Source : Lobe Log, Paul R. Pillar, 16-07-2019
16 juillet 2019
par Paul R. Pillar
C’est à juste titre que le secrétaire d’État Mike Pompeo a été critiqué pour sa création d’une Commission des droits inaliénables, dont la mission est de redéfinir les droits de la personne. Cette initiative semble avoir pour but de revoir cette définition selon la doctrine religieuse que Pompeo infuse sans équivoque dans sa façon de conduire ses affaires officielles. L’orientation religieuse se reflète dans la composition de la commission, dont l’axe central est l’accent mis sur les questions religieuses, souvent avec une coloration ouvertement sectaire. L’un des membres, par exemple, soutient que le christianisme est le fondement des droits de la personne, du moins tels qu’ils sont compris en Occident. La création de cette commission, qui sera placée sous la responsabilité des équipes chargées de la planification des politiques, constitue une étape finale autour du Bureau du département d’état de la démocratie, des droits humains et de l’emploi, qui comprend le bureau qui depuis longtemps, suit de façon non sectaire les questions relatives aux droits humains dans le monde entier.
La toile de fond évidente de tout ce que dit le gouvernement Trump au sujet des droits de la personne relève de la politique étrangère de l’administration qui en fait peu de cas. Cette fracture est rendue plus visible par le fait que le président Trump a fait ami-ami avec les dictateurs d’Égypte, de Corée du Nord et d’autres pays au régime autoritaire sévère. Cela se reflète dans les blagues qu’échangent Trump et Vladimir Poutine sur les inconvénients d’une presse libre et sur l’intérêt qu’il y aurait à se débarrasser de ces ennuyeux journalistes.
La faible priorité que l’administration accorde également aux droits humains va au-delà des relations du président avec ses amis autocratiques. L’année dernière, par exemple, l’administration a cessé de participer au Conseil des droits humains des Nations Unies, et ce, dans le cadre de sa stratégie consistant à moduler sa conduite dans ces organisations internationales en fonction de ce que le gouvernement d’Israël voudrait. Même en ce qui concerne la liberté religieuse – le thème central de la nouvelle commission – les droits de la personne ont été relégués au dernier plan par rapport à d’autres objectifs de l’administration. C’est ce qui ressort le plus clairement de la complaisance de l’administration à l’égard du régime saoudien dirigé par Mohammed ben Salmane, qui non seulement assassine des journalistes gênants, mais interdit également la pratique ouverte de toute religion autre que l’Islam.
La seule idée valable dans la présentation de la commission par Pompeo est que le concept des droits humains, comme c’est le cas pour d’autres concepts politiques et moraux importants, peut être dilué et finalement affaibli si trop de causes et de problèmes s’y ajoutent. Mais cela n’explique cependant pas la nécessité d’une redéfinition aujourd’hui, sans parler d’une redéfinition prenant en compte l’orientation spécifique de cette commission. Pompeo prétend être un réformiste, mais pourquoi devrait-on s’attendre à ce que les personnes qu’il nomme définissent mieux le noyau des droits inaliénables que les pères fondateurs ne l’ont fait dans la Déclaration d’indépendance et dans la Constitution ? En effet, la forte prédominance religieuse de cette commission va à l’encontre de ce que les pères fondateurs ont dit. La seule mention de la religion dans la Constitution, y compris dans la Déclaration des droits [La Déclaration des droits est l’ensemble constitué des dix premiers amendements à la constitution américaine. Elle limite les pouvoirs du gouvernement fédéral et garantit les libertés de presse, de parole, de religion, de réunion, le droit de porter des armes, et le droit de propriété, NdT], est que le gouvernement ne doit pas s’en mêler, conformément à la disposition qui a conduit au premier amendement.
Sur le plan international, existe la Déclaration universelle des droits humains, que Pompeo a mentionnée dans son annonce de création de la commission. Pourquoi cette déclaration universelle ne resterait-elle pas une définition consensuelle des droits humains ? Adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU en 1948, elle est assez récente pour avoir placé les concepts des Lumières dans un contexte moderne, mais pas assez récente pour refléter les nouvelles modes de ce qui devrait constituer un « droit ». Une présomption américaine de faire mieux que cela ne fera qu’ajouter à la perception internationale de l’hypocrisie américaine lorsque les mots de l’administration sont mis en regard des contradictions avec ses politiques.
