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5.avril.20205.4.2020 // Les Crises

Poutine envoie de l’aide à l’Italie

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Source : Piccolenote, 22-03-2020

Poutine aidera l’Italie à lutter contre le Coronavirus. Cette initiative est le résultat d’un appel téléphonique entre le Premier ministre italien et le Président russe, dans lequel, comme l’indique une note du Kremlin, les deux parties « sont convenues de la nécessité d’une coopération étroite dans la lutte contre le Coronavirus. En réponse à l’appel de l’Italie, le président russe a confirmé sa volonté de fournir rapidement l’aide nécessaire et a précisé ses paramètres spécifiques » (Spoutnik).

En somme, pas de vaines intentions, mais une aide concrète. Moscou va en effet envoyer par avion, par l’intermédiaire du Ministère de la Défense, « des moyens de protection, des systèmes mobiles de désinfection et du matériel médical pour lutter contre le Coronavirus ».

La Russie, malgré les quelques cas de contagion, qui vont vraisemblablement augmenter mais devraient rester contenus (grâce au fait que Moscou a fermé ses frontières le 1er janvier), n’est pas étrangère à cette guerre mondiale contre la maladie.

Elle a en effet entretenu une coopération étroite avec la Chine quand celle-ci était seule à lutter contre l’épidémie, comme le rappelait il y a trois jours un appel téléphonique entre Poutine et le président chinois Xi Jinping (site du Kremlin).

En outre, Moscou participe également à la course au vaccin (Reuters), rejoignant ainsi la Chine, les États-Unis, l’Europe et Israël, dont les efforts ne convergent malheureusement pas. Comme l’a déclaré un haut responsable chinois de la santé, si le monde coopérait, la pandémie serait vaincue d’ici juin (Reuters). C’est probablement vrai, mais cela n’arrivera pas : la course consiste à finir en premier, en battant les autres. Dans ces conditions, la tragédie durera.

Si l’aide chinoise à notre pays a déjà été accueillie dans le monde par une salve de coups de canon par tant de leaders d’opinion et de puissants du monde, avec des ténors italiens inconsistants, la disponibilité de la Russie ne fera qu’augmenter ces plaintes qui prennent parfois un tour menaçant envers l’Italie abandonnée où la maladie fait un massacre.

Non seulement nous n’avons reçu aucune aide, ni de l’Europe – à la réflexion, uniquement une fois que le virus s’était propagé ailleurs – ni encore moins de l’Amérique – dont les avertissements nous parviennent plus brumeux – mais nous devons également subir de graves remontrances pour avoir accepté une main tendue, parce qu’elle est trop « jaune ».

Le fait est que certains milieux américains craignent, ou plutôt en sont obsédés, que la pandémie ne donne à la Chine et à la Russie l’occasion d’étendre leur sphère d’influence au détriment de la seule superpuissance mondiale.

C’est ce qu’écrit, par exemple, le National Interest, où on lit : « Note à la Chine et à la Russie : malgré les apparences, le temps du coronavirus n’est peut-être pas le bon moment pour grignoter la position mondiale de l’Amérique. »

Mais en l’espèce il est question d’affronter une tragédie, et pas de sphères d’influence. Et si l’Amérique, au lieu d’un simple tweet de Trump, bien que sympathique, avait fait quelque chose en notre faveur, peut-être aurions-nous pu montrer quelque embarras à ce sujet, mais aujourd’hui c’est inacceptable.

Ainsi l’aide russe, comme comme toutes les aides qui viendront, ne peut donc qu’être bienvenue.

Dans les périodes sombres de la Guerre Froide, comme dans les années encore plus sombres de la guerre sans fin, l’Amérique a resserré autour d’elle ses alliés en affirmant qu’il était nécessaire d’affronter l’ennemi commun, la Russie précisément (et ce même lorsque le terrorisme faisait rage, jugé moins dangereux que Moscou, par une tragique myopie…).

Aujourd’hui, cependant, l’ennemi de tous, même s’il n’est pas désigné comme public enemy en raison des écœurantes polémiques anti-chinoise de l’administration US, est incontestablement le Coronavirus.

Si à Washington aussi, on était libre de tout préjugé et surtout des intérêts de l’appareil militaro-industriel, on en conviendrait aussi. Cela aiderait tout le monde, Américains aussi, maintenant eux-aussi en proie à la maladie, à gagner la guerre contre l’ennemi invisible, aujourd’hui bien plus dangereux que d’autres.

Source : Piccolenote, 22-03-2020

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Bats0 // 05.04.2020 à 10h08

Cette épidémie démontrera sans aucun doute, le vrai visage de l’état des relations internationales entre nations.
Les prétendus « amis » d’un jour, ne le sont pas forcément pour toujours…

1 réactions et commentaires

  • Bats0 // 05.04.2020 à 10h08

    Cette épidémie démontrera sans aucun doute, le vrai visage de l’état des relations internationales entre nations.
    Les prétendus « amis » d’un jour, ne le sont pas forcément pour toujours…

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