletins qui prévoient le beau temps ou la neige à la bonne période économique. Mais il existe aussi des présentateurs météo qui savent identifier les marées noires provoquées par les exactions de Saddam Hussein pendant la guerre du Koweit. Des tâches noires étaient visibles sur la carte satellite et vues par des millions de téléspectateurs avec en sur-impression les oiseaux mazoutés pour l’émotion. C’est presque pire. Parce qu’avec la météo on ne se méfie pas, elle n’a aucun motif de mentir et de manipuler.

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  • Kiwixar // 27.09.2016 à 10h53

    Sport au lieu sujets sérieux qui concernent leur vie et leur avenir. Pour moi, ça s’explique en 1 mot : infantilisation. L’infantilisation d’une espèce (ou d’une sous-espèce) permet la domestication (exemple : loup > chien). On a 2 sous-espèces d’homo sapiens sapiens, avec une qui infantilise l’autre pour la domestiquer.

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    • MIZZGIR // 27.09.2016 à 15h16

      La domestication du loup par l’homme est beaucoup plus ancienne qu’on ne le croyait (chiens différenciés du loup attestés à – 36000 ans depuis de toutes récentes découvertes).
      La convergence des ces 2 espèces s’explique par 2 facteurs : un énorme point commun et une différence majeure entre elles.
      1/ Le point commun : homme et loups sont des chasseurs en meute qui chassent des proies similaires (autres mammifères de petite ou moyenne taille).
      2/ La différence : les hommes ont une structure sociale « naturelle » totalement horizontale, sans hiérarchie ni spécialisations. C’est ce que nous apprennent les chasseurs-cueilleurs qui ont vécu sur cette terre pendant 100 000 à 200 000 ans. Evidemment, depuis le néolithique, cela a peu à peu changé pour devenir le contraire. Mais ce n’est pas « naturel » pour l’homme. Nous sommes anthropologiquement façonnés pour fonctionner de manière égalitaire. L’étude des sociétés primitives le prouve.
      Hors, comme on le sait, le loup est façonné à l’inverse, c’est une espèce très hiérarchisée. Elle était donc particulièrement apte à se laisser diriger par l’homme (qui lui est « supérieur » sur nombre de points).
      Rien à voir avec l’asservissement de l’homme par l’homme, qui est contre nature, alors que le loup (et ce n’est nullement une critique) demande à obéir à un maître. C’est sa nature.

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    • raloul // 27.09.2016 à 23h39

      Bonjour !

      Excellente grille de lecture que celle de l’infantilisation! Merci de la rappeler. Je l’ai découverte à la lecture de plusieurs commentaires sur ce blog et c’est une approche intéressante pour aborder la pub, la propagande et autres calamités sociétales…

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  • christian gedeon // 27.09.2016 à 11h26

    les USA ne sont pas un pays comme les autres…pour qui a parcouru d’est en ouest la corn belt,et a pris la peine de s’arrêter de ci de là,çà laisse un sentiment de malaise.Diffus et difficilement explicable.Quand on parle USA,on parle généralement New York,San Francisco,éventuellement Boston ou Miami…où les différences peuvent s’exprimer librement…ailleurs dans cette immense « amérique centrale  » des USA, on est dans un film…le shérif crétin et les les locaux limités ne sont pas une vue de l’esprit . Sûrement comme dans beaucoup d’endroits de la Terre…à part que là,il s’agit de la première puissance mondiale,militaire,industrielle(encore aujourd’hui) et financière…çà faut peur,parce que ces gens,on peut leur faire gober n’importe quoi…

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    • Louis Robert // 27.09.2016 à 12h16

      Parlant de « faire gober n’importe quoi » aux gens… il y aurait beaucoup à apprendre d’une étude consacrée au fait que « les USA » sont « un pays comme les autres »… et montrant là-dessus à quel point la France et les USA se ressemblent étrangement, de plus en plus chaque jour. On pourrait l’intituler: « Le dernier Empire et ses vassaux, le cas de la France ».