La façon dont tout ministère des Affaires étrangères, y compris le Département d’État, devrait définir les droits humains est liée à la question de savoir pourquoi les droits de l’homme devraient être un élément majeur de la politique étrangère. Il y a de multiples raisons à cela. La première est l’impératif moral que toutes les personnes doivent être traitées dans le respect de la dignité humaine et du bien-être individuel dont toute autre personne peut bénéficier. Une autre raison est que la place qu’occupent les droits de l’homme dans la politique étrangère d’un pays est l’expression de ce que ce pays défend et de la particularité de ses citoyens.
Trop souvent, la discussion sur la place des droits humains dans la politique étrangère s’arrête là, comme dans les références trompeuses à une fausse dichotomie « valeurs contre intérêts ». Mais les droits humains sont importants dans la politique étrangère pour d’autres raisons. Le non-respect des droits humains est étroitement lié à d’autres problèmes de politique étrangère et aux intérêts des États-Unis, même si l’on considère ces intérêts d’une manière simpliste qui peut sembler accorder peu de poids aux valeurs. Une facette de ce lien se reflète dans ce que les politologues appellent la théorie de la paix démocratique, qui n’est pas seulement une théorie, mais un modèle historique selon lequel les nations dont les citoyens jouissent des droits politiques d’une démocratie ne se font pas la guerre. Plus généralement, le déni des droits humains est directement lié à des cas d’instabilité politique dans le monde entier. Il est également très lié au terrorisme et à d’autres actes de violence politique qui ont nui aux intérêts des États-Unis.
Pompeo, dans le cadre de son hostilité obsessionnelle à l’égard de la République islamique d’Iran, pourrait se pencher sur l’histoire de ce pays pour se rappeler de tels liens. Le déni de nombreux droits humains sous le régime autocratique du shah, soutenu par les États-Unis, a été l’un des principaux ingrédients de la révolution des années 1970 qui a conduit à la création de la République islamique.
Si la question est de savoir à quel type de droits humains le Département d’État devrait accorder le plus d’attention, la réponse est la suivante : il s’agit de ces droits dont la négation cause ou exacerbe d’autres problèmes auxquels le Département et les États-Unis doivent faire face chaque semaine. Il faut qu’il s’agisse de droits authentiques, conformes à des conceptions consensuelles telles que celles codifiées dans la Déclaration universelle, et non pas seulement d’efforts visant à avantager tel ou tel groupe par rapport à un autre avec une fausse logique formulée en termes de droits humains. Mais au-delà de cette exigence, les séditieux et autres qui sont poussés à agir parce qu’ils estiment qu’on leur refuse leurs droits n’ont pas besoin d’une commission à Washington pour leur dire quels sont ces droits.
L’administration pourrait faire progresser les droits inaliénables beaucoup plus efficacement, non pas en essayant d’amender ce que les pères fondateurs avaient à dire sur le sujet, mais plutôt en utilisant ce qu’ils avaient à dire comme élément fondateur pour façonner les politiques des autres gouvernements. L’assassinat de Jamal Khashoggi par le régime saoudien, par exemple, a été, entre autres, un outrage flagrant à la liberté d’expression et à la liberté de la presse, telles que définies par le Premier amendement. La violation des droits des Palestiniens qui a été à la base de décennies de mécontentement déstabilisateur sous l’occupation israélienne a entraîné la négation des droits inaliénables de « la vie, la liberté et la poursuite du bonheur », pour citer la Déclaration d’indépendance. Elle a aussi impliqué, pour reprendre les termes du même document, l’absence d’un gouvernement qui tire ses « justes pouvoirs du consentement des gouvernés ». La Déclaration des droits s’applique également à la même situation, avec l’accaparement des terres et la destruction au bulldozer des maisons palestiniennes, et on peut aussi faire référence à beaucoup d’éléments importants de la Déclaration des droits, comme ce que le quatrième amendement a à dire sur le « droit du citoyen à la sécurité de sa personne, domicile, papiers et effets ».
Les États-Unis n’ont pas besoin d’une nouvelle déclaration sur les droits humains. Ils doivent conduire leur politique étrangère de manière à rester cohérents avec les déclarations qui ont déjà été faites.
Paul R. Pillar est Senior Fellow non résident au Center for Security Studies de l’Université de Georgetown et Associate Fellow du Center for Security Policy de Genève. Il a pris sa retraite en 2005 après une carrière de 28 ans dans le renseignement aux États-Unis. Il a notamment occupé les postes d’agent de renseignement national pour le Proche-Orient et l’Asie du Sud, de chef adjoint du DCI Counterterrorist Center et d’adjoint exécutif du directeur du renseignement central. C’est un ancien combattant de la guerre du Vietnam et un officier à la retraite de l’armée américaine de réserve. M. Pillar est diplômé du Dartmouth College, de l’Université d’Oxford et de l’Université de Princeton. Parmi ses ouvrages on peut noter Negotiating Peace (1983), Terrorism and U.S. Foreign Policy (2001), Intelligence and U.S. Foreign Policy (2011) et Why America Misunderstands the World (2016).
Source : Lobe Log, Paul R. Pillar, 16-07-2019
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
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Commentaire recommandé
La question est pourquoi les droits de l’homme sont ils si mal en point alors que celles des personnes « morales » (surtout multinationales) emportent-t-elles des droits qui vont même primer sur les états (tribunaux arbitraux ou pour moi arbitraires, secret des affaires,… )?
C’est la question qui répond à mon avis à la situation actuelle tant sur le plan juridique, économique, social, environnemental,…).
35 réactions et commentaires
« C’est à juste titre que le secrétaire d’État Mike Pompeo a été critiqué pour sa création d’une Commission des droits inaliénables, dont la mission est de redéfinir les droits de la personne. »
« Redéfinir les droits de la personne », voilà qui est effectivement urgent! Car il faut mettre en adéquation ces droits avec les pratiques de la cia et consorts chères à Pompeo: mentir tricher et voler (il a bien sûr oublier: tuer – demander à Epstein, c’est tout frais).
http://prcf-floratristan.fr/2019/04/24/le-narcissique-et-malade-mental-mike-pompeo-lavoue-clairement-nous-a-la-cia-nous-avons-ete-formes-pour-et-nous-lavons-fait-mentir-tricher/
Et bien sûr, les seuls qui ne respectent pas les droits humains, ce sont les autres, et c’est même pour cette raison que le camp du bien a le droit divin – au nom des droits humains – d’agresser et de massacrer qui lui résiste ou même qui bon lui semble.
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AlerterDans la continuité du « destiny manifest »
+2
AlerterJustement, je parlais des méfaits de l’intégrisme religieux dans l’article sur la Pakistan, intégrisme qui est le meilleur moyen de retourner au pas cadencé vers le paléolithique.
Les USA sont vraiment dirigés par des ânes – je demande à ces nobles animaux de me pardonner cette insulte faite à leur espèce qui est largement plus censée que la majorité des humains.
Ils s’appliquent à eux-mêmes les armes de destruction massive de connaissance qui leur ont permis de dominer tout le monde musulman (à l’exception des chiites qui sont moins cons que les autres) et vont doucement retourner irrémédiablement vers le néant de leur bêtise sans fond.
Espérons seulement que les catholiques (« zombies » ou pas) ne les suivront pas dans cette voie (comme les chiites vis à vis des wahhabites) et que nous pourrons éviter de sombrer dans la décadence.
Pour l’instant, « l’exceptionnalisme » US étant « câblé en dur » dans le « cerveau » de nos « élites » ça semble assez mal parti.
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AlerterLa question est pourquoi les droits de l’homme sont ils si mal en point alors que celles des personnes « morales » (surtout multinationales) emportent-t-elles des droits qui vont même primer sur les états (tribunaux arbitraux ou pour moi arbitraires, secret des affaires,… )?
C’est la question qui répond à mon avis à la situation actuelle tant sur le plan juridique, économique, social, environnemental,…).
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AlerterParce que les « droits de l’homme » sont une arnaque depuis toujours. La réponse la plus simple est toujours la plus pertinente…
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AlerterComme vous le faîtes si bien remarquer, les personnes morales n’ont aucune morale mais un max de thuriféraires.
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AlerterIl faut aussi voir qu’une personne est responsable de ses actes alors qu’un personne morale permet de cacher la responsabilité de personnes.
Nous allons vers un monde d’irresponsables dans tous les sens du terme.
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AlerterCe qui explique pourquoi Trump se contrefiche du réchauffement climatique, et est prêt à utiliser un peu plus ses ressources de charbon. Si on doit aller dans le mur, allons-y le plus rapidement possible, et après moi le déluge.
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AlerterLes droits humains… Chez nous, on dit : les droits de l’homme (et du citoyen), depuis 1789.