      Reste à trouver en France qui s’y consacrera. Ce serait rendre un fier service à la République de trouver quelqu’un et de publier pareil ouvrage.

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  • Louis Robert // 27.09.2016 à 11h31

    « La norme est l’obéissance, l’adoption d’une attitude dépourvue de sens critique, menant sur le chemin facile de l’aveuglement volontaire… les gens qui sont indépendants d’esprit et à qui on ne peut demander d’obéir, ne font généralement pas carrière. Ils sont souvent éjectés en cours de route. […] »

    *

    L’indépendance d’esprit se mesure, comme chacun sait, au refus d’obéir à tout pouvoir: « Ni dieu ni maître! »

    La norme est de lui préférer la « carrière », au prix de l’obéissance et de l’aveuglement volontaire, savoir dire et répéter au Pouvoir ce qu’il veut, exige même d’entendre, demeurant la clé maîtresse du « succès dans la vie »… Ère des clones oblige!

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    • krokus // 27.09.2016 à 13h11

      Moi j’ai toujours aimé les adolescents de la pensée…Ni Dieu ni maître,sous les pavés la plage,il est interdit d’interdire Ils sont tellement innocents qu’ils ne se rendent même pas compte que c’est devenu la devise des multinationales et du monde financiarisé… Ils ont mignons,mais vraiment très très cons. Les Meilleurs Alliés des neocon ultralibéraux…libertaires,gauchistes,anarchistes,et cie,l’ultralibéralisme vous adore…vous êtes ses meilleurs amis… mdr!Continuez comme çà Oncle Sam est ravi de vous avoir à ses côtés….désolé…mais j’ai envie,vraiment de dire…imbéciles!

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  • krokus // 27.09.2016 à 12h09

    Panem et circenses…çà ne date pas d’aujourd’hui…je m’étonne qu’on s’étonne,quoi!

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  • Kilsan Aïtous // 27.09.2016 à 12h10

    Pour illustrer ce phénomène d’obéissance et d’acceptation d’un Système, voir ou revoir le film BRAZIL.

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  • Galien // 27.09.2016 à 14h50

    Pas d’accord. Les supporters reprennent eux-aussi les commentaires des journalistes sportifs. Leurs éventuels désaccords avec ceux-ci tiennent uniquement au partie-pris des uns et des autres. N’est-elle pas mignonne cette pub où de jeunes enfants commentent les performances d’une équipe sportive « comme des grands »? En fait les supporters font de même, ils radotent. Sur ce, un bon fauteuil, une bonne bière, une pizza et du pop-corn et vous allez voir comme je vais faire des commentaires intelligents lors du prochain match. Et hop !

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  • MIZZGIR // 27.09.2016 à 15h45

    Pour contrer un système encore puissant mais qui dysfonctionne il n’y a que deux possibilités : soit attendre sans rien faire qu’il s’écroule à cause de ses propres contradictions internes, soit entrer vraiment en guerre, clandestine mais guerre quand même, contre lui. Le problème, c’est que ceux qui vont commencer à faire ça vont s’en prendre plein la gueule ! Donc personne ne bouge, en attendant que son voisin se rebelle le premier. Finalement, tant qu’on a encore à bouffer, même si la vie devient graduellement de plus en plus insupportable, il vaut mieux attendre qu’agir. Et comme en attendant il faut bien s’occuper et se divertir de cette vie de merde, on se tourne vers des choses futiles, mais plaisantes dans l’instant, sans conséquences, comme les jeux, le sport etc. Les gens ont très bien compris ce qu’ils risquaient à se rebeller vraiment (donc on reste dans la parlote, sans conséquences, comme ici par exemple, ce qui est très intéressant et enrichissant, certes, je ne dis pas que ce site ou d’autres soient nuls, loin de moi cette idée, mais sur le fond n’a changé, ne change et ne changera rien).

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    • Malbrouck // 27.09.2016 à 19h13

      Et bien peut être que les révolutionnaires du début du 20ème siècle d’obédience marxiste avaient raison : l’ effondrement devrait venir des USA où les effets de la « crise » et le chaos social semblent les plus marqués .
      Et nous ? Nous suivrons comme d’hab.

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      • MIZZGIR // 28.09.2016 à 09h57

        Oui, pas de la Russie en tous cas, qui ne pèse pas assez économiquement dans le monde actuel (sur le plan financier), et qui bon gré mal gré tente de préserver son modèle souverain, et qui surtout a déjà traversé une phase d’effondrement importante dans les années 90. L’économie russe a été quasiment à l’arrêt pendant plusieurs années, semble t’il. Par conséquent ces gens-là conservent une mémoire à court terme de ce type de situation très dure (sans compter leur 70 ans d’expérience du communisme bolchevique : à mitiger, parfois avec de bonnes réalisations collectives, malgré la dureté du régime à certaines époques, évidemment indéfendable). Conclusion : s’il y a un effondrement, comme vous le dites il ne viendra pas de chez eux (mais on essaiera sans doute de leur faire porter le chapeau quand même) et ils seront beaucoup plus aptes à « survivre » que leurs homologues occidentaux, c’est à dire nous, entre autres.

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  • Papagateau // 27.09.2016 à 18h33

    Des échanges radios permettent de prouver que les frappes des USA à Deir ez-Zor, ont été coordonnées avec Daesh.
    La Syrie veut demander des indemnisations aux USA.

    https://fr.sputniknews.com/international/201609271027942653-enregistrement-pourparlers-daech-usa-indemnisation/

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    • jacqurocant // 27.09.2016 à 20h28

      Oui, certes. Mais là se pose également la question de la crédibilité de l’info. On peut également se poser la question de la ligne éditoriale de ce site « Sputnick » qui est la voix de la Russie.

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  • RGT // 27.09.2016 à 20h14

    « Panem et circenses »
    Du pain et des jeux, ça ne vous rappelle rien ?

    Cette stratégie de diversion est connue depuis l’antiquité.

    Pendant que les couillons sont occupés par les résultats des jeux du cirque ils ne viennent pas emmerder les ploutocrates qui peuvent sans problèmes continuer leurs petites affaires.

    Le football en est le meilleur exemple : Je me souviens que dans les années 70 les équipes qui avaient les meilleurs résultats étaient celles des villes qui souffraient de la plus grande injustice sociale.

    Les partons des grandes entreprises qui exploitaient sans vergogne leurs salariés finançaient sans compter des équipes « prestigieuses » pour que leurs employés ne pensent pas à venir réclamer quoique ce soit.

    Et c’est bien là le summum de la manipulation : Les exploités « en redemandaient » à condition que leur équipe fétiche gagne toutes les compétitions.

    Et cette même « compétition » permettait au sein même de l’entreprise de valoriser les esclaves les plus serviles tout en rabaissant les autres au rang de véritables sous-merdes.

    En 2000 ans, rien n’a changé, particulièrement au niveau de la plèbe qui n’a toujours pas compris où était son véritable intérêt.

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    • jim.etc // 27.09.2016 à 21h56

      Vous avez lu le texte du billet?
      Vous y avez consacré 5 minutes de réflexion?

      Parce que ce que vous dites est complètement HS par rapport à ce que dit Chomsky, à ses propositions.
      Et ce texte est bien intéressant pourtant, il offre un point de vue un peu plus sérieux que « du pain et des jeux » et « le peuple que vous appelez la plèbe est con à bouffer du foin », pour reprendre en somme ce que vous dites et que je désapprouve complètement, comme Chomsky…