Dans la novlangue, le mot « homme » semble être banni. En anglais, qui donne le la, les gens comme il faut ne disent plus « men », mais « humans », ils ne disent plus « mankind » mais « humanity » ou « humankind ».
Et quand il s’agit de préciser le genre, ces gens linguistiquement corrects n’emploient plus les mots simples et forts de « man » et « woman », mais les disgracieux « male » et « female ». Ce n’est pas le seul exemple où l’on vide la langue anglaise de son fond anglo-saxon.
Locuteur obéissant, je propose de parler désormais des droits de la femelle et du mâle.
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AlerterGlissement d’autant plus curieux, en anglais, que malgré l’apparente consonance entre « man » et « human », l’etymologie de ces mots est très différente : « human » se réfère au latin « humanus » qui comme ‘humus » fait référence à la terre. L’humain, vu comme étant produit à partir de la glaise, un peu à la manière de ce qui est raconté dans la bible.
« Man » au contraire a une étymologie germanique (comme « mann » en allemand) que certain linguistes relient à une racine indo-européenne qui fait référence à « l’esprit » ( et qui donnera en latin « mens », ou « mental » en français)
Que faut-il conclure de cette digression étymologique : on rejette « Mankind », la race de l’esprit pour valoriser « humanity », la race biologique, celle qui vient de l’humus. Est-ce un progrès?
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AlerterTrès agréable , merci.
Est-ce un progrès?
C’est tout le paradoxe de « la théorie du genre », qui par sa nature mène à traiter différemment un citoyen d’un autre. Techniquement c’est une discrimination, l’astuce c’est de présenter l’opération comme une liberté individuelle alors même que l’on compartimente les personnes dans des cases et des sous cases….
+5
AlerterJe plussoie.
« Déclaration des droits de l’homme et du citoyen »
Tel est le libellé.
Pour ma part, je considère qu’une erreur fondamentale est répétée dans les écoles, à savoir que « le masculin l’emporte sur le féminin ».
Jamais, jamais le masculin l’emporte sur le féminin. C’est une discrimination inacceptable.
C’est très grave car cela provoque frustration et complexe dans une catégorie de « citoyens ».
Je propose aux enseignants de définir les genres:
Le genre féminin,
Le genre masculin,
Le genre neutre.
En précisant que le genre neutre qui concerne un groupe d’éléments mélangés mâles ou femelles ou d’un élément ou un groupe d’éléments dont on ne peut définir le genre, et que l’accord et la conjugaison se font comme pour le genre masculin.
Jusqu’à preuve du contraire.
Les féministes et autres schiappa, Valot Belkacem et leurs amis qui veulent redéfinir la langue française sont à bannir.
Les ABCD de l’égalité, l’écriture inclusive sont des conneries sans nom.
Les journalistes qui se prêtent à ce jeu sont des imbéciles.
Heureusement Hugo, Dumas, Molière, Racine, Corneille, Sartre, Malraux et quelques autres sont toujours vivants,
et pour l’éternité.
+20
AlerterIl faut cependant prendre en compte le fait qu’il faut trouver une raison de faire « pencher » le neutre du coté du masculin plutôt que du féminin.
On peut certes avancer l’argument du respect de la tradition, mais celui-là bien sur, aucune (aucun?) de nos féministes radicales (radicaux?) ne l’entendra jamais.
On peut le déplorer, mais :
d’un point de vue strictement biologique, la science met aujourd’hui en évidence que l’élément féminin semble primordial (certaines espèces animales, par exemple, se reproduisent par parthénogenèse ou ne comportent que des femelles ; l’apparition d’éléments mâles dans la reproduction sexuée semble ainsi être un phénomène « postérieur », intervenu dans un second temps. On en comprend mal, d’ailleurs, l’intérêt biologique, car il présuppose une dépense énergétique à priori stérile, puisqu’il faut produire des mâles qui ne se reproduiront pas directement).
Or la tradition, dont notre langue demeure incontestablement tributaire, est le reflet de théorisations scientifiques antiques très différentes (celles d’Aristote en particulier) qui ne voyaient dans le corps féminin qu’un « vase » grâce auquel l’homme peut se reproduire. Dans ce cadre là, c’est le mâle qui apparaît comme primordial. D’où l’utilisation du genre masculin pour signifier le neutre. Pouvons-nous légitiment souscrire aujourd’hui à ce genre de vision du monde au point de défendre envers et contre tout le respect de cette tradition?
+1
AlerterDésolé de ne pas partager cet enthousiasme dont les propos conviennent parfaitement au monde administratif, mais qui ne sied guère, ni à l’écrit par ces redites et encore moins à l’oral par la disgrâce du vocabulaire.
A vous dégouter d’un quelconque dialogue de voisinage et je ne parles pas du romantisme, de la poésie, de la mélodie des mots….
+3
AlerterJe croyais que nous parlions ici pour tenter de nous comprendre, et de comprendre pourquoi notre monde est dans une telle misère, surchargé de souffrances qui paraissent, à beaucoup de nos contemporain-e-s, irrémédiables, malgré les indéniables progrès apportés par le « génie » humain.
Les mots sont les mots, prononcés puis écrits par nos ancêtres, dans des « langues » qui évoluent en fonction des aléas des civilisations, pour pallier à la relative faiblesse des petits mammifères que nous sommes et transmettre à leur progéniture des savoirs et capacités pouvant lui permettre de survivre et de se perpétuer. Ils ont ainsi contribué au formidable développement du genre humain, en tant qu’outils de communication.
Que la langue française reflète l’antique domination patriarcale, c’est un fait, et que les femmes s’en émeuvent déjà depuis un bon bout de temps, c’est plutôt un progrès pour tout qui rêve d’égalité de droits, non?
À propos, c’est au sein de la Ligue des Droits de l’Homme que le choix de l’appellation « droits humains » a été décidé.
L’Organisation des Nations Unies, aussi imparfaite soit-elle, est quand même une initiative inédite dans l’histoire des civilisations, qui tentait d’éviter que l’espèce humaine reproduise des situations désastreuses, et qui organise en septembre un sommet POUR SAUVER LA PLANETE.
Critiquons-la en tentant de l’améliorer, c’est notre devoir d’habitant-e-s de la terre, et, pour cela, servons-nous des mots dans le RESPECT de chacun-e de nos co-vivant-e-s.
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AlerterDepuis 1789, ou plutôt 1794 et le triomphe de la bourgeoisie, le droit de propriété prime sur les droits humains. C’est la première raison de la misère universelle.
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AlerterDepuis 1789 : « La propriété étant un droit inviolable et sacré… » (Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, article 17). C’est même le droit formulé le plus vigoureusement par ladite déclaration, qui ignore par exemple le droit de vote.
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AlerterCertes, mais c’est la chute de Robespierre qui confirme et renforce ce droit qu’il voulait limiter.
https://lvsl.fr/veritable-crime-robespierre-puissance-riches/
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Alerter@Logique et Fritz
Il faut dépasser un peu ce débat du “droit de propriété” qui serait l’alfa et l’omega des droits de l’homme parce que ce serait dans l’intérêt des bourgeois.
Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’on a fait de la propriété privée un absolu car il fallait trouver une solution pour garder l’idée de “droits naturels” (d’ou découle l’idée de “droits de l’homme”) tout en se passant de celle de transcendance divine.
L’idée d’un droit naturel de propriété permettait de faire cette jonction.
+1
AlerterQue vient faire la transcendance dans cette galère ?
La transcendance est une chimère qui permet de contrôler les êtres humains sans utiliser la force, mais en les conditionnant par la « grâce » ou la terreur d’un arrière-monde. Elle les maintient dans une infantilisation permanente.
Le seul droit naturel, c’est le droit à la vie et de la conserver. Ce à quoi le droit de propriété s’oppose dans nombre de cas en privant certaines personnes du nécessaire. Le droit de propriété résulte d’un rapport de forces et des traditions qui en résultent.
+2
AlerterLa transcendance ( même sous forme d’idées ) fonde la possibilité d’un droit “naturel”. Même le droit à la vie (surtout lui d’ailleurs) a besoin d’une justification supérieure pour exister. Sinon qu’est-ce qui empêche de tuer? Qu’est-ce qui rend scandaleux le fait d’être tué? Rien.
+3
AlerterC’est curieux, mais c’est tout le contraire. La transcendance n’a jamais empêché de tuer, de massacrer, non seulement ses semblables, mais aussi les animaux et les plantes. Parce que la transcendance place le sacré dans la non réalité, alors que l’immanence le place dans les êtres vivants et mêmes dans les minéraux. L’impérialisme yankee est nourri aux mamelles de la transcendance, ils se croient une mission divine, comme le « peuple élu ». Il s’abreuvent à la même source.