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      • marc // 27.09.2016 à 23h31

        je ne suis pas d’accord avec toi jim, et je pense que RGT a appelé les masses populaires des couillons parce que c’est ainsi que les voient les gens qui ont du pouvoir

        je pense au contraire que l’expression du pain et des jeux correspond très bien, car c’est le salaire et les divertissements qui font que le peuple ne fait pas une grosse déprime, déprime qui pourrait tourner en colère envers les gens qui ont du pouvoir

        chomsky dit la même chose, désolé, car il explique que les gens font preuves de qualités de reflexion, de sens critique etc, concernant le sport… cela fait donc travailler leurs méninges et ils se sentent intelligents, ce qui est bon pour le moral là encore, et calme donc un peu leurs éventuelles ardeurs révolutionnaires

        le texte rappelle juste l’énorme machine médiatico-politico-académique qui sert à bloquer la réflexion politique du peuple, et comme l’homme aime se servir de son cerveau, il se tourne par exemple vers l’analyse sportive, ou d’autres innombrables hobbies qu’on lui sert sur un plateau télé

        rpg rappelle juste et avec raison que le foot est depuis longtemps un des moyens les plus performants pour effectuer ce « transfert de réflexion » des masses

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        • RGT // 28.09.2016 à 08h11

          Vous avez tout à fait compris le fond de ma pensée.

          Certes, je ne m’exprime pas très bien (c’est le propre des « sans dents ») mais j’espère que d’autres « sans dents » arrivent à comprendre mes propos.

          Tous ces événements sportifs répétés ad nauseam pour enfumer le peuple ne servent qu’à canaliser l’énergie de la plèbe pour qu’elle ne regarde pas ailleurs (surtout là où ça ferait mal aux ploutocrates).

          Quand on voit les sommes phénoménales qui sont chaque année injectées dans le « sport » on ne peut qu’avoir deux pensées à l’esprit :
          – Si tout ce fric était utilisé à bon escient il n’y aurait sans doute plus de SDF au moins dans les pays « développés ».
          – Connaissant la cupidité et les calculs de ceux qui organisent ces « nouveaux jeux du cirque » ça doit leur rapporter largement plus que ça leur coûte.

          Dans le profit généré par ces événements il n’y a pas que le profit financier pur à court terme, il y a aussi la « paix sociale » qui leur permet de continuer à exercer leurs « petites affaires » en toute quiétude.

          Si les stades étaient désertés l’oligarchie passerait en mode panique.

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  • MIZZGIR // 28.09.2016 à 10h28

    Il faudrait rajouter la notion de médiocrité.
    Le vulgum pecus n’est nullement idiot, mais il est médiocre (au sens de « moyen », pas spécialement péjoratif). Et il constitue l’écrasante majorité de l’humanité.
    Il est certes capable de comprendre beaucoup de choses, ce qui est déjà bien, mais est-ce assez ?
    Il est certes courageux, mais pas suffisamment pour aller jusqu’au bout de ses idées, lorsqu’il en a, et encore moins (sauf conditions extrêmes) se rebeller « vraiment ».
    Certains individus peuvent se distinguer par des traits de génie (quoique souvent avec les tares qui vont avec), peuvent voir très loin, et/ou peuvent avoir une force de caractère et un courage extraordinaire, mais malheureusement ce n’est pas le cas de la majorité (à laquelle j’appartiens hélas…).
    Et les plus brillants (du moins pour ceux d’entre eux que la morale n’étouffe pas – c’est à dire les pires d’entre tous) finissent au sommet de la pyramide et apportent leur aide pour contrôler tous les autres !
    Ainsi tout est verrouillé. Nous avons beau être les dindons de la farce, il faut tout de même reconnaître la beauté de l’édifice qui nous oppresse !

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    • Louis Robert // 28.09.2016 à 15h27

      “Le vulgum pecus… l’écrasante majorité de l’humanité…. est certes courageux, mais pas suffisamment pour aller jusqu’au bout de ses idées, lorsqu’il en a, et encore moins (sauf conditions extrêmes) se rebeller “vraiment”.”