Le seul droit naturel fondamental est le droit à la vie, à la vie sous toutes ses formes.
Je recommande à tout un chacun la lecture de Jack D. Forbes, « Christophe Colomb et autres cannibales ». Ce livre permet de comprendre l’histoire depuis la « révolution » transcendantale avec ses méfaits et crimes.
+1
AlerterPersonnellement je ne connais pas de civilisation qui ne connaisse pas une certaine forme de transcendance, à part peut-être la civilisation occidentale, dans sa dimension la plus scientiste et matérialiste
+0
AlerterAlors vous devriez vous cultiver. Il n’est jamais trop tard pour apprendre. En commençant par comprendre la différence entre transcendance et immanence:
« L’immanence est un terme philosophique qui, en parlant d’une chose ou d’un être, désigne le caractère de ce qui a son principe en soi-même, par opposition à la transcendance qui indique une cause extérieure et supérieure. »
https://fr.wikipedia.org/wiki/Immanence
Cause extérieure et supérieure ? C’est quoi cette cause surnaturelle ? Une chimère, un phantasme, une illusion, un opium…
Puis en lisant le livre dont j’ai mis la référence dans mon précédent commentaire.
+0
AlerterIl n’existe pas de « droits naturels » car le mot et le concept de « droit » est une invention des humain-e-s, dans leurs tentatives d’organiser les sociétés.
Tout comme, bien sûr, le « droit à la propriété privée »…
À propos, la notion de propriété privée ne me parait pas foncièrement problématique: beaucoup moins, en tout cas, que celle de la transmission de cette propriété (héritages).
Chacun-e peut passer sa vie à se crever pour accumuler toutes sortes de biens et d’avantages qui, personnellement, ne m’intéressent pas.
Ce qui est profondément dérangeant, c’est que les héritages forment des « familles », des « castes », et des positions de domination qui n’ont aucune justification. Les possessions d’un-e mort-e devraient revenir à l’Etat.
Si une « allocation universelle » était consentie par les États, donc le droit aux besoins de base(dont l’enseignement et les soins de santé) pour tout-e-s, les parents ne se soucieraient pas de la sécurité de leurs enfants après leur mort, et chacun-e démarrerait dans la vie avec les outils nécessaires pour se réaliser dans la société en fonction de ses capacités/caractère/tempérament.
À envisager quand les « valeurs monétaires » vont s’écrouler et que nous nous réorganiserons en réinventant, notamment, les monnaies d’usage.
Également, on se soucierait beaucoup moins de faire des bâtards!
ÉGALITÉ DE DROITS, LIBERTÉ DE CHOIX, SOLIDARITÉ AVEC LE VIVANT!
« L’IMAGINATION AU POUVOIR »!
+1
Alerter« THÉORIE DE LA PROPRIÉTÉ
Après avoir lancé son célèbre cri « La Propriété, c’est le vol » en 1840, Proudhon n’a pas cessé, tout au long de sa vie mouvementée, de repenser ce problème de la propriété qu’il considérait comme la clef du monde futur.
Dans ses dernières années, après la révolution de 1848, les épreuves de la prison et de l’exil, il formule, en un court volume inachevé, ses ultimes réflexions sous le titre Théorie de la propriété. On y retrouve ses interrogations permanentes : comment échapper à la fois au capitalisme sauvage, créateur d’inégalités et d’exploitation, et au communisme, créateur d’oppression et de misère ? Comment lutter contre l’emprise de l’État prédateur, toujours menaçant pour les libertés des citoyens ?
Il n’est pas de réponse simpliste à ces questions, mais il faut rechercher de meilleurs équilibres économiques et sociaux : le fédéralisme socio-économique, l’autogestion, le mutuellisme et un véritable droit écono-mique peuvent réaliser l’anarchie positive, condition des libertés et de la justice. »
http://classiques.uqac.ca/classiques/Proudhon/theorie_de_la_propriete/theorie_de_la_propriete.html
Je répète, car à mon avis, c’est le plus important pour notre devenir (celui de la société humaine) : « ce problème de la propriété qu’il (Pierre-Joseph Proudhon) considérait comme la clef du monde futur. »
+0
Alerter« au communisme, créateur d’oppression et de misère ? »
Ah, parce que le communisme avait déjà fait l’objet d’une expérience qui permettait de conclure cela ? Dans quel pays, je vous prie ?
Même l’URSS n’a jamais été communiste.
+1
AlerterLa plus grande partie des employés du departement d’état ne sont pas américains, ce sont des « petites mains » engagés localement dans différents domaines d’expertise.
Pas mal de problèmes se posent pour ces employés et leur statut est souvent précaire comme beaucoups de travailleurs d’ambassades .
Il y a quelques années, ils ont réussi à s’organiser pour tenter d’avoir une représentation collective, un droit reconnu par les américains et par l’OIT.
La réponse du département d’État : Hors de question, celà représente une menace pour la sécurité nationale !
Source :
https://diplopundit.net/2013/09/03/state-dept-on-embassy-workers-unionization-yo-could-put-u-s-national-security-at-risk/
+10
Alerter« menace pour la sécurité nationale ! »
l’invocation répétitive à la sureté nationale traduit un réflexe de faiblesse, espérons seulement que cela ne soit les signes d’une paranoïa. Le fait est que le patient est porteur de quelques ogives nucléaires et autres calamités bactériologiques, ce qui sur le coup fait peser une menace sur la sécurité planétaire…
+3
Alerterbonjour à tous,
ça dépend, c’est quoi « un humain » pour Pompéo ?. C’est quoi « une personne », parce que vu l’inversion narrative de tous les mots à notre époque « personne », veut dire « personne », c’est à dire le vide quoi !! Parce que bon, je pense que lui poser la question y répondrait…
Je dis ça..
+3
AlerterMike POMPEO, ex représentant (député) de Wichita, Kansas, USA est l’homme lige des frères KOCH, milliardaires bien connus, eux aussi de Wichita et qui ont financé toute son ascension politique. Des libertariens ultra conservateurs. ça à l’air paradoxal mais c’est réel !!! Ils ont tout fait contre l’Obamacare qu’ils vont certainement réussir à réduire à peau de chagrin avec l’aide de Trump et Pompeo. C’est le laisser-faire pour les riches – god bless america- et les pauvres n’ont cas se débrouiller avec l’aide de dieu !!!
+12
Alerterle Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies ??
c’est pas ce machin qui est présidé par l’Arabie Saoudite ? avec un des princes particulièrement en charge des droits des femmes ??
L’ONU n’est qu’une mascarade , limitons ce machin à son objectif premier qui est un endroit où l’on se parle plutôt que de se f.. sur la g.. et surtout que ce machin ne s’occupe de rien d’autre.
+8
Alerter« les pères fondateurs » à l’origine de la constitution ne sont-ils pas ceux qui ont défini le citoyen avec certaines restrictions de genre et d’ethnies?
Les Etats Unis, champions de la démocratie de par le fait que leurs textes fondateurs ont été écrit par le peuple et pas par les reliquats d’anciens régimes portent en eux un manque d’éthique propre aux vieilles civilisations.
Il est aujourd’hui intelectuellement difficile de différencier droits de l’homme et démocratie, certainement par le fait que nous réfléchissons depuis l’avènement d’un monde en croissance qui aura permis d’offrir la sérénité face aux lendemains et aux aléas de la vie.
Désormais, notre monde est sous croissance contrainte et il va nous falloir choisir plutôt que d’offrir solutions à tous nos problèmes!
Ce que nous voyons se dessiner répond certainement aux contingences qui ont pétri notre Histoire, celles du choix dans un monde fini.
Il me semble qu’historiquement l’individu ne compte pas, seul la structure importe, et, lutter contre me semble vain.
Ce n’est pas réjouissant mais le fatalisme me semble être le propre de notre humanité, sinon l’idée de Dieu ne serait certainement pas ce qui caractérise nos sociétés, ce qui n’empêche évidemment ni de rêver ni d’agir.
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Alerterquand des fichers o comme ordures veulent redefinir des droits non appliqué pas doute les carottes sont cuitent ………….pour eux
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AlerterLes usa ne sont pas à une contradiction près :
https://www.investigaction.net/fr/les-etats-unis-laissent-tomber-laffaire-des-droits-de-lhomme/
Les Etats-Unis d’Amérique ont décidé d’officialiser leur départ du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies. Cette action menée par l’administration Trump a été reçue par les cercles libéraux américains et européens avec juste indignation
27 Juin 2018
+1
AlerterLes commentaires sont fermés.