      *

      Intéressant, MIZZGIR! Il m’arrive pourtant de penser que parler de l’humanité nous impose d’élargir la perspective. Étudiant cet “édifice qui nous oppresse”, je suis émerveillé par les centaines de millions d’êtres humains qui, pendant des siècles, sur tous les continents, ont lutté (et luttent encore aujourd’hui) courageusement, héroïquement, “jusqu’au bout”, contre le pouvoir capitaliste et ses dérivés: colonialisme, impérialisme, fascisme, nazisme, hégémonisme, etc., lutte victorieuse et néanmoins permanente, contre une oppression sans cesse renouvelée et la tentative d’abolition de l’homme par l’homme. Devant tout cela, je ne peux que saluer la lucidité, la détermination et le courage du vulgum pecus, bref, célébrer la grandeur de l’homme.

      Cette maladie terminale qu’est le TINA (there is no alternative/”tout est verrouillé”) n’affecte aujourd’hui que 15% de l’humanité. C’est vers “le reste” de cette humanité, je crois, que nous devons désormais porter notre regard, curieux et attentif.

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      • MIZZGIR // 28.09.2016 à 16h32

        Vous avez raison : nous avons tous cette liberté en nous, puisque 100 à 200 000 ans de chasse et de cueillette (sans compter les espèces ayant précédé homo sapiens, déjà intelligentes : ce qui nous ferait remonter sur plusieurs millions d’années) nous ont formaté en profondeur socialement pour vivre en petits groupes fonctionnels, sans hiérarchie marquée ni spécialisation, c’est à dire une structure extrêmement égalitaire basée sur l’appartenance à une terre commune. Ce modèle n’était certes pas parfait, mais il a fonctionné : la preuve, homo sapiens s’était déjà répandu sur toute la planète, sans nuire à l’écosystème (une sacrée performance), avant l’époque historique ! Le « vulgum pecus » a encore cela en lui, c’est certain ! Reste « juste » à en raviver le souvenir… Cependant la tâche est énorme vu le lavage de cerveau massif subi par une part non négligeable de l’humanité. Mais pas toute, 100 % d’accord avec vous : tout le monde n’est pas encore touché de manière équivalente. L’homme « moyen » n’est nullement à mépriser, ce n’est pas ce que je voulais dire. Je pointais simplement quelques unes de ses limites. Mais il va de soi qu’au sein d’une organisation collective fonctionnelle et en accord avec sa nature, il retrouverait toute sa grandeur, qu’il n’a pour le moment pas encore totalement perdue.

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  • Andrae // 28.09.2016 à 18h49

    Le foot a été inventé, non!, promulgé, rendu populaire, reglementé par les Britanniques pour canaliser l’énergie compétitive de l’un contre l’autre parmi les peuples qu’ils dominaient (colonialisme.)

    Divisier ‘soft’ pour regner et créer un terrain supposément ‘neutre’ basé sur seul une ‘force, performance’ *individuelle* (ou d’équipe, mini nombre, stars potentiels, etc.) Cela a aussi servi pour montrer que pour se battre contre quiconque cela ne peut se faire que sur un terrain très restreint avec des règles inventées, arbitraires (= dans tous jeux, bataille fictive, au 2e degré) mais qui en l’occurence étaient imposées par les occupants. Encore d’actualité aujourd’hui.

    Un processus un peu différent mais similaire s’est installé. Pour protester (contre son Gouv., etc. ..), agir, avoir un effet, seul quelques canaux sont politiquement correct: manifester dans la rue, des pancartes, des signes d’appartenance, communiquer sur internet (dans les limites de la loi), éventuellement voter pour un candidat qui ne compte pas, etc. cad. se cantonner à ce qui est permis, ne jamais enfreindre ces règles. Le ‘jeu’ politique est réglé, comme le sport.

    Le défouloir sportif continue à jouer son rôle, déplacant le tribalisme et l’aggressivité. (Je ne fais nullement appel à la violence.)

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